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EDITO L’USJ et le service à la collectivité : réaménager le jardin Saint Nicolas ! Édito ....................................................1 Lumière sur..........................................2 Histoire...............................................12 Célébrations.......................................18 Nos Anciens.......................................22 Recherche .........................................28 Portrait...............................................32 Centres régionaux..............................36 À l’international..................................38 Vie étudiante .....................................42 Manifestations...................................46 Au fil des jours...................................64 À lire !.................................................86 Directeur de la publication Salim Daccache s.j. Rédacteur en chef Cynthia-Maria Ghobril Andrea Secrétaires de rédaction Fady Noun Christine Omeira Wazen Sandrine Succar Sabbagh Comité éditorial Christine Babikian Assaf Naji Boulos Fouad Maroun Pascal Monin Pierre Najm Roland Tomb Elie Yazbek Maquette et mise en page Carine Tohmé Haddad S ervice des publications et de la communication (Spcom) Crédit photos Michel Sayegh USJ info est un magazine semestriel publié par le Service des publications et de la communication du Rectorat. Il est distribué gratuitement aux anciens, étudiants, personnel administratif, corps enseignant et amis de l’USJ au Liban et à l’étranger. Le 11 juin passé, trois partenaires institutionnels et civils étaient réunis dans la grande allée du Jardin Saint Nicolas Achrafieh pour sceller leur accord en vue du réaménagement du jardin suivant des plans établis par l’une des meilleures études de la ville. L’USJ, forte de ses liens indéfectibles avec la société civile, l’Ambassade de France qui gère plusieurs projets d’urbanisme à Beyrouth comme la liaison douce et la ville de Beyrouth, soucieuse d’embellir ses espaces, inauguraient ensemble les travaux de restauration et de réaménagement de cet espace vert réservé aux habitants pour qu’ils puissent venir se reposer et vivre des moments agréables et paisibles. La municipalité avait manifesté son désir de réhabiliter ce jardin en comptant sur l’apport des forces vives du monde de la culture et de l’éducation. Devant cette demande, l’Université Saint-Joseph ne pouvait se dérober à son devoir et à sa mission. Au lieu d’une bande étroite et inutile longeant le mur du rectorat, voici une belle œuvre, le Jardin St Nicolas à rajeunir et embellir ! Comme nous le savons et comme la tradition nous le raconte, les Jésuites ont déjà leur jardin au cœur-même d’Achrafieh, le Jardin des Jésuites, en référence à un moment où les Jésuites avaient acquis des terrains dans la région. Aujourd’hui, l’Université Saint-Joseph associe désormais son nom à un jardin célèbre d’Achrafieh (ce qui signifie en français la Haute), localisé en bordure de l’Avenue Charles Malek, l’un des défenseurs acharnés du Liban moderne et de la formule libanaise, dans la région de Tabaris et en face de la cathédrale grecque orthodoxe Saint Nicolas. Ce jardin, d’après ce que l’on sait, a été ouvert au public en 1964 et fut dessiné par le célèbre architecte libanais Ferdinand Dagher. L’USJ, par la prise en charge de cette restauration et réaménagement, répond à un appel au devoir, celui d’être prête et présente pour s’acquitter de sa 3ème mission à savoir celle d’être au service de la collectivité avec grand cœur et amitié pour tous, surtout cette amitié aux riverains du jardin afin de le rendre plus charmant et plus accueillant. Nous nous engageons, dans la mesure du possible, à rendre chacun des 22.000 m2 (superficie de l’espace), un témoignage de beauté et d’un environnement bien rayonnant. Notre Université, au seuil de la célébration de ses 140 ans d’existence « au service de ce Liban que nous avons aidé à naître et à grandir », est fière d’être née ici sur les flancs d’Achrafieh pour devenir l’Université au cœur et du cœur de Beyrouth, avec ses campus d’Huvelin, d’al Toubiyyé, de Ras el Nab3 et d’al Mathaf du Musée de Beyrouth. Nous continuerons à être au cœur et du cœur de Beyrouth afin d’être une université qui unit et qui ose être un agent de liaison dans la vérité en des moments où la désunion bat son plein et où il est facile d’éloigner les gens les uns des autres. Travailler pour Beyrouth, cela fait partie aussi de notre mission comme institution francophone, forte des valeurs et de la manière de faire de la francophonie. Salim Daccache sj Recteur Service des publications et de la communication Rectorat de l’USJ, rue de Damas B.P. 17-5208 Mar Mikhaël, Beyrouth 1104 2020 - Liban Tél : 961.1.421000, Fax : 961.1421005, Email : [email protected] www.usj.edu.lb Daraj al Yassouiyeh : Festival culturel de l’USJ 3 jours d’activités culturelles, artistiques et sportives, organisés par les jeunes pour les jeunes Trois jours de fête sur l’esplanade du Campus de l’innovation et du sport de l’USJ. Trois jours consacrés à la 3e édition de « Daraj al Yassouiyeh » le festival culturel de l’USJ, organisé du 26 au 28 mai 2014 par le Service de la vie étudiante et de l’insertion professionnelle (SVEIP) de l’USJ sous le patronage du ministre de la Culture. Trois jours riches en activités de tout genre ; trois jours de dynamisme, de solidarité et de pur bonheur pour toute la communauté universitaire. USJ Info nº 41 |2| Le Campus de l’innovation et du sport sous les projecteurs. 1er jour marqué par le coup d’envoi Le coup d’envoi de la 3e édition du Festival culturel de l’Université SaintJoseph (USJ) « Daraj al Yassouiyeh » a été donné le lundi 26 mai sur l’esplanade du Campus de l’innovation et du sport. Plusieurs personnes se sont exprimées à cette occasion. M. Abdo Younes, étudiant à la Faculté de sciences économiques et membre du comité d’organisation a d’abord tenu à remercier Pr Salim Daccache s.j., « sans qui ce projet ne se serait pas matérialisé », les bénévoles, les sponsors et notamment la Byblos Bank et les partenaires culturels. « Empreinte d’énergie, de vision et surtout d’espoir, cette merveilleuse rencontre nous a permis de vivre des moments exceptionnels et nous a surtout rapprochés, nous les étudiants venant chacun de sa faculté, de sa région, etc. Cette riche expérience sera éternellement gravée en chacun de nous, comme dans le béton de ce campus qui témoignera de cette tradition aux générations futures ». M. Fouad Maroun, secrétaire général et directeur du Service de la vie étudiante et de l’insertion professionnelle (SVEIP) de l’USJ a d’abord remercié l’équipe du SVEIP qui a assuré la supervision et la coordination des différents comités, les stagiaires de l’Ecole libanaise de formation sociale qui se sont appropriés le projet et qui s’y sont totalement investis et surtout l’armée des abeilles, les soldats inconnus : la centaine d’étudiants bénévoles ». Il a ensuite indiqué : « Daraj al Yassouiyeh, ce sont trois jours dédiés à l’art, la culture et le sport. J’y ajouterai, en toute conviction, la créativité. J’ai toujours un immense plaisir à travailler avec les étudiants car ils sont une source inépuisable d’innovation et de créativité ». Il a enfin lancé un appel aux étudiants de l’USJ à « ne pas laisser cacher le potentiel de créativité que chacun possède. C’est ce partage qui enrichit la vie étudiante et rend le séjour à l’université inoubliable. Le Service de la vie étudiante est là pour accueillir, recueillir, conseiller, encourager toutes les initiatives en ce sens ». Pr Salim Daccache s.j., Recteur de l’USJ, s’est dit joyeux pour trois raisons : « ma première joie est que cette manifestation culturelle des étudiants de l’USJ soit parrainée |3| « Ce sont trois jours dédiés à l’art, la culture et le sport. J’y ajouterai en toute conviction la créativité ». Pr Salim Daccache s.j. offre la médaille du centenaire à M. Rony Arayji, ministre de la Culture. USJ Info nº 41 Exposition des photos et tableaux de la compétition « Artists of the year ». « Campus-J, le nouveau journal des étudiants de l’USJ ». par Monsieur le Ministre de la culture Rony Arayji, un ancien de notre Alma Mater, de la Faculté de droit, promotion 1988, qui marque aujourd’hui de son empreinte la politique culturelle de notre pays. Ma deuxième joie, c’est la parution du Journal de l’USJ, des étudiants de l’USJ aux étudiants de l’USJ. Ne me dites pas que l’USJ et les étudiants de l’USJ ne s’occupent pas de culture, qu’ils n’écrivent pas et qu’ils ne marquent pas de leur marque la vie de l’USJ, au quotidien. J’espère que ce journal aujourd’hui à parution aléatoire, devienne un hebdo et pourquoi pas un quotidien de l’USJ ; Campus-J, le camp de l’USJ, c’est le choix du camp de la culture et de la création libre et même critique. Ma troisième joie est que « Daraj al Yassouiyeh » continue et se renouvelle afin de donner cette belle vision de l’USJ ; Université qui adore son passé mais qui n’est pas un musée, qui adore le passé du Liban, mais l’USJ reste une université jeune et dynamique, université des talents dans les diverses disciplines de l’art. M. Rony Araygi, ministre de la Culture, a remercié les étudiants qui « pour la 3e année consécutive mettent en commun leurs talents et donnent de leur temps, pour la réussite de cet événement ». Il a ensuite souligné le rôle éducatif fondamental que tient, depuis plus de 130 années, et malgré vents et marées, la Compagnie de Jésus au Liban : « j’insiste en cela auprès de nos étudiants pour qu’ils mesurent la chance qu’ils ont d’être intégrés dans une institution qui privilégie pardessus tout, l’ascension intellectuelle et morale de ses élèves » Finalement, il s’est arrêté sur cette symbolique de USJ Info nº 41 l’escalier ou du Daraj : « Dans le sens de l’ascension, il est la progression vers le savoir, la connaissance, la transfiguration. C’est le sens que vous lui avez donné en créant, en produisant, en faisant le choix de l’humanisme et celui d’un Liban fier de son identité plurielle. Malheureusement, cette même symbolique de l’escalier évoque aussi la chute et la destruction. Détruire est facile. Détruire est rapide. Mais il ne laisse derrière lui que le néant et la désolation. Construire est « L’USJ est une université jeune et dynamique, université des talents dans les diverses disciplines de l’art » ardu. Construire est lent, vous l’avez expérimenté en préparant ce festival. Cependant il dévoile à vos yeux le sens de votre vie, et vous élève en haut des marches. À vous d’emprunter cet escalier maintenant en tâchant de construire et de créer ». Mme Nada Tawil, directrice du département de communication de la Byblos Bank , a affirmé : « Le cèdre ne couvre aujourd’hui que 0,0002% de la superficie du Liban. Nous devons donc agir et mettre terme à cette dégradation afin de restituer au Liban son symbole national. La Byblos Bank est fière de voir les étudiants de l’Université Saint-Joseph sensibles à cet appel. En choisissant « #RememberCedar » comme thème de l’édition 2014 de « Daraj al Yassouiyeh », ils font part de leur foi envers le Liban et ses talents tout en contribuant à la protection du cèdre. » En fin de soirée, les gagnants de la compétition « Artist of the year », ont reçu leurs trophées de la Byblos Bank puis le public a suivi un concert live du Club de musique de l’USJ. Liste des gagnants de la compétition Artists of the Year Pascal Watwat Rasha Mardini Ghadir Alayli Carla Gharzouzi Jawad Achi Hanna Fahed Fashion Design Montage vidéo Peinture Innovation Photographie Poesie / écriture Pr Salim Daccache s.j. entouré de : Mme Nada Tawil, M. Antoine Matta, M. Rony Arayji, M. Fouad Maroun et des étudiants. |4| 2e jour marqué par la participation des écoles libanais et français. Ces différentes opérations manifestent le souci qu’a l’USJ d’établir avec les établissements scolaires, nos partenaires privilégiés, les collaborations les plus étroites en vue d’assurer à leurs élèves, les meilleurs services. Cette activité se propose de permettre à des jeunes de faire éclore les formidables potentialités et richesses qui dorment au fond d’eux-mêmes, tels des trésors cachés, de développer leurs talents, et de les partager avec nous tous ici présents : responsables, parents, supporters et collègues ». Des bénévoles du Comité d’organisation. « Nos étudiants ont la chance d’être intégrés dans une institution qui privilégie par-dessus tout, l’ascension intellectuelle et morale de ses élèves » Au 2 e jour, les activités se sont poursuivies par un « Talent Show ». Les élèves de 200 écoles, de la région de Beyrouth et du Mont Liban ont été sollicités pour exposer leurs talents durant cet événement organisé par les animateurs sociaux du Service de la vie étudiante et de l’insertion professionnelle en collaboration avec le Service étudiant d’information et d’orientation (SIO) de l’USJ. Les élèves se sont répartis en cinq catégories (chant, danse, musique, peinture et poésie) et ont été évalués par un jury composé de : Georges Khabbaz, Maya Nehmeh, Jacques Haddad (fondateur du club de musique de l’USJ), Sœur Lisa Kareh (directrice Saint-Cœur), Pierre Njem (directeur du SIO). Les gagnants ont reçu des trophées spécialement conçus pour cette activité ainsi que de nombreux lots offerts par les sponsors. M. Henri Awit, vice-recteur aux affaires académiques de l’USJ a prononcé un mot de bienvenue, au nom du Recteur, le Pr Salim Daccache s.j., et au nom de toute la communauté de l’Université Saint-Joseph. Il a souligné que cette soirée est doublement mémorable : « Elle constitue pour vous, cher(e)s finalistes, l’ultime étape d’une course qui va vous exposer sous les feux des projecteurs et vous propulser dans le monde de la célébrité. Elle constitue pour nous, à l’Université, un moment fort qui fera date dans ses annales, puisque c’est la première fois que cet évènement est organisé ». Il a aussi précisé l’importance de cette activité : « Cette activité s’inscrit dans la politique d’ouverture de notre Université sur le monde scolaire, qui se traduit, entre autres, par les interventions de notre Service étudiant d’information et d’orientation auprès des élèves du secondaire, par les jeux interscolaires organisés par notre Service du sport, et par les 300 bourses d’excellence offertes chaque année aux lauréats des deux baccalauréats « En choisissant #RememberCedar, ils font part de leur foi envers le Liban et ses talents tout en contribuant à la protection du cèdre » M. Awit a par la suite indiqué la mission de l’Université Saint-Joseph qui est : « d’assurer une formation intégrale qui vise l’épanouissement harmonieux de toutes les dimensions de la personne. Dans cette perspective humaniste, elle accorde une égale importance aux études, à la vie spirituelle, à la vie associative, au sport et à l’engagement citoyen. Elle Épreuves des écoles. |5| USJ Info nº 41 réserve une place primordiale à la culture, dans toutes ses composantes, et aux arts, sous toutes leurs formes et expressions. Il a ensuite tenu à féliciter d’avance les lauréats et toutes celles et tous ceux qui, en acceptant de participer à cette compétition, lui ont permis d’avoir lieu et de procurer toutes les joies de l’œil et de l’oreille et a remercié toutes les personnes qui, à un titre ou à un autre, se sont investies pour faire du « Talent Show » un grand moment de performances artistiques et de convivialité : le Service étudiant d’information et d’orientation, le Service de la vie étudiante et de l’insertion professionnelle, les animateurs de cette soirée, les membres du jury, les responsables des établissements scolaires, les parents, les coaches, et en premier lieu, les jeunes artistes si talentueux. Finalement, il a invité les élèves à regarder les superbes bâtiments de ce Campus qui, à l’instar des autres campus, abrite des salles de cours, des bibliothèques, des laboratoires, des installations sportives et des espaces de loisirs et a souligné : « nous serons heureux, une fois décroché le bac, de vous y accueillir, pour une nouvelle étape de votre parcours académique. Regardez ces escaliers. Ecoutez l’appel aux sommets qu’ils vous lancent. Ils vous invitent à refuser la platitude et la médiocrité et à toujours rechercher, dans une quête inlassable, en toutes choses la qualité et l’excellence ». 3e jour marqué par de nombreuses activités Le public s’est délecté au 3e jour du Festival qui proposait toute une panoplie d’activités : un atelier de poterie (animé par le médiateur culturel du Musée de la préhistoire libanaise), des jeux sportifs traditionnels libanais (animés par le Service du Sport), un show traditionnel libanais préparé par les enfants de la garderie Saint-Joseph, un fashion show avec l’Amicale des étudiants de la Faculté de sciences économiques et en collaboration avec le Musée des minéraux Mim ainsi que des pièces de théâtre notamment : • Théâtre Hakawâti pour les droits de la femme avec le soutien du théâtre Monnot : les étudiants du Club des droits de la femme ont animé des histoires vécues. • Wajhan wa zayl ou l’âne et moi avec la Pastorale universitaire; une pièce qui retrace avec un twist humoristique une des premières expériences de discernement du Épreuve sportive. fondateur et premier supérieur général de la Compagnie de Jésus, St. Ignace de Loyola. • Il était une fois Huvelin ; à l’initiative de l’Amicale des étudiants de la Faculté de gestion et de management et du Club de musique du campus, Un show traditionnel préparé par les enfants de la garderie Saint-Joseph. USJ Info nº 41 |6| les étudiants se sont rassemblés pour raconter l’histoire de Huvelin, avec l’aide de Georges Khabbaz. La date de la prochaine édition est déjà fixée ! Rendez-vous donc le 18 mai 2015 avec de nouvelles activités. Défilé organisé par l’Amicale des étudiants de la Faculté des sciences économiques. L’équipe des bénévoles du Comité d’organisation. L’avis du Comité d’organisation Waël Hammoud : coordinateur logistique J’ai effectué la coordination entre toute l’équipe pour qu’il y ait une certaine synchronisation. C’est un travail difficile qui m’a mis constamment sous pression de 20h à minuit. Mais j’ai réalisé qu’il y avait un vrai travail d’équipe et qu’avec les organisateurs nous formions une vraie famille. C’est une belle expérience que j’ai déjà effectuée au cours de deux éditions de « Daraj al Yassouiyeh » et que je reprendrai volontiers l’année prochaine ! Maya Najem, Yara Hmadeh, Mariam Hoteit, Abdo Younes, Jana Khreiss, Gabriel Haddad : Media Team Nous avons fait la promotion de « Daraj al Yassouiyeh » sur plusieurs chaînes de télévision notamment OTV, Future TV, MTV et sur la chaîne de radio Sawt el Mada. La première fois à la télé c’était un peu dur puis nous nous sommes habitués et nous nous sentions vraiment à l’aise par la suite. Nous avons aussi distribué des dépliants dans les parkings des centres commerciaux. A part le fait d’être chassés des parkings faute d’avoir demandé au préalable la permission de faire cette tâche dans les centres commerciaux, notre mission s’est bien déroulée. Certains parmi nous ont participé à l’organisation des précédentes éditions de cet événement Historique Gloria Abdo, coordinatrice au Service de la vie étudiante et de l’insertion professionnelle « Daraj al Yassouiyeh » est un événement culturel qui a été créé à l’initiative des étudiants du Campus de l’innovation et du sport. À l’occasion de l’inauguration de ce campus, les amicales de toutes les institutions se sont réunies et ont organisé cet événement pour créer une bonne ambiance entre les étudiants. Pascal Watwat, président de l’amicale de la Faculté de sciences économiques, et a d’abord organisé un « Fashion Show. » Il s’est donc adressé au Service de la vie étudiante et de l’insertion professionnelle, à qui il a proposé son projet,puis il en a parlé aux autres amicales du campus. C’est ainsi qu’est née l’idée de créer cet événement. Lors d’un échange d’idées entre les étudiants sur le grand escalier du Campus de l’innovation et du sport concernant l’utilité de cet escalier, l’idée est venue d’y organiser l’activité et de la jumeler au concept de Daraj el Fan : « Daraj Al Yassouieh » est devenu depuis un événement annuel s’étalant sur trois jours. Il est à noter que le groupe d’étudiants, qui organise cet événement, change chaque année afin qu’il y ait de nouvelles idées et des activités variées. La conception du programme et la gestion du festival sont sous la houlette du Service de la vie étudiante et de l’insertion professionnelle. Cette année ce service a pris le choix d’inclure des partenaires culturels (musée des minéraux mim, etc.) car ces derniers aident à renforcer et développer les capacités des jeunes. |7| USJ Info nº 41 et nous avons remarqué qu’avec l’expérience, nous nous améliorions chaque année. Nous sommes bien rôdés ! Grâce à cet événement, notre vie étudiante est plus riche et épanouie. Nous sommes enthousiastes à l’idée de revivre cette expérience. Joe Asmar : Président du Club de musique, coordinateur du programme et backstage Mon expérience durant les 3 éditions de « Daraj al Yassouiyeh » m’a permis de renforcer mes connaissances au niveau technique et d’apprendre à résoudre les problèmes sur le champ. J’ai appris à prendre des responsabilités et à bien m’organiser en pensant à un plan B et même C ! cette année, j’ai senti qu’il y avait un vrai travail d’équipe et une certaine homogénéité entre les organisateurs. Cet événement est, à mon avis, de grande importance pour promouvoir une bonne image de l’USJ, c’est je dirai un exploit ! J’espère que cet événement continuera à s’améliorer d’année en année. Rasha Mardini, coordinatrice du « Talent show » J’ai organisé le « Talent show » avec les écoles dans le cadre de mon stage de 3e année (École libanaise de formation sociale) au sein du Service de la vie étudiante et de l’insertion professionnelle et en collaboration avec le Service d’information et d’orientation de l’USJ. Une excellente équipe était à ma disposition pour m’aider dans l’organisation de cette activité. Étant le premier évènement grand public que j’ai organisé, ça m’a beaucoup apporté au niveau de mon développement personnel, m’a appris à reconnaître mes compétences, notamment la flexibilité, et à savoir surmonter les difficultés dans la rapidité. J’ai dû contacter tous les participants qui venaient de partout et j’ai beaucoup aimé leur sérieux et leur motivation. J’ai beaucoup apprécié de travailler avec Karim Dahdah, coordinateur du Club de musique du Campus des sciences sociales, qui m’a beaucoup aidée au niveau de la musique et dans le coaching des participants lors des entraînements. USJ Info nº 41 Pièce de théâtre « Wajhan wa zayl » préparée par la Pastorale universitaire. Cette expérience m’a passionnée et j’ai adoré faire partie d’une équipe si motivée. Je pense que « Daraj al Yassouiyeh » promeut une excellente image de l’USJ notamment au niveau de sa diversité culturelle et artistique. Cet événement m’a permis de travailler avec et pour les étudiants et d’avoir une interaction avec tous les étudiants. Samir Chalhoub, coordinateur de la compétition « Artists of the Year » La compétition intitulée « Artists of the Year » était un segment assez passionnant, puisque couvrant les deux paliers importants de la vie d’un citoyen : le patrimoine et le culturel. Le thème, qui a été inspiré par la vidéo commerciale « Lebanese are losing it » de la Banque Byblos, était celui du Cèdre libanais. Mais l’engagement des jeunes d’aujourd’hui envers la terre qui les garde depuis des milliers d’années est assez chétif. C’est en concevant et réalisant différents moyens de communications web et visuels qu’on a pu joindre la cause au quotidien des étudiants, afin de les encourager au changement positif. En tant que stagiaire, cet événement était une application directe des théories et techniques acquises durant ma formation en animation sociale. Ce qui n’est pas toujours facile puisque le terrain décrit n’est pas souvent celui auquel on s’attend. Alors que mes collègues se trouvaient dans des centres à problématiques sociales, le mien c’était le Service de la vie étudiante et de l’insertion professionnelle (SVEIP). C’était un privilège pour moi d’avoir deux statuts différents, celui d’un étudiant et celui |8| d’un semi-employé à l’USJ et surtout de travailler au niveau de 5 campus et de 3 centres régionaux différents. Tout était fascinant autour de moi, que ce soit le support offert par Gloria Abdo, coordinatrice de la vie étudiante que je remercie énormément, par M. Fouad Maroun, secrétaire général de l’USJ et directeur du SVEIP ou par les étudiants eux-mêmes qui m’inspiraient de plus en plus, de jour en jour. L’organisation d’ateliers de créativité, la mobilisation des bénévoles, le développement innovateur des étudiants, etc. tout cela faisait partie de mon chemin au SVEIP. Et c’est grâce à toute l’équipe de travail que j’ai pu réussir ma mission. Thème principal Promouvoir le patrimoine libanais en protégeant les Cèdres Une compétition artistique, préparée par les animateurs sociaux du Service de la vie étudiante et de l’insertion professionnelle (SVEIP), a été lancée autour du symbole historique de l’identité libanaise : les cèdres du Liban. Les étudiants de l’USJ ont participé sous sept différentes catégories : photographie, sculpture, peinture, joaillerie, poésie/ écriture, vêtements et innovation. Evalués par des professionnels dans chaque domaine, les gagnants de chaque catégorie ont eu accès à un développement de leur modèle, un coaching professionnel, une exposition dans une galerie et des tickets gratuits pour participer à des jeux extrêmes. Mise au point M. Fouad Maroun, secrétaire général et directeur du Service de la vie étudiante et de l’insertion professionnelle 1- Que représente « Daraj al Yassouiyeh », au niveau stratégique pour la vie étudiante de l’USJ ? 3- Quelles sont les forces et les faiblesses de ce Festival cette année ? Contrairement à d’autres universités, l’USJ n’a pas qu’un seul campus et les étudiants des différents campus ne se rencontrent pratiquement jamais. « Daraj al Yassouiyeh » a ainsi un rôle fédérateur qui permet à tous ces étudiants de se rencontrer et de travailler ensemble ; c’est un lieu de rencontre et de communication, un lieu pour tisser des liens. Il permet de renforcer l’esprit d’appartenance puisque les étudiants y participent sous la barrière de l’USJ et non d’une institution, d’une amicale ou d’une association. L’idéal serait de pouvoir créer le même type d’événement sur tous les autres campus. Le Campus de l’innovation et du sport a choisi son escalier géant, le « Daraj » ; le Campus des sciences médicales pourrait ainsi choisir son jardin, et le Campus des sciences sociales, les rues Huvelin et Monnot. L’un des points forts était d’inclure des partenaires culturels : musée des minéraux, musée de la préhistoire de l’USJ, le théâtre Monnot, etc. Par ailleurs, avec l’expérience aquise, l’organisation s’améliore d’année en année. Nous cernons mieux les demandes, les budgets et avons beaucoup plus de sponsors. Cependant nous avons encore à réfléchir aux moyens d’intéresser les étudiants à assister à plus d’activités du « Daraj », sinon toutes, et non seulement à celles organisées par leurs amis proches ou leurs amicales. 2- Pourquoi ce Festival se déroule-t-il à la fin de l’année ? Y aurait-t-il un avantage quant au choix de la date ? « Daraj al Yassouiyeh » a été conçu dans la perspective de promouvoir les talents des étudiants et de mettre en valeur leurs projets qui ont été préparés durant l’année académique. C’est également l’occasion de clôturer l’année dans une ambiance festive. Dossier préparé par Sandrine Succar Sabbagh |9| USJ Info nº 41 Le Service d’aide psychologique de l’USJ, à l’écoute de l’étudiant C e service a une préhistoire, de 1987 à 2001, sous les mandats des recteurs Jean Ducruet s.j. et Sélim Abou s.j. Il est né du besoin de venir en aide aux étudiants de l’USJ présentant des difficultés psychologiques en liaison avec leurs études, leur vie familiale ou sociale et en particulier les difficultés d’adaptation à la vie de Beyrouth pour les étudiants en provenance des provinces libanaises. Ce fut tout d’abord, dès l’instauration du service social au sein de l’université, une collaboration étroite entre Carmel Wakim et Mounir Chamoun, assurant bénévolement ce service. Les étudiants en difficulté repérés nous étaient référés directement et on leur assurait un suivi de courte ou de longue durée. Avec l’accroissement de la demande, certains étudiants étaient pris en charge par d’autres psychothérapeutes aux frais du service social. Puis une assistante sociale, attachée au rectorat, entreprit une formation en psychologie clinique et sous supervision, a commencé à prendre en charge certains étudiants, toujours gratuitement. Les prestations du SAP sont totalement gratuites. L’institutionnalisation, de 2001 à 2011 Inspirée de la structure du BAPU (Bureau d’aide psychologique universitaire) en France, fut mise en place à partir de 2001, après avoir bénéficié d’un local au 9e étage du Campus des sciences USJ Info nº 41 humaines, une unité comprenant deux psychothérapeutes : Mme Muriel Tyan, Mme Rita Zoghbi et un psychiatre le Dr Wadih Naja. La collaboration avec le service social en général et, avec le Centre de santé en particulier se déroulait d’une manière très satisfaisante. Mme Zoghbi a abandonné le travail à la suite de sa première grossesse et le Dr Naja, débordé par son travail hospitalier, exprima le désir de passer la main. Les deux psychothérapeutes bénéficiaient d’une supervision professionnelle, toujours bénévole, auprès de M. Chamoun. A partir de 2005, l’équipe, pour répondre à la demande croissante, fut constituée de Mme Muriel Tyan, Mme Nadine Khoury El Rayess et de Mme Laurice Moufarrège. Le Dr Wadih Naja a été remplacé par le Dr Rabih Chammay qui est affilié en même temps à la Faculté de médecine et à l’Hôtel-Dieu. Mme Tyan a demandé à être déchargée de son engagement au SAP, devant se rendre régulièrement à Montpellier pour effectuer un Master Recherche en psychopathologie de l’enfant en vue d’un Doctorat dans le même domaine. Un essai de permanence à Tripoli fut entrepris, à la demande de la Directrice du centre du Liban Nord, durant un semestre en 20092010. Bien qu’intéressés, les étudiants ont manifesté toutefois une réticence, à cause de l’environnement et du préjudice social qui aurait pu les atteindre par la fréquentation d’une psychothérapeute, malgré le lieu | 10 | discret qui avait été mis à la disposition de la psychologue. Les étudiants de Tripoli viennent donc plus volontiers à Beyrouth, ainsi que ceux de Saïda. En guise de bilan provisoire : Tout au long de ces années, c’est-àdire depuis 1987, de très nombreux étudiants ont bénéficié du soutien fourni par les spécialistes du SAP et ont retrouvé l’énergie nécessaire et l’équilibre personnel pour entreprendre et terminer leurs études dans de bonnes conditions. Au cours de ces trois dernières années, les deux psychothérapeutes assurent désormais près de 50 heures de présence par semaine, soit autour de 60 à 70 consultations. Le psychiatre, lui, est plus rarement consulté, quand une situation pathologique exige un suivi médicamenteux. Les médicaments sont alors, évidemment, à la charge de l’étudiant suivi. La collaboration entre les deux psychothérapeutes et le psychiatre est très étroite et la concertation fonctionne d’une manière parfaitement harmonieuse. Grosso modo, au cours des trois dernières années, près d’un millier d’étudiants de nos divers campus aura eu recours au SAP en bénéficiant d’une manière manifeste des prestations de nos trois spécialistes. Il convient, à titre informatif, de signaler la nature des troubles et des pathologies dont souffrent les étudiants qui consultent. En général ce sont des perturbations dans leur vie personnelle, ayant des retombées graves sur leur rendement universitaire, en liaison avec les addictions et la toxicomanie, le harcèlement sexuel et le viol chez les filles, la maltraitance familiale, le stress découlant des études, des difficultés d’adaptation à la vie urbaine pour les étudiants en provenance des provinces, les différentes formes de dépression, l’homosexualité non assumée ou des inquiétudes relatives à l’identité sexuelle, un excès dans les pratiques masturbatoires, des fixations parentales ou des dépendances excessives, des échecs dans les relations sociales, affectives, amoureuses ou amicales, angoisses et sentiments d’insécurité, troubles alimentaires avec anorexie ou boulimie, tentatives de suicide, troubles du sommeil, bégaiement, deuils irrésolus, troubles psychosomatiques, fixations hypochondriaques, névroses obsessionnelles, mythomanies, et parfois grosses responsabilités familiales précoces comme beaucoup d’autres désordres psychiques. En somme il s’agit d’une panoplie de troubles et de désordres, souvent n’ayant pas atteint un état très profond ou très grave, que des psychothérapies de soutien, fournies par nos psychothérapeutes bien formées et bien expérimentées, peuvent assez rapidement débloquer. Il convient de signaler, enfin, que le SAP, est un service entièrement assuré et financé par le Rectorat de notre Université et qu’il est unique dans l’ensemble des universités de notre pays. | 11 | De l’avis unanime des bénéficiaires et des assistantes sociales de l’USJ, l’efficacité du travail est largement reconnue. Il s’agit la plupart du temps, d’un suivi de courte ou de moyenne durée. Cette expérience est à maintenir et à développer dans les années à venir la demande se faisant constamment plus pressante et plus insistante. Pr Mounir Chamoun, psychologue clinicien et psychanalyste responsable du SAP Contacts avec le SAP : Laurice Moufarrège : 03 378 227 Nadine Rayess : 03 571 957 Rabih Chammay : 03 390 935 USJ Info nº 41 HISTOIRE L’Université Saint-Joseph et ses vingt-cinq premières années (1875-1900) Henri Awit Vice-Recteur aux affaires académiques D ans un article intitulé « Au service du Liban : les 75 ans de l’Université SaintJoseph », l’éditorialiste du quotidien L’Orient écrivait le 30 avril 1950 : « Ce serait sans doute une stupidité de dire qu’il n’y aurait pas eu un Liban sans l’Université Saint-Joseph ; mais il nous serait à peu près impossible d’imaginer quelle aurait pu être l’autre figure de notre destin, si une dizaine de prêtres français, il y a soixante-quinze ans, n’avaient pas débarqué sur ce littoral de la Turquie d’Asie (…) Pouvaient-ils pressentir ici l’extraordinaire aventure ? Et quand ils obtenaient d’un vali ottoman l’autorisation de fonder le collège de Beyrouth, voyaient-ils déjà le déroulement précipité qui devait faire de ce petit rocher libanais l’un des centres spirituels – et politiques – du monde ? C’est à eux que devait échoir l’honneur de forger l’élément de cet extraordinaire destin. Ce fut d’abord une très petite maison, mais qu’habitait une très grande idée. Puis la maison, avec l’idée, a grandi. Et c’est finalement toute l’histoire de notre renaissance intellectuelle et nationale, que celle du développement de ce collège qui, en moins de cinquante ans, devait avoir comme dépendances trois facultés, leurs instituts, leurs laboratoires et leurs bibliothèques »1. 1. C ité dans Sélim Abou, Les libertés, Discours annuels du Recteur de l’Université Saint-Joseph de 1996 à 2003, Presses de l’Université SaintJoseph, Beyrouth, 2003, p.9. USJ Info nº 41 | 12 | « Ce fut d’abord une très petite maison, mais qu’habitait une très grande idée. Puis la maison, avec l’idée, a grandi ». Né le 20 novembre 1902, Georges Naccache ne pouvait certainement pas consacrer un article au 25 ème anniversaire de l’USJ, célébré en 1900. D’ailleurs, nous n’avons pas réussi à trouver dans la presse locale qui paraissait à cette époque un écho des manifestations organisées par l’Université à cette occasion. L’article publié en langue arabe par le Père Louis Cheikho dans la prestigieuse revue Al Machrek et qu’il a intitulé « Le jubilé d’argent de notre Université »2 constitue de ce fait une exception d’autant plus remarquable qu’il n’entend pas rendre compte des activités qui auraient marqué cet anniversaire, mais se propose d’établir le bilan du premier quart de siècle de l’histoire de notre Université. Un rapport exhaustif et précis L’article du Père Cheikho, d’une dizaine de pages, est fort précieux, non seulement parce qu’il est l’un des rares documents concernant l’histoire de l’USJ rédigés en langue 2. Père Louis Cheikho, « الفضي « يوبيل كليّتنا, Al Machrek, 4ème année, n°1, 1er janvier 1901, pp. 1-11. ّ | 13 | USJ Info nº 41 HISTOIRE Ce qu’on peut retenir de ce qui vient d’être évoqué, c’est qu’aussi bien le nom de l’USJ que la date de sa fondation ont été stabilisés dès l’origine. arabe, mais parce qu’il renferme une mine d’informations sur la genèse de l’Université et les premières étapes de son parcours. Dans une première partie, l’auteur rappelle les principaux faits et dates qui ont marqué les débuts de la nouvelle institution : pose de la 1ère pierre, le dimanche de la Pentecôte 24 mai 1874, la contribution majeure des Pères Monnot et Pailloux à la construction des bâtiments, l’ouverture de la 1ère année académique en novembre 1875, le choix de St Joseph comme patron, la célébration de la 1ère messe, la nuit de Noël, à l’église du SacréCœur plus connue sous le nom de l’église Saint-Joseph, les programmes des études scolaires dans leur trois cycles primaire, complémentaire et secondaire, les cursus des études supérieures assurés dans la Faculté de philosophie et de théologie, et les titres et diplômes décernés aussi bien au Collège qu’à l’Université. Dans la deuxième partie, le Père Cheikho évoque le développement spectaculaire et rapide de l’établissement. Il fournit les statistiques des étudiants et la liste des enseignants ; il souligne des témoignages qui lui ont été rendus par le Saint-Siège, l’Etat français et les autorités ottomanes ; il énumère les différentes activités littéraires, théâtrales et plus largement culturelles organisées annuellement ; il consacre trois pages aux diplômés qui se sont illustrés : prêtres, religieux, supérieurs majeurs, évêques, patriarches, grands commis de l’Etat, hommes politiques, consuls et hommes de Père Louis Cheikho. lettres, en indiquant les postes qu’ils ont occupés, les revues et journaux qu’ils ont fondés, ainsi que les œuvres caritatives et sociales dont il furent les promoteurs. Dans la 3ème partie de son article, la plus succincte, le P. Cheikho rend compte des œuvres rattachées à l’Université, et plus particulièrement la Faculté de médecine, fondée en 1883, les écoles primaires gratuites, l’Imprimerie catholique, ainsi que les œuvres apostoliques. Toutes ces informations présentent un intérêt certain ; qu’on pense par exemple aux listes des diplômés que nous avons simplement évoquées mais qui pourraient enrichir l’annuaire des Anciens que l’USJ compte publier. On se contentera cependant ici de faire un bref exposé sur trois de ces informations : la date de fondation de l’USJ, son nom, et la célébration de son 25ème anniversaire. création de cet établissement n’a pas manqué de soulever parfois quelques interrogations : faut-il en effet retenir l’année 1881 qui est celle où elle reçut du Pape Léon XIII la confirmation canonique du titre d’université, lui accordant ainsi la faculté de conférer les titres académiques et le doctorat en philosophie et en théologie3, ou l’année 1875 qui fut effectivement celle des débuts des cours ? L’article de la revue Al Machrek dissipe toute ambiguïté à ce propos. L’USJ est bel et bien née en 1875. Cette affirmation est donnée d’abord dans le titre de l’article paru le 1er janvier 1901 : « Le jubilé d’argent de notre Université ». Elle est ensuite explicitée dans le 1er paragraphe : « Notre Université a passé un quart de siècle au service de la religion et du pays ». Elle est également fournie lorsque l’auteur précise que l’ouverture de l’année académique eut lieu le 3 novembre 1875. A vrai dire, l’article du Père Cheikho ne nous apprend rien de nouveau. Il confirme ce que le Supérieur général de la Mission des pères jésuites en Quelle date retenir pour la fondation de l’USJ ? La date de la fondation de l’Université Saint-Joseph n’a jamais fait réellement l’objet d’une polémique, d’une controverse, voire d’un débat. On doit toutefois signaler que la détermination de l’année de 3.