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numéro2 mai 2008 La lettre d’ information aux dirigeants Dirigeants en action Edito Enaxion conseille et accompagne les dirigeants et équipes dirigeantes, de l’élaboration de la stratégie jusqu’à sa mise en œuvre. Dès la création de la société en 2006, nous avons souhaité nous doter d’un conseil consultatif, véritable think tank, qui nourrisse nos réflexions et nos approches sur certains des sujets qui sont au cœur de nos interventions. Composé de six dirigeants de parcours, de secteurs et de pays différents, notre conseil consultatif sélectionne les thèmes sur lesquels l’équipe Enaxion va produire une recherche et une réflexion structurées pour enrichir les débats. Dirigeants en Action vous fera régulièrement partager le fruit de ces recherches, ainsi que des cas concrets rencontrés au fil des interventions chez nos clients. Dans chaque numéro, vous retrouverez également le portrait d’un dirigeant qui vous fait partager ses conceptions et expériences du management de l’entreprise. Bonne lecture L’équipe Enaxion Dirigeants en action Lettre trimestrielle d’information aux dirigeants Conception éditoriale : Objectif Une (www.objectifune.fr) Rédaction : Pascal Auclair ([email protected]), Hugues Leininger ([email protected]), Pierre Yves Gagneret ([email protected]), Anne Dranssart ([email protected]) Conception graphique : Pol’Arts. Photo : Y. Arcurs/Fotolia. DR. Enaxion : 3, place Louis-Pradel 69001 Lyon (Tél. : 04 72 74 44 30) [email protected] www.enaxion.fr Intégration d’un dirigeant : adoptez les bonnes pratiques ! Ne pas se tromper. Faire le bon choix. Ne rien regretter. Autant de préoccupations qui taraudent tous les patrons à l’heure d’intégrer un nouveau dirigeant. Témoignages. Dans la vie d’une entreprise, l’intégration d’un nouveau dirigeant n’a rien d’anodin. Au centre des débats lors de la récente réunion du conseil consultatif d’Enaxion, cette problématique majeure a également fait l’objet d’une enquête riche d’enseignements. Pas moins d’une vingtaine de dirigeants, à la tête de multinationales ou de grosses PME, ont accepté de répondre aux questions d’Anne Dranssart, de Pierre-Yves Gagneret et d’Hugues Leininger. Premier constat : le recrutement d’un dirigeant constitue un enjeu stratégique qui impactera à moyen et long terme la vie d’une entreprise. D’où l’importance de définir avec précision le profil et la mission du futur dirigeant. « D’emblée, il faut être clair sur les objectifs qu’on lui assigne, sur la place qu’il aura dans l’organisation », explique Davide Molho, DG de la société Charles River, spécialisée dans la production d’animaux de laboratoire. « J’attache une grande importance à l’attitude de la personne, à la dimension humaine, à sa faculté d’écoute. Pour moi, l’humilité est un signe d’intelligence qui n’est pas incompatible avec l’ambition », confie Daniel Gouffé, ex-président de Mérial, aujourd’hui à la tête d’Erai (Entreprises Rhône-Alpes International). « L’humilité est un signe d’intelligence qui n’est pas incompatible avec l’ambition » « Je cherche d’abord à m’assurer que la personne ciblée dispose de trois qualités fondamentales : compétence, loyauté et capacité d’adaptation. C’est indispensable pour que la greffe prenne », note Philippe Ducrocquet, DG d’Unigrain. « Bref, à l’heure du choix, il vaut mieux prendre un bon 4X4 qu’une Rolls Royce ! », précise-t-il. :: suite page 2 Dirigeants en action La lettre d’ information aux dirigeants Intégration d’un dirigeant : adoptez les bonnes pratiques ! Autre question qui revient de manière récurrente : faut-il opter pour un recrutement interne ou choisir une solution extérieure ? Un dilemme auquel ont été confrontés, un jour ou l’autre, tous les dirigeants, à l’instar de Patrick Bertrand. « Amener un œil nouveau, du sang neuf, c’est louable mais très difficile à réaliser. Plus que les qualités, il importe de regarder les défauts de la personne et vérifier qu’elles ne sont pas rédhibitoires au regard de la culture de l’entreprise ». Une fois la décision prise, le plus dur reste à faire : transformer l’essai. Durant la période d’intégration, Mathieu Gastinne, directeur général de Décalog (éditeur de logiciels pour médiathèques), insiste sur la nécessité « d’ être à l’écoute des feedbacks, en interne comme en externe ». Quand ces feedbacks veulent bien arriver jusqu’aux oreilles du chef d’entreprise… Stéphane Bulle l’a appris à ces dépens. « Il n’y a pas eu de