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ENTREPRISES WHO’S WHO
Ces PME qui
innovent à
La Côte
Du recyclage au développement de solutions
orthopédiques novatrices, les entreprises
de la région de La Côte innovent dans des
secteurs éclectiques. Notre sélection.
Par Céline Bilardo et Thomas Rywalski
L
es dix entreprises présentées
dans ce dossier reflètent la
diversité des domaines d’expertise qui se développent
dans la région de La Côte.
Qu’il s’agisse de jeunes PME
technologiques ou de sociétés traditionnelles
plus que centenaires, beaucoup ont pris le
pas de l’innovation: dans le secteur du sport
avec la spécialiste en peau de phoque Pomoca, les sacs biodégradables de BioApply ou
les friteuses industrielles développées par
la PME familiale Valentine Fabrique.
«Les entreprises du canton de Vaud
bénéficient des conditions-cadres et des
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structures de financement et d’accompagnement qui sont en place depuis plusieurs années», souligne Jean-Michel
Stauffer, conseiller en innovation et spécialiste des PME chez Innovaud, une association vaudoise qui accompagne et
aiguille les entreprises du canton dans
leur recherche de soutien (hébergement,
coaching, promotion, financement). Les
PME de La Côte bénéficient par ailleurs
des atouts fournis par les technopôles qui
ont fleuri dans le canton, tels que l’EPFL
Innovation Park à Lausanne ou l’Y-Parc
d’Yverdon, mais aussi du savoir-faire des
hautes écoles environnantes.
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PME MAGAZINE - JUIN 2016
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Josep Castellet.
Le directeur se réjouit de
sortir 100 000 paires de
peaux de phoque de son
usine chaque année.
POMOCA
Photo: S. Liphardt
Equipement de sport de montagne
Innovation: peau de phoque et accessoires
de randonnée connectés
Année de fondation: 1933
Direction: Josep Castellet
Lieu: Denges
Nombre de collaborateurs: 15 (22 en été)
Dans le secteur de niche de la peau de
phoque, l’entreprise Pomoca peut revendiquer une position de leader mondial.
L’entreprise établie dans la zone industrielle de Denges possède aujourd’hui un
tiers de ce marché. La société s’associe
à différents athlètes de glisse (comme le
jeune freerider valaisan Jérémie Heitz)
pour promouvoir ses produits: diverses
gammes de peau de phoque à la technologie innovante, plus légères, étanches
et glissantes que les peaux traditionnelles.
A la tête de Pomoca depuis 2011, Josep
Castellet explique: «La peau de phoque
est un produit complexe. Tout réside dans
un fragile équilibre de matières et de
traitements chimiques. Les peaux doivent
être étanches et coller dans des conditions
extrêmes de froid et d’humidité. Le but
est d’offrir aux skieurs un produit fiable
avec les meilleures performances de glisse
et d’accroche possibles.»
Pomoca travaille directement avec les
fabricants de ski et développe des peaux
sur mesure pour 11 marques emblématiques, telles que Salomon, K2 ou Rossignol. Elle cible trois types de clientèle:
les compétiteurs, les randonneurs et
depuis peu, les skieurs freeride. Plus de
100 000 paires de peaux sortent de son
usine chaque année. La marque vaudoise,
qui compte deux collaborateurs à pleintemps pour la recherche et le développement, a vu son chiffre d’affaires tripler
jusqu’en 2014, pour dépasser les 5 millions de francs suisses.
Dernièrement, Pomoca s’est associée à
la start-up Gait Up pour développer un
capteur se fixant sur les skis. Baptisé
«Pomocup», il mesure les mouvements de
l’usager, sa longueur de pas et le temps
qu’il prend pour enlever sa peau de
phoque. «Un nouveau produit qui nous
permet d’élargir nos ventes classiques,
sortir de notre production saisonnière et
aussi être plus visibles sur le marché.»