« Sa Sainteté le Pape Léon XIII, dans l’audience du 25 février 1881, sur la proposition du Secrétaire de la Propagande pour les Affaires Orientales, daignait accorder aux autorités du Séminaire Oriental le droit de conférer les grades académiques de bachelier, licencié et docteur en Philosophie et Théologie. Cette date est vraiment le « dies natalis » de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth, qui devenait ainsi de droit Université Pontificale ». Plaquette n°1 de la série de plaquettes publiées à l’occasion du centenaire de la Mission des Jésuites en Syrie (18311931), intitulée : Université Saint-Joseph : Le séminaire oriental, Beyrouth, les Editions Dillen, Paris, 1931, p.10. USJ Info nº 41 | 14 | Syrie, le R.P. Philippe Lefebvre, avait déjà rapporté dans son discours intitulé « Les onze premières années de l’Université Saint-Joseph », qu’il avait prononcé le 19 juillet 1886, à la distribution solennelle des prix : « Il y a 11 ans, le Collège-Séminaire de Ghazir, pour plusieurs motifs qu’il n’est pas nécessaire de rappeler ici, était transféré à Beyrouth dans ces vastes locaux qui venaient d’être terminés, grâce à la générosité des fidèles de la noble et opulente Amérique, grâce surtout à la vaillance d’un Père4, bien connu de la plupart d’entre vous, et qui sut mettre dans cette œuvre tout son cœur et tout son dévouement5». Ce qu’on peut retenir de ce qui vient d’être évoqué, c’est qu’aussi bien le nom de l’USJ que la date de sa fondation ont été stabilisés dès l’origine. L’Université Saint-Joseph se distingue ainsi de l’Université Américaine de Beyrouth qui s’appelait à sa fondation en 1866 le « Syrian Protestant College » et qui a dû attendre 54 ans pour que le gouvernement des Etats-Unis en fasse, en 1920, une université.6 L’USJ : faculté ou université ? Nombreux sont au Liban les établissements d’enseignement supérieur qui ont connu au cours de leurs histoire une modification de leur dénomination. C’est notamment le cas de ceux parmi eux qui, d’institut ou faculté, ont été promus au rang d’université. La ‘Lebanese American University’ est très probablement le cas le plus représentatif parce qu’elle a d’abord fonctionné sous le nom de ‘The American Junior College for Women’ (de 1927 à 1948), puis sous celui de ‘Beirut College for Women’ (de 1949 à 1973), nom qu’elle a ensuite abandonné au profit de ‘Beirut University College’ (1973 - 1994), et n’a adopté celui de LAU par lequel elle est actuellement désignée, qu’à partir de 1994. L’AUB elle-même, comme on vient de le rappeler, n’a pas échappé Amchite le 20 juin 1900 Mon Révérend Père, C’est d’Amchite où je me trouve de passage que je vous envoie ces quelques mots ; ils vous apportent l’expression de ma plus cordiale sympathie au milieu des fêtes que vous avez commencé aujourd’hui à célébrer. Je tiens, mon Révérend Père, en cette circonstance solennelle pour votre Université à vous dire solennellement aussi que vous avez bien mérité de l’Eglise durant le quart de siècle qui vient de s’écouler. Je reconnais que les Maronites ont surtout bénéficié du fruit de votre zèle apostolique, je sais que vos plus grandes sympathies sont pour eux et c’est en ma qualité de chef des Maronites que je vous remercie, mon Révérend Père, des services passés et à venir. J’aurais voulu si les circonstances avaient été un peu plus favorables, prendre plus activement part à vos fêtes, mais le départ récent de nos évêques à Rome m’oblige de me contenter de ces quelques mots. Quoiqu’il en soit, je prie Dieu de vous continuer sa protection afin que vous puissiez continuer à faire Sa gloire. Enfin, je vous prie Mon Révérend Père, d’agréer l’expression de nos plus ardents vœux pour la Compagnie, pour vous et pour l’Université. Votre tout dévoué serviteur. + Elias Pierre Hoyek Patriarche maronite d’Antioche 4. I l s’agit du Père Ambroise Monnot. 5. P hilippe Lefebvre, Les onze premières années de l’Université Saint-Joseph, Imprimerie catholique, Beyrouth, 1886, p.4. 6. Munir Bashshur, The role of the two western universities in the national life of Lebanon and the Middle East : a comparative study of the American university and the University of Saint-Joseph, Phd in education, the University of Chicago, March 1964, pp.43-44. | 15 | USJ Info nº 41 HISTOIRE à ce sort. Le fait que l’USJ ait gardé, tout au long de son histoire, la même dénomination qu’elle s’était choisi lors de sa fondation en 1875, mérite donc d’être relevé. Ce qui frappe cependant dans l’article du P. Cheikho, c’est le nom utilisé en arabe pour désigner l’Université Saint-Joseph. Dès le titre, l’auteur a recours non pas au terme ‘’جامعة par lequel nous traduisons le mot ‘université’, mais à celui de ‘ ’كليّةqui correspond aujourd’hui à ‘faculté’. Il utilise ce même vocable à maintes reprises dans son texte, lui substituant parfois celui de ‘ ’مدرسةque nous traduisons aujourd’hui par ‘école’ ou ‘collège’. Mais en prenant soin de préciser que « ce nouveau collège a été gratifié par le Saint-Siège du titre de ‘’كليّة, à l’instar des grands collèges romains », le P. Cheikho souligne qu’il s’agit d’un ensemble d’institutions qui font de l’établissement une université pluridisciplinaire, habilitée à décerner les diplômes de licence et de doctorat. Il ne s’agit pas dans ce qui précède d’une interprétation de texte, mais d’une évidence. Il n’est pour s’en convaincre que de se référer, encore une fois, au discours prononcé en français par le P. Lefèbvre en juillet 1886 et qui a été traduit vers l’arabe par Rachid el Khoury Chartouni7. En effet, le traducteur a rendu le titre ‘Les onze premières années de l’Université Saint-Joseph’ par ‘كليّة الق ّديس يوسف ‘ وسنيّها اإلحدى عشرة األولى. Outre le souci fort appréciable de permettre aux lecteurs arabophones d’accéder à ce texte, dont elle témoigne, cette traduction nous montre que le terme d’université a été rendu par ‘ ’كليّةet non par ‘’جامعة. Nous retrouvons cette même traduction dans l’édition bilingue du programme du Triduum célébré à l’occasion du 25ème anniversaire de la fondation de l’USJ, dont il a été question plus haut. Le titre : ‘25ème anniversaire de la fondation de l’Université Saint-Joseph’ est rendu ذكرى العام الخامس والعشرين ’مدرسة الق ّديس يوسف الكليّة. par ‘إلنشاء Il convient de rappeler à ce propos que sur le panneau indiquant le nom de la rue qui relie la rue du Liban à la rue Monnot, ‘Rue de l’Université Saint-Joseph ’ est rendu en arabe par ‘’شارع كليّة مار يوسف. Il serait intéressant de vérifier à quelle date le terme ‘ ’كليّةa été définitivement abandonné et remplacé par ‘’جامعة. Il serait de même intéressant d’étudier, sur un plan non seulement toponymique mais également sémantique, l’évolution du sens de ‘ ’كليّةqui désignait, à la fin du XIXème siècle, dans une acception globale, l’université, pour ne plus désigner que l’une de ses composantes, la faculté. Une célébration strictement religieuse du 25ème anniversaire de l’USJ L’Université Saint-Joseph s’apprête à célébrer, en 2015, le 140 ème anniversaire de sa fondation. Après son jubilé d’argent en 1900, elle fêta en 1925 son jubilé d’or et en 1950 son jubilé de platine. N’ayant pas pu commémorer son centième anniversaire en 1975, en raison de la guerre qui avait éclaté cette année-là, elle se rattrapa à l’occasion de son 125ème anniversaire, célébré en grande pompe en l’an 2000. Nous disposons de très peu d’informations sur les activités à caractère académique et les manifestations culturelles qui auraient été programmées tout au long de l’année 1900 pour marquer l’achèvement du premier quart de siècle de l’existence de la jeune et non moins fameuse université des pères jésuites. La traditionnelle messe du Saint-Esprit, qui annonçait l’ouverture de l’année académique, fut-elle offerte à l’intention de l’Université, de ses enseignants et étudiants, accompagnée de la célèbre leçon inaugurale ? L’homélie qui y avait été prononcée, de quels messages avait-elle été chargée ? Le Supérieur général de la Mission des jésuites en Syrie avait-il, à la distribution solennelle des prix en juillet 1900, prononcé un discours qu’il aurait intitulé « Les vingt-cinq premières années de l’Université SaintJoseph », comme l’avait fait, le 19 juillet 1886, son prédécesseur qui a dressé le bilan des onze premières années ? Un congrès scientifique fut-il organisé ? Des ouvrages furent-ils publiés ? Les recherches que nous avons effectuées dans les différentes sources susceptibles de nous éclairer ne nous ont malheureusement été d’aucun secours pour nous permettre d’apporter à toutes ces questions fort légitimes des réponses satisfaisantes. Et il est fort regrettable que le P. Cheikho n’ait fait dans son article précité aucune mention de telles activités et manifestations. Nous avons cependant trouvé, dans les Archives de la Compagnie de Jésus à Beyrouth, trois documents relatifs au 25ème anniversaire. Le premier, daté du 15 juin 1900, est un carton adressé par le Recteur, le P. Lucien Cattin, aux amis de l’Université, les invitant à s’associer 7. L ’édition bilingue de ce discours a été réalisée à l’Imprimerie catholique, Beyrouth, 1886. 8. L’acte de consécration du genre humain au Cœur de Jésus (Iesu dulcissime, Redemptor humani generis) a été donné par Léon XIII, le 11 juin 1899, et modifié par Pie XI le 17 octobre 1925. Il est à réciter chaque 1er vendredi du mois ainsi que pour la Solennité du Christ-Roi. USJ Info nº 41 | 16 | Très Révérend Père, Nous voici donc au Jubilé ou noces d’or de l’Université ; c’est le premier quart de siècle de son illustre existence. Ah que n’aurais-je souhaité pouvoir assister en personne à cette belle fête si précieuse à vos enfants ! ainsi que j’avais le bonheur, autrefois, d’être heureusement témoin de sa glorieuse fondation et un des élèves qui y sont entrés quand elle ouvrit, pour la première fois, ses portes. Néanmoins si les circonstances ne me le permettent pas, je m’y assiste en esprit, et, en union avec tous mes anciens et nouveaux condisciples, je, avec mes plus sincères félicitations, à tous les révérends pères qui en ont la direction et à Vous, en premier lieu, T.R.P. Recteur, prie, aujourd’hui, le Sacré-Cœur, Lui adressant les vœux les plus ardents de continuer à répandre et plus abondamment, ses grâces sur cette sainte Maison et sur tous ceux qui l’habitent, de la rendre enfin de plus en plus prospère ! En terminant, je Vous prie, Très Révérend Père, de vouloir, occasion donnée, traduire mes sentiments-ci au T.R. Père Supérieur de la Mission, (après lui avoir offert mes respects), et à tous les autres Pères de l’Université, et, croyez toujours au dévouement d’un enfant qui n’oublie jamais les mamelles et les peines de cette chère Mère aujourd’hui en fête, et signe toujours fièrement Votre ancien élève Jh Charaf el-Khazen10 maronite et Camérier d’honneur de S.S. Léon XIII Daraoun (Mt Liban) 22 juin 1900 à l’hommage qu’elle va rendre au Cœur du Saint Rédempteur, par la célébration d’un « Triduum solennel d’actions de grâces au Sacré-Cœur de Jésus, à l’occasion du 25ème anniversaire de sa fondation ». Il y précise que ce Triduum, dont le programme est joint à l’invitation, « servira aussi de préparation à la consécration du genre humain au T.S. Cœur de Jésus »8. Ce programme qui s’étalait sur trois jours, les mercredi, jeudi et vendredi 20, 21 et 22 juin 1900, comportait trois types de messes (messes avec chants, messes solennelles avec chants, et messes de communion), des sermons en arabe et en français, donnés séparément à des groupes de femmes et des groupes d’hommes, et prévoyait pour la clôture la cérémonie de la consécration solennelle du genre humain au Sacré-Cœur de Jésus, avec, en soirée, illumination de l’Université9. Les 2ème et 3ème documents sont deux lettres autographes adressées au Recteur de l’USJ, dont la première, qui est datée du 20 juin 1900, est du Patriarche maronite Mgr Elias Pierre Hoyek, et la seconde qui est datée du 22 juin 1900, est de M. Joseph Charaf el-Khazen. Les deux courriers sont porteurs de félicitations et de vœux à l’occasion des fêtes célébrées, et d’excuses de ne pas pouvoir y participer. Les documents dont nous disposons, et qui concernent le 50ème anniversaire de l’USJ, sont heureusement beaucoup plus riches ! Ils serviront de sources pour la rédaction du prochain article. 9. L e Père Sami Kuri rapporte, dans la plaquette intitulée Eglise Saint-Joseph des pères jésuites, que « parmi les premiers à Beyrouth, les pères installent l’électricité. Après 1884, l’on signale pour le 8 décembre l’illumination de la façade de l’église ; l’année suivante, c’est la statue de Saint-Joseph et, en 1887, la croix de pierre de la façade ». Publications de la Compagnie de Jésus, Beyrouth, 2001. 10. Il s’agit de Joseph Charaf el-Khazen. | 17 | USJ Info nº 41 CÉlÉbrations Institut d’études scéniques, audiovisuelles et cinématographiques Une fête, un séminaire… et un dîner : 25 ans, ça se célèbre ! Créé en 1988, en plein guerre, l’Institut d’études scéniques, audiovisuelles et cinématographiques fête cette année ses 25 ans. Trois événements majeurs ont été organisés pour marquer l’événement et célébrer le quart de siècle d’existence de cet Institut qui a comme principaux objectifs : assurer une formation de qualité aux étudiants désireux de se spécialiser dans les domaines de l’audiovisuel et du spectacle, et combler les besoins des marchés locaux et arabes, en expansion rapide, de professionnels créatifs et cultivés. « Je le vois cet institut pilote et pionnier, naître en 1987 dans le sous-sol du campus Huvelin un beau jour, un jour béni, en pleine guerre, naître contre la guerre, car l’art ne peut militer que pour la paix et l’IESAV ne peut œuvrer que pour la paix et chanter à sa manière la paix et les joies de notre pays le Liban ». C’est par ces termes que le Pr Salim Daccache, Recteur de l’USJ, a décrit la naissance de l’IESAV. C ’est par une grande fête, organisée le 23 mai 2014 par l’IESAV sur l’esplanade du Campus des sciences humaines que les festivités ont commencé. Des groupes de musique rock de grande renommée (Who Killed Bruce Lee, Lazzy Lung, the Poastcards, IESAV Music Club) se sont produits sur un podium conçu spécialement pour l’occasion devant une foule nombreuse, venue de tous les campus, qui a dansé et chanté pendant plus de trois heures. Durant cette soirée, en présence du recteur et de plusieurs responsables de l’USJ, avec un grand nombre d’invités, un spectacle Son et Lumière impressionnant a été projeté sur les murs extérieurs de l’amphithéâtre du campus. Un artiste graffiti a créé sur place une grande toile célébrant l’occasion avec l’aide des étudiants enthousiastes. Le Recteur de l’USJ a rendu hommage à l’IESAV et a exprimé combien l’USJ est fière « de cette Ecole qui a fait progresser l’art au Liban et en dehors du Liban, école de vie, de création, d’innovation et de célébration de la vie, des rêves fous réalisés ». USJ Info nº 41 | 18 | Toujours dans le cadre des célébrations du 25e anniversaire, M. Elie Yazbek, directeur de l’Institut, a invité des personnalités du monde du cinéma et du théâtre à un dîner de gala sous le haut patronage du ministre de la Culture Raymond Araygi, en présence du Pr Salim Daccache, Recteur de l’USJ. Un grand nombre d’anciens de l’IESAV (Nadine Labaki, Joe Kodeih, Betty Taoutel, Leila Kanaan, Hiba Tawaji, Carole Hajj et d’autres) ainsi que des enseignants, des acteurs et des réalisateurs libanais se sont retrouvés dans une ambiance conviviale et chaleureuse le 3 juin 2014. R.P. Daccache, recteur de l’USJ, avec Elie Yazbek, directeur de l’IESAV et son épouse, Aimée Boulos et Paul Mattar Nadine Labaki, Elie Yazbek et Khaled Mouzannar. Par ailleurs, l’IESAV a invité le grand réalisateur français Yves Boisset pour des rencontres avec les étudiants et pour animer un séminaire de réalisation sous le thème « Cinéma et politique ». Connu pour ses polars, ses films politiques et à thèmes sociaux, Yves Boisset a réalisé plus de 50 films (dont R.A.S, L’Attentat, Dupont Lajoie, Le Juge Fayard dit le sheriff, Canicule…); il a reçu plusieurs prix prestigieux et reste toujours très actif dans le monde du cinéma et de la télévision. En collaboration avec l’Institut Français du Liban, une projection de son film Le Taxi Mauve, l’un de ses films majeurs qui rassemble les grands acteurs Charlotte Rampling, Philippe Noiret, Peter Ustinov et Fred Astaire eut lieu le 17 juin à la salle Montaigne de l’IF, en présence du réalisateur. Yves Boisset avec Elie Yazbek, directeur de l’IESAV, Henri Lebreton, directeur de l’IF, Aimée Boulos, fondateur de l’IESAV et un groupe d’enseignants. Yves Boisset et Elie Yazbek, directeur de l’IESAV. 25 ans déjà ! Les diplômés de l’IESAV sont la preuve vivante de sa vivacité, de son dynamisme et de son engagement. L’IESAV a prouvé durant toutes ses années qu’il est une figure d’excellence dans le paysage universitaire et culturel au Liban. Université Saint-Joseph | 19 | USJ Info nº 41 CÉlÉbrations Timbre-Poste A l’occasion de la célébration des centenaires de trois Facultés de l’Université SaintJoseph : la Faculté de médecine, la Faculté de droit et des sciences politiques et la Faculté d’ingénierie, l’administration postale libanaise a émis, le 29 avril 2014, un timbreposte représentant la façade de l’église Saint-Joseph. A cette occasion une enveloppe premier jour a été créée. ph se o J t n é Sai es r i a n e t 3 CenDroit sit er Univ e Géni e cin e d é M 00 ∫5 . ∫ . d Ñ æ É ¿ ban . Li L . L 00 5 USJ Info nº 41 | 20 | L’Université Saint-Joseph a déjà été le sujet de trois émissions philatéliques : •L e 9 mai 1938, émission de quatre timbres-poste représentant le campus de la Rue de Damas à l’occasion de la tenue des journées médicales à la Faculté de médecine. •L e 21 mars 1959, à l’occasion du 75ème anniversaire de la Faculté de médecine, création d’une enveloppe 1er jour d’émission à l’effigie de Louis Pasteur et utilisation d’un cachet spécial. •L e 10 novembre 2011, pour le 125ème anniversaire, émission d’un timbre-poste représentant la Médaille de l’Université et le Père Ambroise Monnot sj. | 21 | USJ Info nº 41 Dossier préparé par le bureau des anciens étudiants de l’USJ et du développement Samir Assaf : Président du Global Financial Markets Association S amir Assaf (FSE, 1982) Membre du Conseil stratégique de l’Université Saint-Joseph et responsable mondial de la banque d’investissement d’HSBC a été récemment nommé Président du Global Financial Markets Association - GFMA. La GFMA rassemble et coordonne les efforts de 3 associations financières les plus importantes au monde en vue d’une régulation du secteur à l’échelle mondiale : l’AFME - Association for Financial Markets in Europe, l’ASIFMA - Asia Securities Industry and Financial Markets Association et la SIFMA - Securities Industry and Financial Markets Association. Après une Licence ès-sciences économiques obtenue de l’USJ en 1982, Samir Assaf effectue un DEA Monnaie, Finance, Banque à l’Université Panthéon-Sorbonne avant d’intégrer Sciences Po Paris. Il débute sa carrière au sein de la trésorerie du groupe Total avant de rejoindre HSBC (France) en 1994 comme responsable des marchés. Nommé directeur général adjoint de HSBC France en 2001, il est promu responsable des marchés au niveau européen en 2006 puis responsable des marchés mondiaux pour l’ensemble du groupe, en 2008. Il prend la Direction de la Banque de financement et d’investissement (BFI) de la HSBC en 2011. Dîner de gala de l’Association amicale des anciens de l’ESIB L ’Association amicale des anciens de l’ESIB a tenu son Dîner de gala annuel le samedi 24 mai 2014 à l’Hôtel Hilton - Habtoor à Sin el Fil dans la grande salle « Emirates ». Etaient présents : - l’ancien ministre de la culture, l’Ingénieur Gaby Layoun - le Recteur de l’USJ, Pr Salim Daccache sj, - le Vice-Recteur à l’Administration, Pr Wajdi Najem - le Doyen de l’ESIB, le Pr Fadi Geara - le Président de la Fédération des associations d’anciens de l’USJ, le Prdt Chukry Sader - le Président de l’Ordre des Ingénieurs & Architectes de Beyrouth, le Prdt Khaled Chehab - le Président de l’Ordre des Ingénieurs & Architectes de Tripoli, le Prdt. Marius Beainy - l’ancien Président de l’Ordre des Ingénieurs & Architectes de Beyrouth, le Prdt. Elie Bsaibes - de même que des professeurs de l’ESIB et la promotion sortante de l’Ecole. 600 personnes, anciennes et amies de l’ESIB, se sont retrouvées autour de l’Association Amicale pour honorer les promotions de 1974 et de 1964, et leur offrir des trophées commémorant respectivement leurs 40 ans et 50 ans au service de la profession. Le Président de l’Amicale, Issam Hage, a appelé les anciens à se rassembler et se réunir autour de leur université, et a insisté dans son discours sur l’appartenance des anciens à leur université mère l’USJ. Le Recteur a insisté dans son discours sur l’esprit de partenariat et de solidarité que les anciens sont appelés à développer envers l’Université, à travers le soutien aux bourses scolaires, aux infrastructures et à la recherche. Et s’adressant aux anciens, il les invite à être « les ambassadeurs de l’USJ, en l’entourant de votre affection et en n’hésitant pas à encourager les anciens et leurs amis à soutenir l’USJ, cette Institution séculaire qui fête l’année prochaine sa 140e année, institution qui fait la fierté du Liban de la culture et du progrès ». Une des promotions honorées entourant le R.P. Daccache et Issam Hage, Président de l’Association Amicale de l’ESIB. USJ Info nº 41 | 22 | Dîner de remerciement et d’hommages… (CEMADIMO-FGM) P our la 12ème année consécutive, le 7 mai 2014 à l’hôtel Phoenicia, plus de cinq cents invités ont honoré par leur présence le dîner organisé par le CEMADIMO en collaboration avec l’Association des gestionnaires diplômés de l’USJ. Des hommes d’affaires libanais du Rassemblement des dirigeants et chefs d’entreprises libanais (RDCL), de l’Association des Banques du Liban (ABL) et de l’Association des Industriels Libanais (AIL), et d’autres associations socioéconomiques ont côtoyé les membres de la grande famille de l’USJ Apres le discours prononcé par le Révérend Père Salim Daccache s.j. une distribution des trophées a été organisée pour remercier toutes les entreprises qui avaient participé au Forum et au colloque. Une journée champêtre mémorable signée : Fédération des Associations d’Anciens «A NCIENS ! REGALONS-NOUS ! »… C’est ainsi qu’a été baptisée la journée champêtre des anciens organisée par la Fédération des associations d’anciens de l’USJ avec la participation de toutes les Associations des Anciens. C’est avec beaucoup de joie et d’entrain que 1600 anciens se sont retrouvés sous le soleil du dimanche 25 mai 2014 au Campus des sciences et technologies (CST) à Mar Roukoz pour passer une journée inoubliable offerte généreusement par la Fédération. A 10h00, une messe a été célébrée par le Recteur Salim Daccache, assisté par le P. Abdo Bou Daher avec la participation d’un grand nombre d’anciens. Puis Chucri Sader, président de la Fédération, a souhaité à tous les présents de passer de merveilleux moments en cette journée conviviale de partage et d’échange, espérant les revoir encore plus nombreux l’année prochaine. Des activités ludiques étaient programmées pour divertir parents et enfants : jeux gonflables, jeux de ballon, banjo, trampoline, magiciens, dog show etc. Petits et grands se sont bien régalés. En effet, les témoignages filmés et les photos prises affichés sur le site de la Fédération (anciens.usj.edu.lb) ne peuvent que le confirmer. A l’année prochaine ! | 23 | USJ Info nº 41 L’USJ dans le gouvernement libanais Le 15 février 2014 un nouveau gouvernement est proclamé après plus de 10 mois d’attente et de polémiques. Des 24 ministres en exercice, 8 sont anciens étudiants ayant fait un passage à l’Université Saint-Joseph. Boutros Harb, ministre des Télécommunications. Ramzi Joreige, ministre de l’Information. Boutros Harb obtient ses 2 Licences en droit libanais et français de la Faculté de droit et de sciences politiques en 1965. A 28 ans il est élu député maronite de Batroun. Il est nommé plusieurs fois Ministre : Travaux publics et transports, Education nationale (entre 1979 et 1980, puis entre 1990 et 1992) et Travail (2009). Harb est l’un des principaux membres de la Rencontre de « Kornet Chehwane ». En 2009, il est de nouveau élu député de Batroun et désigné représentant des indépendants à la table de dialogue. Ramzi Joreige obtient en 1962 deux licences en droit libanais et en droit français suivies d’un Diplôme d’études supérieures en droit public de la Faculté de droit et de sciences politique. Avocat à la cour depuis 1965, il est également Membre du Comité National de la Cour Permanente d’Arbitrage à La Haye, Membre de la Commission de modernisation et d’unification des lois auprès du ministère de la Justice, Bâtonnier de l’Ordre des Avocats de Beyrouth (2007 à 2009), et Membre de l’Union Internationale des Avocats (UIA). Il a de nombreuses publications dans les revues spécialisées de droit. Alain Hakim, ministre de l’Economie et du commerce. Michel Pharaon, ministre du Tourisme. Alain Hakim détient un Doctorat en Management de la Faculté de gestion et de management (FGM) obtenu en 2013 après un Diplôme d’études approfondies dans la même option. Il est Maître de conférences à la FGM et Membre du Conseil de discipline de la Faculté. Hakim est également Directeur général adjoint du Crédit Libanais. Sejaan Azzi, ministre du Travail. Sejaan Azzi a suivi des études en sciences politiques et administratives à l’Université Saint-Joseph et il est titulaire d’un diplôme en philosophie de l’Université Saint-Esprit de Kaslik. Jeune, il rejoint le parti des Kataëb. Journaliste, il a collaboré avec plusieurs journaux et magazines et dirigé le département des nouvelles à la Radio Voix du Liban. En 1978, il fonde la Radio Liban Libre qu’il gère jusqu’en 1986. Il est vice-président du parti Kataëb et l’un des conseillers du Président Amine Gemayel. Il a de nombreuses publications en langue française, notamment sur l’histoire du Liban et du Moyen-Orient. Rony Araijy, ministre de la Culture. Raymond Youssef Araijy obtient la licence en droit libanais en 1988 de la Faculté de droit et de sciences politiques. Parallèlement à sa profession d’avocat, il est l’un des membres fondateurs du parti « Marada » et Conseiller du Ministre Sleiman Frangie dans plusieurs Ministères (Santé, Agriculture et Intérieur). USJ Info nº 41 Michel Pharaon a fait des études d’économie à l’Université SaintJoseph qu’il achève par un Diplôme à l’Université Dauphine en France. Il débute sa carrière professionnelle dans les affaires familiales notamment dans le secteur des assurances. Descendant d’une famille ayant une longue histoire dans la vie publique, Pharaon accorde une attention particulière au développement de la Capitale et aux questions sociales. Il est nommé ministre d’Etat aux Affaires Parlementaires en 2000-2003 et 20052008 et pour le Développement administratif en 2009-2011. Alice Chaptini Alaam, ministre des Déplacés. Alice Chaptini obtient en 1968 une double licence en droit libanais et français de même qu’une autre en sciences politiques de la Faculté de droit et des sciences politiques. Remplissant des fonctions de magistrat pendant 41 ans, Chaptini a présidé la Cour de cassation puis la Cour de cassation militaire. Elle est la seule femme ministre dans l’actuel gouvernement. Rachid Derbas, Ministre des Affaires sociales. Rachid Derbas est diplômé en droit de l’université du Caire. Il est aussi détenteur d’une licence de droit libanais de la Faculté de droit et des sciences politiques de l’USJ obtenue en 1967. Il était bâtonnier de l’ordre des avocats à Tripoli entre 1998 et 2000. Ministre Derbas a publié des recueils de poèmes qui ont eu un grand succès dont Hamzat wasssel. | 24 | Brèves Cybèle Asmar a été nommée directrice de marketing à la banque « Al Mawarid ». Elle avait précédemment occupé le poste de responsable de Marketing et de communication à l’ABC. Cybèle obtient sa licence en gestion et management en 2008 de l’USJ et un master en marketing et communication de l’école supérieure des affaires. Cybèle Badaoui vient de rejoindre l’Oréal en tant que directrice du recrutement et d’intégration. Elle avait passé 4 ans à l’ABC en tant que responsable de recrutement et de sélection. Cybèle détient une licence en traduction de l’Ecole de traducteurs et d’interprètes de Beyrouth (2003) et un master en ressources humaines de la Faculté des lettres et des sciences humaines (2006) de l’USJ. Christelle Saber poursuit un parcours brillant en France. Christelle vient de commencer sa première année de thèse Cifre chez Renault, en collaboration avec le laboratoire de recherche en sciences appliquées Satie à l’école normale supérieure de Cachan à Paris. Ses travaux de recherche portent sur la compatibilité électromagnétique dans le chargeur embarqué des véhicules électriques. Christelle est Major de promotion en ingénierie électromécanique (2012) et en master de recherche en génie électrique de l’Ecole supérieure d’ingénieurs de Beyrouth – ESIB (2013). En décembre 2013, elle est également Major au master international « Mobilité et véhicules électriques » de Renault et de l’Institut des sciences et technologie Paris-Tech qu’elle intègre grâce à une bourse. La société libanaise de chirurgie générale a honoré le Professeur Botrous Yared en lui décernant la « main d’or chirurgicale pour l’année 2013 ». Créée en 1969, cette société est l’unique société libanaise qui regroupe officiellement tous les médecins professant la chirurgie. Elle organise des conférences et des congrès annuels dans le domaine de la chirurgie générale. Professeur Yared a obtenu son diplôme de chirurgie générale en 1986 de la Faculté de médecine de l’USJ et il est actuellement Doyen de la Faculté de médecine à l’Université Libanaise. Walid Nassar, ingénieur civil diplômé de l’Ecole supérieure d’ingénieurs de Beyrouth ESIB, en 1990 a été élu président de la fédération libanaise de basketball (FLB). Très jeune, Walid jouait au Club Byblos et est devenu plus tard Président honoraire du Club le redressant à la 1ère division. Il a été décoré à maintes reprises par les Présidents de la République et du Conseil des Ministres. Homme d’affaires, il a fondé plusieurs entreprises au Liban et en Arabie Saoudite. Walid espère appliquer au cours de son mandat son programme réformateur, mais surtout ramener le basket ball à surmonter les clivages partisans et les tensions qui ont drainé et gâché le jeu national le plus populaire depuis un certain temps par l’ingérence des clans politiques et confessionnels. Grace Najjar, diplômée de l’Ecole supérieure d’ingénieurs de Beyrouth - ESIB, en 1995 fait son entrée en 45e place au classement 2014 établi par le magazine Arabian Business des 100 femmes les plus puissantes du monde arabe. Grâce a à son actif des années d’expérience comme conseillère dans les secteurs public et privé, les associations à but non lucratif et le gouvernement, de même qu’auprès d’organisations internationales telles que l’Union Européenne et la Banque Mondiale. Elle intervient régulièrement dans des séminaires et congrès sur le leadership mondial. Ayant participé à la fondation du Project Management Institute (PMI) - Liban, organisation leader dans la distribution de certifications de management de projets avec plus de 400000 certifiés dans le monde. En 2010, Grace est nommée mentor régional par le PMI pour le Moyen-Orient pour 3 ans. Elle a lancé en 2010 Align Management Solutions en 2010, une compagnie de conseil offrant des services dans les domaines du management de la qualité, de la formation et du coaching, des processus d’accréditations internationales, etc. Grace détient un diplôme d’ingénieur en systèmes d’information de l’ESIB et d’un DEA en réseaux et télécommunications de l’Ecole Nationale Supérieure des Télécommunications (ENST) de Paris. Grace Najjar recevant son prix de Cheikha Loubna Bint Khalid Al-Qassimi, ministre émiratie du Développement et de la coopération internationale. | 25 | USJ Info nº 41 Rencontres avec les anciens à l’étranger Le réseau international des anciens étudiants de l’Université Saint-Joseph prend rapidement de l’ampleur. Soucieux de consacrer cette ouverture, le Pr Salim Daccache s.j. a rencontré les anciens étudiants de l’USJ lors de ses tournées internationales afin de raviver et renforcer leurs liens avec leur alma mater et de réfléchir sur les moyens efficaces et durables visant leur participation à l’expansion, au rayonnement et à la notoriété de l’Université. C’est dans ce contexte que de nouvelles structures d’anciens se sont formées et d’autres, déjà existantes, ont relancé leurs activités. Le bilan. France P rofitant de la présence du Professeur Salim Daccache sj à Paris, le Bureau de l’Association des Anciens de l’USJ en France a convié le mercredi 22 janvier, anciens et amis de l’Université à une conférence donnée par le Docteur François Boustani, Membre correspondant de l’Académie des Sciences et des Lettres de Montpellier sur le sujet : « France-Liban : Lyon, une dette oubliée ». Plus de 140 personnes étaient au rendez-vous. Parmi elles : Messieurs les Ambassadeurs Boutros Assaker, Khalil Karam et Issam Haidar, Messieurs les Ministres Hervé de Charette, Fouad el Saad, Marwan Hamade et Selim Jahel, les Professeurs de droit Philippe Merle, André Decocq et Pierre Delvolvé, les Professeurs en médecine Jean Acar, Jacques Acar, et Jacques Cormier, ainsi que Mmes Vénus Khoury Ghata, Clotilde de Fouchecour (FrancophoniaLiban) et Souad Tabbara. Après un mot d’accueil du Président de l’Association Dr Amine Arsane qui a évoqué l’importance de la reprise des activités de l’Association et son objectif d’appuyer l’Université-mère Saint Joseph de Beyrouth, c’était au tour du Pr Daccache de s’adresser brièvement à l’assistance pour donner des nouvelles de l’Alma Mater et de rappeler la mission de l’USJ ; à savoir, l’excellence académique, la recherche et l’innovation, et l’engagement au service de la société. Le Docteur Boustani prend la relève et s’appuyant sur des photos d’archives et de films, relate les facteurs de l’histoire de la relation entre Lyon et le Liban qui ont eu une incidence majeure sur le pays. A l’issue de la conférence, ce fut l’occasion pour les anciens de partager un moment convivial autour d’un cocktail et de discuter avec le Pr Daccache des enjeux de l’avenir. Le Pr Salim Daccache sj, et le Président de l’Association des anciens en France, le Dr Amine Arsane. Le Docteur François Boustani donnant sa conférence. USJ Info nº 41 | 26 | Rencontres avec les anciens à l’étranger Amman À l’occasion de leur voyage pour la 47e Assemblée Générale de la Fédération des Universités Arabes, qui s’est tenue en Jordanie les 26 et 27 mars, le Recteur de l’Université Saint-Joseph, le Pr Salim Daccache sj, accompagné du Vice-recteur aux affaires académiques, le Pr Henri Awit et du Secrétaire Général de l’USJ, M. Fouad Maroun ont rencontré les anciens étudiants de l’Université résidant à Amman. Une quinzaine d’anciens de formations variées étaient présents au rendez-vous. Cette rencontre a permis au RP Recteur et à la délégation officielle de reprendre contact avec les anciens, et de découvrir leurs préoccupations. Les anciens ont posé des questions sur la situation au Liban, sur les dernières nouvelles de l’Université ainsi que sur certains professeurs se rappelant leur passage à l’USJ. Finalement, sur le souhait du Recteur, une décision a été prise de constituer un Comité fondateur dont l’objectif serait de rassembler les anciens étudiants de l’Université à Amman et en Jordanie, et qui sont majoritairement en provenance de l’Institut de lettres orientales – ILO. Le Docteur Maher Khalil Abdel Fatah Arafa, détenteur d’un doctorat ès-lettres en langue et littérature arabes de l’ILO, a été désigné coordonnateur de ce comité. Photo de groupe autour du Recteur et du Vice-recteur aux affaires académiques. Montréal À Montréal, une quinzaine d’anciens se sont retrouvés, le 14 mai, à l’Hôtel Hilton Garden Inn, pour faire la connaissance du Recteur, lui communiquer les nouvelles de la communauté libanaise vivant à Montréal, et demander les dernières nouveautés de l’USJ (campus, projets, innovations et formations, nombres d’étudiants, etc.). Au terme de cette rencontre, une décision a été prise de créer le « Club des 8 », noyau administratif d’une Association d’Anciens de l’USJ à Montréal, et de nommer une coordinatrice : Mme Basma Neaimé. L’objectif principal de ce « Club » serait de rassembler les anciens diplômés de l’Université, et de favoriser la communication entre eux. Photo de groupe autour du Recteur. New York À New York, l’Association des anciens de l’USJ aux Etats-Unis - « Friends of USJ » a organisé un dîner regroupant des Anciens de l’USJ et des amis de l’Université en l’honneur du Recteur, le 20 mai, à l’Athletic Club de New York au Central Park. Etaient présents l’Ambassadeur du Liban aux Nations Unies M. Nawwaf, Salam, le Consul du Liban à New York, M. Majdi Ramadan, le Supérieur du Collège Jésuite Regis, RP Philipe Judge sj, le Président de l’Association des Anciens de l’USJ au Qatar M. Robert Tarazi, et bien d’autres ; etc. Durant la cérémonie, la médaille de l’USJ fut remise au Dr Gaby Sara pour ses loyaux et continus services en faveur des institutions jésuites du Liban, de même que la médaille des 3 centenaires des Facultés de Droit, de Médecine et d’Ingénierie a été remise au Pr Edgard Chaar Secrétaire général des « Friends of USJ » pour ses services rendus à l’Université. Le Recteur remettant la médaille de l’USJ au Dr Gaby Sara. | 27 | USJ Info nº 41 RECHERCHE Quelques recherches … Sur plus de 800 projets de recherche financés et administrativement gérés par le Conseil de la recherche, une sélection parmi ceux qui sont arrivés à terme et qui ont abouti à des résultats intéressants est présentée ici. Le Vice-Rectorat gère actuellement 200 projets en cours et travaille sur le renforcement des politiques et procédures liées à la création d’un environnement optimal pour la réalisation de travaux de recherche et de publications de qualité. …En médecine Les maladies osseuses d’origine génétique Dans le cadre de sa thèse de doctorat en génétique, Cybel Mehawej a identifié un gène impliqué dans une dysplasie osseuse sévère dans deux familles libanaises. Les patients de ces familles, décrits pour la première fois par Pr André Mégarbané en 2008, présentaient un syndrome caractérisé par un retard de croissance pré- et post-natal, une hypotonie axiale, un abdomen proéminent, des côtes courtes, des membres courts et une dysmorphie faciale. Ce travail de recherche réalisé entre l’Unité de Génétique Médicale de l’USJ, sous la direction du Pr André Mégarbané et l’Unité Inserm 781 de l’hôpital Necker enfants-malades, sous USJ Info nº 41 la direction du Pr Valérie CormierDaire, a permis l’identification d’un nouveau gène MAGMAS (mitochondria-associated granulocyte macrophage colony stimulating factorsignaling gene) et l’établissement pour la première fois d’un lien entre une protéine mitochondriale et une dysplasie osseuse. …En orthophonie Identification des Troubles Spécifiques du Langage (TSL) dans les milieux plurilingues : création et validation d’un Questionnaire pour parents d’Enfants Bilingues (QPEB), (COST Action IS0804) L’identification des TSL dans les contextes plurilingues constitue un véritable défi pour les cliniciens en raison de la présence de similitudes langagières chez les enfants issus de milieux plurilingues et les enfants TSL. L’application des moyens classiques de l’évaluation clinique par l’intermédiaire d’outils standardisés n’est pas à l’heure actuelle suffisante. C’est pour répondre à ce besoin et en suivant les orientations de la recherche à l’échelle internationale que l’équipe de l’ISO, en collaboration avec l’INSERM U930, «Autisme et troubles du développement », a créé et validé un « Questionnaire pour Parents d’Enfants bilingues » (QPEB) Le QPEB a été adopté dans plusieurs pays et traduit, pour le Liban, en quatre langues (libanais, français, anglais et arménien), coté et validé auprès de la population libanaise (118 familles d’enfants bilingues au Liban). Les résultats des recherches ont mis en valeur la capacité de ce questionnaire à | 28 | distinguer les enfants TSL des enfants à développement typique, à travers ses indices de scores. Dans cette même lignée de réflexion et de recherche, dans le cadre du partenariat avec l’INSERM U 930, de l’Université François Rabelais de Tours et grâce à un financement accordé par le Conseil de la recherche de l’USJ, l’ISO a démarré un projet de « validation en arabe et standardisation de l’échelle d’évaluation des comportements autistiques, version révisée (ECA-R) » auprès de la population libanaise. ...En pharmacie Dans le domaine des agents pathogènes, plusieurs thématiques de recherche sont ainsi développées au sein de la plateforme des laboratoires Rodolphe Mérieux – Liban et ceux de la faculté de pharmacie dirigés par Pr.Dolla Karam Sarkis : Tarek Itani, Pharmacien Biologiste et enseignant à la Faculté de pharmacie, travaille, sous la direction de Dr Carole Moubarek, sur le « Microbiote intestinal et entérocolite ulcéronécrosante des nouveau-nés prématurés au Liban ». L’objectif serait d’obtenir des données sur l’établissement du microbiote chez le nouveau-né prématuré et le nouveau-né né à terme au Liban, d’évaluer l’incidence de l’ECUN et d’apporter des données sur la relation entre l’implantation du microbiote et le développement de l’ECUN. L’étude éest toujours en cours et un abstract incluant les premiers résultats de l’analyse du microbiote intestinal des nouveau-nés prématurés a été accepté pour présentation au congrès « Anaerobe 2014 » qui va se dérouler à Chicago le 1er juillet 2014. D’autre part, Dalal Hammoudi, doctorante, travaille sur la détection et la caractérisation de la résistance aux carbapénèmes chez les bacilles à Gram négatif au Liban. L’objectif de ce projet était d’évaluer la résistance aux ß-lactamines, principalement aux carbapénèmes des entérobactéries, des Pseudomonas et des Acinetobacter baumannii au Liban. Un nombre total de 392 souches, collectées de 10 centres hospitaliers participants à cette étude, a été soumis à des analyses phénotypiques et génotypiques. L’analyse des souches d’entérobactéries a également été finalisée. L’étude génotypique des Pseudomonas a permis de corréler les résultats phénotypiques aux résultats génotypiques. Trois articles concernant ce sujet ont été rédigés et envoyés pour publication. Par ailleurs, dans le cadre du master de recherche en microbiologie, Rindala Saliba a travaillé sur le sujet de « Sérotypage de souches libanaises de Streptococcus pneumoniae », l’objectif étant de déterminer d’une part les caractéristiques épidémiologiques sérotype-spécifiques du S. pneumoniae au Liban, et d’extrapoler d’autre part quant à l’efficacité des vaccins anti-pneumococciques disponibles sur le marché libanais. Le travail expérimental a été réalisé entre le laboratoire Mérieux du Liban et le laboratoire des pathogènes émergents de Lyon. De même, Gerges Riskallah a réalisé une étude sur la flore digestive de patients libanais en rémission de la maladie de Crohn. En effet, il est actuellement admis que le microbiote intestinal est un facteur à l’origine de maladies inflammatoires du côlon, particulièrement la maladie de Crohn. L’objectif de cette étude était de déterminer si la composition du microbiote fécal des patients en rémission de la maladie de Crohn (R-CD) diffère de celui des individus sains. La différence de la composition | 29 | du microbiote fécal chez les patients en rémission de la maladie de Crohn par rapport aux sujets sains s’avère non significative dans notre étude. Ces résultats viennent d’être présentés au 24e congrès de l’ECCMID (European Congress of Clinical Microbiology and Infectious Disease) qui s’est tenu à Barcelone (Espagne) du 10 au 13 mai 2014. De nombreuses études portant sur le suivi de la résistance bactérienne au Liban et dans la région sont également réalisées dans ces laboratoires. Ainsi, le laboratoire Mérieux fait partie du réseau international SMART (pour Study for Monitoring Antimicrobial Resistance Trends) mis en place par la firme GlaxoSmithKline dont l’objectif est le suivi des tendances de résistance chez les bacilles à Gram négatif isolés dans les infections urinaires et intraabdominales. Dans le cadre de cette étude, un poster a été présenté à l’ECCMID 2014. Ces résultats soulignent reflètent la nécessité d’une gestion adéquate USJ Info nº 41 RECHERCHE des antibiotiques qui devrait inclure des lignes directrices locales pour l’antibiothérapie empirique en plus de la surveillance continue de l’épidémiologie locale afin de limiter et de prévenir l’émergence de bactéries multi-résistantes. En parallèle, au sein du Laboratoire de Contrôle Qualité de la Faculté de Pharmacie, des étudiants en Master de contrôle qualité ont travaillé sur différents sujets s’intéressant à la qualité microbiologique alimentaire. Le but principal de ces études était de vérifier la sécurité sanitaire de divers types d’aliments, entre autre, sur du fromage, du sushi, des plats cuisinés, des épices, de la kashta, des crèmes et des pâtisseries. groupe de personnes âgées souschimiothérapie (excluant le cancer de la tête et du cou). 