vraie période probatoire. C’est comme si, durant un an, ce cadre supérieur que je venais de recruter avait roulé sans permis. Je me suis réveillé trop tard », confie le PDG de MDS. « Ne pas minimiser les doléances de l’encadrement » Philippe Sanlaville, président du directoire d’Exane Asset Management, a connu les mêmes déboires lors du recrutement d’un DAF. « À son arrivée, il faisait l’una- nimité. Il n’a pas été suffisamment encadré. On a mis deux ans à se convaincre qu’il ne faisait pas l’affaire ». Et Pascal Parent, DG d’Alliade, de confirmer : « Parfois, il faut se rendre à l’évidence et ne pas minimiser les doléances de l’encadrement ». Car, à la lumière des différents témoignages, il s’avère que les plans d’intégration sont rarement très structurés. Résultat, pour ne pas avoir à se déjuger, le patron a souvent la tentation de rester sourd aux messages négatifs, de défendre coûte que coûte son choix alors que se multiplient les signaux d’alerte. Comme si cette « erreur de casting » était vécue comme un échec personnel. Un entêtement dommageable, parfois fatal aux entreprises fragiles. « Or, durant les cent premiers jours, il faut un suivi serré de la personne, vérifier son intégration au sein de l’équipe, son opérationnalité, sa maîtrise des enjeux. Enfin, il est nécessaire de lui fixer des objectifs de résultats pour mesurer sans équivoque sa contribution personnelle », insiste Stéphane Bulle. Autre tentation : vouloir coûte que coûte que la personne adopte les mêmes modes opératoires, partage les mêmes valeurs que le décisionnaire. Bref, privilégier l’humain au détriment de l’opérationnel. « Or, après la période de séduction, il faut vite aller à l’essentiel : la performance », tranche Stéphane Bulle. À l’évidence, tous les dirigeants interrogés font preuve de beaucoup d’humilité lorsqu’ils évoquent leur vécu en matière d’intégration. « C’est en faisant grandir ses collaborateurs que le dirigeant grandit lui même », conclut Daniel Gouffé. Les conclusions de l’étude menée pour notre Conseil Consultatif ont confirmé ce que notre expérience nous a montré depuis 25 ans : La réussite de l’intégration de nouveaux dirigeants est un enjeu primordial pour les entreprises qui mérite un accompagnement ad hoc. www.enaxion.fr Président de Vivendi Universal « Le succès de l’intégration réussie d’un dauphin passe par un conseil d’administration et des actionnaires qui jouent le jeu. Au départ, c’est le patron qui impose son choix, qui prend le risque. Ensuite, au fil du temps, c’est au dauphin de devenir légitime et de justifier la confiance placée en lui. » Claude Gaillard Ex-DG de la coopérative La Dauphinoise, associé Enaxion « Pour un dirigeant, recruter un cadre dirigeant, c’est se regarder dans un miroir, se comparer et prendre le risque d’être comparé. » Pascal Parent DG d’Alliade « À l’issue de la période d’essai, un seul principe : dans le doute, abstiens-toi ! » Philippe François DG GFC-Construction « Il est fondamental de vérifier l’adéquation du candidat aux valeurs de l’entreprise. » Alain Guillaume Président de Gènes Diffusion SA « Ce qui compte, c’est la relation de confiance qui s’instaure avec le dirigeant. Et cette relation ne s’instaure que dans la durée. » Hervé Mao DG Nomadvance « Il faut donner le temps au nouveau dirigeant de déployer ses ailes progressivement. » L’intégration durable La stratégie Sécuriser à moyen terme le développement durable de l’entreprise La dimension personnelle Réussir son « entrée en scène » et gagner sa crédibilité de leader Les conseils d’Enaxion Nos interventions concernent plus particulièrement ceux qui ont une responsabilité stratégique dans l’entreprise (N°1, patron de BU ou de filiale, de direction fonctionnelle, responsable de grands projets…) et qui ont une période limitée dans le temps pour démontrer leurs capacités à apporter la valeur ajoutée attendue lors de leur recrutement. Les compétences et les regards croisés de l’équipe d’Enaxion nous permettent : Jean-René Fourtou I d’accompagner nos clients avec succès et simultanément dans les dimensions stratégique, opérationnelle et personnelle; I de challenger le dirigeant au moment des étapes-clés de préparation et/ou de présentation de sa stratégie et de son Business Plan; I de proposer des solutions opérationnelles et immédiates. In fine, l’intégration durable est une intervention sur-mesure, où la dimension 2 L’opérationnel Identifier et résoudre des problématiques à court terme 6/9 mois :: suite de la page Une Témoignages « intuitu personae » reste fondamentale. Elle vise à la fois à sécuriser le nouveau dirigeant dans la durée, à obtenir des résultats plus rapides pour l’entreprise et à permettre l'expression d'un leadership adapté aux enjeux et à la culture de l’entreprise. Réactions : Vous souhaitez réagir suite à cet article, apporter votre expérience ou encore en savoir plus; n’hésitez pas à nous en faire part à : [email protected] Dirigeants en action La lettre d’ information aux dirigeants Portrait Jean-Yves Guyon parcours Né à Dole au cœur du Jura, Jean-Yves Guyon a décroché sa maîtrise de droit à l'université de Dijon avant de rejoindre les rangs des diplômés de Science Po Paris en 1972. Il fourbit ses premières armes dans le secteur bancaire, en grande partie à la Lyonnaise de Banque où il gravit les échelons pour devenir directeur général adjoint en charge du réseau commercial entre 1991 et 1996. Président directeur général du groupe Sersé, de 1996 à sept 1999, puis président du directoire des groupes Ardial et Sersé jusqu'en Septembre 2000, il rejoint le groupe Apicil en novembre 2000. Marié, père de 3 enfants, Jean-Yves Guyon consacre son temps libre en priorité à sa famille. Mélomane, grand amateur d'opéra, le délégué général du groupe Apicil n'en est pas moins féru de sport. Golfeur du dimanche, il est un supporter attitré de l'Olympique Lyonnais dont Apicil est l'un des sponsors depuis août 2005. Délégué Général du groupe Apicil, Jean-Yves Guyon est aussi l’un des membres éminents et influents du conseil consultatif d’Enaxion. L'homme est posé, mais ne mâche pas ses mots lorsqu'il s'agit de faire part de ses convictions. « La financiarisation à outrance des entreprises ne permet plus au management de travailler sur le moyen terme. Lorsque votre actionnaire vous demande un taux de retour sur investissement normatif de 25% par an, cela signifie que tout le management est tourné vers le court terme, abandonne la vision à moyen terme, donc se coupe de ses collaborateurs », déplore Jean-Yves Guyon. Une analyse forgée par sa propre expérience. D'abord dans le secteur bancaire. Un premier métier dont il n'évoque pas des histoires « La première richesse d’une entreprise, ce sont ses collaborateurs » d'argent, mais des histoires d'hommes. « À la Lyonnaise de Banque, j'ai pu réorganiser le réseau commercial en formant à des missions commerciales des salariés jusque là relégués à des opérations de back office. Pour beaucoup, ce passage de l'ombre à la lumière fut une révélation ». Pour leur patron aussi. Après la banque, JeanYves Guyon vogue vers d'autres cieux, moins cléments, mais tout autant instructeurs à la tête de Sersé, une entreprise lyonnaise spécialisée dans la sécurité bancaire et le transport de fonds, dont il prend la présidence en 1996, avant de la céder à la demande de ses actionnaires au groupe UBS Capital, quatre ans plus tard. « Les nouveaux actionnaires m'avaient demandé de rester à la tête de l'entreprise, mais nous ne partagions pas les mêmes valeurs », se souvient-il pudiquement. Aux antipodes de cette expérience, Jean-Yves Guyon sait aujourd'hui apprécier le contexte dans lequel il dirige le groupe Apicil. « Nous avons une gouvernance paritaire qui fonctionne bien, et pas d'actionnaires. Donc, nous ne sommes pas soumis à une pression sur le court terme, ce qui nous permet de construire sur la durée. Certes, nous avons l'exigence des résultats et de la performance, mais nous ne sommes pas paniqués si les résultats sont moins bons sur un trimestre. Cela donne du sens et de la sérénité dans le pilotage de l'entreprise », explique-t-il. Des résultats aussi. Arrivé à la tête d'un groupe qui réalisait 2,5 milliards de francs de chiffre d'affaires, ce Franc Comtois dirige aujourd'hui un groupe qui affiche plus de 700 millions d'euros de chiffre d'affaires en assurances de personnes et 2,2 milliards avec la retraite. Une réussite qu'il partage largement. « La première richesse d'une entreprise, ce sont ses collaborateurs ». Une réussite qu'il sait aussi faire partager. Très investit au CJD dans les années 80, cet amateur d'opéra tout autant que de golf et de foot, s'avoue « passionné par la création d'entreprise ». Et a toujours su transformer la passion en action. Par exemple, en accordant le premier prêt d'honneur du CJD à un certain JeanMichel Aulas. Convaincu « qu'un chef d'entreprise doit se former en permanence », Jean-Yves Guyon se ressource, entre