le demantelement des materiels d`armement
Transcription
le demantelement des materiels d`armement
SYNTHESE DU RAPPORT SUR LE DEMANTELEMENT DES MATERIELS D’ARMEMENT -1- SYNTHESE DU RAPPORT SUR LE DEMANTELEMENT DES MATERIELS D’ARMEMENT Une mission sur le démantèlement des matériels d’armement a été conduite en 2008 par le CGARM (Xavier Lebacq, Franck L’hoir) et le bureau environnement de la DMPA avec les états-majors et services. Elle a permis de partager interrogations et expériences et de créer une dynamique pour intégrer complètement la protection de l’environnement, obligation qui s’inscrit désormais dans la vie de tout matériel militaire. La mission a proposé une trentaine d’axes de travail, qui après leur présentation au cabinet du Ministre constituent désormais la feuille de route du ministère. Si le démantèlement des armes, réacteurs et infrastructures nucléaires a été pris en compte depuis longtemps par la DGA, il en va autrement des « porteurs » (navires, y compris coques de sous marins dénucléarisées, blindés, aéronefs) et des munitions conventionnelles. Compte tenu des stocks existants en attente de démantèlement et des flux de matériels conventionnels qui sortiront des forces, le volume de matériels à démanteler sur la période de programmation 2009- 2014 représente plus de 270 000 tonnes. On y dénombre pas moins de 170 coques et engins flottants pour environ 140 000 tonnes, plus de 800 aéronefs, des centaines de véhicules et blindés pour environ 95 000 tonnes, des milliers d’équipements électroniques et informatiques, des milliers de tonnes de bombes, obus, mines mais aussi 27000 missiles, torpilles et roquettes divers, dont 22 000 roquettes et des milliers d’obus à sous munitions, désormais interdits d’emploi par la convention de Dublin et l’accord d’Oslo. Si les coûts de démantèlement des munitions sont peu sensibles aux cours des métaux, il en va tout autrement pour le démantèlement des navires, blindés et aéronefs. Selon les cours des métaux recyclables récupérés du démantèlement, on peut estimer entre 90 et 160 M€ les besoins financiers nécessaires pendant la période de programmation. Ces besoins correspondent presque pour moitié au démantèlement des munitions qu’il convient de réaliser avant que leur vieillissement ne rende problématique leur transport en toute sécurité. Pour les navires, blindés et aéronefs, hormis quelques coques à traiter en priorité en raison de leur état, les contraintes de sécurité ne sont pas les plus déterminantes, ce sont plutôt les contraintes environnementales qui nous conduisent à assainir les parcs et sites de stockage. En parallèle du démantèlement du « Q 790 », les services de soutien, responsables sur le court terme des actions de démantèlement élaborent des stratégies contractuelles pour démanteler les autres aéronefs, blindés et navires, y compris des sous marins selon des rythmes adaptés aux spécificités des produits et aux ressources disponibles. Les opérations de démantèlement soulèvent nombre de questions. La majorité des porteurs (navires, blindés, aéronefs) sont amiantés. Leur assimilation à des déchets dès lors qu’ils sont voués à la destruction les soumet aux réglementations sur les déchets dangereux très contraignantes pour effectuer leur démantèlement hors de France. Les capacités industrielles existantes en Europe pourraient ne pas être totalement adaptées aux flux de démantèlements des pays européens si ces derniers agissent sans concertation. Les armées et leurs services de soutien n’ont pas été structurés pour prendre en compte l’organisation des démantèlements en masse et les acteurs industriels du démantèlement, sociétés spécialisées dans le déchet, le recyclage des métaux, ne sont pas des interlocuteurs traditionnels. Un véritable « savoir faire faire » du démantèlement est à consolider au ministère de la défense. -2- Mais c’est aussi au niveau interministériel qu’il y a également à mettre en place de nouveaux processus pour prendre en compte les spécificités du démantèlement qui doit respecter la réglementation sur les matériels de guerre ainsi que les réglementations sur les déchets, ce qui le positionne à la frontière des responsabilités et compétences des ministères. Les contraintes de toutes natures qui pèsent sur les opérations de démantèlement, en particulier la législation sur les déchets, pourraient amener certains acteurs à plaider pour des solutions nationales au détriment de l’optimisation économique que permet a priori l’ouverture à la concurrence européenne (ou dans l’OCDE pour la majeure partie de nos partenaires occidentaux). Enfin, l’amiante n’est certes pas le seul produit dangereux à prendre en compte. Trouver les acteurs, les outils et méthodes pour établir des inventaires de produits dangereux dans les matériels anciens est un défi auquel s’est attaquée la marine nationale. Nous devons désormais ajuster ces diagnostics aux besoins du démantèlement dans des conditions préservant la santé des travailleurs et l’environnement et non pas céder à une inflation d’analyses sur des produits qui de toute façon seront détruits dans les incinérateurs ou les fours de recyclage des métaux. L’organisation même du ministère de la défense pour le démantèlement a fait l’objet d’une réflexion qui demande encore des approfondissements afin que les responsabilités et ressources associées soient consensuelles. Cette organisation dépendra aussi des pistes de globalisation des actions relatives au démantèlement mais plus largement à la fin de vie des matériels dans nos forces. Les allemands et britanniques ont des services qui traitent à la fois des ventes d’armement, de pièces de rechanges d’occasion et des démantèlements. Comment optimiser en France les ventes de matériels d’occasion contenant généralement des produits dangereux et les démantèlements ? C’est