192 participants de niveau socioéconomique moyen ont été inclus dans l’étude. L’échantillon a été réparti en cancéreux sous chimiothérapie, cancéreux sous traitement non chimiothérapique (excluant la radiothérapie), cancéreux en rémission complète sans traitement et noncancéreux. La perception de la santé bucco-dentaire a été mauvaise chez les patients sous chimiothérapie. Les oncologues doivent être conscients des problèmes bucco-dentaires chez les personnes âgées sous-chimiothérapie et de leurs effets néfastes sur la malnutrition. …En médecine dentaire …En sciences économiques La pulpotomie sur molaires temporaires : Étude comparative entre deux matériaux d’obturation le MM-MTA et le MTA. Equipe de recherche. Equipe de recherche: Pr Nada Farhat Mouchayleh, Dr Jean-Claude Abou Chedid et Dr Bruno Melki La pulpotomie est le traitement pulpaire le plus couramment utilisée en dentisterie pédiatrique. Au cours de ses dernières années, le concept de la pulpotomie a évolué et le produit de choix dans le nouveau concept est le MTA*. Cependant, le MTA présente certains désavantages qui rendent son utilisation difficile en dentisterie pédiatrique. Pour pallier ces problèmes, un nouveau matériau de la même famille que le MTA, le MM-MTA™** a été mis au point. L’objectif de ce travail est de comparer ces deux matériaux d’obturation. Un taux de succès clinique de 100% a été obtenu ainsi qu’un taux de succès radiologique de 93,75% pour les deux groupes étudiés. Les résultats de cette étude ont montré que le MM-MTA™ pourrait représenter une alternative appropriée. Etat de santé bucco-dentaire et son lien avec le statut nutritionnel chez les cancéreux âgés. Responsable : Dr Nada Osta L’objectif de cette étude est d’évaluer l’état de santé orale, le statut nutritionnel et leur lien dans un USJ Info nº 41 « Instabilités politiques et cycle économique : l’exemple du Liban » est une recherche menée par Jean-François Verne. Elle porte sur l’évolution asymétrique du cycle économique au Liban entre 1970 et 2012 en tenant compte des différentes dates de rupture et des instabilités politiques. Le cycle économique étant l’écart entre les valeurs du Produit Intérieur Brut (PIB) et celles de la tendance de celui-ci. Lorsqu’un tel écart, appelé aussi « écart de production », est positif, l’économie se trouve dans une phase de croissance et si cet écart est négatif, l’économie vit une phase de récession. En utilisant, par exemple, l’approche statistique de Lumsdaine et Papell (1997), deux dates de ruptures dans l’évolution de la tendance du PIB sont constatées : 1976 et 1989 correspondant respectivement au début et à la fin de la guerre civile de 1975-1990. Ainsi, la guerre et les instabilités politiques conduisent à une baisse de 14% en moyenne du PIB observé par rapport à sa tendance et expliquent en partie l’évolution asymétrique du cycle économique. …En gestion et management Dans le cadre d’un projet de recherche co-financé par l’USJ, Jamil Arida, Professeur associé à la Faculté de Gestion et de Management, a participé avec Antoine Harfouche, Professeur associé à l’Université Paris Ouest | 30 | Nanterre La Défense, à un travail sur l’effet des pressions externes et le rôle des différents acteurs dans la réussite ou l’échec de l’institutionnalisation des dispositifs de gestion au sein des organisations. L’article de Harfouche et Arida propose une lecture temporelle de l’évolution des conflits, des alliances, des résistances, des réussites et des échecs organisationnels. Ils soulignent ainsi l’importance du bon usage des trois armes stratégiques : les ressources, les réseaux et le pouvoir. …En langues Tawabel wa harir est un matériel pour l’enseignement de l’arabe classique, il présente une panoplie de situations de communications indépendantes les unes des autres. Chaque situation est formée d’un noyau dur autour duquel gravite une série d’exercices travaillés en groupe, en classe ou individuellement dans les salles multimédia. L’apprentissage de la graphie et la correction phonétique se font très tôt selon une approche ludique où se mélangent danse, rythmique et dessin. L’approche de la grammaire reste dynamique à travers les textes et les situations selon une progression qui a déjà fait ses preuves dans l’ancien matériel «Du Golfe à l’Océan». La chanson occupe une place de choix dans ce matériel. Dès la première rencontre, l’apprenant est en contact avec l’arabe sans passer par la traduction. Ce bain de langue le pousse à imiter, à répéter et à s’exprimer en arabe classique à l’oral et à l’écrit. Le matériel “Tawabel wa Harir” est formé de quatre niveaux (A1 – A2 – B1 et B2). Chaque niveau couvre 84h de cours. Ce matériel a connu une mise à jour en 2013 pour être conforme au “Référentiel du cadre Européen”. …En sciences Impact de la Pollution Atmosphérique sur la santé à Beyrouth Myriam Mrad Nakhlé, Maher Abboud et Wehbeh Farah Les études internationales indiquent que la pollution atmosphérique présente des effets néfastes sur la santé. Au Liban, les taux de polluants Plus encore que dans d’autres domaines, les femmes sont encore largement sous-représentées dans les carrières scientifiques, et ce, dans la plupart des pays. Certes la situation s’améliore au fil des années, mais l’on constate qu’une lycéenne a trois fois moins de probabilité qu’un lycéen d’obtenir un jour un doctorat en sciences. C’est ce que révèle le rapport international mené par le Boston Consulting Group, à la demande de la Fondation L’Oréal, sur la place des femmes dans le secteur scientifique. Pour mieux comprendre la persistance de ce déséquilibre entre hommes et femmes, et les différents paliers au cours desquels s’opère le décrochage des femmes scientifiques, l’Union européenne a réalisé un état des lieux en finançant dans le cadre de son programme cadre FP7 le projet SHEMERA (SHE Euro-Mediterranean Research Area). La conservation de la biodiversité des zones côtières méditerranéennes au cœur du nouveau projet de recherche GREAT Med. PM10 et PM2.5 dépassent les seuils recommandés par l’OMS. Ainsi, les effets de l’exposition aux polluants de l’air sur la santé respiratoire, cardiaque et cutanée ont été étudiés. Des données extraites des registres des urgences de 7 hôpitaux ainsi que les résultats du réseau de surveillance de la qualité de l’air à Beyrouth pour l’année 2012 ont été principalement utilisés, ce qui n’avait jamais été fait auparavant. Sur 80.000 cas admis aux urgences des 6 hôpitaux participants, 11.534 cas ont présenté des symptômes respiratoires, circulatoires, cardiovasculaires et cutanés. L’analyse de régression appliquée aux indicateurs de pollution, de santé et autres facteurs de confusions a permis de cerner des associations significatives. Ce travail apporte de nouveaux éléments sur les effets sanitaires de la pollution atmosphérique à Beyrouth surtout chez les groupes vulnérables. « Sciences au Féminin : Voies et Défis » Partant de la conviction que « le monde a besoin de science et la science a besoin des femmes », la Faculté des sciences de l’Université Saint-Joseph et l’Oréal Levant ont organisé le jeudi 8 mai 2014 la table ronde « Sciences au Féminin : Voies et Défis », en partenariat avec l’Institut Français, le Conseil National de la Recherche Scientifique - Libanais et la Commission Nationale Libanaise pour l’UNESCO. | 31 | Le projet GREAT Med vise à développer un outil d’analyse de la Biodiversité (Toolkit) fondé sur des indicateurs écologiques et l’analyse des risques, intégré et partagé avec les administrations locales et nationales. Cinq pays méditerranéens (France, Tunisie, Liban, Egypte et Italie) sont partenaires dans ce projet dirigé par l’Université La Sapienza de Rome, et bénéficie d’un financement de la Communauté Européenne. Le projet s’étale sur deux ans et prévoit cinq zones d’études choisies selon leurs caractéristiques environnementales, économiques, historiques et paysagères: le Golfe de Cagliari (Italie), la zone littorale de Provence (France), la région de Byblos (Liban), et le Golfe de Gabès (Tunisie). Pour plus d’informations vous pouvez visiter le site web www.greatmed.eu ou la page Facebook du projet. USJ Info nº 41 PORTRAIT Henri Awit : Je suis né pour enseigner Une passion : l’enseignement, exprimée en une phrase socratique qui dit tout : « Il s’agit d’aider l’apprenant à devenir lui-même » ; tel est Henri Awit, dans sa stature humaine et morale, homme de service et de fidélité, homme d’excellence et de modestie, homme de rigueur au travail et de jovialité, homme de foi et de famille. Pour tous, Henri Awit restera le visage souriant émergent d’une montagne de dossiers s’étageant sur son bureau, pour vous demander comment il peut vous rendre service, « l’homme incontournable de l’institution et de la défense de ses intérêts » selon les termes du Père Recteur Salim Daccache, et qui, incroyable mais vrai, s’apprête à passer en août prochain à la Fondation de la pensée arabe. Cela fait 45 ans que le nom d’Henri Awit est lié à celui de l’Université Saint Joseph. Quarante-cinq années passées dans l’enceinte de l’USJ, d’abord en tant qu’étudiant, puis en tant qu’enseignant, directeur de l’Institut universitaire de formation pour l’enseignement et l’encadrement, doyen de la Faculté des sciences de l’éducation, délégué du Recteur durant trentecinq ans auprès de la Commission nationale des équivalences, représentant de l’Université auprès de l’Association des universités arabes, Secrétaire général durant vingt-six ans et, pour finir, Vice-recteur aux affaires académiques. Awit trouvera la solution Nul besoin de le souligner, au fil du temps, Henri Awit est devenu, pour les étudiants, les enseignants et les responsables d’institutions, la référence obligatoire. Qu’il s’agisse de l’autorisation pour une nouvelle formation, de la reconnaissance d’un nouveau diplôme, d’une dérogation ou d’une simple interprétation statutaire ou réglementaire, c’est à lui qu’on s’adresse avec une confiance aveugle et une réflexion devenue réflexe: «Awit trouvera la solution ». Mais, comme le soulignent ses amis, s’il joue volontiers le rôle du « médiateur » il joue tout autant le rôle du « garant intraitable » de la réglementation en vigueur, capable de déceler les irrégularités, de rappeler à l’ordre et de dire non. La souplesse et la rigueur, chez lui, se modèrent l’une l’autre. USJ Info nº 41 Rigueur et souplesse Car Henri Awit ne gère pas les affaires académiques, en s’enfermant dans sa tour d’ivoire hiérarchique. Le grand spécialiste se mélange harmonieusement, en lui, à l’homme de terrain. Tout en étant un homme d’écoute, il sait comment concevoir, gérer et actualiser une offre de formation, de par sa position située à l’intersection de l’administratif et de l’académique. La rigueur d’un savoir qui va jusqu’aux moindres détails a placé Henri Awit au cœur de l’Université Saint-Joseph, et lui a gagné la confiance des quatre grands recteurs qu’il a côtoyés –Jean Ducruet, Sélim Abou, René Chamussy et Salim Daccache-. Avec de telles qualités intellectuelles et éthiques, il ne pouvait pas ne pas être un ambassadeur exceptionnel de l’USJ au sein des instances nationales, régionales et | 32 | internationales : et voilà qu’on le retrouve: Président de la Commission nationale libanaise pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ; rapporteur de la Commission pour la reconnaissance et l’équivalence des études et des diplômes au sein du Ministère de l’éducation et de l’enseignement supérieur ; membre du conseil exécutif de l’Association des universités arabes ; membre du conseil d’administration du conseil de l’assurance qualité et de l’accréditation relevant de l’Association des universités arabes ; président du Groupement international des Secrétaires généraux des Universités francophones (GISCUF), membre du conseil consultatif de la Fondation de la pensée arabe, dont il vient d’être nommé directeur général. Henri et Gisèle Awit. Dans l’intimité Dans le mot de remerciements qu’il a prononcé au cours de la cérémonie de remise des insignes de Chevalier dans l’Ordre national du mérite français, par l’ambassadeur de France Philippe Le Courtier, Henri Awit s’est confié un peu plus personnellement sur sa vocation et sa carrière, ce qui permet de connaître un peu plus intimement cet homme d’une discrétion rare. « Qu’il me soit permis d’évoquer trois apports qui ont déterminé d’une façon décisive mon engagement, et pavé la voie à la formation reçue chez les Pères jésuites pour qu’elle porte tous ses fruits, a affirmé à cette occasion Henri Awit. Celui de Bziza (Liban-Nord), mon village natal : sous le portique de son temple romain, j’ai appris à prendre la mesure de l’histoire, ses chênes majestueux m’ont aidé à prendre conscience de la force des racines, l’étendue de ses champs d’oliviers, m’a fait découvrir l’ouverture à l’infini des horizons, la convivialité séculaire et solidaire de ses trois communautés, chiite, orthodoxe et maronite, m’a révélé la raison d’être du Liban et sa vocation unique. « Ma famille m’a transmis en partage les valeurs essentielles qui fondent l’action et donnent sens à la vie : le goût de l’autonomie et de la liberté, le respect de la dignité absolue de la personne humaine, la recherche de la vérité, et une disposition accueillante aux dimensions spirituelles de l’homme et de l’existence. Aujourd’hui, qui mieux que Gisèle, mon épouse, éducatrice et pédagogue dans l’âme, pouvait comprendre les enjeux du projet éducatif où je m’engageais, accepter les lourds sacrifices qui en découlent, et m’y accompagner de toute sa chaleureuse et réconfortante affection ? Qui plus que Jéhane, notre fille, engagée et visionnaire, pouvait inspirer et stimuler mon action, donner à ce combat pour l’éducation ses visées politiques et sa portée nationale, et le tourner résolument vers l’avenir ? L’amour de la langue arabe « Né dans un milieu essentiellement arabophone, j’ai grandi au sein d’une famille qui compte parmi ses membres des écrivains et des poètes d’expression arabe. L’amour de la langue et des lettres arabes était pour ainsi dire imprimé dans mes gènes. Scellée dès la prime enfance, notre alliance n’a fait que s’affermir au fil des années, et c’est donc tout naturellement que j’ai choisi d’étudier cette discipline, puis de l’enseigner. | 33 | « Mais c’est par le français, à l’Université Saint-Joseph, que j’ai appris à mieux connaître l’arabe, et à me mettre au service de sa promotion d’une manière plus efficace ». C’est là le troisième apport qui a déterminé d’une façon décisive l’engagement d’Henri Awit. « Oui, dit-il, c’est par la langue française, à l’école d’arabisants français, que mon rapport à ma langue maternelle, du stade affectif et émotionnel, accédait à l’ordre du rationnel. Pendant plus de trente ans, plus spécialement à l’Institut de lettres orientales, je me suis efforcé de faire bénéficier mes étudiants, venus de toutes les régions du Liban et des quatre coins du Monde arabe, de la contribution de mes maîtres (…) œuvrant à la promotion conjointe de la langue arabe et de la langue française, telles qu’elles sont assumées par l’identité culturelle libanaise. Avec de telles qualités intellectuelles et éthiques, il ne pouvait pas ne pas être un ambassadeur exceptionnel de l’USJ au sein des instances nationales, régionales et internationales. La petite et la grande famille « Je le reconnais, ajoute Henri Awit, j’aurais été incapable d’assumer pleinement ces multiples et lourdes fonctions, d’en honorer les responsabilités et d’en relever les défis, sans l’aide bienveillante et combien efficace de la grande famille de l’Université Saint-Joseph (…) Ce grand réseau me remémore cette belle pensée d’Antoine de Saint-Exupéry dans son livre Citadelle : « La pierre n’a pas d’autre ambition que d’être pierre, mais si elle s’assemble elle devient temple et cathédrale ». Et d’ajouter : «J’ai l’insigne privilège de travailler à l’Université SaintJoseph. Voilà plus de quarante ans USJ Info nº 41 PORTRAIT que mon épouse Gisèle et moi sommes mariés. J’adore ma femme et lui ai été constamment fidèle. Mais c’est avec son consentement que j’ai associé à l’amour que j’ai pour elle un autre amour, et c’est au prix de beaucoup de sacrifices qu’elle a accepté d’assumer et pour lesquels je lui ai toujours su gré, que je me suis consacré corps et âme à l’Université, cherchant à la servir de mon mieux. Jean-Paul II a dit : Le Liban est plus qu’un pays, c’est un message. Je dirai, dans le même esprit, l’Université Saint-Joseph est plus qu’une université, c’est un projet d’édification d’une nation. Je suis fier d’être une pierre dans cette cathédrale vivante, temple de l’Esprit, au service de mon pays, de tout le Liban et de tous les libanais, au service du Monde arabe et de la Francophonie ; engagé, modestement mais fermement, au service des hommes et du dialogue USJ Info nº 41 de leurs cultures. Au-delà des qualités et des compétences qui sont requises pour l’accomplissement de tout travail de qualité, servir dans les rangs de l’USJ m’a offert l’opportunité particulièrement gratifiante de contribuer à une œuvre nationale et plus largement humaniste si essentielle et d’une exceptionnelle grandeur.» J’aurais été incapable d’assumer pleinement ces multiples et lourdes fonctions, sans l’aide bienveillante de la grande famille de l’Université Saint-Joseph. | 34 | La Pensée arabe Au sujet de la Fondation de la pensée arabe dont il prend les rênes, Henri Awit a ces mots : « Le monde arabe ne manque pas d’organismes culturels. La Fondation de la Pensée arabe est cependant l’une des rares institutions œuvrant dans ce domaine qui n’est pas désignées par le nom de son promoteur, le prince Khaled el Fayçal, et qui n’est pas vouée à sa gloire. C’est d’autant plus remarquable qu’elle est dédiée à la pensée et qu’elle proclame la primauté de la raison, dans un contexte où menacent le fanatisme, le fondamentalisme et l’obscurantisme. C’est une ONG indépendante, non confessionnelle, apolitique et dotée d’un statut international. Elle se définit, pour tout ce qui concerne les pays arabes, comme un observatoire des réalités, un centre d’études et de recherches, un forum d’échanges et de débats, un organe de conseil, de proposition et d’aide à la décision pour les différentes instances concernées. L’œuvre de développement culturel et du développement par la culture qu’elle assume mérite d’être soutenue par tous ceux qui sont concernés par la promotion du dialogue interculturel qu’elle s’est fixé comme objectif prioritaire ». Un transfert et non un départ La Fondation de la Pensée arabe, il est vrai, n’est pas l’USJ. Des différences notables apparaissent quand on les compare à l’aune des critères de l’âge, de la taille, de la mission ou des pères fondateurs. Il n’en demeure pas moins vrai qu’elles ont en partage, à l’évidence, un certain nombre de valeurs et d’objectifs. C’est pour cette raison que je vis le changement de L’Université SaintJoseph est plus qu’une université, c’est un projet d’édification d’une nation. fonction, de bureau et d’institution de rattachement, moins comme une séparation ou un départ, qu’un déplacement, une mutation et un simple transfert. Loin de constituer une rupture, ma nomination au poste de directeur général de la Fondation, je la vis dans la continuité, comme une nouvelle étape d’un même parcours, comme un nouveau jalon de la même carrière. Je mesure les lourdes responsabilités qui m’incombent dans mes nouvelles fonctions. Mais c’est avec sérénité et confiance que j’envisage l’avenir, fort de tout ce que j’ai appris et acquis ». « J’aurais tant souhaité travailler sous la houlette du Recteur Salim Daccache aussi longtemps que j’ai eu la chance de le faire sous les mandats des Pères Ducruet, Abou et Chamussy. Je m’engage néanmoins à continuer à contribuer, dans les limites de mes moyens, aux grands chantiers récemment mis en train. C’est avec sérénité et confiance que j’envisage l’avenir, fort de tout ce que j’ai appris et acquis. Le Père Daccache peut compter sur moi et me rappeler à tout moment, comme on rappelle un réserviste. C’est un dû dont je m’acquitterai avec enthousiasme et plaisir ». QUITTER SANS QUITTER Extraits de l’allocution prononcée par le Recteur Salim Daccache lors du déjeuner offert en l’honneur du Pr Henri Awit, le samedi 14 juin 2014, au restaurant Le Maillon. (…) Secrétaire général de l’Université, le spécialiste en matière de législations libanaises sur l’enseignement supérieur, grand praticien devant tout recteur et tout doyen des demandes d’équivalences, gestionnaire de multiples dossiers académiques et administratifs, je ne veux pas dire que vous étiez et vous demeurez la sainte Rita da Cacscia pour certaines requêtes impossibles, mais sûrement vous avez été et vous le demeurez l’homme providence, de précision, d’acuité et de connaissances approfondies avec un sentiment profond d’humanité et un don naturel d’intelligence de ce que vous avez à faire et de comment le faire. J’en suis tout à fait témoin non seulement de par le travail d’immenses dossiers que vous avez gérés ou contribuez à leur achèvement depuis presque deux ans de mon mandat de recteur, mais j’avais bien pris connaissance auparavant de ce don d’intervention dans le calme et sur un fond de sagesse au niveau de certaines demandes fort problématiques ». « (…) Cher Henri, vous quittez votre poste de vice-recteur aux affaires académiques au courant du mois d’août sachant que vous quittez mais sans quitter vraiment le recteur de l’USJ, puisque vous gardez à titre de conseiller du recteur quelques implications comme le dossier des équivalences et le représentant de l’USJ à la commission des équivalences tant que la nouvelle législation sur l’enseignement supérieur n’a pas trouvé ses décrets d’application; de même, vous aurez à donner votre avis sur des chantiers comme ceux de l’ECTS et de l’enseignant-chercheur puisque vous avez collaboré à leur mise en forme depuis bien d’années, ainsi que la tenue de l’Assemblée générale des Universités arabes dans notre université à l’occasion de sa 140e année de fondation ; en tout cas pour le recteur, il faudra s’ingénier à cloner un nouvel Henri Awit afin de continuer cette belle présence si active et si précieuse que vous avez assurée depuis 40 ans avec tant de dévouement pour le bien de l’USJ. Bon vent cher Ami et que vos voiles portent toujours le vent frais de l’espérance et la liberté à travers votre nouveau poste de directeur général de la Fondation et le vent chaud de la liberté pour nos peuples de l’Océan au Golfe ». Dossier préparé par Fady Noun. | 35 | USJ Info nº 41 CentreS régionaux Centre d’études universitaires du Liban-Nord Avec ses 12000 étudiants et étudiantes, l’Université Saint-Joseph est bien enracinée dans le Grand Beyrouth, mais aussi à Tripoli, Saida et Zahlé. L’histoire de ces centres régionaux d’études universitaires débute le 21 décembre 1976, lorsque le Conseil de l’université décide leur création pour répondre à deux objectifs « éviter que jeunes gens et jeunes filles des régions soient obligés dès la fin de leurs études secondaires de se rendre à Beyrouth s’ils veulent continuer leurs études ; favoriser l’animation intellectuelle et culturelle des différentes régions et développer leur participation à la vie libanaise ». Lumière sera faite aujourd’hui sur le Centre d’études universitaires du Liban Nord (CEULN) pour mettre l’accent sur sa contribution, comme partenaire actif, au développement académique, économique, humain et culturel de cette partie de notre pays. Zahlé et Saida suivront dans les numéros suivants. L e CEULN est inauguré à Tripoli le 18 janvier 1977 dans deux étages d’un immeuble résidentiel de la rue Mounla. En 1978, l’ancien Recteur, feu P. Jean Ducruet s.j, reçoit pleins pouvoirs du Conseil de l’université pour les opérations foncières et immobilières concernant un nouveau campus au Nord. Un terrain de 15000m² est acheté en 1979 à Ras Maska, localité située à l’entrée sud de Tripoli, et destiné à la construction d’un centre qui est inauguré en 1995. USJ Info nº 41 Formations universitaires correspondant aux besoins socio-économiques Depuis cette date, le centre assure dans cette région une formation universitaire supérieure. Sans doute il n’est pas question d’offrir la gamme complète des formations existantes à l’USJ, mais, l’expérience du CEULN montre, en offrant un ensemble de programmes correspondant à certains grands secteurs socio-économiques, qu’une université peut dans une région, satisfaire les besoins de formation | 36 | supérieure. « La plupart des directeurs de banques à Tripoli sont des anciens du Centre » affirme la directrice du CEULN, Mme Fadia Alam Gemayel. « La raison d’être d’ordre sécuritaire, toujours selon Mme Gemayel, s’est transformée en une volonté de contribuer au développement humain et économique de la région. C’est pour cela que le centre propose des formations capables de retenir des populations jeunes et d’installer professionnellement les diplômés dans leur région. Les études de gestion et de management, des lettres françaises, de l’éducation préscolaire et primaire, de l’orthopédagogie, des mathématiques et de la biochimie, répondent aux besoins des deux secteurs économiques les plus actifs dans la région : le secteur bancaire et le secteur de l’éducation ». Un travail relationnel de première importance Fadia Alam Gemayel, Directrice du CEULN. Les aspects académique et socioéconomique de la présence du CEULN à Tripoli sont complétés par un travail relationnel important. « Le centre, selon Mme Fadia Alam Gemayel, invite les directeurs des écoles et des entreprises partenaires, ainsi que des personnalités académiques, culturelles, syndicales et de la société civile, à une rencontre annuelle placée sous le signe de l’échange, tant professionnel que convivial. C’est une occasion de les remercier de leur collaboration et leur soutien au centre, et d’introduire les nouveautés du CEULN au niveau des formations et des mesures académiques et administratives ». Cette vitalité du tissu associatif n’a pas été freinée, ces trois dernières années, par la situation sécuritaire qui prévalait à Tripoli : une situation qui rappelle les débuts du Centre dans la région. Car si l’une des raisons d’être du Centre était « éviter que jeunes gens et jeunes filles des régions soient obligés (…) de se rendre à Beyrouth » à cause de la guerre, les derniers combats ont poussé les parents, selon Mme Gemayel, « à chercher plus de proximité, car même le Centre a paru, à un certain moment, très éloigné d’autres régions du Nord, certaines routes de Tripoli étant coupées par les échanges de tirs ». Les effectifs du Centre ont été touchés, et son rôle comme lieu d’animation et de soutien à la vie culturelle, artistique et sportive locale a été perturbé. Mais avec la stabilisation de la situation politique et sécuritaire, le Centre a retrouvé son dynamisme au niveau des activités extra-académiques. Cette mission positive du Centre aura, selon le Pr Salim Daccache s.j, « encore à se développer » et surtout au niveau des Anciens. Dans son allocution prononcée lors de la 13ème rencontre des partenaires du CEULN en mai 2014, le Recteur a salué tous les Anciens USJ du Nord, et plus particulièrement les Anciens étudiants du CEULN en les invitant dès aujourd’hui à constituer leur Association Amicale des Anciens du CEULN de l’USJ. Car selon le Pr Daccache « Être ancien étudiant de l’Université Saint-Joseph ne peut être chose marginale ou passagère, car la marque d’ancienneté forge l’identité même de la personne, qui devient par le fait même une personnalité qui transmet à d’autres les valeurs Le CEULN en chiffres : • Plus de 1000 anciens • 50 diplômés en moyenne / année, toutes formations confondues • 220 étudiants inscrits en 2013/2014 • 8 enseignants cadrés • Plus de 90 enseignants vacataires • 10 personnels administratifs intellectuelles et humanistes de l’Université, ainsi que les connaissances de savoir-faire et de savoir-être à ceux qui le sollicitent. Il est évident que j’associe à cette adresse les diplômés anciens de la Faculté des lettres et des sciences humaines et de la Faculté de gestion qui sont si présents dans le monde de l’éducation et de la gestion financière et économique dans le Nord ». L’expérience du Centre montre un attachement à une mission qui a pour but le renforcement des rapports avec l’environnement économique, social et culturel, et qui est porté par les dirigeants et le personnel. Elle fait partie d’une identité commune qui ne cesse de s’enrichir et de s’affermir. Roger Haddad Les formations actuelles au Centre sont : • Faculté de gestion et de management. • Faculté des lettres et des sciences humaines, département de lettres françaises. • Faculté des sciences : - Sciences de la vie et de la terre- Biochimie. - Mathématiques. • Institut libanais d’éducateurs : - Education préscolaire et primaire. - Orthopédagogie | 37 | USJ Info nº 41 À L’INTERNATIONAL Service des relations internationales (SRI) USJ-Lyon 3, un partenariat stratégique en constante évolution E n marge des « Ateliers de Beyrouth » organisés par la Faculté de droit et des sciences politiques, une délégation lyonnaise regroupant M. Stéphane Pillet, Vice-Président chargé du Conseil des Études et de la Vie Universitaire, de l’offre de formation, de la professionnalisation et de la vie étudiante, Responsable de coopération internationale Proche et Moyen-Orient au SGRI et Mme Alida Sahli, chargée de coopération internationale pour la zone du Proche et Moyen-Orient, a visité le Rectorat de l’USJ, le 15 mai 2014, en vue de discuter de nouvelles perspectives de collaboration. Christine Assaf (Doyen de la Faculté des lettres et des sciences humaines), Tony Gibeily (Doyen de la Faculté de gestion et de management) et Henri Awaiss (Doyen de la Faculté des langues) ont présenté leurs facultés respectives en mettant l’accent sur les restructurations en cours, les formations-phares et leurs priorités en matière de coopération internationale. Pour Lyon 3, l’enjeu est d’avoir une vision globale et équilibrée des échanges toutes disciplines confondues, un partenariat qui ne serait plus exclusif au droit et aux sciences politiques. Michel Scheuer, Recteur par intérim de l’USJ, et Mme Sahli confirment que les étudiants lyonnais sont toujours ravis de leur passage à Beyrouth et à l’USJ, chose qui ne fait que renforcer la détermination des deux parties à renforcer la coopération entre les deux universités à travers : - L’élargissement des échanges d’étudiants, - La mise en place de projets de recherche communs, - Le renforcement des cotutelles, - L’échange d’enseignants, - L’élaboration de diplômes conjoints. Réunions de travail pour développer le partenariat. Les relations USJ-Allemagne : « créer plus, ensemble » D ans le cadre de la politique du Ministère des Affaires étrangères allemand de renforcer les relations académiques au niveau international, le Directeur général de l’enseignement et la culture au Ministère, Dr. Andreas Görgen, a rendu visite au Rectorat de l’USJ le vendredi 30 mai 2014, à la tête d’une délégation représentant le USJ Info nº 41 Goethe Institute, l’Ambassade d’Allemagne à Beyrouth et le réseau AGYA, accueillie par le Vice-recteur aux relations internationales, Pr Antoine Hokayem, le Doyen de la Faculté d’ingénierie, Pr Fadi Geara, et le Vice-doyen de la Faculté de médecine, Dr. Elie Nemr. Dr. Görgen a commencé par mettre l’accent sur la nécessité de développer les liens de coopération déjà tissés et de « créer plus, ensemble ». Au-delà des échanges d’étudiants, la priorité est surtout accordée par le Ministère à l’action et la recherche communes. Il indique par ailleurs que le DAAD entreprend en ce moment un chantier de réformes pour pouvoir offrir un maximum de soutien à toute nouvelle initiative de coopération avec l’Allemagne. Pr Verena Lepper a présenté quant à elle le réseau AGYA (Arab-German Young Academy of Sciences and Humanities) qu’elle dirige à Berlin. Il s’agit d’une plateforme regroupant, chaque année, de jeunes chercheurs provenant d’Allemagne et du Monde Arabe autour de projets de recherches interdisciplinaires www.bbaw.de/ agya | 38 | Le Vice-recteur aux relations internationales, Pr Antoine Hokayem, a affirmé pour sa part que l’USJ a déployé, depuis quelques années, une politique d’ouverture vers les universités allemandes avec la signature de plusieurs conventions bilatérales, permettant ainsi un flux - timide mais constant - d’étudiants en mobilité. Il conclut que ces échanges doivent cependant être complétés par d’autres actions plus élaborées et qui créeront des liens de coopération durables, et AGYA pourrait très bien en constituer une. Liste des universités allemandes partenaires de l’USJ University of Bremen Framework agreement of cooperation www.uni-bremen.de University of Bayreuth Memorandum of Understanding + Appendix related to Student Exchange www.uni-bayreuth.de Memorandum of Understanding between the Faculté des lettres et des sciences humaines, the Institut des sciences politiques and the Institut des lettres orientales of Université SaintUniversity of Hambourg www.uni-hamburg.de Joseph and the Department of Geschichte und kultur des vorderen orients (Arbeitsbereich islamwissenschaft), Asian-Afrika-Institut of Hamburg University University of Erfurt Convention de mise en œuvre d’un Master conjoint en sociologie-anthropologie www.uni-erfurt.de University of Paderborn Framework agreement of cooperation between the Faculty of arts and humanities of the www.uni-paderborn.de University of Paderborn and the Faculty of religious sciences of Saint-Joseph University Augsburg University Student exchange agreement www.uni-augsburg.de Internationale filmschule Koln Memorandum of understanding related to audiovisual arts (IESAV) www.filmschule.de Rencontres bordelaises : IEP Bordeaux, Bordeaux Sciences Agro et Bordeaux 4 D octeur et enseignant-chercheur en géopolitique à Bordeaux Sciences Agro ainsi qu’à Sciences Po Bordeaux, M. Pierre Blanc a rencontré le Vice-recteur aux relations internationales à l’occasion de son passage au Liban pour donner des cours à l’Ecole supérieure d’ingénieurs d’agronomie méditerranéenne (ESIAM) et à la Faculté des lettres et des sciences humaines. L’ensemble des relations entre les 3 institutions et la possibilité de les renforcer ont fait l’objet des discussions. Une convention étant en cours de finalisation entre l’ESIAM et Bordeaux Sciences Agro, M. Blanc a promis d’être le relais de l’USJ auprès de Sciences po Bordeaux pour intensifier les relations, par-delà la signature liant les deux parties. La visite de Mme Marie Malick Chavane, enseignante à l’Université de Bordeaux IV s’inscrit dans le même sillage, cette fois pour proposer une délocalisation de certaines formations qualifiantes et dont le diplôme sera attribué par Bordeaux IV. D’autres visites seront programmées pour déterminer la suite qui sera donnée à cette proposition. Avempace 2 info session & 2nd call S Olivier Pfeiffer, Antoine Hokayem et Rayanne Abou Mrad. uite à la session d’information organisée le 24 mars 2014 autour du projet Erasmus Mundus Avempace 2 en présence de son coordinateur M. Olivier Pfeiffer (Technical University - Berlin), un nouvel appel à candidature est ouvert du 19 mai au 1er juillet 2014. Saisissez l’opportunité d’obtenir une bourse Erasmus Mundus pour rejoindre les 12 boursiers du 1er appel à candidature. Choisissez votre destination en allant sur www.avempace12.avempace3.org et www.avempace2.eu | 39 | USJ Info nº 41 HERMES Compte-rendu réunion de sélection des boursiers S uite à l’appel à candidature lancé au mois de décembre dernier, les 9 partenaires universitaires du projet HERMES se sont réunis à Nicosie les 28 et 29 avril 2014 pour la sélection finale des dossiers. Des 1759 dossiers de candidature, 821 ont été notés comme éligibles. Et au total, passé le stade de l’évaluation académique, ce sont 136 bourses qui ont pu être accordées, dont 102 pour des étudiants des pays du Moyen-Orient (Liban, Syrie, Palestine et Jordanie) et 34 pour des étudiants européens. Bravo aux 5 candidats USJ dont les dossiers ont été retenus ! L’USJ accueillera par ailleurs 4 étudiants boursiers en mobilité d’Aix-Marseille, de Gênes et de Cadix, ainsi que deux enseignants (visiting professors) qui effectueront un séjour de recherche d’un mois à l’Unité de Génétique Médicale pour l’un et à la Faculté des langues pour l’autre. Name outgoing Duration Level Home University Host University Sana Tannir Maud Prince outgoing outgoing 6 6 Undergraduate Undergraduate USJ USJ Toulon Toulon Laurent Kallas outgoing 6 Undergraduate USJ Aix-Marseille Yvonne Saaybi Bachar El Jamal outgoing outgoing 6 22 Master exchange Master Degree USJ USJ Aix-Marseille Torino Cherifa Taib Eduardo Del Aguila Gonzalo Suzanna Perachino incoming 10 Undergraduate Aix-Marseille USJ incoming 10 Undergraduate Cadiz USJ incoming 6 Undergraduate Genoa USJ Mirjam Walter Emilio Di Maria Stephanie Ouillon incoming incoming incoming 6 1 1 Master exchange staff staff Aix-Marseille Genoa Aix-Marseille USJ USJ USJ Medastar 3Rd Call Results L es résultats du 3ème appel à candidature du projet Erasmus Mundus Medastar sont enfin sortis. Félicitations aux 8 étudiants de l’USJ qui ont été sélectionnés parmi plus de 600 candidats : Name Ghina Barhouche Kamil Zaarouri Laurent Kallas Lina Rachidi Marianne Samaha Sana Tannir Nour Khairallah Sanahine Kassabian Duration (months) 10 6 6 6 10 6 6 10 Exchange Level Master Undergraduate Undergraduate Undergraduate Master Undergraduate Undergraduate Master Home University USJ - FLSH USJ - FSE USJ - FSE USJ - FSE USJ- FLSH USJ - FSE USJ- FLSH USJ- FLSH Host University Sciences Po Paris Sciences Po Paris Sciences Po Paris Sciences Po Paris Sciences Po Paris Sciences Po Paris Sciences Po Paris Sciences Po Paris Parallèlement, l’USJ accueillera, à la rentrée prochaine, 3 étudiants de Sciences Po Paris ayant également obtenu cette bourse de mobilité. USJ Info nº 41 | 40 | Dépaysement ... à Kefraya ! L e Service des relations internationales de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth a organisé, le samedi 10 mai 2014, une journée touristique aux étudiants internationaux en mobilité à l’USJ, au Domaine Kefraya dans la vallée de la Bekaa. De nombreuses activités étaient à l’ordre du jour, en commençant par un tour des vignobles de Kefraya, une visite des caves, du château et des hypogées romaines pour terminer avec un déjeuner libanais des plus copieux. La journée se termina par une dégustation de vin, question de marquer une sortie inoubliable loin du quotidien bruyant de la capitale. L’International sur les Campus C ette année, le Service des relations internationales a lancé sa campagne de promotion des échanges à l’international au Campus des sciences sociales et au Campus de l’innovation et du sport les 21 et 26 mai 2014. L’idée principale est de faire connaître aux étudiants de l’USJ l’opportunité d’effectuer un séjour d’études dans une des universités partenaires de l’USJ, et cela grâce aux centaines de conventions bilatérales signées. La mobilité sortante enrichit la formation académique des étudiants et les forme sur le plan personnel et culturel. Sans oublier qu’elle augmente la visibilité et la notoriété de l’USJ, les étudiants étant ses meilleurs ambassadeurs dans le monde. | 41 | USJ Info nº 41 