autre, aujourd'hui auprès de ses pairs dans le cadre de l'Association pour le Progrès et le Management. Un petit groupe de chefs d'entreprise friands de rencontres et d'échanges avec des personnalités expertes dans des domaines très divers. « Mon oxygénation », avoue-t-il. 3 Arrivé à la tête d'un groupe qui réalisait 2,5 milliards de francs de chiffre d'affaires, ce Franc Comtois dirige aujourd'hui un groupe qui affiche plus de 700 millions d'euros de chiffre d'affaires en assurances de personnes et 2,2 milliards avec la retraite. www.enaxion.fr en bref.. ENAXION, UNE ÉQUIPE AU SERVICE DES DIRIGEANTS ET DE LEURS ÉQUIPES Nous sommes une équipe à taille humaine, expérimentée, aux compétences complémentaires dont le bénéfice réside dans la richesse des regards croisés. Nous marions le conseil et le coaching, pour un développement durable de l’entreprise. Nous avons à cœur d’accompagner la réalisation des projets de nos clients au delà des étapes de réflexion et de conception. Pour cela, nous avons recours à des managers de mission recrutés spécifiquement pour chaque projet conduit par un associé Enaxion. Ils sont directement opérationnels et dédiés à la mission. www.enaxion.fr CONJONCTURE ÉCONOMIQUE : HALTE À LA « RÉCESSION PSYCHOLOGIQUE !» Faut-il craindre une nouvelle dégradation de la situation économique en 2008 ? Quelles sont les risques pour nos entreprises ? Alors que des rumeurs alarmistes se propagent, en provenance d’outre-Atlantique, les experts du conseil consultatif d’Enaxion ont tenté de faire la part des choses. « Le risque qui menace la France, c’est de voir son économie tomber en récession psychologique. C’est le grand mal français ! », lance Andrew Williams, CEO de SVG Capital Partners, qui constate que « le discours ambiant est de nature à aggraver une situation qui n’a rien de catastrophique ». Un sentiment partagé par Jean-Yves Guyon qui évoque à la fois une crise de confiance des investisseurs, des actionnaires et des particuliers. « Pourtant, les fondamentaux restent sains », assure le Délégué Général d’Apicil qui regrette un excès de frilosité des banques de nature à ralentir de manière significative l’activité économique. Même constat du suisse Jean Monney, Président fondateur de Laurastar, qui voit dans la situation actuelle les effets pervers d’une « bancarisation excessive de notre système économique». Dans ce contexte, Hugues Leininger et Pierre-Yves Gagneret, fondateurs d’Enaxion, se refusent de sombrer dans la morosité. « La situation actuelle comme l’état d’esprit de “récession psychologique” évoqué par les membres du conseil consultatif, relayés par le discours pessimiste ambiant, nous amènent collectivement à accepter avec fatalisme la crise comme inéluctable. Nos amis suisses et anglais, avec leur regards critiques mais bienveillants pour notre pays, nous rappellent que nos fondamentaux sont solides et nous appellent à réagir et non à subir. C’est un message d’action que nous aimerions entendre plus souvent et que nous souhaitons relayer aujourd’hui ». Eurians : « Consulting through boundaries » Enaxion, avec neuf autres sociétés de conseil représentant 10 pays différents, a créé Eurians, une société de conseil paneuropéenne dédiée à l’accompagnement des problématiques Ressources Humaines que rencontrent les organisations internationales opérant en Europe. La spécificité d’Eurians réside dans sa capacité à constituer des équipes de consultants locaux, rompus à l’exercice de la diversité culturelle, intervenant dans leurs langues Joignant l’utile, l’agréable et la pratique du « Team Building », tous les associés d’Eurians ont mis la main à la pâte pour concocter un dîner inoubliable. LES INFOS D’ENAXION La prochaine réunion du conseil consultatif d’Enaxion se tiendra le 7 juillet 2008. Après avoir évoqué l’intégration d’un nouveau dirigeant, les membres du conseil plancheront sur un nouveau thème au cœur des préoccupations des dirigeants dont nous vous ferons part dans le prochain exemplaire de Dirigeants en action. www.enaxion.fr respectives, tout en apportant à ses clients une organisation et une démarche cohérentes. À l’invitation d’Enaxion, Eurians a tenu son assemblée générale annuelle à Lyon les 17 et 18 avril 2008. À cette occasion, nous avons été chaleureusement reçus dans les salons de l’Hôtel de Ville de Lyon par Madame Marie Odile Fondeur, adjointe au maire de la Ville de Lyon, en charge des Ressources humaines, du Commerce et de l’Artisanat. 4