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EDITO
L’USJ et le service à la collectivité : réaménager le jardin Saint
Nicolas !
Édito ....................................................1
Lumière sur..........................................2
Histoire...............................................12
Célébrations.......................................18
Nos Anciens.......................................22
Recherche .........................................28
Portrait...............................................32
Centres régionaux..............................36
À l’international..................................38
Vie étudiante .....................................42
Manifestations...................................46
Au fil des jours...................................64
À lire !.................................................86
Directeur de la publication
Salim Daccache s.j.
Rédacteur en chef
Cynthia-Maria Ghobril Andrea
Secrétaires de rédaction
Fady Noun
Christine Omeira Wazen
Sandrine Succar Sabbagh
Comité éditorial
Christine Babikian Assaf
Naji Boulos
Fouad Maroun
Pascal Monin
Pierre Najm
Roland Tomb
Elie Yazbek
Maquette et mise en page
Carine Tohmé Haddad
S ervice des publications et de
la communication (Spcom)
Crédit photos
Michel Sayegh
USJ info est un magazine
semestriel publié par le Service
des publications et de la
communication du Rectorat.
Il est distribué gratuitement
aux anciens, étudiants,
personnel administratif, corps
enseignant et amis de l’USJ
au Liban et à l’étranger.
Le 11 juin passé, trois partenaires institutionnels et civils étaient
réunis dans la grande allée du Jardin Saint Nicolas Achrafieh pour
sceller leur accord en vue du réaménagement du jardin suivant
des plans établis par l’une des meilleures études de la ville. L’USJ,
forte de ses liens indéfectibles avec la société civile, l’Ambassade de
France qui gère plusieurs projets d’urbanisme à Beyrouth comme
la liaison douce et la ville de Beyrouth, soucieuse d’embellir ses
espaces, inauguraient ensemble les travaux de restauration et de
réaménagement de cet espace vert réservé aux habitants pour qu’ils
puissent venir se reposer et vivre des moments agréables et paisibles.
La municipalité avait manifesté son désir de réhabiliter ce jardin en
comptant sur l’apport des forces vives du monde de la culture et
de l’éducation. Devant cette demande, l’Université Saint-Joseph ne
pouvait se dérober à son devoir et à sa mission. Au lieu d’une bande
étroite et inutile longeant le mur du rectorat, voici une belle œuvre,
le Jardin St Nicolas à rajeunir et embellir !
Comme nous le savons et comme la tradition nous le raconte, les
Jésuites ont déjà leur jardin au cœur-même d’Achrafieh, le Jardin
des Jésuites, en référence à un moment où les Jésuites avaient acquis
des terrains dans la région. Aujourd’hui, l’Université Saint-Joseph
associe désormais son nom à un jardin célèbre d’Achrafieh (ce
qui signifie en français la Haute), localisé en bordure de l’Avenue
Charles Malek, l’un des défenseurs acharnés du Liban moderne et
de la formule libanaise, dans la région de Tabaris et en face de la
cathédrale grecque orthodoxe Saint Nicolas. Ce jardin, d’après ce
que l’on sait, a été ouvert au public en 1964 et fut dessiné par le
célèbre architecte libanais Ferdinand Dagher.
L’USJ, par la prise en charge de cette restauration et réaménagement,
répond à un appel au devoir, celui d’être prête et présente pour
s’acquitter de sa 3ème mission à savoir celle d’être au service de la
collectivité avec grand cœur et amitié pour tous, surtout cette amitié
aux riverains du jardin afin de le rendre plus charmant et plus
accueillant. Nous nous engageons, dans la mesure du possible, à
rendre chacun des 22.000 m2 (superficie de l’espace), un témoignage
de beauté et d’un environnement bien rayonnant.
Notre Université, au seuil de la célébration de ses 140 ans d’existence
« au service de ce Liban que nous avons aidé à naître et à grandir », est
fière d’être née ici sur les flancs d’Achrafieh pour devenir l’Université
au cœur et du cœur de Beyrouth, avec ses campus d’Huvelin, d’al
Toubiyyé, de Ras el Nab3 et d’al Mathaf du Musée de Beyrouth.
Nous continuerons à être au cœur et du cœur de Beyrouth afin d’être
une université qui unit et qui ose être un agent de liaison dans la
vérité en des moments où la désunion bat son plein et où il est facile
d’éloigner les gens les uns des autres. Travailler pour Beyrouth, cela
fait partie aussi de notre mission comme institution francophone,
forte des valeurs et de la manière de faire de la francophonie.
Salim Daccache sj
Recteur
Service des publications et de la communication
Rectorat de l’USJ, rue de Damas
B.P. 17-5208 Mar Mikhaël, Beyrouth 1104 2020 - Liban
Tél : 961.1.421000, Fax : 961.1421005, Email : [email protected]
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Daraj
al Yassouiyeh :
Festival culturel de l’USJ
3 jours d’activités culturelles, artistiques et sportives,
organisés par les jeunes pour les jeunes
Trois jours de fête sur l’esplanade du Campus de l’innovation et du sport de l’USJ. Trois jours consacrés
à la 3e édition de « Daraj al Yassouiyeh » le festival culturel de l’USJ, organisé du 26 au 28 mai 2014
par le Service de la vie étudiante et de l’insertion professionnelle (SVEIP) de l’USJ sous le patronage
du ministre de la Culture. Trois jours riches en activités de tout genre ; trois jours de dynamisme, de
solidarité et de pur bonheur pour toute la communauté universitaire.
USJ Info nº 41
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Le Campus de l’innovation et du sport sous les projecteurs.
1er jour marqué par le coup d’envoi
Le coup d’envoi de la 3e édition du
Festival culturel de l’Université SaintJoseph (USJ) « Daraj al Yassouiyeh »
a été donné le lundi 26 mai sur
l’esplanade du Campus de l’innovation
et du sport. Plusieurs personnes se
sont exprimées à cette occasion.
M. Abdo Younes, étudiant à la Faculté
de sciences économiques et membre
du comité d’organisation a d’abord
tenu à remercier Pr Salim Daccache
s.j., « sans qui ce projet ne se serait
pas matérialisé », les bénévoles, les
sponsors et notamment la Byblos
Bank et les partenaires culturels.
« Empreinte d’énergie, de vision et
surtout d’espoir, cette merveilleuse
rencontre nous a permis de vivre des
moments exceptionnels et nous a
surtout rapprochés, nous les étudiants
venant chacun de sa faculté, de sa
région, etc. Cette riche expérience
sera éternellement gravée en chacun
de nous, comme dans le béton de
ce campus qui témoignera de cette
tradition aux générations futures ».
M. Fouad Maroun, secrétaire général et
directeur du Service de la vie étudiante
et de l’insertion professionnelle
(SVEIP) de l’USJ a d’abord remercié
l’équipe du SVEIP qui a assuré la
supervision et la coordination des
différents comités, les stagiaires de
l’Ecole libanaise de formation sociale
qui se sont appropriés le projet et
qui s’y sont totalement investis et
surtout l’armée des abeilles, les soldats
inconnus : la centaine d’étudiants
bénévoles ». Il a ensuite indiqué :
« Daraj al Yassouiyeh, ce sont trois
jours dédiés à l’art, la culture et le sport.
J’y ajouterai, en toute conviction, la
créativité. J’ai toujours un immense
plaisir à travailler avec les étudiants
car ils sont une source inépuisable
d’innovation et de créativité ». Il a
enfin lancé un appel aux étudiants
de l’USJ à « ne pas laisser cacher le
potentiel de créativité que chacun
possède. C’est ce partage qui enrichit
la vie étudiante et rend le séjour à
l’université inoubliable. Le Service de
la vie étudiante est là pour accueillir,
recueillir, conseiller, encourager toutes
les initiatives en ce sens ».
Pr Salim Daccache s.j., Recteur de
l’USJ, s’est dit joyeux pour trois
raisons : « ma première joie est que
cette manifestation culturelle des
étudiants de l’USJ soit parrainée
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« Ce sont trois jours
dédiés à l’art, la
culture et le sport.
J’y ajouterai en toute
conviction la créativité ».
Pr Salim Daccache s.j. offre la médaille du
centenaire à M. Rony Arayji, ministre de la
Culture.
USJ Info nº 41
Exposition des photos et tableaux de la compétition « Artists of the year ». « Campus-J, le nouveau journal des étudiants de l’USJ ».
par Monsieur le Ministre de la
culture Rony Arayji, un ancien de
notre Alma Mater, de la Faculté de
droit, promotion 1988, qui marque
aujourd’hui de son empreinte la
politique culturelle de notre pays.
Ma deuxième joie, c’est la parution du
Journal de l’USJ, des étudiants de l’USJ
aux étudiants de l’USJ. Ne me dites
pas que l’USJ et les étudiants de l’USJ
ne s’occupent pas de culture, qu’ils
n’écrivent pas et qu’ils ne marquent
pas de leur marque la vie de l’USJ,
au quotidien. J’espère que ce journal
aujourd’hui à parution aléatoire,
devienne un hebdo et pourquoi pas
un quotidien de l’USJ ; Campus-J, le
camp de l’USJ, c’est le choix du camp
de la culture et de la création libre et
même critique. Ma troisième joie est
que « Daraj al Yassouiyeh » continue
et se renouvelle afin de donner cette
belle vision de l’USJ ; Université qui
adore son passé mais qui n’est pas un
musée, qui adore le passé du Liban,
mais l’USJ reste une université jeune
et dynamique, université des talents
dans les diverses disciplines de l’art.
M. Rony Araygi, ministre de la
Culture, a remercié les étudiants qui
« pour la 3e année consécutive mettent
en commun leurs talents et donnent
de leur temps, pour la réussite de cet
événement ». Il a ensuite souligné le
rôle éducatif fondamental que tient,
depuis plus de 130 années, et malgré
vents et marées, la Compagnie de Jésus
au Liban : « j’insiste en cela auprès de
nos étudiants pour qu’ils mesurent
la chance qu’ils ont d’être intégrés
dans une institution qui privilégie pardessus tout, l’ascension intellectuelle
et morale de ses élèves » Finalement,
il s’est arrêté sur cette symbolique de
USJ Info nº 41
l’escalier ou du Daraj : « Dans le sens
de l’ascension, il est la progression
vers le savoir, la connaissance, la
transfiguration. C’est le sens que vous
lui avez donné en créant, en produisant,
en faisant le choix de l’humanisme et
celui d’un Liban fier de son identité
plurielle. Malheureusement, cette
même symbolique de l’escalier évoque
aussi la chute et la destruction.
Détruire est facile. Détruire est rapide. Mais il ne laisse derrière lui que le
néant et la désolation. Construire est
« L’USJ est une université
jeune et dynamique,
université des talents
dans les diverses
disciplines de l’art »
ardu. Construire est lent, vous l’avez
expérimenté en préparant ce festival. Cependant il dévoile à vos yeux le
sens de votre vie, et vous élève en
haut des marches. À vous d’emprunter
cet escalier maintenant en tâchant de
construire et de créer ».
Mme Nada Tawil, directrice du
département de communication de la
Byblos Bank , a affirmé : « Le cèdre ne
couvre aujourd’hui que 0,0002% de la
superficie du Liban. Nous devons donc
agir et mettre terme à cette dégradation
afin de restituer au Liban son symbole
national. La Byblos Bank est fière
de voir les étudiants de l’Université
Saint-Joseph sensibles à cet appel.
En choisissant « #RememberCedar »
comme thème de l’édition 2014 de
« Daraj al Yassouiyeh », ils font part
de leur foi envers le Liban et ses talents
tout en contribuant à la protection
du cèdre. »
En fin de soirée, les gagnants de la
compétition « Artist of the year », ont
reçu leurs trophées de la Byblos Bank
puis le public a suivi un concert live
du Club de musique de l’USJ.
Liste des gagnants de la compétition
Artists of the Year
Pascal Watwat
Rasha Mardini
Ghadir Alayli
Carla Gharzouzi
Jawad Achi
Hanna Fahed
Fashion Design
Montage vidéo
Peinture
Innovation
Photographie
Poesie / écriture
Pr Salim Daccache s.j. entouré de : Mme Nada Tawil, M. Antoine Matta, M. Rony Arayji,
M. Fouad Maroun et des étudiants.
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2e jour marqué par la participation des écoles
libanais et français. Ces différentes
opérations manifestent le souci qu’a
l’USJ d’établir avec les établissements
scolaires, nos partenaires privilégiés,
les collaborations les plus étroites
en vue d’assurer à leurs élèves, les
meilleurs services. Cette activité se
propose de permettre à des jeunes
de faire éclore les formidables
potentialités et richesses qui dorment
au fond d’eux-mêmes, tels des trésors
cachés, de développer leurs talents,
et de les partager avec nous tous
ici présents : responsables, parents,
supporters et collègues ».
Des bénévoles du Comité d’organisation.
« Nos étudiants ont la
chance d’être intégrés
dans une institution qui
privilégie par-dessus tout, l’ascension intellectuelle
et morale de ses élèves »
Au 2 e jour, les activités se sont
poursuivies par un « Talent Show ».
Les élèves de 200 écoles, de la région
de Beyrouth et du Mont Liban ont été
sollicités pour exposer leurs talents
durant cet événement organisé par
les animateurs sociaux du Service
de la vie étudiante et de l’insertion
professionnelle en collaboration avec
le Service étudiant d’information et
d’orientation (SIO) de l’USJ. Les élèves
se sont répartis en cinq catégories
(chant, danse, musique, peinture et
poésie) et ont été évalués par un jury
composé de : Georges Khabbaz, Maya
Nehmeh, Jacques Haddad (fondateur
du club de musique de l’USJ), Sœur
Lisa Kareh (directrice Saint-Cœur),
Pierre Njem (directeur du SIO).
Les gagnants ont reçu des trophées
spécialement conçus pour cette
activité ainsi que de nombreux lots
offerts par les sponsors.
M. Henri Awit, vice-recteur aux affaires
académiques de l’USJ a prononcé un
mot de bienvenue, au nom du Recteur,
le Pr Salim Daccache s.j., et au nom de
toute la communauté de l’Université
Saint-Joseph. Il a souligné que cette
soirée est doublement mémorable :
« Elle constitue pour vous, cher(e)s
finalistes, l’ultime étape d’une course
qui va vous exposer sous les feux des
projecteurs et vous propulser dans le
monde de la célébrité. Elle constitue
pour nous, à l’Université, un moment
fort qui fera date dans ses annales,
puisque c’est la première fois que cet
évènement est organisé ».
Il a aussi précisé l’importance de
cette activité : « Cette activité s’inscrit
dans la politique d’ouverture de notre
Université sur le monde scolaire,
qui se traduit, entre autres, par les
interventions de notre Service étudiant
d’information et d’orientation auprès
des élèves du secondaire, par les jeux
interscolaires organisés par notre
Service du sport, et par les 300 bourses
d’excellence offertes chaque année
aux lauréats des deux baccalauréats
« En choisissant
#RememberCedar, ils font
part de leur foi envers
le Liban et ses talents
tout en contribuant à la
protection du cèdre »
M. Awit a par la suite indiqué la
mission de l’Université Saint-Joseph
qui est : « d’assurer une formation
intégrale qui vise l’épanouissement
harmonieux de toutes les dimensions
de la personne. Dans cette perspective
humaniste, elle accorde une égale
importance aux études, à la vie
spirituelle, à la vie associative, au
sport et à l’engagement citoyen. Elle
Épreuves des écoles.
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USJ Info nº 41
réserve une place primordiale à la
culture, dans toutes ses composantes,
et aux arts, sous toutes leurs formes
et expressions.
Il a ensuite tenu à féliciter d’avance les
lauréats et toutes celles et tous ceux
qui, en acceptant de participer à cette
compétition, lui ont permis d’avoir
lieu et de procurer toutes les joies
de l’œil et de l’oreille et a remercié
toutes les personnes qui, à un titre
ou à un autre, se sont investies pour
faire du « Talent Show » un grand
moment de performances artistiques
et de convivialité : le Service étudiant
d’information et d’orientation,
le Service de la vie étudiante et
de l’insertion professionnelle,
les animateurs de cette soirée, les
membres du jury, les responsables des
établissements scolaires, les parents,
les coaches, et en premier lieu, les
jeunes artistes si talentueux.
Finalement, il a invité les élèves à
regarder les superbes bâtiments de
ce Campus qui, à l’instar des autres
campus, abrite des salles de cours, des
bibliothèques, des laboratoires, des
installations sportives et des espaces
de loisirs et a souligné : « nous serons
heureux, une fois décroché le bac, de
vous y accueillir, pour une nouvelle
étape de votre parcours académique.
Regardez ces escaliers. Ecoutez l’appel
aux sommets qu’ils vous lancent. Ils
vous invitent à refuser la platitude et
la médiocrité et à toujours rechercher,
dans une quête inlassable, en toutes
choses la qualité et l’excellence ».
3e jour marqué par de nombreuses activités
Le public s’est délecté au 3e jour
du Festival qui proposait toute une
panoplie d’activités : un atelier de
poterie (animé par le médiateur culturel
du Musée de la préhistoire libanaise),
des jeux sportifs traditionnels libanais
(animés par le Service du Sport), un
show traditionnel libanais préparé par
les enfants de la garderie Saint-Joseph,
un fashion show avec l’Amicale des
étudiants de la Faculté de sciences
économiques et en collaboration avec
le Musée des minéraux Mim ainsi que
des pièces de théâtre notamment :
• Théâtre Hakawâti pour les droits de
la femme avec le soutien du théâtre
Monnot : les étudiants du Club des
droits de la femme ont animé des
histoires vécues.
• Wajhan wa zayl ou l’âne et moi
avec la Pastorale universitaire;
une pièce qui retrace avec un twist
humoristique une des premières
expériences de discernement du
Épreuve sportive.
fondateur et premier supérieur
général de la Compagnie de Jésus,
St. Ignace de Loyola.
• Il était une fois Huvelin ; à l’initiative
de l’Amicale des étudiants de la
Faculté de gestion et de management
et du Club de musique du campus,
Un show traditionnel préparé par les enfants de la garderie Saint-Joseph.
USJ Info nº 41
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les étudiants se sont rassemblés pour
raconter l’histoire de Huvelin, avec
l’aide de Georges Khabbaz.
La date de la prochaine édition est
déjà fixée ! Rendez-vous donc le 18
mai 2015 avec de nouvelles activités.
Défilé organisé par l’Amicale des étudiants de la
Faculté des sciences économiques.
L’équipe des bénévoles du Comité d’organisation.
L’avis du Comité d’organisation
Waël Hammoud : coordinateur
logistique
J’ai effectué la coordination entre
toute l’équipe pour qu’il y ait une
certaine synchronisation. C’est
un travail difficile qui m’a mis
constamment sous pression de 20h à
minuit. Mais j’ai réalisé qu’il y avait
un vrai travail d’équipe et qu’avec les
organisateurs nous formions une vraie
famille. C’est une belle expérience que
j’ai déjà effectuée au cours de deux
éditions de « Daraj al Yassouiyeh » et
que je reprendrai volontiers l’année
prochaine !
Maya Najem, Yara Hmadeh, Mariam
Hoteit, Abdo Younes, Jana Khreiss,
Gabriel Haddad : Media Team
Nous avons fait la promotion de
« Daraj al Yassouiyeh » sur plusieurs
chaînes de télévision notamment OTV,
Future TV, MTV et sur la chaîne de
radio Sawt el Mada. La première
fois à la télé c’était un peu dur puis
nous nous sommes habitués et nous
nous sentions vraiment à l’aise par la
suite. Nous avons aussi distribué des
dépliants dans les parkings des centres
commerciaux. A part le fait d’être
chassés des parkings faute d’avoir
demandé au préalable la permission
de faire cette tâche dans les centres
commerciaux, notre mission s’est
bien déroulée. Certains parmi nous
ont participé à l’organisation des
précédentes éditions de cet événement
Historique
Gloria Abdo, coordinatrice au Service de la vie étudiante et de l’insertion
professionnelle
« Daraj al Yassouiyeh » est un événement culturel qui a été créé à l’initiative des
étudiants du Campus de l’innovation et du sport. À l’occasion de l’inauguration
de ce campus, les amicales de toutes les institutions se sont réunies et ont
organisé cet événement pour créer une bonne ambiance entre les étudiants.
Pascal Watwat, président de l’amicale de la Faculté de sciences économiques,
et a d’abord organisé un « Fashion Show. » Il s’est donc adressé au Service de la
vie étudiante et de l’insertion professionnelle, à qui il a proposé son projet,puis
il en a parlé aux autres amicales du campus. C’est ainsi qu’est née l’idée de
créer cet événement. Lors d’un échange d’idées entre les étudiants sur le
grand escalier du Campus de l’innovation et du sport concernant l’utilité de cet
escalier, l’idée est venue d’y organiser l’activité et de la jumeler au concept de
Daraj el Fan : « Daraj Al Yassouieh » est devenu depuis un événement annuel
s’étalant sur trois jours. Il est à noter que le groupe d’étudiants, qui organise
cet événement, change chaque année afin qu’il y ait de nouvelles idées et
des activités variées.
La conception du programme et la gestion du festival sont sous la houlette
du Service de la vie étudiante et de l’insertion professionnelle. Cette année ce
service a pris le choix d’inclure des partenaires culturels (musée des minéraux
mim, etc.) car ces derniers aident à renforcer et développer les capacités des
jeunes.
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USJ Info nº 41
et nous avons remarqué qu’avec
l’expérience, nous nous améliorions
chaque année. Nous sommes bien
rôdés ! Grâce à cet événement, notre
vie étudiante est plus riche et épanouie.
Nous sommes enthousiastes à l’idée
de revivre cette expérience.
Joe Asmar : Président du Club de
musique, coordinateur du programme
et backstage
Mon expérience durant les 3 éditions
de « Daraj al Yassouiyeh » m’a permis
de renforcer mes connaissances au
niveau technique et d’apprendre
à résoudre les problèmes sur le
champ. J’ai appris à prendre des
responsabilités et à bien m’organiser
en pensant à un plan B et même C !
cette année, j’ai senti qu’il y avait un
vrai travail d’équipe et une certaine
homogénéité entre les organisateurs.
Cet événement est, à mon avis, de
grande importance pour promouvoir
une bonne image de l’USJ, c’est je
dirai un exploit ! J’espère que cet
événement continuera à s’améliorer
d’année en année.
Rasha Mardini, coordinatrice du
« Talent show »
J’ai organisé le « Talent show »
avec les écoles dans le cadre de mon
stage de 3e année (École libanaise de
formation sociale) au sein du Service
de la vie étudiante et de l’insertion
professionnelle et en collaboration
avec le Service d’information et
d’orientation de l’USJ. Une excellente
équipe était à ma disposition pour
m’aider dans l’organisation de cette
activité. Étant le premier évènement
grand public que j’ai organisé, ça
m’a beaucoup apporté au niveau de
mon développement personnel, m’a
appris à reconnaître mes compétences,
notamment la flexibilité, et à savoir
surmonter les difficultés dans la
rapidité. J’ai dû contacter tous les
participants qui venaient de partout et
j’ai beaucoup aimé leur sérieux et leur
motivation. J’ai beaucoup apprécié
de travailler avec Karim Dahdah,
coordinateur du Club de musique
du Campus des sciences sociales, qui
m’a beaucoup aidée au niveau de
la musique et dans le coaching des
participants lors des entraînements.
USJ Info nº 41
Pièce de théâtre « Wajhan wa zayl » préparée par la Pastorale universitaire.
Cette expérience m’a passionnée et
j’ai adoré faire partie d’une équipe
si motivée. Je pense que « Daraj al
Yassouiyeh » promeut une excellente
image de l’USJ notamment au niveau
de sa diversité culturelle et artistique.
Cet événement m’a permis de travailler
avec et pour les étudiants et d’avoir
une interaction avec tous les étudiants.
Samir Chalhoub, coordinateur de la
compétition « Artists of the Year »
La compétition intitulée « Artists of
the Year » était un segment assez
passionnant, puisque couvrant les
deux paliers importants de la vie
d’un citoyen : le patrimoine et le
culturel. Le thème, qui a été inspiré
par la vidéo commerciale « Lebanese
are losing it » de la Banque Byblos,
était celui du Cèdre libanais. Mais
l’engagement des jeunes d’aujourd’hui
envers la terre qui les garde depuis des
milliers d’années est assez chétif. C’est
en concevant et réalisant différents
moyens de communications web et
visuels qu’on a pu joindre la cause
au quotidien des étudiants, afin de
les encourager au changement positif.
En tant que stagiaire, cet événement
était une application directe des
théories et techniques acquises
durant ma formation en animation
sociale. Ce qui n’est pas toujours
facile puisque le terrain décrit n’est
pas souvent celui auquel on s’attend.
Alors que mes collègues se trouvaient
dans des centres à problématiques
sociales, le mien c’était le Service
de la vie étudiante et de l’insertion
professionnelle (SVEIP). C’était un
privilège pour moi d’avoir deux statuts
différents, celui d’un étudiant et celui
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d’un semi-employé à l’USJ et surtout
de travailler au niveau de 5 campus et
de 3 centres régionaux différents. Tout
était fascinant autour de moi, que ce
soit le support offert par Gloria Abdo,
coordinatrice de la vie étudiante que je
remercie énormément, par M. Fouad
Maroun, secrétaire général de l’USJ et
directeur du SVEIP ou par les étudiants
eux-mêmes qui m’inspiraient de plus
en plus, de jour en jour.
L’organisation d’ateliers de créativité,
la mobilisation des bénévoles, le
développement innovateur des
étudiants, etc. tout cela faisait partie
de mon chemin au SVEIP. Et c’est
grâce à toute l’équipe de travail que
j’ai pu réussir ma mission.
Thème principal
Promouvoir le patrimoine libanais
en protégeant les Cèdres
Une compétition artistique, préparée
par les animateurs sociaux du Service
de la vie étudiante et de l’insertion
professionnelle (SVEIP), a été lancée
autour du symbole historique de
l’identité libanaise : les cèdres du Liban.
Les étudiants de l’USJ ont participé
sous sept différentes catégories :
photographie, sculpture, peinture,
joaillerie, poésie/ écriture, vêtements
et innovation. Evalués par des
professionnels dans chaque domaine,
les gagnants de chaque catégorie ont
eu accès à un développement de leur
modèle, un coaching professionnel,
une exposition dans une galerie et
des tickets gratuits pour participer à
des jeux extrêmes.
Mise au point
M. Fouad Maroun, secrétaire général et directeur du Service de
la vie étudiante et de l’insertion professionnelle
1- Que représente « Daraj al Yassouiyeh », au niveau
stratégique pour la vie étudiante de l’USJ ?
3- Quelles sont les forces et les faiblesses de ce Festival
cette année ?
Contrairement à d’autres universités, l’USJ n’a pas
qu’un seul campus et les étudiants des différents campus
ne se rencontrent pratiquement jamais. « Daraj al
Yassouiyeh » a ainsi un rôle fédérateur qui permet à tous
ces étudiants de se rencontrer et de travailler ensemble ;
c’est un lieu de rencontre et de communication, un lieu
pour tisser des liens. Il permet de renforcer l’esprit
d’appartenance puisque les étudiants y participent
sous la barrière de l’USJ et non d’une institution,
d’une amicale ou d’une association. L’idéal serait de
pouvoir créer le même type d’événement sur tous les
autres campus. Le Campus de l’innovation et du sport
a choisi son escalier géant, le « Daraj » ; le Campus
des sciences médicales pourrait ainsi choisir son jardin,
et le Campus des sciences sociales, les rues Huvelin et
Monnot.
L’un des points forts était d’inclure des partenaires
culturels : musée des minéraux, musée de la préhistoire
de l’USJ, le théâtre Monnot, etc. Par ailleurs, avec
l’expérience aquise, l’organisation s’améliore d’année en
année. Nous cernons mieux les demandes, les budgets
et avons beaucoup plus de sponsors. Cependant nous
avons encore à réfléchir aux moyens d’intéresser les
étudiants à assister à plus d’activités du « Daraj »,
sinon toutes, et non seulement à celles organisées par
leurs amis proches ou leurs amicales.
2- Pourquoi ce Festival se déroule-t-il à la fin de l’année ?
Y aurait-t-il un avantage quant au choix de la date ?
« Daraj al Yassouiyeh » a été conçu dans la perspective
de promouvoir les talents des étudiants et de mettre en
valeur leurs projets qui ont été préparés durant l’année
académique. C’est également l’occasion de clôturer
l’année dans une ambiance festive.
Dossier préparé par Sandrine Succar Sabbagh
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USJ Info nº 41
Le Service d’aide
psychologique de l’USJ,
à l’écoute de l’étudiant
C
e service a une préhistoire,
de 1987 à 2001, sous les
mandats des recteurs Jean
Ducruet s.j. et Sélim Abou s.j. Il
est né du besoin de venir en aide
aux étudiants de l’USJ présentant des
difficultés psychologiques en liaison
avec leurs études, leur vie familiale ou
sociale et en particulier les difficultés
d’adaptation à la vie de Beyrouth
pour les étudiants en provenance
des provinces libanaises. Ce fut tout
d’abord, dès l’instauration du service
social au sein de l’université, une
collaboration étroite entre Carmel
Wakim et Mounir Chamoun,
assurant bénévolement ce service.
Les étudiants en difficulté repérés
nous étaient référés directement et
on leur assurait un suivi de courte ou
de longue durée. Avec l’accroissement
de la demande, certains étudiants
étaient pris en charge par d’autres
psychothérapeutes aux frais du service
social. Puis une assistante sociale,
attachée au rectorat, entreprit une
formation en psychologie clinique
et sous supervision, a commencé à
prendre en charge certains étudiants,
toujours gratuitement. Les prestations
du SAP sont totalement gratuites.
L’institutionnalisation,
de 2001 à 2011
Inspirée de la structure du BAPU (Bureau
d’aide psychologique universitaire) en
France, fut mise en place à partir de
2001, après avoir bénéficié d’un local
au 9e étage du Campus des sciences
USJ Info nº 41
humaines, une unité comprenant
deux psychothérapeutes : Mme
Muriel Tyan, Mme Rita Zoghbi et
un psychiatre le Dr Wadih Naja.
La collaboration avec le service
social en général et, avec le Centre
de santé en particulier se déroulait
d’une manière très satisfaisante. Mme
Zoghbi a abandonné le travail à la
suite de sa première grossesse et le
Dr Naja, débordé par son travail
hospitalier, exprima le désir de passer
la main. Les deux psychothérapeutes
bénéficiaient d’une supervision
professionnelle, toujours bénévole,
auprès de M. Chamoun. A partir de
2005, l’équipe, pour répondre à la
demande croissante, fut constituée
de Mme Muriel Tyan, Mme Nadine
Khoury El Rayess et de Mme Laurice
Moufarrège. Le Dr Wadih Naja a été
remplacé par le Dr Rabih Chammay
qui est affilié en même temps à la
Faculté de médecine et à l’Hôtel-Dieu.
Mme Tyan a demandé à être déchargée
de son engagement au SAP, devant se
rendre régulièrement à Montpellier
pour effectuer un Master Recherche
en psychopathologie de l’enfant en
vue d’un Doctorat dans le même
domaine. Un essai de permanence à
Tripoli fut entrepris, à la demande
de la Directrice du centre du Liban
Nord, durant un semestre en 20092010. Bien qu’intéressés, les étudiants
ont manifesté toutefois une réticence,
à cause de l’environnement et du
préjudice social qui aurait pu les
atteindre par la fréquentation d’une
psychothérapeute, malgré le lieu
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discret qui avait été mis à la disposition
de la psychologue. Les étudiants de
Tripoli viennent donc plus volontiers
à Beyrouth, ainsi que ceux de Saïda.
En guise de bilan
provisoire :
Tout au long de ces années, c’est-àdire depuis 1987, de très nombreux
étudiants ont bénéficié du soutien
fourni par les spécialistes du SAP
et ont retrouvé l’énergie nécessaire
et l’équilibre personnel pour
entreprendre et terminer leurs études
dans de bonnes conditions. Au cours
de ces trois dernières années, les deux
psychothérapeutes assurent désormais
près de 50 heures de présence par
semaine, soit autour de 60 à 70
consultations. Le psychiatre, lui, est
plus rarement consulté, quand une
situation pathologique exige un suivi
médicamenteux. Les médicaments
sont alors, évidemment, à la charge
de l’étudiant suivi. La collaboration
entre les deux psychothérapeutes
et le psychiatre est très étroite et
la concertation fonctionne d’une
manière parfaitement harmonieuse.
Grosso modo, au cours des trois
dernières années, près d’un millier
d’étudiants de nos divers campus aura
eu recours au SAP en bénéficiant d’une
manière manifeste des prestations de
nos trois spécialistes.
Il convient, à titre informatif, de
signaler la nature des troubles et
des pathologies dont souffrent les
étudiants qui consultent. En général
ce sont des perturbations dans leur
vie personnelle, ayant des retombées
graves sur leur rendement universitaire,
en liaison avec les addictions et la
toxicomanie, le harcèlement sexuel et
le viol chez les filles, la maltraitance
familiale, le stress découlant des
études, des difficultés d’adaptation
à la vie urbaine pour les étudiants
en provenance des provinces, les
différentes formes de dépression,
l’homosexualité non assumée ou
des inquiétudes relatives à l’identité
sexuelle, un excès dans les pratiques
masturbatoires, des fixations parentales
ou des dépendances excessives, des
échecs dans les relations sociales,
affectives, amoureuses ou amicales,
angoisses et sentiments d’insécurité,
troubles alimentaires avec anorexie ou
boulimie, tentatives de suicide, troubles
du sommeil, bégaiement, deuils
irrésolus, troubles psychosomatiques,
fixations hypochondriaques, névroses
obsessionnelles, mythomanies,
et parfois grosses responsabilités
familiales précoces comme beaucoup
d’autres désordres psychiques. En
somme il s’agit d’une panoplie de
troubles et de désordres, souvent
n’ayant pas atteint un état très profond
ou très grave, que des psychothérapies
de soutien, fournies par nos
psychothérapeutes bien formées et
bien expérimentées, peuvent assez
rapidement débloquer.
Il convient de signaler, enfin, que
le SAP, est un service entièrement
assuré et financé par le Rectorat de
notre Université et qu’il est unique
dans l’ensemble des universités de
notre pays.
| 11 |
De l’avis unanime des bénéficiaires
et des assistantes sociales de l’USJ,
l’efficacité du travail est largement
reconnue. Il s’agit la plupart du temps,
d’un suivi de courte ou de moyenne
durée. Cette expérience est à maintenir
et à développer dans les années à venir
la demande se faisant constamment
plus pressante et plus insistante.
Pr Mounir Chamoun,
psychologue clinicien et
psychanalyste responsable du SAP
Contacts avec le SAP :
Laurice Moufarrège : 03 378 227
Nadine Rayess : 03 571 957
Rabih Chammay : 03 390 935
USJ Info nº 41
HISTOIRE
L’Université Saint-Joseph
et ses vingt-cinq premières
années (1875-1900)
Henri Awit
Vice-Recteur aux affaires académiques
D
ans un article intitulé « Au
service du Liban : les 75
ans de l’Université SaintJoseph », l’éditorialiste du quotidien
L’Orient écrivait le 30 avril 1950 :
« Ce serait sans doute une stupidité
de dire qu’il n’y aurait pas eu un Liban
sans l’Université Saint-Joseph ; mais
il nous serait à peu près impossible
d’imaginer quelle aurait pu être
l’autre figure de notre destin, si une
dizaine de prêtres français, il y a
soixante-quinze ans, n’avaient pas
débarqué sur ce littoral de la Turquie
d’Asie (…) Pouvaient-ils pressentir ici
l’extraordinaire aventure ? Et quand
ils obtenaient d’un vali ottoman
l’autorisation de fonder le collège
de Beyrouth, voyaient-ils déjà le
déroulement précipité qui devait faire
de ce petit rocher libanais l’un des
centres spirituels – et politiques –
du monde ? C’est à eux que devait
échoir l’honneur de forger l’élément
de cet extraordinaire destin. Ce fut
d’abord une très petite maison, mais
qu’habitait une très grande idée. Puis
la maison, avec l’idée, a grandi. Et c’est
finalement toute l’histoire de notre
renaissance intellectuelle et nationale,
que celle du développement de ce
collège qui, en moins de cinquante
ans, devait avoir comme dépendances
trois facultés, leurs instituts, leurs
laboratoires et leurs bibliothèques »1.
1. C
ité dans Sélim Abou, Les libertés, Discours annuels du Recteur de l’Université Saint-Joseph de 1996 à 2003, Presses de l’Université SaintJoseph, Beyrouth, 2003, p.9.
USJ Info nº 41
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« Ce fut d’abord une
très petite maison,
mais qu’habitait une
très grande idée.
Puis la maison, avec
l’idée, a grandi ».
Né le 20 novembre 1902, Georges
Naccache ne pouvait certainement
pas consacrer un article au 25 ème
anniversaire de l’USJ, célébré en
1900. D’ailleurs, nous n’avons pas
réussi à trouver dans la presse locale
qui paraissait à cette époque un
écho des manifestations organisées
par l’Université à cette occasion.
L’article publié en langue arabe
par le Père Louis Cheikho dans la
prestigieuse revue Al Machrek et qu’il
a intitulé « Le jubilé d’argent de notre
Université »2 constitue de ce fait une
exception d’autant plus remarquable
qu’il n’entend pas rendre compte
des activités qui auraient marqué cet
anniversaire, mais se propose d’établir
le bilan du premier quart de siècle de
l’histoire de notre Université.
Un rapport exhaustif et précis
L’article du Père Cheikho, d’une
dizaine de pages, est fort précieux,
non seulement parce qu’il est l’un
des rares documents concernant
l’histoire de l’USJ rédigés en langue
2. Père Louis Cheikho, « ‫الفضي‬
‫« يوبيل كليّتنا‬, Al Machrek, 4ème année, n°1, 1er janvier 1901, pp. 1-11.
ّ
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USJ Info nº 41
HISTOIRE
Ce qu’on peut retenir
de ce qui vient d’être
évoqué, c’est qu’aussi
bien le nom de l’USJ
que la date de sa
fondation ont été
stabilisés dès l’origine.
arabe, mais parce qu’il renferme une
mine d’informations sur la genèse de
l’Université et les premières étapes de
son parcours.
Dans une première partie, l’auteur
rappelle les principaux faits et dates qui
ont marqué les débuts de la nouvelle
institution : pose de la 1ère pierre, le
dimanche de la Pentecôte 24 mai 1874,
la contribution majeure des Pères
Monnot et Pailloux à la construction
des bâtiments, l’ouverture de la 1ère
année académique en novembre 1875,
le choix de St Joseph comme patron,
la célébration de la 1ère messe, la
nuit de Noël, à l’église du SacréCœur plus connue sous le nom de
l’église Saint-Joseph, les programmes
des études scolaires dans leur trois
cycles primaire, complémentaire et
secondaire, les cursus des études
supérieures assurés dans la Faculté
de philosophie et de théologie, et les
titres et diplômes décernés aussi bien
au Collège qu’à l’Université.
Dans la deuxième partie, le Père Cheikho
évoque le développement spectaculaire
et rapide de l’établissement. Il fournit
les statistiques des étudiants et la
liste des enseignants ; il souligne des
témoignages qui lui ont été rendus
par le Saint-Siège, l’Etat français et
les autorités ottomanes ; il énumère
les différentes activités littéraires,
théâtrales et plus largement culturelles
organisées annuellement ; il consacre
trois pages aux diplômés qui se sont
illustrés : prêtres, religieux, supérieurs
majeurs, évêques, patriarches,
grands commis de l’Etat, hommes
politiques, consuls et hommes de
Père Louis Cheikho.
lettres, en indiquant les postes qu’ils
ont occupés, les revues et journaux
qu’ils ont fondés, ainsi que les œuvres
caritatives et sociales dont il furent
les promoteurs.
Dans la 3ème partie de son article, la
plus succincte, le P. Cheikho rend
compte des œuvres rattachées à
l’Université, et plus particulièrement
la Faculté de médecine, fondée en
1883, les écoles primaires gratuites,
l’Imprimerie catholique, ainsi que les
œuvres apostoliques.
Toutes ces informations présentent
un intérêt certain ; qu’on pense par
exemple aux listes des diplômés que
nous avons simplement évoquées mais
qui pourraient enrichir l’annuaire des
Anciens que l’USJ compte publier.
On se contentera cependant ici de
faire un bref exposé sur trois de ces
informations : la date de fondation
de l’USJ, son nom, et la célébration
de son 25ème anniversaire.
création de cet établissement n’a pas
manqué de soulever parfois quelques
interrogations : faut-il en effet retenir
l’année 1881 qui est celle où elle reçut
du Pape Léon XIII la confirmation
canonique du titre d’université, lui
accordant ainsi la faculté de conférer
les titres académiques et le doctorat
en philosophie et en théologie3, ou
l’année 1875 qui fut effectivement
celle des débuts des cours ?
L’article de la revue Al Machrek
dissipe toute ambiguïté à ce propos.
L’USJ est bel et bien née en 1875.
Cette affirmation est donnée d’abord
dans le titre de l’article paru le 1er
janvier 1901 : « Le jubilé d’argent
de notre Université ». Elle est ensuite
explicitée dans le 1er paragraphe :
« Notre Université a passé un quart
de siècle au service de la religion
et du pays ». Elle est également
fournie lorsque l’auteur précise que
l’ouverture de l’année académique
eut lieu le 3 novembre 1875.
A vrai dire, l’article du Père Cheikho
ne nous apprend rien de nouveau. Il
confirme ce que le Supérieur général
de la Mission des pères jésuites en
Quelle date retenir pour la
fondation de l’USJ ?
La date de la fondation de l’Université
Saint-Joseph n’a jamais fait
réellement l’objet d’une polémique,
d’une controverse, voire d’un
débat. On doit toutefois signaler
que la détermination de l’année de
3.« Sa Sainteté le Pape Léon XIII, dans l’audience du 25 février 1881, sur la proposition du Secrétaire de la Propagande pour les Affaires
Orientales, daignait accorder aux autorités du Séminaire Oriental le droit de conférer les grades académiques de bachelier, licencié et docteur
en Philosophie et Théologie. Cette date est vraiment le « dies natalis » de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth, qui devenait ainsi de droit
Université Pontificale ». Plaquette n°1 de la série de plaquettes publiées à l’occasion du centenaire de la Mission des Jésuites en Syrie (18311931), intitulée : Université Saint-Joseph : Le séminaire oriental, Beyrouth, les Editions Dillen, Paris, 1931, p.10.
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Syrie, le R.P. Philippe Lefebvre, avait
déjà rapporté dans son discours
intitulé « Les onze premières années
de l’Université Saint-Joseph », qu’il
avait prononcé le 19 juillet 1886, à
la distribution solennelle des prix :
« Il y a 11 ans, le Collège-Séminaire
de Ghazir, pour plusieurs motifs qu’il
n’est pas nécessaire de rappeler ici, était
transféré à Beyrouth dans ces vastes
locaux qui venaient d’être terminés,
grâce à la générosité des fidèles de la
noble et opulente Amérique, grâce
surtout à la vaillance d’un Père4, bien
connu de la plupart d’entre vous, et
qui sut mettre dans cette œuvre tout
son cœur et tout son dévouement5».
Ce qu’on peut retenir de ce qui vient
d’être évoqué, c’est qu’aussi bien le nom
de l’USJ que la date de sa fondation ont
été stabilisés dès l’origine. L’Université
Saint-Joseph se distingue ainsi de
l’Université Américaine de Beyrouth
qui s’appelait à sa fondation en 1866
le « Syrian Protestant College » et
qui a dû attendre 54 ans pour que le
gouvernement des Etats-Unis en fasse,
en 1920, une université.6
L’USJ : faculté ou université ?
Nombreux sont au Liban les
établissements
d’enseignement
supérieur qui ont connu au cours de
leurs histoire une modification de leur
dénomination. C’est notamment le
cas de ceux parmi eux qui, d’institut
ou faculté, ont été promus au rang
d’université. La ‘Lebanese American
University’ est très probablement le
cas le plus représentatif parce qu’elle
a d’abord fonctionné sous le nom de
‘The American Junior College for
Women’ (de 1927 à 1948), puis sous
celui de ‘Beirut College for Women’
(de 1949 à 1973), nom qu’elle a
ensuite abandonné au profit de ‘Beirut
University College’ (1973 - 1994), et
n’a adopté celui de LAU par lequel elle
est actuellement désignée, qu’à partir
de 1994. L’AUB elle-même, comme on
vient de le rappeler, n’a pas échappé
Amchite le 20 juin 1900
Mon Révérend Père,
C’est d’Amchite où je me trouve de passage que je vous envoie ces quelques mots ; ils vous apportent l’expression
de ma plus cordiale sympathie au milieu des fêtes que vous avez commencé aujourd’hui à célébrer. Je tiens,
mon Révérend Père, en cette circonstance solennelle pour votre Université à vous dire solennellement aussi que
vous avez bien mérité de l’Eglise durant le quart de siècle qui vient de s’écouler. Je reconnais que les Maronites
ont surtout bénéficié du fruit de votre zèle apostolique, je sais que vos plus grandes sympathies sont pour eux
et c’est en ma qualité de chef des Maronites que je vous remercie, mon Révérend Père, des services passés et à
venir. J’aurais voulu si les circonstances avaient été un peu plus favorables, prendre plus activement part à vos
fêtes, mais le départ récent de nos évêques à Rome m’oblige de me contenter de ces quelques mots.
Quoiqu’il en soit, je prie Dieu de vous continuer sa protection afin que vous puissiez continuer à faire Sa gloire.
Enfin, je vous prie Mon Révérend Père, d’agréer l’expression de nos plus ardents vœux pour la Compagnie,
pour vous et pour l’Université.
Votre tout dévoué serviteur.
+ Elias Pierre Hoyek
Patriarche maronite d’Antioche
4. I l s’agit du Père Ambroise Monnot.
5. P
hilippe Lefebvre, Les onze premières années de l’Université Saint-Joseph, Imprimerie catholique, Beyrouth, 1886, p.4.
6. Munir Bashshur, The role of the two western universities in the national life of Lebanon and the Middle East : a comparative study of the
American university and the University of Saint-Joseph, Phd in education, the University of Chicago, March 1964, pp.43-44.
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USJ Info nº 41
HISTOIRE
à ce sort. Le fait que l’USJ ait gardé,
tout au long de son histoire, la même
dénomination qu’elle s’était choisi lors
de sa fondation en 1875, mérite donc
d’être relevé.
Ce qui frappe cependant dans l’article
du P. Cheikho, c’est le nom utilisé
en arabe pour désigner l’Université
Saint-Joseph. Dès le titre, l’auteur
a recours non pas au terme ‘‫’جامعة‬
par lequel nous traduisons le mot
‘université’, mais à celui de ‘‫ ’كليّة‬qui
correspond aujourd’hui à ‘faculté’.
Il utilise ce même vocable à maintes
reprises dans son texte, lui substituant
parfois celui de ‘ ‫ ’مدرسة‬que nous
traduisons aujourd’hui par ‘école’
ou ‘collège’. Mais en prenant soin de
préciser que « ce nouveau collège a
été gratifié par le Saint-Siège du titre
de ‘‫’كليّة‬, à l’instar des grands collèges
romains », le P. Cheikho souligne qu’il
s’agit d’un ensemble d’institutions qui
font de l’établissement une université
pluridisciplinaire, habilitée à décerner
les diplômes de licence et de doctorat.
Il ne s’agit pas dans ce qui précède
d’une interprétation de texte, mais
d’une évidence. Il n’est pour s’en
convaincre que de se référer, encore
une fois, au discours prononcé en
français par le P. Lefèbvre en juillet
1886 et qui a été traduit vers l’arabe
par Rachid el Khoury Chartouni7. En
effet, le traducteur a rendu le titre ‘Les
onze premières années de l’Université
Saint-Joseph’ par ‘‫كليّة الق ّديس يوسف‬
‫‘ وسنيّها اإلحدى عشرة األولى‬.