RECHERCHE 3ème édition des Jeux interscolaires Cette 3ème édition des Jeux interscolaires a été une belle réussite pour l’Université Saint-Joseph (USJ). Tout au long de deux week-ends consécutifs, le Service du sport a organisé, en collaboration avec le Service d’information et d’orientation, le désormais célèbre tournoi sportif tant attendu par les écoliers. L’USJ a ainsi accueilli, sur ses terrains du Campus de l’innovation et du sport et du Campus des sciences et technologies, 1.756 participants venant de 51 écoles de Beyrouth et du Mont Liban. U ne réussite pour l’Université Saint-Joseph, oui ! Mais surtout un énorme succès aux yeux des participants. Toutes les entrevues menées auprès des participants mettaient toujours en avant l’excellente organisation du tournoi, l’accueil chaleureux et la très belle ambiance. Comme toujours sur les terrains de l’USJ, on ne parlait ni de politique, ni de religion, ni même d’académique : on ne parlait que de sport et on gardait l’esprit sportif malgré un fort engagement compétitif. Le niveau de jeu était élevé, avec un grand nombre de jeunes athlètes talentueux, bien géré par de très bons arbitres fédérés. Un public enthousiaste et totalement acquis à la cause de ses joueurs remplissait les gradins tout au long de la compétition. Karl Keserwani (Champville) – Basketball hommes Il a été dit qu’une rencontre peut engendrer une relation de confiance durable! C’est ce que nous avons USJ Info nº 41 expérimenté cette année lors des 3ème Jeux interscolaires de l’USJ ! Déjà, avant que les jeux ne commencent, l’accueil était si affable que nous commencions à nous sentir sur nos propres terrains. L’organisation, parfaite à tous points de vue, nous a ensuite permis d’aborder sereinement la compétition. Le grand nombre de sponsors qui parrainaient cet événement prouvait le sérieux des organisateurs et reflétait la qualité du travail et le temps que l’USJ avait consacré pour que ce tournoi soit une réussite sportive mais aussi un moment de partage presque familial. Tout concourait pour faire de ces championnats un moment de joie et d’allégresse beaucoup plus qu’une compétition où on ne pense qu’à gagner : NOUS ÉTIONS CHEZ NOUS ! Au-delà du goût de la victoire, ce que j’ai gardé dans le cœur est le sentiment d’appartenance : J’ÉTAIS CHEZ MOI ! Depuis j’envisage sérieusement de poursuivre mes études dans cette prestigieuse université qui a su créer des | 42 | liens à travers une simple compétition : cette compétition aurait pu se solder par une coupe ramenée chez moi puis oubliée sur une étagère : mais la coupe remportée dans ce tournoi est pleine de gratitude et de bonheur et a réveillé en moi en sentiment d’appartenance qui, j’espère, ne s’éteindra jamais. De tout cœur je vous dis à bientôt sur les bancs de vos classes et sur les terrains pour de nouvelles aventures gagnantes. Lynn Doughane (Jamhour) - Natation et Cross Au nom des athlètes du Collège Notre-Dame de Jamhour et en mon nom, je tiens à remercier le RP Salim Daccache, Recteur de l’USJ, ainsi que les responsables du Service du sport pour avoir pris l’initiative d’organiser les Jeux interscolaires pour la 3ème année consécutive, jeux auxquels ils ont ajouté en 2013 une compétition de natation, au grand bonheur des nageurs et des champions de natation du Liban. Les Jeux interscolaires de l’USJ sont un évènement qui revêt une importance majeure pour moi, pour les élèves et leurs parents sur les plans pédagogique et idéologique. En effet, sur le plan pédagogique, il encourage le concept d’excellence académique associé au sport puisqu’il souligne l’importance du sport non seulement durant le parcours scolaire, qui le plus souvent est une obligation, mais aussi durant le parcours universitaire dont il fait déjà partie intégrante surtout à l’USJ. De même, cet évènement favorise l’intégration des adolescents sportifs à l’USJ et les motive à faire un choix éclairé pour pouvoir poursuivre non seulement leurs études universitaires dans cet établissement mais de joindre aussi l’utile à l’agréable, en poursuivant aussi leurs activités sportives de haut niveau sous la supervision d’entraîneurs qualifiés, tous sports confondus. Sur le plan idéologique, ce genre d’activités permet d’une part, de créer et de maintenir au fil des années, un lien social très fort entre les élèves, leurs parents et les membres de la communauté universitaire de l’USJ ce qui est malheureusement hors norme dans les coutumes de notre pays. D’autre part, il offre l’opportunité de rencontrer des élèves d’autres établissements scolaires, futurs universitaires, ainsi que les étudiants actuels de l’USJ, sportifs aussi, qui donnaient un coup de main aux organisateurs en prenant des photos, en distribuant les gadgets ou en nous encourageant durant les différentes compétitions. Merci encore une fois à l’Université Saint-Joseph qui encourage les Jeux interscolaires, initiative formidable qui encourage la formation sportive des jeunes et donne l’occasion d’identifier les futurs sportifs universitaires professionnels et ceux qui ont du potentiel. | 43 | USJ Info nº 41 RECHERCHE CAMPUS-J, le Journal des étudiants de l’USJ Campus-j Le journal des étudiants de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth Campus-j Le journal des étudiants de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth USJCJ001 N: 001 - Mai - Juin 2014 CLUBS : Club des Droits de la Femme à l’USJ Dans Campus-J, il y a aussi un clin d’œil aux SJ, sigle connu qui réfère aux Jésuites fondateurs de l’Alma Mater et de toute une tradition de formation de l’être intérieur de l’homme d’hier et d’aujourd’hui. SJ, Société de Jésus, signifie sauver par la joie, l'amour et la paix. CAMPUS DES SCIENCES HUMAINES : La bataille des Talents Mabrouk et félicitations ! Campus-J est né, un journal des étudiants de l’USJ pour tous les étudiants de l’USJ ; Un rêve qui se matérialise, qui devient affaire d’étudiants. Dans Campus-J, il y a le mot « camp », pour dire que les étudiants de l’USJ forment un seul camp, celui de l’USJ ; un camp qui a une cause, celle de vivre une réelle solidarité intellectuelle et matérielle entre tous. Enfin c’est le campus-J, comme le Jour-J, jour attendu, journal attendu, journal où les plumes rédigent en liberté et transmettent les nouvelles de l’USJ dans le respect des droits des personnes et des institutions. Journal qui peut présenter les critiques, les espoirs et les doléances. Longue continuité et vie à notre nouveau-né estudiantin. Merci à tous les concepteurs et conceptrices. En avant ! Salim DACCACHE, s.j., Recteur Pour la quatrième année consécutive... PAGE 4 L’Équipe de Travail (par Ordre Alphabétique) : Elissa ABOU KHALIL Emma KHOURY Gaby GHOSN Hanna FAHED Hind KAMMOURIYEH Janine BADRO Jean BOUTROS Layal AZIZI Maria MOUKARZEL Nadine HOYEK Pascal WATWAT Toni El KHAWAND Yara ARJA A aidé à la première édition : L’équipe de la Vie Étudiante du SVIP Durant le plus grand concert Inter-Universitaire Libanais : Unite for Achrafieh en oct. 2012 [Archives] Libre l’USJ « Recueil communautaire », « temple de liberté » et « emblème de l’engagement estudiantin »: trois titres que mérite notre premier journal à l’échelle de l’USJ : Campus-J. Cet espace de chacun et de tous est un champ d’expression libre et constructive, l’ultime représentation de l’ambiance communautaire. « Recueil communautaire », notre journal est un « nouveau campus », dont les murs faits en papier, sont conçus pour s’orner d’encre de toutes les couleurs et les consistances que peut offrir la diversité de nos étudiants. Lire PAGE 8 Exprimez-vous et envoyez vos articles à: [email protected] Pour plus d’Info : T: 01-421 000 ext: 2250 campus-j.usj.edu.lb Bilan des Activités Le lancement officiel des objectifs du club au Festival qui fait son retour le 28 mai : a eu lieu pendant la conférence « ذا#$$ $ $ $ $ $% Daraj Al Yassouiyeh ! واة؟#)$$% *+,$$- ./01 » organisée par l’amicale Les apparitions médiatiques : de la faculté de médecine, le 14 avril 2006. - Une interview avec la Présidente du Club, Mademoiselle Yara Arja à la chaîne Les activités du Club : Future TV - Aalam al sabah le 24 avril - Dans le cadre de nos activités, le Club 2014 des Droits de la Femme a participé au - Une interview avec 4 membres du Club Womens’ Race qui a eu lieu le 4 Mai à Sawt Shaab dans le cadre du 2014, organisé par Beyrouth Marathon programme sharika wa laken le 10 mai Association. 2014. - Mélangeant fiction et réalité, les - Les activités du Club des Droits de la membres du Club des Droits de la Femme sont couvertes par l’Orient Des Femme vous conteront « Les Femmes et Campus. Paru le 17 mai 2014. une nuit », une histoire bouleversante qui pourra changer vos vies : Retrouvez-les Dans campus-J, il y a campus, l’ensemble des campus de l’USJ qui relient les quatre coins du Liban, de Tripoli à Saïda en passant par Zahlé, Huvelin, les Sciences médicales, les Lettres et sciences humaines, l’Innovation et le sport, les Sciences et Technologies, tous sont unis dans la diversité par le label USJ. Il faut dire que le Campus d’Huvelin est une représentation du Liban à une échelle réduite. PAGE 3 PAGE 8 Le Club des Droits de la Femme À l’USJ Le camp de la voie vers l’excellence, le vivre-ensemble, la solidarité, l’amitié, la loyauté. HUVELIN : Redorer l’Image d’Huvelin Campus-j Campus-j Page 2 USJ - Clubs “Mabrouk et Félicitations !” ''Alors que nous sommes dans une succession d’événements dont on ne voit pas la fin'' PAGE 2 SODEXELLA ET LARISSOCOCCUS : Découvrez les deux Stars de l’Année campus-j.usj.edu.lb N: 001 - Mai - Juin 2014 Mentor du Club Le Conseil d’Administration du Club des Droits de la Femme à l’USJ Le Liban est depuis longtemps, victime des conflits qui ravagent son cœur et menacent la vie de son peuple. Il ne s’agit pas uniquement des crises politiques qui traversent le pays mais aussi du sexisme dont souffre les libanaises. Il a fallu donc réagir, et le plus tôt possible pour lutter contre le système patriarcal qui pèse sur les épaules. Et c’est à nous de le faire, nouvelle génération révolutionnaire qui aspire au changement, au développement, à l'évolution et à la paix. Yara Arja, l’étudiante en 2ème année master de Lettres Françaises, a saisi la flamme olympique pour fonder le club. ''Alors que nous sommes dans une succession d’événements dont on ne voit pas la fin'' ajouta notre présidente ''d’effroyables violences continuent à briser des milliers de vies et ne laissent personne sans histoire tragique à raconter. Partout au Liban, il y a des femmes qui souffrent en silence. Des femmes qui ne sont pas uniquement les proies d’un système patriarcal mais qui sont aussi victimes de l’irresponsabilité de nos dirigeants. Jusqu’à présent, aucune mesure, aucune loi n’est appliquée pour protéger la femme des violences domestiques, pour lui permettre d’offrir sa nationalité à ses enfants, pour l'autoriser à garder son nom de famille après le mariage, pour lui donner le droit de garder ses enfants après le divorce. C’est alors ici, à l’USJ, et maintenant qu’il faut choisir : soit on s’engage, soit on reste à l’écart ! Parce qu’il faut déclencher une action collective, parce que c’est à nous de faire parvenir la voix des femmes, nous avons donc décidé d’inaugurer le club Womens’ Rights... et les hommes certes sont bienvenus dans ce combat !'' Chez nous, les hommes sont aussi actifs que les femmes, ils le sont parce qu’ils croient en cette cause, parce qu’ils veulent garantir un meilleur avenir à eux et aux femmes : Imad Halimi, étudiant à l'USJ et bientôt infirmier, affirme que ''la société libanaise aujourd'hui connait une certaine vulnérabilité à l'égard de la femme'' ce qui la prive de sa force et de ses capacités. Imad ajoute que, suite à ses expériences, il a ''personnellement trouvé que la femme possède des compétences et des aptitudes beaucoup plus étroites et intenses qu'on ne puisse imaginer''. Ce jeune homme affecté par le regard inférieur que détient notre société à l'égard de la femme, n’a pas hésité à adhérer au Club et contribuer à l'évolution. Imad conclue ''ensemble, nous sommes capables de réaliser nos ambitions bien plus vite et arriver à des résultats bien plus efficaces''. Roula Douglas, elle est membre du Groupe de conseil de la société civile d’ONU-femmes pour les états arabes. Journaliste et responsable de rédaction de l’Orient des Campus et professeur à l’Université Libanaise. Page 3 USJ - Points de Vue campus-j.usj.edu.lb Redorer l’Image d’Huvelin Au cours de cette année, le Campus de la rue Huvelin a été le terrain de violentes confrontations entre étudiants de bords politiques différents. Une image peu glorieuse que ni les anciens ni les étudiants de ce Campus n’acceptent. Durant la guerre, ce campus était symbole de résistance : l’Université ne voulant pas fermer ses portes, elle a continué, sous la direction du Recteur R.P. Jean Ducruet s.j, à résister à la fatalité de la situation. Durant les années de tutelle syrienne, elle prend alo rs une autre fo rme de résistance, une résistance estudiantine et culturelle contre l’occupation, sous la direction du Recteur, le R.P. Sélim Abou s.j. Aujourd’hui, un nouvel enjeu nous met tous au défi, celui de donner au reste du Liban une image différente de celle qu’Huvelin a donnée ces derniers temps. Une image digne de nos ambitions, digne de nos attentes, digne du Liban auquel nous aspirons. Il faut dire que le Campus d’Huvelin est une représentation du Liban à une échelle réduite. Presque tous les protagonistes politiques y sont présents et, malheureusement, beaucoup, pour ne pas dire tous, sont influencés par ce qui se passe autour de nous. Nous devons redorer notre blason - oui, notre blason. Parce que cette Université, ce Campus, cette Faculté « sont nous », ils sont notre tremplin vers notre vie professionnelle. Il nous est important, voire vital, de transformer cette négativité en positivité, de démontrer que des étudiants peuvent, ici même, à Huvelin, donner la meilleure image possible de ce prestigieux campus historique. Eh bien, transformer cette image, c’est ce qu’a réussi à faire une poignée d’étudiants de la Faculté de droit et des sciences politiques, plus précisément l’Amicale des étudiants de la Faculté de droit et de sciences politiques. Elle a organisé une journée piétonne à l’occasion de la SaintJoseph sur tout le périmètre du Campus, le long de la rue Huvelin et de la rue Monnot. Une équation peu simple sur un périmètre de plus 860 mètres de long dans lequel il a fallu répartir des activités de tout genres : trois grands points de musique, des musiciens, des jeux pour enfants, des peintures, des cours de danse en plein air, des stands variés, des clubs, des associations etc. Bien répartir les espaces entre les restaurants, les magasins et les pubs de la région afin d’offrir la meilleure ballade possible aux visiteurs, mais aussi redynamiser les commerces et l’économie du quartier. Un travail titanesque de plus de deux mois dont les membres de l’Amicale, présidée par Sophie Maalouf, ont su s'acquitter impeccablement, en soignant les moindres détails, en collaboration avec l’Association Achrafieh 2020, initiatrice du concept Car Free à Achrafieh. Le bilan final de la journée en est la plus grande preuve : un professionnalisme hors pair tout au long de la journée, une ambiance festive, des familles heureuses de passer un dimanche original dans la capitale, des professeurs et des étudiants fiers de leur appartenance à l’USJ et profitant des activités disponibles. « C’est une excellente idée, il faut la répéter le plus souvent possible » nous disait-on. Un groupe de visiteurs à l’événement En attendant la prochaine édition, il est sûr que l’Amicale des étudiants de la Faculté de droit, à travers cette action citoyenne et responsable, a su relever la barre très haut, aussi bien concernant l’image du Campus que l’implication des amicales des étudiants. Félicitée par tous ceux qui ont participé à la journée Discover Huvelin – Monnot, et notamment le Doyen de la Faculté de droit et des sciences politiques, Mme Léna Gannagé, il ne nous reste plus qu’à lever notre chapeau à l’Amicale et l’encourager à la poursuite de son action, en espérant que cette journée demeure le reflet de l’image de notre Campus. - Anthony FÉGHALI - Étudiant à la FDSP Un artiste graffiti dans l’événement La Nouvelle Recette d’Excellence Popularisée par le psychologue Daniel Goleman dans les années 90, l’"intelligence émotionnelle" révolutionne aujourd’hui le paysage professionnel. Elle définit de nouveaux talents, répondant ainsi aux nouveaux défis retrouvés dans tout domaine de travail. Ce qu’on nous a appris à l’école est désormais envoyé aux oubliettes. On remet de plus en plus en question la mystique du QI qui a longtemps, mais faussement, été pris pour le principal facteur de réussite professionnelle. Aujourd’hui, les aptitudes intellectuelles et le savoir-faire technique sont en deuxième position derrière l’intelligence émotionnelle, le nouvel étalon de succès. Elle n’est pas là pour masquer l’intellect et le cognitif, mais pour le multiplier afin d’optimiser le rendement en société et au travail. La conscience et la maîtrise de soi, la motivation et l’empathie rentrent tous en synergie pour mouler ce "canon". Notre chemin ne s'arrête pas ici. La femme libanaise est opprimée dans différents domaines, elle a notamment une très mauvaise incarnation dans la vie politique par exemple… parmi nos objectifs : renforcer le rôle de la femme dans la société afin de pouvoir garantir et pour de bon, un avenir brillant pour notre Liban, avec de nouvelles compétences, de nouveaux projets….On vous attend, rejoignez-nous ! - Hiba KANSO - Étudiante à la FDSP Pour créer votre club à l’USJ consulter www.usj.edu.lb/ etudiants/clubs Pour plus d’Info : T: 01-421 000 ext: 2250 Une Photo de la campagne de lancement du club La conscience de soi : se découvrir et s’appréhender Dans une approche neuro-psychanalytique de ce volet, il est utile de rappeler la distinction anatomo-fonctionnelle de deux instances qui sont omniprésentes à tout moment de notre vie : la pensée instinctuelle d’une part et la rationnelle de l’autre. La première est tributaire de l’archéocortex, le cerveau reptilien, et est profondément enfouie dans une zone occulte de l’encéphale : l’"amygdale". La seconde, par contre, est abritée dans le néocortex (région frontale), forme plus évoluée du cerveau humain. Chacune de ces parties a son mot à dire dans nos pensées et nos comportements, et nous seuls sommes capables de jongler entre les deux ou d’accorder à l’une ou l’autre un rôle actif dans nos actes. Il est donc nécessaire de bien percevoir ce qui, en permanence, s’agite en nous, et de le rendre constructif, autant que possible. La maîtrise de soi : apprendre à se dompter Le mot "émotion" dérive du latin dans ses deux parties : le préfixe "é" qui veut dire "vers l’extérieur" et le verbe "movere" relatif au mouvement. L’étymologie même de ce mot révèle donc un état affectif qui se produit EN nous et qui lutte de toutes ses forces pour sortir DE nous. Quand l’émotion (négative dans ce cas) nous submerge, une sécrétion torrentielle d’hormones de stress, telles le cortisol et le CRF, se produit dans notre corps et augmente au fur et à mesure que les incidents se cumulent, au point de nous mettre en état d’angoisse ou de panique à la moindre titillation. Nous devenons alors p l u s v u l n é r a b l e s à l ’ e r re u r e t à l’engourdissement, ce qui diminue notre rendement et rend notre humeur irascible. Il est donc indispensable de toujours entraîner nos régions frontales au "self-control", à l’attitude "zen", donc à faire copain-copain avec les émotions pour les refouler et annihiler notre impulsivité. La motivation : besoin constant de la "décharge d’adrénaline" Quelle que soit la tâche qui nous absorbe, aussi ardue soit-elle, l’enthousiasme est l’ingrédient-clé qui mobilise nos talents, nous poussant à investir le meilleur en nous pour produire ce que nous aimons. L’ a c t i v i t é c é r é b r a l e e s t e f fi c a c e , concentrée , déterminée , captivée , contrairement à l’état d’anxiété où l’hyperactivité de nos neurones est chaotique et non productive. Il faut donc toujours instiller une écharde de passion, d’optimisme, de perfectionnisme et de courage dans notre travail, et faire de lui l’"or" que nous attendons de l’alchimie de notre entrain. L’empathie : notre "radar social" Freud n’est pas sans affirmer que "les mortels sont incapables de garder un s e c re t . Q u a n d l e u r s l è v re s s o n t silencieuses, ils bavardent avec leurs doigts. La trahison se fraie un passage par tous les pores de l’être". Partant de cette obser vation, tout déchiffrage des sentiments de l’interlocuteur s’avère être à portée de main, nous permettant de deviner ses soucis même s’il œuvre pour les dissimuler. Il faut savoir se mettre sur la même "longueur d’onde" que l’autre, anticiper ses besoins et sentir ses lacunes pour les combler. Tout ceci n’est pas réalisable sans la communication : par l’écoute (montrer que nous sommes ouverts à l’autre), par le "pouvoir de Pygmalion" (attendre le meilleur de l’autre pour que le meilleur se réalise), par la capacité de travailler en groupe, cimenter le "tous ensemble", sans pour autant masquer notre leadership. Enfin, l’intelligence émotionnelle n’est pas synonyme de machiavélisme. Certes, elle repose en grande partie sur le charisme, la diplomatie et l’influence sur l’autre. Cependant, il ne faut absolument pas détourner ou exagérer ces compétences pour virer vers l’égoïsme ou la primauté de l’intérêt personnel sur le but collectif. travers le monde. Elle n’est pratiquée que dans un nombre de pays très restreint, la majorité se déroulant en France, lieu de la première transplantation de visage. Bien que la greffe du visage constitue une révolution dans le monde de la chirurgie esthétique, elle fait encourir aux greffés un risque vital important, puisque le taux de mortalité s’élève à 15%. La récupération fonctionnelle dépend principalement de la complexité du trauma et des déficits acquis. C’est à partir de l’étendue et des structures touchées par la déformation qu’on détermine le type de transplantation qu’il faudra effectuer (totale ou partielle, ostéomyocutanée ou myocutanée). Bouleversement psychologique pré-greffe D’après Lacan, l’enfant passe par un stade miroir durant son développement : l'enfant n'est pas seul devant le miroir, il est porté par l'un de ses parents qui lui désigne sa propre image. Il reconnaît tout d'abord l'autre, l'adulte à ses côtés, qui lui dit « regarde, c'est toi !», et ainsi l'enfant comprend « c'est moi ». En se basant sur ce principe de Lacan, on pourra comprendre pourquoi la destruction du visage est vécue par la personne comme une perte insurmontable, voire un deuil. Le deuil d’une beauté, d’une singularité, d’une identité. La souffrance n’est guère physique, puisque toutes les afférences nerveuses vont être coupées par le traumatisme, mais le mal, le handicap ressenti tient à la dignité d’Homme campus-j.usj.edu.lb Page 5 USJ - International campus-j.usj.edu.lb Notre Délégation d’Étudiants a l’OMC désocialisé par l’impossibilité de parler, de manger, de communiquer. En effet, il ne s’agit pas uniquement de la mort d’un visage qui probablement n’était pas assez valorisé quand encore existant, mais également et surtout la mort d’une âme. La victime devient un fantôme sans identité, l’ombre d’un corps qu’elle refuse. Bouleversement psychologique post-greffe Voir son nouveau visage après la greffe est une étape décisive. Est-on prêt à revêtir une identité nouvelle qu’on n’a pas choisie ? Celle d’un donneur certes très généreux, mais imposé ? Contrairement à la phase d’appropriation à l’enfance, la post-greffe chez l’adulte est beaucoup plus difficile. On ne peut pas lui dire « regarde, c’est toi » et s’attendre à ce qu’il l’accepte comme un enfant. Ce schisme de l’identité, entre un passé qui ne reviendra jamais et un futur très incertain est très difficile à surmonter. Le choc initial de la découverte du visage implique une série de pensées qui se bousculent : suis-je beau ? Est-ce que je ressemble à moi-même ? Est-ce que je ressemble à l’autre ? Suis-je prêt à continuer ma vie avec ce visage ? Sera-t-il un jour totalement le mien ? La personne sera tiraillée entre une gratitude incernable et une culpabilité étouffante. Il s’agira toujours d’une épée à double tranchant dont l’une dominera, dépendamment de plusieurs facteurs: la personnalité du patient, sa tendance à être optimiste ou au contraire à se noyer dans le désespoir, dans son passé, dans la sévérité du trauma, mais aussi le support psychique … Donner son visage est un don trop fort pour oublier qu’il appartient à l’autre. Mais, face à ce miroir, une chose est certaine : le trou est comblé. Le trou charnel affreux, mais aussi le trou identitaire intolérable ! C’est une vraie renaissance, le greffé du visage est comme un nouveau-né devant ce miroir où il voit en premier l’autre, le donneur et puis commence petit à petit, à se voir en continuité avec l’autre. Enfin, deux issues sont possibles. Soit, il arrivera à se voir seul, complet, à s’approprier totalement la part de l’autre. Soit, il cohabitera avec l’autre toute sa vie sans gêne : il verra toujours deux personnes dans ce miroir qui se sont unies, qui se sont aidées à survivre, chacune ayant participé à entretenir une partie de l’autre en vie. C’est le principe humain de toutes les greffes mais il est tellement for t particulièrement dans la greffe du visage.Enfin, n’oublions jamais que, même si le visage et le regard qui l’illumine sont le reflet de l’âme, le visage n’est pas synonyme d’âme. Le visage personnalise un être mais un homme sans visage demeure une personne. Anthony Féghali, étudiant en quatrième année de droit public, Patrice Noujeim et Serge Zamora, tous les deux étudiants en troisième année de sciences économiques, ainsi que Farah Kebbé et Berthe el-Aya, étudiantes en master de Relations internationales, ont pris part à la 11ème édition de la Simulation de négociation de l'Organisation mondiale du commerce. « Nous avons été accueillis très chaleureusement par les organisateurs, qui étaient très heureux de recevoir pour la première fois une délégation libanaise », affirme Patrice Noujeim, l'un des deux étudiants dont la demande de mobilité a été soutenue par le Bureau Moyen-Orient de l'Agence Universitaire de la Francophonie. Au total, trente-quatre équipes composées d'étudiants de nationalités diverses, de formations variées, d'âges différents et issus de multiples universités ont participé aux débats, représentant chacune un pays et défendant ses intérêts commerciaux. Au terme de la simulation, les meilleurs participants ont été récompensés. Du Liban, Anthony Féghali a été primé lorsque la délégation qu'il formait avec Nicolas Pfister, étudiant de HEC Montréal, et qui représentait les Émirats arabes unis, a reçu un prix pour ses « inter ventions intelligentes et pertinentes, et pour la détente des débats ». Trois autres prix ont été distribués notamment pour le meilleur amendement, la meilleure délégation et le meilleur orateur. Débats, échanges et enjeux « La simulation implique des négociations entre les participants représentant des pays membres de l'OMC. Le but est de créer des alliances et de faire passer des amendements, des modifications, qui seront soumis au vote d'une assemblée pour corriger, compléter ou même annuler une partie d'un projet en cours de délibération », explique Serge Zamora. Durant quatre jours, les débats ont porté sur différents sujets d'actualité économique. « Les règles d'assemblée appliquées lors de la simulation sont conformes à celles de l'OMC. Par exemple, le droit d'intervention était limité à une minute pour les débats et à quatre minutes au maximum pour une proposition de projet », précise Anthony Féghali, qui est également l'ancien président de l'Amicale de la faculté de droit et des sciences politiques de l'Université Saint-Joseph. Les étudiants devaient, entre autres, résoudre deux affaires : la première avait pour thème les problèmes de dévaluation du taux de change pratiqué par la Chine. « L'objet du débat consistait à évaluer le pour et le contre de cette dévaluation », explique Patrice Noujeim. La seconde affaire prévoyait l'élection d'un nouveau président fictif de l'OMC. Tout au long de la simulation, les participants ont discuté des projets d'amendements, tels que la mise en œuvre de l'article 6 de l'accord général sur les tarifs douaniers et le commerce de 1994, la contribution des dévaluations monétaires dans les subventions et la compétence de l'OMC en matière de normes du travail et de « dumping social », c'est-à-dire la concurrence entre les travailleurs, qui s'est accrue du fait de la mondialisation économique. La Simulation de l'OMC a donné l'occasion aux étudiants d'élargir leur savoir, de développer de nouvelles relations et de faire la connaissance de personnalités, dont des professionnels, des experts de l'OMC et le conseiller du Premier ministre canadien, « rencontré lors d'un dîner de gala ». « La participation à un projet d'une telle importance aura constitué une opportunité unique de développer son réseau et vivre de nouvelles expériences », affirme Berthe al-Aya. Les étudiants ont fait preuve de compétences variées telles que la prise de parole en public dans des domaines spécifiques avec lesquels ils ne sont pas nécessairement familiers, la représentation d'un État, en particulier dans les domaines des relations et du commerce internationaux et la défense de ses intérêts économiques en fonction des enjeux politico-économiques nationaux, régionaux et internationaux. Par ailleurs, il était impératif pour eux de mettre en œuvre leurs capacités d'écoute, de communication et d'analyse. En d'autres termes, toutes les compétences du travail d'équipe étaient mises en jeu. Anthony Féghali conclut : « Ce fut une expérience fructueuse. Je remercie infiniment le Doyen, Mme Léna Gannagé, pour cette opportunité. Le plus important, c'est l'image que nous avons donnée du Liban qui, malheureusement, est souvent mal perçue. Nous sommes fiers d'avoir été à la hauteur de ce qui nous a été demandé, d'avoir très bien participé à la Simulation de l'OMC et d'avoir représenté l'Université SaintJoseph. » Élargir son réseau « Le travail de groupe dans un cadre comportant des représentants de diverses civilisations a accru ma curiosité pour les relations interculturelles », confie Farah Kebbé. - Hanna FAHED - Étudiant à la FM - Maud MAHFOUZ - Étudiante à la FDSP Page 6 USJ - Projets Étudiants campus-j.usj.edu.lb Des Projets Organisés par des Étudiants de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth “Let’s get Healthy” par les étudiants de l’IGE “Car expo” par les étudiants de l’IGE “Orientation des élèves” par les étudiants de l’IGE Pour plus d’Info : T: 01-421 000 ext: 2250 La Vingt-sixième Édition du Rallye Paper de l’Esib Depuis 1962, les étudiants de 5eme année de l’ESIB organisent le Rallye paper de l’ESIB. Ce rallye a la réputation d’être le plus grand et le plus dur du Liban. Les participants de la 26eme édition du rallye ont traversé un trajet parcourant le territoire libanais sur plus de 100 km. L’événement s’est étendu sur deux jours, le samedi 10 et dimanche 11 mai, où les équipes participantes ont subi des tests de culture générale, de logique, de connaissance artistique et informatique ainsi que des défis physiques tournant tous autour du thème « Throwback ». USJ - Opinions “Let’s get Healthy” par les étudiants de l’IGE La Bataille des Talents Pour la quatrième année consécutive, l’amicale étudiante de la FLSH a organisé en collaboration avec les amicales d'ETIB, FS, FMD, LNUDI, FSI, ILE, FSR la Bataille Des Talents. Tout de suite après la chute du mur de Berlin en 1989, les maîtres incontestables du monde ont pointé le doigt vers le Moyen-Orient. Démocratiser les pays méditerranéens et profiter de leurs richesses, tel était le but des Etats-Unis qui voulaient d'une part, protéger l'entité sioniste dans la région et, d'autre part, mettre la main sur le pétrole, la malédiction des arabes. C'était le châtiment que le ciel a envoyé pour ruiner ces derniers au lieu de les enrichir, pour les séparer au lieu de les unir. Laissons la parole à l'Histoire… Tout a commencé avec la naissance de l’État hébreu. En effet, l'implantation brutale d'Israël en Palestine a engendrédes conséquences néfastes qui ont bouleversé l'état du monde : les pays arabes n'ont pas seulement connu des défaites après la nakba de 1948, mais ils ont aussi oublié le serment de la laïcité qu'ils avaient fondé longtemps auparavant. Par ailleurs, le conflit israélo-palestinien n'a pas réussi à faire durer pour longtemps l'idée de la nation arabe qui devrait protéger et puis récupérer les territoires occupés par les Israéliens : le monde arabe est devenu instable, il est secoué par les guerres et les conflits internes. La Palestine n'est plus qu'une terre pour les chantages, et les Palestiniens des réfugiés, des désorientés qui cherchent « une terre promise ». Toutefois, cela ne veut pas dire que lesIsraéliens peuvent enfin dire au monde « bienvenue chez nous » car la terre est toujours capable de bouger sous leurs pieds. Israël existe tant que son peuple le défend. Les deux peuples n'ont pas connu des victoires, mais des défaites qui ont provoqué une souffrance interminable, et le souvenir d'une existence qui fut pesante, voilà ce que souligne l'historien israélien Simha Flapan dans The Birth Of Israël,Myths And Realities : "de manières différentes, les deux peuples paient aujourd'hui le prix de cet échec". On se rend compte par suite, que l'organisation des Palestiniens, déçus de leur propre résistance indépendante des pays arabes, souligne la première fragmentation au sein du monde arabe. La fracture est devenue une blessure, quand la résistance palestinienne quitte la Jordanie qui a trahi la Syrie et la Palestine en devenant l'alliée de l'Occident. Elle s'est installée ensuite au Liban pour continuer sa résistance armée. A mentionner qu'une autre trahison s'ajoute à la liste, quand le président égyptien Anwar Sadate signe un accord de paix avec les israéliens en abandonnant son allié syrien Hafez Al Assad. Ce dernier, après maintes Des Participants au Rallye Paper de l’ESIB Serge Zamora, Patrice Noujeim et Anthony Féghali, notre délégation à la HEC Septième Page campus-j.usj.edu.lb Une Méditerranée qui n’oublie pas C'est ainsi qu'on voit se répandre dans le monde entier le fléau de l'islamisme, devenu inquiétant. Pour partager vos projets : envoyez vos articles à : [email protected] USJ - Amicales Étudiantes L'évènement s'est déroulé le 16 avril à l’Amphithéâtre Abou Khater, et a réuni les étudiants de l’université sous une seule cape : celle de l’art de la dance, du chant et des instruments. Le jury a été composé de l’acteur et chanteur Carlos Azar, de la chanteuse Grace Achkar, du pianiste et arrangeur Elie Barrak et du danseur Asadour Euredjian. L’audience a fait rage et les participants ont excellé en piano, batterie, lumières de chine, chant occidental, danse orientale, salsa etc.… Les présentateurs aussi, épris par l’ambiance, apparaissent à un moment donné, en tenue de Che Guevara pour faire honneur à l’une des participantes chantant sa chanson. Malheureusement, trois gagnants seulement ont du être élus: Sara Asmar (ETIB) qui a triomphé dans la catégorie du chant, Alain Andréa (FP) en celle de l’instrument de musique et Tatiana Sotiry (FLSH) en dance. En fin de soirée, la fatigue des mois passés à organiser cet événement semble s’évanouir sous l’effet des cris de joie et du bonheur ressenti. Campus-j Campus-j Campus-j Campus-j Page 4 USJ - Points de Vue La Greffe du Visage « Je est un autre » - Rimbaud Un visage défiguré ne correspond pas simplement à la perte de quelques traits et fonctions, mais c’est surtout la perte d’un constituant principal de l’identité personnelle, vécue comme une mort à la fois sociale, professionnelle et psychique pour le mortifié. Cependant, accéder de nouveau à la vie après un tel drame n’est plus aujourd’hui un rêve inaccessible mais une opportunité en plein essor grâce à la greffe de visage. Le visage dans l’histoire Du latin visus, le visage signifie ce que l'on présente à autrui, ce qui est vu. En grec, prosôpon signifie devant les yeux d'autrui. La représentation du visage humain à travers les siècles a connu un grand dilemme entre l’interdit de le représenter et le désir de le faire. Que ce soit Dieu, le Christ, le Prophète, … la représentation du visage des icônes religieuses a toujours été sujet de dilemme à travers les époques et jusqu’à nos jours. La greffe du visage Les progrès techniques de la microchirurgie et de l’instrumentation ont permis la réalisation de la transplantation faciale, qui jusqu’en 2005 n’était qu’un rêve pour ceux qui souffraient de maladies ou de traumatisme facial déformant le visage. De même, la mise en place d’une nouvelle génération d’immunosuppresseurs a rendu possible la transplantation à tissus mixtes. Actuellement, on compte plus de 23 transplantations réalisées depuis 2005. Cette technique reste peu répandue à campus-j.usj.edu.lb négociations, réussit à récupérer la ville de Quneitra détruite par l'armée israélienne dans un accord de désengagement syroisraélien, réalisé à travers le secrétaire d’État américain Henry Kissinger et conclu en mai 1974. Les lueurs d'espoir se terminent en une déception due auxexigences de la Syrie, dont le président Hafez Al Assad rêvait à l'époque d'une « Grande Syrie ». Pour cela, après son engagement dans la guerre israélo-arabe de 1973, il intervient militairement au Liban en 1976. Après son alliance avec l'Union Soviétique, la Syrie cherche à défier Israël qui a occupé à l'époque le sud du Liban en 1982 et les Etats-Unis avec qui les tensions étaient en effervescence. Cependant, l'élection du nouveau président russe Mikhaïl Gorbatchev en1986, a poussé Assad à setourner vers les États-Unis. En effet, le président russe a avoué à son partenaire stratégique qu'il n'avait plus les capacités de soutenir la cause syrienne et qu'il pensait sérieusement à normaliser les relations avec Israël. Devant de telles mesures, Hafez Al Assad recourt aux américains p o u r s e r é i n t é g re r s u r l a s c è n e internationale. Dans cette perspective, il serait judicieux de mentionner que la Syrie de Hafez Al Assad n'a jamais été un allié, ni un adversaire des États-Unis. Par conséquent, Bachar, fils de Hafez, réussit à devenir le dictateur qui ose défier l'ordre du monde, en s'opposant aux bénéfices israélo-américains dans la région. Ses alliés, lui insufflent la force nécessaire pour qu'il devienne l'angegardien du Moyen-Orient. Mais, comme le jeune président syrien peut garantir la paix et la sécurité dans la région d'une part, il se trouve capable d'y déstabiliser la situation d'autre part : son père avait averti depuis longtemps, que le MoyenOrient ne vivrait en paix que lorsque le Liban ferait partie de la Syrie. En effet, l'engagement syrien au Liban qui n'est autre que la conséquence du conflit israélo-arabe, est l'un des facteurs constants qui ont amené à l'émiettement de la région. Se dessine donc aujourd'hui une nouvelle carte géographique du Moyen-Orient qui vise à diviser la région selon les clans, les tribus et les confessions. Ce changement radical a été tout d'abord prévu par l'accord de Taëf qui considère que le Liban englobe 18 confessions comprenant les alaouites, qui ne sont pour l'instant qu’une confession minoritaire. L'idée d'une présence pesante des alaouites au Liban a été consolidée par le discours de Condoleezza Rice en 2006, pendant l'attaque israélienne au Liban, où elle a annoncé son projet de nouveau Moyen-Orient en affirmant: "Ce que nous voyons ici, concernant la destruction du Liban par des attaques israélienne contre lui, est dans un sens la croissance — les douleurs de l’enfantement — d’un ‘ Nouveau Moyen-Orient ‘, et tout ce que nous (les USA) faisons c’est de nous assurer de pousser en avant pour ne pas revenir à l’ancien." La carte préparée par le Lieutenant-colonel Ralph Peters indique que le tout petit Liban deviendra "the Greater Lebanon", en ajoutant à son territoire la partie syrienne alaouite. Le chef-d'œuvre occidental montre aussi le démantèlement religieux que va subir la région, chaque partie sera consacrée soit aux sunnites, soit aux chiites, et Israël obtiendra enfin le titre de la "nation juive". Ce nouvel ordre régional est également souligné par le rapport intitulé Cropping With Crumbling Statue rédigé par David Wurmser où il suggère " la coalition tribale familiale et clanique au sein du gouvernement faible." Cette construction idéologique ne peut se réaliser qu'en détruisant radicalement les deux seules nations arabes, la Syrie et l'Irak : les thèses de l'historien britannique Bernard Lewis résument cette nouvelle idéologie dans un ar ticle intitulé "remodeler le Moyen-Orient" et affirment que les Etats-Unis, étant devenu le pays le plus puissant au monde, doit imposer ses points de vue en renversant les régimes en place et en redressant les frontières géographiques. D'un autre côté, la démocratisation des pays arabes et la restitution de leurs territoires garantissent la sécurité d'Israël qui veut les miner de l'intérieur pour mieux les manipuler de l'extérieur. En effet, la prophétie d'Oded Yinon se conclut par l'idée suivante: "La décomposition du Liban en cinq provinces préfigure le sort qui attend le monde arabe tout entier, y compris l’Egypte, la Syrie, l’Iraq et toute la péninsule arabe. Au Liban, c’est déjà un fait accompli. La désintégration de la