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ENTREPRISES WHO’S WHO
BIOAPPLY
Emballage
Innovation: emballages recyclables et
biodégradables
Année de fondation: 2006
Direction: Frédéric Mauch
Lieu: Gland
Nombre de collaborateurs: 9
En une décennie, BioApply
s’est imposée comme leader suisse dans la production de sacs et emballages
recyclables et biodégradables. Surfant sur la
vague du développement
durable, la PME s’est constitué une solide
clientèle, dont Swiss, Migros ou encore le
CIO. Ses produits sont également proposés
aux particuliers via les grandes surfaces
et internet. «Nous produisons des sacs compostables retail, avec lesquels on peut faire
ses courses puis collecter et jeter ses déchets
organiques, ainsi que des sacs-poubelles
compostables de différentes capacités»,
avance le directeur Frédéric Mauch.
Prochain objectif: le marché français.
«La législation du pays va prochainement
interdire les sacs en plastique et les alternatives biodégradables n’y sont encore que
peu développées.» BioApply élabore par
ailleurs une fibre spéciale avec du coton
extrait de vêtements usagés. Le produit,
destiné à l’industrie horlogère, est mis au
point dans sa récente entité de R&D établie
au Portugal.
ECOWASTE
Gestion des déchets
Innovation: systèmes intelligents
pour conteneurs
Année de fondation: 2003
Direction: Jean-Luc Schlaeppi
Lieu: Aclens
Nombre de collaborateurs: 15
En considérant les déchets comme une
ressource, Jean-Luc Schlaeppi a vu juste.
Son entreprise propose aux communes
d’équiper leurs conteneurs avec des systèmes électroniques de mesure. Connectées,
elles informent du niveau des déchets dans
les bennes. Une optimisation logistique
qui permet aux sociétés de collecte d’en-
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registrer des économies d’environ 25%.
«Les collecteurs peuvent également introduire des données dans ces systèmes de
gestion, observe Jean-Luc
Schlaeppi. Ce procédé
intelligent fournit également de nombreuses
informations aux communes, telles que l’état
des conteneurs et les
besoins en nettoyage ou de réparation.»
EcoWaste gère à travers son système près
de 1400 conteneurs à Genève et plus de
3000 en France. «Et nous nous apprêtons
à aborder le marché belge et scandinave.»
La PME conçoit également des systèmes de collecte de déchets avec contrôle
d’accès fonctionnant sur le principe de la
taxe au poids ou au volume. Des dispositifs
déjà implantés dans de nombreux conteneurs et centres de tri en Suisse romande
et outre-Sarine. Egalement connectés, ils
aident les usagers à contrôler leur quantité
de déchets et leurs factures.
ÉLITE
Literie
Innovation: nouveaux matériaux de
fabrication, technologie
Année de fondation: 1895
Direction: François Pugliese
Lieu: Aubonne
Nombre de collaborateurs: 70 sur le site
d’Aubonne (130 en tout)
Faire bien dormir les gens.
C’est avec cet objectif que
François Pugliese dirige
l’entreprise vaudoise Elite
depuis 2006. D’une société très traditionnelle, il
en a fait une référence
haut de gamme dans le domaine de la
literie et au-delà, en innovant aussi bien
dans les matériaux utilisés que dans les
services. L’entreprise centenaire a racheté trois ébénisteries de la région pour
renouveler sa gamme de produits, en proposant notamment des ressorts en bois
issu des forêts suisses.
«De la laine aux ressorts, une grande
partie de nos produits proviennent de
Suisse, commente le chef d’entreprise,
attaché à la durabilité et la qualité de son
offre. Elite s’est, d’autre part, fait remarquer avec son projet Smart Lease, s’inspirant du système de leasing courant dans
le secteur de l’automobile, destiné à l’hôtellerie. Cette formule – qui lui a valu le prix
de l’Innovation du Gottlieb Institute en
2013 – permet aux hôteliers de louer des
matelas Elite munis d’un capteur qui en
mesure l’utilisation et l’usure, de manière
à payer uniquement les nuitées où le lit a
effectivement été occupé. Plus de 2500
matelas Elite sont loués à l’heure actuelle
par des hôtels en Suisse et en Italie.
NANO BRIDGING
MOLECULES
Implants dentaires et orthopédiques
Innovation: solution améliorant la
compatibilité des implants avec le corps
Année de fondation: 2002
Direction: Björn-Owe Aronsson
Lieu: Gland
Nombre de collaborateurs: 4
Les implants dentaires et
les prothèses orthopédiques en titane causent
fréquemment des inflammations ou des problèmes
de rejet chez les patients.