Outre le souci fort appréciable de
permettre aux lecteurs arabophones
d’accéder à ce texte, dont elle témoigne,
cette traduction nous montre que le
terme d’université a été rendu par
‘‫ ’كليّة‬et non par ‘‫’جامعة‬.
Nous retrouvons cette même
traduction dans l’édition bilingue
du programme du Triduum célébré
à l’occasion du 25ème anniversaire
de la fondation de l’USJ, dont il
a été question plus haut. Le titre :
‘25ème anniversaire de la fondation de
l’Université Saint-Joseph’ est rendu
‫ذكرى العام الخامس والعشرين‬
‫’مدرسة الق ّديس يوسف الكليّة‬.
par ‘‫إلنشاء‬
Il convient de rappeler à ce propos
que sur le panneau indiquant le nom
de la rue qui relie la rue du Liban à
la rue Monnot, ‘Rue de l’Université
Saint-Joseph ’ est rendu en arabe par
‘‫’شارع كليّة مار يوسف‬.
Il serait intéressant de vérifier à quelle
date le terme ‘‫ ’كليّة‬a été définitivement
abandonné et remplacé par ‘‫’جامعة‬.
Il serait de même intéressant
d’étudier, sur un plan non seulement
toponymique mais également
sémantique, l’évolution du sens de
‘‫ ’كليّة‬qui désignait, à la fin du XIXème
siècle, dans une acception globale,
l’université, pour ne plus désigner que
l’une de ses composantes, la faculté.
Une célébration strictement
religieuse du 25ème anniversaire
de l’USJ
L’Université Saint-Joseph s’apprête
à célébrer, en 2015, le 140 ème
anniversaire de sa fondation. Après
son jubilé d’argent en 1900, elle
fêta en 1925 son jubilé d’or et en
1950 son jubilé de platine. N’ayant
pas pu commémorer son centième
anniversaire en 1975, en raison de la
guerre qui avait éclaté cette année-là,
elle se rattrapa à l’occasion de son
125ème anniversaire, célébré en grande
pompe en l’an 2000.
Nous disposons de très peu
d’informations sur les activités
à caractère académique et les
manifestations culturelles qui
auraient été programmées tout au
long de l’année 1900 pour marquer
l’achèvement du premier quart de
siècle de l’existence de la jeune et non
moins fameuse université des pères
jésuites. La traditionnelle messe du
Saint-Esprit, qui annonçait l’ouverture
de l’année académique, fut-elle offerte
à l’intention de l’Université, de ses
enseignants et étudiants, accompagnée
de la célèbre leçon inaugurale ?
L’homélie qui y avait été prononcée, de
quels messages avait-elle été chargée ?
Le Supérieur général de la Mission
des jésuites en Syrie avait-il, à la
distribution solennelle des prix en
juillet 1900, prononcé un discours
qu’il aurait intitulé « Les vingt-cinq
premières années de l’Université SaintJoseph », comme l’avait fait, le 19
juillet 1886, son prédécesseur qui
a dressé le bilan des onze premières
années ? Un congrès scientifique fut-il
organisé ? Des ouvrages furent-ils
publiés ?
Les recherches que nous avons
effectuées dans les différentes
sources susceptibles de nous éclairer
ne nous ont malheureusement été
d’aucun secours pour nous permettre
d’apporter à toutes ces questions fort
légitimes des réponses satisfaisantes.
Et il est fort regrettable que le
P. Cheikho n’ait fait dans son article
précité aucune mention de telles
activités et manifestations. Nous
avons cependant trouvé, dans les
Archives de la Compagnie de Jésus
à Beyrouth, trois documents relatifs
au 25ème anniversaire.
Le premier, daté du 15 juin 1900,
est un carton adressé par le Recteur,
le P. Lucien Cattin, aux amis de
l’Université, les invitant à s’associer
7. L
’édition bilingue de ce discours a été réalisée à l’Imprimerie catholique, Beyrouth, 1886.
8. L’acte de consécration du genre humain au Cœur de Jésus (Iesu dulcissime, Redemptor humani generis) a été donné par Léon XIII, le 11
juin 1899, et modifié par Pie XI le 17 octobre 1925. Il est à réciter chaque 1er vendredi du mois ainsi que pour la Solennité du Christ-Roi.
USJ Info nº 41
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Très Révérend Père,
Nous voici donc au Jubilé ou noces d’or de l’Université ; c’est le premier quart de siècle de son illustre
existence. Ah que n’aurais-je souhaité pouvoir assister en personne à cette belle fête si précieuse à vos enfants !
ainsi que j’avais le bonheur, autrefois, d’être heureusement témoin de sa glorieuse fondation et un des élèves
qui y sont entrés quand elle ouvrit, pour la première fois, ses portes. Néanmoins si les circonstances ne me
le permettent pas, je m’y assiste en esprit, et, en union avec tous mes anciens et nouveaux condisciples, je,
avec mes plus sincères félicitations, à tous les révérends pères qui en ont la direction et à Vous, en premier
lieu, T.R.P. Recteur, prie, aujourd’hui, le Sacré-Cœur, Lui adressant les vœux les plus ardents de continuer à
répandre et plus abondamment, ses grâces sur cette sainte Maison et sur tous ceux qui l’habitent, de la rendre
enfin de plus en plus prospère !
En terminant, je Vous prie, Très Révérend Père, de vouloir, occasion donnée, traduire mes sentiments-ci au T.R.
Père Supérieur de la Mission, (après lui avoir offert mes respects), et à tous les autres Pères de l’Université, et,
croyez toujours au dévouement d’un enfant qui n’oublie jamais les mamelles et les peines de cette chère Mère
aujourd’hui en fête, et signe toujours fièrement
Votre ancien élève
Jh Charaf el-Khazen10
maronite et Camérier d’honneur
de S.S. Léon XIII
Daraoun (Mt Liban) 22 juin 1900
à l’hommage qu’elle va rendre au
Cœur du Saint Rédempteur, par la
célébration d’un « Triduum solennel
d’actions de grâces au Sacré-Cœur
de Jésus, à l’occasion du 25ème
anniversaire de sa fondation ». Il
y précise que ce Triduum, dont le
programme est joint à l’invitation,
« servira aussi de préparation à la
consécration du genre humain au T.S.
Cœur de Jésus »8. Ce programme qui
s’étalait sur trois jours, les mercredi,
jeudi et vendredi 20, 21 et 22 juin
1900, comportait trois types de messes
(messes avec chants, messes solennelles
avec chants, et messes de communion),
des sermons en arabe et en français,
donnés séparément à des groupes de
femmes et des groupes d’hommes, et
prévoyait pour la clôture la cérémonie
de la consécration solennelle du genre
humain au Sacré-Cœur de Jésus, avec,
en soirée, illumination de l’Université9.
Les 2ème et 3ème documents sont deux
lettres autographes adressées au
Recteur de l’USJ, dont la première,
qui est datée du 20 juin 1900, est du
Patriarche maronite Mgr Elias Pierre
Hoyek, et la seconde qui est datée
du 22 juin 1900, est de M. Joseph
Charaf el-Khazen. Les deux courriers
sont porteurs de félicitations et de
vœux à l’occasion des fêtes célébrées,
et d’excuses de ne pas pouvoir y
participer.
Les documents dont nous disposons,
et qui concernent le 50ème anniversaire
de l’USJ, sont heureusement beaucoup
plus riches ! Ils serviront de sources
pour la rédaction du prochain article.
9. L
e Père Sami Kuri rapporte, dans la plaquette intitulée Eglise Saint-Joseph des pères jésuites, que « parmi les premiers à Beyrouth, les pères
installent l’électricité. Après 1884, l’on signale pour le 8 décembre l’illumination de la façade de l’église ; l’année suivante, c’est la statue de
Saint-Joseph et, en 1887, la croix de pierre de la façade ». Publications de la Compagnie de Jésus, Beyrouth, 2001.
10. Il s’agit de Joseph Charaf el-Khazen.
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USJ Info nº 41
CÉlÉbrations
Institut d’études scéniques, audiovisuelles et cinématographiques
Une fête, un séminaire… et un dîner :
25 ans, ça se célèbre !
Créé en 1988, en plein guerre, l’Institut d’études scéniques, audiovisuelles et cinématographiques
fête cette année ses 25 ans. Trois événements majeurs ont été organisés pour marquer
l’événement et célébrer le quart de siècle d’existence de cet Institut qui a comme principaux
objectifs : assurer une formation de qualité aux étudiants désireux de se spécialiser dans les
domaines de l’audiovisuel et du spectacle, et combler les besoins des marchés locaux et arabes,
en expansion rapide, de professionnels créatifs et cultivés.
« Je le vois cet institut pilote et pionnier, naître en 1987 dans le sous-sol du campus Huvelin un
beau jour, un jour béni, en pleine guerre, naître contre la guerre, car l’art ne peut militer que
pour la paix et l’IESAV ne peut œuvrer que pour la paix et chanter à sa manière la paix et les
joies de notre pays le Liban ». C’est par ces termes que le Pr Salim Daccache, Recteur de l’USJ,
a décrit la naissance de l’IESAV.
C
’est par une grande fête,
organisée le 23 mai 2014
par l’IESAV sur l’esplanade
du Campus des sciences humaines
que les festivités ont commencé.
Des groupes de musique rock de
grande renommée (Who Killed
Bruce Lee, Lazzy Lung, the
Poastcards, IESAV Music Club)
se sont produits sur un podium
conçu spécialement pour l’occasion
devant une foule nombreuse, venue
de tous les campus, qui a dansé et
chanté pendant plus de trois heures.
Durant cette soirée, en présence du
recteur et de plusieurs responsables
de l’USJ, avec un grand nombre
d’invités, un spectacle Son et Lumière
impressionnant a été projeté sur les
murs extérieurs de l’amphithéâtre
du campus. Un artiste graffiti a créé
sur place une grande toile célébrant
l’occasion avec l’aide des étudiants
enthousiastes. Le Recteur de l’USJ
a rendu hommage à l’IESAV et a
exprimé combien l’USJ est fière « de
cette Ecole qui a fait progresser
l’art au Liban et en dehors du
Liban, école de vie, de création,
d’innovation et de célébration de la
vie, des rêves fous réalisés ».
USJ Info nº 41
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Toujours dans le cadre des célébrations du 25e anniversaire,
M. Elie Yazbek, directeur de l’Institut, a invité des
personnalités du monde du cinéma et du théâtre à un
dîner de gala sous le haut patronage du ministre de
la Culture Raymond Araygi, en présence du Pr Salim
Daccache, Recteur de l’USJ. Un grand nombre d’anciens
de l’IESAV (Nadine Labaki, Joe Kodeih, Betty Taoutel,
Leila Kanaan, Hiba Tawaji, Carole Hajj et d’autres)
ainsi que des enseignants, des acteurs et des réalisateurs
libanais se sont retrouvés dans une ambiance conviviale
et chaleureuse le 3 juin 2014.
R.P. Daccache, recteur de l’USJ, avec Elie Yazbek, directeur de
l’IESAV et son épouse, Aimée Boulos et Paul Mattar
Nadine Labaki, Elie Yazbek et Khaled Mouzannar.
Par ailleurs, l’IESAV a invité le grand réalisateur français
Yves Boisset pour des rencontres avec les étudiants et
pour animer un séminaire de réalisation sous le thème
« Cinéma et politique ». Connu pour ses polars, ses films
politiques et à thèmes sociaux, Yves Boisset a réalisé plus
de 50 films (dont R.A.S, L’Attentat, Dupont Lajoie, Le
Juge Fayard dit le sheriff, Canicule…); il a reçu plusieurs
prix prestigieux et reste toujours très actif dans le monde
du cinéma et de la télévision. En collaboration avec
l’Institut Français du Liban, une projection de son film
Le Taxi Mauve, l’un de ses films majeurs qui rassemble
les grands acteurs Charlotte Rampling, Philippe Noiret,
Peter Ustinov et Fred Astaire eut lieu le 17 juin à la salle
Montaigne de l’IF, en présence du réalisateur.
Yves Boisset avec Elie Yazbek, directeur de l’IESAV, Henri
Lebreton, directeur de l’IF, Aimée Boulos, fondateur de l’IESAV et
un groupe d’enseignants.
Yves Boisset et Elie Yazbek, directeur de l’IESAV.
25 ans déjà ! Les diplômés de
l’IESAV sont la preuve vivante de
sa vivacité, de son dynamisme et de
son engagement. L’IESAV a prouvé
durant toutes ses années qu’il est
une figure d’excellence dans le
paysage universitaire et culturel
au Liban.
Université Saint-Joseph
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USJ Info nº 41
CÉlÉbrations
Timbre-Poste
A l’occasion de la célébration des centenaires de trois Facultés de l’Université SaintJoseph : la Faculté de médecine, la Faculté de droit et des sciences politiques et la
Faculté d’ingénierie, l’administration postale libanaise a émis, le 29 avril 2014, un timbreposte représentant la façade de l’église Saint-Joseph. A cette occasion une enveloppe
premier jour a été créée.
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USJ Info nº 41
| 20 |
L’Université Saint-Joseph a déjà été le sujet de trois émissions philatéliques :
•L
e 9 mai 1938, émission de quatre timbres-poste
représentant le campus de la Rue de Damas à
l’occasion de la tenue des journées médicales à
la Faculté de médecine.
•L
e 21 mars 1959, à l’occasion du 75ème anniversaire
de la Faculté de médecine, création d’une
enveloppe 1er jour d’émission à l’effigie de Louis
Pasteur et utilisation d’un cachet spécial.
•L
e 10 novembre 2011, pour le 125ème anniversaire,
émission d’un timbre-poste représentant la
Médaille de l’Université et le Père Ambroise
Monnot sj.
| 21 |
USJ Info nº 41
Dossier préparé par le bureau des anciens
étudiants de l’USJ et du développement
Samir Assaf : Président du Global Financial Markets Association
S
amir Assaf (FSE, 1982) Membre du Conseil stratégique de l’Université Saint-Joseph et
responsable mondial de la banque d’investissement d’HSBC a été récemment nommé
Président du Global Financial Markets Association - GFMA. La GFMA rassemble et
coordonne les efforts de 3 associations financières les plus importantes au monde en vue
d’une régulation du secteur à l’échelle mondiale : l’AFME - Association for Financial Markets
in Europe, l’ASIFMA - Asia Securities Industry and Financial Markets Association et la
SIFMA - Securities Industry and Financial Markets Association.
Après une Licence ès-sciences économiques obtenue de l’USJ en 1982, Samir Assaf effectue
un DEA Monnaie, Finance, Banque à l’Université Panthéon-Sorbonne avant d’intégrer
Sciences Po Paris.
Il débute sa carrière au sein de la trésorerie du groupe Total avant de rejoindre HSBC
(France) en 1994 comme responsable des marchés. Nommé directeur général adjoint de
HSBC France en 2001, il est promu responsable des marchés au niveau européen en 2006
puis responsable des marchés mondiaux pour l’ensemble du groupe, en 2008. Il prend la
Direction de la Banque de financement et d’investissement (BFI) de la HSBC en 2011.
Dîner de gala de l’Association amicale des anciens de l’ESIB
L
’Association amicale des anciens de l’ESIB a tenu
son Dîner de gala annuel le samedi 24 mai 2014 à
l’Hôtel Hilton - Habtoor à Sin el Fil dans la grande salle
« Emirates ». Etaient présents :
- l’ancien ministre de la culture, l’Ingénieur Gaby Layoun
- le Recteur de l’USJ, Pr Salim Daccache sj,
- le Vice-Recteur à l’Administration, Pr Wajdi Najem
- le Doyen de l’ESIB, le Pr Fadi Geara
- le Président de la Fédération des associations d’anciens
de l’USJ, le Prdt Chukry Sader
- le Président de l’Ordre des Ingénieurs & Architectes de
Beyrouth, le Prdt Khaled Chehab
- le Président de l’Ordre des Ingénieurs & Architectes de
Tripoli, le Prdt. Marius Beainy
- l’ancien Président de l’Ordre des Ingénieurs & Architectes
de Beyrouth, le Prdt. Elie Bsaibes
- de même que des professeurs de l’ESIB et la promotion
sortante de l’Ecole.
600 personnes, anciennes et amies de l’ESIB, se sont
retrouvées autour de l’Association Amicale pour honorer
les promotions de 1974 et de 1964, et leur offrir des
trophées commémorant respectivement leurs 40 ans et
50 ans au service de la profession.
Le Président de l’Amicale, Issam Hage, a appelé les anciens
à se rassembler et se réunir autour de leur université, et a
insisté dans son discours sur l’appartenance des anciens
à leur université mère l’USJ.
Le Recteur a insisté dans son discours sur l’esprit de
partenariat et de solidarité que les anciens sont appelés
à développer envers l’Université, à travers le soutien aux
bourses scolaires, aux infrastructures et à la recherche.
Et s’adressant aux anciens, il les invite à être « les
ambassadeurs de l’USJ, en l’entourant de votre affection
et en n’hésitant pas à encourager les anciens et leurs amis
à soutenir l’USJ, cette Institution séculaire qui fête l’année
prochaine sa 140e année, institution qui fait la fierté du
Liban de la culture et du progrès ».
Une des promotions honorées entourant le R.P. Daccache et Issam Hage, Président de l’Association Amicale de l’ESIB.
USJ Info nº 41
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Dîner de remerciement et d’hommages… (CEMADIMO-FGM)
P
our la 12ème année consécutive, le
7 mai 2014 à l’hôtel Phoenicia,
plus de cinq cents invités ont honoré
par leur présence le dîner organisé
par le CEMADIMO en collaboration
avec l’Association des gestionnaires
diplômés de l’USJ. Des hommes
d’affaires libanais du Rassemblement
des dirigeants et chefs d’entreprises
libanais (RDCL), de l’Association
des Banques du Liban (ABL) et de
l’Association des Industriels Libanais
(AIL), et d’autres associations socioéconomiques ont côtoyé les membres
de la grande famille de l’USJ
Apres le discours prononcé par le
Révérend Père Salim Daccache s.j.
une distribution des trophées a été
organisée pour remercier toutes les
entreprises qui avaient participé au
Forum et au colloque.
Une journée champêtre mémorable signée :
Fédération des Associations d’Anciens
«A
NCIENS ! REGALONS-NOUS ! »… C’est ainsi
qu’a été baptisée la journée champêtre des anciens
organisée par la Fédération des associations d’anciens de
l’USJ avec la participation de toutes les Associations des
Anciens. C’est avec beaucoup de joie et d’entrain que 1600
anciens se sont retrouvés sous le soleil du dimanche 25
mai 2014 au Campus des sciences et technologies (CST) à
Mar Roukoz pour passer une journée inoubliable offerte
généreusement par la Fédération.
A 10h00, une messe a été célébrée par le Recteur Salim
Daccache, assisté par le P. Abdo Bou Daher avec la
participation d’un grand nombre d’anciens. Puis Chucri
Sader, président de la Fédération, a souhaité à tous les
présents de passer de merveilleux moments en cette journée
conviviale de partage et d’échange, espérant les revoir
encore plus nombreux l’année prochaine. Des activités
ludiques étaient programmées pour divertir parents et
enfants : jeux gonflables, jeux de ballon, banjo, trampoline,
magiciens, dog show etc.
Petits et grands se sont bien régalés. En effet, les témoignages
filmés et les photos prises affichés sur le site de la Fédération
(anciens.usj.edu.lb) ne peuvent que le confirmer. A l’année
prochaine !
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USJ Info nº 41
L’USJ dans le gouvernement libanais
Le 15 février 2014 un nouveau gouvernement est proclamé après plus de 10 mois d’attente et de polémiques. Des 24
ministres en exercice, 8 sont anciens étudiants ayant fait un passage à l’Université Saint-Joseph.
Boutros Harb, ministre des Télécommunications.
Ramzi Joreige, ministre de l’Information.
Boutros Harb obtient ses 2 Licences en
droit libanais et français de la Faculté de
droit et de sciences politiques en 1965.
A 28 ans il est élu député maronite de
Batroun. Il est nommé plusieurs fois
Ministre : Travaux publics et transports,
Education nationale (entre 1979 et 1980,
puis entre 1990 et 1992) et Travail
(2009). Harb est l’un des principaux
membres de la Rencontre de « Kornet
Chehwane ». En 2009, il est de nouveau élu député de
Batroun et désigné représentant des indépendants à la table
de dialogue.
Ramzi Joreige obtient en 1962 deux
licences en droit libanais et en droit
français suivies d’un Diplôme d’études
supérieures en droit public de la Faculté
de droit et de sciences politique. Avocat
à la cour depuis 1965, il est également
Membre du Comité National de la
Cour Permanente d’Arbitrage à La
Haye, Membre de la Commission de
modernisation et d’unification des lois
auprès du ministère de la Justice, Bâtonnier de l’Ordre des
Avocats de Beyrouth (2007 à 2009), et Membre de l’Union
Internationale des Avocats (UIA). Il a de nombreuses
publications dans les revues spécialisées de droit.
Alain Hakim, ministre de l’Economie et du commerce.
Michel Pharaon, ministre du Tourisme.
Alain Hakim détient un Doctorat en
Management de la Faculté de gestion et
de management (FGM) obtenu en 2013
après un Diplôme d’études approfondies
dans la même option. Il est Maître de
conférences à la FGM et Membre du
Conseil de discipline de la Faculté. Hakim
est également Directeur général adjoint
du Crédit Libanais.
Sejaan Azzi, ministre du Travail.
Sejaan Azzi a suivi des études en sciences
politiques et administratives à l’Université
Saint-Joseph et il est titulaire d’un diplôme
en philosophie de l’Université Saint-Esprit
de Kaslik.
Jeune, il rejoint le parti des Kataëb.
Journaliste, il a collaboré avec plusieurs
journaux et magazines et dirigé le
département des nouvelles à la Radio
Voix du Liban. En 1978, il fonde la Radio
Liban Libre qu’il gère jusqu’en 1986. Il est vice-président
du parti Kataëb et l’un des conseillers du Président Amine
Gemayel. Il a de nombreuses publications en langue française,
notamment sur l’histoire du Liban et du Moyen-Orient.
Rony Araijy, ministre de la Culture.
Raymond Youssef Araijy obtient la licence
en droit libanais en 1988 de la Faculté de
droit et de sciences politiques. Parallèlement
à sa profession d’avocat, il est l’un des
membres fondateurs du parti « Marada » et
Conseiller du Ministre Sleiman Frangie dans
plusieurs Ministères (Santé, Agriculture et
Intérieur).
USJ Info nº 41
Michel Pharaon a fait des études
d’économie à l’Université SaintJoseph qu’il achève par un Diplôme
à l’Université Dauphine en France. Il
débute sa carrière professionnelle dans
les affaires familiales notamment dans
le secteur des assurances. Descendant
d’une famille ayant une longue histoire
dans la vie publique, Pharaon accorde une
attention particulière au développement
de la Capitale et aux questions sociales. Il est nommé ministre
d’Etat aux Affaires Parlementaires en 2000-2003 et 20052008 et pour le Développement administratif en 2009-2011.
Alice Chaptini Alaam, ministre des Déplacés.
Alice Chaptini obtient en 1968 une double
licence en droit libanais et français de
même qu’une autre en sciences politiques
de la Faculté de droit et des sciences
politiques. Remplissant des fonctions
de magistrat pendant 41 ans, Chaptini
a présidé la Cour de cassation puis la
Cour de cassation militaire. Elle est
la seule femme ministre dans l’actuel
gouvernement.
Rachid Derbas, Ministre des Affaires sociales.
Rachid Derbas est diplômé en droit
de l’université du Caire. Il est aussi
détenteur d’une licence de droit libanais
de la Faculté de droit et des sciences
politiques de l’USJ obtenue en 1967. Il
était bâtonnier de l’ordre des avocats
à Tripoli entre 1998 et 2000. Ministre
Derbas a publié des recueils de poèmes
qui ont eu un grand succès dont Hamzat
wasssel.
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Brèves
Cybèle Asmar a été nommée directrice de marketing à la banque « Al Mawarid ». Elle avait précédemment occupé le
poste de responsable de Marketing et de communication à l’ABC. Cybèle obtient sa licence en gestion et management
en 2008 de l’USJ et un master en marketing et communication de l’école supérieure des affaires.
Cybèle Badaoui vient de rejoindre l’Oréal en tant que directrice du recrutement et d’intégration. Elle avait passé
4 ans à l’ABC en tant que responsable de recrutement et de sélection. Cybèle détient une licence en traduction de
l’Ecole de traducteurs et d’interprètes de Beyrouth (2003) et un master en ressources humaines de la Faculté des
lettres et des sciences humaines (2006) de l’USJ.
Christelle Saber poursuit un parcours brillant en France. Christelle vient de commencer sa première année de thèse
Cifre chez Renault, en collaboration avec le laboratoire de recherche en sciences appliquées Satie à l’école normale
supérieure de Cachan à Paris. Ses travaux de recherche portent sur la compatibilité électromagnétique dans le
chargeur embarqué des véhicules électriques. Christelle est Major de promotion en ingénierie électromécanique
(2012) et en master de recherche en génie électrique de l’Ecole supérieure d’ingénieurs de Beyrouth – ESIB (2013).
En décembre 2013, elle est également Major au master international « Mobilité et véhicules électriques » de Renault
et de l’Institut des sciences et technologie Paris-Tech qu’elle intègre grâce à une bourse.
La société libanaise de chirurgie générale a honoré le Professeur Botrous Yared en lui décernant la « main d’or
chirurgicale pour l’année 2013 ». Créée en 1969, cette société est l’unique société libanaise qui regroupe officiellement
tous les médecins professant la chirurgie. Elle organise des conférences et des congrès annuels dans le domaine de la
chirurgie générale. Professeur Yared a obtenu son diplôme de chirurgie générale en 1986 de la Faculté de médecine
de l’USJ et il est actuellement Doyen de la Faculté de médecine à l’Université Libanaise.
Walid Nassar, ingénieur civil diplômé de l’Ecole supérieure d’ingénieurs de Beyrouth ESIB, en 1990 a été élu président de la fédération libanaise de basketball (FLB). Très
jeune, Walid jouait au Club Byblos et est devenu plus tard Président honoraire du
Club le redressant à la 1ère division. Il a été décoré à maintes reprises par les Présidents
de la République et du Conseil des Ministres. Homme d’affaires, il a fondé plusieurs
entreprises au Liban et en Arabie Saoudite. Walid espère appliquer au cours de son
mandat son programme réformateur, mais surtout ramener le basket ball à surmonter
les clivages partisans et les tensions qui ont drainé et gâché le jeu national le plus
populaire depuis un certain temps par l’ingérence des clans politiques et confessionnels.
Grace Najjar, diplômée de l’Ecole supérieure d’ingénieurs de Beyrouth - ESIB,
en 1995 fait son entrée en 45e place au classement 2014 établi par le magazine
Arabian Business des 100 femmes les plus puissantes du monde arabe. Grâce
a à son actif des années d’expérience comme conseillère dans les secteurs
public et privé, les associations à but non lucratif et le gouvernement, de
même qu’auprès d’organisations internationales telles que l’Union Européenne
et la Banque Mondiale. Elle intervient régulièrement dans des séminaires et
congrès sur le leadership mondial. Ayant participé à la fondation du Project
Management Institute (PMI) - Liban, organisation leader dans la distribution
de certifications de management de projets avec plus de 400000 certifiés dans
le monde. En 2010, Grace est nommée mentor régional par le PMI pour le
Moyen-Orient pour 3 ans. Elle a lancé en 2010 Align Management Solutions en 2010, une compagnie de conseil
offrant des services dans les domaines du management de la qualité, de la formation et du coaching, des processus
d’accréditations internationales, etc.
Grace détient un diplôme d’ingénieur en systèmes d’information de l’ESIB et d’un DEA en réseaux et télécommunications
de l’Ecole Nationale Supérieure des Télécommunications (ENST) de Paris.
Grace Najjar recevant son prix de Cheikha Loubna Bint Khalid Al-Qassimi, ministre émiratie du Développement
et de la coopération internationale.
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USJ Info nº 41
Rencontres avec les anciens à l’étranger
Le réseau international des anciens étudiants de l’Université Saint-Joseph prend
rapidement de l’ampleur. Soucieux de consacrer cette ouverture, le Pr Salim
Daccache s.j. a rencontré les anciens étudiants de l’USJ lors de ses tournées
internationales afin de raviver et renforcer leurs liens avec leur alma mater et de
réfléchir sur les moyens efficaces et durables visant leur participation à l’expansion,
au rayonnement et à la notoriété de l’Université.
C’est dans ce contexte que de nouvelles structures d’anciens se sont formées et
d’autres, déjà existantes, ont relancé leurs activités. Le bilan.
France
P
rofitant de la présence du Professeur Salim Daccache
sj à Paris, le Bureau de l’Association des Anciens de
l’USJ en France a convié le mercredi 22 janvier, anciens
et amis de l’Université à une conférence donnée par le
Docteur François Boustani, Membre correspondant de
l’Académie des Sciences et des Lettres de Montpellier
sur le sujet : « France-Liban : Lyon, une dette oubliée ».
Plus de 140 personnes étaient au rendez-vous. Parmi
elles : Messieurs les Ambassadeurs Boutros Assaker, Khalil
Karam et Issam Haidar, Messieurs les Ministres Hervé de
Charette, Fouad el Saad, Marwan Hamade et Selim Jahel,
les Professeurs de droit Philippe Merle, André Decocq et
Pierre Delvolvé, les Professeurs en médecine Jean Acar,
Jacques Acar, et Jacques Cormier, ainsi que Mmes Vénus
Khoury Ghata, Clotilde de Fouchecour (FrancophoniaLiban) et Souad Tabbara.
Après un mot d’accueil du Président de l’Association
Dr Amine Arsane qui a évoqué l’importance de la reprise
des activités de l’Association et son objectif d’appuyer
l’Université-mère Saint Joseph de Beyrouth, c’était au tour
du Pr Daccache de s’adresser brièvement à l’assistance
pour donner des nouvelles de l’Alma Mater et de rappeler
la mission de l’USJ ; à savoir, l’excellence académique,
la recherche et l’innovation, et l’engagement au service
de la société.
Le Docteur Boustani prend la relève et s’appuyant sur
des photos d’archives et de films, relate les facteurs de
l’histoire de la relation entre Lyon et le Liban qui ont eu
une incidence majeure sur le pays.
A l’issue de la conférence, ce fut l’occasion pour les anciens
de partager un moment convivial autour d’un cocktail et
de discuter avec le Pr Daccache des enjeux de l’avenir.
Le Pr Salim Daccache sj, et le Président de l’Association des
anciens en France, le Dr Amine Arsane.
Le Docteur François Boustani donnant sa conférence.
USJ Info nº 41
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Rencontres avec les anciens à l’étranger
Amman
À
l’occasion de leur voyage pour la 47e Assemblée
Générale de la Fédération des Universités Arabes,
qui s’est tenue en Jordanie les 26 et 27 mars, le Recteur
de l’Université Saint-Joseph, le Pr Salim Daccache sj,
accompagné du Vice-recteur aux affaires académiques,
le Pr Henri Awit et du Secrétaire Général de l’USJ, M.
Fouad Maroun ont rencontré les anciens étudiants de
l’Université résidant à Amman.
Une quinzaine d’anciens de formations variées étaient
présents au rendez-vous.
Cette rencontre a permis au RP Recteur et à la délégation
officielle de reprendre contact avec les anciens, et de
découvrir leurs préoccupations. Les anciens ont posé
des questions sur la situation au Liban, sur les dernières
nouvelles de l’Université ainsi que sur certains professeurs
se rappelant leur passage à l’USJ. Finalement, sur le
souhait du Recteur, une décision a été prise de constituer
un Comité fondateur dont l’objectif serait de rassembler
les anciens étudiants de l’Université à Amman et en
Jordanie, et qui sont majoritairement en provenance de
l’Institut de lettres orientales – ILO. Le Docteur Maher
Khalil Abdel Fatah Arafa, détenteur d’un doctorat
ès-lettres en langue et littérature arabes de l’ILO, a été
désigné coordonnateur de ce comité.
Photo de groupe autour du Recteur et du Vice-recteur aux affaires
académiques.
Montréal
À
Montréal, une quinzaine d’anciens se sont retrouvés,
le 14 mai, à l’Hôtel Hilton Garden Inn, pour faire la
connaissance du Recteur, lui communiquer les nouvelles
de la communauté libanaise vivant à Montréal, et
demander les dernières nouveautés de l’USJ (campus,
projets, innovations et formations, nombres d’étudiants,
etc.). Au terme de cette rencontre, une décision a été
prise de créer le « Club des 8 », noyau administratif
d’une Association d’Anciens de l’USJ à Montréal, et
de nommer une coordinatrice : Mme Basma Neaimé.
L’objectif principal de ce « Club » serait de rassembler
les anciens diplômés de l’Université, et de favoriser la
communication entre eux.
Photo de groupe autour du Recteur.
New York
À
New York, l’Association des anciens de l’USJ aux
Etats-Unis - « Friends of USJ » a organisé un dîner
regroupant des Anciens de l’USJ et des amis de l’Université
en l’honneur du Recteur, le 20 mai, à l’Athletic Club de
New York au Central Park. Etaient présents l’Ambassadeur
du Liban aux Nations Unies M. Nawwaf, Salam, le
Consul du Liban à New York, M. Majdi Ramadan, le
Supérieur du Collège Jésuite Regis, RP Philipe Judge sj,
le Président de l’Association des Anciens de l’USJ au
Qatar M. Robert Tarazi, et bien d’autres ; etc. Durant la
cérémonie, la médaille de l’USJ fut remise au Dr Gaby
Sara pour ses loyaux et continus services en faveur des
institutions jésuites du Liban, de même que la médaille
des 3 centenaires des Facultés de Droit, de Médecine et
d’Ingénierie a été remise au Pr Edgard Chaar Secrétaire
général des « Friends of USJ » pour ses services rendus
à l’Université.
Le Recteur remettant la médaille de l’USJ au Dr Gaby Sara.
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USJ Info nº 41
RECHERCHE
Quelques recherches …
Sur plus de 800 projets de recherche financés et administrativement gérés par le
Conseil de la recherche, une sélection parmi ceux qui sont arrivés à terme et qui
ont abouti à des résultats intéressants est présentée ici.
Le Vice-Rectorat gère actuellement 200 projets en cours et travaille sur le renforcement
des politiques et procédures liées à la création d’un environnement optimal pour la
réalisation de travaux de recherche et de publications de qualité.
…En médecine
Les maladies osseuses d’origine
génétique
Dans le cadre de sa thèse de doctorat
en génétique, Cybel Mehawej a
identifié un gène impliqué dans une
dysplasie osseuse sévère dans deux
familles libanaises. Les patients de
ces familles, décrits pour la première
fois par Pr André Mégarbané en 2008,
présentaient un syndrome caractérisé
par un retard de croissance pré- et
post-natal, une hypotonie axiale,
un abdomen proéminent, des côtes
courtes, des membres courts et une
dysmorphie faciale.
Ce travail de recherche réalisé entre
l’Unité de Génétique Médicale de
l’USJ, sous la direction du Pr André
Mégarbané et l’Unité Inserm 781 de
l’hôpital Necker enfants-malades, sous
USJ Info nº 41
la direction du Pr Valérie CormierDaire, a permis l’identification
d’un nouveau gène MAGMAS
(mitochondria-associated granulocyte
macrophage colony stimulating factorsignaling gene) et l’établissement
pour la première fois d’un lien entre
une protéine mitochondriale et une
dysplasie osseuse.
…En orthophonie
Identification des Troubles Spécifiques
du Langage (TSL) dans les milieux
plurilingues : création et validation
d’un Questionnaire pour parents
d’Enfants Bilingues (QPEB), (COST
Action IS0804)
L’identification des TSL dans les
contextes plurilingues constitue un
véritable défi pour les cliniciens en
raison de la présence de similitudes
langagières chez les enfants issus de
milieux plurilingues et les enfants
TSL. L’application des moyens
classiques de l’évaluation clinique par
l’intermédiaire d’outils standardisés
n’est pas à l’heure actuelle suffisante.
C’est pour répondre à ce besoin et
en suivant les orientations de la
recherche à l’échelle internationale
que l’équipe de l’ISO, en collaboration
avec l’INSERM U930, «Autisme et
troubles du développement », a créé
et validé un « Questionnaire pour
Parents d’Enfants bilingues » (QPEB)
Le QPEB a été adopté dans plusieurs
pays et traduit, pour le Liban, en
quatre langues (libanais, français,
anglais et arménien), coté et validé
auprès de la population libanaise (118
familles d’enfants bilingues au Liban).
Les résultats des recherches ont mis en
valeur la capacité de ce questionnaire à
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distinguer les enfants TSL des enfants
à développement typique, à travers ses
indices de scores.
Dans cette même lignée de réflexion
et de recherche, dans le cadre du
partenariat avec l’INSERM U 930, de
l’Université François Rabelais de Tours
et grâce à un financement accordé par le
Conseil de la recherche de l’USJ, l’ISO
a démarré un projet de « validation en
arabe et standardisation de l’échelle
d’évaluation des comportements
autistiques, version révisée (ECA-R) »
auprès de la population libanaise. ...En pharmacie
Dans le domaine des agents pathogènes,
plusieurs thématiques de recherche
sont ainsi développées au sein de la
plateforme des laboratoires Rodolphe
Mérieux – Liban et ceux de la faculté
de pharmacie dirigés par Pr.Dolla
Karam Sarkis :
Tarek Itani, Pharmacien Biologiste et
enseignant à la Faculté de pharmacie,
travaille, sous la direction de Dr
Carole Moubarek, sur le « Microbiote
intestinal et entérocolite ulcéronécrosante des nouveau-nés prématurés
au Liban ». L’objectif serait d’obtenir
des données sur l’établissement
du microbiote chez le nouveau-né
prématuré et le nouveau-né né à terme
au Liban, d’évaluer l’incidence de
l’ECUN et d’apporter des données
sur la relation entre l’implantation
du microbiote et le développement de
l’ECUN. L’étude éest toujours en cours
et un abstract incluant les premiers
résultats de l’analyse du microbiote
intestinal des nouveau-nés prématurés
a été accepté pour présentation au
congrès « Anaerobe 2014 » qui va se
dérouler à Chicago le 1er juillet 2014.
D’autre part, Dalal Hammoudi,
doctorante, travaille sur la détection
et la caractérisation de la résistance
aux carbapénèmes chez les bacilles à
Gram négatif au Liban. L’objectif de
ce projet était d’évaluer la résistance
aux ß-lactamines, principalement aux
carbapénèmes des entérobactéries, des
Pseudomonas et des Acinetobacter
baumannii au Liban. Un nombre
total de 392 souches, collectées de
10 centres hospitaliers participants
à cette étude, a été soumis à
des analyses phénotypiques et
génotypiques. L’analyse des souches
d’entérobactéries a également été
finalisée. L’étude génotypique des
Pseudomonas a permis de corréler
les résultats phénotypiques aux
résultats génotypiques. Trois articles
concernant ce sujet ont été rédigés et
envoyés pour publication.
Par ailleurs, dans le cadre du master de
recherche en microbiologie, Rindala
Saliba a travaillé sur le sujet de
« Sérotypage de souches libanaises de
Streptococcus pneumoniae », l’objectif
étant de déterminer d’une part les
caractéristiques épidémiologiques
sérotype-spécifiques du S. pneumoniae
au Liban, et d’extrapoler d’autre
part quant à l’efficacité des vaccins
anti-pneumococciques disponibles
sur le marché libanais. Le travail
expérimental a été réalisé entre le
laboratoire Mérieux du Liban et le
laboratoire des pathogènes émergents
de Lyon.
De même, Gerges Riskallah a réalisé
une étude sur la flore digestive de
patients libanais en rémission de la
maladie de Crohn. En effet, il est
actuellement admis que le microbiote
intestinal est un facteur à l’origine
de maladies inflammatoires du
côlon, particulièrement la maladie
de Crohn. L’objectif de cette étude
était de déterminer si la composition
du microbiote fécal des patients en
rémission de la maladie de Crohn
(R-CD) diffère de celui des individus
sains. La différence de la composition
| 29 |
du microbiote fécal chez les patients
en rémission de la maladie de Crohn
par rapport aux sujets sains s’avère
non significative dans notre étude. Ces
résultats viennent d’être présentés au
24e congrès de l’ECCMID (European
Congress of Clinical Microbiology
and Infectious Disease) qui s’est tenu
à Barcelone (Espagne) du 10 au 13
mai 2014.
De nombreuses études portant sur le
suivi de la résistance bactérienne au
Liban et dans la région sont également
réalisées dans ces laboratoires. Ainsi,
le laboratoire Mérieux fait partie du
réseau international SMART (pour
Study for Monitoring Antimicrobial
Resistance Trends) mis en place par la
firme GlaxoSmithKline dont l’objectif
est le suivi des tendances de résistance
chez les bacilles à Gram négatif isolés
dans les infections urinaires et intraabdominales. Dans le cadre de cette
étude, un poster a été présenté à
l’ECCMID 2014.
Ces résultats soulignent reflètent
la nécessité d’une gestion adéquate
USJ Info nº 41
RECHERCHE
des antibiotiques qui devrait inclure
des lignes directrices locales pour
l’antibiothérapie empirique en
plus de la surveillance continue de
l’épidémiologie locale afin de limiter
et de prévenir l’émergence de bactéries
multi-résistantes.
En parallèle, au sein du Laboratoire
de Contrôle Qualité de la Faculté de
Pharmacie, des étudiants en Master
de contrôle qualité ont travaillé sur
différents sujets s’intéressant à la
qualité microbiologique alimentaire.
Le but principal de ces études était de
vérifier la sécurité sanitaire de divers
types d’aliments, entre autre, sur du
fromage, du sushi, des plats cuisinés,
des épices, de la kashta, des crèmes
et des pâtisseries.
groupe de personnes âgées souschimiothérapie (excluant le cancer
de la tête et du cou).
192 participants de niveau socioéconomique moyen ont été inclus
dans l’étude. L’échantillon a été réparti
en cancéreux sous chimiothérapie,
cancéreux sous traitement non
chimiothérapique (excluant la
radiothérapie), cancéreux en rémission
complète sans traitement et noncancéreux. La perception de la santé
bucco-dentaire a été mauvaise chez les
patients sous chimiothérapie.
Les oncologues doivent être conscients
des problèmes bucco-dentaires chez les
personnes âgées sous-chimiothérapie
et de leurs effets néfastes sur la
malnutrition.
…En médecine dentaire
…En sciences économiques
La pulpotomie sur molaires
temporaires : Étude comparative
entre deux matériaux d’obturation
le MM-MTA et le MTA. Equipe de
recherche.
Equipe de recherche: Pr Nada Farhat
Mouchayleh, Dr Jean-Claude Abou
Chedid et Dr Bruno Melki
La pulpotomie est le traitement
pulpaire le plus couramment utilisée
en dentisterie pédiatrique. Au cours
de ses dernières années, le concept de
la pulpotomie a évolué et le produit
de choix dans le nouveau concept
est le MTA*. Cependant, le MTA
présente certains désavantages qui
rendent son utilisation difficile en
dentisterie pédiatrique. Pour pallier
ces problèmes, un nouveau matériau
de la même famille que le MTA, le
MM-MTA™** a été mis au point.
L’objectif de ce travail est de comparer
ces deux matériaux d’obturation.
Un taux de succès clinique de 100% a
été obtenu ainsi qu’un taux de succès
radiologique de 93,75% pour les deux
groupes étudiés. Les résultats de cette
étude ont montré que le MM-MTA™
pourrait représenter une alternative
appropriée.
Etat de santé bucco-dentaire et son
lien avec le statut nutritionnel chez
les cancéreux âgés. Responsable :
Dr Nada Osta
L’objectif de cette étude est d’évaluer
l’état de santé orale, le statut
nutritionnel et leur lien dans un
USJ Info nº 41
« Instabilités politiques et cycle
économique : l’exemple du Liban » est
une recherche menée par Jean-François
Verne. Elle porte sur l’évolution
asymétrique du cycle économique au
Liban entre 1970 et 2012 en tenant
compte des différentes dates de
rupture et des instabilités politiques.
Le cycle économique étant l’écart
entre les valeurs du Produit Intérieur
Brut (PIB) et celles de la tendance de
celui-ci. Lorsqu’un tel écart, appelé
aussi « écart de production », est
positif, l’économie se trouve dans
une phase de croissance et si cet
écart est négatif, l’économie vit une
phase de récession. En utilisant, par
exemple, l’approche statistique de
Lumsdaine et Papell (1997), deux
dates de ruptures dans l’évolution de la
tendance du PIB sont constatées : 1976
et 1989 correspondant respectivement
au début et à la fin de la guerre civile
de 1975-1990. Ainsi, la guerre et les
instabilités politiques conduisent à
une baisse de 14% en moyenne du
PIB observé par rapport à sa tendance
et expliquent en partie l’évolution
asymétrique du cycle économique.
…En gestion et management
Dans le cadre d’un projet de recherche
co-financé par l’USJ, Jamil Arida,
Professeur associé à la Faculté de
Gestion et de Management, a participé
avec Antoine Harfouche, Professeur
associé à l’Université Paris Ouest
| 30 |
Nanterre La Défense, à un travail sur
l’effet des pressions externes et le rôle
des différents acteurs dans la réussite
ou l’échec de l’institutionnalisation
des dispositifs de gestion au sein des
organisations.
L’article de Harfouche et Arida
propose une lecture temporelle de
l’évolution des conflits, des alliances,
des résistances, des réussites et des
échecs organisationnels. Ils soulignent
ainsi l’importance du bon usage des
trois armes stratégiques : les ressources,
les réseaux et le pouvoir.
…En langues
Tawabel wa harir est un matériel pour
l’enseignement de l’arabe classique, il
présente une panoplie de situations
de communications indépendantes les
unes des autres. Chaque situation est
formée d’un noyau dur autour duquel
gravite une série d’exercices travaillés
en groupe, en classe ou individuellement
dans les salles multimédia.
L’apprentissage de la graphie et la
correction phonétique se font très
tôt selon une approche ludique où se
mélangent danse, rythmique et dessin.
L’approche de la grammaire reste
dynamique à travers les textes et les
situations selon une progression qui
a déjà fait ses preuves dans l’ancien
matériel «Du Golfe à l’Océan». La
chanson occupe une place de choix
dans ce matériel.
Dès la première rencontre, l’apprenant
est en contact avec l’arabe sans passer
par la traduction. Ce bain de langue
le pousse à imiter, à répéter et à
s’exprimer en arabe classique à l’oral
et à l’écrit.
Le matériel “Tawabel wa Harir” est
formé de quatre niveaux (A1 – A2 – B1
et B2). Chaque niveau couvre 84h de
cours. Ce matériel a connu une mise
à jour en 2013 pour être conforme
au “Référentiel du cadre Européen”.
…En sciences
Impact de la Pollution Atmosphérique
sur la santé à Beyrouth
Myriam Mrad Nakhlé, Maher Abboud
et Wehbeh Farah
Les études internationales indiquent
que la pollution atmosphérique
présente des effets néfastes sur la
santé. Au Liban, les taux de polluants
Plus encore que dans d’autres
domaines, les femmes sont encore
largement sous-représentées dans les
carrières scientifiques, et ce, dans la
plupart des pays. Certes la situation
s’améliore au fil des années, mais l’on
constate qu’une lycéenne a trois fois
moins de probabilité qu’un lycéen
d’obtenir un jour un doctorat en
sciences. C’est ce que révèle le rapport
international mené par le Boston
Consulting Group, à la demande de
la Fondation L’Oréal, sur la place des
femmes dans le secteur scientifique.
