Quoi : GROUNDING Où : Cinéma Les Scala – 23, rue des Eaux

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Quoi : GROUNDING Où : Cinéma Les Scala – 23, rue des Eaux
Quoi :
Où :
Quand :
GROUNDING
Cinéma Les Scala – 23, rue des Eaux-Vives (voir plan en
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Jeudi 9 mars 2006 à 21h10
L’histoire :
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Le but du film est de montrer en deux heures environ uniquement la phase finale d'un drame qui porte
le nom, comme le titre du film l'indique, des "derniers jours de Swissair". Mais le drame commence en
fait bien plus tôt, à savoir déjà lors des votations relatives à l'EEE de 1992, lorsque le peuple suisse
avait refusé l'entrée de la Suisse à l'Espace économique européen. Le chef de Swissair, Otto Loepfe,
savait qu'une compagnie aérienne isolée au milieu de l'Europe serait menacée de crash. Et seule une
alliance avec d'autres compagnies se trouvant dans une situation similaire pourrait venir à la
rescousse de Swissair.
Un mois seulement après le verdict du peuple suisse, les responsables de Swissair, Austrian Airlines,
SAS et KLM se mettent à ébaucher une vision audacieuse appelée "Alcazar". Une alliance des petits
contre les gros de la branche. Ensemble, ils peuvent devancer la majorité des concurrents européens.
A peine les plans ayant été rendus publiques, le fondateur de Crossair, Moritz Suter, dépose quant à
lui auprès du Conseil fédéral un concept parallèle portant le nom de "Phoenix", projet qui prévoit la
reprise effective de Swissair par la compagnie plus avantageuse Crossair. L'alliance européenne
d'Otto Loepfe se trouve alors en concurrence avec le concept de navigation aérienne national de
Moritz Suter. Au final, les nombreux opposants au projet Alcazar l'emportent. Conséquence : encore
avant la fin de l'année, les négociations relatives à Alcazar sont interrompues.
Le 4 mai 1994, les délégués du conseil d'administration de Swissair décident, sur la base des
recommandations de la société de conseil McKinsey, d'entrer chez Sabena et de procéder à une
acquisition agressive d'autres compagnies d'aviation européennes. Et c'est ainsi que l'isolement dans
lequel se trouve la compagnie nationale depuis le refus de l'EEE peut être rompu. Si Swissair arrive à
atteindre une part de marché de vingt pourcent en Europe, elle pourrait alors s'assurer la coopération
de Delta en tant que partenaire à long terme. Et Swissair a besoin d'un allié d'importance pour pouvoir
continuer à opérer sur le niveau mondial.
En nommant Lukas Mühlemann, ancien chef de McKinsey et entre-temps chef du Credit Suisse, le 11
mai 1995 dans l'assemblée des délégués du conseil d'administration de Swissair, le document de
base élaboré par McKinsey prendra alors le statut de doctrine au sein de la société. Et le comité de
décider que celle-ci doit être mise en œuvre par une personne "fraîche" : en 1997, Philippe Bruggisser
devient le nouveau chef de Swissair.
19 janvier 1998: Philippe Bruggisser, le nouveau venu, présente la stratégie du futur répondant au
nom grec de "Hunter". Il s'agit ici du même raisonnement qui avait déjà été proposé en tant que
justification lors de l'engagement de Swissair chez Sabena. Bruggisser se met alors à jouer au grand
seigneur, achetant toutes les compagnies qui se présentent à lui : au sein de la direction, personne ne
lui tient tête; quant au conseil d'administration, celui-ci lui fait une confiance totale.
Mais tous ces efforts restent vains. A aucun moment, Delta n'est convaincue par la stratégie "Hunter".
Le 13 octobre 1999 déjà, Delta résilie le partenariat la liant à Swissair. Et ceci marque le tournant
décisif. Désespéré, Bruggisser tente de sceller de nouvelles alliances, il négocie avec la compagnie
hongroise Malev, avec Alitalia. Pendant ce temps, il se trouve à court d'argent. Au cours de ses
emplettes, il a investi des sommes atteignant les milliards de francs pour des participations dans des
compagnies étrangères, sommes qu'il a puisées dans le trésor de guerre de Swissair. Et pour
couronner le tout, lorsqu'en 2000 le prix de l'essence flambe et le nombre des passagers baisse, les
trous occasionnés par les pertes se mettent à poindre dans tous les coins de l'empire Bruggisser. En
été encore, après avoir pronostiqué un gain, et ce contre sa conviction intime, la compagnie enregistre
à la fin de la même année une perte record de 2,9 milliards de francs. Le conseil d'administration
prend alors peur : le 23 janvier 2001, au cours d'une action incontrôlée, il remercie Philippe
Bruggisser, celui dont il avait fait une telle éloge quelques temps auparavant.
Le film résume ces antécédents sur la base de matériel d'archive (télévisé) et sous la forme d'une
introduction de sept minutes.