Syrie et de l’Iraq en provinces ethniquement ou religieusement homogènes, comme au Liban, est l’objectif prioritaire d’Israël, à long terme, sur son front Est. » Comme écho à la note de Yinon, il y a eu un document stratégique israélien qui recommande « le renversement du régime laïc de Saddam Hussein, l'affaiblissement de la Syrie et sa perte d'influence au Liban ». Ce sont les derniers jours de Bashar… plusieurs évènements ont déjà annoncé l'agonie de son régime : Taëf et l'internationalisation du dossier libanais ne cessent de menacer la Syrie. Quant à la résolution 1559 adoptée par l’ONU et qui exige le retrait syrien du Liban, elle aboutira certainement, selon Tel-Aviv, Paris et Washington, à l'effondrement du régime baasiste. La terre a tremblé sous le château d'Al Assad avec l'assassinat de Rafic Hariri quand le monde a pointé le doigt vers Damas pour l'accuser. Il y a eu récemment, la révolution du peuple qui vise à renverser le régime et l'emploi des armes chimiques qui a animé de nouveau (après les menaces de Bush) la possibilité américaine d'intervenir militairement en Syrie. Le pays est désormais isolé, emprisonné, entouré du Nord au Sud par la présence des Etats-Unis: la Turquie et la Jordanie pro-américaines, l'Irak occupé par les Etats-Unis, et Israël. La Syrie n'a que le Liban fragile pour échapper à cet enfer, et exercer des pressions sur l'Occident afin de se sauver peu à peu du piège que le monde lui a tendu. Elle est partout où l'Amérique souffre: Pour faire face au péril israélien, la Syrie a consolidé ses relations avec l'Iran afin de présenter pour l'état hébreu une véritable difficulté qui empêche les négociations de paix à venir. Elle a également stimulé les mouvements salafistes par tout dans le monde , encouragé les opérations terroristes, préparé des attentats, comploté avec le Diable pour déstabiliser la région. De même, l'alliance entre la Russie et la Syrie permet à Moscou de garantir sa place au Moyen-Orient, de protéger et de défendre le régime à l'aide du Hezbollah en cas d'intervention militaire. Le Moyen-Orient changera de facette à l'aube de la troisième guerre mondiale qui aura lieu tôt ou tard. Cette fois-ci, un nouveau pays y participera, ce sera Israël. Je me demande pourtant, est-ce Israël l'ennemi juré des Arabes ou l’Arabe est-il l’ennemi de lui-même ? Pourquoi le Liban si fragile doit-il être la victime qui souffre à cause de l'atrocité de certains ? L'humanité se métamorphose, mais elle est toujours soumise à l'arme militaire qui prend la parole depuis l'aube des temps, elle se tait devant l'éternel prétexte : l'identité, la terre et la religion. C'est le Moyen-Orient, où celui qui naît est condamné à mort…C'est la Méditerranée qui n'oublie pas et qui se souvient toujours des combattants de la liberté. C'est le peuple drogué par les gouvernements, qui porte sur les épaules le fardeau d'un passé lourd, pesant… mais illégitime pour regarder devant. - Yara ARJA - Étudiante à la FLSH Les participants à la bataille avec le Jury Libre l’USJ « Recueil communautaire », « temple de liberté » et « emblème de l’engagement estudiantin »: trois titres que mérite notre premier journal à l’échelle de l’USJ : Campus-J. Cet espace de chacun et de tous est un champ d’expression libre et constructive, l’ultime représentation de l’ambiance communautaire. « Recueil communautaire », notre journal est un « nouveau campus », dont les murs faits en papier, sont conçus pour s’orner d’encre de toutes les couleurs et les consistances que peut offrir la diversité de nos étudiants. En effet, chacun de nous est appelé à manifester son point de vue, à partager ses réflexions, car écrire dans Campus-J n’est pas un luxe, mais un droit. C’est même un accomplissement personnel en tant qu’étudiants, prêts à témoigner de nos vécus et de nos aventures à l’université. Ses pages vous sont donc grandes ouvertes, n’hésitez pas à les remplir par l’ardeur de la jeunesse et la force des ambitions ! « Temple de liberté », Campus-J est un journal des étudiants aux étudiants. Il nous donne l’occasion de faire un apprentissage non académique, celui d’apprendre à écouter l’autre et à respecter ses propos. Mais aussi, apprendre à nous exprimer et à donner notre avis. C’est donc un lieu où nous pouvons laisser libre cours au tracé de nos plumes ; un tracé qui ne connaît pas d’obstacles ni de limites, mais reconnaissable à son respect des valeurs et d’autrui. Un tracé que vous êtes libres de faire en français, arabe ou anglais. Ainsi, tous les éléments sont réunis pour que votre voix et vos écrits parviennent à l’ensemble de la communauté estudiantine, alors lancez-vous ! « Emblème de l’engagement estudiantin », notre journal est l’insigne de l’appartenance de notre communauté à l’USJ, et la preuve que la volonté de l’USJ, c’est bien de « donner à la vie étudiante toute sa place à l’université », comme le dit le Père Recteur, Salim DACCACHE s.j. Avant même sa parution, Campus-J a pu rassembler une commission d’étudiants qui ne se connaissaient pas, pour œuvrer à sa construction. Ensemble dans cette commission, nous avons argumenté, discuté et défendu nos idées ; Mais surtout, nous avons passé de bons moments, marqués par une ambiance agréable de convivialité. Ambiance que nous voulons partager avec vous tous, étudiants de l’USJ, par l’intermédiaire de ce journal. Prenons donc soin de le lire, mais ayons également la volonté de nous y exprimer, car c’est nécessairement par la communication que se lèvent les obstacles et se relèvent les défis. Ainsi, en ce mai 2014, nos campus se fondent en un seul : c’est la naissance de Campus-J, fierté de notre communauté estudiantine. A vos plumes chers collègues, à vos claviers ! Au Nom de l’Équipe de Travail Toni EL KHAWAND - Chef du Projet - Étudiant à la FP Citations du mois “Conservons par la sagesse ce que nous avons acquis par l’enthousiasme” - Condorset - Layal AZIZI – Étudiante à la FLSH - Nadine HOYEK - Étudiante à la FM Campus-j Huitième Page USJ - Insolite Exprimez-vous et envoyez vos Articles, vos Événements et vos Opinions à : [email protected] “On est toujours prisonnier de son dernier mouvement d’enthousiasme” - Achille Chavée Une équipe dans leur voiture bien subvenue L’équipe de la FSE et de la FS Brochure Officielle du 26e Rallye Paper de l’ESIB Pour plus d’Info : Contactez le 01-421 000 ext: 2250 campus-j.usj.edu.lb Sodexella et Larissococcus Fiche d’identité: Nom/Prénom : De la Cafitéria, Sodexella Sexe : F Date de naissance : 28 juin 1993 Âge : 21 Adresse : Rue de Damas Signe du Zodiac : Cancer Musique Préférée : Rap, Cri de Douleur Série Préférée : Dr. House Livre Préféré : Chef Ontoine Cuisine Préférée : Salades Activités Préférées : Retrouver ses amis à l’Hôtel-Dieu de France Fiche d’identité: Nom/Prénom: Del Campus, Larissococcus Sexe: M Date de naissance: 18 novembre 1992 Âge: 22 Adresse: Rue Huvelin Signe du Zodiac: Scorpion Musique Préférée: Oriental, Cri d’hystérie Série Préférée: Greys Anatomy Livre Préféré: Les misérables Cuisine Préférée: Sandwich Activités Préférées: Être la star pointée du doigt et éviter les paparazzis à chaque cas de nausée et vomissements chez un étudiant de l’USJ. Personnages illustrés par Magali BEYLOUNI - Étudiante à L’IESAV Rendez-vous dans les prochains numéros, pour suivre leurs aventures à l’USJ. NDLR - Les articles des rubriques “point de vue” et “opinions” sont publiés sous la responsabilité de leurs auteurs. SUDOKU USJCJ001 Tous droits réservés à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth, 2014 Suivez l’USJ sur Facebook et Twitter! usj.edu.lb @USJLiban Campus-j Le journal des étudiants de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth USJCJ001 CLUBS : Club des Droits de la Femme à l’USJ N: 001 - Mai - Juin 2014 Le camp de la voie vers l’excellence, le vivre-ensemble, la solidarité, l’amitié, la loyauté. ''Alors que nous sommes dans une succession d’événements dont on ne voit pas la fin'' PAGE 2 Dans campus-J, il y a campus, l’ensemble des campus de l’USJ qui relient les quatre coins du Liban, de Tripoli à Saïda en passant par Zahlé, Huvelin, les Sciences médicales, les Lettres et sciences humaines, l’Innovation et le sport, les Sciences et Technologies, tous sont unis dans la diversité par le label USJ. HUVELIN : Redorer l’Image d’Huvelin Dans Campus-J, il y a aussi un clin d’œil aux SJ, sigle connu qui réfère aux Jésuites fondateurs de l’Alma Mater et de toute une tradition de formation de l’être intérieur de l’homme d’hier et d’aujourd’hui. SJ, Société de Jésus, signifie sauver par la joie, l'amour et la paix. Il faut dire que le Campus d’Huvelin est une représentation du Liban à une échelle réduite. PAGE 3 SODEXELLA ET LARISSOCOCCUS : Découvrez les deux Stars de l’Année PAGE 8 CAMPUS DES SCIENCES HUMAINES : La bataille des Talents campus-j.usj.edu.lb “Mabrouk et Félicitations !” Mabrouk et félicitations ! Campus-J est né, un journal des étudiants de l’USJ pour tous les étudiants de l’USJ ; Un rêve qui se matérialise, qui devient affaire d’étudiants. Dans Campus-J, il y a le mot « camp », pour dire que les étudiants de l’USJ forment un seul camp, celui de l’USJ ; un camp qui a une cause, celle de vivre une réelle solidarité intellectuelle et matérielle entre tous. Enfin c’est le campus-J, comme le Jour-J, jour attendu, journal attendu, journal où les plumes rédigent en liberté et transmettent les nouvelles de l’USJ dans le respect des droits des personnes et des institutions. Journal qui peut présenter les critiques, les espoirs et les doléances. Longue continuité et vie à notre nouveau-né estudiantin. Merci à tous les concepteurs et conceptrices. En avant ! Salim DACCACHE, s.j., Recteur Pour la quatrième année consécutive... PAGE 4 L’Équipe de Travail (par Ordre Alphabétique) : Elissa ABOU KHALIL Emma KHOURY Gaby GHOSN Hanna FAHED Hind KAMMOURIYEH Janine BADRO Jean BOUTROS Layal AZIZI Maria MOUKARZEL Nadine HOYEK Pascal WATWAT Toni El KHAWAND Yara ARJA A aidé à la première édition : L’équipe de la Vie Étudiante du SVIP Durant le plus grand concert Inter-Universitaire Libanais : Unite for Achrafieh en oct. 2012 [Archives] Libre l’USJ « Recueil communautaire », « temple de liberté » et « emblème de l’engagement estudiantin »: trois titres que mérite notre premier journal à l’échelle de l’USJ : Campus-J. Cet espace de chacun et de tous est un champ d’expression libre et constructive, l’ultime représentation de l’ambiance communautaire. « Recueil communautaire », notre journal est un « nouveau campus », dont les murs faits en papier, sont conçus pour s’orner d’encre de toutes les couleurs et les consistances que peut offrir la diversité de nos étudiants. Lire PAGE 8 C Exprimez-vous et envoyez vos articles à: [email protected] Pour plus d’Info : T: 01-421 000 ext: 2250 ampus-J, c’est le journal créé par les étudiants de l’USJ, pour les étudiants de l’USJ. L’idée, lancée par le Recteur, consiste à publier un périodique destiné à devenir le principal moyen d’expression des étudiants de l’Université et un outil de communication entre eux. Le lancement de ce journal vise plusieurs objectifs, notamment de favoriser le travail d’équipe, la prise de responsabilité et le sens de l’initiative. USJ Info nº 41 La liberté d’expression n’est pas un vain mot. Elle s’applique dans la vie civile, mais elle doit également être vécue à l’Université. Ce journal est destiné à être le porte-parole des étudiants. Comme dans toute publication et conformément à la loi, la liberté d’expression s’accompagne d’un sens de la responsabilité. L’Université n’impose pas de censure. Le Comité de direction du journal, entièrement composée d’étudiants bénévoles, sélectionne les articles qu’il juge publiables ; l’absence de censure ne signifie pas que l’on puisse dire n’importe quoi, comme s’attaquer aux personnes ou aux valeurs, elle signifie simplement que tous les sujets peuvent être débattus. Il s’agit donc d’une production entièrement estudiantine. Le Service de la vie étudiante et de l’insertion professionnelle a aidé à la production du premier numéro afin de mettre le train sur les rails, mais la préparation | 44 | et la publication du journal sont désormais entièrement pilotées par les étudiants. Un certain nombre d’entre eux ont ainsi créé le Club Campus-J auquel tout étudiant peut adhérer. Tout étudiant peut également participer à Campus-J, sans être nécessairement membres du club, en envoyant un article, une photo, un dessin ou une caricature à publier. Le reste dépend du Comité de direction du journal. Tous les talents sont sollicités : rédacteurs, photographes, caricaturistes, mais aussi maquettistes, correcteurs, etc. Les étudiants sont également responsables du financement de la parution du Journal. Le premier numéro a été financé par le Service de la vie étudiante, mais les suivants devront s’autofinancer par le biais de publicités qui devront être assurées par le Comité de direction du journal et par les étudiants. Grand succès de la 5ème édition du Beirut Unisports Festival P our sa 5ème édition depuis l’année 2010, Beirut Unisports Festival a encore une fois eu un grand succès, que ce soit chez les jeunes sportifs participant au tournoi, chez les entraineurs qui les accompagnaient, chez le public qu’a reçu l’USJ les portes grandes ouvertes et surtout chez l’équipe organisationnelle qui s’est donné de tout cœur pour que chaque détail soit parfait. Bien avant la déclaration de cet évènement sportif, beaucoup d’étudiants des autres universités libanaises et internationales cherchaient à s’informer sur la date du Beirut Unisports Festival : un évènement tant attendu par tout le monde ! Cela motivait ainsi notre équipe organisationnelle à être à la hauteur des attentes des participants. Cette année a quand même été plus difficile que les autres et ceci à cause de la situation politique du pays. Attachée à notre cher pays, la délégation allemande nous bombardait de questions pour s’assurer que leur venue n’était pas complètement dangereuse ; mais pour eux comme d’habitude les médias exagéraient la situation et les nouvelles qu’ils recevaient n’étaient pas fiables. Heureusement pour nous, cette situation-là s’est jouée en notre faveur. Alors que chaque semaine une voiture piégée explosait dans un quartier du Liban, on les rassurait quand même en ayant l’espoir que tout s’arrangera et qu’ils étaient toujours les bienvenues. Cette situation politique instable nous a aussi causé des problèmes au niveau des sponsors, mais là aussi les fidèles étaient toujours au rendez-vous. C’est ainsi que nous avons reçu les bras grands ouverts nos deux délégations internationales venants de l’Allemagne et de la Lybie. Au total 3 continents sur les terrains de l’USJ. Pour ne pas décevoir nos chers allemands nous les avons attendus à l’aéroport avec quelques bières locales comme apéritif à leur séjour. Logés dans un luxueux | 45 | hôtel en plein centre-ville, nos invités ont fait beaucoup de tourisme tout en visitant Beyrouth et sa vie nocturne, Ehden, la fameuse grotte de Jeita, la magnifique ville phénicienne de Jbeil etc... Néanmoins, nous avons pu remarquer leur professionnalisme lors du tournoi, leur discipline exemplaire, leurs sérieux et surtout leur détermination d’arriver en finale. De plus pour la 1ère fois, l’USJ a officiellement organisé une compétition de culture générale sportive le Sports Quiz de la coupe du monde 2014 qui était un vrai succès. Il est clair que l’organisation d’un tel évènement demande beaucoup d’efforts et d’énergie. Nous félicitons et remercions encore une fois tous les bénévoles du comité organisationnel qui ont su encore cette année être à la hauteur. Il ne faut pas oublier les nombreux sponsors fidèles qui reviennent d’année en année nous épauler et nous donner un coup de pouce important. USJ Info nº 41 Réunion du Conseil stratégique L e Conseil stratégique de l’Université Saint-Joseph (USJ) a tenu sa première réunion semestrielle pour l’année 2014, au Campus de l’innovation et du sport, sous la présidence du Recteur de l’Université, le Pr Salim Daccache s.j. Lors de ses deux séances de travail, le Conseil stratégique a notamment passé en revue le rapport annuel du Recteur sur l’Université Saint-Joseph ainsi que le projet « USJ 2025 » qui expose la vision stratégique de l’Université pour la prochaine décennie. Les recommandations qui ont découlé de ces deux séances de travail seront transmises aux commissions concernées en vue de leur soumission, après étude, à l’approbation du Conseil restreint et du Conseil de l’Université. La deuxième séance de travail avait été précédée, comme à l’accoutumée, d’un petit-déjeuner à l’Atelier, le restaurant d’application de la formation hôtelière de l’Institut de gestion des entreprises de l’Université Saint-Joseph, autour duquel les participants ont pu discuter des derniers développements locaux et USJ Info nº 41 régionaux en présence de M. Patrice Paoli, ambassadeur de France au Liban. Les membres du Conseil stratégique ont tenu à féliciter leur collègue, M. Samir Assaf, Directeur général de HSBC Global Banking and Markets, pour sa nomination au prestigieux poste de président de Global Financial Markets Association. M. Assaf est par ailleurs un ancien de l’Université Saint-Joseph. | 46 | Ils ont également participé, aux côtés des membres du Conseil de l’Université, au déjeuner offert par le Recteur en l’honneur de M. Henri Awit, Vicerecteur aux affaires académiques, afin de célébrer sa nomination au poste de directeur général de la Fondation de la pensée arabe. Le prochain Conseil stratégique se tiendra le vendredi 28 novembre et le samedi 29 novembre 2014 à Beyrouth. La Fête patronale de l’USJ « L’identité libanaise est devenue une véritable arche de Noé » « L’étudiant, notre raison d’être » est le grand axe autour duquel le P. Salim Daccache s.j., Recteur de l’Université Saint-Joseph (USJ), a bâti le discours qu’il a prononcé le 19 mars 2014, à l’occasion de la fête patronale de l’université, devant la communauté universitaire et les nombreux amis et hôtes, au Campus des sciences et technologies de Mar Roukoz. S e référant à la charte de l’USJ, le P. Daccache a invité la communauté universitaire à rester fidèle et à agir au service des principes suivants : liberté académique et ouverture spirituelle, refus de la discrimination et de l’exclusion, perspective chrétienne qui fonde nos choix les plus essentiels, engagement pour la tolérance, le vivre-ensemble, le respect mutuel et le travail sans relâche pour la participation des étudiants à la vie et à la mission de leur université. Le recteur a ensuite repris ces principes, un à un, pour les situer dans le contexte actuel. Il l’a fait grâce à des rappels historiques toujours pertinents, une riche analyse des trois temps du « métier d’étudiant » et une réflexion sur le rôle de l’USJ dans l’avènement d’une citoyenneté libanaise rajeunie, rénovée. Le pluralisme religieux Dans la partie historique de sa réflexion, le P. Daccache rappelle que l’USJ a choisi de gérer la pluralité religieuse qui l’a marquée dès l’origine par « une politique différentielle libérale » plutôt que par une « politique incluse et prosélyte ». Juifs et musulmans formaient déjà 18 % des étudiants à la veille de la Première Guerre mondiale, précise-t-il. Il avoue qu’en ce moment, la gestion de cette pluralité fait problème, et que certains membres de l’administration souhaitent imposer un quota à l’inscription des non-chrétiens. La charte de l’USJ précise toutefois que l’université n’est pas « au service d’une classe ou d’une communauté » et ne considère pas ses étudiants « sur la base d’une appartenance confessionnelle ou idéologique », rappelle-t-il. Citant le sociologue Edgar Morin, il conclut sur ce point en affirmant que « c’est aux hommes d’orienter le cours de l’histoire vers son but, celui de la rencontre des êtres humains dans un seul creuset car l’humanité a toujours aspiré à l’harmonie et il est bien difficile de revenir en arrière ». L’activité politique Au sujet de l’activité politique de l’étudiant, l’université peut tirer des leçons de son histoire, poursuit le recteur. | 47 | L’exemple remonte « à la commission King-Crane et au grand débat sur le statut politique du Liban, tiraillé entre devenir une wilaya du grand royaume hachémite qui s’étend du Hijaz jusqu’à Beyrouth en passant par Damas, proclamé durant le mois de mars 1920, ou obtenir une autonomie qui le prépare à l’indépendance ». « Une violente controverse opposa à l’époque Rachid Tabbara à Sélim Takla, deux étudiants de la faculté de droit, à ce sujet, rappelle-t-il La controverse jeta des troubles sur l’ensemble des étudiants et eut des répercussions sur la scène politique ». « L’administration universitaire dut intervenir dans le sens de l’apaisement (...) pour assurer le calme propice aux études », précise le recteur. Tout en se félicitant que « la faculté de droit soit devenue un foyer du nationalisme libanais » et qu’au fil des années, elle soit demeurée « un solide appui à un Liban libre et indépendant », le P. Daccache n’en pense pas moins que les conseils de mesure, ou de modération, valent aussi pour aujourd’hui. USJ Info nº 41 « C’est dans ce cadre que je voudrais me pencher sur le sens des élections des amicales d’étudiants dans une institution universitaire comme l’USJ, dit-il. (...) Ces élections ne sont-elles pas simplement devenues, malgré la bonne intention d’organiser la journée de la démocratie à l’USJ, une partie des rituels d’une démocratie perdue ne servant qu’à reproduire, sur un campus, le délitement politique du pays et la polarisation communautaire ou politique ? ». Le « métier d’étudiant » Dans la deuxième partie de son exposé, le P. Daccache aborde le thème du « métier d’étudiant », à partir de la charte et d’autres textes statutaires. « Comme administration et enseignants, insiste-t-il, notre rôle consiste à aider l’étudiant à être de l’Université Saint-Joseph et non seulement dans les salles et les couloirs de l’université, abandonné parfois à des fauves et à des voleurs d’esprit et de pensée qui peuvent le mener à des déviations irréparables ». À contre-courant La troisième partie du discours du P. Daccache est dominée par la question lancinante de la citoyenneté. USJ Info nº 41 À contre-courant d’un monde postmoderne suspendu entre « un passé de défaillances et un avenir sans promesses », l’USJ n’est pas « seulement soucieuse » des profils de formation et « d’apprentissage professionnel », affirme-t-il. « Pour donner à la vie étudiante toute sa place à l’université », le père recteur annonce la constitution d’une commission permanente de la vie étudiante et de l’insertion professionnelle et d’un Haut Conseil des étudiants. Ces forums permettront à tous les problèmes administratifs et académiques, sociaux et politiques ayant trait à la vie des étudiants à l’USJ, des plus sages aux plus fous, d’être soulevés. La mission politique de l’USJ Enfin, le P. Daccache s’interroge sur « le rôle que peut ou doit assumer une université libanaise chrétienne et jésuite dans le domaine de la formation de ses étudiants aux valeurs citoyennes et politiques ». La vision de l’USJ en la matière, affirme le recteur, c’est que « l’université a le devoir d’initier aux valeurs démocratiques et à leur pratique intègre, lucide et pacifique. En deuxième lieu, elle doit aider à la création d’un mouvement estudiantin | 48 | capable de contribuer activement à la modernisation et à la réforme de la vie politique libanaise. En troisième lieu, elle doit contribuer, par la bonne gestion de la diversité religieuse dans les campus, à la promotion et au renforcement d’un vivre-ensemble libanais, authentique et humanisant, et à une citoyenneté dont la fonction est d’unir les Libanais ». Le recteur formule le souhait qu’un observatoire interuniversitaire de ces pratiques soit institué. Du reste, s’interroget-il, « est-ce que les courants et partis politiques ne sont pas aussi partie prenante dans cette éducation à la citoyenneté ? ». Un nouvel acte de foi En conclusion, le P. Daccache souligne « l’importance capitale » d’un « nouvel acte de foi en la libanité comme facteur essentiel d’unité et de renouveau de notre attachement au vivre-ensemble ». Et d’ajouter : « Aujourd’hui, les développements catastrophiques autour de nous et menaçants chez nous, ainsi que les contenus du discours qui plongent les Libanais dans la contradiction sociale et politique et les dressent les uns contre les autres, les uns face aux autres, ont démontré et démontrent que l’identité libanaise n’est pas une simple intention éphémère, mais une véritable conviction d’une large majorité de chez nous, et qu’elle est devenue et devient politiquement aujourd’hui rien moins qu’une «arche de Noé», du point de vue existentiel et social ». « Il ne suffit plus de proclamer l’adhésion à un État indépendant et fort ou le désir d’un État juste et capable. Il faut oser désormais passer aux actes », ajoute le recteur, invitant les Libanais à ne plus « penser l’État libanais tel qu’il a été géré sous la tutelle syrienne » et à saisir « le momentum actuel d’une politique dont le point de départ et d’arrivée est le Liban et uniquement le Liban ». Au sujet de l’implication, le P. Daccache insiste sur le fait que « toute implication libanaise en Syrie ne peut être axée, suivant nos convictions académiques et intellectuelles ainsi qu’affectives, que sur la médiation et le dialogue ». « Si nous sommes vraiment des Libanais (...), nous n’avons pas besoin de la victoire d’un camp sur l’autre pour la monnayer et en faire un atout quantifiable dans notre jeu politique interne », ajoute-t-il, avant d’inviter les responsables à « alléger les souffrances des réfugiés parmi nous dans un cadre règlementaire qui protège tant les Libanais que les Syriens ». En conclusion, le recteur invite les Libanais à faire évoluer leurs institutions, affirmant : « L’USJ, fidèle à sa mission historique, voit qu’il est de son devoir d’éclairer le chemin que les Libanais doivent traverser et qui mènera les institutions de l’État de | 49 | la phase consensuelle, mais combien problématique, où elles se trouvent, à l’étape d’un État de droit moderne et de la citoyenneté fondée sur l’égalité, la justice et la liberté. Il faudra aussi s’assurer que les communautés libanaises, sans aucune exception, jouissent des garanties politiques et constitutionnelles quant à leurs droits et leur devenir. C’est une marche et une démarche complexes, qui appellent les Libanais à oser réfléchir ensemble, à faire acte d’intelligence commune ». USJ Info nº 41 Centre professionnel de médiation (CPM) La dimension politique de la Francophonie dans la prévention et le règlement des crises Quel est le rôle de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) dans la prévention et la gestion des crises ? C’est autour de ce thème que le Centre professionnel de médiation de l’USJ (CPM) a réuni, le 13 mars 2014 autour de M. Christophe Guilhou, Directeur de la Direction de la paix, de la démocratie et des droits de l’Homme à l’OIF, le Pr Salim Daccache, s.j., Recteur de l’USJ, le RP Michel Scheuer s.j., Vice-recteur, Mme Johanna Hawari-Bourgély, Directrice du CPM, SEM Mme Cécile Longé, Consule générale de France au Liban, M. Bahjat Rizk, attaché culturel à la délégation du Liban auprès de l’UNESCO, M. Camille Menassa, Membre du comité national du dialogue islamo-chrétien, M. Ghaleb Ghanem, Premier président honoraire de la Cour de Cassation ainsi que des représentants de l’Institut Français au Liban, des médiateurs, formateurs et amis du CPM. Lors de son intervention, M. Guilhou a exposé les éléments suivants : USJ Info nº 41 Une mission : une langue, des valeurs en partage... Fondée en 1970, avec pour objectif de promouvoir et diffuser la langue française, la mission de l’OIF a évolué vers une dimension politique. Plus qu’une langue en partage, les 77 états membres de l’OIF prônent des valeurs communes d’humanisme, de respect de la diversité culturelle et de démocratie et de paix. Sa spécificité : son réseau d’experts Afin de diffuser ses actions à travers les 5 continents, l’OIF a tissé un réseau de professionnels (avocats, magistrats, présidents de cour, de conseil constitutionnel etc.), sur lequel elle s’appuie pour entreprendre ses actions. Ses interventions dans la gestion de crises politiques… Quand un pays membre est en crise ou en situation de déséquilibre constitutionnel, l’OIF a la possibilité d’intervenir pour essayer de rétablir cet équilibre. Cependant, son intervention ne se fait qu’à la demande du pays et avec l’approbation des autres organisations régionales et internationales. | 50 | En amont, ses outils de prévention… Afin de prévenir d’éventuelles tensions ou crises, l’OIF peut mettre à la disposition des États membres, des experts chargés de préparer des élections et de vérifier les résultats. En aval, ses outils d’intervention… et de pression… 1. Désignation d’un envoyé spécial, chargé de se rapprocher des autorités locales en vue de résoudre une crise quelconque ; 2. Suspension d’un État membre de l’OIF ; 3. D ésignation de missions d’informations, chargées de se rapprocher des autorités de l’État afin de contribuer à l’apaisement de la crise. Les défis de l’OIF dans l’avenir…. Maintenir une certaine neutralité dans les interventions de l’OIF qui sont de plus en plus fréquentes surtout dans la gestion de crises post-conflit au sein des États. Répondre à des préoccupations telles que la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption. Jad Hatem à l’honneur L e prix de la critique Serra d’Or en études catalanes qui est décerné par l’abbaye de Montserrat a été attribué le 30 mai 2014 à Jad Hatem pour son livre Le temps dans la poésie catalane contemporaine (Paris, Éd. du Cygne, 2011) traduit aux éditions Obrador Edendum (Santa Coloma de Queralt, 2013). L’ouvrage comporte des études sur Gimferrer, Margarit, Torres, Riba et surtout Vinyoli dont la Catalogne célèbre actuellement le centenaire de la naissance. Dans le mot qu’il a prononcé lors de la réception du prix, le 30 avril 2014 à Barcelone, le professeur Hatem a mis en évidence le rôle de la culture dans le rapprochement des esprits de part et d’autre de la Méditerranée. S’en est suivie une rencontre autour de son livre animée par deux romanistes et un professeur de l’Université Pompeu Fabra. Notice biographique de M. Hatem Né en 1952, Jad Hatem a entrepris d’abord des études de philosophie, suivies par des études en lettres françaises, puis en théologie et enfin en sciences religieuses. Enseigne à la Faculté des lettres et des sciences humaines de l’USJ depuis 1977. Occupe à deux reprises le poste de Chef du Département de philosophie (1981-1996 et 2005-2014). A publié de nombreux ouvrages en philosophie, théorie littéraire, théologie et science des religions. A signé également plusieurs recueils de poésie qui ont reçu en 1999 la distinction du Jasmin d’argent. Nada Corbani Akl Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres C ’est en présence de la grande famille de l’Université SaintJoseph avec à sa tête le Recteur, Professeur Salim Daccache s.j, et des amis et parents, que Mme Nada Corbani Akl, Conservateur principal de la Bibliothèque des sciences sociales de l’USJ de 1977 à 2012, a reçu les insignes de « Chevalier dans l’Ordre des arts et des lettres » de M. Henri Lebreton, Conseiller de coopération et d’action culturelle et Directeur de l’Institut français du Liban, le vendredi 11 avril 2014. Présentant Mme Akl, M. Lebreton a salué son « parcours d’exception en tant que conservateur de bibliothèque universitaire. C’est la première fois, à travers vous, que la profession de conservateur est honorée par une telle distinction au Liban. C’est vous que nous décorons et avec vous le monde des livres, de la recherche et de la bibliothéconomie, la science des bibliothèques ». Mme Chadia Ghassan Tueni a axé son témoignage sur la « confiance qu’avait son époux dans les capacités de Nada Akl à qui il avait confié la valorisation de sa précieuse bibliothèque et qui reste à ce jour la conseillère de ce fonds en développement ». Le Pr Léna Gannage, Doyen de la Faculté de droit et des sciences politiques de l’USJ, a mis l’accent sur le professionnalisme du récipiendaire : « Ils ne sont pas légion, en effet, les conservateurs de bibliothèque libanais, les personnes qui sont spécialement formées aux métiers du livre, celles qui sont capables de manier les Pandectes du XIXe siècle et les bases de données numériques. Celles qui veillent avec autant de bonheur sur les vieux manuscrits et sur les derniers logiciels. C’est ce professionnalisme de Mme Akl qui lui a permis de préserver la collection extrêmement riche du fonds de la Rue Huvelin, d’accompagner les mutations du livre, la dématérialisation des revues et des ouvrages et de faire entrer de plain pied la bibliothèque dans l’ère du numérique, en opérant les choix stratégiques nécessaires. Et c’est un peu tout cela, cet alliage de compétence et d’innovation, qui a fait la réputation de la bibliothèque, qui en a fait le référent et le correspondant de bien des bibliothèques libanaises et étrangères, mais aussi le dépositaire de | 51 | nombreux fonds documentaires et de collections privées. Le fonds de Laure et Joseph Moghaizel, la bibliothèque de Michel Assaf, la bibliothèque de Me Phares Zoghbi, qui a été entièrement organisée et aménagée par Mme Akl et par ses équipes, constituent quelques exemples de cet engagement permanent au service du livre et de la culture ». La cérémonie s’est terminée par les remerciements de Nada Akl adressés à Mme Aurelie Filipetti, ministre de la Culture et de la communication françaises, à M. le Conseiller de coopération et d’action culturelle, et à tous les présents en leur assurant que cet hommage vient consolider et conforter ses racines documentaires pour la poursuite de ses projets touchant aux bibliothèques et à la recherche. USJ Info nº 41 Chaire et Master en Management de la sécurité routière : Deux ans après… Sous le patronage de l’ancien Premier Ministre, M. Najib Mikati, et en la présence de M. Carlos Ghosn, président de Renault, l’Université Saint-Joseph a lancé, le 16 mars 2011, en collaboration avec la Fondation Renault, la Chaire et le Master en Management de la sécurité routière dont l’objectif est d’aider les pays arabes à progresser vers la réalisation des objectifs de la « Décennie d’action pour la sécurité routière 2011-2020 ». Bien qu’il existe une volonté pour combattre le fléau de la mortalité routière dans le monde arabe, ce Master constitue une initiative unique et inégalée dans le monde entier. L’Université Saint-Joseph et la Fondation Renault y ont investi tous les moyens nécessaires afin d’en faire un outil de formation de haut niveau des cadres nationaux et régionaux capables d’impulser et de piloter des politiques convenables de sécurité routière. L e lancement de la Chaire et du Master comportait plusieurs défis. Après deux ans, il s’avère que la Chaire a résolument réussi à relever ces défis avec l’aide et la participation d’experts en sécurité routière de la Fondation Renault et de plusieurs organismes internationaux tels que l’Organisation mondiale de la santé, la Banque Mondiale, la NHTSA des États-Unis et des experts de France, de GrandeBretagne et d’autres pays d’Europe et de la Région arabe. Le premier défi était de trouver les spécialistes qui assureront un enseignement diversifié et multidisciplinaire relié à la sécurité routière, qui inclut la biomécanique, l’ingénierie, l’urbanisme, l’épidémiologie, les statistiques, la psychologie, USJ Info nº 41 l’éducation, le droit, l’économie, la prise en charge post-accident, ainsi que la gestion des systèmes d’information et le développement des politiques et plans nationaux en matière de sécurité routière. Le second défi relevé était d’attirer les étudiants de la région du MoyenOrient et d’Afrique du Nord à intégrer le programme du Master. Ce défi fut surmonté particulièrement grâce aux bourses offertes par la Fondation Renault aux étudiants inscrits au programme provenant des pays à moyen ou faible revenu dans la région arabe, et grâce à la direction des Forces de sécurité intérieure du Liban et à l’Association des compagnies d’assurances du Liban qui ont cru en l’utilité du perfectionnement professionnel de leurs membres ou | 52 | cadres par l’obtention d’un diplôme universitaire du niveau Master spécialisé dans le domaine. Ainsi a rejoint le programme une première cohorte d’étudiants formée de quatre étudiants du Maroc, une étudiante d’Algérie, deux étudiants d’Egypte, deux de Palestine et un étudiant libanais auxquels des bourses ont été octroyées par la Fondation Renault, ainsi que quatre officiers des Forces de sécurité intérieure du Liban et un professionnel d’une compagnie d’assurance. Au terme de 18 mois d’acquisition des connaissances et des compétences dont deux stages à l’étranger, les étudiants boursiers ont célébré le 16 mars 2014 la remise de diplômes, lors d’une cérémonie patronnée par S.E. Monsieur le Président de la République Libanaise, Général Michel Sleiman, représenté par S.E. M. Roni Arayji, ministre de la Culture, en présence du Député Mohammad Kabbani représentant le Président du Parlement, et de Mme Alice Chaptini, ministre des Déplacés, représentant le Premier ministre. A l’occasion de la remise des diplômes, une conférence internationale intitulée les « Tendances actuelles en sécurité routière », s’est tenue du 16 au 18 mars 2014, avec la participation de plus de quinze experts internationaux et arabes en sécurité routière, dont le Président et le Directeur Général du Global Road Safety Partnership, des représentants de la Banque Mondiale, de l’Organisation mondiale de la santé, des Nations-Unies, et d’experts de France, d’Australie, des Etats-Unis d’Amérique, du Maroc, d’Algérie, de Jordanie, d’Egypte et d’autres pays et organisations. Cette conférence fut organisée malgré la situation sécuritaire instable que vit notre pays dans une « volonté nationale de dépassement et de construction malgré les menaces de tous genres » comme le déclarait le R.P. Daccache lors de son allocution d’ouverture de la conférence. Cette conférence visait à raffermir la sécurité routière comme une cause nationale et régionale, à identifier des moyens innovants pour affronter ce mal du siècle passé mais de ce siècle aussi et à élaborer et concevoir des plans d’action destinés à sauver le plus de vies possible menacées par la mobilité routière. Spiritualité ignacienne et enseignement universitaire Une conférence qui ne laisse pas indemne D ans le cadre de la fête patronale de l’USJ, le Père John Dardis, Président de la Conférence jésuite des Provinciaux européens, a donné une conférence le 18 mars, autour de « L’impact de la spiritualité ignacienne sur l’enseignement universitaire », adressée aux responsables et enseignants de l’USJ. C’est en eau profonde qu’il a emmené son public, en présentant quelquesuns des principes constitutifs de cette spiritualité : avoir une attitude positive envers le monde, détecter la trace de Dieu dans le monde, aller au-delà des frontières, s’ancrer dans la réalité, veiller à la formation intégrale de l’étudiant, tenir compte de l’unicité de tout individu, valoriser les relations interpersonnelles, l’universalité, aller à la recherche du « Magis », ce quelque chose de plus, œuvrer pour la libération de la pensée et de l’esprit, former des hommes et des femmes pour les autres, entretenir le dialogue entre foi et culture. Se basant sur un modèle développé dans les universités espagnoles, le P. Dardis a avancé la synthèse suivante, à la lumière des principes constitutifs de la spiritualité ignacienne, principes qui se classent sous 4 éléments : fides, humanitas, utilitas, iustitia (« El paradigma universitario Ledesma– Kolvenbach » by Melecio AgúndezAgúndez. Revista de Fomento Social 63 (2008), 603–63) : - Utilitas : préparer les personnes pour être compétentes dans leurs professions. C’est la première dimension et la première justification d’une université jésuite. - Justitia : c’est la dimension socioéthique. L’éducation jésuite devrait former des étudiants pour qu’ils puissent assumer leurs responsabilités politiques et sociales, indispensables pour le bien commun de leur pays. - Humanitas : L’éducation universitaire devrait contribuer à une croissance intégrale, corps et esprit, intellectuelle et affective – de la personne humaine. Ceci est en lien direct avec la spiritualité ignacienne et non pas avec une philosophie particulière sur l’être humain. Dès ses origines au XVIe siècle, l’éducation jésuite s’est concentrée sur le développement et la transmission de ce qui signifie : | 53 | être un être humain authentiquement chrétien. - Fides : C’est un pilier de la religion qui nous amène avec plus d’aisance et certitude vers notre ultime but. Notre éducation veut aider à former des chrétiens croyants. Elle met tout dans le contexte d’une compréhension chrétienne de la personne comme une créature de Dieu dont le but ultime est de transcender le simplement humain ». En guise de conclusion, le P. Dardis établit le lien entre cette spiritualité et la vie « en université, la vie académique » : il s’agit en fait, pour les professeurs et les chercheurs d’ « une ouverture, une sensibilité envers des possibilités cachées. Et pour les étudiants de nos universités, nous voudrions les voir terminer leurs études avec des yeux pleins d’émerveillement, avec un regard positif sur le monde, avec la conviction que la grâce abonde, que les possibilités sont sans fin et que la connaissance les amènera de plus en plus profondément vers le mystère ». Ces principes explicités par le Père Dardis ne laissent pas