Pour mieux comprendre la persistance
de ce déséquilibre entre hommes et
femmes, et les différents paliers au
cours desquels s’opère le décrochage
des femmes scientifiques, l’Union
européenne a réalisé un état des
lieux en finançant dans le cadre de
son programme cadre FP7 le projet
SHEMERA (SHE Euro-Mediterranean
Research Area).
La conservation de la
biodiversité des zones
côtières méditerranéennes
au cœur du nouveau projet
de recherche GREAT Med.
PM10 et PM2.5 dépassent les seuils
recommandés par l’OMS. Ainsi, les
effets de l’exposition aux polluants de
l’air sur la santé respiratoire, cardiaque
et cutanée ont été étudiés. Des données
extraites des registres des urgences de
7 hôpitaux ainsi que les résultats du
réseau de surveillance de la qualité
de l’air à Beyrouth pour l’année 2012
ont été principalement utilisés, ce qui
n’avait jamais été fait auparavant. Sur
80.000 cas admis aux urgences des 6
hôpitaux participants, 11.534 cas ont
présenté des symptômes respiratoires,
circulatoires, cardiovasculaires et
cutanés. L’analyse de régression
appliquée aux indicateurs de
pollution, de santé et autres facteurs
de confusions a permis de cerner des
associations significatives.
Ce travail apporte de nouveaux
éléments sur les effets sanitaires de
la pollution atmosphérique à Beyrouth
surtout chez les groupes vulnérables.
« Sciences au Féminin :
Voies et Défis »
Partant de la conviction que « le
monde a besoin de science et la
science a besoin des femmes », la
Faculté des sciences de l’Université
Saint-Joseph et l’Oréal Levant ont
organisé le jeudi 8 mai 2014 la table
ronde « Sciences au Féminin : Voies et
Défis », en partenariat avec l’Institut
Français, le Conseil National de la
Recherche Scientifique - Libanais et
la Commission Nationale Libanaise
pour l’UNESCO.
| 31 |
Le projet GREAT Med vise à
développer un outil d’analyse de la
Biodiversité (Toolkit) fondé sur des
indicateurs écologiques et l’analyse
des risques, intégré et partagé avec les
administrations locales et nationales.
Cinq pays méditerranéens (France,
Tunisie, Liban, Egypte et Italie) sont
partenaires dans ce projet dirigé par
l’Université La Sapienza de Rome,
et bénéficie d’un financement de la
Communauté Européenne. Le projet
s’étale sur deux ans et prévoit cinq
zones d’études choisies selon leurs
caractéristiques environnementales,
économiques,
historiques
et
paysagères: le Golfe de Cagliari
(Italie), la zone littorale de Provence
(France), la région de Byblos (Liban),
et le Golfe de Gabès (Tunisie).
Pour plus d’informations vous pouvez
visiter le site web www.greatmed.eu
ou la page Facebook du projet.
USJ Info nº 41
PORTRAIT
Henri Awit :
Je suis né pour enseigner
Une passion : l’enseignement, exprimée en une phrase socratique
qui dit tout : « Il s’agit d’aider l’apprenant à devenir lui-même » ;
tel est Henri Awit, dans sa stature humaine et morale, homme
de service et de fidélité, homme d’excellence et de modestie,
homme de rigueur au travail et de jovialité, homme de foi et
de famille.
Pour tous, Henri Awit restera le visage souriant émergent d’une
montagne de dossiers s’étageant sur son bureau, pour vous
demander comment il peut vous rendre service, « l’homme
incontournable de l’institution et de la défense de ses intérêts »
selon les termes du Père Recteur Salim Daccache, et qui,
incroyable mais vrai, s’apprête à passer en août prochain à la
Fondation de la pensée arabe.
Cela fait 45 ans que le nom d’Henri Awit est lié à celui de
l’Université Saint Joseph. Quarante-cinq années passées dans
l’enceinte de l’USJ, d’abord en tant qu’étudiant, puis en tant
qu’enseignant, directeur de l’Institut universitaire de formation
pour l’enseignement et l’encadrement, doyen de la Faculté des
sciences de l’éducation, délégué du Recteur durant trentecinq ans auprès de la Commission nationale des équivalences,
représentant de l’Université auprès de l’Association des
universités arabes, Secrétaire général durant vingt-six ans et,
pour finir, Vice-recteur aux affaires académiques.
Awit trouvera la solution
Nul besoin de le souligner, au fil
du temps, Henri Awit est devenu,
pour les étudiants, les enseignants
et les responsables d’institutions, la
référence obligatoire. Qu’il s’agisse
de l’autorisation pour une nouvelle
formation, de la reconnaissance d’un
nouveau diplôme, d’une dérogation ou
d’une simple interprétation statutaire
ou réglementaire, c’est à lui qu’on
s’adresse avec une confiance aveugle
et une réflexion devenue réflexe: «Awit
trouvera la solution ».
Mais, comme le soulignent ses
amis, s’il joue volontiers le rôle du
« médiateur » il joue tout autant le
rôle du « garant intraitable » de la
réglementation en vigueur, capable de
déceler les irrégularités, de rappeler
à l’ordre et de dire non. La souplesse
et la rigueur, chez lui, se modèrent
l’une l’autre.
USJ Info nº 41
Rigueur et souplesse
Car Henri Awit ne gère pas les
affaires académiques, en s’enfermant
dans sa tour d’ivoire hiérarchique.
Le grand spécialiste se mélange
harmonieusement, en lui, à l’homme
de terrain. Tout en étant un homme
d’écoute, il sait comment concevoir,
gérer et actualiser une offre de
formation, de par sa position située
à l’intersection de l’administratif et
de l’académique.
La rigueur d’un savoir qui va jusqu’aux
moindres détails a placé Henri Awit
au cœur de l’Université Saint-Joseph,
et lui a gagné la confiance des quatre
grands recteurs qu’il a côtoyés –Jean
Ducruet, Sélim Abou, René Chamussy
et Salim Daccache-. Avec de telles
qualités intellectuelles et éthiques, il ne
pouvait pas ne pas être un ambassadeur
exceptionnel de l’USJ au sein des
instances nationales, régionales et
| 32 |
internationales : et voilà qu’on le
retrouve: Président de la Commission
nationale libanaise pour l’éducation,
la science et la culture (UNESCO) ;
rapporteur de la Commission pour
la reconnaissance et l’équivalence
des études et des diplômes au sein
du Ministère de l’éducation et de
l’enseignement supérieur ; membre
du conseil exécutif de l’Association
des universités arabes ; membre du
conseil d’administration du conseil de
l’assurance qualité et de l’accréditation
relevant de l’Association des
universités arabes ; président du
Groupement international des
Secrétaires généraux des Universités
francophones (GISCUF), membre du
conseil consultatif de la Fondation de
la pensée arabe, dont il vient d’être
nommé directeur général.
Henri et Gisèle Awit.
Dans l’intimité
Dans le mot de remerciements qu’il a
prononcé au cours de la cérémonie de
remise des insignes de Chevalier dans
l’Ordre national du mérite français,
par l’ambassadeur de France Philippe
Le Courtier, Henri Awit s’est confié
un peu plus personnellement sur sa
vocation et sa carrière, ce qui permet
de connaître un peu plus intimement
cet homme d’une discrétion rare.
« Qu’il me soit permis d’évoquer
trois apports qui ont déterminé d’une
façon décisive mon engagement, et
pavé la voie à la formation reçue
chez les Pères jésuites pour qu’elle
porte tous ses fruits, a affirmé à cette
occasion Henri Awit. Celui de Bziza
(Liban-Nord), mon village natal : sous
le portique de son temple romain,
j’ai appris à prendre la mesure de
l’histoire, ses chênes majestueux
m’ont aidé à prendre conscience de
la force des racines, l’étendue de ses
champs d’oliviers, m’a fait découvrir
l’ouverture à l’infini des horizons,
la convivialité séculaire et solidaire
de ses trois communautés, chiite,
orthodoxe et maronite, m’a révélé la
raison d’être du Liban et sa vocation
unique.
« Ma famille m’a transmis en partage
les valeurs essentielles qui fondent
l’action et donnent sens à la vie :
le goût de l’autonomie et de la liberté,
le respect de la dignité absolue de la
personne humaine, la recherche de la
vérité, et une disposition accueillante
aux dimensions spirituelles de l’homme
et de l’existence. Aujourd’hui, qui
mieux que Gisèle, mon épouse,
éducatrice et pédagogue dans l’âme,
pouvait comprendre les enjeux du
projet éducatif où je m’engageais,
accepter les lourds sacrifices qui en
découlent, et m’y accompagner de
toute sa chaleureuse et réconfortante
affection ? Qui plus que Jéhane, notre
fille, engagée et visionnaire, pouvait
inspirer et stimuler mon action, donner
à ce combat pour l’éducation ses visées
politiques et sa portée nationale, et
le tourner résolument vers l’avenir ?
L’amour de la langue arabe
« Né dans un milieu essentiellement
arabophone, j’ai grandi au sein d’une
famille qui compte parmi ses membres
des écrivains et des poètes d’expression
arabe. L’amour de la langue et des
lettres arabes était pour ainsi dire
imprimé dans mes gènes. Scellée dès
la prime enfance, notre alliance n’a
fait que s’affermir au fil des années,
et c’est donc tout naturellement que
j’ai choisi d’étudier cette discipline,
puis de l’enseigner.
| 33 |
« Mais c’est par le français, à
l’Université Saint-Joseph, que j’ai
appris à mieux connaître l’arabe, et à
me mettre au service de sa promotion
d’une manière plus efficace ». C’est là
le troisième apport qui a déterminé
d’une façon décisive l’engagement
d’Henri Awit.
« Oui, dit-il, c’est par la langue
française, à l’école d’arabisants
français, que mon rapport à ma
langue maternelle, du stade affectif
et émotionnel, accédait à l’ordre du
rationnel. Pendant plus de trente ans,
plus spécialement à l’Institut de lettres
orientales, je me suis efforcé de faire
bénéficier mes étudiants, venus de
toutes les régions du Liban et des
quatre coins du Monde arabe, de
la contribution de mes maîtres (…)
œuvrant à la promotion conjointe
de la langue arabe et de la langue
française, telles qu’elles sont assumées
par l’identité culturelle libanaise.
Avec de telles qualités
intellectuelles et éthiques,
il ne pouvait pas ne pas
être un ambassadeur
exceptionnel de l’USJ
au sein des instances
nationales, régionales
et internationales.
La petite et la grande famille
« Je le reconnais, ajoute Henri
Awit, j’aurais été incapable
d’assumer pleinement ces multiples
et lourdes fonctions, d’en honorer
les responsabilités et d’en relever
les défis, sans l’aide bienveillante et
combien efficace de la grande famille
de l’Université Saint-Joseph (…) Ce
grand réseau me remémore cette belle
pensée d’Antoine de Saint-Exupéry
dans son livre Citadelle : « La pierre
n’a pas d’autre ambition que d’être
pierre, mais si elle s’assemble elle
devient temple et cathédrale ».
Et d’ajouter : «J’ai l’insigne privilège
de travailler à l’Université SaintJoseph. Voilà plus de quarante ans
USJ Info nº 41
PORTRAIT
que mon épouse Gisèle et moi sommes
mariés. J’adore ma femme et lui ai été
constamment fidèle. Mais c’est avec
son consentement que j’ai associé à
l’amour que j’ai pour elle un autre
amour, et c’est au prix de beaucoup de
sacrifices qu’elle a accepté d’assumer
et pour lesquels je lui ai toujours su
gré, que je me suis consacré corps
et âme à l’Université, cherchant à la
servir de mon mieux. Jean-Paul II a
dit : Le Liban est plus qu’un pays, c’est
un message. Je dirai, dans le même
esprit, l’Université Saint-Joseph est
plus qu’une université, c’est un projet
d’édification d’une nation. Je suis fier
d’être une pierre dans cette cathédrale
vivante, temple de l’Esprit, au service
de mon pays, de tout le Liban et de
tous les libanais, au service du Monde
arabe et de la Francophonie ; engagé,
modestement mais fermement, au
service des hommes et du dialogue
USJ Info nº 41
de leurs cultures. Au-delà des qualités
et des compétences qui sont requises
pour l’accomplissement de tout
travail de qualité, servir dans les
rangs de l’USJ m’a offert l’opportunité
particulièrement gratifiante de
contribuer à une œuvre nationale et
plus largement humaniste si essentielle
et d’une exceptionnelle grandeur.»
J’aurais été incapable
d’assumer pleinement
ces multiples et lourdes
fonctions, sans l’aide
bienveillante de la grande
famille de l’Université
Saint-Joseph.
| 34 |
La Pensée arabe
Au sujet de la Fondation de la pensée
arabe dont il prend les rênes, Henri
Awit a ces mots : « Le monde arabe
ne manque pas d’organismes culturels.
La Fondation de la Pensée arabe est
cependant l’une des rares institutions
œuvrant dans ce domaine qui n’est
pas désignées par le nom de son
promoteur, le prince Khaled el Fayçal,
et qui n’est pas vouée à sa gloire.
C’est d’autant plus remarquable
qu’elle est dédiée à la pensée et qu’elle
proclame la primauté de la raison,
dans un contexte où menacent le
fanatisme, le fondamentalisme et
l’obscurantisme. C’est une ONG
indépendante, non confessionnelle,
apolitique et dotée d’un statut
international. Elle se définit, pour
tout ce qui concerne les pays arabes,
comme un observatoire des réalités,
un centre d’études et de recherches,
un forum d’échanges et de débats,
un organe de conseil, de proposition
et d’aide à la décision pour les
différentes instances concernées.
L’œuvre de développement culturel
et du développement par la culture
qu’elle assume mérite d’être soutenue
par tous ceux qui sont concernés par
la promotion du dialogue interculturel
qu’elle s’est fixé comme objectif
prioritaire ».
Un transfert et non un départ
La Fondation de la Pensée arabe, il est
vrai, n’est pas l’USJ. Des différences
notables apparaissent quand on les
compare à l’aune des critères de l’âge,
de la taille, de la mission ou des
pères fondateurs. Il n’en demeure pas
moins vrai qu’elles ont en partage,
à l’évidence, un certain nombre de
valeurs et d’objectifs. C’est pour cette
raison que je vis le changement de
L’Université SaintJoseph est plus qu’une
université, c’est un projet
d’édification d’une nation.
fonction, de bureau et d’institution
de rattachement, moins comme
une séparation ou un départ, qu’un
déplacement, une mutation et un
simple transfert. Loin de constituer
une rupture, ma nomination au poste
de directeur général de la Fondation,
je la vis dans la continuité, comme une
nouvelle étape d’un même parcours,
comme un nouveau jalon de la
même carrière. Je mesure les lourdes
responsabilités qui m’incombent
dans mes nouvelles fonctions. Mais
c’est avec sérénité et confiance que
j’envisage l’avenir, fort de tout ce que
j’ai appris et acquis ».
« J’aurais tant souhaité travailler
sous la houlette du Recteur Salim
Daccache aussi longtemps que j’ai
eu la chance de le faire sous les
mandats des Pères Ducruet, Abou et
Chamussy. Je m’engage néanmoins
à continuer à contribuer, dans les
limites de mes moyens, aux grands
chantiers récemment mis en train.
C’est avec sérénité et
confiance que j’envisage
l’avenir, fort de tout ce
que j’ai appris et acquis.
Le Père Daccache peut compter sur
moi et me rappeler à tout moment,
comme on rappelle un réserviste. C’est
un dû dont je m’acquitterai avec
enthousiasme et plaisir ».
QUITTER SANS QUITTER
Extraits de l’allocution prononcée par le Recteur Salim Daccache lors du déjeuner offert en l’honneur du
Pr Henri Awit, le samedi 14 juin 2014, au restaurant Le Maillon.
(…) Secrétaire général de l’Université, le spécialiste en matière de législations libanaises sur l’enseignement
supérieur, grand praticien devant tout recteur et tout doyen des demandes d’équivalences, gestionnaire
de multiples dossiers académiques et administratifs, je ne veux pas dire que vous étiez et vous demeurez
la sainte Rita da Cacscia pour certaines requêtes impossibles, mais sûrement vous avez été et vous le
demeurez l’homme providence, de précision, d’acuité et de connaissances approfondies avec un sentiment
profond d’humanité et un don naturel d’intelligence de ce que vous avez à faire et de comment le faire.
J’en suis tout à fait témoin non seulement de par le travail d’immenses dossiers que vous avez gérés ou
contribuez à leur achèvement depuis presque deux ans de mon mandat de recteur, mais j’avais bien pris
connaissance auparavant de ce don d’intervention dans le calme et sur un fond de sagesse au niveau de
certaines demandes fort problématiques ».
« (…) Cher Henri, vous quittez votre poste de vice-recteur aux affaires académiques au courant du mois
d’août sachant que vous quittez mais sans quitter vraiment le recteur de l’USJ, puisque vous gardez à titre
de conseiller du recteur quelques implications comme le dossier des équivalences et le représentant de
l’USJ à la commission des équivalences tant que la nouvelle législation sur l’enseignement supérieur n’a
pas trouvé ses décrets d’application; de même, vous aurez à donner votre avis sur des chantiers comme
ceux de l’ECTS et de l’enseignant-chercheur puisque vous avez collaboré à leur mise en forme depuis
bien d’années, ainsi que la tenue de l’Assemblée générale des Universités arabes dans notre université
à l’occasion de sa 140e année de fondation ; en tout cas pour le recteur, il faudra s’ingénier à cloner un
nouvel Henri Awit afin de continuer cette belle présence si active et si précieuse que vous avez assurée
depuis 40 ans avec tant de dévouement pour le bien de l’USJ.
Bon vent cher Ami et que vos voiles portent toujours le vent frais de l’espérance et la liberté à travers
votre nouveau poste de directeur général de la Fondation et le vent chaud de la liberté pour nos peuples
de l’Océan au Golfe ».
Dossier préparé par Fady Noun.
| 35 |
USJ Info nº 41
CentreS régionaux
Centre d’études universitaires
du Liban-Nord
Avec ses 12000 étudiants et étudiantes, l’Université Saint-Joseph est bien enracinée dans
le Grand Beyrouth, mais aussi à Tripoli, Saida et Zahlé. L’histoire de ces centres régionaux
d’études universitaires débute le 21 décembre 1976, lorsque le Conseil de l’université décide
leur création pour répondre à deux objectifs « éviter que jeunes gens et jeunes filles des
régions soient obligés dès la fin de leurs études secondaires de se rendre à Beyrouth s’ils
veulent continuer leurs études ; favoriser l’animation intellectuelle et culturelle des différentes
régions et développer leur participation à la vie libanaise ». Lumière sera faite aujourd’hui
sur le Centre d’études universitaires du Liban Nord (CEULN) pour mettre l’accent sur sa
contribution, comme partenaire actif, au développement académique, économique, humain
et culturel de cette partie de notre pays. Zahlé et Saida suivront dans les numéros suivants.
L
e CEULN est inauguré à
Tripoli le 18 janvier 1977 dans
deux étages d’un immeuble
résidentiel de la rue Mounla. En 1978,
l’ancien Recteur, feu P. Jean Ducruet
s.j, reçoit pleins pouvoirs du Conseil
de l’université pour les opérations
foncières et immobilières concernant
un nouveau campus au Nord. Un
terrain de 15000m² est acheté en
1979 à Ras Maska, localité située à
l’entrée sud de Tripoli, et destiné à
la construction d’un centre qui est
inauguré en 1995.
USJ Info nº 41
Formations universitaires
correspondant aux besoins
socio-économiques
Depuis cette date, le centre assure
dans cette région une formation
universitaire supérieure. Sans doute
il n’est pas question d’offrir la gamme
complète des formations existantes à
l’USJ, mais, l’expérience du CEULN
montre, en offrant un ensemble de
programmes correspondant à certains
grands secteurs socio-économiques,
qu’une université peut dans une région,
satisfaire les besoins de formation
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supérieure. « La plupart des directeurs
de banques à Tripoli sont des anciens
du Centre » affirme la directrice du
CEULN, Mme Fadia Alam Gemayel.
« La raison d’être d’ordre sécuritaire,
toujours selon Mme Gemayel, s’est
transformée en une volonté de
contribuer au développement humain
et économique de la région. C’est
pour cela que le centre propose des
formations capables de retenir des
populations jeunes et d’installer
professionnellement les diplômés dans
leur région. Les études de gestion et de
management, des lettres françaises, de
l’éducation préscolaire et primaire, de
l’orthopédagogie, des mathématiques
et de la biochimie, répondent aux
besoins des deux secteurs économiques
les plus actifs dans la région : le secteur
bancaire et le secteur de l’éducation ».
Un travail relationnel de
première importance
Fadia Alam Gemayel, Directrice du CEULN.
Les aspects académique et socioéconomique de la présence du CEULN
à Tripoli sont complétés par un travail
relationnel important. « Le centre,
selon Mme Fadia Alam Gemayel,
invite les directeurs des écoles et des
entreprises partenaires, ainsi que des
personnalités académiques, culturelles,
syndicales et de la société civile, à une
rencontre annuelle placée sous le signe
de l’échange, tant professionnel que
convivial. C’est une occasion de les
remercier de leur collaboration et leur
soutien au centre, et d’introduire les
nouveautés du CEULN au niveau
des formations et des mesures
académiques et administratives ».
Cette vitalité du tissu associatif n’a
pas été freinée, ces trois dernières
années, par la situation sécuritaire qui
prévalait à Tripoli : une situation qui
rappelle les débuts du Centre dans la
région. Car si l’une des raisons d’être
du Centre était « éviter que jeunes
gens et jeunes filles des régions soient
obligés (…) de se rendre à Beyrouth »
à cause de la guerre, les derniers
combats ont poussé les parents, selon
Mme Gemayel, « à chercher plus de
proximité, car même le Centre a paru,
à un certain moment, très éloigné
d’autres régions du Nord, certaines
routes de Tripoli étant coupées par
les échanges de tirs ». Les effectifs
du Centre ont été touchés, et son
rôle comme lieu d’animation et de
soutien à la vie culturelle, artistique
et sportive locale a été perturbé. Mais
avec la stabilisation de la situation
politique et sécuritaire, le Centre a
retrouvé son dynamisme au niveau
des activités extra-académiques.
Cette mission positive du Centre
aura, selon le Pr Salim Daccache s.j,
« encore à se développer » et surtout
au niveau des Anciens. Dans son
allocution prononcée lors de la
13ème rencontre des partenaires du
CEULN en mai 2014, le Recteur a
salué tous les Anciens USJ du Nord,
et plus particulièrement les Anciens
étudiants du CEULN en les invitant
dès aujourd’hui à constituer leur
Association Amicale des Anciens du
CEULN de l’USJ. Car selon le Pr
Daccache « Être ancien étudiant de
l’Université Saint-Joseph ne peut être
chose marginale ou passagère, car la
marque d’ancienneté forge l’identité
même de la personne, qui devient
par le fait même une personnalité
qui transmet à d’autres les valeurs
Le CEULN en chiffres :
• Plus de 1000 anciens
• 50 diplômés en moyenne / année,
toutes formations confondues
• 220 étudiants inscrits en 2013/2014
• 8 enseignants cadrés
• Plus de 90 enseignants vacataires
• 10 personnels administratifs
intellectuelles et humanistes de
l’Université, ainsi que les connaissances
de savoir-faire et de savoir-être à ceux
qui le sollicitent. Il est évident que
j’associe à cette adresse les diplômés
anciens de la Faculté des lettres et
des sciences humaines et de la Faculté
de gestion qui sont si présents dans
le monde de l’éducation et de la
gestion financière et économique dans
le Nord ».
L’expérience du Centre montre un
attachement à une mission qui a pour
but le renforcement des rapports avec
l’environnement économique, social
et culturel, et qui est porté par les
dirigeants et le personnel. Elle fait
partie d’une identité commune qui
ne cesse de s’enrichir et de s’affermir.
Roger Haddad
Les formations actuelles au Centre sont :
• Faculté de gestion et de management.
• Faculté des lettres et des sciences humaines, département de lettres
françaises.
• Faculté des sciences :
- Sciences de la vie et de la terre- Biochimie.
- Mathématiques.
• Institut libanais d’éducateurs :
- Education préscolaire et primaire.
- Orthopédagogie
| 37 |
USJ Info nº 41
À L’INTERNATIONAL
Service des relations internationales (SRI)
USJ-Lyon 3,
un partenariat stratégique en constante évolution
E
n marge des « Ateliers de Beyrouth » organisés
par la Faculté de droit et des sciences politiques,
une délégation lyonnaise regroupant M. Stéphane
Pillet, Vice-Président chargé du Conseil des Études et
de la Vie Universitaire, de l’offre de formation, de la
professionnalisation et de la vie étudiante, Responsable
de coopération internationale Proche et Moyen-Orient
au SGRI et Mme Alida Sahli, chargée de coopération
internationale pour la zone du Proche et Moyen-Orient,
a visité le Rectorat de l’USJ, le 15 mai 2014, en vue de
discuter de nouvelles perspectives de collaboration.
Christine Assaf (Doyen de la Faculté des lettres et des
sciences humaines), Tony Gibeily (Doyen de la Faculté
de gestion et de management) et Henri Awaiss (Doyen
de la Faculté des langues) ont présenté leurs facultés
respectives en mettant l’accent sur les restructurations en
cours, les formations-phares et leurs priorités en matière
de coopération internationale.
Pour Lyon 3, l’enjeu est d’avoir une vision globale et
équilibrée des échanges toutes disciplines confondues,
un partenariat qui ne serait plus exclusif au droit et aux
sciences politiques.
Michel Scheuer, Recteur par intérim de l’USJ, et Mme Sahli
confirment que les étudiants lyonnais sont toujours ravis
de leur passage à Beyrouth et à l’USJ, chose qui ne fait que
renforcer la détermination des deux parties à renforcer la
coopération entre les deux universités à travers :
- L’élargissement des échanges d’étudiants,
- La mise en place de projets de recherche communs,
- Le renforcement des cotutelles,
- L’échange d’enseignants,
- L’élaboration de diplômes conjoints.
Réunions de travail pour développer le partenariat.
Les relations USJ-Allemagne :
« créer plus, ensemble »
D
ans le cadre de la politique du Ministère des Affaires
étrangères allemand de renforcer les relations
académiques au niveau international, le Directeur général
de l’enseignement et la culture au Ministère, Dr. Andreas
Görgen, a rendu visite au Rectorat de l’USJ le vendredi
30 mai 2014, à la tête d’une délégation représentant le
USJ Info nº 41
Goethe Institute, l’Ambassade d’Allemagne à Beyrouth
et le réseau AGYA, accueillie par le Vice-recteur aux
relations internationales, Pr Antoine Hokayem, le Doyen
de la Faculté d’ingénierie, Pr Fadi Geara, et le Vice-doyen
de la Faculté de médecine, Dr. Elie Nemr.
Dr. Görgen a commencé par mettre l’accent sur la nécessité
de développer les liens de coopération déjà tissés et de
« créer plus, ensemble ». Au-delà des échanges d’étudiants,
la priorité est surtout accordée par le Ministère à l’action
et la recherche communes. Il indique par ailleurs que le
DAAD entreprend en ce moment un chantier de réformes
pour pouvoir offrir un maximum de soutien à toute
nouvelle initiative de coopération avec l’Allemagne.
Pr Verena Lepper a présenté quant à elle le réseau
AGYA (Arab-German Young Academy of Sciences
and Humanities) qu’elle dirige à Berlin. Il s’agit d’une
plateforme regroupant, chaque année, de jeunes chercheurs
provenant d’Allemagne et du Monde Arabe autour de
projets de recherches interdisciplinaires www.bbaw.de/
agya
| 38 |
Le Vice-recteur aux relations internationales, Pr Antoine
Hokayem, a affirmé pour sa part que l’USJ a déployé,
depuis quelques années, une politique d’ouverture vers
les universités allemandes avec la signature de plusieurs
conventions bilatérales, permettant ainsi un flux - timide
mais constant - d’étudiants en mobilité. Il conclut que
ces échanges doivent cependant être complétés par
d’autres actions plus élaborées et qui créeront des liens
de coopération durables, et AGYA pourrait très bien en
constituer une.
Liste des universités allemandes partenaires de l’USJ
University of Bremen
Framework agreement of cooperation
www.uni-bremen.de
University of Bayreuth
Memorandum of Understanding + Appendix related to Student Exchange
www.uni-bayreuth.de
Memorandum of Understanding between the Faculté des lettres et des sciences humaines,
the Institut des sciences politiques and the Institut des lettres orientales of Université SaintUniversity of Hambourg
www.uni-hamburg.de Joseph and the Department of Geschichte und kultur des vorderen orients (Arbeitsbereich
islamwissenschaft), Asian-Afrika-Institut of Hamburg University
University of Erfurt
Convention de mise en œuvre d’un Master conjoint en sociologie-anthropologie
www.uni-erfurt.de
University of Paderborn
Framework agreement of cooperation between the Faculty of arts and humanities of the
www.uni-paderborn.de University of Paderborn and the Faculty of religious sciences of Saint-Joseph University
Augsburg University
Student exchange agreement
www.uni-augsburg.de
Internationale filmschule Koln
Memorandum of understanding related to audiovisual arts (IESAV)
www.filmschule.de
Rencontres bordelaises :
IEP Bordeaux, Bordeaux Sciences Agro et Bordeaux 4
D
octeur et enseignant-chercheur en géopolitique à
Bordeaux Sciences Agro ainsi qu’à Sciences Po
Bordeaux, M. Pierre Blanc a rencontré le Vice-recteur
aux relations internationales à l’occasion de son passage
au Liban pour donner des cours à l’Ecole supérieure
d’ingénieurs d’agronomie méditerranéenne (ESIAM) et à
la Faculté des lettres et des sciences humaines. L’ensemble
des relations entre les 3 institutions et la possibilité de les
renforcer ont fait l’objet des discussions.
Une convention étant en cours de finalisation entre
l’ESIAM et Bordeaux Sciences Agro, M. Blanc a promis
d’être le relais de l’USJ auprès de Sciences po Bordeaux
pour intensifier les relations, par-delà la signature liant
les deux parties.
La visite de Mme Marie Malick Chavane, enseignante à
l’Université de Bordeaux IV s’inscrit dans le même sillage,
cette fois pour proposer une délocalisation de certaines
formations qualifiantes et dont le diplôme sera attribué par
Bordeaux IV. D’autres visites seront programmées pour
déterminer la suite qui sera donnée à cette proposition.
Avempace 2 info session & 2nd call
S
Olivier Pfeiffer, Antoine Hokayem et Rayanne Abou Mrad.
uite à la session d’information organisée le 24 mars
2014 autour du projet Erasmus Mundus Avempace 2 en
présence de son coordinateur M. Olivier Pfeiffer (Technical
University - Berlin), un nouvel appel à candidature est
ouvert du 19 mai au 1er juillet 2014.
Saisissez l’opportunité d’obtenir une bourse Erasmus
Mundus pour rejoindre les 12 boursiers du 1er appel à
candidature. Choisissez votre destination en allant sur
www.avempace12.avempace3.org et
www.avempace2.eu
| 39 |
USJ Info nº 41
HERMES
Compte-rendu réunion de sélection des boursiers
S
uite à l’appel à candidature lancé au mois de décembre
dernier, les 9 partenaires universitaires du projet HERMES
se sont réunis à Nicosie les 28 et 29 avril 2014 pour la
sélection finale des dossiers.
Des 1759 dossiers de candidature, 821 ont été notés comme
éligibles. Et au total, passé le stade de l’évaluation académique,
ce sont 136 bourses qui ont pu être accordées, dont 102
pour des étudiants des pays du Moyen-Orient (Liban, Syrie,
Palestine et Jordanie) et 34 pour des étudiants européens.
Bravo aux 5 candidats USJ dont les dossiers ont été retenus !
L’USJ accueillera par ailleurs 4 étudiants boursiers en mobilité
d’Aix-Marseille, de Gênes et de Cadix, ainsi que deux
enseignants (visiting professors) qui effectueront un séjour
de recherche d’un mois à l’Unité de Génétique Médicale pour
l’un et à la Faculté des langues pour l’autre.
Name
outgoing
Duration
Level
Home University
Host University
Sana Tannir
Maud Prince
outgoing
outgoing
6
6
Undergraduate
Undergraduate
USJ
USJ
Toulon
Toulon
Laurent Kallas
outgoing
6
Undergraduate
USJ
Aix-Marseille
Yvonne Saaybi
Bachar El Jamal
outgoing
outgoing
6
22
Master exchange
Master Degree
USJ
USJ
Aix-Marseille
Torino
Cherifa Taib
Eduardo Del
Aguila Gonzalo
Suzanna Perachino
incoming
10
Undergraduate
Aix-Marseille
USJ
incoming
10
Undergraduate
Cadiz
USJ
incoming
6
Undergraduate
Genoa
USJ
Mirjam Walter
Emilio Di Maria
Stephanie Ouillon
incoming
incoming
incoming
6
1
1
Master exchange
staff
staff
Aix-Marseille
Genoa
Aix-Marseille
USJ
USJ
USJ
Medastar 3Rd Call Results
L
es résultats du 3ème appel à candidature du projet Erasmus Mundus Medastar sont enfin sortis. Félicitations aux
8 étudiants de l’USJ qui ont été sélectionnés parmi plus de 600 candidats :
Name
Ghina Barhouche
Kamil Zaarouri
Laurent Kallas
Lina Rachidi
Marianne Samaha
Sana Tannir
Nour Khairallah
Sanahine Kassabian
Duration (months)
10
6
6
6
10
6
6
10
Exchange Level
Master
Undergraduate
Undergraduate
Undergraduate
Master
Undergraduate
Undergraduate
Master
Home University
USJ - FLSH
USJ - FSE
USJ - FSE
USJ - FSE
USJ- FLSH
USJ - FSE
USJ- FLSH
USJ- FLSH
Host University
Sciences Po Paris
Sciences Po Paris
Sciences Po Paris
Sciences Po Paris
Sciences Po Paris
Sciences Po Paris
Sciences Po Paris
Sciences Po Paris
Parallèlement, l’USJ accueillera, à la rentrée prochaine, 3 étudiants de Sciences Po Paris ayant également obtenu
cette bourse de mobilité.
USJ Info nº 41
| 40 |
Dépaysement ... à Kefraya !
L
e Service des relations internationales de l’Université
Saint-Joseph de Beyrouth a organisé, le samedi 10 mai
2014, une journée touristique aux étudiants internationaux
en mobilité à l’USJ, au Domaine Kefraya dans la vallée
de la Bekaa. De nombreuses activités étaient à l’ordre du
jour, en commençant par un tour des vignobles de Kefraya,
une visite des caves, du château et des hypogées romaines
pour terminer avec un déjeuner libanais des plus copieux.
La journée se termina par une dégustation de vin, question
de marquer une sortie inoubliable loin du quotidien
bruyant de la capitale.
L’International sur les Campus
C
ette année, le Service des relations internationales
a lancé sa campagne de promotion des échanges
à l’international au Campus des sciences sociales et au
Campus de l’innovation et du sport les 21 et 26 mai 2014.
L’idée principale est de faire connaître aux étudiants de
l’USJ l’opportunité d’effectuer un séjour d’études dans
une des universités partenaires de l’USJ, et cela grâce aux
centaines de conventions bilatérales signées.
La mobilité sortante enrichit la formation académique des
étudiants et les forme sur le plan personnel et culturel.
Sans oublier qu’elle augmente la visibilité et la notoriété
de l’USJ, les étudiants étant ses meilleurs ambassadeurs
dans le monde.
| 41 |
USJ Info nº 41
RECHERCHE
3ème édition des Jeux
interscolaires
Cette 3ème édition des Jeux interscolaires a été une belle réussite pour l’Université
Saint-Joseph (USJ). Tout au long de deux week-ends consécutifs, le Service du
sport a organisé, en collaboration avec le Service d’information et d’orientation, le
désormais célèbre tournoi sportif tant attendu par les écoliers. L’USJ a ainsi accueilli,
sur ses terrains du Campus de l’innovation et du sport et du Campus des sciences et
technologies, 1.756 participants venant de 51 écoles de Beyrouth et du Mont Liban.
U
ne réussite pour l’Université
Saint-Joseph, oui ! Mais
surtout un énorme succès
aux yeux des participants. Toutes
les entrevues menées auprès des
participants mettaient toujours en
avant l’excellente organisation du
tournoi, l’accueil chaleureux et la très
belle ambiance. Comme toujours sur
les terrains de l’USJ, on ne parlait ni
de politique, ni de religion, ni même
d’académique : on ne parlait que de
sport et on gardait l’esprit sportif
malgré un fort engagement compétitif.
Le niveau de jeu était élevé, avec
un grand nombre de jeunes athlètes
talentueux, bien géré par de très
bons arbitres fédérés. Un public
enthousiaste et totalement acquis à
la cause de ses joueurs remplissait les
gradins tout au long de la compétition.
Karl Keserwani (Champville) –
Basketball hommes
Il a été dit qu’une rencontre peut
engendrer une relation de confiance
durable! C’est ce que nous avons
USJ Info nº 41
expérimenté cette année lors des 3ème
Jeux interscolaires de l’USJ !
Déjà, avant que les jeux ne
commencent, l’accueil était si
affable que nous commencions à
nous sentir sur nos propres terrains.
L’organisation, parfaite à tous
points de vue, nous a ensuite permis
d’aborder sereinement la compétition.
Le grand nombre de sponsors qui
parrainaient cet événement prouvait
le sérieux des organisateurs et reflétait
la qualité du travail et le temps que
l’USJ avait consacré pour que ce
tournoi soit une réussite sportive mais
aussi un moment de partage presque
familial. Tout concourait pour faire
de ces championnats un moment de
joie et d’allégresse beaucoup plus
qu’une compétition où on ne pense
qu’à gagner : NOUS ÉTIONS CHEZ
NOUS !
Au-delà du goût de la victoire, ce que
j’ai gardé dans le cœur est le sentiment
d’appartenance : J’ÉTAIS CHEZ
MOI ! Depuis j’envisage sérieusement
de poursuivre mes études dans cette
prestigieuse université qui a su créer des
| 42 |
liens à travers une simple compétition :
cette compétition aurait pu se solder
par une coupe ramenée chez moi puis
oubliée sur une étagère : mais la coupe
remportée dans ce tournoi est pleine
de gratitude et de bonheur et a réveillé
en moi en sentiment d’appartenance
qui, j’espère, ne s’éteindra jamais.
De tout cœur je vous dis à bientôt
sur les bancs de vos classes et sur les
terrains pour de nouvelles aventures
gagnantes.
Lynn Doughane (Jamhour)
- Natation et Cross
Au nom des athlètes du Collège
Notre-Dame de Jamhour et en mon
nom, je tiens à remercier le RP Salim
Daccache, Recteur de l’USJ, ainsi que
les responsables du Service du sport
pour avoir pris l’initiative d’organiser
les Jeux interscolaires pour la 3ème
année consécutive, jeux auxquels ils
ont ajouté en 2013 une compétition
de natation, au grand bonheur des
nageurs et des champions de natation
du Liban.
Les Jeux interscolaires de l’USJ
sont un évènement qui revêt une
importance majeure pour moi, pour
les élèves et leurs parents sur les plans
pédagogique et idéologique.
En effet, sur le plan pédagogique,
il encourage le concept d’excellence
académique associé au sport puisqu’il
souligne l’importance du sport non
seulement durant le parcours scolaire,
qui le plus souvent est une obligation,
mais aussi durant le parcours
universitaire dont il fait déjà partie
intégrante surtout à l’USJ. De même,
cet évènement favorise l’intégration
des adolescents sportifs à l’USJ et les
motive à faire un choix éclairé pour
pouvoir poursuivre non seulement
leurs études universitaires dans cet
établissement mais de joindre aussi
l’utile à l’agréable, en poursuivant
aussi leurs activités sportives de
haut niveau sous la supervision
d’entraîneurs qualifiés, tous sports
confondus.
Sur le plan idéologique, ce genre
d’activités permet d’une part, de créer
et de maintenir au fil des années, un
lien social très fort entre les élèves,
leurs parents et les membres de la
communauté universitaire de l’USJ ce
qui est malheureusement hors norme
dans les coutumes de notre pays.
D’autre part, il offre l’opportunité
de rencontrer des élèves d’autres
établissements scolaires, futurs
universitaires, ainsi que les étudiants
actuels de l’USJ, sportifs aussi, qui
donnaient un coup de main aux
organisateurs en prenant des photos,
en distribuant les gadgets ou en nous
encourageant durant les différentes
compétitions.
Merci encore une fois à l’Université
Saint-Joseph qui encourage les Jeux
interscolaires, initiative formidable qui
encourage la formation sportive des
jeunes et donne l’occasion d’identifier
les futurs sportifs universitaires
professionnels et ceux qui ont du
potentiel.
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USJ Info nº 41
RECHERCHE
CAMPUS-J,
le Journal des étudiants de l’USJ
Campus-j
Le journal des étudiants de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth
Campus-j
Le journal des étudiants de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth
USJCJ001
N: 001 - Mai - Juin 2014
CLUBS :
Club des Droits de la
Femme à l’USJ
Dans Campus-J, il y a aussi un clin d’œil aux SJ, sigle
connu qui réfère aux Jésuites fondateurs de l’Alma
Mater et de toute une tradition de formation de l’être
intérieur de l’homme d’hier et d’aujourd’hui. SJ,
Société de Jésus, signifie sauver par la joie, l'amour et
la paix. CAMPUS DES
SCIENCES
HUMAINES :
La bataille des Talents
Mabrouk et félicitations ! Campus-J est né, un journal
des étudiants de l’USJ pour tous les étudiants de l’USJ ;
Un rêve qui se matérialise, qui devient affaire
d’étudiants.
Dans Campus-J, il y a le mot « camp », pour dire que
les étudiants de l’USJ forment un seul camp, celui de
l’USJ ; un camp qui a une cause, celle de vivre une
réelle solidarité intellectuelle et matérielle entre tous.
Enfin c’est le campus-J, comme le Jour-J, jour attendu,
journal attendu, journal où les plumes rédigent en
liberté et transmettent les nouvelles de l’USJ dans le
respect des droits des personnes et des institutions.
Journal qui peut présenter les critiques, les espoirs et
les doléances.
Longue continuité et vie à notre nouveau-né
estudiantin. Merci à tous les concepteurs et
conceptrices. En avant !
Salim DACCACHE, s.j., Recteur
Pour la quatrième année
consécutive... PAGE 4
L’Équipe de Travail
(par Ordre Alphabétique) :
Elissa ABOU KHALIL
Emma KHOURY
Gaby GHOSN
Hanna FAHED
Hind KAMMOURIYEH
Janine BADRO
Jean BOUTROS
Layal AZIZI
Maria MOUKARZEL
Nadine HOYEK
Pascal WATWAT
Toni El KHAWAND
Yara ARJA
A aidé à la première édition :
L’équipe de la Vie Étudiante du
SVIP
Durant le plus grand concert Inter-Universitaire Libanais : Unite for Achrafieh en oct. 2012 [Archives]
Libre l’USJ
« Recueil communautaire », « temple de liberté » et « emblème de l’engagement
estudiantin »: trois titres que mérite notre premier journal à l’échelle de l’USJ : Campus-J.
Cet espace de chacun et de tous est un champ d’expression libre et constructive, l’ultime
représentation de l’ambiance communautaire. « Recueil communautaire »,
notre journal est un « nouveau campus », dont les murs faits en papier, sont conçus pour
s’orner d’encre de toutes les couleurs et les consistances que peut offrir la diversité de nos
étudiants. Lire PAGE 8
Exprimez-vous et
envoyez vos articles
à:
[email protected]
Pour plus d’Info :
T: 01-421 000 ext: 2250
campus-j.usj.edu.lb
Bilan des Activités
Le lancement officiel des objectifs du club au Festival qui fait son retour le 28 mai :
a eu lieu pendant la conférence « ‫ذا‬#$$ $ $ $ $ $% Daraj Al Yassouiyeh !
‫واة؟‬#)$$% *+,$$- ./01 » organisée par l’amicale Les apparitions médiatiques :
de la faculté de médecine, le 14 avril
2006.
- Une interview avec la Présidente du
Club, Mademoiselle Yara Arja à la chaîne
Les activités du Club :
Future TV - Aalam al sabah le 24 avril
- Dans le cadre de nos activités, le Club 2014
des Droits de la Femme a participé au - Une interview avec 4 membres du Club
Womens’ Race qui a eu lieu le 4 Mai à Sawt Shaab dans le cadre du
2014, organisé par Beyrouth Marathon programme sharika wa laken le 10 mai
Association.
2014.
- Mélangeant fiction et réalité, les - Les activités du Club des Droits de la
membres du Club des Droits de la Femme sont couvertes par l’Orient Des
Femme vous conteront « Les Femmes et Campus. Paru le 17 mai 2014.
une nuit », une histoire bouleversante qui
pourra changer vos vies : Retrouvez-les
Dans campus-J, il y a campus, l’ensemble des campus
de l’USJ qui relient les quatre coins du Liban, de Tripoli
à Saïda en passant par Zahlé, Huvelin, les Sciences
médicales, les Lettres et sciences humaines,
l’Innovation et le sport, les Sciences et Technologies,
tous sont unis dans la diversité par le label USJ. Il faut dire que le Campus d’Huvelin
est une représentation du Liban à
une échelle réduite. PAGE 3
PAGE 8
Le Club des Droits
de la Femme À l’USJ
Le camp de la voie vers l’excellence, le vivre-ensemble,
la solidarité, l’amitié, la loyauté.
HUVELIN :
Redorer l’Image
d’Huvelin
Campus-j
Campus-j
Page 2
USJ - Clubs
“Mabrouk et Félicitations !”
''Alors que nous sommes dans une
succession d’événements dont on ne
voit pas la fin'' PAGE 2
SODEXELLA ET
LARISSOCOCCUS :
Découvrez les deux
Stars de l’Année
campus-j.usj.edu.lb
N: 001 - Mai - Juin 2014
Mentor du Club
Le Conseil d’Administration du Club des Droits de la Femme à l’USJ
Le Liban est depuis longtemps, victime des
conflits qui ravagent son cœur et
menacent la vie de son peuple. Il ne s’agit
pas uniquement des crises politiques qui
traversent le pays mais aussi du sexisme
dont souffre les libanaises. Il a fallu donc
réagir, et le plus tôt possible pour lutter
contre le système patriarcal qui pèse sur
les épaules. Et c’est à nous de le faire,
nouvelle génération révolutionnaire qui
aspire au changement, au développement,
à l'évolution et à la paix. Yara Arja,
l’étudiante en 2ème année master de
Lettres Françaises, a saisi la flamme
olympique pour fonder le club.
''Alors que nous sommes dans une
succession d’événements dont on ne voit
pas la fin'' ajouta notre présidente
''d’effroyables violences continuent à
briser des milliers de vies et ne laissent
personne sans histoire tragique à
raconter. Partout au Liban, il y a des
femmes qui souffrent en silence. Des
femmes qui ne sont pas uniquement les
proies d’un système patriarcal mais qui
sont aussi victimes de l’irresponsabilité de
nos dirigeants. Jusqu’à présent, aucune
mesure, aucune loi n’est appliquée pour
protéger la femme des violences
domestiques, pour lui permettre d’offrir sa
nationalité à ses enfants, pour l'autoriser à
garder son nom de famille après le
mariage, pour lui donner le droit de
garder ses enfants après le divorce. C’est
alors ici, à l’USJ, et maintenant qu’il faut
choisir : soit on s’engage, soit on reste à
l’écart ! Parce qu’il faut déclencher une
action collective, parce que c’est à nous de
faire parvenir la voix des femmes, nous
avons donc décidé d’inaugurer le club
Womens’ Rights... et les hommes certes
sont bienvenus dans ce combat !''