Le 24 janvier 2001, le fondateur de Crossair, Moritz Suter, reprend les rênes de la compagnie
d'aviation devenue entre-temps orpheline après le départ de Philippe Bruggisser. Il tente alors de
mettre en œuvre "Phoenix", le document qu'il avait dressé huit ans auparavant et qui prévoit une
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reprise progressive de Swissair par Crossair. Mais la tentative est vouée à l'échec : lorsque Moritz
Suter veut intégrer au sein de Crossair les avions de Balair pilotés par des pilotes Swissair, le conflit
éclate au grand jour.
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Après 44 jours, le 7 mars 2001, le Bâlois, épuisé, finit par jeter l'éponge. Après une apparition tout
aussi courte, Eric Honegger, le président du conseil d'administration, prend également congé. S'ensuit
alors l'appel à l'aide à l'adresse de Mario Corti, l'ancien directeur financier de Nestlé. Nouveau venu
au sein du conseil d'administration de Swissair, et ainsi vierge de toute querelle régnant depuis des
années au sein de la compagnie, il se bat un semestre durant pour la survie de la société. Le 11
septembre sonnera le glas définitif de Swissair, une débâcle de laquelle seul un effort collectif et
herculéen aurait pu l'en sortir. Mais là, les personnes se trouvant à la tête de l'économie et la politique
se révèlent être incapables. Le film décrit les événements des six mois précédant le 9/11 sous la
forme d'un long métrage qui se focalise en premier lieu sur l'essentiel et ensuite, à partir de cette date
et jusqu'aux environs du 2 octobre, sur les détails.
Au final, il récapitule l'épisode de SWISS sous la forme de flashs.
Source : http://www.groundingfilm.ch/fr/derfilm/index.php
CULTURE : «Grounding», l'automne noir entre fiction et réalité
Date de parution: Le Temps - Mardi 17 janvier 2006
Auteur: Catherine Cossy, Zurich
LE FILM. Sur la chute de Swissair, il sort cette semaine en Suisse alémanique et sera le 22 février sur
les écrans romands.
Aéroport de Zurich, 2 octobre 2001, le chef d'exploitation de Swissair remet des liasses de billets aux
capitaines des fiers oiseaux à croix blanche pour qu'ils puissent payer le kérosène de leur appareil en
terres étrangères... Une scène criante de vérité qui illustre bien le début de cette journée noire pour
l'image de la Suisse, qui se terminera avec 18000 passagers laissés en rade dans le monde entier.
Grounding, le film qui sort jeudi sur les écrans alémaniques, joue à fond la carte dramatique. Monté
comme un documentaire haletant, il mélange finement réalité et fiction. Michael Steiner, le jeune
régisseur, dit s'appuyer sur des faits avérés. Même avec des dialogues fictifs, les acteurs qui jouent
les protagonistes principaux livrent des personnages plus vrais que nature. Et pour maintenir la
tension, le scénario fait intervenir des personnages inventés, eux, de toutes pièces: la cheffe de
cabine liée au pilote alcoolique, l'employé italien de Gate Gourmet qui perd son travail après 35 ans
de bons et loyaux services, etc. Superproduction à l'échelle suisse, avec un budget de plus de 4
millions de francs, Grounding ne récrit pas l'histoire de l'automne noir de l'aviation suisse. Après deux
heures et demie, l'amertume face à ce gâchis est plus présente que jamais. Mais, en grossissant le
trait, le film présente un tableau de la logique suivie par les principaux intervenants. Extraits de cette
typologie.
Mario Corti, le bon papa dépassé par les événements
Hanspeter Müller-Drossaart, l'acteur qui interprète le dernier CEO de Swissair, est tellement
convaincant que l'on remarque à peine le passage entre les images d'archives et les dialogues, tous
fictifs dans le film. Les scénaristes épargnent la figure de Mario Corti, présenté comme un chef
sincère qui va de mauvaise surprise en mauvaise surprise en découvrant l'ampleur du désastre.
Même s'il fait tout son possible pour sauver Swissair, il n'est pas de taille à résister aux intérêts
personnels divergents manifestés par ses interlocuteurs.
Marcel Ospel, le banquier cynique
Gilles Tschudi, qui campe brillamment le chef de UBS, lance notamment que l'économie n'est pas là
pour sauver la patrie. Refusant de prendre le moindre risque pour empêcher Swissair de rester clouée
au sol pour manque de liquidités, le banquier est tout désigné pour attirer une nouvelle fois la vindicte
populaire.
Moritz Suter, le comploteur
Le patron de Crossair est prêt à tout pour sauver sa compagnie, l'œuvre de sa vie, et prendre sa
revanche sur les Zurichois qui le regardaient de haut.
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André Dosé, l'opportuniste
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FINANCE : Le vrai débat du film «Grounding»
Date de parution: Le Temps - Lundi 27 février 2006
Auteur: Jean-Claude Péclet
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Après avoir gagné la confiance de Mario Corti, l'ancien pilote de Crossair manœuvre en coulisses
avec Moritz Suter pour s'assurer une place à la tête de la nouvelle compagnie. «Dosé a changé de
camp», s'exclame dans le film Mario Corti.