indemnes, mais induisent de revisiter sa vie, et ses pratiques à leur lumière en vue de les améliorer. Le texte de la conférence est disponible sur le site de la Mission de pédagogie universitaire www.mpu.usj.edu.lb USJ Info nº 41 Reconstruire le dialogue mémoriel : le cas turco-arménien Le lourd contentieux turco-arménien a fait l’objet d’un colloque international organisé par la Fondation Boghossian et l’USJ. Il s’est tenu le 17 mai 2014 au Campus des sciences sociales. Une dizaine d’intervenants venus d’Europe, du Liban et de Turquie ont soulevé des questions sur la possibilité d’un dialogue entre l’Arménie et la Turquie, d’une mémoire à partager et d’une démarche reconstructive afin de tourner la page noire d’un crime toujours vivant. I ntitulé : « Reconstruire le dialogue mémoriel : le cas turco-arménien », ce colloque, a a eu lieu en présence des Pr Michel Scheuer s.j., vice-recteur de l’USJ, Christine Babikian Assaf, doyen de la Faculté des lettres et des sciences humaines et coorganisatrice, de M. Jean Boghossian, président de la Fondation Boghossian, du patriarche Nersès Bedros XIX des arméniens catholiques, ainsi que d’intellectuels, des personnalités politiques et d’un public fort intéressé par ce sujet. Une mémoire commune est-elle possible entre l’Arménie et la Turquie ? Pour les Arméniens, toute démarche de réconciliation commence par la reconnaissance du génocide arménien par la Turquie. Ce qui n’est pas le cas actuellement devant une politique du déni confirmée par une amnésie sociale et même politique. « La communauté USJ Info nº 41 turque vit un traumatisme de la perte de l’Empire ottoman », a souligné Ahmet Insel, maître de conférences à Paris I. Les Turcs vivent une nostalgie du système politico-religieux et social des millets où le millet musulman était supérieur aux autres. Cette nostalgie ne conçoit pas jusqu’à nos jours une égalité entre un chrétien et un musulman, entre un juif et un orthodoxe, etc. Raison pour laquelle la société a du mal à vivre la notion même de différence, et son aspiration à l’homogénéité est très forte. Cette obsession est à la base d’une violence susceptible d’exploser à tout moment. Dans ce sens, le conférencier Ahmet Insel a expliqué que cette violence est liée à une peur et à une sorte de refoulement de l’histoire basée sur plusieurs dénis : épuration ethnique qu’ont subi les Arméniens en Anatolie, saisie de leurs biens, massacres des grecs-orthodoxes, etc. | 54 | Facteurs de changement Michel Marian, de la revue Esprit, a présenté les évolutions du problème arménien. Ces pas en avant commencent à se mettre en place au début du XXIe siècle, lorsque la Turquie cherche à s’ouvrir à l’Union européenne. On assiste à la fin du « tabou arménien » en Turquie de par son obligation de se conformer aux normes relatives aux droits de l’homme de l’Union européenne. Une reconnaissance internationale du génocide est obtenue par son entrée dans les manuels d’histoire. En 2014, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a présenté ses condoléances aux petits-enfants des Arméniens, la veille du 24 avril, considéré comme étant la date anniversaire du début du drame arménien. Mais, « cette déclaration fait aussi référence à une peine partagée et décrit la fin de l’Empire ottoman comme une période difficile pour les millions de citoyens ottomans, turcs, kurdes, arabes, arméniens et autres, quelle que soit leur religion ou leur origine ethnique », a souligné Christine Babikian Assaf. Une évolution a lieu du côté de l’Etat arménien, soumis au blocus turc, qui s’est manifestée par un projet de signature d’accords pour l’ouverture des frontières avec la Turquie, projet qui avait soulevé l’opposition de la diaspora et n’avait finalement pas été ratifié par la Turquie. Mme Babikian Assaf a dressé la chronologie de la demande de reconnaissance du Génocide des Arméniens, qui a commencé en 1945 lorsque la diaspora a soulevé ses revendications pour la première fois dans une lettre adressée à l’ONU pour faire pression sur la Turquie par le biais des instances internationales. Les Arméniens ont élargi leur champ d’action à partir de la commémoration du cinquantenaire du génocide, en 1965, avec la fondation du Comité de défense de la cause arménienne. Et depuis la naissance de l’État arménien en 1991, les présidents arméniens successifs ont continué dans le même sens et ont placé cette cause en tête de l’agenda de leur politique étrangère. Une réconciliation est-elle possible ? Henry Laurens, historien et expert du Proche et du Moyen-Orient, a fait état de l’importance de la reconstruction d’une relation historique en montrant les limites du travail d’un historien. M. Insel a mis l’accent sur l’importance d’une redéfinition de l’identité Les principaux intervenants Sibel Asna : présidente et fondatrice de A&B Communications, 1ère agence de relations publiques en Turquie. Membre de la Fondation Hrant Dink, dont l’un des objectifs est de développer les relations culturelles entre les peuples de Turquie, d’Arménie et d’Europe, en soutenant le processus de démocratisation de la Turquie. Marie Aude Baronian : Docteur en philosophie et études cinématographiques, elle a publié en 2013 « Mémoire et image », regards sur la catastrophe arménienne (Ed. L’Âge d’homme). François Dermange : après des études de théologie à Paris et à Genève, il défend une thèse de doctorat sur l’éthique commerciale et devient professeur d’éthique à la Faculté de théologie de l’Université de Genève. Ahmet Insel : Diplômé de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne, il devient de 1990 à 1994, doyen du département des affaires économiques de l’Université Paris I et de 1994 à 1999 son vice-président. Economiste et politologue, il est l’un des fondateurs de la maison d’édition turque Iletisim. En décembre 2008, il est l’un des quatre intellectuels turques qui lancent un appel d’excuses aux torts faits aux arméniens. Il publie un livre d’entretien avec Michel Marian sous le titre « Dialogue sur le tabou arménien » Raymond Kévorkian : historien d’origine arménienne, professeur à l’Institut français de géopolitique de l’Université Paris VIII Saint-Denis, directeur et rédacteur de la revue d’Histoire arménienne contemporaine et de la revue Arménienne des questions contemporaines. Auteur d’une dizaine d’ouvrages consacrés à l’histoire moderne et contemporaine de l’Arménie et des Arméniens comme « Mémoire des Arméniens », « Le génocide des Arméniens », etc. Henry Laurens : Agrégé d’histoire, Docteur d’Etat (France), professeur à l’Université de Paris-Sorbonne et au Collège de France, il figure parmi les meilleurs spécialistes du Proche et du Moyen-Orient. Il est auteur de plusieurs publications sur l’histoire et l’actualité de cette partie du monde. Michel Marian : Agrégé en philosophie, il enseigne les sciences politiques à Paris. Il est maître de conférences à l’IEP, chroniqueur politique. On lui doit de nombreux articles sur les questions arméniennes notamment dans la revue Esprit (dont il est membre du comité de rédaction) et le magazine Nouvelles d’Arménie. Evelyne de Mevius : après un diplôme de philosophie en 2011 et un master en études européennes, elle a reçu le prix Lucie Olbrechts-Tyteca de la Faculté de philosophie et lettres de l’Université libre de Bruxelles. Elle travaille à l’UNITAR, institution des Nations-Unies pour la formation et la recherche à Genève. Guillaume Perrier : journaliste français, correspondant à Istambul depuis 2004 pour le journal Le Monde, auteur du blog Au fil du Bosphore. Diplômé en sciences politiques, il suit avec attention les questions de politique et de démocratie, la question kurde et la question arménienne. Il est co-auteur (avec Laure Marchand) du livre préfacé par Taner Akcam, « La Turquie et le fantôme arménien ». citoyenne turque. Ce problème est celui de toutes les communautés qui constituent la Turquie actuelle, dont la communauté kurde qui réclame d’être reconnue dans son identité. Cette nouvelle définition doit permettre une reconnaissance de l’ensemble des identités qui composent la société de la Turquie d’aujourd’hui : l’Arménien, le Grec, le Kurde, le juif, le musulman et l’Arabe ... D’autre part, il est temps de désigner les responsables du massacre. « Il faut apprendre aux ressortissants de la Turquie que la responsabilité du génocide n’est pas celle de la société », a souligné M. Ahmet Insel. La responsabilité est celle des responsables de l’État qui étaient | 55 | USJ Info nº 41 impliqués directement. La société est coupable d’avoir assisté, mais elle n’a pas accompli le crime. Et comme aujourd’hui les responsables de ces crimes ne sont plus vivants et qu’on ne peut plus les juger au tribunal, il faut au moins ne pas les considérer comme héros, et débaptiser les écoles et les rues qui portent leurs noms. Les médias internationaux ont contribué à mettre en relief la cause arménienne, mais le temps est venu que le travail se fasse dans la société de la Turquie d’aujourd’hui. Guillaume Perrier veut, à travers son livre La Turquie et le fantôme arménien, traduit et publié récemment en Turquie, que les Turcs apprennent leur histoire. Il a confirmé que tout le monde est responsable de la politique d’oubli et qu’actuellement, de plus en plus de citoyens turcs réclament la vérité. Peut-on donc un jour pardonner ? Pour Ahmet Insel, la question n’est pas celle du pardon, bien qu’il soit nécessaire pour vivre ensemble, mais de la reconnaissance des faits ; le pardon est individuel, certains le font, d’autres non, c’est à la conscience de chacune et de chacun de le faire, mais la reconnaissance est collective. François Dermange, professeur ordinaire d’éthique à la Faculté de théologie à l’Université de Genève, a précisé qu’une réconciliation ne se fait pas par une voie juridique et mémorielle, mais par le pardon qui doit avoir une source religieuse. « Seul le pardon peut répondre à l’impossible », a-t-il estimé en insistant sur le fait qu’il s’agit là d’un avis personnel. Christine Babikian Assaf. La Fondation Boghossian Jean Boghossian. Les intervenants entourant Christine Babikian Assaf et Jarjoura Hardane. USJ Info nº 41 | 56 | La Fondation Boghossian poursuit plusieurs objectifs complémentaires, à la fois culturels, artistiques, pédagogiques et scientifiques, mettant en évidence les liens qui peuvent renforcer le dialogue entre les cultures d’Orient et d’Occident. C’est dans cet esprit qu’elle avait organisé le 21 septembre 2013, une journée de rencontres internationales ayant pour thème la complexité de la reconnaissance du génocide des Arméniens de 1915. Ces rencontres visaient à développer un échange de réflexions entre chercheurs, penseurs et créateurs sur cette douloureuse question. Suite à ces rencontres et au grand intérêt qu’elles avaient suscité, la Fondation Boghossian a pris l’initiative d’organiser de nouvelles rencontres sur le même thème à l’USJ. Lancement des travaux de réaménagement du jardin Saint-Nicolas à Achrafieh L ’Université Saint-Joseph, la municipalité de Beyrouth et l’Ambassade de France ont lancé les travaux de réaménagement du jardin Saint-Nicolas à Achrafieh, en présence du Premier ministre Tammam Salam représenté par Hisham Jaroudy, l’ancien Premier ministre Saad Hariri, représenté par le député Atef Majdalani, Serge Torsarkissian représentant les députés d’Achrafieh, le Métropolite de Beyrouth Mgr Elias Audi, le recteur de l’Université Saint-Joseph Pr Salim Daccache s.j, le maire de Beyrouth Dr Bilal Hamad, le président de la commission municipale de l’environnement et des parcs Philippe Boustros, le gouverneur de Beyrouth Ziad Shbib, l’ambassadeur français Patrice Paoli, l’ancienne ministre Mona Ofeish et des personnalités académiques, politiques, économiques et militaires. La célébration a débuté par un discours du Dr Bilal Hamad, dans lequel il affirme que les parcs et les espaces verts sont les priorités stratégiques du travail municipal pour la ville de Beyrouth, et que le conseil municipal ne ménagerait aucun effort pour rétablir la joie de vivre dans la capitale. Dans son mot, M. Nadim Bou Rizk a parlé de la création d’un espace public moderne qui relie la cathédrale Saint-Nicolas au jardin, et qui s’insère parfaitement dans l’espace résidentiel environnant. Pour sa part, le gouverneur Ziad Shabib a appelé à une vision plus écologique de l’espace public beyrouthin. Le Pr Salim Daccache, recteur de l’USJ a affirmé que « L’Université par cette prise en charge de cette restauration et réaménagement, répond à un appel au devoir, celui d’être prête et présente | 57 | pour s’acquitter de sa troisième mission, celle d’être au service de la collectivité. Nous nous engageons dans la mesure du possible à rendre chacun des mètres des 22.000 m2 qui sont la superficie de l’espace un témoignage de beauté ». Serge Torsarkissian, au nom des députés d’Achrafieh, a remercié la France et l’USJ et la mairie de Beyrouth pour cette belle réalisation. La politique volontariste de la municipalité de Beyrouth a été saluée par l’ambassadeur Patrice Paoli, une politique soutenue par la région Ile-de-France, l’agence française de développement et le ministère des Affaires étrangères. « Trois études de planification urbaine ont été réalisées par la région, relatives à la circulation douce, aux espaces verts et à l’éclairage, affirme M. Paoli, deux études d’aménagement des espaces publics ont également reçu le soutien de la France : le projet pilote de liaison douce entre le Bois des pins et le centre-ville, par la rue de Damas, ainsi que le projet de Parc central sur les terrains qui jouxtent l’hippodrome de Beyrouth. Le budget globale de ce programme a été de 1.5M d’euros ». Mgr Audi a pour sa part salué cette initiative, placée sous le signe de la joie, la beauté et l’unité. Il est à noter que le jardin couvre une superficie de 22 mille mètres carrés, qui vont être réaménagés par la société «Bitapat», selon la vision de Frédéric Francis, qui a offert l’étude de réaménagement à la municipalité gratuitement. USJ Info nº 41 CERPOC - Faculté des sciences religieuses (FSR) Vatican II et Églises orientales E n partenariat avec le Séminaire patriarcal maronite de Ghazir, le Centre de recherches et de publications de l’Orient chrétien (CERPOC), de la Faculté des Sciences religieuses (FSR), organisa, du 7 au 10 mai 2014, un Colloque international pour célébrer le 50e anniversaire du Concile de Vatican II (1962-1965). La préparation de ce colloque occupa un an et demi de réunions, de contacts et surtout de réflexion, afin de mettre en valeur l’apport des Églises orientales catholiques aux travaux du Concile et le rôle qu’ils ont joué pour faire la différence. Tout au long de la préparation, le Comité organisateur conjoint avait pour souci non seulement le point de vue historique, mais aussi les réalisations de cet événement ecclésial sur le plan de la pastorale et, surtout l’ouverture vers l’avenir, dans ce Moyen-Orient criblé de problèmes et de questions. Le colloque démarra en force le 7 mai à 18h00, dans l’Auditorium « François Bassil » du CIS, par une séance inaugurale, marquée par la présence de Son Éminence le Patriarche Béchara Boutros Al-RaÏ, président de l’Assemblée des Patriarches et des Évêques catholiques du Liban (APECL), et patron de l’événement. Les mots d’accueil d’usage de la part du directeur du CERPOC, le P. Salah Aboujaoudé, sj, et du révérend P. Recteur, le Pr Salim Daccache, sj, Mot d’accueil du P. Salah Aboujaoudé, directeur du CERPOC USJ Info nº 41 Le P. Recteur accueille S. Em. le Patriarche Raï à l’entrée du Campus. de même que le mot de sa Béatitude soulignèrent l’importance d’un tel colloque pour l’Église d’Orient et pour l’Église universelle. La parole fut alors donnée par le P. Sicking, sj, doyen de la FSR et directeur de la séance, aux intervenants principaux de cette session inaugurale qui introduisirent aux trois axes majeurs du colloque, à savoir les axes théologique, pastoral et la relation avec l’autre. Dom Michel Van Parys, osb a exposé en détails l’avant, le pendant et l’après Vatican II au niveau de la réalité des Églises Orientales catholiques. Il a relaté en premier les évènements qui ont mené au rapprochement de l’Église Latine des Églises Orientales, puis l’apport de ces dernières à l’Église universelle Pr Salim Daccache, recteur. | 58 | et à l’Église romaine. Il a terminé avec les défis d’aujourd’hui des Églises Orientales. En revanche, le professeur Andrea Riccardi a présenté davantage l’ouverture de l’Église latine aux autres religions grâce à ce Concile : l’Islam et le Judaïsme. Il a insisté sur le contenu des textes conciliaires en ce qui concerne le dialogue et ce qu’ils ont entraîné comme changement au cœur de l’Église et au niveau de la mentalité ecclésiale. Le jeudi 8 mai, le Colloque a continué ses travaux par deux séances touchant le dialogue œcuménique et l’ecclésiologie. Mgr Dimitrios Salachas, exarque apostolique d’Athènes, fit sur le plan canonique une présentation de la structure synodale S. Em. mar Bechara Boutros Raï. P. Sicking, doyen de la Faculté des sciences religieuses, présente les conférenciers. des Églises orientales, qui est la base et le moteur de leur fonctionnement, de leur pouvoir et de leur droit de se gouverner selon leur propre discipline, avec à leurs têtes la figure et l’autorité du patriarche, Père et chef, garant de cette synodalité. Le P. Salim Daccache, quant à lui, en parlant du Synode maronite (20032006), a développé la réception de l’Église maronite des textes conciliaires, tant sur le plan des documents que sur le plan pastoral. Dans la même ligne ecclésiologique, le P. Gabriel Hachem, professeur d’ecclésiologie à l’USJ et à l’USEK, souligna l’importance des documents conciliaires qui ont reconnu l’entière apostolicité des Églises orientales, tout en s’étendant sur la relation avec la papauté et le problème de la collégialité dans le gouvernement de l’Église, problème encore non résolu sur le plan œcuménique. Cette intervention donna l’élan aux interventions suivantes, qui traitèrent des relations œcuméniques, à partir de la collégialité-communion (P. Hadi Daou), des relations œcuméniques et leur impact pastoral et ecclésial (Mgr Paul Rouhana), et des obstaclesblessures (Dr. Souraya Bechealany), comme l’uniatisme et le prosélytisme. Finalement, le Pasteur Habib Badr, responsable de l’Église évangélique nationale, clôtura en brossant un émouvant mais extrêmement éclairant tableau des fruits de Vatican II sur les relations entre les Catholiques et les Évangéliques. Un vent nouveau d’ouverture a certes, de part et d’autre, soufflé en Orient. L’après-midi du 9 mai se déroula au Séminaire patriarcal maronite de Ghazir sous l’emblème de la diversité et de la « Relation avec l’autre ». Le P. Georges Massouh de Balamand, introduisit à ce thème par une analyse détaillée du document conciliaire « Nostra Aetate », en mettant l’accent sur le changement de mentalité qui se produisit en faisant sortir le dialogue interreligieux de l’étroitesse du dialogue judéo-catholique où on voulait le confiner, et ceci grâce aux Églises orientales. Ce faisant, les prélats orientaux se sont fait l’écho de la réalité moyen-orientale. Dans la même perspective, dans la session suivante, quatre vétérans du dialogue islamo-chrétien (Me Hares Chehab, Dr Wajih Kanso, Dr Mohammad Al-Sammak et Dr. Abbas Halabi) se sont succédés pour illustrer comment ce dialogue a été démarré et a été nourri par le Concile en insistant sur ses différentes réalisations dans leurs respectives communautés musulmanes. Ils ont en outre insisté sur le rôle que joue le Liban en vue de la création d’une société civile et pluraliste ouverte à l’autre. L’après-midi se termina par l’axe pastoral, avec la présentation des figures orientales du Concile. Le P. Nagi Edelby, coordinateur au CERPOC, présenta l’activité de l’équipe grecque melkite, avec à sa tête le Patriarche Maximos IV, selon le journal de l’un de ses membres : Mgr Néophytos Edelby. Cette équipe compacte et active fut à l’origine de beaucoup de changements et de beaucoup de décisions. Elle répondit dans les actes à sa vocation de « pont » entre l’Orient et l’Occident. Plusieurs des interventions de ses membres firent la différence dans la marche du Concile. P. Edelby montra par un exemple de la « Dei Verbum » sur l’interprétation de l’Écriture, dans quelle mesure l’Orient contribua à sortir l’assemblée de l’impasse. Vint le tour du Dr Antoine Fleyfel, de l’Université catholique de Lille, qui examina la « Nostra Aetate » à la La première session ecclésiologique. Toujours l’ecclésiologie... | 59 | USJ Info nº 41 Mot d’accueil à Ghazir de Mgr Issam AbiKhalil, recteur. Table ronde islamo-Chrétienne - De g à droite MM. Wajih Kanso - Abbas Halabi - Hares Chehab et Mohammad As-Sammak. lumière des travaux postconciliaires des Pères Michel Hayek et Youakim Moubarac, qui reprochèrent au texte du concile de ne pas aller assez loin concernant la relation avec l’islam, et le placèrent dans le cadre de la foi abrahamique. Le P. Abdo Bou Daher, vice-recteur du Séminaire de Ghazir et chercheur au CERPOC, termina la séance par un exposé sur les participations des prélats maronites dans l’élaboration de plusieurs textes conciliaires. La journée clôturant le colloque, le samedi 10 mai au matin, fut consacrée exclusivement à l’axe pastoral. C’est le P. Lambert Vos qui a commencé, exposant le rôle important joué dans les coulisses par les Moines de Chevetogne, cette abbaye bénédictine, vouée dès sa fondation au travail œcuménique et à l’ouverture à l’Orient chrétien, rôle qu’elle continue à remplir par un bi-ritualisme, par les publications et surtout par la prestigieuse revue « Irénikon » que les Moines publient d’une manière régulière. La suite de la séance porta sur les différentes retombées du Concile sur la vie ecclésiale et pastorale, comme déclencheur de la Nouvelle Évangélisation (Mgr Paul Matar), par la réforme liturgique, surtout dans l’Église maronite (Mgr Youssef Soueif), le « Catéchisme de l’Église Catholique » (Mgr Guy-Paul Noujeim) et le rôle crucial des orientaux dans son élaboration, spécialement Mgr Néophytos Edelby et P. Jean Corbon, sans oublier les tentatives réelles d’application du Concile au niveau de la catéchèse au Liban. À la toute dernière session de ce jour, l’apostolat des Laïcs et la formation des prêtres étaient à l’honneur. Le P. Thom Sicking, sj, présenta le rôle des Laïcs dans l’Église, d’après une analyse minutieuse de la « Lumen Gentium », accompagnée d’une lecture suggestive de la réalité actuelle, n’oubliant pas les différents obstacles qui entravent un plus grand engagement de leur part dans l’Église. Ce discours fut complété par Mlle Claire Saïd, secrétaire générale de l’apostolat des Laïcs au Liban, qui en brossa un aperçu historique, en évoquant les différentes réalisations et les différentes difficultés sur le terrain libanais. Conférence du P. Georges Massouh. USJ Info nº 41 Mgr Youssef Béchara, riche d’une longue expérience en la matière, passa en revue les lignes directrices de la formation des prêtres avant et après le Concile, en analysant le rôle décisif de ce dernier. La journée, et le colloque, furent clôturés par une évaluation qui ne manqua pas d’intérêt, suivie d’un repas de clôture au Séminaire, en la présence de S. B. Grégorios III Lahham, Patriarche grec melkite d’Antioche. Il s’adressa aux présents d’une manière assez émouvante, évoquant ses souvenirs de Vatican II, qu’il suivit de loin quand il était encore jeune prêtre. Le CERPOC et le Séminaire patriarcal maronite vécurent un véritable temps fort durant ces quatre jours, et virent leurs efforts communs couronnés par une réussite du colloque et par une proposition de projets en commun en perspective ! Cette collaboration entre les deux institutions fera sans doute date dans l’histoire académique et ecclésiale ! À Dieu la Gloire pour toujours ! Dîner de clôture à Ghazir - S. B. Grégoire III s’adresse aux invités. | 60 | Signature d’une convention d’affiliation entre l’Université Saint-Joseph et l’Hôpital Trad Pr Roland Tomb, Pr Salim Daccache, Dr Sami Trad, Dr Fouad Trad. Dîner à l’invitation du Dr Sami Trad à la villa Sursock à l’occasion de la signature de la convention avec l’USJ. D ésireux de contribuer à promouvoir la collaboration scientifique et pédagogique sur la base des relations d’amitié qui unissent les deux institutions, l’Université Saint-Joseph, représentée par son recteur, le Pr Salim Daccache s.j, et l’Hôpital Trad, représenté par Dr Sami Trad, ont conclu une convention de coopération scientifique et pédagogique. La convention a été signée par le Pr Daccache et le Dr Trad à la Villa Sursock, en présence du Pr Roland Tomb, doyen de la Faculté de médecine de l’USJ. Dans un mot de circonstance, le Dr Sami Trad a affirmé que l’affiliation avec l’USJ « représente pour l’Hôpital Trad une nouvelle étape dans notre marche vers une institution toujours plus performante, et surtout vers sa consolidation dans le temps. Je vois dans cette affiliation le moyen de consolider dans une optique lointaine l’avenir de l’hôpital, tout en élargissant dans l’immédiat notre champ d’activité et notre horizon médical ». Pour sa part, le Pr Daccache a remarqué que « les institutions sans les hommes n’ont ni âme ni volonté. Aujourd’hui c’est grâce à la conjonction des volontés, clairvoyantes et décidées, sages et engagées que cet accord a vu le jour ». « En plus de cela, ajoute le recteur, il y a cette fibre bien forte et sensible qui nous unit ; celle de la francophonie, dans un environnement où l’on doit tenir compte de l’anglais, mais pas pour autant fusionner dans l’anglophonie. Donc pour la Faculté c’est une opportunité d’étendre son réseau, et d’être plus présente au cœur même de Beyrouth et entraîner ainsi avec elle l’Hôtel-Dieu de France ». La convention entre l’USJ et l’hôpital Trad est signée. Pr Salim Daccache offre à Dr Sami Trad la médaille du centenaire de la Faculté de médecine de l’USJ. | 61 | USJ Info nº 41 Les « Mbyas Guaranis. Le temps de la reconnaissance », en version espagnole Pr Sélim Abou s.j. et Mme Marisa Micolis en Argentine présentent la nouvelle version L ors de la sortie de la version espagnole en Argentine, Pr Sélim Abou s.j. et Mme Marisa Micolis ont présenté leur ouvrage Les Mbyas Guaranis. Le temps de la reconnaissance à l’Institut Montoya, Posadas le 12 septembre 2013, au Conseil argentin pour les relations internationales (CARI), Buenos Aires le 24 septembre 2013, et à l’Université du Salvador, Buenos Aires le 27 septembre 2013. Le 12 septembre (ainsi que le 24), Pr Sélim Abou s.j a prononcé un mot et a indiqué : « Le statut formel de citoyen attribué par l’Etat n’est pas suffisant. Les autochtones veulent être reconnus par la société en tant que tels, c’est pourquoi le but visé par le titre de cet ouvrage parle fondamentalement de l’estime sociale qui a pour but de faire ressortir les qualités et les capacités de la personne concrète. Toute personne prétend accéder à cette estime de la société et son effort est appuyé par le groupe auquel elle appartient qui lui assure la confiance en soi. Notre travail met en évidence cet aspect des communautés Mbyas Guaranis qui USJ Info nº 41 cherchent à faire reconnaître leurs capacités, leurs qualités suivant les valeurs propres de leur mode de vie spécifique ». Et d’ajouter : « Notre livre naît comme un hommage aux familles fondatrices des communautés Guaranis de Fracràn et de Peruti, qui à partir de 1978/79 ont entrepris par leur propre volonté, le chemin de l’éducation bilingue considérée par les grandspères fondateurs comme une large porte d’accès à la société globale de la province de Misiones, pour leurs enfants et leurs petits-enfants ». Puis il a posé la question suivante : « Vous vous demandez pourquoi, en tant que citoyen libanais, et avec mes 85 ans, je suis parmi vous et présente un livre qui est né en mars 2013 et maintenant en espagnol (...) J’appartiens depuis mes 18 ans à la famille fondée en 1540 par saint Ignace de Loyola, la Compagnie de Jésus. En 1961, après une année d’études à Còrdoba, je suis arrivé à Misiones invité par une famille amie qui m’a accompagné pour connaitre les ruines de San Ignacio. Face au | 62 | témoignage silencieux des pierres en ruine, j’ai senti pour toujours le lien avec ces Guaranis et avec mes frères jésuites qui, entre 1600 et 1768, ont été capables de construire 30 villages où l’on a vécu peut-être, le premier dialogue des cultures.» Marisa Micolis a souligné : « Ce que nous voyons aujourd’hui s’est concrétisé parce que l’union fait la force. Ont collaboré à notre projet : l’Université Saint-Joseph qui à 18000 Km d’ici, avec sa Chaire d’anthropologie interculturelle, n’a jamais cessé de s’intéresser à l’évolution, et à chaque pas fait par la famille guaranie de la province de Misiones. Il y a des étudiants et des professeurs qui veulent se rendre à Misiones pour partager avec vous, chers amis Mbyas, vos valeurs, votre culture et pour dialoguer avec les professeurs de cette province qui font des recherches et qui cherchent les chemins qui renforcent notre culture, riche du respect des différences, une multiculture qui préserve les anciens savoirs du peuple originaire dans le contexte de la société du XXIe siècle ». Elle a ensuite remercié M. Manrique Zago directeur de la maison d’édition qui a publié ce livre en espagnol. Puis le livre a été distribué aux autorités présentes. A noter que le 12 septembre 2013 des communautés guaranies sont arrivées à Posadas dans quatre autobus. Etaient également présents le ministre des droits humains Dr Soria Vieta, des autorités de la Province, la Rectrice de l’ISPARM, des professeurs et des étudiants. Le 24 septembre à Buenos Aires, l’ambassadeur du Liban en Argentine, M. Antonio Andari, a souligné dans son mot : « Un homme comme le Père Abou n’a pas besoin d’introduction concernant sa trajectoire académique et intellectuelle. Il est comme la lampe que « l’on ne met pas sous le boisseau, mais sur le chandelier afin qu’elle éclaire tous ceux qui se trouvent dans la maison (Mathieu 5 :1316) ». Ceci est le fruit de son long et fécond parcours comme éducateur, penseur, chercheur et président d’une prestigieuse Université qui lui doit une bonne partie de sa renommée et de son éclat ». Et d’ajouter : « ce livre est un hommage aux personnes que le Père Abou connaît depuis plus de trois décennies, eux, leurs enfants et leurs petits-enfants dans la province de Misiones. Le mérite appartient en cela à Marisa Micolis qui a présenté ce groupe au Père Abou, à la demande de l’évêque de Misiones qui les a aidés à construire deux villages. Ce livre est né vingt ans plus tard pour faire apparaître le travail de cette communauté et les grands obstacles qui ont été surmontés, puisqu’ils ont été nombreux ceux qui croyaient que cette communauté n’allait pas survivre. Aujourd’hui, trente ans plus tard, il est clair que non seulement ils ont survécu mais ils ont réussi à s’intégrer, à travailler et à frayer le chemin du dialogue avec leurs voisins, comme auparavant ils frayaient les chemins dans la forêt, pieds nus ». Puis l’ancien ambassadeur d’Argentine au Liban, Pedro Pico, a prononcé un mot (qu’il a repris le 27 septembre 2013 à l’Université du Salvador) dans lequel il a d’abord révélé sa grande joie de rencontrer P. Abou en Argentine : « Je dis rencontrer car j’ai eu le privilège de le connaître et de le décorer au Liban, alors que j’y étais ambassadeur d’Argentine ». Et d’ajouter : « A mesure que je lisais Les Mbyas Guaranis. Le temps de | 63 | la reconnaissance, je me sentais plonger dans une saga surprenante et émouvante. Lors d’une interview récente publiée par La Civiltà Cattolica, le Pape Francisco remarquait : « Il ne faut pas emporter la frontière à la maison, il faut vivre dans la frontière et être courageux », c’est cela votre travail, Marisa Micolis et Sélim Abou ! Contre les préjugés et le racisme. Contre la bureaucratie et l’apathie. Contre le désarroi et l’oubli. L’histoire que vous racontez est l’histoire de la récupération d’une identité et la confirmation d’une reconnaissance de deux villages Fracrán et Peruti. Quel en est le défi ? Coopérer avec les Mbyas Guaranis pour les aider à s’approprier leur destin. A devenir des citoyens de plein droit, à disposer d’eux-mêmes, en contribuant à les protéger de toute assimilation forcée et contre la destruction de leur culture». Finalement le livre a été présenté, le 27 septembre dans l’amphithéâtre de la Faculté des sciences économiques de l’Université du Salvador. Le Recteur de l’Université, M. Juan Alejandro Tobias, a dit avoir l’honneur de présenter les auteurs de l’ouvrage Les Mbyas Guaranis. Le temps de la reconnaissance : « Cette présentation des auteurs du livre n’est pas un acte de pure courtoisie, mais un devoir de justice, non seulement en vertu de la valeur historique de la recherche, de la qualité de ses sources et de sa rigueur professionnelle, mais aussi et surtout en vertu de la dimension humaine et de la richesse spirituelle que comprend l’ouvrage, une richesse partagée par les auteurs et les trois communautés qui les ont reçus chaleureusement entre décembre 2009 et janvier 2010, trente ans après leur première rencontre ». USJ Info nº 41 AU FIL DES JOURS... Presses de l’Université Saint-Joseph Charles Hélou : Hamlet de l’accord du Caire. Les secrets d’un mandat présidentiel L e mardi 13 mai 2014, à l’auditorium François S. Bassil du Campus de l’Innovation et du sport (CIS) de l’USJ, a eu lieu la présentation du livre de Joe KhouryHélou : Charles Hélou, Hamlet de l’accord du Caire. Les secrets d’un mandat présidentiel, ouvrage paru aux Presses de l’Université Saint-Joseph (PUSJ). La présentation du livre a réuni un nombre impressionnant de personnalités politiques, académiques, cléricales mais aussi de nombreux citoyens libanais curieux de comprendre une période cruciale de l’histoire de leur pays, celle qui a précédé la guerre de 1975. Dans l’introduction qu’il fait de la séance, le Professeur Sélim Abou donne trois raisons qui, selon l’auteur, sont à l’origine de son ouvrage. La première est d’ordre moral : « Il m’importe de rendre justice au président Hélou », dit tout d’abord le Pr Abou citant l’auteur. La deuxième raison évoquée est d’ordre politique et historique puisque le livre se base sur des documents et sources officiels dont le secret diplomatique vient d’être levé donnant ainsi accès à de nombreuses informations relatives au rôle des différents protagonistes de l’époque. La dernière raison est d’ordre pédagogique : l’auteur tenterait de faire réfléchir ses lecteurs citoyens sur les erreurs du passé. Et le professeur Abou de conclure avant de passer la parole à l’auteur : « La crise dans laquelle se débat aujourd’hui notre pays est sans doute différente de celle qu’il a subie, il y a cinquante ans, pendant le mandat présidentiel de Charles Hélou, mais elle n’est pas moins grave. Le Liban a besoin du courage, de la lucidité, de la générosité des citoyens de toutes les générations - c’est-à-dire de nous tous- pour que notre vivre-ensemble se réalise, chaque jour davantage, dans un climat de justice, de liberté et de paix ». USJ Info nº 41 L’auteur signant son ouvrage. « J’ai lu attentivement le manuscrit que vous avez bien voulu m’adresser. Comme votre oncle, s’il l’a lu au ciel, a dû se réjouir de se voir aussi bien dépeint par vous ! » C’est en citant ce témoignage d’Alain Decaux, que Joe Khoury-Hélou entame la présentation de son livre. Après avoir précisé que le préambule porte sur l’itinéraire personnel de Charles Hélou, les circonstances de son élection, le climat ambiant de l’époque, l’auteur affirme vouloir révéler toute la vérité, en faisant fi des tabous : le temps est venu de dire ce que Charles Hélou refusait de dire à l’époque et, citant un passage des Mémoires : « […] la vérité dite trop tôt est souvent dangereuse et peu convaincante. Elle finit par provoquer plus de dégâts et par soulever peutêtre plus de critiques que le silence lui-même. Ce sont l’imposture sensationnelle ou la critique véhémente qui attirent et retiennent l’attention des foules ». En retraçant l’essentiel du contenu des quatre parties (douze chapitres) qui forment le livre, l’auteur insiste sur le rôle de l’OLP, et montre comment | 64 | les événements liés à la présence palestinienne au Liban ont été non seulement le « baromètre » de la vie politique de l’époque mais ont radicalisé les prises de position des différents partis et hommes politiques de notre pays. C’est à l’ensemble de ces réactions qu’a dû faire face le président Hélou dont la position ferme et intransigeante est ainsi décrite : - « Toute présence armée palestinienne sur le territoire libanais doit être refusée et jugulée, sans compromission. - Ce refus n’est pas dirigé contre la cause palestinienne que le Liban appuie de toutes ses forces, mais pour éviter les dangers auxquels va être exposé le Liban. - Cette présence armée serait le prélude, en effet à l’effritement du pacte de coexistence, et à la guerre civile, et par conséquent aux dangers de l’entrée de troupes étrangères sur notre sol. - Cette présence serait le bon prétexte pour que les deux voisins assouvissent leurs visées sur le Liban ». Cette intransigeance, explique l’auteur, a étonné les Américains et a mené la crise à son point culminant. Elle a déclenché les événements sanglants d’avril 69 qui ont abouti à la démission de Rachid Karamé. Ce dernier, hostile à la position anti guérilla du Président de la République, présente sa démission au Parlement et non au Président de la République, une première dans la vie politique libanaise. Et Joe Khoury-Hélou d’ajouter : « A suivi alors la tenue des assemblées de l’ensemble des leaders religieux, et politiques musulmans annonçant le boycott du Président de la République à moins que la liberté totale aux fédayins ne soit accordée. Pour la première fois, l’assemblée des musulmans du Liban revendiquent ce qu’ils ont appelé la « participation au pouvoir ». Ainsi, même si la situation de « sans gouvernement » arrangeait en réalité Hélou, explique l’auteur de l’ouvrage, le résultat de ce refus a été « un effroyable isolement politique », y compris face à ceux qui partageaient son point de vue mais qui n’osaient pas l’appuyer publiquement. A partir de là, le conférencier explique le rôle des différents pays, parmi eux les pays arabes qui diabolisaient la politique du président libanais et celui des puissances étrangères, la France en particulier dont il dit : « Le général [De Gaulle] avait fait savoir par Fouad Boutros et d’autres intermédiaires français que la France se tenait aux côtés du Liban en cas d’agression israélienne… Mais (je cite de Gaulle s’adressant à Fouad Boutros) « si par malheur les choses venaient un jour à se dégrader entre Basta et Gemmayzé, alors, la France pas plus que quiconque, ne pourrait rien pour vous ». Il ne restait plus à Charles Hélou que de se tourner vers les Etats-Unis : « Hélou a transmis aux Américains les dangers qui guettaient non seulement le Liban et la région, mais l’Occident luimême. Le lecteur découvrira l’acuité des prévisions de Hélou, depuis l’émergence plus que probable de la Chine comme cinquième puissance, la vietnamisation de la région jusqu’à la montée de l’intégrisme un peu partout, lequel atteindra les capitales occidentales ». Les demandes et démarches effectuées auprès des Américains ayant échoué, poursuit l’auteur, Hélou comprend alors que le complot qui se trame Une vue de l’assistance. contre le pays ne lui laisse que deux options: - « Le mieux pour lui : démissionner. Il sortirait le champion du refus. Mais de réunions en réunions, il met de côté cette option parce que ses interlocuteurs – souverainistes comme lui – l’en ont dissuadé. La crainte du vide qui entraînerait une explosion immédiate a dominé. - La seconde option : accepter la médiation de Nasser, et attendre une meilleure conjoncture ». Ce n’est que dans la quatrième et dernière partie de l’ouvrage que l’auteur raconte les péripéties de ce qui s’appellera l’Accord du Caire en prenant soin de corriger les erreurs de jugement auxquelles il avait donné lieu. L’épilogue du livre est consacré à la vie de Charles Hélou après 1970. Selon Joe Khoury-Hélou, on y retrouve une personne sereine, toujours au service de son pays, s’adonnant à l’écriture avant de se retirer de la vie publique loin des turbulences qui ont caractérisé son mandat présidentiel. Quand la présentation a pris fin, les applaudissements ont exprimé l’émotion très vive du public face à cette remontée dans l’histoire du pays. La séance s’étant prolongée, peu de temps restait pour les questions, l’auteur devant procéder à la signature de l’ouvrage, ce qui a duré longtemps vu le nombre de personnes désireuses de lire le livre. Le Pr. Sélim Abou et M. Joe Khoury-Hélou, présentant son livre. | 65 | USJ Info nº41 AU FIL DES JOURS... Institut de psychomotricité (IPM) La psychomotricité : regard sur une profession… C réé en 1999 et rattaché à la Faculté de médecine, l’Institut CAPACITES MOTRICES de psychomotricité vise à promouvoir la psychomotricité en tant que discipline scientifique et approche 1883 FACULTÉ DE professionnelle. MÉDECINE La psychomotricité est l’étude Ö`£`dG á``«`∏`c q de l’intégration des fonctions motrices, psychiques, cognitives et Entre l’actualisation des connaissances comportementales, associées à la maturation du système nerveux. et la structuration chronologique des compétences Le psychomotricien est un professionnel de santé qui exerce sa profession STRUTURATION SPATIO-TEMPORELLE auprès de personnes de tous les âges Domaine temporel CAPACITÉS MOTRICES CES de la vie ; du bébé prématuré, à la personne âgée, en passant par l’enfant STRUTURATION SPATIO-TEMPORELLE Latéralité hyperactif, déficient intellectuel, SCHÉMA Tonus DOMAINE TEMPOREL autiste, mal latéralisé, l’adolescent aux FONCTIONS COGNITIVES CORPOREL ET troubles du comportement ou encore IMAGE DU CORPS DOMAINE SPATIAL l’adulte souffrant de dépression. Les Struturation Écriture Fonctions cognitives actes qu’il entreprend sont de l’ordre spatio-temporelle du dépistage, du diagnostic, de la prévention, de l’accompagnement é Saint-Josephet - Institut de psychomotricité de la rééducation. Maîtrisant les éléphone : 01-421617fax : 01étapes du421656 développement normal E-mail : [email protected] et les troubles neuro-moteurs, le ATIO-TEMPORELLE Avec le soutien de la Travail collectif sous la direction www.usj.edu.lb Librairie Antoine de Mme Carla Matta Abizeid psychomotricien tente de réduire le déficit du trouble visé ou même de le faire disparaitre. Pour cela il utilise des techniques spécifiques et des mises des investigations spécifiques dont - La visée professionnelle orientée vers en situations. A défaut il aide à la l’examen psychomoteur, pour les compétences cliniques du soin et compensation et à l’intégration du appréhender les aspects qualitatifs de la rééducation. sujet en prenant en compte ses déficits. et quantitatifs des perceptions, des Un Centre de diagnostic et de soin Les troubles psychomoteurs sont des représentations et des actions du sujet. en psychomotricité (CDSP) est difficultés de la représentation, de Les principaux troubles psychomoteurs rattaché à l’Institut. Il constitue la planification et de la réalisation sont : Dyspraxie / TAC (troubles de la un lieu d’exercice professionnel en des actions, ne répondant pas coordination), Dysgraphie (troubles psychomotricité, ainsi qu’un centre de obligatoirement à des lésions de l’écriture), Dystonie (troubles du recherche appliquée dans le domaine neurologiques. Leurs étiologies sont tonus), Troubles spatio-temporels, de la psychomotricité. plurifactorielles et transactionnelles Troubles des fonctions cognitives Les thématiques de recherche associant des facteurs génétiques, (Attention, mémoire, planification…), actuellement traitées à l’IPM relèvent neurobiologiques, psychologiques Troubles de la dominance latérale, principalement de la problématique de et/ou psychosociaux qui agissent à Instabilité, agressivité, Troubles l’évaluation nécessitant l’étalonnage différents niveaux de complémentarité du comportement, Difficultés ou de tests psychomoteurs adaptés et d’expression. Ils sont souvent troubles des apprentissages, Troubles à la population libanaise (5 tests situationnels et discrets, entravant en psychomoteurs liés aux différentes déjà étalonnés et publiés et 3 en priorité les mécanismes d’adaptation, déficiences et pathologies. cours de publication). D’autres constituant une source de désagrément L’Institut de psychomotricité (IPM) recherches concernent l’écriture et de souffrance pour le sujet et son assure aujourd’hui une formation à et plus précisément l’influence du milieu social. Leur analyse clinique double visée : bigraphisme (français et arabe) sur s’appuie sur une connaissance - La visée académique orientée vers l’évolution de l’écriture et de ses référentielle approfondie du la maîtrise des aptitudes scientifiques troubles chez l’enfant de 7 à 11ans. développement normal. Elle nécessite dans l’acquisition et la recherche. TONUS POREL ET IMAGE DU CORPS FONCTIONS COGNITIVES DOMAINE SPATIAL DOMAINE TEMPOREL DOMAINES PSYCHOMOTEURS USJ Info nº 41 | 66 | Schéma corporel et image du corps ÉCRITURE TIAL TEMPOREL Capacités motrices COGNITIVES TONUS POREL ET IMAGE DU CORPS Domaine spatial ECRITURE A un autre niveau, des protocoles de rééducation sont également mis en place afin d’évaluer les pratiques professionnelles et de valider leur efficacité. Deux de ces protocoles ont été publiés et mis à la disposition des professionnels sur le terrain. Les journées scientifiques de l’IPM annuellement organisées depuis l’an 2000 constituent une plateforme de mutualisation entre formation universitaire et pratique professionnelle. Elles ont pour objectif un échange concernant les avancées scientifiques et les recherches dans le contexte de la discipline d’une part et les pratiques innovantes dans la pratique professionnelle d’autre part. C’est un lieu de rencontres et de partage entre étudiants, professionnels et anciens La « Cinquième Journée de Psychomotricité » qui a eu lieu cette année le samedi 15 mars 2014 au Campus de l’innovation et du sport de l’Université Saint-Joseph a regroupé 180 personnes dont 110 professionnels anciens et 70 étudiants. Après les mots d’accueil du Recteur de l’Université, le Pr Salim Daccache s.j., du Doyen de la Faculté de médecine, le Pr Roland Tomb et de la Directrice de l’Institut de psychomotricité, Mme Carla Abizeid, les diverses interventions se sont essentiellement focalisées, cette année, sur la prise en charge des adultes, champ encore non exploité par les psychomotriciens au Liban. M. Gérard Hermant, Délégué Général de la Fédération Française des Psychomotriciens, Secrétaire Général de l’Organisation Internationale de Psychomotricité et Relaxation a présenté l’état de lieu de la Psychomotricité dans le monde. Au cours de la journée, l’équipe pédagogique de l’Institut a présenté « Le livret des domaines Psychomoteurs », un ouvrage élaboré et édité par l’IPM. Cet ouvrage, fruit de deux années de travail, constitue une actualisation des connaissances concernant les différents domaines de la psychomotricité ainsi que la structuration chronologique des compétences par rapport à chacun de ses domaines. 