l’objet d’une nouvelle mission confiée à l’IGA Lebacq en 2009. Les britanniques inscrivent dans leurs ventes de matériels d’occasion des obligations de cartographies de substances dangereuses et de démantèlement final selon les normes environnementales et sanitaires les plus strictes. C’est sans doute une voie que nous devrions également suivre. Il importe désormais de maintenir la dynamique créée au sein du ministère et que les démantèlements soient réalisés à un rythme soutenu à partir de 2010, dès que les stratégies contractuelles auront été définies et mises en œuvre courant 2009. -3- CONDENSE DES PROPOSITIONS DU RAPPORT - Améliorer les conditions de gestion du démantèlement pour la défense en systématisant une délégation de gestion de la DNID à la défense, en aménageant le décret amiante de 1996 et en précisant les responsabilités de maîtrise d’ouvrage et les financements dédiés. - Aider les acteurs défense en leur proposant des guides méthodologiques, des informations générales relatives aux déchets et à leurs traitements, des clauses contractuelles types pour les marchés de démantèlement et une assistance à maîtrise d’ouvrage. - Préparer le démantèlement dans les meilleures conditions en imposant un « nettoyage » systématique de tout matériel retiré du service, en listant de façon pragmatique la liste des substances dangereuses à identifier avant démantèlement, en associant au besoin les industriels du démantèlement à la problématique des cartographies de substances dangereuses et en aménageant les sites de stockage. - Optimiser les stratégies de démantèlement en globalisant les approches, en traitant des centaines de matériels à la fois, en étudiant des formules prenant en compte fin de MCO, cessions à l’export et démantèlements et en analysant les modalités et les impacts sur le démantèlement des navires de surface du démantèlement des sous marins nucléaires. - Optimiser les démantèlements de matériels avec éléments radioactifs, en centralisant la gestion des déchets nucléaires faiblement radioactifs, en créant des sites de stockage tampon défense centralisés, en maintenant des contacts étroits avec les entités civiles confrontées aux mêmes problématiques de démantèlement, de stockage et de négociation avec l’ANDRA. - Maintenir les échanges et les synergies avec le monde civil en participant à la négociation de la convention OMI sur le démantèlement des navires et sa déclinaison dans la réglementation européenne, en étudiant les possibilités de démantèlement dans l’OCDE avec rapatriement des déchets ultimes, en organisant régulièrement des ateliers de travail avec les autres ministères, les industriels et les entités civiles confrontées aux mêmes problématiques. - Dialoguer entre services mais aussi avec nos principaux partenaires européens, en échangeant les bonnes pratiques, en essayant de coordonner nos appels d’offres pour ne pas saturer la réponse industrielle européenne, en impliquant davantage l’AED et l’OTAN dans la prise en compte de la fin de vie des matériels. - Affiner l’analyse des capacités européennes de démantèlement des munitions et missiles. -4- EXTRAITS DU RAPPORT Nota : le rapport fait plus de 200 pages, afin de rester synthétique et compte tenu de leur sensibilité, les analyses détaillées ne sont pas exposées ; de même pour développements et propositions relatives à certains aspects de l’organisation du ministère ou des stratégies contractuelles. Enfin, pour raisons de confidentialité, les propositions relatives aux armements nucléaires ou à la destruction de munitions chimiques ne sont pas communiquées. I. ORGANISATION, RESPONSABILITES ET FINANCEMENTS L’agence France Domaine ne peut céder des biens non vendables en l’état. Elle ne peut vendre des produits amiantés de par le décret n° 96-1133 du 24 décembre 1996 et elle ne peut, du fait de ses moyens, gérer des marchés de dépollution préalable à la vente qu’à titre exceptionnel. La valorisation d’un bien devenu déchet peut, comme c’est le cas pour les navires, combiner des phases de démantèlement et de dépollution étroitement imbriquées et difficilement dissociables. Les textes devraient évoluer d’ici trois ans. Mais, dans l’immédiat, il est nécessaire de permettre au ministère de la défense de gérer les démantèlements complexes associant dépollution et avec recyclage de produits (ces démantèlements étant selon les cas onéreux ou générateurs de ressources). Proposition : systématiser les délégations de gestion entre le MEIE et la Défense pour permettre à la Défense d’optimiser le démantèlement de ses matériels d’armement amiantés. Sur le court terme, il y a aujourd’hui globalement un consensus sur la répartition des responsabilités, les points qui restent en débat portent sur le démantèlement des coques de bâtiment à propulsion nucléaire et le démantèlement des missiles conventionnels. Proposition : confier pour le court terme les rôles de MOD des services de soutien par domaine conventionnel : naval pour le SSF, aérien pour le SIMMAD, terrestre pour la DCMAT, D3E pour la DIRISI. Pour les moyen et long termes, une réflexion complémentaire sur les organisations et responsabilités est entamée. Dans tous les cas, les instructions 1514 et 800 prévoient la possibilité de créer une équipe intégrée pour prendre en charge une opération de fin de vie. La mise en oeuvre de cette disposition assurerait aux services de soutien le concours de la DGA s’ils estiment qu’ils ne disposent pas de l’ensemble des moyens nécessaires. Proposition: renforcer le rôle de coordination de la DMPA et y créer une cellule d’assistance à maîtrise d’ouvrage et pour étudier et aider à la mise en ouvre des stratégies contractuelles. Proposition : conforter la connaissance des processus de démantèlement et filières de déchets par les services et éditer des guides DMPA à leur usage. Sur les