Pour y remédier, Nano
Bridging Molecules a conçu une solution
chimique liquide à partir de molécules de
phosphate, une substance présente naturellement dans les os. «En l’intégrant dans
leur production, les fabricants améliorent
l’interface entre leurs prothèses et les os
des patients, annonce le directeur. Une
fois traitée, la surface d’une prothèse sera
perçue comme de l’os par le corps, ce qui
évite les problèmes de rejet.»
La PME a ainsi séduit MIS Implants
Technologies, un des leaders mondiaux
dans la fabrication d’implants dentaires,
qui a déjà intégré la solution dans sa production. Un premier essai clinique mené
au préalable sur 100 patients a démontré
l’efficacité de la technologie. «Prochaine
étape: appliquer ce traitement de surface
aux prothèses orthopédiques. Plusieurs
hôpitaux et cliniques basés en Europe et
aux Etats-Unis sont intéressés et diverses
collaborations en vue de mener des essais
cliniques sont déjà agencées.
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Photos: S. Liphardt, DR
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Thomas Canguilhem.
Les senseurs intelligents
de Silentsoft ont vite séduit
l’industrie pétrolière et
gazière. Maintenant, le
domaine de l’immobilier
s’y intéresse aussi.
SILENTSOFT
Energie et internet des objets
Innovation: senseurs intelligents
Année de fondation: 2000
Direction: Thomas Canguilhem
Lieu: Morges
Nombre de collaborateurs: 25
C’est peu dire que Silentsoft a fait du
chemin depuis qu’elle a vu le jour au sein
de l’Innovation Park de l’EPFL il y a plus
de quinze ans. L’entreprise est aujourd’hui
solidement établie auprès des acteurs
majeurs de l’industrie pétrolière et gazière,
et étend depuis peu sa gamme de produits
et services au secteur immobilier. Ses
senseurs intelligents, qui permettent de
contrôler le contenu de sa citerne en vue
d’avertir son fournisseur au moment oppor-
tun, se déclinent désormais pour s’adapter aux compteurs d’eau, d’électricité ou
de gaz des immeubles. «Notre système
permet par exemple à une régie immobilière de mesurer précisément les flux
d’énergie de ses bâtiments, indique Thomas Canguilhem, le directeur de Silentsoft.
Ces données permettent ensuite d’optimiser les infrastructures et leurs réglages
pour réaliser des économies d’énergie et
de maintenance.»
Active depuis près de deux ans sur ce
nouveau créneau, la PME a déjà connecté
les installations de plus d’une centaine de
bâtiments répartis à travers toute la
Suisse. Cette solution a, par exemple,
séduit la Banque cantonale zurichoise, qui
a ainsi pu connecter l’ensemble de son
parc immobilier. «Selon les installations
de nos clients, nous sommes amenés à
travailler sur le hardware, le software ou
les deux. Car certaines infrastructures
sont déjà connectées et ne nécessitent pas
d’installation de capteurs. Notre rôle
consiste alors à relever, traiter et fournir
des données utiles via notre portail web»,
précise Thomas Canguilhem.
Dans un avenir proche, l’entreprise
compte étendre ses produits et services à
d’autres secteurs d’activité. «Même si la
concurrence est déjà bien présente en
Europe, le marché n’est pas encore étouffé. Et notre force réside dans notre capacité à agir à la fois sur les capteurs, pour
connecter des infrastructures, et les logiciels, pour analyser et fournir des données. Ce qui n’est pas forcément le cas de
tous nos concurrents.»
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NIDECKER
Matériel de sport
Innovation: stratégie de vente, marketing et
diversification des produits
Année de fondation: 1887
Direction: Henry Nidecker
Lieu: Rolle
Nombre de collaborateurs: 50
Fondée il y a 130 ans,
Nidecker est l’une des rares
entreprises actives dans
le sport à pouvoir revendiquer une telle longévité.
M a i s l a m a r q ue de
snowboard n’a pas oublié
de se renouveler ces dernières années, en
raison notamment d’un retour en force du
ski. «Pour y faire face, nous avons créé plusieurs marques, détaille Thierry Kunz, chargé du marketing. Notre approche a consisté
à proposer des produits haut de gamme à
travers plusieurs marques qui correspondent
aux différentes pratiques du snowboard.»
