L`or des Windsor - Centre Le Moyne
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L`or des Windsor - Centre Le Moyne
Voici l’exemple d’un texte annoté Dimanche 09 décembre 2001 Source: http://www2.canoe.com/artsetculture/grosplans/decouvertes/archives/2001/12/20011207-155453. html L’or des Windsor par Rem! Mat/lard - canoë Tempo Au-delà des « révélations », divorces et autres scandales étalés à Ia une des tabloïds, I’image de Ia monarchie britannique est largement ternie par sa collusion avec le monde des affaires. Petite plongée au coeur de Ia « Windsor inc. », cette mystérieuse entreprise qui permet aux Royals de s’enrichir... avec l’argent des contribuables. Les malheurs de la famille royale ne datent pas d’hier. Sans remonter à Mathusalem, il y a eu bien sûr {marqueur de relation annonçant l’affirmation] les amours ancillaires de Ia vénérable reine Victoria avec son écuyer, les folles nuits parisiennes d’Edouard VII et l’abdication d’Edouard VIII à cause de sa liaison avec Wallis Simpson, une Américaine divorcée. Plus récemment, {marqueurs de relation on se souvient de Ia séparation houleuse, sur fond de règlements de comptes par médias interposés, entre le prince Charles et lady Diana. C’était en 1992, annus horribilis selon les propres termes d’Élizabeth ll ( il faut dire que cette année-là, outre moult déboires familiaux et matrimoniaux dont Ia presse avait fait des gorges chaudes, une aile de son château de Windsor était partie en fumée). {Les parenthèses sont des procédés explicatifs] De « révélations » en « fuites » soigneusement orchestrées de part et d’autre, le désastre conjugal du couple Charles-Diana a largement contribué à discréditer l’institution monarchique, sans parler de Ia liaison quasi officielle du prince de Galles avec Camilla Parker-Bowles ou des incartades de lady Di. Puis, en 1997, Ia mort tragique de Ia «princesse des cœurs » a déclenché une nouvelle crise, Ia maison royale étant cette fois accusée de froideur par rapport à un événement qui avait pris l’ampleur d’un drame national outre-Atlantique. La reine, Ia bru et le truand {Intertitre annonçant un premier aspect] Avec Ia disparition du principal centre d’intérêt des grands tabloïds britanniques, Elizabeth espérait bien connaître un peu de répit. II n’en a rien été. Au contraire, {marqueur de relation] les scandales se sont multipliés : les déboires financiers de son fils cadet, le prince Edward (qui a mis l’entreprise qu’il dirige au bord de la faillite), {les parenthèses: procédé explicatif] le divorce fracassant du prince Andrew et les frasques de son ancienne épouse, Ia rousse et sémillante Sarah Ferguson, pour n’en citer que quelgues-uns. Le dernier en date a impliqué Ia comtesse Sophie de Wessex, épouse d’Edward, et PDG d’une entreprise de relations publiques représentant d’importants groupes hôteliers arabes et asiatiques. Piégée par un journaliste du magazine News of the World déguisé en cheikh arabe, I’ex-Sophie Rhys-Jones s’était Iaissée aller à des déclarations plutôt sulfureuses sur Ia famille royale au printemps dernier. Le «.Sophiegate » a été Ia goutte d’eau qui fait déborder le vase. Les grands médias britanniques ont dénoncé le mélange des genres, reprochant à certains Royals de profiter de leur position et de leurs toumées officielles à I’étranger pour faire du business. De leur côté, {marqueur de relation] plusieurs députés travaillistes ont réclamé une réduction de Ia liste civile (le budget alloué à Ia reine) {les parenthèses: procédé explicatif] et 47autres ont déposé aux 1 Communes une motion exigeant qu’ils suivent I’exemple des parlementaires en rendant publics leurs revenus. II est vrai qu’en plus des divers avantages dont ils bénéficient (appartement de fonction, château de Bagshot, voitures, résidences secondaires, yacht, frais de déplacement défrayés par Ia Couronne, etc) {parenthèse = procédé explicatif] et des 141 000 livres (325 000 dollars) {parenthèse = procédé explicatif] d’argent de poche que leur verse chaque année Elizabeth, Sophie et Edward, par exemple, {marqueur de relation amenant une explication] possèdent chacun leur