six prochaines années, les coûts correspondants au démantèlement des matériels (hors nucléaire et chimique) devraient se situer entre 90 et 160 M€ soit environ 20 M€ par an, dont près de la moitié pour le démantèlement de munitions et missiles, et une partie significative pour le financement de travaux préalables au démantèlement (nettoyage des matériels, obtention de «passeports verts», diagnostics, etc.). Cela est très largement inférieur aux coûts des démantèlements des missiles et installations nucléaires. -5- II. INVENTAIRES, PREVISIONS, ACTIONS Proposition : Actualiser annuellement les inventaires en prenant en compte les effets du livre blanc et de la RGPP et en faisant bien apparaître les urgences liés aux conditions de stockage et à la sécurité. II.1 Domaine naval Bâtiments de surface désarmés On peut estimer le nombre de bâtiments de surface actuellement désarmés et retirés du service actif à une trentaine (coques de navires de plus de 500 t chacune), pour un tonnage total de l’ordre de 80 000 t. Ils servent actuellement de brise lame, ou sont simplement en attente de démantèlement comme à Landevennec (ex-Colbert, …). Le nombre de bâtiments auxiliaires (engins portuaires, bateaux portes,…) est d’environ soixante dix totalisant environ 5 000 t. A l’exception de cinq coques en mauvais état (Saône, Dives, Argens, Bouvet, Detroyat), et dont la dégradation pourrait imposer des modalités de démantèlement local, il n’y a pas véritablement d’urgence pour toutes les autres coques, mais leur accumulation n’est pas souhaitable. Sous-marins à propulsion nucléaire Les six SNLE de la série « Le Redoutable » ont été retirés du service. Le Redoutable est devenu un musée après les opérations de dénucléarisation (séparation et stockage de la tranche réacteur et décontamination éventuelle des autres compartiments) et de déclassification (enlèvement ou dénaturation des équipements classifiés). Les cinq autres sont actuellement stockés à Cherbourg, à divers stades de dénucléarisation. Flux Entre cinq et dix navires seront retirés du service chaque année dans la période 2009-2014, soit environ 10 000 t par an. Synthèse des besoins de démantèlement Le retour d’expérience encore partiel des démantèlements du Q 790, de l’ex Sahel et du Lucifer ainsi que la volatilité des cours des métaux plaident pour prévoir un niveau de ressources financières suffisant. En se basant sur un coût moyen de l’ordre de 200 € la tonne lège à démanteler (dans la fourchette du rapport de la MIDN), le besoin de CP sur la période serait de l’ordre de 30 M€. Mais les besoins d’AE sont toujours supérieurs car les gains de recyclage des métaux n’arrivent qu’en fin de démantèlement. En outre le traitement de certaines coques dégradées coûtera cher car il nécessitera une préparation technique importante et la création de chantiers temporaires locaux. L’optimum serait donc de prévoir quelques dizaines de M€ sur la période programmation. Mais les fluctuations actuelles des cours des métaux peuvent complètement bouleverser l’équation financière. Stratégie de démantèlement Suite au rapport de la MIDN, la marine et le service de soutien de la flotte ont entrepris de mettre en œuvre un plan d’action intégrant les recommandations de ce rapport. Des contrats de démantèlement ont déjà été notifiés. Ils concernent des cas particuliers pour lesquels l’urgence ou la spécificité ne permettaient pas d’attendre ou de les intégrer dans un marché global. La marine a lancé une procédure pour la réalisation de passeports verts sur 80 coques, et elle compte les rendre systématiques pour l’ensemble de la flotte. La deuxième étape pourrait consister, pour les navires de fort et moyen tonnage, à constituer des lots représentant 3 à 5 ans d’activité, afin d’obtenir par effet de volume aussi bien des prix compétitifs pour l’Etat qu’un marché attractif pour les industriels. -6- Il est par ailleurs envisageable de regrouper les petits bâtiments en lots par façade maritime pour obtenir le maximum de candidats sans rendre un remorquage en mer nécessaire, celui-ci pouvant s’avérer long, coûteux et parfois hasardeux pour ceux qui sont en mauvais état. Mais c’est avec le retour d’expérience du Q 790, que la marine pourra réellement définir sa stratégie contractuelle pour l’été 2009 Les candidats aux marchés de démantèlement de navires de guerre français doivent être implantés dans l’Union Européenne ou dans un pays de l’AELE (association européenne de libre échange). Si les Britanniques lancent leurs appels d’offres avec des lots importants de coques sans coordination avec la France, on peut risquer une saturation momentanée des chantiers européens existants et donc s’attendre à des coûts plus élevés. Mais si ces derniers, comme d’autres pays européens, envoient leurs navires en Turquie, comme ne l’interdit pas la stratégie de recyclage des navires du Royaume Uni, le risque de saturation disparaît quasiment. En corollaire, il convient sur ce point du suivre avec attention l’évolution des positions de nos partenaires et celle du Secrétariat général à la mer. Proposition : pour éviter une saturation momentanée des capacités industrielles européennes et, sauf utilisation intensive des capacités turques par les Britanniques, essayer de coordonner les appels d’offres français et Britanniques pour les navires. Cas des SNLE L’EMM prévoit la déconstruction des coques de SNLE (environ 36 000 t). A ce jour, les études préliminaires ne font pas apparaître les aspects protection du secret de défense et du secret industriel comme particulièrement contraignants. Les inventaires de produits dangereux ont été bien avancés. Les SNLE, sans leur tranche réacteur, peuvent attendre à flot l’heure de leur déconstruction sans présenter de risque. Il faudrait en outre apprécier la synergie que pourrait générer un chantier de