180 exemplaires de cet ouvrage ont été offerts aux participants de cette journée. Un protocole détaillé de rééducation de l’attention sélective visuelle a été présenté (évaluation, étapes séances, matériels). Protocole et matériel ont été fournis sur demande aux psychomotriciens désireux de l’appliquer auprès de leurs patients. Des ateliers de travail pratique traitant de nouvelles thématiques, ont été aussi proposés (Time and stress management, Communication et résolution des conflits, Atelier de Relaxation). Tous ces moments de travail ont été agrémentés par des intermèdes et des animations réalisées et présentées par les étudiants (chorégraphies et scénettes chantées et dansées, projection de films réalisés par les étudiants). Un déjeuner convivial a eu lieu et a permis l’échange entre les divers participants qui ont également visité le stand exposé par Al Diyar International (matériel de psychomotricité). Une soirée « Outdoor Campus » a clôturé cette journée et a regroupé étudiants, professionnels, anciens et enseignants. École supérieure d’ingénieurs de Beyrouth (ESIB) American Society of Civil Engineering ASCE – Launching Event - ESIB Student Group W ednesday the 12th of March, the American Society of Civil Engineers launched its newest Student Branch at ESIB, USJ. The launching event started at 11:00 am at Jean Ducruet, s.j. amphitheatre, ESIB, with a conference presented by engineer Yasmina Kamari, former ESIB student, who explained the Roissy-Charles de Gaulle Airport tunnel roof collapse based on deterministic and reliability analysis. Students of the civil and environmental engineering department (3rd, 4th and 5th year of engineering) attended this conference. The president of ESIB ASCE committee, Christopher Khoury, took care of the introductions and thanked both students and guests for their participation. After that, 1st and 2nd year students joined the others and gathered in a lobby aside the conference theatre where they shared a lunch organized and planned by the ASCE officers. Food was accompanied by some light music that members of the ESIB ASCE played. The event was sponsored by “Association Amicale des Anciens de l’ESIB”, “Ahli bank,” and “Sohat Water”. | 67 | USJ Info nº41 AU FIL DES JOURS... École supérieure d’ingénieurs de Beyrouth (ESIB) Formation de professionnels de Sécurité informatique L ’ESIB a organisé, entre octobre et décembre 2013, une formation de 30 heures sur la sécurité de l’Information, intitulé « Pre-emptive Cyber Security » en collaboration avec Berytech et la société « Potech Consulting ». Cette formation a été conçue pour éduquer les utilisateurs sur les méthodes, les mentalités et les outils utilisés par un pirate informatique dans le but de découvrir et comprendre les risques existants dans les systèmes d’information. Cette formation était destinée au personnel informatique et sécurité informatique ainsi qu’aux amateurs afin d’élever leur niveau de sensibilisation sur la sécurité informatique et de les aider à protéger leurs systèmes informatiques. Les sujets traités durant cette formation comprenaient : • Qu’est-ce que la sécurité de l’information • Objectifs de la sécurité informatique Chaque sujet a mis l’accent sur les menaces, les outils et les techniques, les biens affectés en cas d’intrusion en termes de disponibilité, d’intégrité et de confidentialité ; en plus des meilleures pratiques utilisées pour réduire les risques correspondants avec des travaux pratiques et des exemples. Des certificats ont été remis aux participants à l’issue de la formation. Centre d’études des droits du monde arabe (CEDROMA) La nouvelle loi sur les loyers : entre forces et faiblesses Table ronde sur la loi sur les loyers. M aître Nader Gaspard, Membre du Conseil de l’Ordre des avocats de Beyrouth, a animé, au Centre d’études des droits du monde arabe, une table ronde portant sur « La nouvelle loi sur les loyers », le mardi 6 mai 2014. Cette table ronde était dirigée par le Pr Georges Kadige, Directeur du Centre. Selon Me Gaspard, la nouvelle loi est compliquée et comporte des détails inutiles. Elle entraînera un nombre considérable de recours et de procès, sans compter les frais non négligeables qui incomberont au propriétaire et au locataire à la fois. En effet : La nouvelle loi n’a pas abordé la période allant du 1/4/2012 à la date de son entrée en vigueur, ni le sort des procès qui ont été intentés au cours de cette période et quelle loi il faudra leur appliquer. USJ Info nº 41 La nouvelle loi n’a pas mis fin à la confusion à laquelle a donné lieu le décret n° 7426 du 25/1/2012 et quelle augmentation il faut appliquer : 17%, 33%, 50% etc.? La nouvelle loi a créé la Caisse des baux d’habitation et lui a confié une mission compliquée, sans toutefois préciser quelle est la somme qui sera payée et quelles en seront les modalités. La commission qui sera chargée d’examiner l’application des dispositions concernant les majorations des loyers a une mission des plus compliquées, comprenant notamment l’obligation de vérifier le montant des revenus des locataires, la notification du ministère public en cas de fausses déclarations, et autres. En ce qui concerne l’estimation du loyer à payer, la nouvelle loi a imposé au propriétaire de faire appel à deux | 68 | experts assermentés, dont l’un est ingénieur et l’autre un spécialiste de l’estimation. Il doit notifier le locataire par voie notariée dans un délai de trois mois, lequel à son tour dispose d’un délai de deux mois pour désigner deux experts, etc. Tout ceci entraîne des dépenses importantes sans compter qu’il reste à trouver les experts si un grand nombre de propriétaires ont recours au procédé en même temps ? Comment peut-on faire supporter au locataire les frais d’embellissement des parties communes quand il n’a plus que quelques années à passer dans l’immeuble ? L’article 29 de la nouvelle loi favorise les parents du locataire (neveux, nièces) par rapport à ses propres enfants. L’article 7 ne précise pas qui nomme les membres de la commission qu’il crée. L’article 19 ne précise pas qui a autorité pour prononcer la nullité d’un rapport et quelle serait dans ce cas l’alternative. Et une série de critiques qu’il serait difficile de formuler exhaustivement. École supérieure d’ingénieurs de Beyrouth (ESIB) Pétrole et gaz : les Libanais peuvent-ils toujours rêver ? D epuis quelques années, les Libanais se sont mis à rêver leur pays en puissance pétrolière et gazière, pesant sur la scène régionale et internationale. Mais, sur le terrain, même si certaines avancées voient le jour, les blocages politiques restent nombreux et risquent de décourager à terme les grandes compagnies internationales. La branche IEEE de l’USJ a voulu inviter M. Nasser Hoteit à donner une conférence, le 6 mai 2014, sur le thème : « Le futur du pétrole et du gaz naturel au Liban». Ce sujet est d’autant plus intéressant aux étudiants, vu l’instauration d’un nouveau master : portant sur « Exploration, production and management of Oil and Gas ». « Avant qu’il ne soit trop tard » Cette dernière chance, il faut encore pouvoir la saisir, et surtout, la saisir à temps. Le Liban a effectué au cours des dernières années des études sismiques de sa zone économique exclusive (ZEE) en deux et trois dimensions, qui couvrent environ 70 % de sa surface totale. Celles-ci montrent qu’il y aurait 25 trillions de pieds cubes (trillion cubic feet TCF) de gaz naturel au large des côtes du Sud du Liban, 15 trillions de pieds cubes au large des côtes du Nord et entre 440 et 675 millions de barils de pétrole, même si, bien entendu, tout cela ne peut être confirmé qu’après les opérations de forage. « La loi sur l’exploitation des ressources offshore a été adoptée, la majorité des décrets votés, l’Autorité de régulation du dossier pétrolier créée et la préqualification des entreprises a été menée à terme », a indiqué le ministre sortant de l’Énergie et de l’Eau Gebran Bassil. « Tout est prêt pour se lancer dans la course pour devenir un pays pétrolier, mais certaines parties, pour des raisons politiques, s’obstinent à retarder le processus », a-t-il ajouté, faisant référence aux deux derniers décrets nécessaires pour poursuivre l’appel d’offres (un décret définissant les blocs offshore et un autre approuvant le contrat d’exploration et de production) et qui n’ont pas pu être votés depuis la démission du gouvernement. Certains arguent qu’il n’est pas dans les prérogatives d’un gouvernement démissionnaire de voter des décrets, d’autres soutiennent que dans un cas d’urgence et de priorité nationale, il peut convoquer une réunion extraordinaire pour le faire. Certains disent qu’il serait « dangereux de prendre le sujet à la légère car les perspectives qu’offrent ces découvertes énergétiques sont inestimables. Les revenus du pétrole et du gaz pourraient renflouer les caisses de l’État et rembourser la dette publique, ils serviraient également à dynamiser l’emploi, à freiner l’émigration des jeunes universitaires et à assurer une stabilité monétaire grâce à une forte augmentation des devises », a-t-il affirmé. Mais les compagnies internationales pré-qualifiées n’attendront pas éternellement que le Liban commence. De plus, ces compagnies qui investiront au Liban sont tenues d’embaucher au moins 80 % d’employés locaux, ce qui dynamiserait de nombreux secteurs et créerait des milliers d’offres d’emploi nouvelles. Espérons que ces informations et que cette conférence pousse la jeune génération à s’investir plus académiquement dans le domaine du pétrole et du gaz naturel, et à encourager toute personne partie du Liban pour travailler dans ce domaine à revenir, pour faire profiter leur pays de leur expérience et savoir-faire qu’ils auraient pu acquérir. Ancien diplômé de HEC – Paris et de l’Institut de technologies de Grenoble, M. Hoteit est actuellement « President of the Lebanese Petroleum Administration Authority - LPA». Il fait partie de l’industrie des énergies depuis 1984 et a occupé plusieurs postes dans des compagnies internationales d’industries nucléaires, de pétrole et de gaz. Ses activités ont couvert les domaines de développement des structures en mer, les géosciences et le développement des installations de gaz. De 1984 à 1994, il a été impliqué dans la R & D et l’ingénierie des structures en mer pour l’industrie pétrolière. De 1994 à 2004, il était chef du département de géosciences et a participé à des statistiques géophysiques et des programmes étendus de forage d’exploration dans le monde entier. Il était en charge de la supervision des étudiants de doctorat en gestion du Réservoir. De 2004 à 2013, il était responsable technique pour le développement de gaz et les usines de GNL (Gaz Naturel Liquéfié) dans plusieurs pays. Le 4 décembre 2012, il a été nommé membre de l’administration du pétrole libanais. | 69 | USJ Info nº41 AU FIL DES JOURS... Centre d’études des droits du monde arabe (CEDROMA) Quand le droit et la justice se laissent interpeller par l’éthique… Table ronde au CEDROMA. E nseignants-chercheurs, étudiants, anciens de la faculté de droit, magistrats, avocats, juristes d’horizons professionnels divers se sont retrouvés nombreux à l’amphithéâtre Gulbenkian le 26 mars 2014 à l’invitation du CEDROMA (Centre d’études des droits du monde arabe) pour participer à une table ronde sur le thème « Droit et éthique ». Cette rencontre a été introduite par le Pr Georges Kadige, Directeur du CEDROMA qui, citant Rabelais, a souligné que « science sans conscience n’est que ruine de l’âme » : cette « conscience » doit se conjuguer avec la science de l’universitaire, du magistrat et de l’avocat. Rappelant à l’auditoire les origines de l’Université Saint-Joseph et le lien vital qui unit celle-ci à la Compagnie de Jésus, le Pr Kadige conclut son intervention en insistant sur la place de l’éthique dans la formation de tout étudiant, et notamment des étudiants en droit. Le Pr Michel Scheuer, Vice-recteur et Directeur du Centre universitaire d’éthique de l’USJ, a magistralement traité de l’éthique à l’université. Après avoir situé le concept d’éthique par rapport à ceux de droit, de déontologie et de morale, l’intervenant a mis en évidence combien, à ses yeux, l’éthique devait être une préoccupation majeure à l’Université, non seulement dans USJ Info nº 41 la place donnée à des enseignements d’éthique ou dans la définition des balises éthiques en matière de recherche, mais dans la nature même de tout projet universitaire, libre par rapport à tout pouvoir externe, collaborant à la création de nouveaux savoirs au service de l’humanité et chargée de diffuser ces nouveaux savoirs. « Il est impossible de développer un véritable projet universitaire sans mettre l’éthique au cœur de ce projet ». C’est M. Jean Fahed, Premier Président de la Cour de cassation et Président du Conseil supérieur de la magistrature qui a pris le relais. Après avoir défini la notion de justice, l’orateur a mené ses auditeurs tout au long d’un brillant parcours historique sur l’évolution de la justice au Liban depuis plusieurs siècles pour aboutir aux dispositions juridiques actuelles relatives au Conseil supérieur de la magistrature. Evoquant à son tour les distinctions entre le droit, la déontologie et l’éthique, le Président Fahed a mis en évidence l’articulation entre la déontologie et l’éthique dans l’exercice de la magistrature. Il a conclu son exposé par une invitation à méditer cette phrase du magistrat D’Aguesseau devenu Chancelier de France en 1717 : « Aussi simple que la vérité, aussi sage que la loi, aussi | 70 | désintéressée que la justice, la crainte d’une fausse honte n’a pas plus de pouvoir sur le magistrat que le désir d’une fausse gloire. Il n’a pas été revêtu du sacré caractère pour plaire aux hommes mais pour les servir ». L’intervention de Maître Georges Jreij, Bâtonnier de l’Ordre des avocats de Beyrouth, s’est inscrite tout naturellement dans le prolongement de celle de son collègue magistrat et de façon parfaitement complémentaire avec celle-ci. La force de conviction de l’avocat et le caractère passionné de ses plaidoiries ne peuvent le conduire en dehors des chemins tracés par la déontologie de sa profession ni lui faire oublier les valeurs éthiques fondamentales à travers le respect de toute personne humaine, si graves soient les charges qui peuvent peser sur elle. Après un échange qui a permis d’approfondir quelques questions évoquées par l’un ou l’autre intervenant, les participants à cette table ronde s’en sont retournés confortés dans l’importance à accorder à l’éthique dans l’engagement professionnel passionnant et lourds des responsabilités des enseignantschercheurs universitaires, des magistrats et des avocats ! Centre d’études des marchés et de la distribution au Moyen-Orient (CEMADIMO) Faculté de gestion et de management L’Employabilité, ou comment contribuer à l’intégration des diplômés dans le monde de l’emploi L - L’intégration des diplômés dans le monde de l’emploi ; - Le rôle du projet professionnel des étudiants dans leur motivation et leur réussite dans les métiers d’avenir ; - L’adaptabilité des formations universitaires pour répondre au mieux à la demande du marché de l’emploi ; - L e rôle de l’Etat et des autres institutions gouvernementales pour capitaliser sur la valeur ajoutée que les diplômés apportent dans une économie. e CEMADIMO - Faculté de gestion et de management, en collaboration avec la Conférence internationale des dirigeants des institutions d’enseignement et de recherche de gestion d’expression française (CIDEGEF) et l’Agence universitaire de la francophonie (AUF-BMO), ont organisé un colloque international portant sur un thème d’actualité, à savoir celui de « l’Employabilité », les 7 et 8 mai 2014. Ont participé également à cet évènement plusieurs organisations professionnelles : le Rassemblement des dirigeants et chefs d’entreprises libanais (RDCL), l’Association des Banques du Liban (ABL), l’Association des Industriels Libanais (AIL), et d’autres associations socio-économiques. De par son importance et son intérêt aussi bien pour les recruteurs que les recrutés, le sujet a suscité un vif intérêt et attiré d’éminents intervenants (Professeurs émérites et académiciens) venant du Canada, de d’Europe, d’Afrique, des pays arabes et du Liban. L’objectif annoncé du colloque consistait à dégager des pistes de réflexion collégiale plutôt que de dicter des comportements aux universités. Parmi les questions évoquées et autour desquelles ont été développés plusieurs tables rondes et ateliers : Le Forum des métiers L e forum des métiers fait désormais partie de la tradition des activités organisées par le CEMADIMO en collaboration avec l’Association des gestionnaires diplômés de l’USJ. L’idée est de consolider les relations entre le monde universitaire et le milieu libanais des affaires. Le point de rencontre de ces deux univers étant l’emploi des jeunes libanais. Comme chaque année et sous le patronage du Recteur de l’USJ, le Pr Salim Daccache, plus de 45 sociétés (banques, industries, audit et comptabilité, assurance et bureaux de consultation, etc.) ont participé au 12ème forum des métiers qui s’est déroulé les 13 et 14 avril au Campus des sciences sociales. Plus de 1500 étudiants des différents facultés et centres régionaux ont eu la possibilité de déposer leur CV ou de discuter avec les responsables des Ressources Humaines les possibilités de travail à venir. Il est à noter que les étudiants se mobilisent également pour cet évènement vu que plusieurs parmi eux accèdent à leur premier emploi à travers le forum des métiers. | 71 | USJ Info nº41 AU FIL DES JOURS... « La vision pédagogique ignacienne et l’enseignement au supérieur ». avec le Recteur de l’Université Gregoriana de Rome Père Dumortier : « Être ignacien n’est pas un état, mais un devenir en construction permanente ». L e Père François Xavier Dumortier a eu une telle façon de s’adresser à la salle lors de la conférence qu’il a donnée le 24 juin, dans le cadre de la découverte de la tradition jésuite à l’USJ, qu’il a pu mener son public vers une « conscience renouvelée de la raison d’être » de l’université, lieu qu’il qualifie de « pas comme les autres ». Le Père Dumortier est Recteur de l’Université Gregoriana de Rome, fondée par Saint Ignace de Loyola. Il a été Provincial des jésuites de France et a présidé le Centre Sèvres à Paris. Sa conférence adressée à la communauté de l’USJ traitait de « La vision pédagogique ignacienne et l’enseignement au supérieur ». Il a commencé son intervention par une incursion historique, décrivant les principes fondateurs de l’Université pontificale grégorienne, créée au XVI ème siècle. Principes constitutifs de la vision ignacienne: perspective humaniste, formation intégrale de la personne, valorisation de la diversité, souci pédagogique…. L’objectif étant d’apprendre à penser, à discerner, à savoir s’orienter dans le monde et dans la vie, à être soi-même. USJ Info nº 41 Il a ensuite décliné les fondamentaux d’une pédagogie ignacienne, présentant une boite à outils conceptuelle, sorte de « guide » pour le pédagogue. Il a, entre autres, évoqué l’importance de la confiance, sous toutes ses formes, pierre angulaire de cette approche, le sens de la responsabilité, de la raison, le désir de dépasser les frontières, de construire ponts et passerelles, d’aller toujours plus loin et au-delà. Dans la troisième partie de sa conférence, il a identifié les défis qu’affronte l’enseignement au | 72 | supérieur dans le monde, avant de présenter ses propres convictions. Il s’est attardé sur l’importance de l’accompagnement et ce qu’il signifie dans une telle approche, de l’interdisciplinarité, du sens du discernement, du magis, ce désir d’aller toujours plus loin. Il a clôturé l’échange avec la salle en disant qu’être ignacien n’est pas un état, mais un devenir en construction permanente : « on essaye d’être ignacien » a-t-il dit. Le lendemain, il a intervenu au Conseil de l’Université autour du leadership dans la vision ignacienne. Leadership perçu comme « service d’autorité» dont il a décliné les composantes, les conditions qui permettent de l’exercer avec discernement ainsi que les missions dont il a la charge. Beaucoup de pistes de réflexion pour la communauté de l’USJ, afin de traduire en actes et dans toutes les pratiques managériales et pédagogiques, les principes et valeurs qui fondent son identité, rien de moins. Sa conférence et le texte de son intervention au Conseil de l’Université seront disponibles, à partir de la deuxième semaine de juillet, sur le site de pédagogie universitaire de l’USJ : www.mpu.usj.edu.lb. École libanaise de formation sociale (ELFS) Déménagement… pour un nouvel élan ! L ’inauguration des nouveaux locaux de l’Ecole libanaise de formation sociale (ELFS) a été célébrée le vendredi 28 mars 2014 au Campus des sciences humaines, rue de Damas, sous l’égide du Pr Salim Daccache s.j., recteur de l’USJ, et en présence des vice-recteurs, doyens et hauts responsables de la communauté universitaire ainsi que celle du corps enseignant, des partenaires et collaborateurs des organisations sociales locales et internationales, des membres du personnel des services généraux, des anciens diplômés et des étudiants actuels. L’événement a débuté par le mot du recteur, qui a souligné que l’ELFS se situe au cœur de la mission de l’USJ qui est une université toujours au service de l’autre. L’ELFS, ajoute le Pr Daccache s.j., de par sa proximité du terrain et son approche des réalités sociales, s’engage pour développer une société où se réaliserait l’équilibre entre la promotion de la personne et la promotion de la société. Elle capte les souffrances humaines et les injustices et se rend présente lors des crises humanitaires aigues. Le recteur a marqué que le déménagement vers le Campus des sciences humaines vient compléter le paysage des disciplines se rapportant à l’homme, à son unité et son universalité, et qu’il s’agissait d’un mouvement naturel motivé par son rattachement statutaire à la Faculté des lettres et des sciences humaines de l’USJ (FLSH), rappelant aux étudiants, enseignants et partenaires de terrain, que leurs efforts et projets innovants déjà menés ont contribué au développement du Liban et que l’Université en était fière, qu’il fallait poursuivre le chemin face aux besoins du pays. Pour sa part, le Pr Christine Babikian Assaf, Doyen de la Faculté des lettres et des sciences humaines a exprimé la joie de la Faculté d’accueillir l’ELFS sur son campus, notant que le rattachement de l’ELFS à la FLSH était naturel du fait des objectifs de cette dernière, centrés sur l’Homme dans toutes ses dimensions. Elle a évoqué l’histoire riche de l’ELFS et le développement progressif de ses différents programmes et filières, dont le fondement se tisse sur la notion du lien social qui vise une cohésion plus profonde de la société. Elle a mis en avant la nécessité de former des travailleurs sociaux professionnels pour mieux relever les défis de la solidarité, protéger les personnes face aux aléas de la vie et leur assurer le respect de leur dignité. Elle a enfin rappelé que comme lieu de formation à l’excellence, l’ELFS ne se cantonne pas au domaine académique et aux stages de terrain, mais se veut un acteur agissant dans la société libanaise. Ainsi elle a formé plus de 1000 travailleurs sociaux et son action s’est étendue aux diverses régions libanaises, créant plusieurs centres et projets sociaux dans différents champs. Le directeur de l’ELFS, Dr Maryse Tannous Jomaa, a considéré ce transfert comme un retour aux racines, à l’année 1948, quand le bâtiment initial de l’ELFS se trouvait sur le terrain même du Bâtiment C du Campus des sciences humaines actuel, qui accueille de nouveau les locaux | 73 | de l’ELFS. Un retour significatif mais surtout une promesse d’avenir et de renouvellement, en termes de spécialisations pour affronter les exigences et défis sociaux, de leadership pour influencer les politiques nationales et interculturelles, de production de recherches, de projets-pilote et de formations interdisciplinaires au service de l’Homme et de la Société. Elle a remercié vivement les présents et toutes les personnes qui ont collaboré à la réussite de l’événement. Pour clore, elle a rappelé que l’ELFS a entrepris un chantier pour renouveler son image de marque et ce par la création d’un nouveau logo, brochure, site de l’ELFS, page Facebook et documentaire, mettant en avant les valeurs de base de l’ELFS, à savoir droits humains, justice sociale et dignité pour tous. Les anciens de l’ELFS ont témoigné de leur sentiment d’appartenance à l’USJ et surtout à cette école mère qui les a formés, en se positionnant à présent comme partenaires à part entière, porteurs de ses projets et de la mission de l’université. Ils ont assuré avoir toujours eu les portes ouvertes à l’ELFS pour créer du nouveau, pour expérimenter des pratiques et des enseignements et pour enrichir ceux existants à travers leurs bagages professionnels. Ils ont enfin offert une pensée aux âmes des anciens et invité les « futurs anciens » à revenir toujours à « leur » école et ne jamais oublier leurs références. Quant aux étudiants actuels de l’ELFS, ils ont participé à l’événement par les préparatifs et à travers un mot qui a mis en avant leur représentation du travail social. Un métier qui selon eux, alterne passion, savoirs, créativité et méthodologies et un parcours universitaire qui forme à devenir des acteurs de changement positif, dont le rôle est d’insuffler de l’espoir, prévenir les tensions et promouvoir la tolérance et le respect de la diversité. USJ Info nº41 AU FIL DES JOURS... École libanaise de formation sociale (ELFS) MENTOR UNIT USJ L ’USJ Mentor Unit a célébré au mois de juin 2014 le premier anniversaire du lancement de son programme, intitulé : « Institutional Strengthening for nascent NGOs in Lebanon ». L’objectif du projet, créé en collaboration avec le CRS (Catholic Relief Services) avec le soutien de MEPI était celui d’aider les ONG récentes à la mise en place de leur structure organisationnelle pour assurer la pérennité de leurs activités dans le temps. 16 ONGs participant au programme avaient été sélectionnées selon plusieurs critères dont « la jeunesse » de leur existence et leur engagement dans la société civile à travers des causes touchant les femmes, la jeunesse ou l’environnement. Durant l’année écoulée, ces ONG ont participé à une série de séminaires sur des thèmes divers tels que : « advocacy, proposal writing, networking and fund raising… ».. En même temps, les membres de l’équipe de Mentor ont rendu des visites régulières aux sièges des organisations pour des séances de « coaching », dans le domaine du management et des activités de gestion touchant à la comptabilité et aux rudiments de la finance. Au terme de ce processus d’apprentissage, riche en apports et Première rencontre introductive des ONG sélectionnées. en collaboration, les ONGs ont été invitées à mettre en évidence leurs acquis à travers la conception de projets communs à réaliser sur une durée de 3 mois. A cette fin, des subventions seront accordées pour les projets pertinents. Actuellement, plusieurs projets sont en cours d’élaboration. Les thèmes de ces projets se présentent comme suit : - Le renforcement des capacités d’un nombre d’enseignants scolaires en matière d’éducation à la diversité. - Le triage et le recyclage des déchets domestiques dans le village de Chaat à Baalbeck. - La mobilisation et la formation d’un noyau de jeunes issus de trois municipalités afin qu’ils initient euxmêmes des actions de plaidoyer sur des sujets d’actualité. - La création d’un court-métrage sur le thème de l’acceptation de la différence et la paix par un groupe de jeunes. Quant à l’équipe du Mentor Unit, elle a déjà lancé l’appel à candidature pour une nouvelle sélection des ONG qui feront l’objet de leur activité pour l’année à venir. Les visites de présélection sont déjà lancées car parmi les 34 ONG qui ont répondu à l’appel, 15 à 17 uniquement seront sélectionnées, pour faire démarrer le deuxième cycle des activités du Mentor Unit. Formation à la gestion des projets. USJ Info nº 41 | 74 | École libanaise de formation sociale (ELFS) Pour une politique sociale efficiente dans le domaine de l’enfance en danger au Liban Les responsables du projet (ELFS – UNICEF – MOSA) lors de la remise des attestations. C ’est en octobre 2011 que l’UNICEF et le ministère des Affaires sociales (MOSA) confiaient à l’ELFS le mandat d’œuvrer à la consolidation du système de protection des mineurs au Liban. Ce vaste programme a démarré par l’étude nationale intitulée « Strengthening the Local Level Child Protection Mechanism in Lebanon: opportunities and Challenges ». Menée par l’ELFS en collaboration avec Child Frontiers, et effectuée auprès de 200 personnes de différentes zones centrales et périphériques, cette étude montre une richesse de services offerts aux enfants – familles. Néanmoins elle dévoile : des liens de partenariat interministériel, intersectoriel et interdisciplinaire fragiles ; une intervention de protection spontanée sans égard à la loi 422 supposée commander les mesures judiciaires et non judiciaires ; des prises de décisions pas assez éclairées en l’absence de repères fiables occasionnant à l’enfant une victimisation secondaire pénible. En décembre 2012, et en la présence d’une centaine d’acteurs et de décideurs opérants pour la cause de l’enfance en danger, les résultats et les recommandations ont été diffusés lors d’un séminaire au Movenpick, confirmant la volonté de l’adoption d’une culture commune concernant la protection de l’enfant avec un rôle clair du secteur public. Forte de cette dynamique créée entre les chercheurs, les décideurs politiques et les dispensateurs de services (publics et privés), l’UNICEF confie en octobre 2013 à l’ELFS d’élaborer des procédures opérationnelles standardisées (SOP) comme première réponse aux problèmes auxquels les acteurs du terrain sont confrontés. Cette mission débouche sur : 1) l’élaboration de SOP plaçant les ministères de Affaires Sociales et de la Justice en chefs de file avec un « chemin- client » régi par la loi 422 dans ses deux mesures judiciaires et non judiciaires ; 2) la définition d’une gestion de cas consolidée par des outils d’évaluation performants. Ainsi, l’ELFS engage un processus évolutif et participatif de « construction » avec un noyau de partenaires (ministériels et intervenants) pour concevoir et réviser des diagrammes, redéfinir les fonctions et les rôles, expérimenter l’ensemble du produit et le confronter au travail quotidien. Le tout fut explicité par un référentiel de compétences d’activités attendues de chacun des acteurs de la protection de l’enfance. En février 2014 la formation à l’utilisation de ce matériel s’est imposée d’elle-même, son objectif étant de réduire les disparités dans les actions et de renouveler les pratiques à la lumière des démarches administrative et interventionnelle contextualisées. Fermement convaincus de la pertinence de ce renouveau, 115 acteurs interdisciplinaires de l’ensemble du territoire libanais, sont venus (60 heures durant) s’initier et expérimenter cette nouvelle proposition de la protection de l’enfance avec l’aide de | 75 | cadres gouvernementaux et d’experts québécois, africains et libanais. Pour couronner cette coopération une cérémonie de remise d’attestations s’est tenue le 10 avril 2014 en présence de Mme Christine Assaf, Doyen de la Faculté des lettres et des sciences humaines. Dans son mot d’ouverture, Mme Maryse Tannous Jomaa directrice de l’Ecole libanaise de formation sociale, a mis en avant l’importance de cet événement exceptionnel d’autant plus qu’il actualise une valeur commune à l’ELFS, l’UNICEF et le MOSA, à savoir celle d’être solidaires de la condition humaine, avec tolérance zéro pour toute injustice. Elle a saisi l’occasion pour remercier l’équipe scientifique et notamment le chef de projet Mme Jamilé Khoury. M. Luciano Calestini, Deputy representative de l’UNICEF, a relevé le caractère non seulement novateur du projet mais son caractère assidu « achevé » comparé à d’autres pays qui souffrent de problèmes semblables et qui n’ont pas pu atteindre ce but. Mme Randa Bou Hamdane, directeur général par intérim du ministère des Affaires sociales, a, pour sa part, utilisé une métaphore pour exprimer sa gratitude au travail accompli et dit « ce projet ressemble à la célébration des jeux olympiques où l’ELFS a allumé le flambeau, et où l’UNICEF est le bâton qui soutient ce flambeau et qui œuvre inconditionnellement avec des partenaires locaux à la promotion des droits de l’enfant au Liban ». Les participants reçoivent leurs attestations. USJ Info nº41 AU FIL DES JOURS... Faculté de médecine dentaire (FMD) A l’honneur : deux dentistes-chercheurs reçoivent la médaille du Mérite libanais D eux dentistes-chercheurs de l’USJ reçoivent la médaille du Mérite libanais pour leur brevet d’invention d’un nouveau ciment endodontique. C’est avec beaucoup de fierté que les professeurs Alfred Naaman et Issam Khalil, des dentistes-chercheurs de l’Université Saint-Joseph, ont reçu la médaille d’argent du Mérite national pour leur brevet d’invention d’un nouveau ciment endodontique. La distinction honorifique leur a été remise par le ministre de l’Économie et du Commerce, Alain Hakim, au cours d’une cérémonie organisée sur le Campus des sciences médicales, en présence du président de l’ordre des dentistes, le Pr Élie Azar Maalouf, et du recteur de l’USJ, le Pr Salim Daccache s.j. Prenant la parole au cours de la cérémonie, ce dernier, non sans humour, a rendu hommage à des hommes que le génie de l’invention habitait dès leur plus jeune âge. Parlant d’Alfred Naaman, il a rappelé qu’ « il a commencé son métier de médecin dentiste et de chercheur à la maison familiale lorsque sa maman constata un jour que les tubes dentifrices disparaissaient et étaient vidés de plus en plus rapidement ; après enquête, l’on trouva que le petit Alfred faisait déjà des mixtures de ce qui va devenir ultérieurement le ciment biocompatible à usage dentaire, mais avec une formule assez précaire.. ». Du Dr Issam Khalil, le recteur a rapporté : « Lui aussi dans son enfance eut un rêve. Très attaché à son grandpère paternel, il avait réalisé comment celui-ci perdait ses dents assez tôt et comment le dentiste de Hrajel n’arrivait USJ Info nº 41 pas à réparer l’irréparable. C’est à ce moment-là qu’il eut un rêve dans lequel il déposait sur la dentition de son grandpère une sorte de mastic incollable qui rendait à la dent sa jouvence. C’était le ciment MM-MTA qui, aujourd’hui, couronne plein de dents dans le monde tout entier ». « Pour les parents des deux jeunes garçons, finie l’inquiétude pour l’avenir de leur progéniture », a conclu le recteur. De fait, le parcours académique des deux hommes fut franchi sans difficulté, voire avec honneur. En ce qui concerne Alfred Naaman, entré en 1983 à la Faculté de médecine dentaire de l’USJ, il y montra ses prouesses d’extraction et de restauration peu communes et en fut diplômé en 1988. Après ce couronnement, le voilà à Paris où il obtient un certificat d’études supérieures en odontologie conservatrice ainsi que son diplôme d’études cliniques spéciales en endodontie « sous la houlette du professeur Jean-Marie Laurichesse ». Docteur d’université et diplômé en pédagogie universitaire, Alfred Naaman est actuellement le coordinateur de la Faculté de médecine dentaire au Comité de pédagogie universitaire et membre de la Société libanaise d’endodontologie, de la Société française d’endodontie et de l’American Association of Endodontists. Il est aussi professeur associé et chef du service d’endodontie à la faculté de médecine dentaire. Brevet d’invention Avec le Dr Issam Khalil, il détient le brevet d’invention international (WIPO) du MM-MTA, un nouveau ciment endodontique à base de ciment | 76 | de Portland (CP) qui a été élaboré à la Faculté de médecine dentaire de l’USJ, dans le cadre de la thèse de doctorat du Dr Khalil, enseignant au service d’endodontie sous la direction du Pr Alfred Naaman. Le ciment en question innove sur un point essentiel : une meilleure cicatrisation et un temps de prise plus court permettant au praticien de restaurer définitivement la dent séance tenante. Ce travail a été réalisé grâce à une collaboration avec des laboratoires de la firme Holcim au Liban. Les tests précliniques de biocompatibilité et de toxicité, qui précèdent habituellement la mise sur le marché des biomatériaux et leur utilisation clinique, ont été effectués dans les laboratoires de l’Université Denis-Diderot, à Paris. De son côté, titulaire d’un certificat d’études supérieures en odontologie conservatrice-endodontie de l’Université de Paris VII– France, le Dr Issam Khalil détient également une maîtrise en sciences biologiques et médicales, un master de recherche en biologie et matériaux du milieu buccal, un diplôme universitaire de pédagogie obtenu en 2009 et un doctorat en 2012 de l’USJ. Membre de la Faculté de médecine dentaire de l’USJ depuis 1994, il est actuellement coresponsable du master d’endodontie. « Nous avons devant nous l’exemple de deux médecins dentistes qui ont bravé les difficultés afin d’innover et d’inventer ce qui est aujourd’hui un bien pour l’humanité, partant d’une recherche fondamentale associée à la recherche appliquée, a conclu le recteur de l’USJ. Aujourd’hui, je suis sûr, en le disant hautement devant vous, que la réorganisation de la recherche changera le visage de notre université. Nous investissons plus de 15 % de notre budget aujourd’hui dans le domaine de la recherche, et ce pourcentage est appelé à augmenter dans les années à venir jusqu’à 25 % ». Faculté des Langues (FdL) Petit journal chinois C e n’était pas mon premier voyage en Chine car, étant membre du board de l’Institut Confucius, j’avais accompagné Pr Antoine Hokayem et les collègues à Beijing et à Shenyang à deux reprises. Certes, pour s’habituer à un grand pays, il faut plus qu’une semaine, mais déjà les deux semaines passées là-bas n’ont pas cassé le « mur » entre moi et cette nouvelle destination. Il fallait attendre la visite de Shanghai, dans un tout autre cadre, sur invitation du Professeur Mingjong Chai qui organisait cette année, en mai, la réunion du Conseil ainsi que l’Assemblée générale de la CIUTI (Conférence internationale permanente d’instituts universitaires de traducteurs et d’interprètes). Dès notre arrivée à l’hôtel avec ma collègue Mme Gina Saad, un déclic m’a fait voir la ville, puis la Chine, d’un autre regard. Les étudiantes qui s’occupaient de nous, les caravanes de bicyclettes de 8h et 17h, les habitants de Shanghai qui pédalaient une ombrelle à la main dans des voies réservées aux cyclistes, même l’embouteillage immense ne gênait plus ; c’était une occasion pour s’attarder sur un nouveau paysage : le fleuve qui coupe la ville de 30 millions en 2, celle du bon vieux temps « des colonisateurs » selon notre partenaire qui avait déjà passé 3 mois à Beyrouth, M. Chen Jie, Vice-Doyen de Shanghai International Studies University et celle des temps modernes, ciment, lumières et écrans géants. Ce soir-là, nous étions invités par nos hôtes chinois à dîner sur un bateau-mouche. À la demande du Président de la CIUTI, il fallait dire ou chanter chacun dans sa langue quelques mots ou refrains, de l’anglais, du français, de l’arabe, de l’italien, de l’espagnol à gogo avec en prime un dialecte chinois déclamé par le Doyen Mingjong Chai, repris par ses étudiants. Ce jeu de langues, de rythmes nous a enchantés. Mais si nous avons été enchantés par ce côté mots et chansons, nos partenaires chinois à leur tour nous ont dit combien ils ont été marqués par les débats qui ont eu lieu durant nos réunions. En effet, la question à traiter était les élections des membres du Conseil de la CIUTI. Il y a eu plusieurs propositions et le débat était grand ouvert, traduit en quatre langues, dont le chinois. Tout le monde était satisfait, ni vainqueur, ni vaincu, mais un sens de la responsabilité très poussé. Etudiants et responsables chinois étaient très sensibles à cela. Si encore j’ai à trouver des raisons pour ma réconciliation avec la Chine, je dirai peut-être nos deux causeries (Mme Saad et moi) au département d’arabe devant un public qui possède un arabe classique d’un niveau supérieur, assoiffé d’écouter en arabe 2 sujets « Enseigner l’arabe par le rythme et la chanson » et « l’interprétation simultanée de l’anglais vers l’arabe ». Le mur est tombé, je revisiterai la muraille volontiers. J’essaierai aussi de monter dans l’ascenseur de l’Oriental Pearl Tower qui mesure 468 mètres de hauteur et pourquoi pas le Shanghai World Financial Center. Henri Awaiss Doyen de la Faculté des langues | 77 | USJ Info nº41 AU FIL DES JOURS... Faculté des Langues (FdL) Faire carrière en langues ! Q uand j’avais choisi de faire carrière en langues, ma mère n’était pas très contente ! Puis les années ont passé, elle ne me posait plus de questions mais à son entourage elle disait que je travaillais à l’université sans mentionner les écoles ni les langues surtout pas l’arabe. Je me rappelle aussi qu’à l’école où j’avais commencé ma carrière d’enseignant d’arabe, j’avais été frappé par une certaine hiérarchie entre les matières, en effet, l’arabe ne figurait jamais à 8h00 ni à 10h00 mais c’était une matière de l’après-midi. Mais avec beaucoup de doigté et de conviction j’ai réussi à remettre les langues en général et l’arabe en particulier à leur juste endroit c.