Chez nous, les hommes sont aussi actifs
que les femmes, ils le sont parce qu’ils
croient en cette cause, parce qu’ils veulent
garantir un meilleur avenir à eux et aux
femmes : Imad Halimi, étudiant à l'USJ et
bientôt infirmier, affirme que ''la société
libanaise aujourd'hui connait une certaine
vulnérabilité à l'égard de la femme'' ce qui
la prive de sa force et de ses capacités.
Imad ajoute que, suite à ses expériences, il
a ''personnellement trouvé que la femme
possède des compétences et des aptitudes
beaucoup plus étroites et intenses qu'on
ne puisse imaginer''. Ce jeune homme
affecté par le regard inférieur que détient
notre société à l'égard de la femme, n’a
pas hésité à adhérer au Club et contribuer
à l'évolution. Imad conclue ''ensemble,
nous sommes capables de réaliser nos
ambitions bien plus vite et arriver à des
résultats bien plus efficaces''.
Roula Douglas, elle est membre du
Groupe de conseil de la société civile
d’ONU-femmes pour les états arabes.
Journaliste et responsable de rédaction
de l’Orient des Campus et professeur à
l’Université Libanaise.
Page 3
USJ - Points de Vue
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Redorer l’Image d’Huvelin
Au cours de cette année, le Campus de la
rue Huvelin a été le terrain de violentes
confrontations entre étudiants de bords
politiques différents. Une image peu
glorieuse que ni les anciens ni les étudiants
de ce Campus n’acceptent.
Durant la guerre, ce campus était symbole
de résistance : l’Université ne voulant pas
fermer ses portes, elle a continué, sous la
direction du Recteur R.P. Jean Ducruet s.j,
à résister à la fatalité de la situation.
Durant les années de tutelle syrienne, elle
prend alo rs une autre fo rme de
résistance, une résistance estudiantine et
culturelle contre l’occupation, sous la
direction du Recteur, le R.P. Sélim Abou s.j.
Aujourd’hui, un nouvel enjeu nous met
tous au défi, celui de donner au reste du
Liban une image différente de celle
qu’Huvelin a donnée ces derniers temps.
Une image digne de nos ambitions, digne
de nos attentes, digne du Liban auquel
nous aspirons.
Il faut dire que le Campus d’Huvelin est
une représentation du Liban à une échelle
réduite. Presque tous les protagonistes
politiques y sont présents et,
malheureusement, beaucoup, pour ne pas
dire tous, sont influencés par ce qui se
passe autour de nous.
Nous devons redorer notre blason - oui,
notre blason. Parce que cette Université, ce
Campus, cette Faculté « sont nous », ils
sont notre tremplin vers notre vie
professionnelle. Il nous est important,
voire vital, de transformer cette négativité
en positivité, de démontrer que des
étudiants peuvent, ici même, à Huvelin,
donner la meilleure image possible de ce
prestigieux campus historique.
Eh bien, transformer cette image, c’est ce
qu’a réussi à faire une poignée d’étudiants
de la Faculté de droit et des sciences
politiques, plus précisément l’Amicale des
étudiants de la Faculté de droit et de
sciences politiques. Elle a organisé une
journée piétonne à l’occasion de la SaintJoseph sur tout le périmètre du Campus,
le long de la rue Huvelin et de la rue
Monnot. Une équation peu simple sur un
périmètre de plus 860 mètres de long
dans lequel il a fallu répartir des activités
de tout genres : trois grands points de
musique, des musiciens, des jeux pour
enfants, des peintures, des cours de danse
en plein air, des stands variés, des clubs,
des associations etc. Bien répartir les
espaces entre les restaurants, les magasins
et les pubs de la région afin d’offrir la
meilleure ballade possible aux visiteurs,
mais aussi redynamiser les commerces et
l’économie du quartier. Un travail
titanesque de plus de deux mois dont les
membres de l’Amicale, présidée par
Sophie Maalouf, ont su s'acquitter
impeccablement, en soignant les moindres
détails, en collaboration avec l’Association
Achrafieh 2020, initiatrice du concept Car
Free à Achrafieh. Le bilan final de la journée
en est la plus grande preuve : un
professionnalisme hors pair tout au long
de la journée, une ambiance festive, des
familles heureuses de passer un dimanche
original dans la capitale, des professeurs et
des étudiants fiers de leur appartenance à
l’USJ et profitant des activités disponibles.
« C’est une excellente idée, il faut la
répéter le plus souvent possible » nous
disait-on.
Un groupe de visiteurs à
l’événement
En attendant la prochaine édition, il est sûr
que l’Amicale des étudiants de la Faculté
de droit, à travers cette action citoyenne
et responsable, a su relever la barre très
haut, aussi bien concernant l’image du
Campus que l’implication des amicales des
étudiants. Félicitée par tous ceux qui ont
participé à la journée Discover Huvelin –
Monnot, et notamment le Doyen de la
Faculté de droit et des sciences politiques,
Mme Léna Gannagé, il ne nous reste plus
qu’à lever notre chapeau à l’Amicale et
l’encourager à la poursuite de son action,
en espérant que cette journée demeure le
reflet de l’image de notre Campus.
- Anthony FÉGHALI - Étudiant à la FDSP
Un artiste graffiti dans l’événement
La Nouvelle Recette d’Excellence
Popularisée par le psychologue Daniel
Goleman dans les années 90, l’"intelligence
émotionnelle" révolutionne aujourd’hui le
paysage professionnel. Elle définit de
nouveaux talents, répondant ainsi aux
nouveaux défis retrouvés dans tout domaine
de travail.
Ce qu’on nous a appris à l’école est
désormais envoyé aux oubliettes. On
remet de plus en plus en question la
mystique du QI qui a longtemps, mais
faussement, été pris pour le principal
facteur de réussite professionnelle.
Aujourd’hui, les aptitudes intellectuelles et
le savoir-faire technique sont en deuxième
position derrière l’intelligence
émotionnelle, le nouvel étalon de succès.
Elle n’est pas là pour masquer l’intellect et
le cognitif, mais pour le multiplier afin
d’optimiser le rendement en société et au
travail. La conscience et la maîtrise de soi,
la motivation et l’empathie rentrent tous
en synergie pour mouler ce "canon".
Notre chemin ne s'arrête pas ici. La
femme libanaise est opprimée dans
différents domaines, elle a notamment une
très mauvaise incarnation dans la vie
politique par exemple… parmi nos
objectifs : renforcer le rôle de la femme
dans la société afin de pouvoir garantir et
pour de bon, un avenir brillant pour notre
Liban, avec de nouvelles compétences, de
nouveaux projets….On vous attend,
rejoignez-nous !
- Hiba KANSO - Étudiante à la FDSP
Pour créer votre club
à l’USJ consulter
www.usj.edu.lb/
etudiants/clubs
Pour plus d’Info :
T: 01-421 000 ext: 2250
Une Photo de la campagne de lancement du club
La conscience de soi : se découvrir et
s’appréhender
Dans une approche neuro-psychanalytique
de ce volet, il est utile de rappeler la
distinction anatomo-fonctionnelle de deux
instances qui sont omniprésentes à tout
moment de notre vie : la pensée
instinctuelle d’une part et la rationnelle de
l’autre. La première est tributaire
de l’archéocortex, le cerveau reptilien, et
est profondément enfouie dans une zone
occulte de l’encéphale : l’"amygdale". La
seconde, par contre, est abritée dans le
néocortex (région frontale), forme plus
évoluée du cerveau humain. Chacune de
ces parties a son mot à dire dans nos
pensées et nos comportements, et nous
seuls sommes capables de jongler entre les
deux ou d’accorder à l’une ou l’autre un
rôle actif dans nos actes. Il est donc
nécessaire de bien percevoir ce qui, en
permanence, s’agite en nous, et de le
rendre constructif, autant que possible.
La maîtrise de soi : apprendre à se
dompter
Le mot "émotion" dérive du latin dans ses
deux parties : le préfixe "é" qui veut dire
"vers l’extérieur" et le verbe "movere"
relatif au mouvement. L’étymologie même
de ce mot révèle donc un état affectif qui
se produit EN nous et qui lutte de toutes
ses forces pour sortir DE nous. Quand
l’émotion (négative dans ce cas) nous
submerge, une sécrétion torrentielle
d’hormones de stress, telles le cortisol et
le CRF, se produit dans notre corps et
augmente au fur et à mesure que les
incidents se cumulent, au point de nous
mettre en état d’angoisse ou de panique à
la moindre titillation. Nous devenons alors
p l u s v u l n é r a b l e s à l ’ e r re u r e t à
l’engourdissement, ce qui diminue notre
rendement et rend notre humeur
irascible. Il est donc indispensable de
toujours entraîner nos régions frontales au
"self-control", à l’attitude "zen", donc à faire
copain-copain avec les émotions pour les
refouler et annihiler notre impulsivité.
La motivation : besoin constant de la
"décharge d’adrénaline"
Quelle que soit la tâche qui nous absorbe,
aussi ardue soit-elle, l’enthousiasme est
l’ingrédient-clé qui mobilise nos talents,
nous poussant à investir le meilleur en
nous pour produire ce que nous aimons.
L’ a c t i v i t é c é r é b r a l e e s t e f fi c a c e ,
concentrée , déterminée , captivée ,
contrairement à l’état d’anxiété où
l’hyperactivité de nos neurones est
chaotique et non productive. Il faut donc
toujours instiller une écharde de passion,
d’optimisme, de perfectionnisme et de
courage dans notre travail, et faire de lui
l’"or" que nous attendons de l’alchimie de
notre entrain.
L’empathie : notre "radar social"
Freud n’est pas sans affirmer que "les
mortels sont incapables de garder un
s e c re t . Q u a n d l e u r s l è v re s s o n t
silencieuses, ils bavardent avec leurs doigts.
La trahison se fraie un passage par tous les
pores de l’être". Partant de cette
obser vation, tout déchiffrage des
sentiments de l’interlocuteur s’avère être
à portée de main, nous permettant de
deviner ses soucis même s’il œuvre pour
les dissimuler. Il faut savoir se mettre sur la
même "longueur d’onde" que l’autre,
anticiper ses besoins et sentir ses lacunes
pour les combler. Tout ceci n’est pas
réalisable sans la communication : par
l’écoute (montrer que nous sommes
ouverts à l’autre), par le "pouvoir de
Pygmalion" (attendre le meilleur de l’autre
pour que le meilleur se réalise), par la
capacité de travailler en groupe, cimenter
le "tous ensemble", sans pour autant
masquer notre leadership.
Enfin, l’intelligence émotionnelle n’est pas
synonyme de machiavélisme. Certes, elle
repose en grande partie sur le charisme, la
diplomatie et l’influence sur l’autre.
Cependant, il ne faut absolument pas
détourner ou exagérer ces compétences
pour virer vers l’égoïsme ou la primauté
de l’intérêt personnel sur le but collectif.
travers le monde. Elle n’est pratiquée que
dans un nombre de pays très restreint, la
majorité se déroulant en France, lieu de la
première transplantation de visage.
Bien que la greffe du visage constitue une
révolution dans le monde de la chirurgie
esthétique, elle fait encourir aux greffés un
risque vital important, puisque le taux de
mortalité s’élève à 15%. La récupération
fonctionnelle dépend principalement de la
complexité du trauma et des déficits
acquis. C’est à partir de l’étendue et des
structures touchées par la déformation
qu’on détermine le type de transplantation
qu’il faudra effectuer (totale ou partielle,
ostéomyocutanée ou myocutanée).
Bouleversement psychologique
pré-greffe D’après Lacan, l’enfant passe par un stade
miroir durant son développement : l'enfant
n'est pas seul devant le miroir, il est porté
par l'un de ses parents qui lui désigne sa
propre image. Il reconnaît tout d'abord
l'autre, l'adulte à ses côtés, qui lui dit «
regarde, c'est toi !», et ainsi l'enfant
comprend « c'est moi ».
En se basant sur ce principe de Lacan, on
pourra comprendre pourquoi la
destruction du visage est vécue par la
personne comme une perte
insurmontable, voire un deuil. Le deuil
d’une beauté, d’une singularité, d’une
identité. La souffrance n’est guère
physique, puisque toutes les afférences
nerveuses vont être coupées par le
traumatisme, mais le mal, le handicap
ressenti tient à la dignité d’Homme
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USJ - International
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Notre Délégation d’Étudiants a l’OMC
désocialisé par l’impossibilité de parler, de
manger, de communiquer.
En effet, il ne s’agit pas uniquement de la
mort d’un visage qui probablement n’était
pas assez valorisé quand encore existant,
mais également et surtout la mort d’une
âme. La victime devient un fantôme sans
identité, l’ombre d’un corps qu’elle refuse.
Bouleversement psychologique
post-greffe Voir son nouveau visage après la greffe est
une étape décisive. Est-on prêt à revêtir
une identité nouvelle qu’on n’a pas
choisie ? Celle d’un donneur certes très
généreux, mais imposé ?
Contrairement à la phase d’appropriation
à l’enfance, la post-greffe chez l’adulte est
beaucoup plus difficile. On ne peut pas lui
dire « regarde, c’est toi » et s’attendre à
ce qu’il l’accepte comme un enfant. Ce
schisme de l’identité, entre un passé qui ne
reviendra jamais et un futur très incertain
est très difficile à surmonter.
Le choc initial de la découverte du visage
implique une série de pensées qui se
bousculent : suis-je beau ? Est-ce que je
ressemble à moi-même ? Est-ce que je
ressemble à l’autre ? Suis-je prêt à
continuer ma vie avec ce visage ? Sera-t-il
un jour totalement le mien ? La personne sera tiraillée entre une
gratitude incernable et une culpabilité
étouffante. Il s’agira toujours d’une épée à
double tranchant dont l’une dominera,
dépendamment de plusieurs facteurs: la
personnalité du patient, sa tendance à être
optimiste ou au contraire à se noyer dans
le désespoir, dans son passé, dans la
sévérité du trauma, mais aussi le support
psychique …
Donner son visage est un don trop fort
pour oublier qu’il appartient à l’autre.
Mais, face à ce miroir, une chose est
certaine : le trou est comblé. Le trou
charnel affreux, mais aussi le trou
identitaire intolérable !
C’est une vraie renaissance, le greffé du
visage est comme un nouveau-né devant
ce miroir où il voit en premier l’autre, le
donneur et puis commence petit à petit, à
se voir en continuité avec l’autre.
Enfin, deux issues sont possibles. Soit, il
arrivera à se voir seul, complet, à
s’approprier totalement la part de l’autre.
Soit, il cohabitera avec l’autre toute sa vie
sans gêne : il verra toujours deux
personnes dans ce miroir qui se sont
unies, qui se sont aidées à survivre,
chacune ayant participé à entretenir une
partie de l’autre en vie.
C’est le principe humain de toutes les
greffes mais il est tellement for t
particulièrement dans la greffe du
visage.Enfin, n’oublions jamais que, même
si le visage et le regard qui l’illumine sont
le reflet de l’âme, le visage n’est pas
synonyme d’âme. Le visage personnalise un
être mais un homme sans visage demeure
une personne.
Anthony Féghali, étudiant en quatrième
année de droit public, Patrice Noujeim et
Serge Zamora, tous les deux étudiants en
troisième année de sciences économiques,
ainsi que Farah Kebbé et Berthe el-Aya,
étudiantes en master de Relations
internationales, ont pris part à la 11ème
édition de la Simulation de négociation de
l'Organisation mondiale du commerce.
« Nous avons été accueillis très
chaleureusement par les organisateurs, qui
étaient très heureux de recevoir pour la
première fois une délégation libanaise »,
affirme Patrice Noujeim, l'un des deux
étudiants dont la demande de mobilité a
été soutenue par le Bureau Moyen-Orient
de l'Agence Universitaire de la
Francophonie.
Au total, trente-quatre équipes composées
d'étudiants de nationalités diverses, de
formations variées, d'âges différents et
issus de multiples universités ont participé
aux débats, représentant chacune un pays
et défendant ses intérêts commerciaux.
Au terme de la simulation, les meilleurs
participants ont été récompensés. Du
Liban, Anthony Féghali a été primé lorsque
la délégation qu'il formait avec Nicolas
Pfister, étudiant de HEC Montréal, et qui
représentait les Émirats arabes unis, a reçu
un prix pour ses « inter ventions
intelligentes et pertinentes, et pour la
détente des débats ». Trois autres prix ont
été distribués notamment pour le meilleur
amendement, la meilleure délégation et le
meilleur orateur.
Débats, échanges et enjeux
« La simulation implique des négociations
entre les participants représentant des
pays membres de l'OMC. Le but est de
créer des alliances et de faire passer des
amendements, des modifications, qui
seront soumis au vote d'une assemblée
pour corriger, compléter ou même annuler
une partie d'un projet en cours de
délibération », explique Serge Zamora.
Durant quatre jours, les débats ont porté
sur différents sujets d'actualité
économique. « Les règles d'assemblée
appliquées lors de la simulation sont
conformes à celles de l'OMC. Par
exemple, le droit d'intervention était limité
à une minute pour les débats et à quatre
minutes au maximum pour une
proposition de projet », précise Anthony
Féghali, qui est également l'ancien
président de l'Amicale de la faculté de
droit et des sciences politiques de
l'Université Saint-Joseph. Les étudiants
devaient, entre autres, résoudre deux
affaires : la première avait pour thème les
problèmes de dévaluation du taux de
change pratiqué par la Chine. « L'objet du
débat consistait à évaluer le pour et le
contre de cette dévaluation », explique
Patrice Noujeim. La seconde affaire
prévoyait l'élection d'un nouveau président
fictif de l'OMC.
Tout au long de la simulation, les
participants ont discuté des projets
d'amendements, tels que la mise en œuvre
de l'article 6 de l'accord général sur les
tarifs douaniers et le commerce de 1994,
la contribution des dévaluations
monétaires dans les subventions et la
compétence de l'OMC en matière de
normes du travail et de « dumping
social », c'est-à-dire la concurrence entre
les travailleurs, qui s'est accrue du fait de la
mondialisation économique.
La Simulation de l'OMC a donné l'occasion
aux étudiants d'élargir leur savoir, de
développer de nouvelles relations et de
faire la connaissance de personnalités,
dont des professionnels, des experts de
l'OMC et le conseiller du Premier ministre
canadien, « rencontré lors d'un dîner de
gala ». « La participation à un projet d'une
telle importance aura constitué une
opportunité unique de développer son
réseau et vivre de nouvelles
expériences », affirme Berthe al-Aya.
Les étudiants ont fait preuve de
compétences variées telles que la prise de
parole en public dans des domaines
spécifiques avec lesquels ils ne sont pas
nécessairement familiers, la représentation
d'un État, en particulier dans les domaines
des relations et du commerce
internationaux et la défense de ses
intérêts économiques en fonction des
enjeux politico-économiques nationaux,
régionaux et internationaux. Par ailleurs, il
était impératif pour eux de mettre en
œuvre leurs capacités d'écoute, de
communication et d'analyse. En d'autres
termes, toutes les compétences du travail
d'équipe étaient mises en jeu.
Anthony Féghali conclut : « Ce fut une
expérience fructueuse. Je remercie
infiniment le Doyen, Mme Léna Gannagé,
pour cette opportunité. Le plus
important, c'est l'image que nous avons
donnée du Liban qui, malheureusement,
est souvent mal perçue. Nous sommes
fiers d'avoir été à la hauteur de ce qui
nous a été demandé, d'avoir très bien
participé à la Simulation de l'OMC et
d'avoir représenté l'Université SaintJoseph. »
Élargir son réseau
« Le travail de groupe dans un cadre
comportant des représentants de diverses
civilisations a accru ma curiosité pour les
relations interculturelles », confie Farah
Kebbé.
- Hanna FAHED - Étudiant à la FM
- Maud MAHFOUZ - Étudiante à la FDSP
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USJ - Projets Étudiants
campus-j.usj.edu.lb
Des Projets Organisés par des Étudiants de
l’Université Saint-Joseph de Beyrouth
“Let’s get Healthy” par les étudiants
de l’IGE
“Car expo” par les étudiants de l’IGE
“Orientation des élèves” par les étudiants de l’IGE
Pour plus d’Info : T: 01-421 000 ext: 2250
La Vingt-sixième Édition du Rallye Paper de l’Esib
Depuis 1962, les étudiants de 5eme année de l’ESIB organisent le Rallye paper de l’ESIB. Ce rallye a la réputation
d’être le plus grand et le plus dur du Liban. Les participants de la 26eme édition du rallye ont traversé un trajet
parcourant le territoire libanais sur plus de 100 km. L’événement s’est étendu sur deux jours, le samedi 10 et
dimanche 11 mai, où les équipes participantes ont subi des tests de culture générale, de logique, de connaissance
artistique et informatique ainsi que des défis physiques tournant tous autour du thème « Throwback ».
USJ - Opinions
“Let’s get Healthy” par les étudiants de l’IGE
La Bataille des Talents
Pour la quatrième année consécutive, l’amicale étudiante de la FLSH a
organisé en collaboration avec les amicales d'ETIB, FS, FMD, LNUDI,
FSI, ILE, FSR la Bataille Des Talents.
Tout de suite après la chute du mur de
Berlin en 1989, les maîtres incontestables
du monde ont pointé le doigt vers le
Moyen-Orient. Démocratiser les pays
méditerranéens et profiter de leurs
richesses, tel était le but des Etats-Unis qui
voulaient d'une part, protéger l'entité
sioniste dans la région et, d'autre part,
mettre la main sur le pétrole, la
malédiction des arabes. C'était le
châtiment que le ciel a envoyé pour ruiner
ces derniers au lieu de les enrichir, pour
les séparer au lieu de les unir. Laissons la
parole à l'Histoire…
Tout a commencé avec la naissance de
l’État hébreu. En effet, l'implantation
brutale d'Israël en Palestine a engendrédes
conséquences néfastes qui ont bouleversé
l'état du monde : les pays arabes n'ont pas
seulement connu des défaites après la
nakba de 1948, mais ils ont aussi oublié le
serment de la laïcité qu'ils avaient fondé
longtemps auparavant.
Par ailleurs, le conflit israélo-palestinien
n'a pas réussi à faire durer pour longtemps
l'idée de la nation arabe qui devrait
protéger et puis récupérer les territoires
occupés par les Israéliens : le monde arabe
est devenu instable, il est secoué par les
guerres et les conflits internes. La
Palestine n'est plus qu'une terre pour les
chantages, et les Palestiniens des réfugiés,
des désorientés qui cherchent « une terre
promise ». Toutefois, cela ne veut pas dire
que lesIsraéliens peuvent enfin dire au
monde « bienvenue chez nous » car la
terre est toujours capable de bouger sous
leurs pieds. Israël existe tant que son
peuple le défend. Les deux peuples n'ont
pas connu des victoires, mais des défaites
qui ont provoqué une souffrance
interminable, et le souvenir d'une
existence qui fut pesante, voilà ce que
souligne l'historien israélien Simha Flapan
dans The Birth Of Israël,Myths And
Realities : "de manières différentes, les
deux peuples paient aujourd'hui le prix de
cet échec". On se rend compte par suite,
que l'organisation des Palestiniens, déçus
de leur propre résistance indépendante
des pays arabes, souligne la première
fragmentation au sein du monde arabe.
La fracture est devenue une blessure,
quand la résistance palestinienne quitte la
Jordanie qui a trahi la Syrie et la Palestine
en devenant l'alliée de l'Occident. Elle s'est
installée ensuite au Liban pour continuer
sa résistance armée. A mentionner qu'une
autre trahison s'ajoute à la liste, quand le
président égyptien Anwar Sadate signe un
accord de paix avec les israéliens en
abandonnant son allié syrien Hafez Al
Assad. Ce dernier, après maintes
Des Participants au Rallye Paper de l’ESIB
Serge Zamora, Patrice Noujeim et Anthony Féghali, notre délégation à la HEC
Septième Page
campus-j.usj.edu.lb
Une Méditerranée qui n’oublie pas
C'est ainsi qu'on voit se répandre dans le
monde entier le fléau de l'islamisme,
devenu inquiétant.
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[email protected]
USJ - Amicales Étudiantes
L'évènement s'est déroulé le 16 avril à l’Amphithéâtre Abou Khater, et a
réuni les étudiants de l’université sous une seule cape : celle de l’art de
la dance, du chant et des instruments.
Le jury a été composé de l’acteur et chanteur Carlos Azar, de la
chanteuse Grace Achkar, du pianiste et arrangeur Elie Barrak et du
danseur Asadour Euredjian. L’audience a fait rage et les participants ont
excellé en piano, batterie, lumières de chine, chant occidental, danse
orientale, salsa etc.… Les présentateurs aussi, épris par l’ambiance,
apparaissent à un moment donné, en tenue de Che Guevara pour faire
honneur à l’une des participantes chantant sa chanson.
Malheureusement, trois gagnants seulement ont du être élus: Sara
Asmar (ETIB) qui a triomphé dans la catégorie du chant, Alain Andréa
(FP) en celle de l’instrument de musique et Tatiana Sotiry (FLSH) en
dance.
En fin de soirée, la fatigue des mois passés à organiser cet événement
semble s’évanouir sous l’effet des cris de joie et du bonheur ressenti.
Campus-j
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USJ - Points de Vue
La Greffe du Visage
« Je est un autre » - Rimbaud
Un visage défiguré ne correspond pas
simplement à la perte de quelques traits et
fonctions, mais c’est surtout la perte d’un
constituant principal de l’identité
personnelle, vécue comme une mort à la
fois sociale, professionnelle et psychique
pour le mortifié. Cependant, accéder de
nouveau à la vie après un tel drame n’est
plus aujourd’hui un rêve inaccessible mais
une opportunité en plein essor grâce à la
greffe de visage.
Le visage dans l’histoire Du latin visus, le visage signifie ce que l'on
présente à autrui, ce qui est vu. En grec,
prosôpon signifie devant les yeux d'autrui.
La représentation du visage humain à
travers les siècles a connu un grand
dilemme entre l’interdit de le représenter
et le désir de le faire. Que ce soit Dieu, le
Christ, le Prophète, … la représentation
du visage des icônes religieuses a toujours
été sujet de dilemme à travers les époques
et jusqu’à nos jours.
La greffe du visage Les progrès techniques de la
microchirurgie et de l’instrumentation ont
permis la réalisation de la transplantation
faciale, qui jusqu’en 2005 n’était qu’un rêve
pour ceux qui souffraient de maladies ou
de traumatisme facial déformant le visage.
De même, la mise en place d’une nouvelle
génération d’immunosuppresseurs a rendu
possible la transplantation à tissus mixtes.
Actuellement, on compte plus de 23
transplantations réalisées depuis 2005.
Cette technique reste peu répandue à
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négociations, réussit à récupérer la ville de
Quneitra détruite par l'armée israélienne
dans un accord de désengagement syroisraélien, réalisé à travers le secrétaire
d’État américain Henry Kissinger et conclu
en mai 1974. Les lueurs d'espoir se
terminent en une déception due
auxexigences de la Syrie, dont le président
Hafez Al Assad rêvait à l'époque d'une «
Grande Syrie ». Pour cela, après son
engagement dans la guerre israélo-arabe
de 1973, il intervient militairement au
Liban en 1976. Après son alliance avec
l'Union Soviétique, la Syrie cherche à
défier Israël qui a occupé à l'époque le sud
du Liban en 1982 et les Etats-Unis avec
qui les tensions étaient en effervescence.
Cependant, l'élection du nouveau
président russe Mikhaïl Gorbatchev
en1986, a poussé Assad à setourner vers
les États-Unis. En effet, le président russe a
avoué à son partenaire stratégique qu'il
n'avait plus les capacités de soutenir la
cause syrienne et qu'il pensait
sérieusement à normaliser les relations
avec Israël. Devant de telles mesures,
Hafez Al Assad recourt aux américains
p o u r s e r é i n t é g re r s u r l a s c è n e
internationale. Dans cette perspective, il
serait judicieux de mentionner que la
Syrie de Hafez Al Assad n'a jamais été un
allié, ni un adversaire des États-Unis.
Par conséquent, Bachar, fils de Hafez,
réussit à devenir le dictateur qui ose
défier l'ordre du monde, en s'opposant
aux bénéfices israélo-américains dans la
région. Ses alliés, lui insufflent la force
nécessaire pour qu'il devienne l'angegardien du Moyen-Orient. Mais, comme le
jeune président syrien peut garantir la paix
et la sécurité dans la région d'une part, il
se trouve capable d'y déstabiliser la
situation d'autre part : son père avait
averti depuis longtemps, que le MoyenOrient ne vivrait en paix que lorsque le
Liban ferait partie de la Syrie. En effet,
l'engagement syrien au Liban qui n'est
autre que la conséquence du conflit
israélo-arabe, est l'un des facteurs
constants qui ont amené à l'émiettement
de la région. Se dessine donc aujourd'hui
une nouvelle carte géographique du
Moyen-Orient qui vise à diviser la région
selon les clans, les tribus et les
confessions. Ce changement radical a été
tout d'abord prévu par l'accord de Taëf qui
considère que le Liban englobe 18
confessions comprenant les alaouites, qui
ne sont pour l'instant qu’une confession
minoritaire.
L'idée d'une présence pesante des
alaouites au Liban a été consolidée par le
discours de Condoleezza Rice en 2006,
pendant l'attaque israélienne au Liban, où
elle a annoncé son projet de nouveau
Moyen-Orient en affirmant: "Ce que nous
voyons ici, concernant la destruction du
Liban par des attaques israélienne contre
lui, est dans un sens la croissance — les
douleurs de l’enfantement — d’un ‘
Nouveau Moyen-Orient ‘, et tout ce que
nous (les USA) faisons c’est de nous
assurer de pousser en avant pour ne pas
revenir à l’ancien." La carte préparée par
le Lieutenant-colonel Ralph Peters indique
que le tout petit Liban deviendra "the
Greater Lebanon", en ajoutant à son
territoire la partie syrienne alaouite. Le
chef-d'œuvre occidental montre aussi le
démantèlement religieux que va subir la
région, chaque partie sera consacrée soit
aux sunnites, soit aux chiites, et Israël
obtiendra enfin le titre de la "nation juive".
Ce nouvel ordre régional est également
souligné par le rapport intitulé Cropping
With Crumbling Statue rédigé par David
Wurmser où il suggère " la coalition
tribale familiale et clanique au sein du
gouvernement faible."
Cette construction idéologique ne peut se
réaliser qu'en détruisant radicalement les
deux seules nations arabes, la Syrie et
l'Irak : les thèses de l'historien britannique
Bernard Lewis résument cette nouvelle
idéologie dans un ar ticle intitulé
"remodeler le Moyen-Orient" et affirment
que les Etats-Unis, étant devenu le pays le
plus puissant au monde, doit imposer ses
points de vue en renversant les régimes
en place et en redressant les frontières
géographiques. D'un autre côté, la
démocratisation des pays arabes et la
restitution de leurs territoires garantissent
la sécurité d'Israël qui veut les miner de
l'intérieur pour mieux les manipuler de
l'extérieur. En effet, la prophétie d'Oded
Yinon se conclut par l'idée suivante: "La
décomposition du Liban en cinq provinces
préfigure le sort qui attend le monde
arabe tout entier, y compris l’Egypte, la
Syrie, l’Iraq et toute la péninsule arabe. Au
Liban, c’est déjà un fait accompli. La
désintégration de la Syrie et de l’Iraq en
provinces ethniquement ou religieusement
homogènes, comme au Liban, est l’objectif
prioritaire d’Israël, à long terme, sur son
front Est. »
Comme écho à la note de Yinon, il y a eu
un document stratégique israélien qui
recommande « le renversement du régime
laïc de Saddam Hussein, l'affaiblissement
de la Syrie et sa perte d'influence au
Liban ».
Ce sont les derniers jours de Bashar…
plusieurs évènements ont déjà annoncé
l'agonie de son régime : Taëf et
l'internationalisation du dossier libanais ne
cessent de menacer la Syrie. Quant à la
résolution 1559 adoptée par l’ONU et qui
exige le retrait syrien du Liban, elle
aboutira certainement, selon Tel-Aviv, Paris
et Washington, à l'effondrement du régime
baasiste. La terre a tremblé sous le
château d'Al Assad avec l'assassinat de
Rafic Hariri quand le monde a pointé le
doigt vers Damas pour l'accuser. Il y a eu
récemment, la révolution du peuple qui
vise à renverser le régime et l'emploi des
armes chimiques qui a animé de nouveau
(après les menaces de Bush) la possibilité
américaine d'intervenir militairement en
Syrie. Le pays est désormais isolé,
emprisonné, entouré du Nord au Sud par
la présence des Etats-Unis: la Turquie et la
Jordanie pro-américaines, l'Irak occupé par
les Etats-Unis, et Israël. La Syrie n'a que le
Liban fragile pour échapper à cet enfer, et
exercer des pressions sur l'Occident afin
de se sauver peu à peu du piège que le
monde lui a tendu. Elle est partout où
l'Amérique souffre: Pour faire face au péril
israélien, la Syrie a consolidé ses relations
avec l'Iran afin de présenter pour l'état
hébreu une véritable difficulté qui
empêche les négociations de paix à venir.
Elle a également stimulé les mouvements
salafistes par tout dans le monde ,
encouragé les opérations terroristes,
préparé des attentats, comploté avec le
Diable pour déstabiliser la région. De
même, l'alliance entre la Russie et la Syrie
permet à Moscou de garantir sa place au
Moyen-Orient, de protéger et de défendre
le régime à l'aide du Hezbollah en cas
d'intervention militaire. Le Moyen-Orient
changera de facette à l'aube de la
troisième guerre mondiale qui aura lieu
tôt ou tard. Cette fois-ci, un nouveau pays
y participera, ce sera Israël.
Je me demande pourtant, est-ce Israël
l'ennemi juré des Arabes ou l’Arabe est-il
l’ennemi de lui-même ? Pourquoi le Liban
si fragile doit-il être la victime qui souffre à
cause de l'atrocité de certains ?
L'humanité se métamorphose, mais elle
est toujours soumise à l'arme militaire qui
prend la parole depuis l'aube des temps,
elle se tait devant l'éternel prétexte :
l'identité, la terre et la religion. C'est le
Moyen-Orient, où celui qui naît est
condamné à mort…C'est la Méditerranée
qui n'oublie pas et qui se souvient
toujours des combattants de la liberté.
C'est le peuple drogué par les
gouvernements, qui porte sur les épaules
le fardeau d'un passé lourd, pesant… mais
illégitime pour regarder devant.
- Yara ARJA - Étudiante à la FLSH
Les participants à la bataille avec le Jury
Libre l’USJ
« Recueil communautaire », « temple de liberté » et
« emblème de l’engagement estudiantin »: trois titres
que mérite notre premier journal à l’échelle de l’USJ :
Campus-J. Cet espace de chacun et de tous est un
champ d’expression libre et constructive, l’ultime
représentation de l’ambiance communautaire.
« Recueil communautaire », notre journal est un
« nouveau campus », dont les murs faits en papier,
sont conçus pour s’orner d’encre de toutes les
couleurs et les consistances que peut offrir la diversité
de nos étudiants. En effet, chacun de nous est appelé à
manifester son point de vue, à partager ses réflexions,
car écrire dans Campus-J n’est pas un luxe, mais un
droit. C’est même un accomplissement personnel en
tant qu’étudiants, prêts à témoigner de nos vécus et
de nos aventures à l’université. Ses pages vous sont
donc grandes ouvertes, n’hésitez pas à les remplir par
l’ardeur de la jeunesse et la force des ambitions !
« Temple de liberté », Campus-J est un journal des
étudiants aux étudiants. Il nous donne l’occasion de
faire un apprentissage non académique, celui
d’apprendre à écouter l’autre et à respecter ses
propos. Mais aussi, apprendre à nous exprimer et à
donner notre avis. C’est donc un lieu où nous
pouvons laisser libre cours au tracé de nos plumes ;
un tracé qui ne connaît pas d’obstacles ni de limites,
mais reconnaissable à son respect des valeurs et
d’autrui. Un tracé que vous êtes libres de faire en
français, arabe ou anglais. Ainsi, tous les éléments sont
réunis pour que votre voix et vos écrits parviennent à
l’ensemble de la communauté estudiantine, alors
lancez-vous !
« Emblème de l’engagement estudiantin », notre
journal est l’insigne de l’appartenance de notre
communauté à l’USJ, et la preuve que la volonté de
l’USJ, c’est bien de « donner à la vie étudiante toute sa
place à l’université », comme le dit le Père Recteur,
Salim DACCACHE s.j. Avant même sa parution,
Campus-J a pu rassembler une commission d’étudiants
qui ne se connaissaient pas, pour œuvrer à sa
construction. Ensemble dans cette commission, nous
avons argumenté, discuté et défendu nos idées ; Mais
surtout, nous avons passé de bons moments, marqués
par une ambiance agréable de convivialité. Ambiance
que nous voulons partager avec vous tous, étudiants
de l’USJ, par l’intermédiaire de ce journal.
Prenons donc soin de le lire, mais ayons également
la volonté de nous y exprimer, car c’est
nécessairement par la communication que se lèvent
les obstacles et se relèvent les défis. Ainsi, en ce
mai 2014, nos campus se fondent en un seul : c’est la
naissance de Campus-J, fierté de notre communauté
estudiantine. A vos plumes chers collègues, à vos
claviers !
Au Nom de l’Équipe de Travail
Toni EL KHAWAND - Chef du Projet - Étudiant à la FP
Citations du mois
“Conservons par la sagesse ce que nous avons acquis par l’enthousiasme” - Condorset
- Layal AZIZI – Étudiante à la FLSH
- Nadine HOYEK - Étudiante à la FM
Campus-j
Huitième Page
USJ - Insolite
Exprimez-vous et envoyez vos Articles, vos Événements et vos Opinions à : [email protected]
“On est toujours prisonnier de son dernier mouvement d’enthousiasme” - Achille Chavée
Une équipe dans leur voiture bien subvenue
L’équipe de la FSE et de la FS
Brochure Officielle du 26e Rallye Paper de l’ESIB
Pour plus d’Info : Contactez le 01-421 000 ext: 2250
campus-j.usj.edu.lb
Sodexella et Larissococcus
Fiche d’identité:
Nom/Prénom : De la Cafitéria, Sodexella
Sexe : F
Date de naissance : 28 juin 1993
Âge : 21
Adresse : Rue de Damas
Signe du Zodiac : Cancer
Musique Préférée : Rap, Cri de Douleur
Série Préférée : Dr. House
Livre Préféré : Chef Ontoine
Cuisine Préférée : Salades
Activités Préférées : Retrouver ses amis à l’Hôtel-Dieu
de France
Fiche d’identité:
Nom/Prénom: Del Campus, Larissococcus
Sexe: M
Date de naissance: 18 novembre 1992
Âge: 22
Adresse: Rue Huvelin
Signe du Zodiac: Scorpion
Musique Préférée: Oriental, Cri d’hystérie
Série Préférée: Greys Anatomy
Livre Préféré: Les misérables
Cuisine Préférée: Sandwich
Activités Préférées: Être la star pointée
du
doigt
et
éviter
les
paparazzis
à
chaque cas de nausée et vomissements
chez un étudiant de l’USJ.
Personnages illustrés par Magali BEYLOUNI - Étudiante à L’IESAV
Rendez-vous dans les prochains
numéros, pour suivre leurs aventures à
l’USJ.
NDLR - Les articles des rubriques “point de vue”
et “opinions” sont publiés sous la responsabilité
de leurs auteurs.
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Tous droits réservés à l’Université Saint-Joseph
de Beyrouth, 2014
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Campus-j
Le journal des étudiants de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth
USJCJ001
CLUBS :
Club des Droits de la
Femme à l’USJ
N: 001 - Mai - Juin 2014
Le camp de la voie vers l’excellence, le vivre-ensemble,
la solidarité, l’amitié, la loyauté.
''Alors que nous sommes dans une
succession d’événements dont on ne
voit pas la fin'' PAGE 2
Dans campus-J, il y a campus, l’ensemble des campus
de l’USJ qui relient les quatre coins du Liban, de Tripoli
à Saïda en passant par Zahlé, Huvelin, les Sciences
médicales, les Lettres et sciences humaines,
l’Innovation et le sport, les Sciences et Technologies,
tous sont unis dans la diversité par le label USJ. HUVELIN :
Redorer l’Image
d’Huvelin
Dans Campus-J, il y a aussi un clin d’œil aux SJ, sigle
connu qui réfère aux Jésuites fondateurs de l’Alma
Mater et de toute une tradition de formation de l’être
intérieur de l’homme d’hier et d’aujourd’hui. SJ,
Société de Jésus, signifie sauver par la joie, l'amour et
la paix. Il faut dire que le Campus d’Huvelin
est une représentation du Liban à
une échelle réduite. PAGE 3
SODEXELLA ET
LARISSOCOCCUS :
Découvrez les deux
Stars de l’Année
PAGE 8
CAMPUS DES
SCIENCES
HUMAINES :
La bataille des Talents
campus-j.usj.edu.lb
“Mabrouk et Félicitations !”
Mabrouk et félicitations ! Campus-J est né, un journal
des étudiants de l’USJ pour tous les étudiants de l’USJ ;
Un rêve qui se matérialise, qui devient affaire
d’étudiants.
Dans Campus-J, il y a le mot « camp », pour dire que
les étudiants de l’USJ forment un seul camp, celui de
l’USJ ; un camp qui a une cause, celle de vivre une
réelle solidarité intellectuelle et matérielle entre tous.
Enfin c’est le campus-J, comme le Jour-J, jour attendu,
journal attendu, journal où les plumes rédigent en
liberté et transmettent les nouvelles de l’USJ dans le
respect des droits des personnes et des institutions.
Journal qui peut présenter les critiques, les espoirs et
les doléances.
Longue continuité et vie à notre nouveau-né
estudiantin. Merci à tous les concepteurs et
conceptrices. En avant !
Salim DACCACHE, s.j., Recteur
Pour la quatrième année
consécutive... PAGE 4
L’Équipe de Travail
(par Ordre Alphabétique) :
Elissa ABOU KHALIL
Emma KHOURY
Gaby GHOSN
Hanna FAHED
Hind KAMMOURIYEH
Janine BADRO
Jean BOUTROS
Layal AZIZI
Maria MOUKARZEL
Nadine HOYEK
Pascal WATWAT
Toni El KHAWAND
Yara ARJA
A aidé à la première édition :
L’équipe de la Vie Étudiante du
SVIP
Durant le plus grand concert Inter-Universitaire Libanais : Unite for Achrafieh en oct. 2012 [Archives]
Libre l’USJ
« Recueil communautaire », « temple de liberté » et « emblème de l’engagement
estudiantin »: trois titres que mérite notre premier journal à l’échelle de l’USJ : Campus-J.
Cet espace de chacun et de tous est un champ d’expression libre et constructive, l’ultime
représentation de l’ambiance communautaire. « Recueil communautaire »,
notre journal est un « nouveau campus », dont les murs faits en papier, sont conçus pour
s’orner d’encre de toutes les couleurs et les consistances que peut offrir la diversité de nos
étudiants. Lire PAGE 8
C
Exprimez-vous et
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Pour plus d’Info :
T: 01-421 000 ext: 2250
ampus-J, c’est le journal créé
par les étudiants de l’USJ,
pour les étudiants de l’USJ.
L’idée, lancée par le Recteur, consiste à
publier un périodique destiné à devenir
le principal moyen d’expression
des étudiants de l’Université et un
outil de communication entre eux.
Le lancement de ce journal vise
plusieurs objectifs, notamment de
favoriser le travail d’équipe, la prise de
responsabilité et le sens de l’initiative.
USJ Info nº 41
La liberté d’expression n’est pas un
vain mot. Elle s’applique dans la
vie civile, mais elle doit également
être vécue à l’Université. Ce journal
est destiné à être le porte-parole
des étudiants. Comme dans toute
publication et conformément à la loi,
la liberté d’expression s’accompagne
d’un sens de la responsabilité.
L’Université n’impose pas de censure.
Le Comité de direction du journal,
entièrement composée d’étudiants
bénévoles, sélectionne les articles qu’il
juge publiables ; l’absence de censure
ne signifie pas que l’on puisse dire
n’importe quoi, comme s’attaquer
aux personnes ou aux valeurs, elle
signifie simplement que tous les sujets
peuvent être débattus.
Il s’agit donc d’une production
entièrement estudiantine. Le Service
de la vie étudiante et de l’insertion
professionnelle a aidé à la production
du premier numéro afin de mettre le
train sur les rails, mais la préparation
| 44 |
et la publication du journal sont
désormais entièrement pilotées par
les étudiants.
Un certain nombre d’entre eux ont
ainsi créé le Club Campus-J auquel
tout étudiant peut adhérer. Tout
étudiant peut également participer à
Campus-J, sans être nécessairement
membres du club, en envoyant un
article, une photo, un dessin ou une
caricature à publier. Le reste dépend du
Comité de direction du journal. Tous
les talents sont sollicités : rédacteurs,
photographes, caricaturistes, mais
aussi maquettistes, correcteurs, etc.
Les étudiants sont également
responsables du financement de la
parution du Journal. Le premier
numéro a été financé par le Service
de la vie étudiante, mais les suivants
devront s’autofinancer par le biais de
publicités qui devront être assurées
par le Comité de direction du journal
et par les étudiants.
Grand succès de la 5ème édition
du Beirut Unisports Festival
P
our sa 5ème édition depuis l’année
2010, Beirut Unisports Festival
a encore une fois eu un grand
succès, que ce soit chez les jeunes
sportifs participant au tournoi, chez
les entraineurs qui les accompagnaient,
chez le public qu’a reçu l’USJ les
portes grandes ouvertes et surtout chez
l’équipe organisationnelle qui s’est
donné de tout cœur pour que chaque
détail soit parfait.
Bien avant la déclaration de cet évènement sportif, beaucoup d’étudiants des
autres universités libanaises et internationales cherchaient à s’informer sur
la date du Beirut Unisports Festival :
un évènement tant attendu par tout
le monde ! Cela motivait ainsi notre
équipe organisationnelle à être à la
hauteur des attentes des participants.
Cette année a quand même été plus
difficile que les autres et ceci à cause de
la situation politique du pays. Attachée
à notre cher pays, la délégation allemande nous bombardait de questions
pour s’assurer que leur venue n’était
pas complètement dangereuse ; mais
pour eux comme d’habitude les médias
exagéraient la situation et les nouvelles
qu’ils recevaient n’étaient pas fiables.
Heureusement pour nous, cette situation-là s’est jouée en notre faveur.
Alors que chaque semaine une voiture
piégée explosait dans un quartier du
Liban, on les rassurait quand même en
ayant l’espoir que tout s’arrangera et
qu’ils étaient toujours les bienvenues.
Cette situation politique instable nous
a aussi causé des problèmes au niveau
des sponsors, mais là aussi les fidèles
étaient toujours au rendez-vous.
C’est ainsi que nous avons reçu les bras
grands ouverts nos deux délégations
internationales venants de l’Allemagne
et de la Lybie. Au total 3 continents
sur les terrains de l’USJ. Pour ne pas
décevoir nos chers allemands nous
les avons attendus à l’aéroport avec
quelques bières locales comme apéritif
à leur séjour. Logés dans un luxueux
| 45 |
hôtel en plein centre-ville, nos invités
ont fait beaucoup de tourisme tout en
visitant Beyrouth et sa vie nocturne,
Ehden, la fameuse grotte de Jeita,
la magnifique ville phénicienne de
Jbeil etc... Néanmoins, nous avons
pu remarquer leur professionnalisme
lors du tournoi, leur discipline exemplaire, leurs sérieux et surtout leur
détermination d’arriver en finale.
De plus pour la 1ère fois, l’USJ a officiellement organisé une compétition
de culture générale sportive le Sports
Quiz de la coupe du monde 2014 qui
était un vrai succès.
Il est clair que l’organisation d’un
tel évènement demande beaucoup
d’efforts et d’énergie. Nous félicitons
et remercions encore une fois tous les
bénévoles du comité organisationnel
qui ont su encore cette année être à la
hauteur. Il ne faut pas oublier les nombreux sponsors fidèles qui reviennent
d’année en année nous épauler et nous
donner un coup de pouce important.