Kaspar Villiger, le pâle caissier
Les autorités fédérales ne font pas bonne figure. Lié par des procédures dont le rythme ne
s'accommode pas de l'urgence de la situation, le grand argentier de la Confédération se décide à
intervenir quand la catastrophe a déjà eu lieu.
Matthias Mölleney, dans son propre rôle
Le dernier chef du personnel de Swissair a accepté de participer au fil. Charmant, disponible, il est la
star des médias, même si son rôle dans la réalité était modeste. Mais c'est apprécié, d'autant plus que
tous les autres protagonistes ont, eux, joué les abonnés absents ou les sous-marins.
Analyse.
Grounding, récit dramatique des dernières semaines de Swissair, arrive cette semaine sur les écrans
romands. La polémique qui l'a précédé porte sur les responsabilités de la débâcle finale: les grandes
banques, en particulier UBS, ont-elles précipité la chute de la compagnie - comme le suggère le
scénario - ou Mario Corti, patron de la dernière chance, a-t-il réagi trop tard à une situation
désespérée?
Cette question intéresse les créanciers mais reste anecdotique par rapport au débat politique que
soulèvent les premières images du film. Grounding commence le 6 décembre 1992, quand la Suisse a
dit non à l'Espace économique européen (EEE). La thèse du réalisateur est que l'isolement qui en est
résulté a touché de plein fouet Swissair. Celle-ci a tenté d'en sortir par une alliance avortée avec
d'autres compagnies européennes, avant de se lancer dans une ruineuse politique d'acquisitions.
Ce résumé est forcément caricatural, comme le rôle attribué à UBS, mais ceux qui ont rencontré à
l'époque les dirigeants de Swissair peuvent confirmer un point: oui, la compagnie avait très peur d'un
«non» à l'EEE et de ses conséquences.
Swissair vivrait-elle toujours si le verdict des urnes avait été différent? Impossible à dire, on ne refait
pas l'Histoire. Ce qui est sûr, c'est qu'il y aurait eu moins de méfiance, d'arrogance et de calculs
mesquins dans l'enchaînement qui a abouti au désastre du 2 octobre 2001 si les discussions sur
l'avenir de la compagnie nationale ne s'étaient pas déroulées dans une atmosphère confinée et
délétère.
Le fait est qu'un savoir-faire de qualité dans le secteur aérien a été largement dilapidé. Ce n'est pas le
seul domaine où notre isolement tatillon a tué des projets susceptibles de régénérer le tissu
économique. Dans les années 1980 par exemple, la Suisse ne manquait pas de visionnaires qui
avaient saisi le potentiel continental de la TV par satellite et du câble. Notre cadre juridique et politique
les a découragés les uns après les autres. D'autres groupes de médias européens ont saisi cette
chance.
Et que dire des transports, ferroviaires en particulier, où nous offrons à l'Europe des tunnels coûtant
20 milliards tout en négociant péniblement chaque kilomètre de rail géré en commun avec nos voisins!
Faire partie de l'Europe, c'est aussi cela - c'est surtout cela: s'ouvrir la possibilité de participer à des
aventures dont certaines restent sans lendemain, mais où une seule réussite peut créer une masse
critique de talents et d'opportunités. La Suisse est forte dans les banques, la pharma et l'accueil de
multinationales, mais quelle branche de la nouvelle économie s'est développée sur son sol?
La question mérite d'être posée au moment où economiesuisse organise, ce mardi, une journée
d'études sur le thème «où doivent aller nos relations avec l'Union européenne?». La réponse du lobby
patronal est déjà résumée dans un document publié le 16 janvier dernier: «le moins loin possible».
L'étude d'economiesuisse passe en revue différents domaines - investissements, recherche et
développement, monnaie, fiscalité, politique de la concurrence - et attribue à chacun des «+» ou des
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«-» selon qu'une adhésion à l'UE stimule ou non la croissance suisse. En cela, elle anticipe le rapport
européen du Conseil fédéral, maintes fois annoncé et reporté.
La conclusion du lobby patronal est qu'«une adhésion à l'UE ne saurait se justifier par des points de
vue qui tiennent de la politique de la croissance, les avantages et les inconvénients étant à peu près
équivalents». Les charges fiscales et la perte du «bonus d'intérêts» face à l'UE créeraient même à
court terme une série de «chocs d'adaptation» néfastes.
Economiesuisse a raison de souligner ces risques bien réels. Mais sa remarque - «les principales
sources de croissance sont d'abord d'origine interne» - paraît hâtive, reposant exclusivement sur la
compilation de paramètres macroéconomiques.
Le point central - et le plus difficilement démontrable - est l'affirmation selon laquelle «une adhésion
serait neutre du point de vue des investissements en capital humain». C'est faire peu de cas des
dynamiques qui pourraient surgir dans des domaines insoupçonnés, l'agroalimentaire par exemple, ou
l'énergie - domaine où la Suisse s'est assoupie depuis vingt ans.
Plan : Cinéma Les Scala – 23, rue des Eaux-Vives
Site officiel : http://www.les-scala.ch/