à.d. une discipline parmi les autres. Faire carrière n’est pas seulement une interminable répétition de ce qu’on a appris ou un étalage de savoir à la même date, la même heure, la même page, le même exercice… Mais c’est s’adapter à de nouvelles situations, à de nouveaux besoins et présenter aux étudiants des moyens de communication avec lesquels ils feront tomber les frontières pour connaître l’autre qui se cache derrière une langue. USJ Info nº 41 Les enseignants de langues ne sont pas les parents pauvres ou une race du bas de l’échelle, mon collègue de l’Autonoma de Madrid me disait que chez eux point de différence entre un professeur de langues – même d’arabe ! – et un professeur de physique nucléaire. Mes citations sont nombreuses à ce sujet mais je m’arrêterai là pour parler d’un nouveau partenariat celui avec Saint-Louis University. Dès nos premières réunions avec les nouveaux partenaires, nous avons construit nos relations sur une relation à égalité ou comme ils aiment l’entendre « as equal ». Nous connaissons nos besoins, nous avons nos compétences, il leur revient de nous aider à mener à bien nos 3 grands exercices : le « Placement test », la mise en place des cours répondant à nos besoins et le Proficiency test. Bert Barry, dès sa première visite a été très clair : nous sommes là pour travailler en tant que partenaire, comme un « team ». Puis nos collègues Tacla Feghali et Shaké Majarian, lors de leur visite à SLU, ont été accueillies comme faisant partie de cette équipe. Quant au Recteur, par la signature d’un protocole d’accord entre nos 2 universités, il a donné le feu vert d’un travail en profondeur des équipes d’anglais. En effet, le premier séminaire de réflexion, de débat, de mise en place d’un cursus animé par Angela Hakim et Jerry Edris auquel ont participé les 40 enseignants d’anglais a eu lieu juste à la veille du lancement des cours d’anglais d’été. | 78 | Cette année, la FdL rend hommage à trois de ses enseignants de langues qui ont passé entre 25 et 37 ans de service. Ils sont les témoins d’une carrière, de toute une carrière de langues. Aussi, les moins jeunes se sont investis dans des recherches pour l’élaboration de matériels qui couvrent des centaines d’heures d’enseignement de l’arabe et du français et s’apprêtent à collaborer pour l’élaboration d’un matériel d’espagnol et d’anglais. Leur quotidien est fait d’enseignement, de recherche et surtout de créativité qui, sans elle, tout tombe en panne : enseignement et recherche. Les langues, un immense avenir mais un tout petit départ souvent mal reconnu. Henri Awaiss Doyen de la Faculté des langues Faculté des Langues (FdL) Le printemps de Tolède A rrivés en compagnie de S.E. Charbel Aoun, Ambassadeur du Liban en Espagne et Madame, le Professeur Salim Daccache entouré de M. les Professeurs Henri Awaiss et Luis Miguel Cañada et Mme Noura El Sayed Rodriguez ont été accueillis par M. le Professeur Miguel Ángel Collado Yurrita, Recteur de l’Universidad de Castilla-La Mancha ainsi que ses vicerecteurs et collaborateurs. Mais la belle Tolède s’infiltra des fenêtres de son bureau et attira les regards de Salim Daccache, photographe dans l’âme qui se dirigea vers la fenêtre, caméra à la main et essaya d’immortaliser toutes ses beautés. Très sensible à son geste, le Recteur Yurrita l’invita alors à la terrasse depuis laquelle le portrait d’une ville se figea dans des prises de vue à jamais gardées dans les mémoires du digital. Puis se fut la cérémonie d’ouverture du programme Al’ Ma-mun, le Liban était le pays à l’honneur. Le Recteur Yurrita souhaita la bienvenue et rappela les liens entre l’USJ et l’UCLM notamment dans le domaine des langues et plus précisément la mise en place d’un programme de Licence et de Master en langue espagnole. Puis l’Ambassadeur du Liban exposa avec nuance et clarté la situation géopolitique du Liban. Ensuite la conférence du Recteur Daccache intitulée : L’enseignement au Liban aujourd’hui : le scolaire, l’universitaire, la recherche et la qualité. Un bref aperçu sur les origines de l’éducation depuis le collège de Rome jusqu’à nos jours en passant par les écoles des missionnaires protestants et catholique sans oublier tout le travail fourni par des libanais de plusieurs confessions. Répartie en deux grandes parties : la première formée de 7 points, la deuxième de 5 points, sa conférence a d’une manière magistrale rendue compte de la réalité de l’enseignement au Liban. Sa conclusion martelait : le capital du Liban est fondé sur une | 79 | trinité : l’éducation dans le sens le plus large, la connaissance, le savoir et la qualité et enfin le respect mutuel garant de la convivialité entre les religions. À Madrid deux visites étaient au programme : celle de SaintLouis University, Campus Madrid et l’Universidad de Comillas. Accueillis par le Directeur Paul Vita, nous avons visité les locaux puis réunion de travail avec les responsables. Un ancien du collège Notre Dame de Jamhour Joy Khoury (sous le mandat du Recteur Daccache), étudiant à SLU vient témoigner en anglais... A Comillas, nous avons été accueillis par Nadia Rodriguez. La réunion avec le Recteur Julio L. Martínez Martínez s.j. était teintée d’idées fraîches et de réflexions profondes. Henri Awaiss Doyen de la Faculté des langues USJ Info nº41 AU FIL DES JOURS... Le départ... L’âge de la retraite est arrivé et le départ approche. Rosette Makhlouf et Gaby Bardawil travaillent tous les deux au Rectorat de l’USJ. Ils quittent leurs fonctions pour une nouvelle vie mais on gardera d’eux un excellent souvenir. Rosette Makhlouf, chargée de service Gaby Bardawil, gardien portier Rosette Fadel considère que son arrivée au Rectorat de l’USJ en décembre 1990 « était un vrai cadeau de Noël ». chargée de la cafétéria, elle accueille avec son sourire qui ne la quitte jamais les membres du personnel à déjeuner et s’adonne à sa tâche favorite : réchauffer leurs plats et les servir. Grâce à elle, les nouveaux venus se sentent vite à l’aise dans leur nouveau milieu de travail ; elle s’intéresse fortement à la vie de tous les employés du Rectorat. « je les considère comme mes propres enfants, je connais leurs qualités et défauts et au fil de ces années j’ai beaucoup appris d’eux notamment la cuisine et l’ordinateur. Aujourd’hui que je pars pour la retraite, j’ai l’impression de quitter ma famille ». Dans ses moments libres, Rosette se plonge dans son iPad que son fils lui a offert et qui est son plus précieux outil pour passer le temps « la technologie ne m’effraie pas ! je suis toujours assez curieuse pour apprendre et j’adore Facebook ». Originaire de Baakafra (nord du Liban), Rosette, surnommée Rosy, a passé 24 ans à l’USJ : « je peux dire que je n’ai pas vu le temps passer. J’ai servi le café des milliers de fois, notamment dans les grandes réunions comme le conseil. Je m’occupais aussi de servir les bonnes choses comme les pâtisseries ! Je ne me suis jamais plainte même si le travail était assez difficile, surtout lorsque le nombre des employés au Rectorat a considérablement augmenté, et que, pendant 17 ans, j’étais seule à tout faire et à porter d’énormes plateaux. J’étais quand même heureuse et fière de voir mes trois enfants grandir : Christiane, Reine et Elias. Tous les trois sont diplômés de l’USJ que je ne remercierai jamais assez pour leur avoir donné gratuitement cette opportunité ». Rosette s’est donnée à fond et les moments les plus marquants pour elle, étaient : « les moments passés avec feu P. Jean Ducruet (Recteur émérite): c’était un grand homme direct, sensible et raisonnable ». Gaby Bardawil, né en 1950, est originaire de Yanouh (un village près de Akoura, Liban). Époux de Jeannette, il a deux filles et un garçon : Maria qui a terminé sa Licence à l’Ecole libanaise de formation sociale et prépare un master en ressources humaines à l’USJ, Aimée qui continue ses études à la Faculté de gestion et de management de l’USJ, et Edmond en classe de Terminale. Gaby a pris ses fonctions au Rectorat en 2002 ; gardien portier, il raconte son recrutement : « ma tante travaillait depuis toujours dans la famille de P. Sélim Abou s.j. (Recteur émérite) et ma mère, connaissant bien la famille, m’a demandé d’aller lui rendre visite au Rectorat pour lui souhaiter de joyeuses fêtes de Noël. Ayant appris durant cette visite que j’étais au chômage, P. Abou a directement pensé à me recruter et je lui en suis à jamais reconnaissant. » Gaby qui a atteint l’âge de la retraite, raconte les larmes aux yeux : « je vais bientôt quitter l’USJ mais avec le cœur lourd. D’abord parce que j’y ai été très heureux et ensuite parce que j’ai peur de l’avenir. Ma situation financière ne me permet malheureusement pas d’arrêter de travailler et je trouve dur de me remettre à la recherche d’un autre travail à l’âge de 64 ans mais il faut garder l’espoir ! Qui sait ? Peut-être gagnerai-je au loto ! En tout cas, j’ai toujours été optimiste et je regarde toujours le côté plein du verre !» Si sa tâche a été dure ? « Oui, répond Gaby, je devais rester jusqu’à tard dans la nuit pour aider les invités à garer leurs voitures quand il y avait des événements le soir (diners, etc.) et quand même reprendre le travail à 6h du matin ! Mais je m’appliquai à ma tâche avec grand plaisir, heureux de me savoir utile ». Gaby, qui garde toujours le sourire, a de nombreuses qualités notamment sa loyauté, sa dévotion, son accueil chaleureux. Il a toujours été ami avec tout le monde et n’hésite pas à rendre service. J’ai toujours eu l’impression en travaillant à l’USJ d’être comme une fleur dans son jardin, heureuse et épanouie ». Sandrine Succar Sabbagh USJ Info nº 41 | 80 | نهاية اخلدمة �سن التقاعد وحان موعد الرحيل لك ّل من روزيت خملوف وغابي بردويل ،وهما يعمالن يف مبنى اقرتب ّ رئا�سة جامعة الق ّدي�س يو�سف يف بريوت .و�سيرتكان عملهما لينطلقا يف منحى جديد من احلياة� ،أما نحن الذكريات. فنحتفظ عن االثنني ب�أجمل ّ روزيت خملوف امل�س�ؤولة عن اخلدمة غابي بردويل احلار�س الب ّواب بحق!» ت�صف روزيت خملوف التحاقها «كان هدية ميالد ّ بعملها يف مبنى رئا�سة جامعة الق ّدي�س يو�سف يف �شهر كانون الأول �سنة .1990روزيت هي امل�س�ؤولة عن املق�صف، إداريني للغداء، ت�ستقبل بابت�سامتها الدائمة جميع املوظّ فني ال ّ املف�ضل :ت�سخني الطعام وتقدميه. وب�رسور تقوم بعملها ّ العملية بف�ضلها ي�شعر القادمون اجل ّدد باالرتياح يف بيئتهم ّ تهتم ب�ش ّدة بحياة املوظّ فني يف رئا�سة اجلامعة. اجلديدة ،فهي ّ «�أعتربهم ك�أبنائي� ،أعرف خ�صالهم احل�سنة وال�سيئة ،وعلى �سيما يف ما يتعلّق باملطبخ مر ال�سنوات تعلّمت الكثري منهم ال ّ ّ �سن التقاعد� ،أ�شعر واحلا�سوب .اليوم و�أنا �أغادر بعد بلوغي ّ وك�أنني �أترك عائلتي» تقول روزيت التي ت�ستفيد من �أوقات الفراغ لتغو�ص فوق لوحة «الآي باد» التي �أهداها �إياها ابنها ،و�رسعان ما �أ�صبحت رفيقتها املف�ضلة لتمرير الوقت. «التكنولوجيا ال تخيفيني!» ت�ؤكّ د روزيت وتتابع�« :أنا دائمة الف�ضول لأتعلم املزيد و�أع�شق الفاي�سبوك». حتب ًبا ،هي من بقاع روزيت التي يناديها اجلميع «روزي» ّ كفرا (�شمايل لبنان)� ،أم�ضت � 24سنة يف جامعة الق ّدي�س يو�سف�« :أ�ستطيع القول �إنني مل �أحلظ الوقت كيف م�ضى. خ�صو�صا يف االجتماعات الكبرية املرات، ً ق ّدمت القهوة �آالف ّ أتول تقدمي الأطايب مثل مثل اجتماعات املجال�س .كما � ىّ احللويات ،ومل �أ�شتكِ �أب ًدا ح ّتى عندما كان العمل �صع ًبا يف �سيما حني ازداد عدد املوظفني يف الرئا�سة بع�ض الأحيان ،ال ّ عاما� .أنا �سعيدة وكنت �أقوم بك ّل الأعمال وحدي طيلة ً 17 وفخورة �أن �أرى �أوالدي الثالثة قد كربوا :كري�ستيان ،ورين، واليا�س .الثالثة يحملون �شهادات من جامعة الق ّدي�س يو�سف التي لن �أ�شكرها مبا يكفي لتعليمهم و�إعطائهم هذه الفر�صة بال مقابل». روزيت بذلت الكثري �أما اللحظات التي ال تن�ساها فتح ّددها بالقول�« :إ ّنها اللحظات املميزة مع الأب جان دوكرويه ح�سا�سا وا�ضحا؛ كبريا؛ (الرئي�س الفخري للجامعة) :كان رج ًال ً ً ّ ً وواقعيا». ًّ USJ Info nº41 اللبنانية بالقرب غابي بردويل املولود يف ينوح (�إحدى القرى ّ تزوج من جانيت ورزقا بابنتني من العاقورة) �سنة ّ ،1950 اللبنانية و�صبي :ماريا التي �أنهت �إجازتها يف املدر�سة ّ االجتماعي وهي حت�ضرّ �شهادة ما�سرت يف املوارد للتدريب ّ الب�رشية يف جامعة الق ّدي�س يو�سف ،و�إمييه والتي تتابع ّ كلية �إدارة الأعمال والعلم الإداري يف اجلامعة درو�سها يف ّ أي�ضا ،و�إدمون يف �سنته الثانوية الأخرية. � ً بواب يف رئا�سة اجلامعة �سنة ،2000 بد�أ غابي عمله كحار�س ّ ويروي حكاية توظّ يفه غري امل�سبوقة فيقول« :تعمل قريبتي الفخري) ووالدتي الي�سوعي (الرئي�س لدى عائلة الأب �سليم عبو ّ ّ جي ًدا ،فطلبت مني زيارتها يف مبنى الرئا�سة تعرف العائلة ّ ملعايدتها بعيد امليالد ،وعندما علم الأب عبو ب�أنني �أبحث نت له �إىل الأبد». فورا و�أنا مم ّ عن عمل وظّ فني ً غابي الذي بلغ ّ�س ّن التقاعد يقول والدمع يف عينيه :قري ًبا �س�أترك جامعة الق ّدي�س يو�سف مثقل القلب ،لأنني كنت �سعي ًدا هنا ،ولأنني �أخاف من امل�ستقبل ،فو�ضعي املايل ال ي�سمح يل بالتو ّقف عن العمل ،وهناك �صعوبة يف البحث عن عمل جديد يف �سن الرابعة وال�ستني ،لكن يجب �أن نحافظ على الأمل! َم ْن يدري؟ ربمّ ا �أربح جائزة اللوتو! يف كل الأحوال لطاملا كنت دائما �إىل الن�صف امللآن من الكوب!». متفائالً ،و�س�أنظر ً علي البقاء ّ وعما �إذا كانت وظيفته �صعبة؟ يجيب غابي :يتوجب ّ أي�ضا مل�ساعدة الزوار على ركن �سياراتهم طوي ًال خالل الليل � ً م�سائية (ع�شاء وغريه) ،واحل�ضور عندما يكون هناك منا�سبات ّ �صباحا! �أقوم بوظيفتي باكرا عند ال�ساد�سة ً يف اليوم التايل ً بفرح كبري ،و�أ�شعر بال�سعادة لأنني مفيد». غابي دائم االبت�سامة و�صاحب �صفات حميدة متعددة �أبرزها: وال�ؤه ،وا�ستقباله احلار ،فهو �صديق اجلميع وال يرت ّدد يف خدمة �أو م�ساعدة« :لطاملا �شعرت خالل عملي يف جامعة الق ّدي�س يو�سف ،وك�أنني زهرة يف حديقتها الكبرية ،متفتحة ومبتهجة ومت�ألقة». | | 81 AU FIL DES JOURS... األب إدغار الهيبي: الكنيسة الكاثوليكيّة رائدة في االنفتاح على وهب األعضاء وزرعها تخ�ص احلياة جوهرية �أمام ت�سا�ؤالت ّ ّ و�أ�رسارها ،و�أمام �أ�سئلة قدمية جديدة تتعلّق بوهب الأع�ضاء وزرعها ،كان ال ب ّد لل�رشكاء يف الوطن �أن يلتقوا لدرا�سة الطبية وا لأطر التطو رات ومعاجلة ّ ّ أخالقية الروحية وال القانونية واملواقف ّ ّ ّ منها .من هذا املنطلق ناق�ش املجتمعون وعلى مدى يومني كاملني يف املعهد الدينية يف جامعة الق ّدي�س العايل للعلوم ّ يو�سف يف بريوت ،باال�شرتاك مع اللجنة ال�صحية يف لراعوية اخلدمات أ�سقفية ّ ّ ال ّ الوطنية لوهب وزرع لبنان ،واللجنة ّ الب�رشية ،جمموعة من الأع�ضاء والأن�سجة ّ املو�ضوعات التي تبينّ موقف الكني�سة الكاثوليكية. ّ ؤولية ُعقد م�ؤمتر «وهب الأع�ضاء وامل�س� ّ إن�سانية ،بني تعليم الكني�سة وت�سا�ؤالت ال ّ إن�سانية- امل�ؤمنني» يف حرم العلوم ال ّ وه َد َف �إىل حتديد العنا�رص طريق ال�شامَ ، والكن�سية االجتماعية الالزمة والأجهزة ّ ّ والوطنية املنا�سبة لن�رش ثقافة وهب ّ أ�سا�سية � ة إن�ساني � ة ؤولي س� كم� أع�ضاء ال ّ ّ ّ تتج ّذر يف طبيعة الإن�سان وكرامته وتتحقق مببد�أ الت�ضامن املادي والع�ضوي على ح ّد �سواء .وللوقوف عند �أهداف امل�ؤمتر و�سياقه واملعنيني به ،التقينا الدينية و�أمني مدير املعهد العايل للعلوم ّ لراعوية اخلدمات أ�سقفية ّ عام اللجنة ال ّ ال�صحية الأب �إدغار الهيبي ،ومعه كانت ّ جولة �أُفق �شاملة. ما هو الهدف من تخ�صي�ص م�ؤمتر ملو�ضوع وهب الأع�ضاء؟ ارتكز م�ؤمتر وهب الأع�ضاء علىالتاريخية لل�رشكاء يف هذا الدوافع ّ امل�ؤمتر وهم ي�شكلون مثلثًا على عالقة مبا�رشة بالهدف. أ�سقفية هناك ا ّتفاقية بني اللجنة ال ّ ال�صحية يف لبنان لراعوية اخلدمات ّ ّ املنبثقة من جمل�س البطاركة والأ�ساقفة الدينية الكاثوليك واملعهد العايل للعلوم ّ يف جامعة الق ّدي�س يو�سف يف بريوت، تعود اىل العام ،2001طلبت مبوجبها | | 82 أ�سقفية من املعهد العايل �أن ُي ِع ّد اللجنة ال ّ لها تن�شئة كوادر قادرة على العمل يف ال�صحة ،وتكون قادرة على العمل راعوية ّ ّ أبر�شيات ل وا والرعايا امل�ست�شفيات يف ّ ال�صحية وبيوت العجزة وامل�ستو�صفات ّ مت ت�أ�سي�س الدبلوم وغريها ..من هنا ّ ال�صحة» الذي م�ضى «راعوية اجلامعي ّ ّ وخرجنا منه � 13سنة على ت�أ�سي�سه ّ �شخ�صا ،ونحن ما يزيد على الـ 120 ً مر�شديات داخل اليوم يف �صدد ت�أ�سي�س ّ أبر�شيات �إلخ. امل�ست�شفيات وجلان يف ال ّ لتطوير هذا التكامل بني املعهد واللجنة كن�سي� ،شاءت أ�سقفية انطال ًقا من مبد�أ ال ّ ّ الظروف �أن �أكون مدير املعهد العايل ويف أ�سقفية عاما للجنة ال ّ الوقت نف�سه �أمي ًنا ً ال�صحة ،فاللجنة تخدم باملعنى لراعوية ّ ّ أكادميي ل ا باملعنى واملعهد الراعوي، ّ الفكري من خالل �إعداد الكوادر والبحث ّ وغريه .يف الوقت ذاته �أعمل مع اللجنة الوطنية لوهب وزرع الأع�ضاء كخبري ّ وديني .جاء هذا امل�ؤمتر الأول �أخالقي ّ وه َد َف انطال ًقا من مبد�أ التعاون هذاَ ، ح�سا�سة مثل: �إىل الإجابة على �أ�سئلة ّ هل مقبول بح�سب الإميان امل�سيحي الكاثوليكي وهب الأع�ضاء؟ �أي �أع�ضاء؟ USJ Info nº 41 ين؟ من من �أي م�صدر؟ ب�رشي �أم حيوا ّ ّ يقرر؟ حي �أم من ٍ متوف؟ من ّ �شخ�ص ّ ملاذا؟ ...ويف هذا ال�سياق ال ب ّد من الإ�شارة �إىل �أننا مقتنعون ب�أهمية ر�سالة اللجنة الوطنية وكذلك هذا التعاون بني اجلهات ّ الثالث لت�أمني ما يحتاج �إليه املر�ضى، للقيام به بطريقة حمرتمة وكرمية و�سليمة �أخالق ًّيا ومنا�سبة �أنرتوبولوج ًّيا. باحلديث عن الأخالق ّيات هل هناك �أخالق ّيات متنع وهب الأع�ضاء، و�أخرى توجب القيام بذلك من خالل تعاليم الكني�سة الكاثوليك ّية التي �شكلت املحور العام للم�ؤمتر؟ الكاثوليكية رائدة يف مو�ضوع الكني�سة ّ وهب الأع�ضاء وكانت من �أوائل َم ْن �شجع وذلك منذ � ّأيام البابا بيو�س الثاين ّ اخلم�سينيات ،وعاجلت بداية يف ع�رش ّ ح�سا�سة كالقتل الرحيم (وهي موا�ضيع ّ ت�سمية خاطئة) ووهب الأع�ضاء .الكني�سة الكاثوليكية على عك�س ما قد ُيظن هي ّ ت�شجع وحتفّز .باملقابل هناك �رشوط ّ أ�سا�سية �أورد البع�ض منها باخت�صار � ّ أهمية �أن نح ّدد َم ْن هو �شديد ،مث ًال � ّ حي �أم ميت؟ الواهب؟ هل هو �شخ�ص ّ وما هي العالقة بني الواهب واملتلقي، ومن �أهم ال�رشوط �أ ّال يكون الوهب بداعي املادي املتاجرة ،ما يعني غياب البديل ّ عاطفي �أو املعنوي وبدون �أي �ضغط �أو ّ ّ «وهب األعضاء والمسؤوليّة اإلنسانيّة ،بين تعليم الكنيسة وتساؤالت المؤمنين» حتت هذا العنوان وبرعاية البطريرك املاروين مار ب�شارة بطر�س الراعي َعقد لراعوية أ�سقفية ك ّل من املعهد العايل لل ُعلوم ّ الدينية بالتعاون مع اللجنة ال ّ ّ الوطنية لوهب وزرع الأع�ضاء والأن�سجة ال�صحية يف لبنان واللجنة اخلدمات ّ ّ ا�ستمرت �أعماله يومني (� 28شباط والأول ؤمترا ّ الب�رشية (نووت -لبنان) ،م� ً ّ إن�سانية يف جامعة مدرج بيار �أبو خاطر يف حرم العلوم ال ّ من �آذار )2014يف ّ الق ّدي�س يو�سف يف بريوت. بحث امل�ؤمترون يف اليوم الأول املو�ضوعات التالية :النموذج اللبناين لوهب الأع�ضاء (د� .أنطوان �إ�سطفان)؛ �إكت�شاف الواهب املحتمل (ال�سيدة فريدة يونان)؛ الدماغي (د .ناجي ريا�شي)؛ �إنعا�ش الأع�ضاء وتوزيعها (د. ت�شخي�ص املوت ّ عقائدية (املطران املمجد :م�سائل الع�ضوي واجل�سد جورج جوفلكيان)؛ اجل�سد ّ ّ ّ إ�شكالية وهب الأع�ضاء غي بول�س جنيم)؛ ماهية اجل�سد يف الكتاب املق ّد�س و� ّ وكيفية �إعالن النف�سية لعي�ش اخل�سارة ين)؛ املراحل (الأب �أنطوان عوكر الأنطو ّ ّ ّ املن�سقني الطبيني والكن�سيني الوفاة (ال�سيد بطر�س غامن)؛ حلقات حوار حول دور ّ التنظيمية). يف مرافقة الأهل لأخذ القرار (اللجنة ّ والراعوية كما أخالقية توزعت املو�ضوعات كالتايل :امل�سائل ال ّ ّ يف اليوم الثاين ّ الوطنية من امل�س�ؤولني الراعويني ظهرت يف حلقات احلوار وانتظارات اللجنة ّ أخالقي يف مو�ضوع وهب الأع�ضاء (اخلوري التنظيمية)؛ تعليم الكني�سة ال (اللجنة ّ ّ واجتماعية يف ثقافة وهب الأع�ضاء (ال�سيدة أنرتوبولوجية �رشبل �شالال)؛ �أبعاد � ّ ّ راعوية لتفعيل ثقافة وهب الأع�ضاء (الأب �إدغار الهيبي)؛ آليات ّ روال تلحوق)؛ � ّ ال�صحية يف لبنان لراعوية اخلدمات أ�سقفية ّ ّ آلية تعاون بني اللجنة ال ّ �إعالن � ّ الب�رشية. الوطنية لوهب الأع�ضاء والأن�سجة واللجنة ّ ّ USJ Info nº41 | | 83 وظائفي �أو م�ضايقة من �أي اجتماعي �أو ّ ّ نوع كانت...ال ترهيب وال ترغيب. ٍ حرية من ال�رشوط ال أ�سا�سية � ً أي�ضا احرتام ّ ّ الواهب �إذ ال يجوز الإكراه ،لكن وفاة أخالقية ك�أن الواهب قد ُتولِّد مع�ضلة � ّ يكون هو مواف ًقا فهل يجوز لأهله �أن أي�ضا ك�أن يرف�ضوا؟ والعك�س �صحيح � ً راف�ضا فهل يجوز لأهله �أن يوافقوا؟ يكون ً هذه امل�سائل ال عالقة لها بالدين لكنها أخالقية. م�سائل � ّ الكاثوليكية ق�ضية ،للكني�سة وهناك ّ ّ موقف متمايز ج ًدا فيها� ،إذ حني الكالم على وهب الأع�ضاء ،عن �أي �أع�ضاء حتدي ًدا حي �أم ميت؟ ال يجوز نتكلم؟ هل الإن�سان ّ مث ًال وهب القلب �إذا كان ال�شخ�ص ح ًّيا ولو كان يريد منحه البنه لأن يف ذلك انتحارا .ال ميكن مث ًال وهب الكليتني م ًعا ً يف حني ميكن وهب كلية واحدة .ك ّل إن�سانية مبا�رشة ال مي�س باحلياة ال ّ ما ّ ميكن وهبه ،فالإن�سان م�س�ؤول عن حياته و�صحته كما هو م�س�ؤول عن �صحة غريه ّ وحياته... واملهمة هي �أنه احل�سا�سة ج ًدا ّ وامل�س�ألة ّ ممنوع وهب الأع�ضاء املتعلّقة بنقل �شخ�صية الإن�سان ،وحتى اليوم يدور ّ احلديث عن اثنني :الدماغ (بكل �أجزائه)، واجلهاز التنا�سلي (كاملبي�ض مث ًال ولي�س الرحم عند املر�أة� ،أو اخل�صيتني عند الرجل). كيف يجدر بنا التعامل مع م�س�ألة ك�شف هو ّية الواهب؟ هناك مدار�س متنوعة يف هذا املو�ضوع، دائما ولكن الكني�سة الكاثوليكية ّ تف�ضل ً ّ هوية الواهب املتوفى، عدم الك�شف عن ّ احلي يكون على �صلة قرابة لأن الواهب ّ باملوهوب ويعرفه جي ًدا لذا فهو يقوم بت�ضحية من �أجله ...يف حني �أن الواهب املتوفى يجب �أن يبقى غري معروف تفاد ًّيا لك ّل �أنواع امل�ضايقة وال�ضغط. AU FIL DES JOURS... ح�سا�سة هل ميكن احلديث عن ق�ض ّية ّ �أكرث من غريها ،للكني�سة الكاثوليك ّية موقف متمايز فيها� ،إ�ضافة �إىل ما �سبق ذكره؟ لدينا مع�ضلة حتتمل الكثري من اللّغط وهناك عدم و�ضوح بني ما تعتقده النا�س �أنه ر�أي الكني�سة وماهية موقفها احلقيقي، الدماغي». ي�سمى بـ«املوت وهي ما ّ ّ متى ي�ؤخذ الع�ضو من اجل�سم يف حال املوافقة على الوهب؟ تقول الكني�سة �إن يتم يف حال حتديد حالة املوت ذلك ّ ا�ستمرت الأع�ضاء بالعمل الدماغي ،اي لو ّ ّ مت البحث ميكننا الت�رصف .ويف امل�ؤمتر ّ ّ طب ًّيا (كان لدينا �ست �ساعات ُخ ّ�ص�صت مت حتديد املوت الدماغي للبحث الطبي) ،و ّ ّ الطبية املطلوبة مع عر�ض والفحو�صات ّ م�صورة ،وكيف نتدخل لنقل �رشائح ّ الأع�ضاء وحفظها... هل ميكنك ولو باخت�صار �أن حت ّدد لنا «املوت الدماغي»؟ «املوت الدماغي» من املوا�ضيع ال�شائكة واملع ّقدة ،وهناك ع�رشة عنا�رص يجب تو فّرها جميعها للإقرار بح�صوله، واخت�صارا ميكن القول �إنه احل�صول ً كهربائي للدماغ ()EEG على تخطيط ّ ُم�سطّ ًحا ،مرتني متتالينت مع فارق � 24ساعة بني التخطيط الأول والثاين. العيادية �إ�ضافة اىل العديد من الأمور ّ أطباء لها عالقة بلون التي ي�رشحها ال ّ تعر�ضه العني ،وحركة الب�ؤب�ؤ يف حال ّ لل�ضوء و�رسعة النب�ض وغريها ...ومن أ�سا�سية توفّر جمموعة من ال�رشوط ال ّ أطباء ك ّل واحد منهم م�س�ؤول عن ناحية ال ّ معينة وعدم ح�رص الأمر بطبيب واحد. كاثوليكية �أنه عند يهمنا ككني�سة ّ وما ّ حالة املوت الدماغي ن�صبح �أمام جثة وال ب�رشي حتى ولو كان نعود �أمام �شخ�ص ّ يدق ،وهنا تكمن ال�صعوبة الكربى قلبه ّ يف حتديد هذه احلالة. أخالقية، تقنية ولي�ست � ّ بر�أيي هذه �صعوبة ّ ميا كانوا يعتقدون �أن امل�س�ألة تتعلّق فقد ً الوطنية بجهد بالقلب ،وقد عملت اللجنة ّ لتغيري القانون ،و�إ ّال ي�صبح الطبيب دائما جمرما ،ولكن العلم هو َم ْن يقودنا ً ً ثم يتبعه القانون نحو االكت�شاف والتطور ّ ّ االجتماعية فهي الأ�صعب. �أما الناحية ّ الطيارة ندى عيد ّ توصيّات آلية تعاون واخ ُت�رصت بع�رشة بنود (مع خرج امل�ؤمترون بجملة تو�صيات �سميت � ّ ّ الأخذ باالعتبار رمزية الرقم الذي يذكّ ر بالو�صايا الع�رش) ،وهي: أ�سقفية. � -1إن�شاء جلنة تن�سيق دائمة بني اللجنة الوطنية واللجنة ال ّ ّ حمبة ودعوة -2حت�ضري م�رشوع متكامل لراعوية الت�ضامن الع�ضوي كواجب ّ ّ إن�سانية عامة. � ّ � -3إقامة دورات تن�شئة من قبل جلنة التن�سيق لك ّل املتطوعني العاملني يف واال�ست�شفائي. أبر�شي ّ الإطار الراعوي ال ّ لراعوية اخلدمات أ�سقفية -4التعاون مع املدار�س :اللجنة ّ الوطنية -اللجنة ال ّ ّ العامة للمدار�س امل�سيحي -الأمانة أ�سقفية للتعليم ال�صحية -اللجنة ال ّ ّ ّ ّ الكاثوليكية. ّ إكلرييكيات. ل وا اجلامعات مع -5التعاون ّ الوطنية ال�صحة واللجنة لراعوية اجلامعي -6فتح باب التدريب بني الدبلوم ّ ّ ّ ّ لوهب الأع�ضاء. وامل�ستمرة للكهنة والرهبان والراهبات أ�سا�سية أكادميية ال -7التن�شئة ال ّ ّ ّ واملكر�سني والعلمانيني. ّ امل�ست�شفيات والعمل على روحية لك ّل فريق تن�سيق يف مرجعية -8تعيني ّ ّ ّ تن�شئتها بال�شكل املنا�سب. الوطنية يف م�ساعدة أبر�شيات تعاون اللجنة مرجعية -9تعيني ّ روحية يف ال ّ ّ ّ املعنيني على �أخذ القرار املنا�سب يف الوقت املنا�سب. -10تعميم تعليم الكني�سة يف مو�ضوع وهب وزرع الأع�ضاء. | | 84 USJ Info nº 41 عدي» « نظريّة التّوحيد والتثليث الفلسفيّة عند يحيى بن ّ إضاءة على أحد أهم الفالسفة المسيحيين العرب الدكتورة نادين عبّاس. «نظرية ال ّتوحيد وال ّتثليث �صدر كتاب ّ عدي يف الفل�سفية عند يحيى بن ّ ّ الوراق» (حتقيق على د «الر كتابه ّ ّ املخطوطات ودرا�ستها)» للدكتورة عبا�س ،عن مركز ال�رشق نادين ّ امل�سيحي للبحوث واملن�شورات، الدينية يف جامعة لكلية ال ُعلوم ّ التابع ّ الق ّدي�س يو�سف يف بريوت. أهمية خا�صة �إذ ي�ضيء يكت�سي الكتاب � ّ يعقوبي م�سيحي عربي على فيل�سوف ّ ّ ّ ( 974-893م ).تر�أّ�س املدر�سة املنطقية يف بغداد وكان �أحد �أبرز ّ تالمذة الفارابي ،وقد و�ضع م�ؤلّفات امل�سيحي كثرية يف الفل�سفة والالهوت ّ والتج�سد وغريها. كال ّتوحيد وال ّتثليث ّ وهو من الفال�سفة الذين غمرهم زمنية طويلة� ،إىل �أن الن�سيان لفرتة ّ جاء امل�ست�رشقون (وحتدي ًدا �أوغ�ستان USJ Info nº41 فل�سفية عنه. برييه) الذين ن�رشوا مقاالت ّ املهم الإ�شارة �إىل �أن كتاب «الر ّد ومن ّ عدي الوراق» الذي كتبه يحيى بن ّ على ّ هو الن�سخة الوحيدة الباقية من كتاب هذا الأخري الذي اندثر و�ضاع. يف حتديد الهدف من الكتاب نقر�أ على الغالف الأخري منه �أن هذه الدرا�سة- الأطروحة التي ت�صدر اليوم يف كتاب ال�صلة «تهدف �إىل ت�سليط ال�ضوء على ّ بني الالهوت والفل�سفة عند يحيى بن عدي ،وذلك من خالل �إبراز �صورة يحيى ّ املنطقي الفيل�سوف الذي اعتمد املنهج ّ الفل�سفي لإثبات عقيدة ال ّتثليث ،ووظّ ف ّ الفل�سفية الواردة يف الكتب املبادئ ّ أر�سطية التي نقلها �أو �رشحها ،ف�صاغ ال ّ عقليا فل�سفية يف ال ّتثليث ت�رشح نظرية ًّ ّ ّ ومنطقيا عقيدة ال ّتثليث عند ال ّن�صارى، ًّ إ�شكاليات التي تثريها هذه فل�سفيا ال وحت ّل ًّ ّ | | 85 ن�صا من الرتاث العقيدة ».فالكتاب ين�رش ً امل�سيحي يعود �إىل القرن العا�رش العربي ّ ّ ميالدي ،ويك�شف عن ناحية من نواحي ّ املبني على امل�سيحي إ�سالمي اجلدال ال ّ ّ ّ العقل واملنطق. وال ب ّد من الإ�شارة والإ�شادة باملنهج الفل�سفي الذي اعتمدته امل�ؤلِفة التحليلي ّ عبا�س يف �رشحها للن�ص الدكتورة نادين ّ وحتليله ،واملقارنة بني الن�صو�ص، واملفاهيم ،وجذورها ،وم�صادرها، و�صلتها مبا كان متو ّف ًرا لدى املتكلّمني امل�سيحيني وامل�سلمني. يت�ألف الكتب من بابني �أ�سا�سيني ،وهو يف �ستمائة �صفحة من القطع الكبري، تو�صيف للكتاب ،ما جاء ولعل �أف�ضل ٍ على ل�سان الدكتور افرام البعلبكي الذي قالُ « :دعيت لأتكلّم على كتاب ف�إذا بي �أمام مكتبة ال �أمام كتاب واحد». Cohabitation et conflits dans le Bilâd al-Châm à l’époque ottomane. اﻟﺘﻌﺎﻳﺶ واﻟﻨﺰاﻋﺎت ﻓﻲ ﺑﻼد اﻟﺸﺎم ّﻓﻲ اﻟﻌﻬﺪ اﻟﻌﺜﻤﺎﻧﻲ اﻟﻌﻼﻗﺎت ﺑﻴﻦ اﻟﻤﺴﻠﻤﻴﻦ واﻟﻤﺴﻴﺤﻴّﻴﻦ ﻣﻦ ﺧﻼل اﻟﺤﻮﻟﻴّﺎت وﻣﺆ ّﻟﻔﺎت اﻟﺮﺣّ ﺎﻟﺔ Cohabitation et conflits dans le Bilâd al-Châm à l’époque ottomane اﻟﻌﺜﻤﺎﻧﻲ اﻟﺘﻌﺎﻳﺶ واﻟﻨﺰاﻋﺎت ﻓﻲ ﺑﻼد اﻟﺸﺎم ﻓﻲ اﻟﻌﻬﺪ ّ Musulmans et chrétiens à travers les écrits des chroniqueurs et des voyageurs Cohabitation et conflits dans le Bilâd al-Châm à l’époque ottomane musulmans et chrétiens à travers les écrits des chroniqueurs et des voyageurs Colloque organisé par : l’Université de Balamand, l’Université Saint-Joseph, l’Institut Français du Proche-Orient et l’Orient-Institut Beirut 28 - 29 - 30 mai 2009 Sous la direction de : Salim DACCACHE, Carla EDDE, Stefan KNOST, Bruno PAOLI et Souad SLIM Université de Balamand S alim Daccache, Carla Eddé, Stefan Knost, Bruno Paoli et Souad Slim (éd.), Cohabitation et conflits dans le Bilâd al-Châm à l’époque ottomane. Musulmans et chrétiens à travers les écrits des chroniqueurs et des voyageurs, Université Saint-Joseph, Université de Balamand, Institut Français du Proche-Orient, Orient-Institut Beirut, 2014. En 2004, à l’initiative de l’Université Saint-Joseph, l’Université de Balamand et l’Institut Français du ProcheOrient (IFPO) s’est tenu un colloque sur les relations entre musulmans et chrétiens dans le Bilâd al-Châm à l’époque ottomane (XVIIe-XIXe siècles) d’après les actes des tribunaux charʿī. Cinq ans plus tard, les mêmes institutions, ainsi que l’Orient-Institut Beirut qui s’est joint au projet, se sont de nouveau mobilisées pour l’organisation d’un colloque sur la même thématique, abordée cette fois à travers les écrits des chroniqueurs locaux et des voyageurs étrangers, colloque dont nous livrons aujourd’hui les actes. Orient-Institut Beirut Institut Français du Proche-Orient À l’heure où l’avenir du ProcheOrient paraît incertain, sinon sombre, et avec lui celui des « minorités » historiques, musulmanes et non musulmanes, un retour sur les fondements sociaux et la place de la religion dans les sociétés concernées, ainsi que de la gestion de la « cohabitation » et des conflits entre les groupes religieux et au sein de ces groupes dans la longue durée s'imposait. Vingt-six chercheurs ont entrepris d'interroger les écrits de chroniqueurs autochtones et de voyageurs occidentaux des XVIIe-XXe siècles afin de tenter d'apporter des éléments de réponse à ces questions. Université Saint-Joseph Les chroniqueurs locaux et les voyageurs se sont intéressés aux relations intercommunautaires, en temps de paix comme aux périodes de troubles. Comment les voyageurs et les chroniqueurs ont-ils en particulier interprété les affrontements fréquents survenus entre 1841 et 1860 ? Les ont-ils attribués à des facteurs internes – « le fanatisme religieux » par exemple ? Y ont-ils vus des répercussions des ingérences externes ? Les habitants concernés étaientils présentés comme acteurs de leur propre histoire ou des victimes de la lutte entre le pouvoir central ottoman et les puissances européennes ? Les études réunies dans cet ouvrage ont pour but d’apporter des réponses à ces questions à travers l’analyse de cas d’espèces, dans les différentes région du Bilâd al-Châm, au fil du temps et au gré de configurations mouvantes, pour mettre en évidence des permanences et des ruptures, qui pourraient passer inaperçues aux yeux des contemporains. Publications de l’USJ - Vente en ligne Ouvrages et périodiques couvrant l’ensemble des domaines scientifiques et littéraires (histoire, géographie, psychologie, philosophie, anthropologie, droit, économie, littérature, sciences politiques, etc.). Plus de 4000 articles en texte intégral sont disponibles en ligne. www.usj.edu.lb/publications Service des publications et de la communication Rectorat de l’USJ, rue de Damas, B.P. 17-5208, Mar Mikhaël, 1104 2020 Beyrouth, Liban Tél : 961.1.421000, Tpie : 961.1.421005, Courriel : [email protected] USJ Info nº 41 | 86 | مداخلة الربوف�سور �سليم دكّا�ش الي�سوعي ،رئي�س جامعة الق ّدي�س ّ يو�سف ،يف الطاولة امل�ستديرة املنعقدة يوم اجلمعة يف 14 �آذار َ ،2014حول مناق�شة كتاب «التعاي�ش والنزاعات يف بالد ال�شام يف العهد العثماين -العالقات بني امل�سلمني وامل�سيح ّيني من خالل الرحالة» ،يف احلول ّيات وم�ؤلّفات ّ �أنطليا�س ،م�رسح الأخوين رحباين، دير مار اليا�س. -1التعاي�ش والنزاعات يف بالد ال�شام العلمي في�ستح ّقون عليه جمي ًعا التقدير يف العهد العثماين هو كتاب جماعي والثناء. ا�شرتك يف �إعداده واح ٌد وثالثون كات ًبا باح ًثا انطال ًقا من امل�ؤمتر الذي ح�صل -2هذا الكتاب لي�س جمموعة حما�رضات يف ال�سنة 2009وقد نظّ مته جامعتان �أو مقاالت فح�سب� .إ ّنه يجمع بني د ّف َتيه ومعهدان :جامعة البلمند وجامعة ُع�صارة ما قام به باحثون وعلماء الق ّدي�س يو�سف ،ومعهدان �إ�ست�رشاقيان و�أ�ساتذة ،من م�شارب خمتلفة ومن ّ تاريخية هما املعهد الفرن�سي لل�رشق الأدنى جّاتاهات متع ّددة ومن علوم ّ متنوعة ،يف قراءتهم ودينية إن�سانية واملعهد الأملاين للأبحاث ال�رشقية� .أقول و� ّ ّ ّ ّ خ�صو�صا من بالد املحليني للمدونني ً ّ ّ ذلك لأ�سلّط ال�ضوء على � ّأن العمل البحثي والرحالة الأجانب وذلك عندما ال�شام ّ اجلامعي امل�شرتك � -أكان ذلك يف جمال تو ّقف ه�ؤالء عند مو�ضوع التعاي�ش يف أدبيات إن�سانيات ال والتاريخيات وال ّ ّ ّ بالد ال�شام وما يفرزه هذا التعاي�ش كالريا�ضيات �أم يف العلوم الدقيقة ّ من �ساعات وئام و� ّأيام �سالم ،كذلك والبيولوجيات � -أمر واملعلوماتيات ّ ّ ن�سميها نزاعات، من �أوقات ع�صيبة ّ م�ستحب لأ ّنه يف�ضي معقول ال بل ّ القوي يف الأفكار ويف تركت �أثرها ّ �إىل تكاثر املنتوج العلمي امل�شرتك النفو�س ،بحيث � ّأن ذلك العامل املتع ّدد �إ�ستنا ًدا �إىل �آفاقٍ متع ّددة وكذلك يجعل الأديان واملذاهب يف حينها دخل يف اجلامعيني ،املنزوين عاد ًة النا�س ّ خميلة النا�س ح ّتى اليوم� ،إن ب� ّأيام ّ وراء مكاتبهم و�أدواتهم ،يتعارفون الهناء و�إن ب� ّأيام ال�سواد ،وطغى على بع�ضا. ويعملون م ًعا ويق ّدرون بع�ضهم ً الذهنية، ت�صوراتهم و�أ ّثر يف بنيتهم ّ ّ يقررون وذلك التعاي�ش والنزاع دخل �إىل باطن وبالتايل يف كثري من الأحيان ّ ال�ص َور الأليمة العمل م ًعا والإنتاج م ًعا يف موا�ضيع النا�س، وخ�صو�صا تلك ُ ً متع ّددة وخ�صو�صا تلك التي فيها بع�ض القا�سية ،دخلت �إىل عمق الب�سيكولوجيا ً ال�صعوبة .هذه كانت خربة الذين �شاركوا امل�سيحية وخ�صو�صا ال�رشقية الب�رشية ً ّ ّ ّ يف هذا العمل ويف �إنتاج هذا الكتاب منها ،ومل تخرج بعد. USJ Info nº 41 | | 87 -3ونعرف من زاوية �أخرى كم � ّأن واملدونني الغربيني الرحالة كتابات ّ ِّ ّ املحليني هي امل�صدر الأ�سا�سي لعلم ّ التاريخ اللبناين ،يف تلك التي جند بع�ض املدر�سية ومنها �آثارها يف كتب التاريخ ّ بطوالت هذا وذلك وم�آ�سي هذه اجلماعة �أو تلك .وال �شكّ � ّأن تركيبة حماور الكتاب الدميوغرافية، وهي التالية :الأبعاد ّ وتو�صيف حياة اجلماعات ،ومقارنة بني واملدونني ،والنزاعات والعنف، الرحالة ّ ّ أ�سا�سية هي انعكا�س لتلك الف�صول ال ّ الدينية املتع ّددة التي عا�شتها اجلماعات ّ يف تلك احلقبة .وذلك يعني � ّأن النهج الذي ا ّتبعه منظّ مو امل�ؤمتر ل�سنني خلت ،كانت لديهم ر�ؤية وا�ضحة ب�أن تكون درا�سات بحثية متجاورة، جمرد �أوراق ّ امل�ؤمتر ال ّ مر�صوفة الواحدة بعد الأخرى بل ت�سلّط ال�ضوء ،ب�شكل تقاطعي ،على تلك الق�ضايا الرئي�سية التي عا�شها املا�ضي وهي، ّ عن يف القراءة ،حا�رضة اليوم عندما مُن ُ ح ّتى مبختلف تفا�صيلها. -4وهكذا ف� ّإن التح ّدي الأبرز الذي يواجه علم التاريخ هو مواجهة املا�ضي الذي مل يقدر �أن يغيب يف املا�ضي، على ح ّد قول كاتب َتي مق ّدمة الكتاب الدكتورة �سعاد �سليم والدكتورة كارال �إ ّد ه .فالذكريات القدمية ت�ستعيدها بعنف ال بعده عنف، الذاكرة احلا�رضة ٍ بقدر ما كانت تلك الذكريات مكبوتة ال�سيا�سية �أو بفعل بقو ة ال�سلطات ّ ّ مي�س اجلوهر والكيان مل الذي الن�سيان ّ أي�ضا الباطني الفردي واجلماعي .وربمّ ا � ً كانت �رضورة جتاوز املا�ضي مِ ن �أجل �رضورات العي�ش امل�شرتك من دون توبة حقيقية وتطهري ُمعلن للذاكرة ،قد �أ�سهمت ّ عملية الكَبت وبالتايل انفجار � ً أي�ضا يف ّ الكَبت على م�رصاعيه .و�إذا كان الكثري الوطنيني هم من امل� ّؤرخني املدونني ّ من ّ العامة �أكانت القريبني من ال�سلطات ّ الرحالة الأجانب �سيا�سية �أو ّ ّ دينية ،ف� ّإن ّ العامة لل�رشق من النظرة إىل � أقرب كانوا � ّ التدخل الأوروبي وخ�صو�صا قبل الغرب ّ ً يف القرن التا�سع ع�رش من حيث �أ ّثروا �أيمّ ا ت�أثري يف نظرة ال�رشق �إىل نف�سه. وهنا �أعطي مثل الأب الي�سوعي بطر�س فروماج الفرن�سي من القرن الثامن ع�رش الذي كان واعظً ا يف الق ّدا�س االفتتاحي للمجمع اللبناين 1736وقد قمت بدرا�سة االنفعالية م�ستفي�ضة لعظته الطويلة ّ وامل�ؤ ّثرة يف بداية املجمع .فهدف العظة مارونية �إىل ذاتية كان ت�أ�سي�س نظرة ّ املارونية وف ًقا لتوجيهات روما الكني�سة ّ �أو الفاتيكان يف ذلك احلني .والواقع � ّأن املارونية �أخذت لنف�سها وع ًيا الكني�سة ّ ملاهيتها يف املجمع وبعده ،فدخلت ّ يف عامل جديد خمتلف عن ال�سابق من حيث تنظيمها الأبر�شي و�إعداد الرتاتبية الدقيقة الإكلريو�س واعتماد ّ وتو�سيع دائرة الرتبية والتعليم والتثقيف بح�سب مقت�ضيات املجمع الرتيدنتيني، وثبتت وح ّددت �أعداءها و�أ�صدقاءها ّ طقو�سها و�صلواتها ،وهذا كلّه كان يف مقوالت العظة ال�شهرية .ويف مقاالت �أخرى من الكتاب ،نرى كم � ّأن املر�سلني الأجانب عملوا على �إن�شاء طوائف وملل جديدة ،فرتك ذلك الأمر �أثره على الواقع وفعل النزاعات التي ما زال االجتماعيّ ، يرت ّدد �صداها ح ّتى اليوم يف �أذهان وخميالتهم حيث � ّإن الذاكرة النا�س ّ الفردية و�إن ُن�سيت ن�سيا ًنا �شبه تام، ّ اجلماعية لتولّد ثانية الذاكرة أتي فت� ّ ُ�ص َور املا�ضي و�أحداثه الغابرة. -5يف بع�ض املحا�رضات نكت�شف كم مهما بالن�سبة أمرا ًّ � ّأن تعداد ال�سكّان كان � ً �إىل ال�سلطات القائمة ،وربمّ ا كان ال�سبب رقمية يف ذلك �أ ّنه ال ب ّد من قاعدة ّ لفر�ض ال�رضائب على النا�س وجمعها وبالتايل ندرك � ّأن ذلك الإح�صاء ربمّ ا �صحيحا ويعطي لنا فكرة عن كان ً الواقع ال�سكّاين يف ذلك الزمن يف وقت نتحا�شى فيه اليوم �إح�صاء النا�س ل ّأن ت�صادمية. ونية يف الأمر فكرة ّ طائفية ّ ّ كمدونات التاريخية وتلك الن�صو�ص ّ ّ الرحالة كانت تزخر امل� ّؤرخني ودفاتر ّ بو�صف الواقع االجتماعي للجماعات الدينية ،و�أعود هنا �إىل بطر�س فروماج ّ الي�سوعي لرنى كم �أ ّنه كان دقي ًقا يف و�صف الطقو�س القدمية للموارنة ،وحياة الأديار امل�شرتكة بني ن�ساء ورجال الرعية وطرق جمع الأموال من �أبناء ّ واال�ست�سهال يف التعاطي مع الأ�شياء املق ّد�سة. -6ينبغي القول � ّإن مو�ضوع العالقات، بني اجلماعات كان ال�شغل ال�شاغل للم� ّؤرخني �أكانوا من ال�رشق �أم من الغرب .والوا�ضح � ّأن ه�ؤالء � ّأرخوا لتلك العالقات كما كانت يف � ّأيام ال�سلم و�أوقات اال�ضطرابات و�أزمنة احلروب وخ�صو�صا تلك التي جرت ما بني 1841 ً | | 88 و .1860والواقع � ّأن �أولئك امل� ّؤرخني، عرب الأبحاث املكنونة يف الكتاب ،جندهم يهتمون بالعالقات على وجه التقريب ّ مع اجلماعات ال بني الأفراد وك� ّأن اجلماعة هي الأ�سا�س االجتماعي الظاهر مرتا�صة ال و� ّأن النا�س هم كتلة واحدة ّ جمموعة من الأفراد .و�إذا ك ّنا اليوم نعيد ال�سلوكيات �سبب بع�ض احلروب وبع�ض ّ التع�صب الديني املقيت و�إىل العنيفة �إىل ّ اجلهل املق ّد�س ،ف� ّإن الكثري من م� ّؤرخي كثريا ومدوين الثامن ع�رش والتا�سع ع�رش ً ّ ما ي�ستخدمون هذه الكلمة للداللة على علّة احلروب والأحداث الأليمة .ومن الطبيعي القول �أن يكون الآخر يف احلوليات هو الرحالة و�أ�صحاب نظر ّ ّ املت�صلّب املعتدي ولي�س من هو قريب واجتماعيا. دينيا ًّ ًّ أخريا ،يطول القول يف احلديث عن ً � -7 هذا الكتاب املرجع ،مبعلوماته و�آرائه ومراجعه وحتليالته وكذلك مراجعة تقلّبات زمن بني عثمان وما تركه من الأعمال اجلليلة ومن امل�آ�سي الثقيلة على املا�ضي وعلى ذاكرة ال�سنني وال ّأيام .وال �شكّ � ّأن هنالك الكثري من الأ�سئلة املرتبطة مبجريات الأحداث وتطورات وواقع النا�س واجلماعات ّ حياة البلدان والأ�صقاع .فربمّ ا يجد القارئ يف هذا الكتاب ،عرب قراءة ن�صو�صه العلميّة بوجه �أكيد لكنّها �سهلة القراءة واملطالعة� ،أجوبة عديدة تفيد أي�ضا تفيد امل�س�ؤولني يف القارئ وربمّ ا � ً اجلامعة واملدر�سة واحلكومة �إن ُوجدت وباملخت�رص م�س�ؤويل الدين والدنيا واملجتمع لكي ي� ّؤ�س�سوا لثقافة جديدة هي ثقافة املعرفة واملغفرة واالحرتام املتبادل والعي�ش امل�شرتك. USJ Info nº 41
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