propre entreprise et perçoivent de (très) gros salaires. La « Windsor Inc. » , une affaire qui marche {Intertitre annonçant le second aspect) A I’instar de leurs journaux, ce qui choque aujourd’hui beaucoup de Britanniques, ce n’est pas tant le coût exorbitant de la Couronne pour les contribuables que la confusion entre devoirs royaux et affaires privées. La plus ancienne monarchie du monde (après le Japon) {procédé explicatif] est en effet devenue une véritable machine à faire du cash, dirigée par un triumvirat composé du chef de cabinet d’Élizabeth II, du grand chambellan de la Cour et du trésorier royal. Bénéficiant d’un système de financement particulièrement opaque et complexe, cette mystérieuse entreprise n’a en outre {marqueur de relation marquant l’opposition] de comptes à rendre à personne, pas même au Parlement. Selon le très sérieux quotidien The Guardian, le chiffre d’affaires annuel de ce que le prince Philip a lui-même un jour ironiquement baptisé The Firm avoisine les 35 millions de livres (80 millions de dollars), {procédé explicatif] soit l’équivalent du budget du British Museum. Une broutille, comparé à la fortune de la famille royale, estimée à 4,5 milliards de livres (10,1 milliards de dollars). {procédé explicatif] Mais de quoi exciter, tout de même, {marqueur de relation] bien des convoitises. C’est ainsi {marqueur de relation] qu’à l’image du couple Edward-Sophie, beaucoup de Royals tirent une grande partie de leurs revenus de la « Windsor inc. ». À commencer par His Royal Highness le prince Charles, qui profite de sa notoriété pour commercialiser les produits de sa ferme de Highgrove (bacon, biscuits, marmelade, chocolat, etc.) {procédé explicatif]. Dans la longue liste de ceux qui confondent les devoirs de leur charge avec le profit personnel, on trouve également le prince Andrew, récemment nommé président d’un organisme chargé d’assurer la promotion des compagnies britanniques à l’étranger. {Incise = procédé explicatif] Et le fils de la princesse Margaret, le vi comte Linley, {Apposition = procédé explicatif] qui vend ses meubles design à la Cour. Et puis le duc de Gloucester, patron d’un important cabinet d’architectes. {Apposition = procédé explicatif] ou encore le duc de Kent, qui siège au conseil d’administration de plusieurs sociétés, {incise = procédé explicatif] tandis que son épouse améliore ses fins de mois en daignant honorer de sa présence certains dîners de dames de la haute bourgeoisie londonienne. Moyennant finances, évidemment { adverbe marquant l’affirmation]. Tout cela est d’un vulgaire... Redorer le blason de la monarchie « C’est la première fois que des jeunes ‘royaux’ veulent travailler. La monarchie va s’écrouler sous le poids de pareils conflits d’intérêt », prédit Stephen Haseler, {citation] président du mouvement républicain {apposition: procédé explicatif] soutenu par environ 20 % de la population du royaume. {statistiques] Pour tenter de calmer le jeu, Buckingham a dû instaurer un code de bonne conduite, interdisant aux membres de la famille royale d’exploiter publiquement la 2 « marque » Windsor. Et les experts en communication du palais ont orchestré une grande campagne de marketing axée sur la popularité de la reine-mère et du jeune prince William, le fils aîné de Charles {apposition: procédé explicatif]. Quant à Elizabeth, réputée hautaine et peu chaleureuse, elle a depuis quelque temps (entr)ouvert les portes de son palais à la presse et à la télévision, espérant ainsi sans doute briser son image de souveraine figée dans un protocole d’un autre âge. A l’heure où les sondages montrent une désaffection croissante du public envers l’institution monarchique, il n’est cependant pas certain que cela suffira. D’autant que l’éventuel successeur d’Élizabeth, Charles Philip Arthur Georges de Windsor Mountbatten, prince de Galles, duc de Cornouailles, duc de Rothesay, comte de Carrick, comte de Chester, baron de Renfrew, grand intendant d’Écosse, descendant des Saxe-Cobourg et Gotha, des Hanovre, Stuart, Tudor, York, Lancaster et autres Plantagenêt, n’a pas vraiment la cote auprès de ses futurs sujets. . 3