démantèlement de sous-marins pour la déconstruction de navires de surfaces. Proposition : élaborer et mettre en œuvre une stratégie de déconstruction adaptée à la situation particulière de ces coques. -7- II.2 Domaine aérien Stocks Près de 400 aéronefs ont étés retirés du service et sont en attente d’élimination, ce qui représente environ 2750 t. Parmi ceux-ci on compte aussi bien les C160 transal (une quinzaine pour un total de 435 t) que des monomoteurs de combat et d’entrainement et des hélicoptères (dont le poids unitaire varie de quelques tonnes à plusieurs centaines de kilogrammes). Une partie significative de ce parc est regroupé sur la base aérienne de Châteaudun. Flux L’armée de l’air prévoit de retirer du service environ 70 aéronefs par an en moyenne sur la période 2009 – 2014, soit de l’ordre de 800 t par an. Synthèse des besoins de démantèlement Sur la période 2009 – 2015, il y aura donc plus de 800 cellules d’aéronefs dont 300 hélicoptères, représentant environ 6000 tonnes à démanteler. Stratégie de démantèlement En 2005, une campagne de démantèlements a été entreprise. Elle a concerné une cinquantaine de cellules. Cette opération s’est réalisée avec un solde positif pour l’armée de l’air. Cependant, la présence de traces d’amiante dans le mastic utilisé pour l’assemblage de certaines des cellules hypothèque l’optimisation économique de leur recyclage et pourrait conduire à des coûts de démantèlement significatifs. Les procédés d’enlèvement des mastics amiantés sont à approfondir, qu’ils soient chimiques ou mécaniques avant revente de l’aluminium à un fondeur ou affineur, ou qu’ils soient réalisés dans un four dédié avant vente d’aluminium recyclé(l’amiante pouvant alors se concentrer dans les scories et filtres du four),. A ce stade, il conviendrait donc de prévoir un volume financier minimal de quelques M€ sur les prochaines années, d’autant que là encore, diagnostics et préparation des cellules au démantèlement engendreront des coûts annexes. La SIMMAD a lancé une procédure de demande d’informations auprès de l’industrie en vue du démantèlement des C160. Il conviendrait sans doute d’étudier des opérations globales sur les sites de stockage. Proposition : exploiter la procédure de demande d’information à l’industrie lancée par la SIMMAD et l’élargir au traitement d’ensemble des cellules d’avions et d’hélicoptères. II.3 Matériels terrestres : Stocks L’armée de terre stocke actuellement plus de 250 000 matériels et équipements dont elle n’a plus l’usage, pour une masse totale de 28 250 t dont l’essentiel est constitué par des véhicules (5735 pour 17891 t), des engins blindés (236 pour 5665 t), et des matériels du génie (5093 pour 3875 t). Flux L’armée de terre prévoit de retirer du service environ 10 000 à 12 000 t de matériels par an. -8- Synthèse des besoins de démantèlement Au total l’armée de terre aura à démanteler un volume de 90 000 tonnes de matériels divers sur la période 2008 - 2015. Proposition : quelles que soient les orientations prises en matière d’élimination des stocks, il est nécessaire de développer les capacités de stockage tampon ICPE. Proposition : encourager la DCMAT à optimiser le traitement de fin de vie des matériels et à étudier des stratégies contractuelles globales plutôt que de passer des marchés au coup par coup. L’exemple allemand fait réfléchir : l’industriel allemand spécialisé dans le démantèlement des blindés est implanté sur un site de 12 hectares bétonné, respectant scrupuleusement les normes environnementales. Il est capable de traiter plusieurs centaines de blindés par an. L’armée allemande lui vend les matériels (même amiantés), il les démantèle, revend à des armées clientes les pièces détachées réutilisables, optimise le recyclage de l’acier. Après mise en concurrence, il a remporté des marchés en Suisse (acheminement de centaines de blindés par train), au Chili et en Autriche (création de filiales et chantiers temporaires locaux dans ces pays). On peut estimer l’ensemble des matériels ci-dessus à plus de 250 000 tonnes d’acier recyclable et de l’ordre de 5 000 tonnes d’aluminium. Cela représente de l’ordre de 50 M€ selon les cours des métaux, ce qui pourrait compenser en tout ou partie, sinon excéder les frais de dépollution, de démantèlement et de traitement des déchets ultimes, mais la fluctuation des cours rend délicat tout pronostic Proposition : Au retrait du service de matériels, il convient d’en extraire systématiquement les équipements sensibles (classification, produits dangereux spécifiques, …), de les préparer techniquement en vue de leur démantèlement (vidanges, nettoyages, premières dépollutions) et de rassembler la documentation utile à leur démantèlement, II.4 Munitions Stocks La part des munitions complexes (missiles & torpilles) à détruire restait marginale, mais après la réunion de Dublin, le 30 mai 2008, la France et d’autres pays européens ont ratifié en décembre un traité d’interdiction des armes à sous munitions. En conséquence c’est environ 160 000 roquettes MLRS qui devront être éliminées (les Pays Bas et le Royaume Uni ont déjà commencé) dans les prochaines années. L’armée de terre en détient un stock de 22 000, il faut leur ajouter des milliers d’obus OGRE (armes à sous munitions concernées par le traité). Il faut également noter le stock de 2927 missiles Roland, système d’arme retiré du service et quelques dizaines d’autres missiles ou torpilles en attente d’élimination. Ces munitions posent des problèmes de confidentialité, d’éléments d’origine USA, de complexité des opérations de démantèlement et de risques pyrotechniques, de superposition des risques sanitaires et environnementaux au risque pyrotechnique du fait de la présence , certes marginales, d’autres substances dangereuses que les matières pyrotechniques. -9- Flux Le flux de munitions