USJ Info nº 41
Réunion du Conseil stratégique
L
e Conseil stratégique de
l’Université Saint-Joseph (USJ)
a tenu sa première réunion
semestrielle pour l’année 2014, au
Campus de l’innovation et du sport,
sous la présidence du Recteur de
l’Université, le Pr Salim Daccache s.j.
Lors de ses deux séances de travail,
le Conseil stratégique a notamment
passé en revue le rapport annuel du
Recteur sur l’Université Saint-Joseph
ainsi que le projet « USJ 2025 »
qui expose la vision stratégique
de l’Université pour la prochaine
décennie. Les recommandations qui
ont découlé de ces deux séances
de travail seront transmises aux
commissions concernées en vue
de leur soumission, après étude, à
l’approbation du Conseil restreint et
du Conseil de l’Université.
La deuxième séance de travail avait été
précédée, comme à l’accoutumée, d’un
petit-déjeuner à l’Atelier, le restaurant
d’application de la formation hôtelière
de l’Institut de gestion des entreprises
de l’Université Saint-Joseph, autour
duquel les participants ont pu discuter
des derniers développements locaux et
USJ Info nº 41
régionaux en présence de M. Patrice
Paoli, ambassadeur de France au
Liban.
Les membres du Conseil stratégique
ont tenu à féliciter leur collègue, M.
Samir Assaf, Directeur général de
HSBC Global Banking and Markets,
pour sa nomination au prestigieux
poste de président de Global Financial
Markets Association. M. Assaf est
par ailleurs un ancien de l’Université
Saint-Joseph.
| 46 |
Ils ont également participé, aux côtés
des membres du Conseil de l’Université,
au déjeuner offert par le Recteur en
l’honneur de M. Henri Awit, Vicerecteur aux affaires académiques, afin
de célébrer sa nomination au poste de
directeur général de la Fondation de
la pensée arabe.
Le prochain Conseil stratégique se
tiendra le vendredi 28 novembre et le
samedi 29 novembre 2014 à Beyrouth.
La Fête patronale de l’USJ
« L’identité libanaise est devenue une véritable
arche de Noé »
« L’étudiant, notre raison d’être » est le grand axe autour duquel le P. Salim Daccache s.j.,
Recteur de l’Université Saint-Joseph (USJ), a bâti le discours qu’il a prononcé le 19 mars 2014,
à l’occasion de la fête patronale de l’université, devant la communauté universitaire et les
nombreux amis et hôtes, au Campus des sciences et technologies de Mar Roukoz.
S
e référant à la charte de l’USJ,
le P. Daccache a invité la
communauté universitaire à
rester fidèle et à agir au service des
principes suivants : liberté académique
et ouverture spirituelle, refus de la
discrimination et de l’exclusion,
perspective chrétienne qui fonde nos
choix les plus essentiels, engagement
pour la tolérance, le vivre-ensemble,
le respect mutuel et le travail sans
relâche pour la participation des
étudiants à la vie et à la mission de
leur université.
Le recteur a ensuite repris ces
principes, un à un, pour les situer
dans le contexte actuel. Il l’a fait grâce
à des rappels historiques toujours
pertinents, une riche analyse des trois
temps du « métier d’étudiant » et
une réflexion sur le rôle de l’USJ
dans l’avènement d’une citoyenneté
libanaise rajeunie, rénovée.
Le pluralisme religieux
Dans la partie historique de sa réflexion,
le P. Daccache rappelle que l’USJ a
choisi de gérer la pluralité religieuse
qui l’a marquée dès l’origine par
« une politique différentielle libérale »
plutôt que par une « politique incluse
et prosélyte ». Juifs et musulmans
formaient déjà 18 % des étudiants à la
veille de la Première Guerre mondiale,
précise-t-il.
Il avoue qu’en ce moment, la gestion
de cette pluralité fait problème, et que
certains membres de l’administration
souhaitent imposer un quota à
l’inscription des non-chrétiens.
La charte de l’USJ précise toutefois
que l’université n’est pas « au service
d’une classe ou d’une communauté »
et ne considère pas ses étudiants
« sur la base d’une appartenance
confessionnelle ou idéologique »,
rappelle-t-il.
Citant le sociologue Edgar Morin,
il conclut sur ce point en affirmant
que « c’est aux hommes d’orienter le
cours de l’histoire vers son but, celui
de la rencontre des êtres humains
dans un seul creuset car l’humanité a
toujours aspiré à l’harmonie et il est
bien difficile de revenir en arrière ».
L’activité politique
Au sujet de l’activité politique de
l’étudiant, l’université peut tirer des
leçons de son histoire, poursuit le
recteur.
| 47 |
L’exemple remonte « à la commission
King-Crane et au grand débat sur
le statut politique du Liban, tiraillé
entre devenir une wilaya du grand
royaume hachémite qui s’étend du
Hijaz jusqu’à Beyrouth en passant par
Damas, proclamé durant le mois de
mars 1920, ou obtenir une autonomie
qui le prépare à l’indépendance ».
« Une violente controverse opposa
à l’époque Rachid Tabbara à Sélim
Takla, deux étudiants de la faculté
de droit, à ce sujet, rappelle-t-il La
controverse jeta des troubles sur
l’ensemble des étudiants et eut des
répercussions sur la scène politique ».
« L’administration universitaire dut
intervenir dans le sens de l’apaisement
(...) pour assurer le calme propice aux
études », précise le recteur. Tout en
se félicitant que « la faculté de droit
soit devenue un foyer du nationalisme
libanais » et qu’au fil des années, elle
soit demeurée « un solide appui à
un Liban libre et indépendant », le
P. Daccache n’en pense pas moins
que les conseils de mesure, ou de
modération, valent aussi pour
aujourd’hui.
USJ Info nº 41
« C’est dans ce cadre que je voudrais
me pencher sur le sens des élections
des amicales d’étudiants dans une
institution universitaire comme l’USJ,
dit-il. (...) Ces élections ne sont-elles
pas simplement devenues, malgré la
bonne intention d’organiser la journée
de la démocratie à l’USJ, une partie
des rituels d’une démocratie perdue
ne servant qu’à reproduire, sur un
campus, le délitement politique du
pays et la polarisation communautaire
ou politique ? ».
Le « métier d’étudiant »
Dans la deuxième partie de son
exposé, le P. Daccache aborde le
thème du « métier d’étudiant », à
partir de la charte et d’autres textes
statutaires. « Comme administration
et enseignants, insiste-t-il, notre rôle
consiste à aider l’étudiant à être
de l’Université Saint-Joseph et non
seulement dans les salles et les couloirs
de l’université, abandonné parfois à
des fauves et à des voleurs d’esprit et
de pensée qui peuvent le mener à des
déviations irréparables ».
À contre-courant
La troisième partie du discours
du P. Daccache est dominée par la
question lancinante de la citoyenneté.
USJ Info nº 41
À contre-courant d’un monde
postmoderne suspendu entre « un
passé de défaillances et un avenir
sans promesses », l’USJ n’est pas
« seulement soucieuse » des profils
de formation et « d’apprentissage
professionnel », affirme-t-il. « Pour
donner à la vie étudiante toute
sa place à l’université », le père
recteur annonce la constitution
d’une commission permanente de
la vie étudiante et de l’insertion
professionnelle et d’un Haut Conseil
des étudiants. Ces forums permettront
à tous les problèmes administratifs et
académiques, sociaux et politiques
ayant trait à la vie des étudiants à
l’USJ, des plus sages aux plus fous,
d’être soulevés.
La mission politique de l’USJ
Enfin, le P. Daccache s’interroge sur
« le rôle que peut ou doit assumer
une université libanaise chrétienne et
jésuite dans le domaine de la formation
de ses étudiants aux valeurs citoyennes
et politiques ». La vision de l’USJ en
la matière, affirme le recteur, c’est
que « l’université a le devoir d’initier
aux valeurs démocratiques et à leur
pratique intègre, lucide et pacifique.
En deuxième lieu, elle doit aider à la
création d’un mouvement estudiantin
| 48 |
capable de contribuer activement à la
modernisation et à la réforme de la
vie politique libanaise. En troisième
lieu, elle doit contribuer, par la bonne
gestion de la diversité religieuse dans
les campus, à la promotion et au
renforcement d’un vivre-ensemble
libanais, authentique et humanisant,
et à une citoyenneté dont la fonction
est d’unir les Libanais ». Le recteur
formule le souhait qu’un observatoire
interuniversitaire de ces pratiques
soit institué. Du reste, s’interroget-il, « est-ce que les courants et partis
politiques ne sont pas aussi partie
prenante dans cette éducation à la
citoyenneté ? ».
Un nouvel acte de foi
En conclusion, le P. Daccache souligne
« l’importance capitale » d’un
« nouvel acte de foi en la libanité
comme facteur essentiel d’unité et
de renouveau de notre attachement
au vivre-ensemble ».
Et d’ajouter : « Aujourd’hui, les
développements catastrophiques
autour de nous et menaçants chez
nous, ainsi que les contenus du
discours qui plongent les Libanais
dans la contradiction sociale et
politique et les dressent les uns
contre les autres, les uns face aux
autres, ont démontré et démontrent
que l’identité libanaise n’est pas une
simple intention éphémère, mais
une véritable conviction d’une large
majorité de chez nous, et qu’elle est
devenue et devient politiquement
aujourd’hui rien moins qu’une «arche
de Noé», du point de vue existentiel
et social ».
« Il ne suffit plus de proclamer
l’adhésion à un État indépendant
et fort ou le désir d’un État juste
et capable. Il faut oser désormais
passer aux actes », ajoute le recteur,
invitant les Libanais à ne plus « penser
l’État libanais tel qu’il a été géré sous
la tutelle syrienne » et à saisir « le
momentum actuel d’une politique
dont le point de départ et d’arrivée
est le Liban et uniquement le Liban ».
Au sujet de l’implication, le P.
Daccache insiste sur le fait que « toute
implication libanaise en Syrie ne peut
être axée, suivant nos convictions
académiques et intellectuelles ainsi
qu’affectives, que sur la médiation et
le dialogue ».
« Si nous sommes vraiment des
Libanais (...), nous n’avons pas
besoin de la victoire d’un camp sur
l’autre pour la monnayer et en faire
un atout quantifiable dans notre jeu
politique interne », ajoute-t-il, avant
d’inviter les responsables à « alléger
les souffrances des réfugiés parmi
nous dans un cadre règlementaire
qui protège tant les Libanais que les
Syriens ».
En conclusion, le recteur invite
les Libanais à faire évoluer leurs
institutions, affirmant : « L’USJ, fidèle
à sa mission historique, voit qu’il est
de son devoir d’éclairer le chemin que
les Libanais doivent traverser et qui
mènera les institutions de l’État de
| 49 |
la phase consensuelle, mais combien
problématique, où elles se trouvent, à
l’étape d’un État de droit moderne et
de la citoyenneté fondée sur l’égalité,
la justice et la liberté. Il faudra aussi
s’assurer que les communautés
libanaises, sans aucune exception,
jouissent des garanties politiques et
constitutionnelles quant à leurs droits
et leur devenir. C’est une marche et une
démarche complexes, qui appellent les
Libanais à oser réfléchir ensemble, à
faire acte d’intelligence commune ».
USJ Info nº 41
Centre professionnel de médiation (CPM)
La dimension politique de la
Francophonie dans la prévention
et le règlement des crises
Quel est le rôle de l’Organisation
Internationale de la Francophonie
(OIF) dans la prévention et la
gestion des crises ?
C’est autour de ce thème que le Centre
professionnel de médiation de l’USJ
(CPM) a réuni, le 13 mars 2014
autour de M. Christophe Guilhou,
Directeur de la Direction de la
paix, de la démocratie et des droits
de l’Homme à l’OIF, le Pr Salim
Daccache, s.j., Recteur de l’USJ, le RP
Michel Scheuer s.j., Vice-recteur, Mme
Johanna Hawari-Bourgély, Directrice
du CPM, SEM Mme Cécile Longé,
Consule générale de France au Liban,
M. Bahjat Rizk, attaché culturel à
la délégation du Liban auprès de
l’UNESCO, M. Camille Menassa,
Membre du comité national du
dialogue islamo-chrétien, M. Ghaleb
Ghanem, Premier président honoraire
de la Cour de Cassation ainsi que des
représentants de l’Institut Français au
Liban, des médiateurs, formateurs et
amis du CPM.
Lors de son intervention, M. Guilhou
a exposé les éléments suivants :
USJ Info nº 41
Une mission : une langue, des
valeurs en partage...
Fondée en 1970, avec pour objectif
de promouvoir et diffuser la langue
française, la mission de l’OIF a évolué
vers une dimension politique. Plus
qu’une langue en partage, les 77
états membres de l’OIF prônent des
valeurs communes d’humanisme, de
respect de la diversité culturelle et de
démocratie et de paix.
Sa spécificité : son réseau d’experts
Afin de diffuser ses actions à travers
les 5 continents, l’OIF a tissé un
réseau de professionnels (avocats,
magistrats, présidents de cour, de
conseil constitutionnel etc.), sur lequel
elle s’appuie pour entreprendre ses
actions.
Ses interventions dans la gestion
de crises politiques…
Quand un pays membre est en crise
ou en situation de déséquilibre
constitutionnel, l’OIF a la possibilité
d’intervenir pour essayer de rétablir
cet équilibre. Cependant, son
intervention ne se fait qu’à la demande
du pays et avec l’approbation des
autres organisations régionales et
internationales.
| 50 |
En amont, ses outils de
prévention…
Afin de prévenir d’éventuelles tensions
ou crises, l’OIF peut mettre à la
disposition des États membres, des
experts chargés de préparer des
élections et de vérifier les résultats.
En aval, ses outils d’intervention…
et de pression…
1. Désignation d’un envoyé spécial,
chargé de se rapprocher des
autorités locales en vue de résoudre
une crise quelconque ;
2. Suspension d’un État membre de
l’OIF ;
3. D ésignation
de
missions
d’informations, chargées de se
rapprocher des autorités de l’État
afin de contribuer à l’apaisement
de la crise.
Les défis de l’OIF dans l’avenir….
Maintenir une certaine neutralité dans
les interventions de l’OIF qui sont de
plus en plus fréquentes surtout dans
la gestion de crises post-conflit au
sein des États.
Répondre à des préoccupations telles
que la bonne gouvernance et la lutte
contre la corruption.
Jad Hatem à l’honneur
L
e prix de la critique Serra d’Or en études catalanes
qui est décerné par l’abbaye de Montserrat a été
attribué le 30 mai 2014 à Jad Hatem pour son
livre Le temps dans la poésie catalane contemporaine
(Paris, Éd. du Cygne, 2011) traduit aux éditions Obrador
Edendum (Santa Coloma de Queralt, 2013). L’ouvrage
comporte des études sur Gimferrer, Margarit, Torres, Riba
et surtout Vinyoli dont la Catalogne célèbre actuellement
le centenaire de la naissance.
Dans le mot qu’il a prononcé lors de la réception du prix,
le 30 avril 2014 à Barcelone, le professeur Hatem a mis
en évidence le rôle de la culture dans le rapprochement
des esprits de part et d’autre de la Méditerranée.
S’en est suivie une rencontre autour de son livre animée
par deux romanistes et un professeur de l’Université
Pompeu Fabra.
Notice biographique de M. Hatem
Né en 1952, Jad Hatem a entrepris d’abord des études de
philosophie, suivies par des études en lettres françaises,
puis en théologie et enfin en sciences religieuses. Enseigne
à la Faculté des lettres et des sciences humaines de l’USJ
depuis 1977. Occupe à deux reprises le poste de Chef du
Département de philosophie (1981-1996 et 2005-2014).
A publié de nombreux ouvrages en philosophie, théorie
littéraire, théologie et science des religions. A signé
également plusieurs recueils de poésie qui ont reçu en
1999 la distinction du Jasmin d’argent.
Nada Corbani Akl Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres
C
’est en présence de la grande
famille de l’Université SaintJoseph avec à sa tête le Recteur,
Professeur Salim Daccache s.j, et
des amis et parents, que Mme Nada
Corbani Akl, Conservateur principal
de la Bibliothèque des sciences sociales
de l’USJ de 1977 à 2012, a reçu les
insignes de « Chevalier dans l’Ordre
des arts et des lettres » de M. Henri
Lebreton, Conseiller de coopération
et d’action culturelle et Directeur
de l’Institut français du Liban, le
vendredi 11 avril 2014.
Présentant Mme Akl, M. Lebreton a
salué son « parcours d’exception en
tant que conservateur de bibliothèque
universitaire. C’est la première fois,
à travers vous, que la profession de
conservateur est honorée par une
telle distinction au Liban. C’est vous
que nous décorons et avec vous le
monde des livres, de la recherche et
de la bibliothéconomie, la science des
bibliothèques ».
Mme Chadia Ghassan Tueni a axé son
témoignage sur la « confiance qu’avait
son époux dans les capacités de Nada
Akl à qui il avait confié la valorisation
de sa précieuse bibliothèque et qui
reste à ce jour la conseillère de ce
fonds en développement ».
Le Pr Léna Gannage, Doyen de
la Faculté de droit et des sciences
politiques de l’USJ, a mis l’accent sur
le professionnalisme du récipiendaire :
« Ils ne sont pas légion, en effet,
les conservateurs de bibliothèque
libanais, les personnes qui sont
spécialement formées aux métiers
du livre, celles qui sont capables de
manier les Pandectes du XIXe siècle
et les bases de données numériques.
Celles qui veillent avec autant de
bonheur sur les vieux manuscrits et
sur les derniers logiciels. C’est ce
professionnalisme de Mme Akl qui
lui a permis de préserver la collection
extrêmement riche du fonds de la Rue
Huvelin, d’accompagner les mutations
du livre, la dématérialisation des
revues et des ouvrages et de faire
entrer de plain pied la bibliothèque
dans l’ère du numérique, en opérant
les choix stratégiques nécessaires. Et
c’est un peu tout cela, cet alliage de
compétence et d’innovation, qui a fait
la réputation de la bibliothèque, qui
en a fait le référent et le correspondant
de bien des bibliothèques libanaises et
étrangères, mais aussi le dépositaire de
| 51 |
nombreux fonds documentaires et de
collections privées. Le fonds de Laure
et Joseph Moghaizel, la bibliothèque
de Michel Assaf, la bibliothèque
de Me Phares Zoghbi, qui a été
entièrement organisée et aménagée
par Mme Akl et par ses équipes,
constituent quelques exemples de cet
engagement permanent au service du
livre et de la culture ».
La cérémonie s’est terminée par les
remerciements de Nada Akl adressés
à Mme Aurelie Filipetti, ministre de
la Culture et de la communication
françaises, à M. le Conseiller de
coopération et d’action culturelle, et
à tous les présents en leur assurant
que cet hommage vient consolider et
conforter ses racines documentaires
pour la poursuite de ses projets
touchant aux bibliothèques et à la
recherche.
USJ Info nº 41
Chaire et Master en
Management de la sécurité
routière : Deux ans après…
Sous le patronage de l’ancien Premier Ministre, M. Najib Mikati, et en la présence de M. Carlos
Ghosn, président de Renault, l’Université Saint-Joseph a lancé, le 16 mars 2011, en collaboration
avec la Fondation Renault, la Chaire et le Master en Management de la sécurité routière dont
l’objectif est d’aider les pays arabes à progresser vers la réalisation des objectifs de la « Décennie
d’action pour la sécurité routière 2011-2020 ». Bien qu’il existe une volonté pour combattre le
fléau de la mortalité routière dans le monde arabe, ce Master constitue une initiative unique et
inégalée dans le monde entier. L’Université Saint-Joseph et la Fondation Renault y ont investi tous
les moyens nécessaires afin d’en faire un outil de formation de haut niveau des cadres nationaux
et régionaux capables d’impulser et de piloter des politiques convenables de sécurité routière.
L
e lancement de la Chaire et du
Master comportait plusieurs
défis. Après deux ans, il s’avère
que la Chaire a résolument réussi
à relever ces défis avec l’aide et la
participation d’experts en sécurité
routière de la Fondation Renault et de
plusieurs organismes internationaux
tels que l’Organisation mondiale
de la santé, la Banque Mondiale,
la NHTSA des États-Unis et des
experts de France, de GrandeBretagne et d’autres pays d’Europe
et de la Région arabe. Le premier
défi était de trouver les spécialistes
qui assureront un enseignement
diversifié et multidisciplinaire relié
à la sécurité routière, qui inclut
la biomécanique, l’ingénierie,
l’urbanisme,
l’épidémiologie,
les statistiques, la psychologie,
USJ Info nº 41
l’éducation, le droit, l’économie, la
prise en charge post-accident, ainsi que
la gestion des systèmes d’information
et le développement des politiques et
plans nationaux en matière de sécurité
routière.
Le second défi relevé était d’attirer
les étudiants de la région du MoyenOrient et d’Afrique du Nord à intégrer
le programme du Master. Ce défi fut
surmonté particulièrement grâce aux
bourses offertes par la Fondation
Renault aux étudiants inscrits au
programme provenant des pays à
moyen ou faible revenu dans la région
arabe, et grâce à la direction des
Forces de sécurité intérieure du Liban
et à l’Association des compagnies
d’assurances du Liban qui ont cru
en l’utilité du perfectionnement
professionnel de leurs membres ou
| 52 |
cadres par l’obtention d’un diplôme
universitaire du niveau Master
spécialisé dans le domaine.
Ainsi a rejoint le programme une
première cohorte d’étudiants formée
de quatre étudiants du Maroc, une
étudiante d’Algérie, deux étudiants
d’Egypte, deux de Palestine et un
étudiant libanais auxquels des bourses
ont été octroyées par la Fondation
Renault, ainsi que quatre officiers des
Forces de sécurité intérieure du Liban
et un professionnel d’une compagnie
d’assurance.
Au terme de 18 mois d’acquisition
des connaissances et des compétences
dont deux stages à l’étranger, les
étudiants boursiers ont célébré le 16
mars 2014 la remise de diplômes,
lors d’une cérémonie patronnée par
S.E. Monsieur le Président de la
République Libanaise, Général Michel
Sleiman, représenté par S.E. M. Roni
Arayji, ministre de la Culture, en
présence du Député Mohammad
Kabbani représentant le Président du
Parlement, et de Mme Alice Chaptini,
ministre des Déplacés, représentant le
Premier ministre.
A l’occasion de la remise des diplômes,
une conférence internationale intitulée
les « Tendances actuelles en sécurité
routière », s’est tenue du 16 au 18
mars 2014, avec la participation de
plus de quinze experts internationaux
et arabes en sécurité routière, dont le
Président et le Directeur Général du
Global Road Safety Partnership, des
représentants de la Banque Mondiale,
de l’Organisation mondiale de la
santé, des Nations-Unies, et d’experts
de France, d’Australie, des Etats-Unis
d’Amérique, du Maroc, d’Algérie, de
Jordanie, d’Egypte et d’autres pays
et organisations. Cette conférence
fut organisée malgré la situation
sécuritaire instable que vit notre
pays dans une « volonté nationale
de dépassement et de construction
malgré les menaces de tous genres »
comme le déclarait le R.P. Daccache
lors de son allocution d’ouverture de
la conférence. Cette conférence visait
à raffermir la sécurité routière comme
une cause nationale et régionale, à
identifier des moyens innovants pour
affronter ce mal du siècle passé mais
de ce siècle aussi et à élaborer et
concevoir des plans d’action destinés
à sauver le plus de vies possible
menacées par la mobilité routière.
Spiritualité ignacienne et
enseignement universitaire
Une conférence qui ne laisse pas indemne
D
ans le cadre de la fête patronale
de l’USJ, le Père John Dardis,
Président de la Conférence jésuite
des Provinciaux européens, a donné
une conférence le 18 mars, autour
de « L’impact de la spiritualité
ignacienne sur l’enseignement
universitaire », adressée aux
responsables et enseignants de l’USJ.
C’est en eau profonde qu’il a emmené
son public, en présentant quelquesuns des principes constitutifs de
cette spiritualité : avoir une attitude
positive envers le monde, détecter la
trace de Dieu dans le monde, aller
au-delà des frontières, s’ancrer dans la
réalité, veiller à la formation intégrale
de l’étudiant, tenir compte de l’unicité
de tout individu, valoriser les relations
interpersonnelles, l’universalité,
aller à la recherche du « Magis », ce
quelque chose de plus, œuvrer pour la
libération de la pensée et de l’esprit,
former des hommes et des femmes
pour les autres, entretenir le dialogue
entre foi et culture.
Se basant sur un modèle développé
dans les universités espagnoles, le P.
Dardis a avancé la synthèse suivante,
à la lumière des principes constitutifs
de la spiritualité ignacienne, principes
qui se classent sous 4 éléments : fides,
humanitas, utilitas, iustitia (« El
paradigma universitario Ledesma–
Kolvenbach » by Melecio AgúndezAgúndez. Revista de Fomento Social
63 (2008), 603–63) :
- Utilitas : préparer les personnes
pour être compétentes dans leurs
professions. C’est la première
dimension et la première justification
d’une université jésuite.
- Justitia : c’est la dimension socioéthique.
L’éducation
jésuite
devrait former des étudiants pour
qu’ils puissent assumer leurs
responsabilités politiques et sociales,
indispensables pour le bien commun
de leur pays.
- Humanitas : L’éducation universitaire
devrait contribuer à une croissance
intégrale, corps et esprit, intellectuelle
et affective – de la personne
humaine. Ceci est en lien direct avec
la spiritualité ignacienne et non pas
avec une philosophie particulière sur
l’être humain. Dès ses origines au
XVIe siècle, l’éducation jésuite s’est
concentrée sur le développement et
la transmission de ce qui signifie :
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être un être humain authentiquement
chrétien.
- Fides : C’est un pilier de la religion
qui nous amène avec plus d’aisance et
certitude vers notre ultime but. Notre
éducation veut aider à former des
chrétiens croyants. Elle met tout dans
le contexte d’une compréhension
chrétienne de la personne comme une
créature de Dieu dont le but ultime
est de transcender le simplement
humain ».
En guise de conclusion, le P. Dardis
établit le lien entre cette spiritualité
et la vie « en université, la vie
académique » : il s’agit en fait, pour
les professeurs et les chercheurs
d’ « une ouverture, une sensibilité
envers des possibilités cachées. Et
pour les étudiants de nos universités,
nous voudrions les voir terminer
leurs études avec des yeux pleins
d’émerveillement, avec un regard
positif sur le monde, avec la
conviction que la grâce abonde, que
les possibilités sont sans fin et que la
connaissance les amènera de plus en
plus profondément vers le mystère ».
Ces principes explicités par le Père
Dardis ne laissent pas indemnes, mais
induisent de revisiter sa vie, et ses
pratiques à leur lumière en vue de
les améliorer.
Le texte de la conférence est disponible
sur le site de la Mission de pédagogie
universitaire www.mpu.usj.edu.lb
USJ Info nº 41
Reconstruire le dialogue
mémoriel : le cas turco-arménien
Le lourd contentieux turco-arménien a fait l’objet d’un colloque international organisé par la
Fondation Boghossian et l’USJ. Il s’est tenu le 17 mai 2014 au Campus des sciences sociales.
Une dizaine d’intervenants venus d’Europe, du Liban et de Turquie ont soulevé des questions
sur la possibilité d’un dialogue entre l’Arménie et la Turquie, d’une mémoire à partager et d’une
démarche reconstructive afin de tourner la page noire d’un crime toujours vivant.
I
ntitulé : « Reconstruire le dialogue
mémoriel : le cas turco-arménien »,
ce colloque, a a eu lieu en présence
des Pr Michel Scheuer s.j., vice-recteur
de l’USJ, Christine Babikian Assaf,
doyen de la Faculté des lettres et des
sciences humaines et coorganisatrice,
de M. Jean Boghossian, président de la
Fondation Boghossian, du patriarche
Nersès Bedros XIX des arméniens
catholiques, ainsi que d’intellectuels,
des personnalités politiques et d’un
public fort intéressé par ce sujet.
Une mémoire commune est-elle
possible entre l’Arménie et la
Turquie ?
Pour les Arméniens, toute démarche
de réconciliation commence par la
reconnaissance du génocide arménien
par la Turquie. Ce qui n’est pas le cas
actuellement devant une politique du
déni confirmée par une amnésie sociale
et même politique. « La communauté
USJ Info nº 41
turque vit un traumatisme de la perte
de l’Empire ottoman », a souligné
Ahmet Insel, maître de conférences à
Paris I. Les Turcs vivent une nostalgie
du système politico-religieux et social
des millets où le millet musulman
était supérieur aux autres. Cette
nostalgie ne conçoit pas jusqu’à nos
jours une égalité entre un chrétien
et un musulman, entre un juif et un
orthodoxe, etc. Raison pour laquelle
la société a du mal à vivre la notion
même de différence, et son aspiration
à l’homogénéité est très forte. Cette
obsession est à la base d’une violence
susceptible d’exploser à tout moment.
Dans ce sens, le conférencier Ahmet
Insel a expliqué que cette violence
est liée à une peur et à une sorte de
refoulement de l’histoire basée sur
plusieurs dénis : épuration ethnique
qu’ont subi les Arméniens en Anatolie,
saisie de leurs biens, massacres des
grecs-orthodoxes, etc.
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Facteurs de changement
Michel Marian, de la revue Esprit, a
présenté les évolutions du problème
arménien. Ces pas en avant
commencent à se mettre en place
au début du XXIe siècle, lorsque la
Turquie cherche à s’ouvrir à l’Union
européenne. On assiste à la fin du
« tabou arménien » en Turquie de
par son obligation de se conformer
aux normes relatives aux droits de
l’homme de l’Union européenne. Une
reconnaissance internationale du
génocide est obtenue par son entrée
dans les manuels d’histoire. En 2014,
le Premier ministre turc, Recep Tayyip
Erdogan, a présenté ses condoléances
aux petits-enfants des Arméniens, la
veille du 24 avril, considéré comme
étant la date anniversaire du début
du drame arménien. Mais, « cette
déclaration fait aussi référence à
une peine partagée et décrit la fin
de l’Empire ottoman comme une
période difficile pour les millions
de citoyens ottomans, turcs, kurdes,
arabes, arméniens et autres, quelle
que soit leur religion ou leur origine
ethnique », a souligné Christine
Babikian Assaf. Une évolution a lieu
du côté de l’Etat arménien, soumis
au blocus turc, qui s’est manifestée
par un projet de signature d’accords
pour l’ouverture des frontières avec
la Turquie, projet qui avait soulevé
l’opposition de la diaspora et
n’avait finalement pas été ratifié par
la Turquie. Mme Babikian Assaf a
dressé la chronologie de la demande
de reconnaissance du Génocide des
Arméniens, qui a commencé en 1945
lorsque la diaspora a soulevé ses
revendications pour la première fois
dans une lettre adressée à l’ONU pour
faire pression sur la Turquie par le
biais des instances internationales.
Les Arméniens ont élargi leur champ
d’action à partir de la commémoration
du cinquantenaire du génocide, en
1965, avec la fondation du Comité
de défense de la cause arménienne. Et
depuis la naissance de l’État arménien
en 1991, les présidents arméniens
successifs ont continué dans le même
sens et ont placé cette cause en tête de
l’agenda de leur politique étrangère.
Une réconciliation est-elle
possible ?
Henry Laurens, historien et expert du
Proche et du Moyen-Orient, a fait état
de l’importance de la reconstruction
d’une relation historique en montrant
les limites du travail d’un historien.
M. Insel a mis l’accent sur l’importance
d’une redéfinition de l’identité
Les principaux intervenants
Sibel Asna : présidente et fondatrice de A&B Communications, 1ère agence de
relations publiques en Turquie. Membre de la Fondation Hrant Dink, dont l’un des
objectifs est de développer les relations culturelles entre les peuples de Turquie,
d’Arménie et d’Europe, en soutenant le processus de démocratisation de la Turquie.
Marie Aude Baronian : Docteur en philosophie et études cinématographiques,
elle a publié en 2013 « Mémoire et image », regards sur la catastrophe arménienne
(Ed. L’Âge d’homme).
François Dermange : après des études de théologie à Paris et à Genève, il défend
une thèse de doctorat sur l’éthique commerciale et devient professeur d’éthique
à la Faculté de théologie de l’Université de Genève.
Ahmet Insel : Diplômé de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne, il devient de
1990 à 1994, doyen du département des affaires économiques de l’Université
Paris I et de 1994 à 1999 son vice-président. Economiste et politologue, il est
l’un des fondateurs de la maison d’édition turque Iletisim. En décembre 2008, il
est l’un des quatre intellectuels turques qui lancent un appel d’excuses aux torts
faits aux arméniens. Il publie un livre d’entretien avec Michel Marian sous le titre
« Dialogue sur le tabou arménien »
Raymond Kévorkian : historien d’origine arménienne, professeur à l’Institut
français de géopolitique de l’Université Paris VIII Saint-Denis, directeur et rédacteur
de la revue d’Histoire arménienne contemporaine et de la revue Arménienne des
questions contemporaines. Auteur d’une dizaine d’ouvrages consacrés à l’histoire
moderne et contemporaine de l’Arménie et des Arméniens comme « Mémoire
des Arméniens », « Le génocide des Arméniens », etc.
Henry Laurens : Agrégé d’histoire, Docteur d’Etat (France), professeur à l’Université
de Paris-Sorbonne et au Collège de France, il figure parmi les meilleurs spécialistes
du Proche et du Moyen-Orient. Il est auteur de plusieurs publications sur l’histoire
et l’actualité de cette partie du monde.
Michel Marian : Agrégé en philosophie, il enseigne les sciences politiques à Paris.
Il est maître de conférences à l’IEP, chroniqueur politique. On lui doit de nombreux
articles sur les questions arméniennes notamment dans la revue Esprit (dont il
est membre du comité de rédaction) et le magazine Nouvelles d’Arménie.
Evelyne de Mevius : après un diplôme de philosophie en 2011 et un master en
études européennes, elle a reçu le prix Lucie Olbrechts-Tyteca de la Faculté de
philosophie et lettres de l’Université libre de Bruxelles. Elle travaille à l’UNITAR,
institution des Nations-Unies pour la formation et la recherche à Genève.
Guillaume Perrier : journaliste français, correspondant à Istambul depuis 2004
pour le journal Le Monde, auteur du blog Au fil du Bosphore. Diplômé en sciences
politiques, il suit avec attention les questions de politique et de démocratie, la
question kurde et la question arménienne. Il est co-auteur (avec Laure Marchand)
du livre préfacé par Taner Akcam, « La Turquie et le fantôme arménien ».
citoyenne turque. Ce problème est
celui de toutes les communautés qui
constituent la Turquie actuelle, dont la
communauté kurde qui réclame d’être
reconnue dans son identité. Cette
nouvelle définition doit permettre
une reconnaissance de l’ensemble des
identités qui composent la société de la
Turquie d’aujourd’hui : l’Arménien, le
Grec, le Kurde, le juif, le musulman et
l’Arabe ... D’autre part, il est temps de
désigner les responsables du massacre.
« Il faut apprendre aux ressortissants
de la Turquie que la responsabilité
du génocide n’est pas celle de la
société », a souligné M. Ahmet
Insel. La responsabilité est celle des
responsables de l’État qui étaient
| 55 |
USJ Info nº 41
impliqués directement. La société est
coupable d’avoir assisté, mais elle
n’a pas accompli le crime. Et comme
aujourd’hui les responsables de ces
crimes ne sont plus vivants et qu’on
ne peut plus les juger au tribunal, il
faut au moins ne pas les considérer
comme héros, et débaptiser les écoles
et les rues qui portent leurs noms. Les
médias internationaux ont contribué à
mettre en relief la cause arménienne,
mais le temps est venu que le travail
se fasse dans la société de la Turquie
d’aujourd’hui. Guillaume Perrier
veut, à travers son livre La Turquie
et le fantôme arménien, traduit et
publié récemment en Turquie, que
les Turcs apprennent leur histoire.
Il a confirmé que tout le monde est
responsable de la politique d’oubli
et qu’actuellement, de plus en plus
de citoyens turcs réclament la vérité.
Peut-on donc un jour pardonner ?
Pour Ahmet Insel, la question n’est
pas celle du pardon, bien qu’il soit
nécessaire pour vivre ensemble, mais
de la reconnaissance des faits ; le
pardon est individuel, certains le font,
d’autres non, c’est à la conscience de
chacune et de chacun de le faire, mais la
reconnaissance est collective. François
Dermange, professeur ordinaire
d’éthique à la Faculté de théologie
à l’Université de Genève, a précisé
qu’une réconciliation ne se fait pas
par une voie juridique et mémorielle,
mais par le pardon qui doit avoir une
source religieuse. « Seul le pardon peut
répondre à l’impossible », a-t-il estimé
en insistant sur le fait qu’il s’agit là
d’un avis personnel.
Christine Babikian Assaf.
La Fondation Boghossian
Jean Boghossian.
Les intervenants entourant Christine Babikian Assaf et Jarjoura Hardane.
USJ Info nº 41
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La Fondation Boghossian poursuit
plusieurs objectifs complémentaires,
à la fois culturels, artistiques,
pédagogiques et scientifiques,
mettant en évidence les liens qui
peuvent renforcer le dialogue entre
les cultures d’Orient et d’Occident.
C’est dans cet esprit qu’elle avait
organisé le 21 septembre 2013, une
journée de rencontres internationales
ayant pour thème la complexité de
la reconnaissance du génocide des
Arméniens de 1915. Ces rencontres
visaient à développer un échange de
réflexions entre chercheurs, penseurs
et créateurs sur cette douloureuse
question. Suite à ces rencontres et
au grand intérêt qu’elles avaient
suscité, la Fondation Boghossian a
pris l’initiative d’organiser de nouvelles
rencontres sur le même thème à l’USJ.
Lancement des travaux de réaménagement
du jardin Saint-Nicolas à Achrafieh
L
’Université Saint-Joseph, la
municipalité de Beyrouth et
l’Ambassade de France ont
lancé les travaux de réaménagement
du jardin Saint-Nicolas à Achrafieh,
en présence du Premier ministre
Tammam Salam représenté par
Hisham Jaroudy, l’ancien Premier
ministre Saad Hariri, représenté
par le député Atef Majdalani,
Serge Torsarkissian représentant les
députés d’Achrafieh, le Métropolite
de Beyrouth Mgr Elias Audi, le
recteur de l’Université Saint-Joseph
Pr Salim Daccache s.j, le maire de
Beyrouth Dr Bilal Hamad, le président
de la commission municipale de
l’environnement et des parcs Philippe
Boustros, le gouverneur de Beyrouth
Ziad Shbib, l’ambassadeur français
Patrice Paoli, l’ancienne ministre
Mona Ofeish et des personnalités
académiques, politiques, économiques
et militaires.
La célébration a débuté par un
discours du Dr Bilal Hamad, dans
lequel il affirme que les parcs et
les espaces verts sont les priorités
stratégiques du travail municipal pour
la ville de Beyrouth, et que le conseil
municipal ne ménagerait aucun effort
pour rétablir la joie de vivre dans la
capitale.
Dans son mot, M. Nadim Bou Rizk
a parlé de la création d’un espace
public moderne qui relie la cathédrale
Saint-Nicolas au jardin, et qui s’insère
parfaitement dans l’espace résidentiel
environnant.
Pour sa part, le gouverneur Ziad
Shabib a appelé à une vision plus
écologique de l’espace public
beyrouthin.
Le Pr Salim Daccache, recteur de l’USJ
a affirmé que « L’Université par cette
prise en charge de cette restauration
et réaménagement, répond à un appel
au devoir, celui d’être prête et présente
| 57 |
pour s’acquitter de sa troisième
mission, celle d’être au service de la
collectivité. Nous nous engageons
dans la mesure du possible à rendre
chacun des mètres des 22.000 m2
qui sont la superficie de l’espace un
témoignage de beauté ».
Serge Torsarkissian, au nom des
députés d’Achrafieh, a remercié
la France et l’USJ et la mairie de
Beyrouth pour cette belle réalisation.
La politique volontariste de la
municipalité de Beyrouth a été saluée
par l’ambassadeur Patrice Paoli, une
politique soutenue par la région
Ile-de-France, l’agence française de
développement et le ministère des
Affaires étrangères. « Trois études
de planification urbaine ont été
réalisées par la région, relatives à la
circulation douce, aux espaces verts
et à l’éclairage, affirme M. Paoli, deux
études d’aménagement des espaces
publics ont également reçu le soutien
de la France : le projet pilote de
liaison douce entre le Bois des pins et
le centre-ville, par la rue de Damas,
ainsi que le projet de Parc central sur
les terrains qui jouxtent l’hippodrome
de Beyrouth. Le budget globale de ce
programme a été de 1.5M d’euros ».
Mgr Audi a pour sa part salué cette
initiative, placée sous le signe de la
joie, la beauté et l’unité.
Il est à noter que le jardin couvre
une superficie de 22 mille mètres
carrés, qui vont être réaménagés par
la société «Bitapat», selon la vision de
Frédéric Francis, qui a offert l’étude
de réaménagement à la municipalité
gratuitement.
USJ Info nº 41
CERPOC - Faculté des sciences religieuses (FSR)
Vatican II et Églises orientales
E
n partenariat avec le Séminaire
patriarcal maronite de Ghazir,
le Centre de recherches et de
publications de l’Orient chrétien
(CERPOC), de la Faculté des Sciences
religieuses (FSR), organisa, du 7 au 10
mai 2014, un Colloque international
pour célébrer le 50e anniversaire du
Concile de Vatican II (1962-1965).
La préparation de ce colloque
occupa un an et demi de réunions,
de contacts et surtout de réflexion,
afin de mettre en valeur l’apport des
Églises orientales catholiques aux
travaux du Concile et le rôle qu’ils
ont joué pour faire la différence. Tout
au long de la préparation, le Comité
organisateur conjoint avait pour
souci non seulement le point de vue
historique, mais aussi les réalisations
de cet événement ecclésial sur le plan
de la pastorale et, surtout l’ouverture
vers l’avenir, dans ce Moyen-Orient
criblé de problèmes et de questions.
Le colloque démarra en force le 7
mai à 18h00, dans l’Auditorium
« François Bassil » du CIS, par une
séance inaugurale, marquée par la
présence de Son Éminence le Patriarche
Béchara Boutros Al-RaÏ, président
de l’Assemblée des Patriarches et
des Évêques catholiques du Liban
(APECL), et patron de l’événement.
Les mots d’accueil d’usage de la part
du directeur du CERPOC, le P. Salah
Aboujaoudé, sj, et du révérend P.
Recteur, le Pr Salim Daccache, sj,
Mot d’accueil du P. Salah Aboujaoudé,
directeur du CERPOC
USJ Info nº 41
Le P. Recteur accueille S. Em. le Patriarche Raï à l’entrée du Campus.
de même que le mot de sa Béatitude
soulignèrent l’importance d’un tel
colloque pour l’Église d’Orient et
pour l’Église universelle.
La parole fut alors donnée par le
P. Sicking, sj, doyen de la FSR et
directeur de la séance, aux intervenants
principaux de cette session inaugurale
qui introduisirent aux trois axes
majeurs du colloque, à savoir les
axes théologique, pastoral et la
relation avec l’autre. Dom Michel
Van Parys, osb a exposé en détails
l’avant, le pendant et l’après Vatican
II au niveau de la réalité des Églises
Orientales catholiques. Il a relaté en
premier les évènements qui ont mené
au rapprochement de l’Église Latine
des Églises Orientales, puis l’apport
de ces dernières à l’Église universelle
Pr Salim Daccache, recteur.
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et à l’Église romaine. Il a terminé avec
les défis d’aujourd’hui des Églises
Orientales. En revanche, le professeur
Andrea Riccardi a présenté davantage
l’ouverture de l’Église latine aux
autres religions grâce à ce Concile :
l’Islam et le Judaïsme. Il a insisté sur
le contenu des textes conciliaires en
ce qui concerne le dialogue et ce qu’ils
ont entraîné comme changement au
cœur de l’Église et au niveau de la
mentalité ecclésiale.
Le jeudi 8 mai, le Colloque a
continué ses travaux par deux séances
touchant le dialogue œcuménique
et l’ecclésiologie. Mgr Dimitrios
Salachas, exarque apostolique
d’Athènes, fit sur le plan canonique une
présentation de la structure synodale
S. Em. mar Bechara Boutros Raï.
P. Sicking, doyen de la Faculté des sciences religieuses, présente les conférenciers.
des Églises orientales, qui est la base
et le moteur de leur fonctionnement,
de leur pouvoir et de leur droit de se
gouverner selon leur propre discipline,
avec à leurs têtes la figure et l’autorité
du patriarche, Père et chef, garant de
cette synodalité.
Le P. Salim Daccache, quant à lui, en
parlant du Synode maronite (20032006), a développé la réception
de l’Église maronite des textes
conciliaires, tant sur le plan des
documents que sur le plan pastoral.
Dans la même ligne ecclésiologique,
le P. Gabriel Hachem, professeur
d’ecclésiologie à l’USJ et à l’USEK,
souligna l’importance des documents
conciliaires qui ont reconnu l’entière
apostolicité des Églises orientales,
tout en s’étendant sur la relation
avec la papauté et le problème de
la collégialité dans le gouvernement
de l’Église, problème encore non
résolu sur le plan œcuménique.
Cette intervention donna l’élan aux
interventions suivantes, qui traitèrent
des relations œcuméniques, à partir
de la collégialité-communion (P. Hadi
Daou), des relations œcuméniques
et leur impact pastoral et ecclésial
(Mgr Paul Rouhana), et des obstaclesblessures (Dr. Souraya Bechealany),
comme l’uniatisme et le prosélytisme.
Finalement, le Pasteur Habib Badr,
responsable de l’Église évangélique
nationale, clôtura en brossant un
émouvant mais extrêmement éclairant
tableau des fruits de Vatican II sur
les relations entre les Catholiques et
les Évangéliques. Un vent nouveau
d’ouverture a certes, de part et d’autre,
soufflé en Orient.
L’après-midi du 9 mai se déroula
au Séminaire patriarcal maronite de
Ghazir sous l’emblème de la diversité
et de la « Relation avec l’autre ». Le
P. Georges Massouh de Balamand,
introduisit à ce thème par une analyse
détaillée du document conciliaire
« Nostra Aetate », en mettant l’accent
sur le changement de mentalité qui
se produisit en faisant sortir le
dialogue interreligieux de l’étroitesse
du dialogue judéo-catholique où on
voulait le confiner, et ceci grâce aux
Églises orientales. Ce faisant, les
prélats orientaux se sont fait l’écho
de la réalité moyen-orientale.
Dans la même perspective, dans la
session suivante, quatre vétérans
du dialogue islamo-chrétien (Me
Hares Chehab, Dr Wajih Kanso, Dr
Mohammad Al-Sammak et Dr. Abbas
Halabi) se sont succédés pour illustrer
comment ce dialogue a été démarré et
a été nourri par le Concile en insistant
sur ses différentes réalisations dans
leurs respectives communautés
musulmanes. Ils ont en outre insisté
sur le rôle que joue le Liban en vue
de la création d’une société civile et
pluraliste ouverte à l’autre.
L’après-midi se termina par l’axe
pastoral, avec la présentation des
figures orientales du Concile. Le
P. Nagi Edelby, coordinateur au
CERPOC, présenta l’activité de
l’équipe grecque melkite, avec à sa
tête le Patriarche Maximos IV, selon
le journal de l’un de ses membres :
Mgr Néophytos Edelby. Cette équipe
compacte et active fut à l’origine
de beaucoup de changements et de
beaucoup de décisions. Elle répondit
dans les actes à sa vocation de « pont »
entre l’Orient et l’Occident. Plusieurs
des interventions de ses membres
firent la différence dans la marche
du Concile. P. Edelby montra par un
exemple de la « Dei Verbum » sur
l’interprétation de l’Écriture, dans
quelle mesure l’Orient contribua à
sortir l’assemblée de l’impasse.