Nidecker s’est également diversifiée en se
lançant dans la fabrication de stand-up
paddles depuis l’an dernier et compte aussi
développer ses propres bases nautiques.
«Ce qui nous permettra de nous adresser
directement à nos consommateurs et de
proposer des services de location et de rangement. On constate aujourd’hui que les
marques actives dans le sport doivent proposer des services en plus de leurs produits.»
SENSILE TECHNOLOGIES
Internet des objets
Innovation: senseurs intelligents pour
l’industrie pétrolière et gazière
Année de fondation: 1999
Direction: Cédric Morel
Lieu: Morges
Nombre de collaborateurs: 10
Avant que l’on ne parle d’internet des
objets et de cloud computing, Sensile Technologies développait déjà ses premiers
capteurs intelligents destinés à l’industrie
pétrolière. Aujourd’hui, son système équipe
quelque 60 000 citernes dans plus de 60
pays. Installés dans les réservoirs de gros
consommateurs de produits pétroliers, tels que
les stations-service, les
capteurs développés par
la PME mesurent leur
contenu et avertissent
automatiquement les fournisseurs en vue de refaire le plein au meilleur moment. «Ainsi, le fournisseur optimise
ses déplacements en livrant de plus
grandes quantités», analyse Cédric Morel.
Au gain logistique évident – environ 30%
d’économies sur les livraisons –, s’ajoute
l’avantage pour le consommateur de ne
plus devoir se soucier des commandes.
Prochain objectif: réduire encore les coûts
du système. «Ce qui nous permettra de le
proposer à des consommateurs de plus
petite envergure. A terme, nous équiperons
également les citernes des particuliers.»
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Photos: DR
ENTREPRISES WHO’S WHO
SENSIMA INSPECTION
Microélectronique
Innovation: système de détection de fissures
métalliques
Année de fondation: 2009
Direction: Bernard Revaz
Lieu: Gland
Nombre de collaborateurs: 9
Les exigences d’optimisation économique ne cessent
d’augmenter dans l’industrie, notamment dans le
secteur de l’énergie. Par
exemple à travers la «maintenance conditionnelle»,
un procédé qui vise à inspecter ses infrastructures pour les réparer quand cela s’impose.
Dans ce marché de niche, Sensima Inspection propose des capteurs électroniques qui
permettent de détecter des fissures dans
les pièces métalliques, telles que les turbines
à gaz utilisées pour produire de l’électricité.
«Un groupe industriel connaît mieux l’état
de ses infrastructures et peut ensuite prendre
la bonne décision en termes de réparations
et optimiser ses coûts de maintenance»,
explique Bernard Revaz. La PME propose
par ailleurs son système pour l’industrie des
ponts, en Suisse et aux Etats-Unis. «Notre
tâche consiste à suivre les défauts éventuels
de ces ouvrages et de transmettre les données
que nous récoltons à des experts qui calculent
ensuite leur durée de vie et le moment où
une rénovation s’impose.» L’entreprise se
spécialise également dans l’inspection
sous-marine de plateformes pétrolières avec
des mandats en mer du Nord.
VALENTINE FABRIQUE
Industrie
Innovation: moyens de production et
nouvelles technologies
Année de fondation: 1953
Direction: Christophe Paris
Lieu: Romanel-sur-Morges
Nombre de collaborateurs: 30
Dans le marché de niche des friteuses
industrielles, cette PME familiale illustre
à merveille la force du «Swiss made». Car
même face au franc fort,
Valentine Fabrique continue d’exporter 80% de sa
production. Une performance qui s’explique en
partie par l’optimisation
de sa production. «Il y a
deux ans, nous avons décidé de rassembler
nos équipes et moyens de production au
sein d’un même bâtiment et sur un seul
niveau», confie Christophe Paris. Avec
deux employés actifs à 100% dans le développement, la PME élabore des capteurs
capables de détecter la qualité de l’huile
utilisée dans ses appareils. Objectif: fournir à ses clients un moyen de savoir quand
changer ou filtrer leur huile afin d’éviter
d’éventuels problèmes sanitaires. «Nous
travaillons également sur des produits à
base de vitamines qui permettraient d’augmenter la durée d’utilisation de l’huile.»
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