conventionnelles (hors missiles et torpilles) à éliminer est de l’ordre de 2000 t par an, dont les trois quarts pour l’armée de terre. Pour les missiles, à l’exception des roquettes à sous munitions lancées par le MLRS (22 000 engins, 6 600 t), des missiles Hot (3200, 74 t), Mistral (600, 11t), RS530 (360, 70 t) et Magic (400, 43 t), il s’agit le plus souvent de petites quantités (quelques dizaines de missiles ou torpilles de même nature) pour un total de l’ordre de la centaine de tonnes par an. Synthèse des besoins de démantèlement Il y aura 20 000 tonnes de munitions classiques à démanteler sur la période (2000 à 4000 tonnes par an). La quasi-totalité d’entre elles pourrait bien être éliminée en Allemagne. Elle dispose d’industriels disposant d’équipements performants, rendus nécessaires après la chute du mur de Berlin compte tenu de l’urgence à respecter les accords de limitation des armements et à traiter les munitions des forces de l’ex République Démocratique d’Allemagne. L’industrie française dans le domaine est réduite à une portion congrue. Les industries espagnoles et italiennes font aussi partie du panel des capacités de démantèlement. Cas des munitions flèche de 105 mm à uranium appauvri Si la faisabilité du démantèlement est acquise, il reste cependant à définir la stratégie contractuelle à mettre en œuvre pour la réaliser sur l’ensemble du stock, ainsi que statuer sur le transport et le stockage temporaire des barreaux en uranium appauvri. Proposition: désigner un maître d’ouvrage et constituer une équipe intégrée pour gérer le démantèlement de ces munitions ; définir au printemps 2009 la stratégie contractuelle de démantèlement des obus flèches à base d’Uranium appauvri. Examiner également les conditions de démantèlement ultime des nouvelles munitions flèche de 120 mm à uranium appauvri du char Leclerc. Munitions complexes, missiles, torpilles : Il y aura, sur la période 2009-1015, 27 000 missiles, roquettes guidées et torpilles à démanteler, dont 22000 munitions MLRS et 6000 missiles Roland, Hawk, Masurca, Magic II, AS 30 LS, S530D/F, R 440 (Crotale), Mistral, Hot, etc. . Pour ces munitions, dont le démantèlement est en partie contraint par des dates limites de transportabilité, et qui requiert des manipulations délicates, il est illusoire de couvrir les frais de dépollution et de démantèlement par le recyclage d’explosifs ou de métaux. Selon la complexité des engins, les coûts constatés de démantèlement varient de 1 000 et 5 000 € la tonne. En outre, et tout particulièrement pour les roquettes MLRS, se pose la question de la capacité industrielle existante (majoritairement allemande) à traiter tous les stocks européens de ces roquettes (y compris celles des forces américaines stationnées en Europe). Le calendrier d’élimination des roquettes MLRS est certes contraint par la convention de Dublin, mais celle-ci autorise un délai de 8 ans à compter de l’entrée en application du traité, avec deux prolongations possibles de 4, puis 4 années supplémentaires. La première contrainte pourrait donc plutôt être les limites calendaires de transportabilité des roquettes, mais les experts ne semblent pas être alarmistes sur cet aspect. . - 10 - Proposition: poursuivre l’analyse des capacités industrielles européennes existantes à traiter les éliminations de missiles et roquettes européennes et, sein d’un groupe de travail défense/industrie, identifier les contraintes de démantèlement liées aux aspects de confidentialité. Mener rapidement cette analyse afin de ne pas obérer le temps qui serait nécessaire à l’émergence de nouvelles capacités industrielles pour traiter les démantèlements dans les délais prescrits par les conventions internationales ou contraints par le vieillissement des munitions et leur transportabilité. Proposition : demander à la DGA, aux services de soutien et à la prochaine SIMU de se répartir début 2009 les responsabilités de maîtrise d’ouvrage et s’assurer que les ressources financières correspondantes sont mises en place. Dans l’immédiat ne pas interrompre les procédures déjà lancées par les services de soutien pour le démantèlement de missiles. II.5 Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques (D3E) La gestion des DEEE est réalisée suivant la directive n°2002/96/CE du 27 janvier 2003, transposée par le décret n° 2005-829 du 20 juillet 2005, applicable aux déchets issus des matériels de guerre. En règle générale, l’utilisateur est responsable de la fin de vie des équipements professionnels mis sur le marché avant le 13/08/2005. Pour les nouveaux équipements il est nécessaire de vérifier les dispositions prises par le producteur (adhésion à un éco organisme agréé, mise en place d’un système de collecte ou de traitement, délégation à l’utilisateur final de la gestion de la fin de vie). Les D3E de technologie militaire ne présentent pas a priori un besoin de cartographie de substances dangereuses très détaillée (sauf amiante et éléments radioactifs) et les professionnels du D3E devraient savoir les traiter. La DIRISI devrait pouvoir assumer la contractualisation du démantèlement de tous les D3E défense, qu’ils soient de technologie civile ou militaire. II.6 Déchets radioactifs. Le Service de Protection Radiologique des Armées collecte les informations concernant aussi bien les sources que les déchets radioactifs détenus par les organismes du ministère de la défense. Il transmet à l’ANDRA les éléments dont elle a besoin pour réaliser le bilan des déchets radioactifs à traiter. Proposition : confier un rôle de coordination déchets nucléaires faiblement radioactifs au bureau environnement de la DMPA, en faire l’interlocuteur privilégié de l’ANDRA et conforter les inventaires de déchets radioactifs à l’issue d’une concertation avec le SPRA et les services. Les besoins, en termes de dimensionnement, des