Vint le tour du Dr Antoine Fleyfel,
de l’Université catholique de Lille,
qui examina la « Nostra Aetate » à la
La première session ecclésiologique.
Toujours l’ecclésiologie...
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USJ Info nº 41
Mot d’accueil à Ghazir de Mgr Issam AbiKhalil, recteur.
Table ronde islamo-Chrétienne - De g à droite MM. Wajih Kanso - Abbas Halabi - Hares
Chehab et Mohammad As-Sammak.
lumière des travaux postconciliaires
des Pères Michel Hayek et Youakim
Moubarac, qui reprochèrent au texte
du concile de ne pas aller assez loin
concernant la relation avec l’islam,
et le placèrent dans le cadre de la foi
abrahamique.
Le P. Abdo Bou Daher, vice-recteur
du Séminaire de Ghazir et chercheur
au CERPOC, termina la séance par
un exposé sur les participations des
prélats maronites dans l’élaboration
de plusieurs textes conciliaires.
La journée clôturant le colloque, le
samedi 10 mai au matin, fut consacrée
exclusivement à l’axe pastoral. C’est
le P. Lambert Vos qui a commencé,
exposant le rôle important joué
dans les coulisses par les Moines de
Chevetogne, cette abbaye bénédictine,
vouée dès sa fondation au travail
œcuménique et à l’ouverture à l’Orient
chrétien, rôle qu’elle continue à
remplir par un bi-ritualisme, par
les publications et surtout par la
prestigieuse revue « Irénikon » que
les Moines publient d’une manière
régulière.
La suite de la séance porta sur les
différentes retombées du Concile
sur la vie ecclésiale et pastorale,
comme déclencheur de la Nouvelle
Évangélisation (Mgr Paul Matar),
par la réforme liturgique, surtout
dans l’Église maronite (Mgr Youssef
Soueif), le « Catéchisme de l’Église
Catholique » (Mgr Guy-Paul Noujeim)
et le rôle crucial des orientaux dans
son élaboration, spécialement Mgr
Néophytos Edelby et P. Jean Corbon,
sans oublier les tentatives réelles
d’application du Concile au niveau
de la catéchèse au Liban.
À la toute dernière session de ce jour,
l’apostolat des Laïcs et la formation
des prêtres étaient à l’honneur. Le P.
Thom Sicking, sj, présenta le rôle des
Laïcs dans l’Église, d’après une analyse
minutieuse de la « Lumen Gentium »,
accompagnée d’une lecture suggestive
de la réalité actuelle, n’oubliant pas
les différents obstacles qui entravent
un plus grand engagement de leur part
dans l’Église. Ce discours fut complété
par Mlle Claire Saïd, secrétaire
générale de l’apostolat des Laïcs
au Liban, qui en brossa un aperçu
historique, en évoquant les différentes
réalisations et les différentes difficultés
sur le terrain libanais.
Conférence du P. Georges Massouh.
USJ Info nº 41
Mgr Youssef Béchara, riche d’une
longue expérience en la matière, passa
en revue les lignes directrices de la
formation des prêtres avant et après
le Concile, en analysant le rôle décisif
de ce dernier.
La journée, et le colloque, furent
clôturés par une évaluation qui ne
manqua pas d’intérêt, suivie d’un
repas de clôture au Séminaire, en
la présence de S. B. Grégorios III
Lahham, Patriarche grec melkite
d’Antioche. Il s’adressa aux présents
d’une manière assez émouvante,
évoquant ses souvenirs de Vatican
II, qu’il suivit de loin quand il était
encore jeune prêtre.
Le CERPOC et le Séminaire patriarcal
maronite vécurent un véritable temps
fort durant ces quatre jours, et virent
leurs efforts communs couronnés par
une réussite du colloque et par une
proposition de projets en commun
en perspective ! Cette collaboration
entre les deux institutions fera sans
doute date dans l’histoire académique
et ecclésiale ! À Dieu la Gloire pour
toujours !
Dîner de clôture à Ghazir - S. B. Grégoire III s’adresse aux invités.
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Signature d’une convention d’affiliation entre
l’Université Saint-Joseph et l’Hôpital Trad
Pr Roland Tomb, Pr Salim Daccache, Dr Sami Trad, Dr Fouad Trad. Dîner à l’invitation du Dr Sami Trad à la villa Sursock à l’occasion de la
signature de la convention avec l’USJ.
D
ésireux de contribuer à
promouvoir la collaboration
scientifique et pédagogique
sur la base des relations d’amitié
qui unissent les deux institutions,
l’Université Saint-Joseph, représentée
par son recteur, le Pr Salim Daccache
s.j, et l’Hôpital Trad, représenté
par Dr Sami Trad, ont conclu une
convention de coopération scientifique
et pédagogique. La convention a été
signée par le Pr Daccache et le Dr
Trad à la Villa Sursock, en présence du
Pr Roland Tomb, doyen de la Faculté
de médecine de l’USJ.
Dans un mot de circonstance, le
Dr Sami Trad a affirmé que l’affiliation
avec l’USJ « représente pour l’Hôpital
Trad une nouvelle étape dans notre
marche vers une institution toujours
plus performante, et surtout vers
sa consolidation dans le temps. Je
vois dans cette affiliation le moyen
de consolider dans une optique
lointaine l’avenir de l’hôpital, tout
en élargissant dans l’immédiat notre
champ d’activité et notre horizon
médical ».
Pour sa part, le Pr Daccache a remarqué
que « les institutions sans les hommes
n’ont ni âme ni volonté. Aujourd’hui
c’est grâce à la conjonction des
volontés, clairvoyantes et décidées,
sages et engagées que cet accord a
vu le jour ».
« En plus de cela, ajoute le recteur, il
y a cette fibre bien forte et sensible qui
nous unit ; celle de la francophonie,
dans un environnement où l’on
doit tenir compte de l’anglais, mais
pas pour autant fusionner dans
l’anglophonie. Donc pour la Faculté
c’est une opportunité d’étendre son
réseau, et d’être plus présente au cœur
même de Beyrouth et entraîner ainsi
avec elle l’Hôtel-Dieu de France ».
La convention entre l’USJ et l’hôpital Trad
est signée.
Pr Salim Daccache offre à Dr Sami Trad la
médaille du centenaire de la Faculté de
médecine de l’USJ.
| 61 |
USJ Info nº 41
Les « Mbyas Guaranis. Le temps de la
reconnaissance », en version espagnole
Pr Sélim Abou s.j. et Mme Marisa Micolis en Argentine
présentent la nouvelle version
L
ors de la sortie de la version
espagnole en Argentine, Pr Sélim
Abou s.j. et Mme Marisa Micolis
ont présenté leur ouvrage Les
Mbyas Guaranis. Le temps de la
reconnaissance à l’Institut Montoya,
Posadas le 12 septembre 2013, au
Conseil argentin pour les relations
internationales (CARI), Buenos Aires
le 24 septembre 2013, et à l’Université
du Salvador, Buenos Aires le 27
septembre 2013.
Le 12 septembre (ainsi que le 24), Pr
Sélim Abou s.j a prononcé un mot et a
indiqué : « Le statut formel de citoyen
attribué par l’Etat n’est pas suffisant.
Les autochtones veulent être reconnus
par la société en tant que tels, c’est
pourquoi le but visé par le titre de cet
ouvrage parle fondamentalement de
l’estime sociale qui a pour but de faire
ressortir les qualités et les capacités de
la personne concrète. Toute personne
prétend accéder à cette estime de la
société et son effort est appuyé par
le groupe auquel elle appartient qui
lui assure la confiance en soi. Notre
travail met en évidence cet aspect des
communautés Mbyas Guaranis qui
USJ Info nº 41
cherchent à faire reconnaître leurs
capacités, leurs qualités suivant les
valeurs propres de leur mode de vie
spécifique ».
Et d’ajouter : « Notre livre naît comme
un hommage aux familles fondatrices
des communautés Guaranis de
Fracràn et de Peruti, qui à partir de
1978/79 ont entrepris par leur propre
volonté, le chemin de l’éducation
bilingue considérée par les grandspères fondateurs comme une large
porte d’accès à la société globale de
la province de Misiones, pour leurs
enfants et leurs petits-enfants ».
Puis il a posé la question suivante :
« Vous vous demandez pourquoi,
en tant que citoyen libanais, et avec
mes 85 ans, je suis parmi vous et
présente un livre qui est né en mars
2013 et maintenant en espagnol (...)
J’appartiens depuis mes 18 ans à
la famille fondée en 1540 par saint
Ignace de Loyola, la Compagnie de
Jésus. En 1961, après une année
d’études à Còrdoba, je suis arrivé à
Misiones invité par une famille amie
qui m’a accompagné pour connaitre
les ruines de San Ignacio. Face au
| 62 |
témoignage silencieux des pierres en
ruine, j’ai senti pour toujours le lien
avec ces Guaranis et avec mes frères
jésuites qui, entre 1600 et 1768, ont
été capables de construire 30 villages
où l’on a vécu peut-être, le premier
dialogue des cultures.»
Marisa Micolis a souligné : « Ce
que nous voyons aujourd’hui s’est
concrétisé parce que l’union fait
la force. Ont collaboré à notre
projet : l’Université Saint-Joseph qui
à 18000 Km d’ici, avec sa Chaire
d’anthropologie interculturelle,
n’a jamais cessé de s’intéresser à
l’évolution, et à chaque pas fait par
la famille guaranie de la province de
Misiones. Il y a des étudiants et des
professeurs qui veulent se rendre à
Misiones pour partager avec vous,
chers amis Mbyas, vos valeurs, votre
culture et pour dialoguer avec les
professeurs de cette province qui font
des recherches et qui cherchent les
chemins qui renforcent notre culture,
riche du respect des différences, une
multiculture qui préserve les anciens
savoirs du peuple originaire dans le
contexte de la société du XXIe siècle ».
Elle a ensuite remercié M. Manrique
Zago directeur de la maison d’édition
qui a publié ce livre en espagnol. Puis
le livre a été distribué aux autorités
présentes.
A noter que le 12 septembre 2013 des
communautés guaranies sont arrivées
à Posadas dans quatre autobus. Etaient
également présents le ministre des
droits humains Dr Soria Vieta, des
autorités de la Province, la Rectrice
de l’ISPARM, des professeurs et des
étudiants.
Le 24 septembre à Buenos Aires,
l’ambassadeur du Liban en Argentine,
M. Antonio Andari, a souligné dans
son mot : « Un homme comme le Père
Abou n’a pas besoin d’introduction
concernant sa trajectoire académique
et intellectuelle. Il est comme la lampe
que « l’on ne met pas sous le boisseau,
mais sur le chandelier afin qu’elle
éclaire tous ceux qui se trouvent
dans la maison (Mathieu 5 :1316) ». Ceci est le fruit de son long et
fécond parcours comme éducateur,
penseur, chercheur et président d’une
prestigieuse Université qui lui doit une
bonne partie de sa renommée et de
son éclat ». Et d’ajouter : « ce livre
est un hommage aux personnes que
le Père Abou connaît depuis plus de
trois décennies, eux, leurs enfants et
leurs petits-enfants dans la province
de Misiones. Le mérite appartient en
cela à Marisa Micolis qui a présenté
ce groupe au Père Abou, à la demande
de l’évêque de Misiones qui les a
aidés à construire deux villages. Ce
livre est né vingt ans plus tard pour
faire apparaître le travail de cette
communauté et les grands obstacles
qui ont été surmontés, puisqu’ils ont
été nombreux ceux qui croyaient
que cette communauté n’allait pas
survivre. Aujourd’hui, trente ans plus
tard, il est clair que non seulement
ils ont survécu mais ils ont réussi à
s’intégrer, à travailler et à frayer le
chemin du dialogue avec leurs voisins,
comme auparavant ils frayaient les
chemins dans la forêt, pieds nus ».
Puis l’ancien ambassadeur d’Argentine
au Liban, Pedro Pico, a prononcé un
mot (qu’il a repris le 27 septembre
2013 à l’Université du Salvador)
dans lequel il a d’abord révélé sa
grande joie de rencontrer P. Abou en
Argentine : « Je dis rencontrer car
j’ai eu le privilège de le connaître et
de le décorer au Liban, alors que j’y
étais ambassadeur d’Argentine ». Et
d’ajouter : « A mesure que je lisais
Les Mbyas Guaranis. Le temps de
| 63 |
la reconnaissance, je me sentais
plonger dans une saga surprenante
et émouvante. Lors d’une interview
récente publiée par La Civiltà Cattolica,
le Pape Francisco remarquait : « Il ne
faut pas emporter la frontière à la
maison, il faut vivre dans la frontière
et être courageux », c’est cela votre
travail, Marisa Micolis et Sélim Abou !
Contre les préjugés et le racisme.
Contre la bureaucratie et l’apathie.
Contre le désarroi et l’oubli. L’histoire
que vous racontez est l’histoire de
la récupération d’une identité et la
confirmation d’une reconnaissance
de deux villages Fracrán et Peruti.
Quel en est le défi ? Coopérer avec
les Mbyas Guaranis pour les aider
à s’approprier leur destin. A devenir
des citoyens de plein droit, à disposer
d’eux-mêmes, en contribuant à les
protéger de toute assimilation forcée et
contre la destruction de leur culture». Finalement le livre a été présenté, le
27 septembre dans l’amphithéâtre de
la Faculté des sciences économiques de
l’Université du Salvador. Le Recteur
de l’Université, M. Juan Alejandro
Tobias, a dit avoir l’honneur de
présenter les auteurs de l’ouvrage
Les Mbyas Guaranis. Le temps de la
reconnaissance : « Cette présentation
des auteurs du livre n’est pas un acte
de pure courtoisie, mais un devoir de
justice, non seulement en vertu de la
valeur historique de la recherche, de la
qualité de ses sources et de sa rigueur
professionnelle, mais aussi et surtout
en vertu de la dimension humaine et
de la richesse spirituelle que comprend
l’ouvrage, une richesse partagée par les
auteurs et les trois communautés qui
les ont reçus chaleureusement entre
décembre 2009 et janvier 2010, trente
ans après leur première rencontre ».
USJ Info nº 41
AU FIL DES JOURS...
Presses de l’Université Saint-Joseph
Charles Hélou : Hamlet de l’accord du Caire.
Les secrets d’un mandat présidentiel
L
e mardi 13 mai 2014, à
l’auditorium François S. Bassil
du Campus de l’Innovation et du
sport (CIS) de l’USJ, a eu lieu la
présentation du livre de Joe KhouryHélou : Charles Hélou, Hamlet de
l’accord du Caire. Les secrets d’un
mandat présidentiel, ouvrage paru aux
Presses de l’Université Saint-Joseph
(PUSJ).
La présentation du livre a réuni
un nombre impressionnant de
personnalités politiques, académiques,
cléricales mais aussi de nombreux
citoyens libanais curieux de
comprendre une période cruciale de
l’histoire de leur pays, celle qui a
précédé la guerre de 1975.
Dans l’introduction qu’il fait de la
séance, le Professeur Sélim Abou
donne trois raisons qui, selon l’auteur,
sont à l’origine de son ouvrage. La
première est d’ordre moral : « Il
m’importe de rendre justice au
président Hélou », dit tout d’abord le
Pr Abou citant l’auteur. La deuxième
raison évoquée est d’ordre politique
et historique puisque le livre se base
sur des documents et sources officiels
dont le secret diplomatique vient
d’être levé donnant ainsi accès à de
nombreuses informations relatives
au rôle des différents protagonistes
de l’époque. La dernière raison
est d’ordre pédagogique : l’auteur
tenterait de faire réfléchir ses lecteurs
citoyens sur les erreurs du passé. Et
le professeur Abou de conclure avant
de passer la parole à l’auteur :
« La crise dans laquelle se débat
aujourd’hui notre pays est sans doute
différente de celle qu’il a subie, il y
a cinquante ans, pendant le mandat
présidentiel de Charles Hélou, mais
elle n’est pas moins grave. Le Liban
a besoin du courage, de la lucidité, de
la générosité des citoyens de toutes
les générations - c’est-à-dire de nous
tous- pour que notre vivre-ensemble
se réalise, chaque jour davantage,
dans un climat de justice, de liberté
et de paix ».
USJ Info nº 41
L’auteur signant son ouvrage.
« J’ai lu attentivement le manuscrit
que vous avez bien voulu m’adresser.
Comme votre oncle, s’il l’a lu au ciel,
a dû se réjouir de se voir aussi bien
dépeint par vous ! » C’est en citant ce
témoignage d’Alain Decaux, que Joe
Khoury-Hélou entame la présentation
de son livre.
Après avoir précisé que le préambule
porte sur l’itinéraire personnel de
Charles Hélou, les circonstances de
son élection, le climat ambiant de
l’époque, l’auteur affirme vouloir
révéler toute la vérité, en faisant fi
des tabous : le temps est venu de dire
ce que Charles Hélou refusait de dire
à l’époque et, citant un passage des
Mémoires : « […] la vérité dite trop
tôt est souvent dangereuse et peu
convaincante. Elle finit par provoquer
plus de dégâts et par soulever peutêtre plus de critiques que le silence
lui-même. Ce sont l’imposture
sensationnelle ou la critique véhémente
qui attirent et retiennent l’attention
des foules ».
En retraçant l’essentiel du contenu des
quatre parties (douze chapitres) qui
forment le livre, l’auteur insiste sur
le rôle de l’OLP, et montre comment
| 64 |
les événements liés à la présence
palestinienne au Liban ont été non
seulement le « baromètre » de la
vie politique de l’époque mais ont
radicalisé les prises de position des
différents partis et hommes politiques
de notre pays. C’est à l’ensemble de
ces réactions qu’a dû faire face le
président Hélou dont la position ferme
et intransigeante est ainsi décrite :
- « Toute
présence
armée
palestinienne sur le territoire libanais
doit être refusée et jugulée, sans
compromission.
- Ce refus n’est pas dirigé contre
la cause palestinienne que le Liban
appuie de toutes ses forces, mais pour
éviter les dangers auxquels va être
exposé le Liban.
- Cette présence armée serait le
prélude, en effet à l’effritement du
pacte de coexistence, et à la guerre
civile, et par conséquent aux dangers
de l’entrée de troupes étrangères sur
notre sol.
- Cette présence serait le bon prétexte
pour que les deux voisins assouvissent
leurs visées sur le Liban ».
Cette intransigeance, explique
l’auteur, a étonné les Américains et a
mené la crise à son point culminant.
Elle a déclenché les événements
sanglants d’avril 69 qui ont abouti
à la démission de Rachid Karamé.
Ce dernier, hostile à la position anti
guérilla du Président de la République,
présente sa démission au Parlement et
non au Président de la République,
une première dans la vie politique
libanaise. Et Joe Khoury-Hélou
d’ajouter :
« A suivi alors la tenue des assemblées
de l’ensemble des leaders religieux, et
politiques musulmans annonçant le
boycott du Président de la République
à moins que la liberté totale aux
fédayins ne soit accordée. Pour
la première fois, l’assemblée des
musulmans du Liban revendiquent
ce qu’ils ont appelé la « participation
au pouvoir ».
Ainsi, même si la situation de « sans
gouvernement » arrangeait en réalité
Hélou, explique l’auteur de l’ouvrage,
le résultat de ce refus a été « un
effroyable isolement politique », y
compris face à ceux qui partageaient
son point de vue mais qui n’osaient
pas l’appuyer publiquement.
A partir de là, le conférencier explique
le rôle des différents pays, parmi
eux les pays arabes qui diabolisaient
la politique du président libanais et
celui des puissances étrangères, la
France en particulier dont il dit :
« Le général [De Gaulle] avait fait
savoir par Fouad Boutros et d’autres
intermédiaires français que la France
se tenait aux côtés du Liban en cas
d’agression israélienne… Mais (je
cite de Gaulle s’adressant à Fouad
Boutros) « si par malheur les choses
venaient un jour à se dégrader entre
Basta et Gemmayzé, alors, la France
pas plus que quiconque, ne pourrait
rien pour vous ».
Il ne restait plus à Charles Hélou que de
se tourner vers les Etats-Unis : « Hélou
a transmis aux Américains les dangers
qui guettaient non seulement le Liban
et la région, mais l’Occident luimême. Le lecteur découvrira l’acuité
des prévisions de Hélou, depuis
l’émergence plus que probable de la
Chine comme cinquième puissance,
la vietnamisation de la région jusqu’à
la montée de l’intégrisme un peu
partout, lequel atteindra les capitales
occidentales ».
Les demandes et démarches effectuées
auprès des Américains ayant échoué,
poursuit l’auteur, Hélou comprend
alors que le complot qui se trame
Une vue de l’assistance.
contre le pays ne lui laisse que deux
options:
- « Le mieux pour lui : démissionner.
Il sortirait le champion du refus.
Mais de réunions en réunions, il met
de côté cette option parce que ses
interlocuteurs – souverainistes comme
lui – l’en ont dissuadé. La crainte du
vide qui entraînerait une explosion
immédiate a dominé.
- La seconde option : accepter la
médiation de Nasser, et attendre une
meilleure conjoncture ».
Ce n’est que dans la quatrième et
dernière partie de l’ouvrage que
l’auteur raconte les péripéties de ce
qui s’appellera l’Accord du Caire en
prenant soin de corriger les erreurs
de jugement auxquelles il avait donné
lieu.
L’épilogue du livre est consacré à la vie
de Charles Hélou après 1970. Selon
Joe Khoury-Hélou, on y retrouve
une personne sereine, toujours au
service de son pays, s’adonnant à
l’écriture avant de se retirer de la vie
publique loin des turbulences qui ont
caractérisé son mandat présidentiel.
Quand la présentation a pris fin,
les applaudissements ont exprimé
l’émotion très vive du public face
à cette remontée dans l’histoire du
pays. La séance s’étant prolongée, peu
de temps restait pour les questions,
l’auteur devant procéder à la signature
de l’ouvrage, ce qui a duré longtemps
vu le nombre de personnes désireuses
de lire le livre.
Le Pr. Sélim Abou et M. Joe Khoury-Hélou, présentant son livre.
| 65 |
USJ Info nº41
AU FIL DES JOURS...
Institut de psychomotricité (IPM)
La psychomotricité : regard sur une profession…
C
réé en 1999 et rattaché à la
Faculté
de médecine,
l’Institut
CAPACITES
MOTRICES
de psychomotricité vise à promouvoir
la psychomotricité en tant que
discipline scientifique et approche
1883
FACULTÉ DE
professionnelle.
MÉDECINE
La psychomotricité est l’étude
Ö`£`dG á``«`∏`c
q
de l’intégration des fonctions
motrices, psychiques, cognitives et
Entre l’actualisation des connaissances
comportementales, associées à la
maturation du système nerveux.
et la structuration chronologique des compétences
Le psychomotricien est un professionnel
de santé qui
exerce sa profession
STRUTURATION
SPATIO-TEMPORELLE
auprès de personnes de tous les âges
Domaine temporel CAPACITÉS MOTRICES
CES
de la vie ; du bébé prématuré, à la
personne âgée, en passant par l’enfant
STRUTURATION SPATIO-TEMPORELLE Latéralité
hyperactif, déficient intellectuel,
SCHÉMA Tonus DOMAINE TEMPOREL
autiste, mal latéralisé, l’adolescent aux
FONCTIONS COGNITIVES
CORPOREL ET
troubles du comportement ou encore
IMAGE
DU
CORPS
DOMAINE SPATIAL
l’adulte souffrant de dépression. Les
Struturation
Écriture
Fonctions cognitives
actes qu’il entreprend sont de l’ordre
spatio-temporelle
du dépistage, du diagnostic, de la
prévention, de l’accompagnement
é Saint-Josephet
- Institut
de psychomotricité
de la
rééducation. Maîtrisant les
éléphone : 01-421617fax : 01étapes
du421656
développement normal
E-mail : [email protected]
et
les
troubles
neuro-moteurs, le
ATIO-TEMPORELLE
Avec le soutien de la
Travail collectif sous la direction
www.usj.edu.lb
Librairie Antoine
de Mme Carla Matta Abizeid
psychomotricien tente de réduire le
déficit du trouble visé ou même de le
faire disparaitre. Pour cela il utilise
des techniques spécifiques et des mises des investigations spécifiques dont - La visée professionnelle orientée vers
en situations. A défaut il aide à la l’examen psychomoteur, pour les compétences cliniques du soin et
compensation et à l’intégration du appréhender les aspects qualitatifs de la rééducation.
sujet en prenant en compte ses déficits. et quantitatifs des perceptions, des Un Centre de diagnostic et de soin
Les troubles psychomoteurs sont des représentations et des actions du sujet. en psychomotricité (CDSP) est
difficultés de la représentation, de Les principaux troubles psychomoteurs rattaché à l’Institut. Il constitue
la planification et de la réalisation sont : Dyspraxie / TAC (troubles de la un lieu d’exercice professionnel en
des actions, ne répondant pas coordination), Dysgraphie (troubles psychomotricité, ainsi qu’un centre de
obligatoirement à des lésions de l’écriture), Dystonie (troubles du recherche appliquée dans le domaine
neurologiques. Leurs étiologies sont tonus), Troubles spatio-temporels, de la psychomotricité.
plurifactorielles et transactionnelles Troubles des fonctions cognitives Les thématiques de recherche
associant des facteurs génétiques, (Attention, mémoire, planification…), actuellement traitées à l’IPM relèvent
neurobiologiques, psychologiques Troubles de la dominance latérale, principalement de la problématique de
et/ou psychosociaux qui agissent à Instabilité, agressivité, Troubles l’évaluation nécessitant l’étalonnage
différents niveaux de complémentarité du comportement, Difficultés ou de tests psychomoteurs adaptés
et d’expression. Ils sont souvent troubles des apprentissages, Troubles à la population libanaise (5 tests
situationnels et discrets, entravant en psychomoteurs liés aux différentes déjà étalonnés et publiés et 3 en
priorité les mécanismes d’adaptation, déficiences et pathologies.
cours de publication). D’autres
constituant une source de désagrément L’Institut de psychomotricité (IPM) recherches concernent l’écriture
et de souffrance pour le sujet et son assure aujourd’hui une formation à et plus précisément l’influence du
milieu social. Leur analyse clinique double visée :
bigraphisme (français et arabe) sur
s’appuie sur une connaissance - La visée académique orientée vers l’évolution de l’écriture et de ses
référentielle
approfondie
du la maîtrise des aptitudes scientifiques troubles chez l’enfant de 7 à 11ans.
développement normal. Elle nécessite dans l’acquisition et la recherche.
TONUS
POREL ET IMAGE DU CORPS
FONCTIONS COGNITIVES
DOMAINE SPATIAL
DOMAINE TEMPOREL
DOMAINES PSYCHOMOTEURS
USJ Info nº 41
| 66 |
Schéma corporel et
image du corps
ÉCRITURE
TIAL
TEMPOREL
Capacités
motrices
COGNITIVES
TONUS
POREL ET IMAGE DU CORPS
Domaine
spatial
ECRITURE
A un autre niveau, des protocoles
de rééducation sont également mis
en place afin d’évaluer les pratiques
professionnelles et de valider leur
efficacité. Deux de ces protocoles ont
été publiés et mis à la disposition des
professionnels sur le terrain.
Les journées scientifiques de
l’IPM annuellement organisées
depuis l’an 2000 constituent une
plateforme de mutualisation entre
formation universitaire et pratique
professionnelle. Elles ont pour objectif
un échange concernant les avancées
scientifiques et les recherches dans
le contexte de la discipline d’une
part et les pratiques innovantes dans
la pratique professionnelle d’autre
part. C’est un lieu de rencontres et de
partage entre étudiants, professionnels
et anciens
La « Cinquième Journée de
Psychomotricité » qui a eu lieu
cette année le samedi 15 mars 2014
au Campus de l’innovation et du
sport de l’Université Saint-Joseph a
regroupé 180 personnes dont 110
professionnels anciens et 70 étudiants.
Après les mots d’accueil du Recteur de
l’Université, le Pr Salim Daccache s.j.,
du Doyen de la Faculté de médecine,
le Pr Roland Tomb et de la Directrice
de l’Institut de psychomotricité,
Mme Carla Abizeid, les diverses
interventions se sont essentiellement
focalisées, cette année, sur la prise
en charge des adultes, champ encore
non exploité par les psychomotriciens
au Liban.
M. Gérard Hermant, Délégué Général
de la Fédération Française des
Psychomotriciens, Secrétaire Général
de l’Organisation Internationale
de Psychomotricité et Relaxation
a présenté l’état de lieu de la
Psychomotricité dans le monde.
Au cours de la journée, l’équipe
pédagogique de l’Institut a
présenté « Le livret des domaines
Psychomoteurs », un ouvrage élaboré
et édité par l’IPM. Cet ouvrage, fruit
de deux années de travail, constitue
une actualisation des connaissances
concernant les différents domaines
de la psychomotricité ainsi que la
structuration chronologique des
compétences par rapport à chacun
de ses domaines. 180 exemplaires
de cet ouvrage ont été offerts aux
participants de cette journée.
Un protocole détaillé de rééducation
de l’attention sélective visuelle
a été présenté (évaluation, étapes
séances, matériels). Protocole et
matériel ont été fournis sur demande
aux psychomotriciens désireux de
l’appliquer auprès de leurs patients.
Des ateliers de travail pratique
traitant de nouvelles thématiques,
ont été aussi proposés (Time and
stress management, Communication
et résolution des conflits, Atelier de
Relaxation).
Tous ces moments de travail ont été
agrémentés par des intermèdes et
des animations réalisées et présentées
par les étudiants (chorégraphies
et scénettes chantées et dansées,
projection de films réalisés par les
étudiants).
Un déjeuner convivial a eu lieu et
a permis l’échange entre les divers
participants qui ont également visité le
stand exposé par Al Diyar International
(matériel de psychomotricité).
Une soirée « Outdoor Campus » a
clôturé cette journée et a regroupé
étudiants, professionnels, anciens et
enseignants.
École supérieure d’ingénieurs de Beyrouth (ESIB)
American Society of Civil Engineering ASCE – Launching
Event - ESIB Student Group
W
ednesday the 12th of March, the American Society
of Civil Engineers launched its newest Student
Branch at ESIB, USJ.
The launching event started at 11:00 am at Jean Ducruet,
s.j. amphitheatre, ESIB, with a conference presented by
engineer Yasmina Kamari, former ESIB student, who
explained the Roissy-Charles de Gaulle Airport tunnel roof
collapse based on deterministic and reliability analysis.
Students of the civil and environmental engineering
department (3rd, 4th and 5th year of engineering) attended
this conference. The president of ESIB ASCE committee,
Christopher Khoury, took care of the introductions and
thanked both students and guests for their participation.
After that, 1st and 2nd year students joined the others and
gathered in a lobby aside the conference theatre where
they shared a lunch organized and planned by the ASCE
officers. Food was accompanied by some light music that
members of the ESIB ASCE played.
The event was sponsored by “Association Amicale des
Anciens de l’ESIB”, “Ahli bank,” and “Sohat Water”.
| 67 |
USJ Info nº41
AU FIL DES JOURS...
École supérieure d’ingénieurs de Beyrouth (ESIB)
Formation de professionnels de Sécurité informatique
L
’ESIB a organisé, entre octobre et décembre 2013, une
formation de 30 heures sur la sécurité de l’Information,
intitulé « Pre-emptive Cyber Security » en collaboration
avec Berytech et la société « Potech Consulting ».
Cette formation a été conçue pour éduquer les utilisateurs
sur les méthodes, les mentalités et les outils utilisés par un
pirate informatique dans le but de découvrir et comprendre
les risques existants dans les systèmes d’information.
Cette formation était destinée au personnel informatique et
sécurité informatique ainsi qu’aux amateurs afin d’élever
leur niveau de sensibilisation sur la sécurité informatique
et de les aider à protéger leurs systèmes informatiques.
Les sujets traités durant cette formation comprenaient :
• Qu’est-ce que la sécurité de l’information
• Objectifs de la sécurité informatique
Chaque sujet a mis l’accent sur les menaces, les outils
et les techniques, les biens affectés en cas d’intrusion en
termes de disponibilité, d’intégrité et de confidentialité ;
en plus des meilleures pratiques utilisées pour réduire
les risques correspondants avec des travaux pratiques et
des exemples.
Des certificats ont été remis aux participants à l’issue de
la formation.
Centre d’études des droits du monde arabe (CEDROMA)
La nouvelle loi sur les loyers : entre forces et faiblesses
Table ronde sur la loi sur les loyers.
M
aître Nader Gaspard, Membre
du Conseil de l’Ordre des
avocats de Beyrouth, a animé, au
Centre d’études des droits du monde
arabe, une table ronde portant sur
« La nouvelle loi sur les loyers », le
mardi 6 mai 2014. Cette table ronde
était dirigée par le Pr Georges Kadige,
Directeur du Centre.
Selon Me Gaspard, la nouvelle loi est
compliquée et comporte des détails
inutiles. Elle entraînera un nombre
considérable de recours et de procès,
sans compter les frais non négligeables
qui incomberont au propriétaire et au
locataire à la fois.
En effet :
La nouvelle loi n’a pas abordé la
période allant du 1/4/2012 à la date
de son entrée en vigueur, ni le sort des
procès qui ont été intentés au cours
de cette période et quelle loi il faudra
leur appliquer.
USJ Info nº 41
La nouvelle loi n’a pas mis fin à la
confusion à laquelle a donné lieu le
décret n° 7426 du 25/1/2012 et quelle
augmentation il faut appliquer : 17%,
33%, 50% etc.?
La nouvelle loi a créé la Caisse des
baux d’habitation et lui a confié une
mission compliquée, sans toutefois
préciser quelle est la somme qui
sera payée et quelles en seront les
modalités.
La commission qui sera chargée
d’examiner l’application des
dispositions
concernant
les
majorations des loyers a une mission
des plus compliquées, comprenant
notamment l’obligation de vérifier le
montant des revenus des locataires,
la notification du ministère public en
cas de fausses déclarations, et autres.
En ce qui concerne l’estimation du
loyer à payer, la nouvelle loi a imposé
au propriétaire de faire appel à deux
| 68 |
experts assermentés, dont l’un est
ingénieur et l’autre un spécialiste de
l’estimation. Il doit notifier le locataire
par voie notariée dans un délai de trois
mois, lequel à son tour dispose d’un
délai de deux mois pour désigner deux
experts, etc. Tout ceci entraîne des
dépenses importantes sans compter
qu’il reste à trouver les experts si un
grand nombre de propriétaires ont
recours au procédé en même temps ?
Comment peut-on faire supporter au
locataire les frais d’embellissement des
parties communes quand il n’a plus
que quelques années à passer dans
l’immeuble ?
L’article 29 de la nouvelle loi favorise
les parents du locataire (neveux,
nièces) par rapport à ses propres
enfants.
L’article 7 ne précise pas qui nomme
les membres de la commission qu’il
crée.
L’article 19 ne précise pas qui a
autorité pour prononcer la nullité
d’un rapport et quelle serait dans ce
cas l’alternative. Et une série de critiques qu’il serait
difficile de formuler exhaustivement.
École supérieure d’ingénieurs de Beyrouth (ESIB)
Pétrole et gaz : les Libanais peuvent-ils toujours rêver ?
D
epuis quelques années, les
Libanais se sont mis à rêver
leur pays en puissance pétrolière et
gazière, pesant sur la scène régionale
et internationale. Mais, sur le terrain,
même si certaines avancées voient le
jour, les blocages politiques restent
nombreux et risquent de décourager
à terme les grandes compagnies
internationales.
La branche IEEE de l’USJ a voulu
inviter M. Nasser Hoteit à donner
une conférence, le 6 mai 2014, sur le
thème : « Le futur du pétrole et du gaz
naturel au Liban». Ce sujet est d’autant
plus intéressant aux étudiants, vu
l’instauration d’un nouveau master :
portant sur « Exploration, production
and management of Oil and Gas ».
« Avant qu’il ne soit trop tard »
Cette dernière chance, il faut encore
pouvoir la saisir, et surtout, la saisir
à temps. Le Liban a effectué au
cours des dernières années des études
sismiques de sa zone économique
exclusive (ZEE) en deux et trois
dimensions, qui couvrent environ
70 % de sa surface totale. Celles-ci
montrent qu’il y aurait 25 trillions de
pieds cubes (trillion cubic feet TCF)
de gaz naturel au large des côtes du
Sud du Liban, 15 trillions de pieds
cubes au large des côtes du Nord et
entre 440 et 675 millions de barils de
pétrole, même si, bien entendu, tout
cela ne peut être confirmé qu’après
les opérations de forage. « La loi sur
l’exploitation des ressources offshore
a été adoptée, la majorité des décrets
votés, l’Autorité de régulation du
dossier pétrolier créée et la préqualification des entreprises a été
menée à terme », a indiqué le ministre
sortant de l’Énergie et de l’Eau Gebran
Bassil. « Tout est prêt pour se lancer
dans la course pour devenir un pays
pétrolier, mais certaines parties, pour
des raisons politiques, s’obstinent à
retarder le processus », a-t-il ajouté,
faisant référence aux deux derniers
décrets nécessaires pour poursuivre
l’appel d’offres (un décret définissant
les blocs offshore et un autre
approuvant le contrat d’exploration
et de production) et qui n’ont pas
pu être votés depuis la démission du
gouvernement. Certains arguent qu’il
n’est pas dans les prérogatives d’un
gouvernement démissionnaire de voter
des décrets, d’autres soutiennent que
dans un cas d’urgence et de priorité
nationale, il peut convoquer une
réunion extraordinaire pour le faire.
Certains disent qu’il serait « dangereux
de prendre le sujet à la légère car les
perspectives qu’offrent ces découvertes
énergétiques sont inestimables.
Les revenus du pétrole et du gaz
pourraient renflouer les caisses de
l’État et rembourser la dette publique,
ils serviraient également à dynamiser
l’emploi, à freiner l’émigration des
jeunes universitaires et à assurer une
stabilité monétaire grâce à une forte
augmentation des devises », a-t-il
affirmé.
Mais les compagnies internationales
pré-qualifiées n’attendront pas
éternellement que le Liban commence.
De plus, ces compagnies qui investiront
au Liban sont tenues d’embaucher au
moins 80 % d’employés locaux, ce qui
dynamiserait de nombreux secteurs et
créerait des milliers d’offres d’emploi
nouvelles.
Espérons que ces informations
et que cette conférence pousse la
jeune génération à s’investir plus
académiquement dans le domaine
du pétrole et du gaz naturel, et à
encourager toute personne partie du
Liban pour travailler dans ce domaine
à revenir, pour faire profiter leur pays
de leur expérience et savoir-faire qu’ils
auraient pu acquérir.
Ancien diplômé de HEC – Paris et de l’Institut de technologies de Grenoble, M. Hoteit est actuellement « President
of the Lebanese Petroleum Administration Authority - LPA». Il fait partie de l’industrie des énergies depuis 1984
et a occupé plusieurs postes dans des compagnies internationales d’industries nucléaires, de pétrole et de gaz. Ses
activités ont couvert les domaines de développement des structures en mer, les géosciences et le développement
des installations de gaz. De 1984 à 1994, il a été impliqué dans la R & D et l’ingénierie des structures en mer
pour l’industrie pétrolière. De 1994 à 2004, il était chef du département de géosciences et a participé à des
statistiques géophysiques et des programmes étendus de forage d’exploration dans le monde entier. Il était en
charge de la supervision des étudiants de doctorat en gestion du Réservoir. De 2004 à 2013, il était responsable
technique pour le développement de gaz et les usines de GNL (Gaz Naturel Liquéfié) dans plusieurs pays. Le 4
décembre 2012, il a été nommé membre de l’administration du pétrole libanais.
| 69 |
USJ Info nº41
AU FIL DES JOURS...
Centre d’études des droits du monde arabe (CEDROMA)
Quand le droit et la justice se laissent interpeller par l’éthique…
Table ronde au CEDROMA.
E
nseignants-chercheurs, étudiants,
anciens de la faculté de droit,
magistrats, avocats, juristes d’horizons
professionnels divers se sont
retrouvés nombreux à l’amphithéâtre
Gulbenkian le 26 mars 2014 à
l’invitation du CEDROMA (Centre
d’études des droits du monde arabe)
pour participer à une table ronde sur
le thème « Droit et éthique ».
Cette rencontre a été introduite par
le Pr Georges Kadige, Directeur du
CEDROMA qui, citant Rabelais, a
souligné que « science sans conscience
n’est que ruine de l’âme » : cette
« conscience » doit se conjuguer
avec la science de l’universitaire, du
magistrat et de l’avocat. Rappelant à
l’auditoire les origines de l’Université
Saint-Joseph et le lien vital qui unit
celle-ci à la Compagnie de Jésus, le
Pr Kadige conclut son intervention
en insistant sur la place de l’éthique
dans la formation de tout étudiant,
et notamment des étudiants en droit.
Le Pr Michel Scheuer, Vice-recteur
et Directeur du Centre universitaire
d’éthique de l’USJ, a magistralement
traité de l’éthique à l’université. Après
avoir situé le concept d’éthique par
rapport à ceux de droit, de déontologie
et de morale, l’intervenant a mis en
évidence combien, à ses yeux, l’éthique
devait être une préoccupation majeure
à l’Université, non seulement dans
USJ Info nº 41
la place donnée à des enseignements
d’éthique ou dans la définition
des balises éthiques en matière
de recherche, mais dans la nature
même de tout projet universitaire,
libre par rapport à tout pouvoir
externe, collaborant à la création
de nouveaux savoirs au service de
l’humanité et chargée de diffuser ces
nouveaux savoirs. « Il est impossible
de développer un véritable projet
universitaire sans mettre l’éthique au
cœur de ce projet ».
C’est M. Jean Fahed, Premier
Président de la Cour de cassation
et Président du Conseil supérieur de
la magistrature qui a pris le relais.
Après avoir défini la notion de justice,
l’orateur a mené ses auditeurs tout au
long d’un brillant parcours historique
sur l’évolution de la justice au Liban
depuis plusieurs siècles pour aboutir
aux dispositions juridiques actuelles
relatives au Conseil supérieur de la
magistrature. Evoquant à son tour
les distinctions entre le droit, la
déontologie et l’éthique, le Président
Fahed a mis en évidence l’articulation
entre la déontologie et l’éthique dans
l’exercice de la magistrature. Il a
conclu son exposé par une invitation
à méditer cette phrase du magistrat
D’Aguesseau devenu Chancelier de
France en 1717 : « Aussi simple que
la vérité, aussi sage que la loi, aussi
| 70 |
désintéressée que la justice, la crainte
d’une fausse honte n’a pas plus de
pouvoir sur le magistrat que le désir
d’une fausse gloire. Il n’a pas été
revêtu du sacré caractère pour plaire
aux hommes mais pour les servir ».
L’intervention de Maître Georges
Jreij, Bâtonnier de l’Ordre des
avocats de Beyrouth, s’est inscrite tout
naturellement dans le prolongement
de celle de son collègue magistrat et de
façon parfaitement complémentaire
avec celle-ci. La force de conviction
de l’avocat et le caractère passionné de
ses plaidoiries ne peuvent le conduire
en dehors des chemins tracés par
la déontologie de sa profession ni
lui faire oublier les valeurs éthiques
fondamentales à travers le respect de
toute personne humaine, si graves
soient les charges qui peuvent peser
sur elle.
Après un échange qui a permis
d’approfondir quelques questions
évoquées par l’un ou l’autre
intervenant, les participants à cette
table ronde s’en sont retournés
confortés dans l’importance à
accorder à l’éthique dans l’engagement
professionnel passionnant et lourds
des responsabilités des enseignantschercheurs universitaires, des
magistrats et des avocats !
Centre d’études des marchés et de la distribution au Moyen-Orient (CEMADIMO)
Faculté de gestion et de management
L’Employabilité, ou comment contribuer à l’intégration des diplômés
dans le monde de l’emploi
L
- L’intégration des diplômés dans le monde de l’emploi ;
- Le rôle du projet professionnel des étudiants dans leur
motivation et leur réussite dans les métiers d’avenir ;
-
L’adaptabilité des formations universitaires pour
répondre au mieux à la demande du marché de
l’emploi ;
-
L e rôle de l’Etat et des autres institutions
gouvernementales pour capitaliser sur la valeur
ajoutée que les diplômés apportent dans une économie.
e CEMADIMO - Faculté de gestion et de management,
en collaboration avec la Conférence internationale
des dirigeants des institutions d’enseignement et de
recherche de gestion d’expression française (CIDEGEF)
et l’Agence universitaire de la francophonie (AUF-BMO),
ont organisé un colloque international portant sur un
thème d’actualité, à savoir celui de « l’Employabilité »,
les 7 et 8 mai 2014. Ont participé également à cet
évènement plusieurs organisations professionnelles : le
Rassemblement des dirigeants et chefs d’entreprises
libanais (RDCL), l’Association des Banques du Liban
(ABL), l’Association des Industriels Libanais (AIL), et
d’autres associations socio-économiques.
De par son importance et son intérêt aussi bien pour les
recruteurs que les recrutés, le sujet a suscité un vif intérêt
et attiré d’éminents intervenants (Professeurs émérites et
académiciens) venant du Canada, de d’Europe, d’Afrique,
des pays arabes et du Liban.
L’objectif annoncé du colloque consistait à dégager des
pistes de réflexion collégiale plutôt que de dicter des
comportements aux universités.
Parmi les questions évoquées et autour desquelles ont été
développés plusieurs tables rondes et ateliers :
Le Forum des métiers
L
e forum des métiers fait désormais partie de la
tradition des activités organisées par le CEMADIMO
en collaboration avec l’Association des gestionnaires
diplômés de l’USJ. L’idée est de consolider les relations
entre le monde universitaire et le milieu libanais des
affaires. Le point de rencontre de ces deux univers étant
l’emploi des jeunes libanais.
Comme chaque année et sous le patronage du Recteur de
l’USJ, le Pr Salim Daccache, plus de 45 sociétés (banques,
industries, audit et comptabilité, assurance et bureaux
de consultation, etc.) ont participé au 12ème forum des
métiers qui s’est déroulé les 13 et 14 avril au Campus des
sciences sociales. Plus de 1500 étudiants des différents
facultés et centres régionaux ont eu la possibilité de
déposer leur CV ou de discuter avec les responsables des
Ressources Humaines les possibilités de travail à venir. Il
est à noter que les étudiants se mobilisent également pour
cet évènement vu que plusieurs parmi eux accèdent à leur
premier emploi à travers le forum des métiers.
| 71 |
USJ Info nº41
AU FIL DES JOURS...
« La vision pédagogique ignacienne et l’enseignement au supérieur ».
avec le Recteur de l’Université Gregoriana de Rome
Père Dumortier : « Être ignacien n’est pas un état, mais un devenir en construction
permanente ».
L
e Père François Xavier Dumortier
a eu une telle façon de s’adresser
à la salle lors de la conférence qu’il
a donnée le 24 juin, dans le cadre de
la découverte de la tradition jésuite
à l’USJ, qu’il a pu mener son public
vers une « conscience renouvelée de
la raison d’être » de l’université, lieu
qu’il qualifie de « pas comme les
autres ».
Le Père Dumortier est Recteur de
l’Université Gregoriana de Rome,
fondée par Saint Ignace de Loyola.
Il a été Provincial des jésuites de
France et a présidé le Centre Sèvres
à Paris. Sa conférence adressée à
la communauté de l’USJ traitait de
« La vision pédagogique ignacienne
et l’enseignement au supérieur ».
Il a commencé son intervention par
une incursion historique, décrivant les
principes fondateurs de l’Université
pontificale grégorienne, créée au XVI
ème siècle. Principes constitutifs de
la vision ignacienne: perspective
humaniste, formation intégrale de la
personne, valorisation de la diversité,
souci pédagogique…. L’objectif étant
d’apprendre à penser, à discerner, à
savoir s’orienter dans le monde et
dans la vie, à être soi-même.
USJ Info nº 41
Il a ensuite décliné les fondamentaux
d’une pédagogie ignacienne, présentant
une boite à outils conceptuelle, sorte
de « guide » pour le pédagogue. Il a,
entre autres, évoqué l’importance de
la confiance, sous toutes ses formes,
pierre angulaire de cette approche, le
sens de la responsabilité, de la raison,
le désir de dépasser les frontières, de
construire ponts et passerelles, d’aller
toujours plus loin et au-delà.
Dans la troisième partie de sa
conférence, il a identifié les défis
qu’affronte l’enseignement au
| 72 |
supérieur dans le monde, avant de
présenter ses propres convictions.
Il s’est attardé sur l’importance
de l’accompagnement et ce qu’il
signifie dans une telle approche,
de l’interdisciplinarité, du sens du
discernement, du magis, ce désir
d’aller toujours plus loin.
Il a clôturé l’échange avec la salle en
disant qu’être ignacien n’est pas un
état, mais un devenir en construction
permanente : « on essaye d’être
ignacien » a-t-il dit.
Le lendemain, il a intervenu au Conseil
de l’Université autour du leadership
dans la vision ignacienne. Leadership
perçu comme « service d’autorité»
dont il a décliné les composantes,
les conditions qui permettent de
l’exercer avec discernement ainsi que
les missions dont il a la charge.
Beaucoup de pistes de réflexion pour la
communauté de l’USJ, afin de traduire
en actes et dans toutes les pratiques
managériales et pédagogiques, les
principes et valeurs qui fondent son
identité, rien de moins.
Sa conférence et le texte de son
intervention au Conseil de l’Université
seront disponibles, à partir de la
deuxième semaine de juillet, sur le site
de pédagogie universitaire de l’USJ :
www.mpu.usj.edu.lb.
École libanaise de formation sociale (ELFS)
Déménagement… pour un nouvel élan !
L
’inauguration des nouveaux
locaux de l’Ecole libanaise de
formation sociale (ELFS) a été célébrée
le vendredi 28 mars 2014 au Campus
des sciences humaines, rue de Damas,
sous l’égide du Pr Salim Daccache
s.j., recteur de l’USJ, et en présence
des vice-recteurs, doyens et hauts
responsables de la communauté
universitaire ainsi que celle du
corps enseignant, des partenaires
et collaborateurs des organisations
sociales locales et internationales, des
membres du personnel des services
généraux, des anciens diplômés et des
étudiants actuels.
L’événement a débuté par le mot du
recteur, qui a souligné que l’ELFS se
situe au cœur de la mission de l’USJ
qui est une université toujours au
service de l’autre. L’ELFS, ajoute le
Pr Daccache s.j., de par sa proximité
du terrain et son approche des réalités
sociales, s’engage pour développer
une société où se réaliserait l’équilibre
entre la promotion de la personne
et la promotion de la société. Elle
capte les souffrances humaines et les
injustices et se rend présente lors des
crises humanitaires aigues.
Le recteur a marqué que le
déménagement vers le Campus des
sciences humaines vient compléter le
paysage des disciplines se rapportant
à l’homme, à son unité et son
universalité, et qu’il s’agissait d’un
mouvement naturel motivé par son
rattachement statutaire à la Faculté
des lettres et des sciences humaines
de l’USJ (FLSH), rappelant aux
étudiants, enseignants et partenaires
de terrain, que leurs efforts et projets
innovants déjà menés ont contribué
au développement du Liban et que
l’Université en était fière, qu’il fallait
poursuivre le chemin
face aux besoins du pays.
Pour sa part, le Pr Christine Babikian
Assaf, Doyen de la Faculté des lettres
et des sciences humaines a exprimé
la joie de la Faculté d’accueillir
l’ELFS sur son campus, notant que
le rattachement de l’ELFS à la FLSH
était naturel du fait des objectifs de
cette dernière, centrés sur l’Homme
dans toutes ses dimensions. Elle a
évoqué l’histoire riche de l’ELFS et
le développement progressif de ses
différents programmes et filières, dont
le fondement se tisse sur la notion
du lien social qui vise une cohésion
plus profonde de la société. Elle a mis
en avant la nécessité de former des
travailleurs sociaux professionnels
pour mieux relever les défis de la
solidarité, protéger les personnes face
aux aléas de la vie et leur assurer le
respect de leur dignité. Elle a enfin
rappelé que comme lieu de formation
à l’excellence, l’ELFS ne se cantonne
pas au domaine académique et
aux stages de terrain, mais se veut
un acteur agissant dans la société
libanaise. Ainsi elle a formé plus de
1000 travailleurs sociaux et son action
s’est étendue aux diverses régions
libanaises, créant plusieurs centres
et projets sociaux dans différents
champs.
Le directeur de l’ELFS, Dr Maryse
Tannous Jomaa, a considéré ce
transfert comme un retour aux
racines, à l’année 1948, quand le
bâtiment initial de l’ELFS se trouvait
sur le terrain même du Bâtiment C du
Campus des sciences humaines actuel,
qui accueille de nouveau les locaux
| 73 |
de l’ELFS. Un retour significatif
mais surtout une promesse d’avenir
et de renouvellement, en termes de
spécialisations pour affronter les
exigences et défis sociaux, de leadership
pour influencer les politiques nationales
et interculturelles, de production de
recherches, de projets-pilote et de
formations interdisciplinaires au
service de l’Homme et de la Société.
Elle a remercié vivement les présents et
toutes les personnes qui ont collaboré
à la réussite de l’événement. Pour
clore, elle a rappelé que l’ELFS a
entrepris un chantier pour renouveler
son image de marque et ce par la
création d’un nouveau logo, brochure,
site de l’ELFS, page Facebook et
documentaire, mettant en avant les
valeurs de base de l’ELFS, à savoir
droits humains, justice sociale et
dignité pour tous.
Les anciens de l’ELFS ont témoigné
de leur sentiment d’appartenance à
l’USJ et surtout à cette école mère
qui les a formés, en se positionnant
à présent comme partenaires à part
entière, porteurs de ses projets et de la
mission de l’université. Ils ont assuré
avoir toujours eu les portes ouvertes
à l’ELFS pour créer du nouveau,
pour expérimenter des pratiques et
des enseignements et pour enrichir
ceux existants à travers leurs bagages
professionnels. Ils ont enfin offert
une pensée aux âmes des anciens et
invité les « futurs anciens » à revenir
toujours à « leur » école et ne jamais
oublier leurs références.
Quant aux étudiants actuels de l’ELFS,
ils ont participé à l’événement par les
préparatifs et à travers un mot qui a
mis en avant leur représentation du
travail social. Un métier qui selon
eux, alterne passion, savoirs, créativité
et méthodologies et un parcours
universitaire qui forme à devenir des
acteurs de changement positif, dont le
rôle est d’insuffler de l’espoir, prévenir
les tensions et promouvoir la tolérance
et le respect de la diversité.
USJ Info nº41
AU FIL DES JOURS...
École libanaise de formation sociale (ELFS)
MENTOR UNIT USJ
L
’USJ Mentor Unit a célébré au
mois de juin 2014 le premier
anniversaire du lancement de son
programme, intitulé : « Institutional
Strengthening for nascent NGOs in
Lebanon ».
L’objectif du projet, créé en
collaboration avec le CRS (Catholic
Relief Services) avec le soutien de
MEPI était celui d’aider les ONG
récentes à la mise en place de leur
structure organisationnelle pour
assurer la pérennité de leurs activités
dans le temps.
16 ONGs participant au programme
avaient été sélectionnées selon
plusieurs critères dont « la jeunesse »
de leur existence et leur engagement
dans la société civile à travers des
causes touchant les femmes, la
jeunesse ou l’environnement.
Durant l’année écoulée, ces ONG ont
participé à une série de séminaires sur
des thèmes divers tels que : « advocacy,
proposal writing, networking and
fund raising… »..
En même temps, les membres de
l’équipe de Mentor ont rendu des
visites régulières aux sièges des
organisations pour des séances de
« coaching », dans le domaine du
management et des activités de gestion
touchant à la comptabilité et aux
rudiments de la finance.
Au terme de ce processus
d’apprentissage, riche en apports et
Première rencontre introductive des ONG sélectionnées.
en collaboration, les ONGs ont été
invitées à mettre en évidence leurs
acquis à travers la conception de
projets communs à réaliser sur une
durée de 3 mois. A cette fin, des
subventions seront accordées pour
les projets pertinents.
Actuellement, plusieurs projets sont
en cours d’élaboration. Les thèmes de
ces projets se présentent comme suit :
- Le renforcement des capacités d’un
nombre d’enseignants scolaires en
matière d’éducation à la diversité.
- Le triage et le recyclage des déchets
domestiques dans le village de Chaat
à Baalbeck.
-
La mobilisation et la formation
d’un noyau de jeunes issus de trois
municipalités afin qu’ils initient euxmêmes des actions de plaidoyer sur
des sujets d’actualité.
- La création d’un court-métrage sur le
thème de l’acceptation de la différence
et la paix par un groupe de jeunes.
Quant à l’équipe du Mentor Unit,
elle a déjà lancé l’appel à candidature
pour une nouvelle sélection des ONG
qui feront l’objet de leur activité
pour l’année à venir. Les visites de
présélection sont déjà lancées car
parmi les 34 ONG qui ont répondu
à l’appel, 15 à 17 uniquement seront
sélectionnées, pour faire démarrer
le deuxième cycle des activités du
Mentor Unit.
Formation à la gestion des projets.
USJ Info nº 41
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École libanaise de formation sociale (ELFS)
Pour une politique sociale efficiente dans le domaine de l’enfance
en danger au Liban
Les responsables du projet (ELFS – UNICEF – MOSA) lors de la remise des attestations.
C
’est en octobre 2011 que l’UNICEF
et le ministère des Affaires
sociales (MOSA) confiaient à l’ELFS
le mandat d’œuvrer à la consolidation
du système de protection des mineurs
au Liban. Ce vaste programme a
démarré par l’étude nationale intitulée
« Strengthening the Local Level Child
Protection Mechanism in Lebanon:
opportunities and Challenges ».
Menée par l’ELFS en collaboration
avec Child Frontiers, et effectuée auprès
de 200 personnes de différentes zones
centrales et périphériques, cette étude
montre une richesse de services offerts
aux enfants – familles. Néanmoins
elle dévoile : des liens de partenariat
interministériel, intersectoriel et
interdisciplinaire fragiles ; une
intervention de protection spontanée
sans égard à la loi 422 supposée
commander les mesures judiciaires
et non judiciaires ; des prises de
décisions pas assez éclairées en
l’absence de repères fiables occasionnant
à l’enfant une victimisation secondaire
pénible. En décembre 2012, et en la
présence d’une centaine d’acteurs et
de décideurs opérants pour la cause
de l’enfance en danger, les résultats et
les recommandations ont été diffusés
lors d’un séminaire au Movenpick,
confirmant la volonté de l’adoption
d’une culture commune concernant
la protection de l’enfant avec un rôle
clair du secteur public.
Forte de cette dynamique créée entre
les chercheurs, les décideurs politiques
et les dispensateurs de services
(publics et privés), l’UNICEF confie
en octobre 2013 à l’ELFS d’élaborer
des procédures opérationnelles
standardisées (SOP) comme première
réponse aux problèmes auxquels les
acteurs du terrain sont confrontés.
Cette mission débouche sur :
1) l’élaboration de SOP plaçant les
ministères de Affaires Sociales et de
la Justice en chefs de file avec un
« chemin- client » régi par la loi 422
dans ses deux mesures judiciaires et
non judiciaires ;
2) la définition d’une gestion de cas
consolidée par des outils d’évaluation
performants. Ainsi, l’ELFS engage
un processus évolutif et participatif
de « construction » avec un noyau
de partenaires (ministériels et
intervenants) pour concevoir et
réviser des diagrammes, redéfinir les
fonctions et les rôles, expérimenter
l’ensemble du produit et le confronter au
travail quotidien. Le tout fut explicité par
un référentiel de compétences d’activités
attendues de chacun des acteurs de la
protection de l’enfance.
En février 2014 la formation à
l’utilisation de ce matériel s’est imposée
d’elle-même, son objectif étant de
réduire les disparités dans les actions
et de renouveler les pratiques à la
lumière des démarches administrative
et interventionnelle contextualisées.
Fermement convaincus de la pertinence
de ce renouveau, 115 acteurs
interdisciplinaires de l’ensemble du
territoire libanais, sont venus (60
heures durant) s’initier et expérimenter
cette nouvelle proposition de la
protection de l’enfance avec l’aide de
| 75 |
cadres gouvernementaux et d’experts
québécois, africains et libanais. Pour
couronner cette coopération une
cérémonie de remise d’attestations
s’est tenue le 10 avril 2014 en
présence de Mme Christine Assaf,
Doyen de la Faculté des lettres et
des sciences humaines. Dans son
mot d’ouverture, Mme Maryse
Tannous Jomaa directrice de l’Ecole
libanaise de formation sociale, a
mis en avant l’importance de cet
événement exceptionnel d’autant plus
qu’il actualise une valeur commune
à l’ELFS, l’UNICEF et le MOSA, à
savoir celle d’être solidaires de la
condition humaine, avec tolérance
zéro pour toute injustice. Elle a saisi
l’occasion pour remercier l’équipe
scientifique et notamment le chef
de projet Mme Jamilé Khoury.
M. Luciano Calestini, Deputy
representative de l’UNICEF, a relevé
le caractère non seulement novateur
du projet mais son caractère assidu
« achevé » comparé à d’autres pays
qui souffrent de problèmes semblables
et qui n’ont pas pu atteindre ce but.
Mme Randa Bou Hamdane, directeur
général par intérim du ministère des
Affaires sociales, a, pour sa part,
utilisé une métaphore pour exprimer
sa gratitude au travail accompli et dit
« ce projet ressemble à la célébration
des jeux olympiques où l’ELFS a
allumé le flambeau, et où l’UNICEF
est le bâton qui soutient ce flambeau et
qui œuvre inconditionnellement avec
des partenaires locaux à la promotion
des droits de l’enfant au Liban ».
Les participants reçoivent leurs
attestations.
USJ Info nº41
AU FIL DES JOURS...
Faculté de médecine dentaire (FMD)
A l’honneur : deux dentistes-chercheurs reçoivent la médaille du
Mérite libanais
D
eux dentistes-chercheurs de l’USJ
reçoivent la médaille du Mérite
libanais pour leur brevet d’invention
d’un nouveau ciment endodontique.
C’est avec beaucoup de fierté que les
professeurs Alfred Naaman et Issam
Khalil, des dentistes-chercheurs de
l’Université Saint-Joseph, ont reçu la
médaille d’argent du Mérite national
pour leur brevet d’invention d’un
nouveau ciment endodontique. La
distinction honorifique leur a été
remise par le ministre de l’Économie
et du Commerce, Alain Hakim, au
cours d’une cérémonie organisée sur
le Campus des sciences médicales, en
présence du président de l’ordre des
dentistes, le Pr Élie Azar Maalouf,
et du recteur de l’USJ, le Pr Salim
Daccache s.j.
Prenant la parole au cours de la
cérémonie, ce dernier, non sans
humour, a rendu hommage à des
hommes que le génie de l’invention
habitait dès leur plus jeune âge. Parlant
d’Alfred Naaman, il a rappelé qu’ « il
a commencé son métier de médecin
dentiste et de chercheur à la maison
familiale lorsque sa maman constata
un jour que les tubes dentifrices
disparaissaient et étaient vidés de plus
en plus rapidement ; après enquête,
l’on trouva que le petit Alfred faisait
déjà des mixtures de ce qui va devenir
ultérieurement le ciment biocompatible
à usage dentaire, mais avec une formule
assez précaire.. ».
Du Dr Issam Khalil, le recteur a
rapporté : « Lui aussi dans son enfance
eut un rêve. Très attaché à son grandpère paternel, il avait réalisé comment
celui-ci perdait ses dents assez tôt et
comment le dentiste de Hrajel n’arrivait
USJ Info nº 41
pas à réparer l’irréparable. C’est à ce
moment-là qu’il eut un rêve dans lequel
il déposait sur la dentition de son grandpère une sorte de mastic incollable qui
rendait à la dent sa jouvence. C’était
le ciment MM-MTA qui, aujourd’hui,
couronne plein de dents dans le monde
tout entier ».
« Pour les parents des deux jeunes
garçons, finie l’inquiétude pour l’avenir
de leur progéniture », a conclu le recteur.
De fait, le parcours académique
des deux hommes fut franchi sans
difficulté, voire avec honneur. En ce
qui concerne Alfred Naaman, entré en
1983 à la Faculté de médecine dentaire
de l’USJ, il y montra ses prouesses
d’extraction et de restauration peu
communes et en fut diplômé en 1988.
Après ce couronnement, le voilà à
Paris où il obtient un certificat
d’études supérieures en odontologie
conservatrice ainsi que son diplôme
d’études cliniques spéciales en
endodontie « sous la houlette du
professeur Jean-Marie Laurichesse ».
Docteur d’université et diplômé en
pédagogie universitaire, Alfred Naaman
est actuellement le coordinateur de la
Faculté de médecine dentaire au Comité
de pédagogie universitaire et membre de
la Société libanaise d’endodontologie,
de la Société française d’endodontie
et de l’American Association of
Endodontists. Il est aussi professeur
associé et chef du service d’endodontie
à la faculté de médecine dentaire.
Brevet d’invention
Avec le Dr Issam Khalil, il détient
le brevet d’invention international
(WIPO) du MM-MTA, un nouveau
ciment endodontique à base de ciment
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de Portland (CP) qui a été élaboré à la
Faculté de médecine dentaire de l’USJ,
dans le cadre de la thèse de doctorat
du Dr Khalil, enseignant au service
d’endodontie sous la direction du Pr
Alfred Naaman.
Le ciment en question innove sur
un point essentiel : une meilleure
cicatrisation et un temps de prise
plus court permettant au praticien de
restaurer définitivement la dent séance
tenante. Ce travail a été réalisé grâce à
une collaboration avec des laboratoires
de la firme Holcim au Liban. Les tests
précliniques de biocompatibilité et de
toxicité, qui précèdent habituellement
la mise sur le marché des biomatériaux
et leur utilisation clinique, ont été
effectués dans les laboratoires de
l’Université Denis-Diderot, à Paris.
De son côté, titulaire d’un certificat
d’études supérieures en odontologie
conservatrice-endodontie
de
l’Université de Paris VII– France, le
Dr Issam Khalil détient également
une maîtrise en sciences biologiques et
médicales, un master de recherche en
biologie et matériaux du milieu buccal,
un diplôme universitaire de pédagogie
obtenu en 2009 et un doctorat en
2012 de l’USJ. Membre de la Faculté
de médecine dentaire de l’USJ depuis
1994, il est actuellement coresponsable
du master d’endodontie.
« Nous avons devant nous l’exemple
de deux médecins dentistes qui ont
bravé les difficultés afin d’innover et
d’inventer ce qui est aujourd’hui un
bien pour l’humanité, partant d’une
recherche fondamentale associée à
la recherche appliquée, a conclu le
recteur de l’USJ. Aujourd’hui, je suis
sûr, en le disant hautement devant
vous, que la réorganisation de la
recherche changera le visage de notre
université. Nous investissons plus de
15 % de notre budget aujourd’hui
dans le domaine de la recherche, et ce
pourcentage est appelé à augmenter
dans les années à venir jusqu’à 25 % ».
Faculté des Langues (FdL)
Petit journal chinois
C
e n’était pas mon premier voyage
en Chine car, étant membre du
board de l’Institut Confucius, j’avais
accompagné Pr Antoine Hokayem et
les collègues à Beijing et à Shenyang à
deux reprises. Certes, pour s’habituer
à un grand pays, il faut plus qu’une
semaine, mais déjà les deux semaines
passées là-bas n’ont pas cassé le
« mur » entre moi et cette nouvelle
destination. Il fallait attendre la
visite de Shanghai, dans un tout autre
cadre, sur invitation du Professeur
Mingjong Chai qui organisait cette
année, en mai, la réunion du Conseil
ainsi que l’Assemblée générale de
la CIUTI (Conférence internationale
permanente d’instituts universitaires
de traducteurs et d’interprètes). Dès
notre arrivée à l’hôtel avec ma collègue
Mme Gina Saad, un déclic m’a fait
voir la ville, puis la Chine, d’un autre
regard. Les étudiantes qui s’occupaient
de nous, les caravanes de bicyclettes de
8h et 17h, les habitants de Shanghai
qui pédalaient une ombrelle à la main
dans des voies réservées aux cyclistes,
même l’embouteillage immense ne
gênait plus ; c’était une occasion pour
s’attarder sur un nouveau paysage : le
fleuve qui coupe la ville de 30 millions
en 2, celle du bon vieux temps « des
colonisateurs » selon notre partenaire
qui avait déjà passé 3 mois à Beyrouth,
M. Chen Jie, Vice-Doyen de Shanghai
International Studies University et celle
des temps modernes, ciment, lumières
et écrans géants. Ce soir-là, nous
étions invités par nos hôtes chinois
à dîner sur un bateau-mouche. À la
demande du Président de la CIUTI,
il fallait dire ou chanter chacun dans
sa langue quelques mots ou refrains,
de l’anglais, du français, de l’arabe,
de l’italien, de l’espagnol à gogo avec
en prime un dialecte chinois déclamé
par le Doyen Mingjong Chai, repris
par ses étudiants. Ce jeu de langues,
de rythmes nous a enchantés. Mais si
nous avons été enchantés par ce côté
mots et chansons, nos partenaires
chinois à leur tour nous ont dit
combien ils ont été marqués par les
débats qui ont eu lieu durant nos
réunions. En effet, la question à traiter
était les élections des membres du
Conseil de la CIUTI. Il y a eu plusieurs
propositions et le débat était grand
ouvert, traduit en quatre langues,
dont le chinois. Tout le monde était
satisfait, ni vainqueur, ni vaincu, mais
un sens de la responsabilité très poussé.
Etudiants et responsables chinois
étaient très sensibles à cela. Si encore
j’ai à trouver des raisons pour ma
réconciliation avec la Chine, je dirai
peut-être nos deux causeries (Mme
Saad et moi) au département d’arabe
devant un public qui possède un
arabe classique d’un niveau supérieur,
assoiffé d’écouter en arabe 2 sujets
« Enseigner l’arabe par le rythme
et la chanson » et « l’interprétation
simultanée de l’anglais vers l’arabe ».
Le mur est tombé, je revisiterai la
muraille volontiers. J’essaierai aussi de
monter dans l’ascenseur de l’Oriental
Pearl Tower qui mesure 468 mètres de
hauteur et pourquoi pas le Shanghai
World Financial Center.
Henri Awaiss
Doyen de la Faculté des langues
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USJ Info nº41
AU FIL DES JOURS...
Faculté des Langues (FdL)
Faire carrière en langues !
Q
uand j’avais choisi de faire
carrière en langues, ma mère
n’était pas très contente !
Puis les années ont passé, elle ne me
posait plus de questions mais à son
entourage elle disait que je travaillais à
l’université sans mentionner les écoles
ni les langues surtout pas l’arabe.
Je me rappelle aussi qu’à l’école
où j’avais commencé ma carrière
d’enseignant d’arabe, j’avais été frappé
par une certaine hiérarchie entre les
matières, en effet, l’arabe ne figurait
jamais à 8h00 ni à 10h00 mais c’était
une matière de l’après-midi. Mais avec
beaucoup de doigté et de conviction
j’ai réussi à remettre les langues en
général et l’arabe en particulier à leur
juste endroit c.à.d. une discipline parmi
les autres.
Faire carrière n’est pas seulement une
interminable répétition de ce qu’on a
appris ou un étalage de savoir à la même
date, la même heure, la même page, le
même exercice… Mais c’est s’adapter à
de nouvelles situations, à de nouveaux
besoins et présenter aux étudiants
des moyens de communication avec
lesquels ils feront tomber les frontières
pour connaître l’autre qui se cache
derrière une langue.
USJ Info nº 41
Les enseignants de langues ne sont
pas les parents pauvres ou une race
du bas de l’échelle, mon collègue de
l’Autonoma de Madrid me disait que
chez eux point de différence entre un
professeur de langues – même d’arabe !
– et un professeur de physique nucléaire.
Mes citations sont nombreuses à ce
sujet mais je m’arrêterai là pour parler
d’un nouveau partenariat celui avec
Saint-Louis University.
Dès nos premières réunions avec les
nouveaux partenaires, nous avons
construit nos relations sur une relation
à égalité ou comme ils aiment l’entendre
« as equal ». Nous connaissons nos
besoins, nous avons nos compétences,
il leur revient de nous aider à mener
à bien nos 3 grands exercices : le
« Placement test », la mise en place
des cours répondant à nos besoins et
le Proficiency test. Bert Barry, dès sa
première visite a été très clair : nous
sommes là pour travailler en tant que
partenaire, comme un « team ». Puis
nos collègues Tacla Feghali et Shaké
Majarian, lors de leur visite à SLU, ont
été accueillies comme faisant partie de
cette équipe. Quant au Recteur, par
la signature d’un protocole d’accord
entre nos 2 universités, il a donné le
feu vert d’un travail en profondeur des
équipes d’anglais. En effet, le premier
séminaire de réflexion, de débat, de
mise en place d’un cursus animé par
Angela Hakim et Jerry Edris auquel ont
participé les 40 enseignants d’anglais
a eu lieu juste à la veille du lancement
des cours d’anglais d’été.
| 78 |
Cette année, la FdL rend hommage à
trois de ses enseignants de langues qui
ont passé entre 25 et 37 ans de service.
Ils sont les témoins d’une carrière, de
toute une carrière de langues. Aussi,
les moins jeunes se sont investis dans
des recherches pour l’élaboration de
matériels qui couvrent des centaines
d’heures d’enseignement de l’arabe et
du français et s’apprêtent à collaborer
pour l’élaboration d’un matériel
d’espagnol et d’anglais. Leur quotidien
est fait d’enseignement, de recherche
et surtout de créativité qui, sans elle,
tout tombe en panne : enseignement
et recherche.
Les langues, un immense avenir mais
un tout petit départ souvent mal
reconnu.
Henri Awaiss
Doyen de la Faculté des langues
Faculté des Langues (FdL)
Le printemps de Tolède
A
rrivés en compagnie de S.E.
Charbel Aoun, Ambassadeur
du Liban en Espagne et Madame, le
Professeur Salim Daccache entouré
de M. les Professeurs Henri Awaiss et
Luis Miguel Cañada et Mme Noura El
Sayed Rodriguez ont été accueillis par
M. le Professeur Miguel Ángel Collado
Yurrita, Recteur de l’Universidad de
Castilla-La Mancha ainsi que ses vicerecteurs et collaborateurs. Mais la belle
Tolède s’infiltra des fenêtres de son
bureau et attira les regards de Salim
Daccache, photographe dans l’âme qui
se dirigea vers la fenêtre, caméra à la
main et essaya d’immortaliser toutes
ses beautés. Très sensible à son geste,
le Recteur Yurrita l’invita alors à la
terrasse depuis laquelle le portrait
d’une ville se figea dans des prises de
vue à jamais gardées dans les mémoires
du digital.
Puis se fut la cérémonie d’ouverture du
programme Al’ Ma-mun, le Liban était
le pays à l’honneur. Le Recteur Yurrita
souhaita la bienvenue et rappela les
liens entre l’USJ et l’UCLM notamment
dans le domaine des langues et plus
précisément la mise en place d’un
programme de Licence et de Master en
langue espagnole. Puis l’Ambassadeur
du Liban exposa avec nuance et clarté
la situation géopolitique du Liban.
Ensuite la conférence du Recteur
Daccache intitulée : L’enseignement
au Liban aujourd’hui : le scolaire,
l’universitaire, la recherche et la qualité.
Un bref aperçu sur les origines de
l’éducation depuis le collège de Rome
jusqu’à nos jours en passant par les
écoles des missionnaires protestants et
catholique sans oublier tout le travail
fourni par des libanais de plusieurs
confessions. Répartie en deux grandes
parties : la première formée de 7 points,
la deuxième de 5 points, sa conférence
a d’une manière magistrale rendue
compte de la réalité de l’enseignement
au Liban. Sa conclusion martelait :
le capital du Liban est fondé sur une
| 79 |
trinité : l’éducation dans le sens le
plus large, la connaissance, le savoir
et la qualité et enfin le respect mutuel
garant de la convivialité entre les
religions. À Madrid deux visites
étaient au programme : celle de SaintLouis University, Campus Madrid et
l’Universidad de Comillas. Accueillis
par le Directeur Paul Vita, nous avons
visité les locaux puis réunion de travail
avec les responsables. Un ancien du
collège Notre Dame de Jamhour Joy
Khoury (sous le mandat du Recteur
Daccache), étudiant à SLU vient
témoigner en anglais...
A Comillas, nous avons été accueillis
par Nadia Rodriguez. La réunion
avec le Recteur Julio L. Martínez
Martínez s.j. était teintée d’idées
fraîches et de réflexions profondes.
Henri Awaiss
Doyen de la Faculté des langues
USJ Info nº41
AU FIL DES JOURS...
Le départ...
L’âge de la retraite est arrivé et le départ approche. Rosette Makhlouf et Gaby Bardawil
travaillent tous les deux au Rectorat de l’USJ. Ils quittent leurs fonctions pour une nouvelle
vie mais on gardera d’eux un excellent souvenir.
Rosette Makhlouf, chargée de service
Gaby Bardawil, gardien portier
Rosette Fadel considère que son arrivée au Rectorat de
l’USJ en décembre 1990 « était un vrai cadeau de Noël ».
chargée de la cafétéria, elle accueille avec son sourire qui
ne la quitte jamais les membres du personnel à déjeuner
et s’adonne à sa tâche favorite : réchauffer leurs plats et
les servir.
Grâce à elle, les nouveaux venus se sentent vite à l’aise dans
leur nouveau milieu de travail ; elle s’intéresse fortement à
la vie de tous les employés du Rectorat. « je les considère
comme mes propres enfants, je connais leurs qualités et
défauts et au fil de ces années j’ai beaucoup appris d’eux
notamment la cuisine et l’ordinateur. Aujourd’hui que
je pars pour la retraite, j’ai l’impression de quitter ma
famille ».
Dans ses moments libres, Rosette se plonge dans son iPad
que son fils lui a offert et qui est son plus précieux outil
pour passer le temps « la technologie ne m’effraie pas !
je suis toujours assez curieuse pour apprendre et j’adore
Facebook ».
Originaire de Baakafra (nord du Liban), Rosette,
surnommée Rosy, a passé 24 ans à l’USJ : « je peux dire
que je n’ai pas vu le temps passer. J’ai servi le café des
milliers de fois, notamment dans les grandes réunions
comme le conseil. Je m’occupais aussi de servir les bonnes
choses comme les pâtisseries ! Je ne me suis jamais plainte
même si le travail était assez difficile, surtout lorsque le
nombre des employés au Rectorat a considérablement
augmenté, et que, pendant 17 ans, j’étais seule à tout
faire et à porter d’énormes plateaux. J’étais quand même
heureuse et fière de voir mes trois enfants grandir :
Christiane, Reine et Elias. Tous les trois sont diplômés de
l’USJ que je ne remercierai jamais assez pour leur avoir
donné gratuitement cette opportunité ».
Rosette s’est donnée à fond et les moments les plus
marquants pour elle, étaient : « les moments passés avec
feu P. Jean Ducruet (Recteur émérite): c’était un grand
homme direct, sensible et raisonnable ».
Gaby Bardawil, né en 1950, est originaire de Yanouh (un
village près de Akoura, Liban). Époux de Jeannette, il a
deux filles et un garçon : Maria qui a terminé sa Licence à
l’Ecole libanaise de formation sociale et prépare un master
en ressources humaines à l’USJ, Aimée qui continue ses
études à la Faculté de gestion et de management de l’USJ,
et Edmond en classe de Terminale.
Gaby a pris ses fonctions au Rectorat en 2002 ; gardien
portier, il raconte son recrutement : « ma tante travaillait
depuis toujours dans la famille de P. Sélim Abou s.j.
(Recteur émérite) et ma mère, connaissant bien la famille,
m’a demandé d’aller lui rendre visite au Rectorat pour lui
souhaiter de joyeuses fêtes de Noël. Ayant appris durant
cette visite que j’étais au chômage, P. Abou a directement
pensé à me recruter et je lui en suis à jamais reconnaissant. »
Gaby qui a atteint l’âge de la retraite, raconte les larmes
aux yeux : « je vais bientôt quitter l’USJ mais avec le cœur
lourd. D’abord parce que j’y ai été très heureux et ensuite
parce que j’ai peur de l’avenir. Ma situation financière ne
me permet malheureusement pas d’arrêter de travailler et je
trouve dur de me remettre à la recherche d’un autre travail
à l’âge de 64 ans mais il faut garder l’espoir ! Qui sait ?
Peut-être gagnerai-je au loto ! En tout cas, j’ai toujours été
optimiste et je regarde toujours le côté plein du verre !»
Si sa tâche a été dure ? « Oui, répond Gaby, je devais
rester jusqu’à tard dans la nuit pour aider les invités à
garer leurs voitures quand il y avait des événements le
soir (diners, etc.) et quand même reprendre le travail à
6h du matin ! Mais je m’appliquai à ma tâche avec grand
plaisir, heureux de me savoir utile ».
Gaby, qui garde toujours le sourire, a de nombreuses
qualités notamment sa loyauté, sa dévotion, son accueil
chaleureux. Il a toujours été ami avec tout le monde et
n’hésite pas à rendre service. J’ai toujours eu l’impression
en travaillant à l’USJ d’être comme une fleur dans son
jardin, heureuse et épanouie ».