sites ANDRA d’entreposage et de stockage longue vie de moyenne profondeur seront rapidement précisés. Le stockage interarmées doit en effet être optimisé jusqu’à ce que les capacités de l’ANDRA soient suffisantes pour accueillir temporairement, puis définitivement, les déchets défense. - 11 - La DCMAT a engagé des actions pour réduire progressivement le nombre de sites de stockage des déchets radioactifs. De 30 sites existant en 2006, il subsiste aujourd’hui 8 sites régionaux principaux et quelques autres sites existent à l’instar de celui de la SIMMAD à Châteaudun pour les éléments au Thorium des aéronefs. Proposition: statuer rapidement sur le choix des sites centralisés de stockage des déchets radioactifs pour le ministère de la défense. III. LE DEMANTELEMENT DES MATERIELS CIVILS Le démantèlement des navires civils en Europe : Les décisions de démanteler en Europe quelques navires civils de grandes tailles, auxquelles s’ajoutent des navires de faible ou moyen tonnage (navires de pêches ou péniches, …) ont été prises en raison de leur état qui rendait impossible leur remorquage vers la Turquie ou l’Asie. En outre, la majeure partie des navires de commerce sous pavillons européens est relativement récente et les plus anciens ont été vendus d’occasion et sont sous d’autres pavillons. Les dispositions de la convention OMI sur le recyclage des navires en fin de vie sont susceptibles d’être relayées par de nouvelles réglementations européennes. Si la convention de l’OMI est mise œuvre avec dynamisme par les armateurs et les pays de démantèlement asiatiques, le volume important des navires civils à démanteler dans les prochaines années ne devrait cependant pas conduire à une augmentation sensible des capacités industrielles de démantèlement en Europe. Les aéronefs civils Le démantèlement des aéronefs civil est réalisé en France sur deux sites : Chateauroux (Bartin Aero Recycling maintenant filiale de Véolia) ouvert depuis 2005 et Tarbes, où le projet TARMAC vise à constituer une plateforme européenne destinée à la maintenance, la remise en état de vol et le démantèlement des aéronefs. Le marché mondial des avions de plus de 100 places à traiter en fin de vie est estimé à 300 appareils par an. Les matériels roulants de la SNCF Des contacts ont été noués avec les SNCF confrontée à une problématique de démantèlement de locomotives et wagons proche de celles des matériels militaires terrestres. Les centrales nucléaires Neuf réacteurs sont actuellement en cours de déconstruction : un réacteur à eau pressurisée (Chooz A), un réacteur à eau lourde (Brennilis), six réacteurs uranium naturel graphite gaz (Chinon A1, A2 & A3, Saint Laurent A1 & A2, Bugey 1, un réacteur à neutrons rapides (Creys Malville). Les déconstructions de niveaux I, II et III sont actuellement réalisées en série. Celle des sous marins, est, pour le niveau III, différée de plusieurs dizaines d’années. Des décrets ont étés obtenus pour l’ensemble des travaux sur certains réacteurs, des contrats importants ont été notifiés, des filières déchets ont été mises en place, d’autres sont en cours d’élaboration et les enquêtes d’utilité publiques sont pratiquement terminées. En complément des analyses radiologiques, EDF inventorie et cartographie bien d’autres produits dangereux (amiante, peintures au plomb, PCB, etc.) Avec le démantèlement de ses installations et de la quinzaine de générateurs de vapeur remplacés, EDF est confrontée à une situation similaire à celle du démantèlement de la tranche réacteur des SNLE pour les moyens de transport, la manutention et le stockage des éléments lourds et volumineux. - 12 - Une approche commune a été proposée pour permettre à l’ANDRA de dimensionner ses installations et faire face aux différents besoins. Les D3E civils en France 9700 tonnes DEEE professionnels, 5400 tonnes de DEEE ménagers ont étés collectés en France en 2006. Ces chiffres correspondent au début du démarrage des filières mises en place à la fin de cette même année. Dès le premier semestre 2007, ils avaient doublés et le gisement potentiel de D3E à traiter en France est estimé à 1,7 millions de tonnes. 396 millions d’équipements électriques et électroniques à usage des ménages ont étés mis sur le marché en 2006 (1 264 177 tonnes) dans le domaine ménager ; et 33 millions (187 096 tonnes) à usage professionnel. IV. SUBSTANCES DANGEREUSES. Les matériels de guerre retirés du service actif, dont l’Etat français n’a plus l’usage, qui n’ont pas fait l’objet d’une cession à l’exportation et qui ne peuvent être cédés en l’état de par leur nature sont considérés,dès qu’ils sont destinés à l’élimination, comme des déchets relevant de l’article L541-1 du code de l’environnement. L’existence de filières de traitements de déchets, ménagers, industriels banals ou dangereux permet généralement de s’affranchir de réaliser un inventaire voire une cartographie des substances dangereuses présentes dans la mesure où on les dirige dans la filière appropriée. Les armées ont régulièrement recours à ces circuits de traitement pour des déchets courants issus de la maintenance des matériels : pneumatiques, piles et batteries, huiles usagées … . Les services du ministère de la défense n’ont pas l’obligation formelle d’établir un inventaire des produits et substances dangereuses avant la contractualisation du démantèlement des matériels (exception faite de l’amiante suivant le décret 96-1133 et des matériaux & substances radioactifs). Il est néanmoins nécessaire, pour la phase de démantèlement, de rechercher la présence d’autres substances afin de cerner rapidement les risques sanitaires et environnementaux et d’évaluer leurs impacts économiques, tant en situation normale qu’accidentelle. Par ailleurs, d’une façon générale, les diverses conventions internationales et les réglementations européennes supposent de « tracer » les produits dangereux présents dans les matériels. Les services de soutien ont commencé à inventorier et cartographier les substances dangereuses présentes sur les matériels en attente de démantèlement. L’exploitation du dossier de définition ne permet souvent pas de déboucher sur un inventaire exploitable. Les informations contenues dans les dossiers sont généralement incomplètes et ils ne comportent pas souvent les données utiles. Dans la majeure partie des cas, les approches doivent être associées à un échantillonnage et une expertise in situ. S’il ne fait guère de doute que, pour les matériels futurs, le règlement REACH incitera les industriels, à tous niveaux, à organiser la traçabilité et à réaliser des cartographies détaillées, il ne semble pas pour autant réaliste d’espérer exhaustivité et précision pour des matériels parfois âgés d’une quarantaine d’années. Proposition : faire établir par les services de soutien, avec le concours de la DGA, de la DMPA et avec l’aide des industriels concepteurs et d’industriels du démantèlement, des listes « pragmatiques » de produits dangereux à inventorier avant démantèlement. Proposition : établir les calendriers et modalités de réalisation des cartographies et inventaires pour les matériels. - 13 - Proposition : associer si nécessaire les professionnels du démantèlement à la problématique de certains diagnostics de matières dangereuses. Proposition : établir des clauses types de marchés précisant la non exhaustivité des inventaires et responsabilisant les industriels du recyclage sur les risques associés à la présence éventuelle d’autres produits dangereux. V. STATUT DE MATERIEL DE GUERRE La plupart des matériels à démanteler sont des matériels de guerre de catégorie 1 (armes et munitions) ou de catégorie 2 (véhicules porteurs) et plus rarement 3 au sens du code de la défense (en particulier de l’article L2336-1) et du décret n°95-589 du 6 mai 1995, relatif à l'application du décret du 18 avril 1939 fixant le régime des matériels de guerre, armes et munitions. Suivant l’avis de la DAJ, dès lors que l’entreprise de démantèlement est titulaire d’un contrat concernant du matériel de guerre, elle n’est pas obligée de détenir une autorisation de détention de matériels de guerre. Les mesures de précaution nécessaires à la détention, même provisoire, de ces matériels de guerre doivent toutefois être définies et respectées. Un contrôle doit en être assuré par le service responsable. Il reste à préciser les conditions de passage d’un matériel du statut de matériel de guerre à celui de matériel étatique démilitarisé. De ces conditions peut dépend la facilité pour les armées d’une part de démanteler les matériels démilitarisés dans des filières civiles, d’éviter l’instruction de dossiers CIEEMG et de faire l’économie de surveillance sur chantier de démantèlement, d’autre part de mieux valoriser leur patrimoine en facilitant les cessions de matériels en état de marche. La question est particulièrement intéressante pour la Marine Nationale qui pourrait plus aisément traiter ses coques démilitarisées dans le cadre de la convention OMI sur le démantèlement des navires. En règle générale les pratiques actuelles mériteraient d’être clarifiées et précisées, en particulier en ce qui concerne les termes utilisés : démilitarisation, dénaturation, neutralisation, destruction. VI ASPECTS JURIDIQUES. Dans son esprit originel, le décret n°96-1133 du 24 décembre 1996 est destiné à protéger les consommateurs et les travailleurs mais « ne fait pas obstacle à l’application des textes concernant les déchets » et ne s’applique pas aux véhicules automobiles, ni aux véhicules automobiles, matériels et appareils agricoles et forestiers cédés en vue de leur destruction. En effet comment imaginer qu’un particulier ne puisse se défaire d’une épave? Certes il lui appartient aujourd’hui d’enlever les plaquettes de freins amiantées avant cession en épave, mais c’est tout (rien sur les joints de culasse ou autres éléments amiantés). L’application trop stricte du décret conduirait à ne pas pouvoir céder les matériels à des professionnels du démantèlement et du recyclage et donc à dissocier de façon complexe les marchés de dépollution des cessions de produits recyclables. L’idée serait donc de clarifier le décret pour permettre la cession de matériels de guerre contenant de l’amiante en vue de leur destruction et valorisation, à l’instar des véhicules automobiles et des engins agricoles, - 14 - L’amendement à ce décret devrait donc faire prévaloir les textes sur les déchets dangereux (dont les déchets amiantés) pour les matériels à démanteler, ce qui faciliterait leur cessions pour désamiantage et leur destruction par la DNID et la défense. Proposition : clarifier ou aménager le décret de 1996. VII SYNERGIES Proposition : organiser périodiquement des ateliers de travail et d’échanges avec le MEEDDAT, l’ADEME, le Travail et le MINEFE (premier atelier déjà réalisé), d’autres ateliers avec les syndicats professionnels (aciéristes, ferrailleurs, constructeurs, clusters, etc.) Suivi des actions en matière de démantèlement naval civil Compte tenu des incertitudes, toujours pendantes, sur la qualification de l’opération de démolition des navires considérée dans son ensemble (élimination / valorisation), la France a limité le périmètre de démantèlement des ses navires à l’UE et l’AELE. Les Etats Membres de l’Union Européenne qui ont été confrontés à cette question considèrent que le démantèlement des navires peut se dérouler au sein de l’OCDE ce qui inclut la Turquie, et peut permettre d’obtenir des conditions financières plus diversifiées. La convention OMI sur le recyclage des navires verra bientôt le jour : adoption en conférence diplomatique au printemps 2009, ratification puis entrée en vigueur selon des