Sandrine Succar Sabbagh
USJ Info nº 41
| 80 |
‫نهاية اخلدمة‬
‫�سن التقاعد وحان موعد الرحيل لك ّل من روزيت خملوف وغابي بردويل‪ ،‬وهما يعمالن يف مبنى‬
‫اقرتب ّ‬
‫رئا�سة جامعة الق ّدي�س يو�سف يف بريوت‪ .‬و�سيرتكان عملهما لينطلقا يف منحى جديد من احلياة‪� ،‬أما نحن‬
‫الذكريات‪.‬‬
‫فنحتفظ عن االثنني ب�أجمل‬
‫ّ‬
‫روزيت خملوف امل�س�ؤولة عن اخلدمة‬
‫غابي بردويل احلار�س الب ّواب‬
‫بحق!» ت�صف روزيت خملوف التحاقها‬
‫«كان هدية ميالد ّ‬
‫بعملها يف مبنى رئا�سة جامعة الق ّدي�س يو�سف يف �شهر‬
‫كانون الأول �سنة ‪ .1990‬روزيت هي امل�س�ؤولة عن املق�صف‪،‬‬
‫إداريني للغداء‪،‬‬
‫ت�ستقبل بابت�سامتها الدائمة جميع املوظّ فني ال ّ‬
‫املف�ضل‪ :‬ت�سخني الطعام وتقدميه‪.‬‬
‫وب�رسور تقوم بعملها‬
‫ّ‬
‫العملية‬
‫بف�ضلها ي�شعر القادمون اجل ّدد باالرتياح يف بيئتهم‬
‫ّ‬
‫تهتم ب�ش ّدة بحياة املوظّ فني يف رئا�سة اجلامعة‪.‬‬
‫اجلديدة‪ ،‬فهي ّ‬
‫«�أعتربهم ك�أبنائي‪� ،‬أعرف خ�صالهم احل�سنة وال�سيئة‪ ،‬وعلى‬
‫�سيما يف ما يتعلّق باملطبخ‬
‫مر ال�سنوات تعلّمت الكثري منهم ال ّ‬
‫ّ‬
‫�سن التقاعد‪� ،‬أ�شعر‬
‫واحلا�سوب‪ .‬اليوم و�أنا �أغادر بعد بلوغي ّ‬
‫وك�أنني �أترك عائلتي» تقول روزيت التي ت�ستفيد من �أوقات‬
‫الفراغ لتغو�ص فوق لوحة «الآي باد» التي �أهداها �إياها‬
‫ابنها‪ ،‬و�رسعان ما �أ�صبحت رفيقتها املف�ضلة لتمرير الوقت‪.‬‬
‫«التكنولوجيا ال تخيفيني!» ت�ؤكّ د روزيت وتتابع‪�« :‬أنا دائمة‬
‫الف�ضول لأتعلم املزيد و�أع�شق الفاي�سبوك»‪.‬‬
‫حتب ًبا‪ ،‬هي من بقاع‬
‫روزيت التي يناديها اجلميع «روزي» ّ‬
‫كفرا (�شمايل لبنان)‪� ،‬أم�ضت ‪� 24‬سنة يف جامعة الق ّدي�س‬
‫يو�سف‪�« :‬أ�ستطيع القول �إنني مل �أحلظ الوقت كيف م�ضى‪.‬‬
‫خ�صو�صا يف االجتماعات الكبرية‬
‫املرات‪،‬‬
‫ً‬
‫ق ّدمت القهوة �آالف ّ‬
‫أتول تقدمي الأطايب مثل‬
‫مثل اجتماعات املجال�س‪ .‬كما � ىّ‬
‫احللويات‪ ،‬ومل �أ�شتكِ �أب ًدا ح ّتى عندما كان العمل �صع ًبا يف‬
‫�سيما حني ازداد عدد املوظفني يف الرئا�سة‬
‫بع�ض الأحيان‪ ،‬ال ّ‬
‫عاما‪� .‬أنا �سعيدة‬
‫وكنت �أقوم بك ّل الأعمال وحدي طيلة ‪ً 17‬‬
‫وفخورة �أن �أرى �أوالدي الثالثة قد كربوا‪ :‬كري�ستيان‪ ،‬ورين‪،‬‬
‫واليا�س‪ .‬الثالثة يحملون �شهادات من جامعة الق ّدي�س يو�سف‬
‫التي لن �أ�شكرها مبا يكفي لتعليمهم و�إعطائهم هذه الفر�صة‬
‫بال مقابل»‪.‬‬
‫روزيت بذلت الكثري �أما اللحظات التي ال تن�ساها فتح ّددها‬
‫بالقول‪�« :‬إ ّنها اللحظات املميزة مع الأب جان دوكرويه‬
‫ح�سا�سا‬
‫وا�ضحا؛‬
‫كبريا؛‬
‫(الرئي�س‬
‫الفخري للجامعة)‪ :‬كان رج ًال ً‬
‫ً‬
‫ّ‬
‫ً‬
‫وواقعيا»‪.‬‬
‫ًّ‬
‫‪USJ Info nº41‬‬
‫اللبنانية بالقرب‬
‫غابي بردويل املولود يف ينوح (�إحدى القرى‬
‫ّ‬
‫تزوج من جانيت ورزقا بابنتني‬
‫من العاقورة) �سنة ‪ّ ،1950‬‬
‫اللبنانية‬
‫و�صبي‪ :‬ماريا التي �أنهت �إجازتها يف املدر�سة‬
‫ّ‬
‫االجتماعي وهي حت�ضرّ �شهادة ما�سرت يف املوارد‬
‫للتدريب‬
‫ّ‬
‫الب�رشية يف جامعة الق ّدي�س يو�سف‪ ،‬و�إمييه والتي تتابع‬
‫ّ‬
‫كلية �إدارة الأعمال والعلم الإداري يف اجلامعة‬
‫درو�سها يف ّ‬
‫أي�ضا‪ ،‬و�إدمون يف �سنته الثانوية الأخرية‪.‬‬
‫� ً‬
‫بواب يف رئا�سة اجلامعة �سنة ‪،2000‬‬
‫بد�أ غابي عمله كحار�س ّ‬
‫ويروي حكاية توظّ يفه غري امل�سبوقة فيقول‪« :‬تعمل قريبتي‬
‫الفخري) ووالدتي‬
‫الي�سوعي (الرئي�س‬
‫لدى عائلة الأب �سليم عبو‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫جي ًدا‪ ،‬فطلبت مني زيارتها يف مبنى الرئا�سة‬
‫تعرف العائلة ّ‬
‫ملعايدتها بعيد امليالد‪ ،‬وعندما علم الأب عبو ب�أنني �أبحث‬
‫نت له �إىل الأبد»‪.‬‬
‫فورا و�أنا مم ّ‬
‫عن عمل وظّ فني ً‬
‫غابي الذي بلغ ّ�س ّن التقاعد يقول والدمع يف عينيه‪ :‬قري ًبا‬
‫�س�أترك جامعة الق ّدي�س يو�سف مثقل القلب‪ ،‬لأنني كنت �سعي ًدا‬
‫هنا‪ ،‬ولأنني �أخاف من امل�ستقبل‪ ،‬فو�ضعي املايل ال ي�سمح يل‬
‫بالتو ّقف عن العمل‪ ،‬وهناك �صعوبة يف البحث عن عمل جديد‬
‫يف �سن الرابعة وال�ستني‪ ،‬لكن يجب �أن نحافظ على الأمل! َم ْن‬
‫يدري؟ ربمّ ا �أربح جائزة اللوتو! يف كل الأحوال لطاملا كنت‬
‫دائما �إىل الن�صف امللآن من الكوب!»‪.‬‬
‫متفائالً‪ ،‬و�س�أنظر ً‬
‫علي البقاء‬
‫ّ‬
‫وعما �إذا كانت وظيفته �صعبة؟ يجيب غابي‪ :‬يتوجب ّ‬
‫أي�ضا مل�ساعدة الزوار على ركن �سياراتهم‬
‫طوي ًال خالل الليل � ً‬
‫م�سائية (ع�شاء وغريه)‪ ،‬واحل�ضور‬
‫عندما يكون هناك منا�سبات‬
‫ّ‬
‫�صباحا! �أقوم بوظيفتي‬
‫باكرا عند ال�ساد�سة‬
‫ً‬
‫يف اليوم التايل ً‬
‫بفرح كبري‪ ،‬و�أ�شعر بال�سعادة لأنني مفيد»‪.‬‬
‫غابي دائم االبت�سامة و�صاحب �صفات حميدة متعددة �أبرزها‪:‬‬
‫وال�ؤه‪ ،‬وا�ستقباله احلار‪ ،‬فهو �صديق اجلميع وال يرت ّدد يف‬
‫خدمة �أو م�ساعدة‪« :‬لطاملا �شعرت خالل عملي يف جامعة‬
‫الق ّدي�س يو�سف‪ ،‬وك�أنني زهرة يف حديقتها الكبرية‪ ،‬متفتحة‬
‫ومبتهجة ومت�ألقة»‪.‬‬
‫| ‪| 81‬‬
‫‪AU FIL DES JOURS...‬‬
‫األب إدغار الهيبي‪:‬‬
‫الكنيسة الكاثوليكيّة‬
‫رائدة في االنفتاح على‬
‫وهب األعضاء وزرعها‬
‫تخ�ص احلياة‬
‫جوهرية‬
‫�أمام ت�سا�ؤالت‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫و�أ�رسارها‪ ،‬و�أمام �أ�سئلة قدمية جديدة‬
‫تتعلّق بوهب الأع�ضاء وزرعها‪ ،‬كان ال‬
‫ب ّد لل�رشكاء يف الوطن �أن يلتقوا لدرا�سة‬
‫الطبية وا لأطر‬
‫التطو رات‬
‫ومعاجلة‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫أخالقية‬
‫الروحية وال‬
‫القانونية واملواقف‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫منها‪ .‬من هذا املنطلق ناق�ش املجتمعون‬
‫وعلى مدى يومني كاملني يف املعهد‬
‫الدينية يف جامعة الق ّدي�س‬
‫العايل للعلوم‬
‫ّ‬
‫يو�سف يف بريوت‪ ،‬باال�شرتاك مع اللجنة‬
‫ال�صحية يف‬
‫لراعوية اخلدمات‬
‫أ�سقفية‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫ال ّ‬
‫الوطنية لوهب وزرع‬
‫لبنان‪ ،‬واللجنة‬
‫ّ‬
‫الب�رشية‪ ،‬جمموعة من‬
‫الأع�ضاء والأن�سجة‬
‫ّ‬
‫املو�ضوعات التي تبينّ موقف الكني�سة‬
‫الكاثوليكية‪.‬‬
‫ّ‬
‫ؤولية‬
‫ُعقد م�ؤمتر «وهب الأع�ضاء وامل�س� ّ‬
‫إن�سانية‪ ،‬بني تعليم الكني�سة وت�سا�ؤالت‬
‫ال‬
‫ّ‬
‫إن�سانية‪-‬‬
‫امل�ؤمنني» يف حرم العلوم ال‬
‫ّ‬
‫وه َد َف �إىل حتديد العنا�رص‬
‫طريق ال�شام‪َ ،‬‬
‫والكن�سية‬
‫االجتماعية‬
‫الالزمة والأجهزة‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫والوطنية املنا�سبة لن�رش ثقافة وهب‬
‫ّ‬
‫أ�سا�سية‬
‫�‬
‫ة‬
‫إن�ساني‬
‫�‬
‫ة‬
‫ؤولي‬
‫س�‬
‫كم�‬
‫أع�ضاء‬
‫ال‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫تتج ّذر يف طبيعة الإن�سان وكرامته‬
‫وتتحقق مببد�أ الت�ضامن املادي والع�ضوي‬
‫على ح ّد �سواء‪ .‬وللوقوف عند �أهداف‬
‫امل�ؤمتر و�سياقه واملعنيني به‪ ،‬التقينا‬
‫الدينية و�أمني‬
‫مدير املعهد العايل للعلوم‬
‫ّ‬
‫لراعوية اخلدمات‬
‫أ�سقفية‬
‫ّ‬
‫عام اللجنة ال ّ‬
‫ال�صحية الأب �إدغار الهيبي‪ ،‬ومعه كانت‬
‫ّ‬
‫جولة �أُفق �شاملة‪.‬‬
‫ما هو الهدف من تخ�صي�ص م�ؤمتر‬
‫ملو�ضوع وهب الأع�ضاء؟‬
‫ ارتكز م�ؤمتر وهب الأع�ضاء على‬‫التاريخية لل�رشكاء يف هذا‬
‫الدوافع‬
‫ّ‬
‫امل�ؤمتر وهم ي�شكلون مثلثًا على عالقة‬
‫مبا�رشة بالهدف‪.‬‬
‫أ�سقفية‬
‫هناك ا ّتفاقية بني اللجنة ال ّ‬
‫ال�صحية يف لبنان‬
‫لراعوية اخلدمات‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫املنبثقة من جمل�س البطاركة والأ�ساقفة‬
‫الدينية‬
‫الكاثوليك واملعهد العايل للعلوم‬
‫ّ‬
‫يف جامعة الق ّدي�س يو�سف يف بريوت‪،‬‬
‫تعود اىل العام ‪ ،2001‬طلبت مبوجبها‬
‫| ‪| 82‬‬
‫أ�سقفية من املعهد العايل �أن ُي ِع ّد‬
‫اللجنة ال ّ‬
‫لها تن�شئة كوادر قادرة على العمل يف‬
‫ال�صحة‪ ،‬وتكون قادرة على العمل‬
‫راعوية‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫أبر�شيات‬
‫ل‬
‫وا‬
‫والرعايا‬
‫امل�ست�شفيات‬
‫يف‬
‫ّ‬
‫ال�صحية وبيوت العجزة‬
‫وامل�ستو�صفات‬
‫ّ‬
‫مت ت�أ�سي�س الدبلوم‬
‫وغريها‪ ..‬من هنا ّ‬
‫ال�صحة» الذي م�ضى‬
‫«راعوية‬
‫اجلامعي‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫وخرجنا منه‬
‫‪� 13‬سنة على ت�أ�سي�سه‬
‫ّ‬
‫�شخ�صا‪ ،‬ونحن‬
‫ما يزيد على الـ ‪120‬‬
‫ً‬
‫مر�شديات داخل‬
‫اليوم يف �صدد ت�أ�سي�س‬
‫ّ‬
‫أبر�شيات �إلخ‪.‬‬
‫امل�ست�شفيات وجلان يف ال ّ‬
‫لتطوير هذا التكامل بني املعهد واللجنة‬
‫كن�سي‪� ،‬شاءت‬
‫أ�سقفية انطال ًقا من مبد�أ‬
‫ال ّ‬
‫ّ‬
‫الظروف �أن �أكون مدير املعهد العايل ويف‬
‫أ�سقفية‬
‫عاما للجنة ال ّ‬
‫الوقت نف�سه �أمي ًنا ً‬
‫ال�صحة‪ ،‬فاللجنة تخدم باملعنى‬
‫لراعوية‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫أكادميي‬
‫ل‬
‫ا‬
‫باملعنى‬
‫واملعهد‬
‫الراعوي‪،‬‬
‫ّ‬
‫الفكري‬
‫من خالل �إعداد الكوادر والبحث‬
‫ّ‬
‫وغريه‪ .‬يف الوقت ذاته �أعمل مع اللجنة‬
‫الوطنية لوهب وزرع الأع�ضاء كخبري‬
‫ّ‬
‫وديني‪ .‬جاء هذا امل�ؤمتر الأول‬
‫�أخالقي‬
‫ّ‬
‫وه َد َف‬
‫انطال ًقا من مبد�أ التعاون هذا‪َ ،‬‬
‫ح�سا�سة مثل‪:‬‬
‫�إىل الإجابة على �أ�سئلة ّ‬
‫هل مقبول بح�سب الإميان امل�سيحي‬
‫الكاثوليكي وهب الأع�ضاء؟ �أي �أع�ضاء؟‬
‫‪USJ Info nº 41‬‬
‫ين؟ من‬
‫من �أي م�صدر؟‬
‫ب�رشي �أم حيوا ّ‬
‫ّ‬
‫يقرر؟‬
‫حي �أم من‬
‫ٍ‬
‫متوف؟ من ّ‬
‫�شخ�ص ّ‬
‫ملاذا؟‪ ...‬ويف هذا ال�سياق ال ب ّد من الإ�شارة‬
‫�إىل �أننا مقتنعون ب�أهمية ر�سالة اللجنة‬
‫الوطنية وكذلك هذا التعاون بني اجلهات‬
‫ّ‬
‫الثالث لت�أمني ما يحتاج �إليه املر�ضى‪،‬‬
‫للقيام به بطريقة حمرتمة وكرمية‬
‫و�سليمة �أخالق ًّيا ومنا�سبة �أنرتوبولوج ًّيا‪.‬‬
‫باحلديث عن الأخالق ّيات هل هناك‬
‫�أخالق ّيات متنع وهب الأع�ضاء‪،‬‬
‫و�أخرى توجب القيام بذلك من‬
‫خالل تعاليم الكني�سة الكاثوليك ّية‬
‫التي �شكلت املحور العام للم�ؤمتر؟‬
‫الكاثوليكية رائدة يف مو�ضوع‬
‫الكني�سة‬
‫ّ‬
‫وهب الأع�ضاء وكانت من �أوائل َم ْن‬
‫�شجع وذلك منذ � ّأيام البابا بيو�س الثاين‬
‫ّ‬
‫اخلم�سينيات‪ ،‬وعاجلت‬
‫بداية‬
‫يف‬
‫ع�رش‬
‫ّ‬
‫ح�سا�سة كالقتل الرحيم (وهي‬
‫موا�ضيع ّ‬
‫ت�سمية خاطئة) ووهب الأع�ضاء‪ .‬الكني�سة‬
‫الكاثوليكية على عك�س ما قد ُيظن هي‬
‫ّ‬
‫ت�شجع وحتفّز‪ .‬باملقابل هناك �رشوط‬
‫ّ‬
‫أ�سا�سية �أورد البع�ض منها باخت�صار‬
‫�‬
‫ّ‬
‫أهمية �أن نح ّدد َم ْن هو‬
‫�شديد‪ ،‬مث ًال � ّ‬
‫حي �أم ميت؟‬
‫الواهب؟ هل هو �شخ�ص ّ‬
‫وما هي العالقة بني الواهب واملتلقي‪،‬‬
‫ومن �أهم ال�رشوط �أ ّال يكون الوهب بداعي‬
‫املادي‬
‫املتاجرة‪ ،‬ما يعني غياب البديل‬
‫ّ‬
‫عاطفي �أو‬
‫املعنوي وبدون �أي �ضغط‬
‫�أو‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫«وهب األعضاء والمسؤوليّة اإلنسانيّة‪ ،‬بين‬
‫تعليم الكنيسة وتساؤالت المؤمنين»‬
‫حتت هذا العنوان وبرعاية البطريرك املاروين مار ب�شارة بطر�س الراعي َعقد‬
‫لراعوية‬
‫أ�سقفية‬
‫ك ّل من املعهد العايل لل ُعلوم‬
‫ّ‬
‫الدينية بالتعاون مع اللجنة ال ّ‬
‫ّ‬
‫الوطنية لوهب وزرع الأع�ضاء والأن�سجة‬
‫ال�صحية يف لبنان واللجنة‬
‫اخلدمات‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫ا�ستمرت �أعماله يومني (‪� 28‬شباط والأول‬
‫ؤمترا‬
‫ّ‬
‫الب�رشية (نووت‪ -‬لبنان)‪ ،‬م� ً‬
‫ّ‬
‫إن�سانية يف جامعة‬
‫مدرج بيار �أبو خاطر يف حرم العلوم ال‬
‫ّ‬
‫من �آذار ‪ )2014‬يف ّ‬
‫الق ّدي�س يو�سف يف بريوت‪.‬‬
‫بحث امل�ؤمترون يف اليوم الأول املو�ضوعات التالية‪ :‬النموذج اللبناين لوهب‬
‫الأع�ضاء (د‪� .‬أنطوان �إ�سطفان)؛ �إكت�شاف الواهب املحتمل (ال�سيدة فريدة يونان)؛‬
‫الدماغي (د‪ .‬ناجي ريا�شي)؛ �إنعا�ش الأع�ضاء وتوزيعها (د‪.‬‬
‫ت�شخي�ص املوت‬
‫ّ‬
‫عقائدية (املطران‬
‫املمجد‪ :‬م�سائل‬
‫الع�ضوي واجل�سد‬
‫جورج جوفلكيان)؛ اجل�سد‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫إ�شكالية وهب الأع�ضاء‬
‫غي بول�س جنيم)؛ ماهية اجل�سد يف الكتاب املق ّد�س و�‬
‫ّ‬
‫وكيفية �إعالن‬
‫النف�سية لعي�ش اخل�سارة‬
‫ين)؛ املراحل‬
‫(الأب �أنطوان عوكر الأنطو ّ‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫املن�سقني الطبيني والكن�سيني‬
‫الوفاة (ال�سيد بطر�س غامن)؛ حلقات حوار حول دور ّ‬
‫التنظيمية)‪.‬‬
‫يف مرافقة الأهل لأخذ القرار (اللجنة‬
‫ّ‬
‫والراعوية كما‬
‫أخالقية‬
‫توزعت املو�ضوعات كالتايل‪ :‬امل�سائل ال‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫يف اليوم الثاين ّ‬
‫الوطنية من امل�س�ؤولني الراعويني‬
‫ظهرت يف حلقات احلوار وانتظارات اللجنة‬
‫ّ‬
‫أخالقي يف مو�ضوع وهب الأع�ضاء (اخلوري‬
‫التنظيمية)؛ تعليم الكني�سة ال‬
‫(اللجنة‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫واجتماعية يف ثقافة وهب الأع�ضاء (ال�سيدة‬
‫أنرتوبولوجية‬
‫�رشبل �شالال)؛ �أبعاد �‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫راعوية لتفعيل ثقافة وهب الأع�ضاء (الأب �إدغار الهيبي)؛‬
‫آليات‬
‫ّ‬
‫روال تلحوق)؛ � ّ‬
‫ال�صحية يف لبنان‬
‫لراعوية اخلدمات‬
‫أ�سقفية‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫آلية تعاون بني اللجنة ال ّ‬
‫�إعالن � ّ‬
‫الب�رشية‪.‬‬
‫الوطنية لوهب الأع�ضاء والأن�سجة‬
‫واللجنة‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫‪USJ Info nº41‬‬
‫| ‪| 83‬‬
‫وظائفي �أو م�ضايقة من �أي‬
‫اجتماعي �أو‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫نوع كانت‪...‬ال ترهيب وال ترغيب‪.‬‬
‫ٍ‬
‫حرية‬
‫من ال�رشوط ال‬
‫أ�سا�سية � ً‬
‫أي�ضا احرتام ّ‬
‫ّ‬
‫الواهب �إذ ال يجوز الإكراه‪ ،‬لكن وفاة‬
‫أخالقية ك�أن‬
‫الواهب قد ُتولِّد مع�ضلة �‬
‫ّ‬
‫يكون هو مواف ًقا فهل يجوز لأهله �أن‬
‫أي�ضا ك�أن‬
‫يرف�ضوا؟ والعك�س �صحيح � ً‬
‫راف�ضا فهل يجوز لأهله �أن يوافقوا؟‬
‫يكون ً‬
‫هذه امل�سائل ال عالقة لها بالدين لكنها‬
‫أخالقية‪.‬‬
‫م�سائل �‬
‫ّ‬
‫الكاثوليكية‬
‫ق�ضية‪ ،‬للكني�سة‬
‫وهناك‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫موقف متمايز ج ًدا فيها‪� ،‬إذ حني الكالم‬
‫على وهب الأع�ضاء‪ ،‬عن �أي �أع�ضاء حتدي ًدا‬
‫حي �أم ميت؟ ال يجوز‬
‫نتكلم؟ هل الإن�سان ّ‬
‫مث ًال وهب القلب �إذا كان ال�شخ�ص ح ًّيا‬
‫ولو كان يريد منحه البنه لأن يف ذلك‬
‫انتحارا‪ .‬ال ميكن مث ًال وهب الكليتني م ًعا‬
‫ً‬
‫يف حني ميكن وهب كلية واحدة‪ .‬ك ّل‬
‫إن�سانية مبا�رشة ال‬
‫مي�س باحلياة ال‬
‫ّ‬
‫ما ّ‬
‫ميكن وهبه‪ ،‬فالإن�سان م�س�ؤول عن حياته‬
‫و�صحته كما هو م�س�ؤول عن �صحة غريه‬
‫ّ‬
‫وحياته‪...‬‬
‫واملهمة هي �أنه‬
‫احل�سا�سة ج ًدا‬
‫ّ‬
‫وامل�س�ألة ّ‬
‫ممنوع وهب الأع�ضاء املتعلّقة بنقل‬
‫�شخ�صية الإن�سان‪ ،‬وحتى اليوم يدور‬
‫ّ‬
‫احلديث عن اثنني‪ :‬الدماغ (بكل �أجزائه)‪،‬‬
‫واجلهاز التنا�سلي (كاملبي�ض مث ًال ولي�س‬
‫الرحم عند املر�أة‪� ،‬أو اخل�صيتني عند‬
‫الرجل)‪.‬‬
‫كيف يجدر بنا التعامل مع م�س�ألة‬
‫ك�شف هو ّية الواهب؟‬
‫هناك مدار�س متنوعة يف هذا املو�ضوع‪،‬‬
‫دائما‬
‫ولكن الكني�سة‬
‫الكاثوليكية ّ‬
‫تف�ضل ً‬
‫ّ‬
‫هوية الواهب املتوفى‪،‬‬
‫عدم الك�شف عن ّ‬
‫احلي يكون على �صلة قرابة‬
‫لأن الواهب ّ‬
‫باملوهوب ويعرفه جي ًدا لذا فهو يقوم‬
‫بت�ضحية من �أجله‪ ...‬يف حني �أن الواهب‬
‫املتوفى يجب �أن يبقى غري معروف‬
‫تفاد ًّيا لك ّل �أنواع امل�ضايقة وال�ضغط‪.‬‬
‫‪AU FIL DES JOURS...‬‬
‫ح�سا�سة‬
‫هل ميكن احلديث عن ق�ض ّية ّ‬
‫�أكرث من غريها‪ ،‬للكني�سة الكاثوليك ّية‬
‫موقف متمايز فيها‪� ،‬إ�ضافة �إىل ما‬
‫�سبق ذكره؟‬
‫لدينا مع�ضلة حتتمل الكثري من اللّغط‬
‫وهناك عدم و�ضوح بني ما تعتقده النا�س‬
‫�أنه ر�أي الكني�سة وماهية موقفها احلقيقي‪،‬‬
‫الدماغي»‪.‬‬
‫ي�سمى بـ«املوت‬
‫وهي ما‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫متى ي�ؤخذ الع�ضو من اجل�سم يف حال‬
‫املوافقة على الوهب؟ تقول الكني�سة �إن‬
‫يتم يف حال حتديد حالة املوت‬
‫ذلك ّ‬
‫ا�ستمرت الأع�ضاء بالعمل‬
‫الدماغي‪ ،‬اي لو‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫مت البحث‬
‫ميكننا‬
‫الت�رصف‪ .‬ويف امل�ؤمتر ّ‬
‫ّ‬
‫طب ًّيا (كان لدينا �ست �ساعات ُخ ّ�ص�صت‬
‫مت حتديد املوت الدماغي‬
‫للبحث‬
‫الطبي)‪ ،‬و ّ‬
‫ّ‬
‫الطبية املطلوبة مع عر�ض‬
‫والفحو�صات‬
‫ّ‬
‫م�صورة‪ ،‬وكيف نتدخل لنقل‬
‫�رشائح‬
‫ّ‬
‫الأع�ضاء وحفظها‪...‬‬
‫هل ميكنك ولو باخت�صار �أن حت ّدد‬
‫لنا «املوت الدماغي»؟‬
‫«املوت الدماغي» من املوا�ضيع ال�شائكة‬
‫واملع ّقدة‪ ،‬وهناك ع�رشة عنا�رص يجب‬
‫تو فّرها جميعها للإقرار بح�صوله‪،‬‬
‫واخت�صارا ميكن القول �إنه احل�صول‬
‫ً‬
‫كهربائي للدماغ (‪)EEG‬‬
‫على تخطيط‬
‫ّ‬
‫ُم�سطّ ًحا‪ ،‬مرتني متتالينت مع فارق‬
‫‪� 24‬ساعة بني التخطيط الأول والثاين‪.‬‬
‫العيادية‬
‫�إ�ضافة اىل العديد من الأمور‬
‫ّ‬
‫أطباء لها عالقة بلون‬
‫التي ي�رشحها ال ّ‬
‫تعر�ضه‬
‫العني‪ ،‬وحركة الب�ؤب�ؤ يف حال ّ‬
‫لل�ضوء و�رسعة النب�ض وغريها‪ ...‬ومن‬
‫أ�سا�سية توفّر جمموعة من‬
‫ال�رشوط ال‬
‫ّ‬
‫أطباء ك ّل واحد منهم م�س�ؤول عن ناحية‬
‫ال ّ‬
‫معينة وعدم ح�رص الأمر بطبيب واحد‪.‬‬
‫كاثوليكية �أنه عند‬
‫يهمنا ككني�سة‬
‫ّ‬
‫وما ّ‬
‫حالة املوت الدماغي ن�صبح �أمام جثة وال‬
‫ب�رشي حتى ولو كان‬
‫نعود �أمام �شخ�ص‬
‫ّ‬
‫يدق‪ ،‬وهنا تكمن ال�صعوبة الكربى‬
‫قلبه ّ‬
‫يف حتديد هذه احلالة‪.‬‬
‫أخالقية‪،‬‬
‫تقنية ولي�ست �‬
‫ّ‬
‫بر�أيي هذه �صعوبة ّ‬
‫ميا كانوا يعتقدون �أن امل�س�ألة تتعلّق‬
‫فقد ً‬
‫الوطنية بجهد‬
‫بالقلب‪ ،‬وقد عملت اللجنة‬
‫ّ‬
‫لتغيري القانون‪ ،‬و�إ ّال ي�صبح الطبيب‬
‫دائما‬
‫جمرما‪ ،‬ولكن العلم هو َم ْن يقودنا ً‬
‫ً‬
‫ثم يتبعه القانون‬
‫نحو االكت�شاف‬
‫والتطور ّ‬
‫ّ‬
‫االجتماعية فهي الأ�صعب‪.‬‬
‫�أما الناحية‬
‫ّ‬
‫الطيارة‬
‫ندى عيد ّ‬
‫توصيّات‬
‫آلية تعاون واخ ُت�رصت بع�رشة بنود (مع‬
‫خرج امل�ؤمترون بجملة‬
‫تو�صيات �سميت � ّ‬
‫ّ‬
‫الأخذ باالعتبار رمزية الرقم الذي يذكّ ر بالو�صايا الع�رش)‪ ،‬وهي‪:‬‬
‫أ�سقفية‪.‬‬
‫‪� -1‬إن�شاء جلنة تن�سيق دائمة بني اللجنة‬
‫الوطنية واللجنة ال ّ‬
‫ّ‬
‫حمبة ودعوة‬
‫‪ -2‬حت�ضري م�رشوع متكامل‬
‫لراعوية الت�ضامن الع�ضوي كواجب ّ‬
‫ّ‬
‫إن�سانية عامة‪.‬‬
‫�‬
‫ّ‬
‫‪� -3‬إقامة دورات تن�شئة من قبل جلنة التن�سيق لك ّل املتطوعني العاملني يف‬
‫واال�ست�شفائي‪.‬‬
‫أبر�شي‬
‫ّ‬
‫الإطار الراعوي ال ّ‬
‫لراعوية اخلدمات‬
‫أ�سقفية‬
‫‪ -4‬التعاون مع املدار�س‪ :‬اللجنة‬
‫ّ‬
‫الوطنية‪ -‬اللجنة ال ّ‬
‫ّ‬
‫العامة للمدار�س‬
‫امل�سيحي‪ -‬الأمانة‬
‫أ�سقفية للتعليم‬
‫ال�صحية‪ -‬اللجنة ال ّ‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫الكاثوليكية‪.‬‬
‫ّ‬
‫إكلرييكيات‪.‬‬
‫ل‬
‫وا‬
‫اجلامعات‬
‫مع‬
‫‪ -5‬التعاون‬
‫ّ‬
‫الوطنية‬
‫ال�صحة واللجنة‬
‫لراعوية‬
‫اجلامعي‬
‫‪ -6‬فتح باب التدريب بني الدبلوم‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫لوهب الأع�ضاء‪.‬‬
‫وامل�ستمرة للكهنة والرهبان والراهبات‬
‫أ�سا�سية‬
‫أكادميية ال‬
‫‪ -7‬التن�شئة ال‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫واملكر�سني والعلمانيني‪.‬‬
‫ّ‬
‫امل�ست�شفيات والعمل على‬
‫روحية لك ّل فريق تن�سيق يف‬
‫مرجعية‬
‫‪ -8‬تعيني‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫تن�شئتها بال�شكل املنا�سب‪.‬‬
‫الوطنية يف م�ساعدة‬
‫أبر�شيات تعاون اللجنة‬
‫مرجعية‬
‫‪ -9‬تعيني‬
‫ّ‬
‫روحية يف ال ّ‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫املعنيني على �أخذ القرار املنا�سب يف الوقت املنا�سب‪.‬‬
‫‪ -10‬تعميم تعليم الكني�سة يف مو�ضوع وهب وزرع الأع�ضاء‪.‬‬
‫| ‪| 84‬‬
‫‪USJ Info nº 41‬‬
‫عدي»‬
‫« نظريّة التّوحيد والتثليث الفلسفيّة عند يحيى بن‬
‫ّ‬
‫إضاءة على أحد أهم الفالسفة المسيحيين العرب‬
‫الدكتورة نادين عبّاس‪.‬‬
‫«نظرية ال ّتوحيد وال ّتثليث‬
‫�صدر كتاب‬
‫ّ‬
‫عدي يف‬
‫الفل�سفية عند يحيى بن‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫الوراق» (حتقيق‬
‫على‬
‫د‬
‫«الر‬
‫كتابه‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫املخطوطات ودرا�ستها)» للدكتورة‬
‫عبا�س‪ ،‬عن مركز ال�رشق‬
‫نادين ّ‬
‫امل�سيحي للبحوث واملن�شورات‪،‬‬
‫الدينية يف جامعة‬
‫لكلية ال ُعلوم‬
‫ّ‬
‫التابع ّ‬
‫الق ّدي�س يو�سف يف بريوت‪.‬‬
‫أهمية خا�صة �إذ ي�ضيء‬
‫يكت�سي الكتاب � ّ‬
‫يعقوبي‬
‫م�سيحي‬
‫عربي‬
‫على فيل�سوف‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫(‪ 974-893‬م‪ ).‬تر�أّ�س املدر�سة‬
‫املنطقية يف بغداد وكان �أحد �أبرز‬
‫ّ‬
‫تالمذة الفارابي‪ ،‬وقد و�ضع م�ؤلّفات‬
‫امل�سيحي‬
‫كثرية يف الفل�سفة والالهوت‬
‫ّ‬
‫والتج�سد وغريها‪.‬‬
‫كال ّتوحيد وال ّتثليث‬
‫ّ‬
‫وهو من الفال�سفة الذين غمرهم‬
‫زمنية طويلة‪� ،‬إىل �أن‬
‫الن�سيان لفرتة‬
‫ّ‬
‫جاء امل�ست�رشقون (وحتدي ًدا �أوغ�ستان‬
‫‪USJ Info nº41‬‬
‫فل�سفية عنه‪.‬‬
‫برييه) الذين ن�رشوا مقاالت‬
‫ّ‬
‫املهم الإ�شارة �إىل �أن كتاب «الر ّد‬
‫ومن‬
‫ّ‬
‫عدي‬
‫الوراق» الذي كتبه يحيى بن ّ‬
‫على ّ‬
‫هو الن�سخة الوحيدة الباقية من كتاب هذا‬
‫الأخري الذي اندثر و�ضاع‪.‬‬
‫يف حتديد الهدف من الكتاب نقر�أ على‬
‫الغالف الأخري منه �أن هذه الدرا�سة‪-‬‬
‫الأطروحة التي ت�صدر اليوم يف كتاب‬
‫ال�صلة‬
‫«تهدف �إىل ت�سليط ال�ضوء على ّ‬
‫بني الالهوت والفل�سفة عند يحيى بن‬
‫عدي‪ ،‬وذلك من خالل �إبراز �صورة يحيى‬
‫ّ‬
‫املنطقي‬
‫الفيل�سوف الذي اعتمد املنهج‬
‫ّ‬
‫الفل�سفي لإثبات عقيدة ال ّتثليث‪ ،‬ووظّ ف‬
‫ّ‬
‫الفل�سفية الواردة يف الكتب‬
‫املبادئ‬
‫ّ‬
‫أر�سطية التي نقلها �أو �رشحها‪ ،‬ف�صاغ‬
‫ال‬
‫ّ‬
‫عقليا‬
‫فل�سفية يف ال ّتثليث ت�رشح‬
‫نظرية‬
‫ًّ‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫ومنطقيا عقيدة ال ّتثليث عند ال ّن�صارى‪،‬‬
‫ًّ‬
‫إ�شكاليات التي تثريها هذه‬
‫فل�سفيا ال‬
‫وحت ّل‬
‫ًّ‬
‫ّ‬
‫| ‪| 85‬‬
‫ن�صا من الرتاث‬
‫العقيدة‪ ».‬فالكتاب ين�رش ً‬
‫امل�سيحي يعود �إىل القرن العا�رش‬
‫العربي‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫ميالدي‪ ،‬ويك�شف عن ناحية من نواحي‬
‫ّ‬
‫املبني على‬
‫امل�سيحي‬
‫إ�سالمي‬
‫اجلدال ال‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫العقل واملنطق‪.‬‬
‫وال ب ّد من الإ�شارة والإ�شادة باملنهج‬
‫الفل�سفي الذي اعتمدته امل�ؤلِفة‬
‫التحليلي‬
‫ّ‬
‫عبا�س يف �رشحها للن�ص‬
‫الدكتورة نادين ّ‬
‫وحتليله‪ ،‬واملقارنة بني الن�صو�ص‪،‬‬
‫واملفاهيم‪ ،‬وجذورها‪ ،‬وم�صادرها‪،‬‬
‫و�صلتها مبا كان متو ّف ًرا لدى املتكلّمني‬
‫امل�سيحيني وامل�سلمني‪.‬‬
‫يت�ألف الكتب من بابني �أ�سا�سيني‪ ،‬وهو‬
‫يف �ستمائة �صفحة من القطع الكبري‪،‬‬
‫تو�صيف للكتاب‪ ،‬ما جاء‬
‫ولعل �أف�ضل‬
‫ٍ‬
‫على ل�سان الدكتور افرام البعلبكي الذي‬
‫قال‪ُ « :‬دعيت لأتكلّم على كتاب ف�إذا بي‬
‫�أمام مكتبة ال �أمام كتاب واحد»‪.‬‬
Cohabitation et conflits dans le Bilâd al-Châm à l’époque ottomane.
‫اﻟﺘﻌﺎﻳﺶ واﻟﻨﺰاﻋﺎت ﻓﻲ ﺑﻼد اﻟﺸﺎم‬
ّ‫ﻓﻲ اﻟﻌﻬﺪ اﻟﻌﺜﻤﺎﻧﻲ‬
‫اﻟﻌﻼﻗﺎت ﺑﻴﻦ اﻟﻤﺴﻠﻤﻴﻦ واﻟﻤﺴﻴﺤﻴّﻴﻦ‬
‫ﻣﻦ ﺧﻼل اﻟﺤﻮﻟﻴّﺎت وﻣﺆ ّﻟﻔﺎت اﻟﺮﺣّ ﺎﻟﺔ‬
 

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Cohabitation et conflits dans le Bilâd al-Châm à l’époque ottomane
   
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‫اﻟﻌﺜﻤﺎﻧﻲ‬
‫اﻟﺘﻌﺎﻳﺶ واﻟﻨﺰاﻋﺎت ﻓﻲ ﺑﻼد اﻟﺸﺎم ﻓﻲ اﻟﻌﻬﺪ‬
ّ
Musulmans et chrétiens à travers les écrits des chroniqueurs et des voyageurs
Cohabitation et conflits dans le
Bilâd al-Châm à l’époque ottomane
musulmans et chrétiens à travers
les écrits des chroniqueurs et des voyageurs
Colloque organisé par :
l’Université de Balamand, l’Université Saint-Joseph,
l’Institut Français du Proche-Orient et l’Orient-Institut Beirut
28 - 29 - 30 mai 2009
Sous la direction de :
Salim DACCACHE, Carla EDDE, Stefan KNOST,
Bruno PAOLI et Souad SLIM
Université de Balamand
S
alim Daccache, Carla Eddé, Stefan Knost, Bruno Paoli et
Souad Slim (éd.), Cohabitation et conflits dans le Bilâd
al-Châm à l’époque ottomane. Musulmans et chrétiens
à travers les écrits des chroniqueurs et des voyageurs,
Université Saint-Joseph, Université de Balamand, Institut
Français du Proche-Orient, Orient-Institut Beirut, 2014.
En 2004, à l’initiative de l’Université Saint-Joseph,
l’Université de Balamand et l’Institut Français du ProcheOrient (IFPO) s’est tenu un colloque sur les relations
entre musulmans et chrétiens dans le Bilâd al-Châm
à l’époque ottomane (XVIIe-XIXe siècles) d’après les
actes des tribunaux charʿī. Cinq ans plus tard, les mêmes
institutions, ainsi que l’Orient-Institut Beirut qui s’est
joint au projet, se sont de nouveau mobilisées pour
l’organisation d’un colloque sur la même thématique,
abordée cette fois à travers les écrits des chroniqueurs
locaux et des voyageurs étrangers, colloque dont nous
livrons aujourd’hui les actes.
Orient-Institut Beirut
Institut Français du Proche-Orient
À l’heure où l’avenir du ProcheOrient paraît incertain, sinon sombre,
et avec lui celui des « minorités »
historiques, musulmanes et non
musulmanes, un retour sur les fondements sociaux et la place de la
religion dans les sociétés concernées,
ainsi que de la gestion de la « cohabitation » et des conflits entre les
groupes religieux et au sein de ces
groupes dans la longue durée
s'imposait. Vingt-six chercheurs ont
entrepris d'interroger les écrits de
chroniqueurs autochtones et de
voyageurs occidentaux des XVIIe-XXe
siècles afin de tenter d'apporter des
éléments de réponse à ces questions.
Université Saint-Joseph
Les chroniqueurs locaux et les voyageurs se sont intéressés
aux relations intercommunautaires, en temps de paix
comme aux périodes de troubles. Comment les voyageurs
et les chroniqueurs ont-ils en particulier interprété les
affrontements fréquents survenus entre 1841 et 1860 ? Les
ont-ils attribués à des facteurs internes – « le fanatisme
religieux » par exemple ? Y ont-ils vus des répercussions
des ingérences externes ? Les habitants concernés étaientils présentés comme acteurs de leur propre histoire ou des
victimes de la lutte entre le pouvoir central ottoman et
les puissances européennes ?
Les études réunies dans cet ouvrage ont pour but d’apporter
des réponses à ces questions à travers l’analyse de cas
d’espèces, dans les différentes région du Bilâd al-Châm, au
fil du temps et au gré de configurations mouvantes, pour
mettre en évidence des permanences et des ruptures, qui
pourraient passer inaperçues aux yeux des contemporains.
Publications de l’USJ - Vente en ligne
Ouvrages et périodiques couvrant l’ensemble des domaines scientifiques et littéraires (histoire, géographie,
psychologie, philosophie, anthropologie, droit, économie, littérature, sciences politiques, etc.).
Plus de 4000 articles en texte intégral sont disponibles en ligne.
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USJ Info nº 41
| 86 |
‫مداخلة الربوف�سور �سليم دكّا�ش‬
‫الي�سوعي‪ ،‬رئي�س جامعة الق ّدي�س‬
‫ّ‬
‫يو�سف‪ ،‬يف الطاولة امل�ستديرة‬
‫املنعقدة يوم اجلمعة يف ‪14‬‬
‫�آذار ‪َ ،2014‬حول مناق�شة كتاب‬
‫«التعاي�ش والنزاعات يف بالد ال�شام‬
‫يف العهد العثماين ‪ -‬العالقات بني‬
‫امل�سلمني وامل�سيح ّيني من خالل‬
‫الرحالة»‪ ،‬يف‬
‫احلول ّيات وم�ؤلّفات ّ‬
‫�أنطليا�س‪ ،‬م�رسح الأخوين رحباين‪،‬‬
‫دير مار اليا�س‪.‬‬
‫‪ -1‬التعاي�ش والنزاعات يف بالد ال�شام العلمي في�ستح ّقون عليه جمي ًعا التقدير‬
‫يف العهد العثماين هو كتاب جماعي والثناء‪.‬‬
‫ا�شرتك يف �إعداده واح ٌد وثالثون كات ًبا‬
‫باح ًثا انطال ًقا من امل�ؤمتر الذي ح�صل ‪ -2‬هذا الكتاب لي�س جمموعة حما�رضات‬
‫يف ال�سنة ‪ 2009‬وقد نظّ مته جامعتان �أو مقاالت فح�سب‪� .‬إ ّنه يجمع بني د ّف َتيه‬
‫ومعهدان ‪ :‬جامعة البلمند وجامعة ُع�صارة ما قام به باحثون وعلماء‬
‫الق ّدي�س يو�سف‪ ،‬ومعهدان �إ�ست�رشاقيان و�أ�ساتذة‪ ،‬من م�شارب خمتلفة ومن‬
‫ّ‬
‫تاريخية‬
‫هما املعهد الفرن�سي لل�رشق الأدنى جّاتاهات متع ّددة ومن علوم‬
‫ّ‬
‫متنوعة‪ ،‬يف قراءتهم‬
‫ودينية‬
‫إن�سانية‬
‫واملعهد الأملاين للأبحاث ال�رشقية‪� .‬أقول و�‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫خ�صو�صا من بالد‬
‫املحليني‬
‫للمدونني‬
‫ً‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫ذلك لأ�سلّط ال�ضوء على � ّأن العمل البحثي‬
‫والرحالة الأجانب وذلك عندما‬
‫ال�شام‬
‫ّ‬
‫اجلامعي امل�شرتك ‪� -‬أكان ذلك يف جمال‬
‫تو ّقف ه�ؤالء عند مو�ضوع التعاي�ش يف‬
‫أدبيات‬
‫إن�سانيات‬
‫ال‬
‫والتاريخيات وال ّ‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫بالد ال�شام وما يفرزه هذا التعاي�ش‬
‫كالريا�ضيات‬
‫�أم يف العلوم الدقيقة‬
‫ّ‬
‫من �ساعات وئام و� ّأيام �سالم‪ ،‬كذلك‬
‫والبيولوجيات ‪� -‬أمر‬
‫واملعلوماتيات‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫ن�سميها نزاعات‪،‬‬
‫من �أوقات ع�صيبة‬
‫ّ‬
‫م�ستحب لأ ّنه يف�ضي‬
‫معقول ال بل‬
‫ّ‬
‫القوي يف الأفكار ويف‬
‫تركت �أثرها‬
‫ّ‬
‫�إىل تكاثر املنتوج العلمي امل�شرتك النفو�س‪ ،‬بحيث � ّأن ذلك العامل املتع ّدد‬
‫�إ�ستنا ًدا �إىل �آفاقٍ متع ّددة وكذلك يجعل الأديان واملذاهب يف حينها دخل يف‬
‫اجلامعيني‪ ،‬املنزوين عاد ًة‬
‫النا�س‬
‫ّ‬
‫خميلة النا�س ح ّتى اليوم‪� ،‬إن ب� ّأيام‬
‫ّ‬
‫وراء مكاتبهم و�أدواتهم‪ ،‬يتعارفون الهناء و�إن ب� ّأيام ال�سواد‪ ،‬وطغى على‬
‫بع�ضا‪.‬‬
‫ويعملون م ًعا ويق ّدرون بع�ضهم ً‬
‫الذهنية‪،‬‬
‫ت�صوراتهم و�أ ّثر يف بنيتهم‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫يقررون وذلك التعاي�ش والنزاع دخل �إىل باطن‬
‫وبالتايل يف كثري من الأحيان ّ‬
‫ال�ص َور الأليمة‬
‫العمل م ًعا والإنتاج م ًعا يف موا�ضيع النا�س‪،‬‬
‫وخ�صو�صا تلك ُ‬
‫ً‬
‫متع ّددة‬
‫وخ�صو�صا تلك التي فيها بع�ض القا�سية‪ ،‬دخلت �إىل عمق الب�سيكولوجيا‬
‫ً‬
‫ال�صعوبة‪ .‬هذه كانت خربة الذين �شاركوا‬
‫امل�سيحية‬
‫وخ�صو�صا‬
‫ال�رشقية‬
‫الب�رشية‬
‫ً‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫يف هذا العمل ويف �إنتاج هذا الكتاب منها‪ ،‬ومل تخرج بعد‪.‬‬
‫‪USJ Info nº 41‬‬
‫| ‪| 87‬‬
‫‪ -3‬ونعرف من زاوية �أخرى كم � ّأن‬
‫واملدونني‬
‫الغربيني‬
‫الرحالة‬
‫كتابات‬
‫ّ‬
‫ِّ‬
‫ّ‬
‫املحليني هي امل�صدر الأ�سا�سي لعلم‬
‫ّ‬
‫التاريخ اللبناين‪ ،‬يف تلك التي جند بع�ض‬
‫املدر�سية ومنها‬
‫�آثارها يف كتب التاريخ‬
‫ّ‬
‫بطوالت هذا وذلك وم�آ�سي هذه اجلماعة‬
‫�أو تلك‪ .‬وال �شكّ � ّأن تركيبة حماور الكتاب‬
‫الدميوغرافية‪،‬‬
‫وهي التالية ‪ :‬الأبعاد‬
‫ّ‬
‫وتو�صيف حياة اجلماعات‪ ،‬ومقارنة بني‬
‫واملدونني‪ ،‬والنزاعات والعنف‪،‬‬
‫الرحالة‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫أ�سا�سية‬
‫هي انعكا�س لتلك الف�صول ال‬
‫ّ‬
‫الدينية املتع ّددة‬
‫التي عا�شتها اجلماعات‬
‫ّ‬
‫يف تلك احلقبة‪ .‬وذلك يعني � ّأن النهج الذي‬
‫ا ّتبعه منظّ مو امل�ؤمتر ل�سنني خلت‪ ،‬كانت‬
‫لديهم ر�ؤية وا�ضحة ب�أن تكون درا�سات‬
‫بحثية متجاورة‪،‬‬
‫جمرد �أوراق ّ‬
‫امل�ؤمتر ال ّ‬
‫مر�صوفة الواحدة بعد الأخرى بل ت�سلّط‬
‫ال�ضوء‪ ،‬ب�شكل تقاطعي‪ ،‬على تلك الق�ضايا‬
‫الرئي�سية التي عا�شها املا�ضي وهي‪،‬‬
‫ّ‬
‫عن يف القراءة‪ ،‬حا�رضة اليوم‬
‫عندما مُن ُ‬
‫ح ّتى مبختلف تفا�صيلها‪.‬‬
‫‪ -4‬وهكذا ف� ّإن التح ّدي الأبرز الذي‬
‫يواجه علم التاريخ هو مواجهة املا�ضي‬
‫الذي مل يقدر �أن يغيب يف املا�ضي‪،‬‬
‫على ح ّد قول كاتب َتي مق ّدمة الكتاب‬
‫الدكتورة �سعاد �سليم والدكتورة كارال‬
‫�إ ّد ه‪ .‬فالذكريات القدمية ت�ستعيدها‬
‫بعنف ال بعده عنف‪،‬‬
‫الذاكرة احلا�رضة‬
‫ٍ‬
‫بقدر ما كانت تلك الذكريات مكبوتة‬
‫ال�سيا�سية �أو بفعل‬
‫بقو ة ال�سلطات‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫مي�س اجلوهر والكيان‬
‫مل‬
‫الذي‬
‫الن�سيان‬
‫ّ‬
‫أي�ضا‬
‫الباطني الفردي واجلماعي‪ .‬وربمّ ا � ً‬
‫كانت �رضورة جتاوز املا�ضي مِ ن �أجل‬
‫�رضورات العي�ش امل�شرتك من دون توبة‬
‫حقيقية وتطهري ُمعلن للذاكرة‪ ،‬قد �أ�سهمت‬
‫ّ‬
‫عملية الكَبت وبالتايل انفجار‬
‫� ً‬
‫أي�ضا يف ّ‬
‫الكَبت على م�رصاعيه‪ .‬و�إذا كان الكثري‬
‫الوطنيني هم من امل� ّؤرخني‬
‫املدونني‬
‫ّ‬
‫من ّ‬
‫العامة �أكانت‬
‫القريبني من ال�سلطات‬
‫ّ‬
‫الرحالة الأجانب‬
‫�سيا�سية �أو ّ‬
‫ّ‬
‫دينية‪ ،‬ف� ّإن ّ‬
‫العامة لل�رشق من‬
‫النظرة‬
‫إىل‬
‫�‬
‫أقرب‬
‫كانوا �‬
‫ّ‬
‫التدخل الأوروبي‬
‫وخ�صو�صا‬
‫قبل الغرب‬
‫ّ‬
‫ً‬
‫يف القرن التا�سع ع�رش من حيث �أ ّثروا‬
‫�أيمّ ا ت�أثري يف نظرة ال�رشق �إىل نف�سه‪.‬‬
‫وهنا �أعطي مثل الأب الي�سوعي بطر�س‬
‫فروماج الفرن�سي من القرن الثامن ع�رش‬
‫الذي كان واعظً ا يف الق ّدا�س االفتتاحي‬
‫للمجمع اللبناين ‪ 1736‬وقد قمت بدرا�سة‬
‫االنفعالية‬
‫م�ستفي�ضة لعظته الطويلة‬
‫ّ‬
‫وامل�ؤ ّثرة يف بداية املجمع‪ .‬فهدف العظة‬
‫مارونية �إىل ذاتية‬
‫كان ت�أ�سي�س نظرة‬
‫ّ‬
‫املارونية وف ًقا لتوجيهات روما‬
‫الكني�سة‬
‫ّ‬
‫�أو الفاتيكان يف ذلك احلني‪ .‬والواقع � ّأن‬
‫املارونية �أخذت لنف�سها وع ًيا‬
‫الكني�سة‬
‫ّ‬
‫ملاهيتها يف املجمع وبعده‪ ،‬فدخلت‬
‫ّ‬
‫يف عامل جديد خمتلف عن ال�سابق‬
‫من حيث تنظيمها الأبر�شي و�إعداد‬
‫الرتاتبية الدقيقة‬
‫الإكلريو�س واعتماد‬
‫ّ‬
‫وتو�سيع دائرة الرتبية والتعليم والتثقيف‬
‫بح�سب مقت�ضيات املجمع الرتيدنتيني‪،‬‬
‫وثبتت‬
‫وح ّددت �أعداءها و�أ�صدقاءها ّ‬
‫طقو�سها و�صلواتها‪ ،‬وهذا كلّه كان يف‬
‫مقوالت العظة ال�شهرية‪ .‬ويف مقاالت‬
‫�أخرى من الكتاب‪ ،‬نرى كم � ّأن املر�سلني‬
‫الأجانب عملوا على �إن�شاء طوائف وملل‬
‫جديدة‪ ،‬فرتك ذلك الأمر �أثره على الواقع‬
‫وفعل النزاعات التي ما زال‬
‫االجتماعي‪ّ ،‬‬
‫يرت ّدد �صداها ح ّتى اليوم يف �أذهان‬
‫وخميالتهم حيث � ّإن الذاكرة‬
‫النا�س‬
‫ّ‬
‫الفردية و�إن ُن�سيت ن�سيا ًنا �شبه تام‪،‬‬
‫ّ‬
‫اجلماعية لتولّد ثانية‬
‫الذاكرة‬
‫أتي‬
‫فت�‬
‫ّ‬
‫ُ�ص َور املا�ضي و�أحداثه الغابرة‪.‬‬
‫‪ -5‬يف بع�ض املحا�رضات نكت�شف كم‬
‫مهما بالن�سبة‬
‫أمرا ًّ‬
‫� ّأن تعداد ال�سكّان كان � ً‬
‫�إىل ال�سلطات القائمة‪ ،‬وربمّ ا كان ال�سبب‬
‫رقمية‬
‫يف ذلك �أ ّنه ال ب ّد من قاعدة‬
‫ّ‬
‫لفر�ض ال�رضائب على النا�س وجمعها‬
‫وبالتايل ندرك � ّأن ذلك الإح�صاء ربمّ ا‬
‫�صحيحا ويعطي لنا فكرة عن‬
‫كان‬
‫ً‬
‫الواقع ال�سكّاين يف ذلك الزمن يف وقت‬
‫نتحا�شى فيه اليوم �إح�صاء النا�س ل ّأن‬
‫ت�صادمية‪.‬‬
‫ونية‬
‫يف الأمر فكرة‬
‫ّ‬
‫طائفية ّ‬
‫ّ‬
‫كمدونات‬
‫التاريخية‬
‫وتلك الن�صو�ص‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫الرحالة كانت تزخر‬
‫امل� ّؤرخني ودفاتر ّ‬
‫بو�صف الواقع االجتماعي للجماعات‬
‫الدينية‪ ،‬و�أعود هنا �إىل بطر�س فروماج‬
‫ّ‬
‫الي�سوعي لرنى كم �أ ّنه كان دقي ًقا يف‬
‫و�صف الطقو�س القدمية للموارنة‪ ،‬وحياة‬
‫الأديار امل�شرتكة بني ن�ساء ورجال‬
‫الرعية‬
‫وطرق جمع الأموال من �أبناء‬
‫ّ‬
‫واال�ست�سهال يف التعاطي مع الأ�شياء‬
‫املق ّد�سة‪.‬‬
‫‪ -6‬ينبغي القول � ّإن مو�ضوع العالقات‪،‬‬
‫بني اجلماعات كان ال�شغل ال�شاغل‬
‫للم� ّؤرخني �أكانوا من ال�رشق �أم من‬
‫الغرب‪ .‬والوا�ضح � ّأن ه�ؤالء � ّأرخوا لتلك‬
‫العالقات كما كانت يف � ّأيام ال�سلم‬
‫و�أوقات اال�ضطرابات و�أزمنة احلروب‬
‫وخ�صو�صا تلك التي جرت ما بني ‪1841‬‬
‫ً‬
‫| ‪| 88‬‬
‫و ‪ .1860‬والواقع � ّأن �أولئك امل� ّؤرخني‪،‬‬
‫عرب الأبحاث املكنونة يف الكتاب‪ ،‬جندهم‬
‫يهتمون بالعالقات‬
‫على وجه التقريب‬
‫ّ‬
‫مع اجلماعات ال بني الأفراد وك� ّأن‬
‫اجلماعة هي الأ�سا�س االجتماعي الظاهر‬
‫مرتا�صة ال‬
‫و� ّأن النا�س هم كتلة واحدة‬
‫ّ‬
‫جمموعة من الأفراد‪ .‬و�إذا ك ّنا اليوم نعيد‬
‫ال�سلوكيات‬
‫�سبب بع�ض احلروب وبع�ض‬
‫ّ‬
‫التع�صب الديني املقيت و�إىل‬
‫العنيفة �إىل‬
‫ّ‬
‫اجلهل املق ّد�س‪ ،‬ف� ّإن الكثري من م� ّؤرخي‬
‫كثريا‬
‫ومدوين الثامن ع�رش والتا�سع ع�رش ً‬
‫ّ‬
‫ما ي�ستخدمون هذه الكلمة للداللة على‬
‫علّة احلروب والأحداث الأليمة‪ .‬ومن‬
‫الطبيعي القول �أن يكون الآخر يف‬
‫احلوليات هو‬
‫الرحالة و�أ�صحاب‬
‫نظر‬
‫ّ‬
‫ّ‬
‫املت�صلّب املعتدي ولي�س من هو قريب‬
‫واجتماعيا‪.‬‬
‫دينيا‬
‫ًّ‬
‫ًّ‬
‫أخريا‪ ،‬يطول القول يف احلديث عن‬
‫‪ً � -7‬‬
‫هذا الكتاب املرجع‪ ،‬مبعلوماته و�آرائه‬
‫ومراجعه وحتليالته وكذلك مراجعة‬
‫تقلّبات زمن بني عثمان وما تركه من‬
‫الأعمال اجلليلة ومن امل�آ�سي الثقيلة‬
‫على املا�ضي وعلى ذاكرة ال�سنني‬
‫وال ّأيام‪ .‬وال �شكّ � ّأن هنالك الكثري من‬
‫الأ�سئلة املرتبطة مبجريات الأحداث‬
‫وتطورات‬
‫وواقع النا�س واجلماعات‬
‫ّ‬
‫حياة البلدان والأ�صقاع‪ .‬فربمّ ا يجد‬
‫القارئ يف هذا الكتاب‪ ،‬عرب قراءة‬
‫ن�صو�صه العلميّة بوجه �أكيد لكنّها �سهلة‬
‫القراءة واملطالعة‪� ،‬أجوبة عديدة تفيد‬
‫أي�ضا تفيد امل�س�ؤولني يف‬
‫القارئ وربمّ ا � ً‬
‫اجلامعة واملدر�سة واحلكومة �إن ُوجدت‬
‫وباملخت�رص م�س�ؤويل الدين والدنيا‬
‫واملجتمع لكي ي� ّؤ�س�سوا لثقافة جديدة‬
‫هي ثقافة املعرفة واملغفرة واالحرتام‬
‫املتبادل والعي�ش امل�شرتك‪.‬‬
‫‪USJ Info nº 41‬‬