conditions qui seront définies lors de la Conférence. La Commission Européenne a proposé une stratégie volontariste (incitation à la ratification de la Convention par les Etats Membres, mise en œuvre de mesures intérimaires..) à laquelle la France souscrit tant qu’il s’agit de définir un règlement spécifique au démantèlement des navires reprenant les termes de la convention OMI. En attendant, il serait utile d’explorer les voies d’élargissement des possibilités de démantèlement au périmètre des pays de l’OCDE avec en particulier, l’option de rapatriement en France des déchets ultimes. Proposition: réexaminer avec le SGMER l’option d’ouverture du périmètre de démantèlement à l’OCDE (Turquie mais aussi autres pays de L’OCDE pour les navires français bloqués outre mer), en prévoyant le retour en France des déchets ultimes à éliminer. Proposition: conforter la connaissance des processus de démantèlement et filières de déchets par les services et éditer des guides DMPA à leur usage. Proposition: poursuivre les réflexions sur des opérations plus globales avec l’industrie : marché plus globaux de démantèlement, couplage du démantèlement avec les ventes d’occasion à l’export, voire couplage avec le MCO final. Créer un groupe de travail associant tous les acteurs et mandater la mission pour la coordination de ces réflexions. Proposition : organiser des réunions de concertation à l’AED et à l’OTAN, y aborder en particulier les cas des navires et des munitions/missiles - 15 - ANNEXE EVALUATION DES BESOINS FINANCIERS Période 2009 - 2014 Stock Flux Total (t) (t/an) (t) Coûts constatés ou estimés Besoins (M€) min max 30 60 3 10 0 20 24 24 30 40 3 6 90 160 (€/t) Environ 170 coques et engins portuaires (hors sous marins) Plus de 800 aéronefs Matériel armée de terre Munitions conventionnelles 27 000 missiles roquettes MLRS dont 90 000 10 000 140 000 2 500 800 7 000 200 à 500 jusqu ’à 1 500 28 250 11 000 95 000 ≈0 2 000 12 000 22 000 7 500 Domaine SIC 1 500 9 000 1 000 à 5 000 300 à 500 Total sur la période (hors SNLE) 270 500 - 17 - ANNEXE : INVENTAIRES Navires en cours de déconstruction t 24200 630 1370 Clémenceau Sahel Lucifer RSA 1997 1982 1959 Position Able UK Marseille Cherbourg Navires en attente de déconstruction d’Entrecasteaux Rari Epée La Praya Béveziers La Galissonnière Dupérré Colbert Henry Detroyat Duguay Trouin Rhin Aconit Jean Moulin Bouvet Rhone Duquesne Suffren Orage Ouragan Persévérante Poséidon Isard Dives Saone Argens Cdt Rivière Rance Phénix t 1 630 1 035 120 1 450 1 450 2 900 2 900 8 500 1 900 1 750 4 650 2 035 3 115 1 100 2 900 2 050 5 335 5 335 5 965 5 965 540 200 400 1 750 8 390 1 750 1 900 2 700 365 environ 70 bâtiments et engins portuaires 7 000 SNLE SNLE SNLE SNLE SNLE 8 000 7 300 7 300 8 000 8 000 Le Foudroyant Le Tonnant Le Terrible L’indomptable L’Inflexible RSA 2008 2008 2008 2001 1998 1990 1993 1991 1994 2001 1999 2002 1997 1999 1982 1997 2008 2001 2006 2007 2000 2001 2003 1986 1982 1985 1992 1997 1980 Position actuelle Brest Brest Brest Brest Brest Landevennec Landevennec Landevennec Landevennec Landevennec Brise-lames Ecole navale Lanvéoc Brise-lames Ecole navale Lanvéoc Brise-lames Ecole navale Lanvéoc Brise-lames Ecole navale Lanvéoc Brise-lames Ecole des fusiliers marins Lorient Brise-lames Ecole des fusiliers marins Lorient Toulon Toulon Toulon Toulon Toulon Toulon Toulon Toulon Brise-lames Ile du Levant Brise-lames Saint Mandrier Brise-lames Saint Mandrier Brise-lames Saint Mandrier Cherbourg Cherbourg Cherbourg - Coque ressoudée et à flot Cherbourg - Coque ressoudée et à flot Cherbourg Cherbourg Prévisions de retrait du service 2009 – 2015 Environ 10 000 t /an – Total compris entre 70 000 t et 80 000 t sur la période - 18 - Milieu aérien : aéronefs retirés du service et prévisions Jaguar Mirage IV MXX Alphajet MS 760 Epsilon Cap 231 DC8 Alouette II Ecureuil Gazelle PUMA terre PUMA Air Fennec Air Fennec Gend Transall M 2000 Mirage F1 A 310 DHC Twin Otter DHC 140 Tucano C 135 ATL2 SEM N262 Xingu marine Cap10 Rallye Alouette Lynx Superfrelon TOTAUX Masse unitaire (t) 7,50 14,50 7,50 3,51 2,19 0,87 0,59 67,53 0,89 1,23 0,91 3,60 3,60 1,70 1,70 29,00 7,50 7,80 83,10 3,40 3,40 1,81 44,66 25,00 6,25 8,30 3,48 0,54 1,23 2,60 6,70 Stock 2009 Stock 2009 Flux 2009-2014 (t) Flux 2009-2014 (t) 114 18 12 4 11 8 2 5 7 6 67 21 0 0 3 15 0 61 0 4 1 0 0 1 4 2 0 2 17 1 0 855,0 261,0 90,0 14,0 24,1 7,0 1,2 337,7 6,2 7,4 61,0 75,6 5,1 435,0 475,8 13,6 3,4 25,0 25,0 16,6 1,1 20,9 2,6 - 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 115 14 3 0 28 41 45 62 2 2 10 35 5 0 19 9 0 7 7 9 8 104,7 50,4 10,8 47,6 1 189,0 337,5 483,6 166,2 6,8 34,0 63,4 223,3 118,8 74,7 3,8 8,6 23,4 53,6 386 2 764,3 421 3 000,2 Nombre total d’appareils à démanteler sur la période 2009 - 2014 Masse totale d’appareils à démanteler sur la période 2009 - 2014 807 5 764,5 - 19 - Milieu terrestre : stocks de matériels retirés du service Code Libellé A B G J K M N Q R W Armement Engins blindés Génie Surveillance du champ de bataille Optique optronique Mobilité Matériels NBC Equipement – Outillage TTA Transmission/Informatique opérationnelle Matériels d’instruction TOTAUX Nombre de matériels Poids total 8 561 236 5 093 1 153 13 218 5 735 170 979 4 557 25 145 15 585 (t) 46,5 5 665,6 3 875,0 8,2 1,9 17 891,2 49,5 80,1 178,4 451,4 250 262 28 248,1 Matériels de l’armée de terre : Plan d’évolution des parcs Flux moyen t/an 12 215 - 20 - Missiles retirés du service et prévisions Masse unitaire (kg) MLRS MAGIC 1&2 MICA Total 2008-2014 300 22 000 6 600 90 481 43 2 927 193 616 11 110 ROLAND 1/2 66 ROLAND 3 85 MISTRAL 18 ERYX 11 HOT 23 MILAN II Total 2008-2014 (t) 7 AM 39 B 2 650 MM 38 735 MM 40 B 2 850 SM 39 655 10 7 HAWK 627 100 63 80 50 4 1 850 79 146 CROTALE MASURCA MARTEL 535 AS30 520 30 16 R530 195 360 70 SM1 590 92 54 1 200 49 59 26 794 7 266 APACHE TOTAUX - 21 -