Westinghouse dans le démantèlement nucléaire

Transcription

Westinghouse dans le démantèlement nucléaire
GR21
Groupe de Réflexion sur l’Énergie
et l’Environnement au 21ème siècle
Paris, le 29 mai 2015 Compte-­‐rendu de réunion du 21 mai 2015, au siège de la SFEN, 103 rue Réaumur, 75002 Paris Rédacteur : E. Raimondo Visa : Maurice Mazière
Participants : Mmes CHÉRON, COUNAS et DUTHEIL. MM. de BARREAU, BRACHET, GAMA, LENAIL, LEROUGE, MAZIÈRE, NAUDET, NIEZBORALA, PERVÈS, POTY, RAIMONDO, de SARRAU, SAUVAGE, SCHWARTZ, de TONNAC. Diffusion : Les membres du comité d’action, les représentants régionaux, les membres, les groupes transverses, les sections techniques, Valérie FAUDON, Isabelle JOUETTE, B. LE NGOC. Ordre du jour : 1. Conférence du matin : "L’expérience de Westinghouse dans le démantèlement », par Yves BRACHET Westinghouse Europe 2. Réunion de l’après-­‐midi. •
Observations sur le précédent compte rendu. •
Informations générales et questions d’actualité. o
Point sur les problèmes de la cuve de l'EPR de Flamanville. o
Retours sur la conférence internationale « ICAPP 2015 ». o
Avancement du chantier de démantèlement de SPX. •
Tour de table. •
Examen du programme pour les prochaines journées : 1
Pièces jointes au compte rendu : a.
b.
c.
d.
e.
f.
g.
h.
i.
j.
k.
l.
m.
Généralités sur Westinghouse Expérience de Westinghouse dans le démantèlement AP 1000 de Westinghouse Livre « Faut-­‐il avoir peur de nos centrales nucléaires », Colloque « nucléaire et communication » Article sur cuve EPR Information sur le congrès ICAPP 2015 Démantèlement de SPX Principe de précaution Échanges d’électricité Franco-­‐Allemands Statistiques sur échanges d’électricité en Europe Communiqué AFP sur cuve de l’EPR Analyse d’un rapport de l’ADEME sur l’utilisation massive des EnR 2
1. Conférence : « L’expérience de Westinghouse dans le démantèlement » Par Yves BRACHET Westinghouse Europe Note : Lorsque nécessaire, le numéro de la page projetée sera indiqué entre parenthèse ( ). En introduction Y. BRACHET présente sommairement son parcours professionnel chez NOVATOME, TRANSNUCLÉAIRE, GDF SUEZ puis WESTINGHOUSE (depuis 11ans) dont il retrace les principales étapes avant d’aborder le sujet principal de la conférence. 1.1. La société Westinghouse (W), voir PJ « a » Créée par Georges Westinghouse en 1886 la société est une vieille dame qui a connu de grandes époques et des moments difficiles. Jusqu’en 1999 W avait une très large palette de produits et de services ; c’est à cette date que la société a été vendue par appartements, la partie nucléaire devenant un département de BNFL jusqu’en 2006. BNFL vend à son tour l’activité nucléaire au Japonais Toshiba qui finit par devenir actionnaire à 87%. Aujourd’hui W, bien que majoritairement japonaise est une société de droit américain qui se veut « globale ». Elle emploie 12 000 personnes réparties dans 19 pays, dont 4000 en Europe*. W intervient sur trois grande régions : USA -­‐ Europe élargie/Afrique -­‐ Asie. L’activité de W est répartie en cinq domaines : -­‐ Les nouvelles centrales et W intervient dans 11 pays européens dont projets majeurs, l’Ukraine où il a construit directement 25 -­‐ La fabrication du combustible réacteurs et en France où 54 des 58 réacteurs (W a un contrat de long terme ont été construits par Framatome sous licence pour la fourniture de W. combustible à EDF à hauteur de 35% de ses besoins). -­‐ Les réacteurs en exploitation Westinghouse Electric Company
(PWR, BWR, AGR en UK •  Founded in 1886 in Pittsburgh,
notamment). Pennsylvania by George Westinghouse
-­‐ Des ingénieries réparties •  Responsible for some of the world s
most important achievements:
–  Alternating current technology
géographiquement (USA, –  First commercial radio broadcast
(KDKA-1920)
France, Espagne, Belgique et –  USS Nautilus nuclear submarine
–  First camera on the moon
–  Commercial nuclear power
Suède) regroupées en centres •  BNFL Ownership (1999-2006)
d’excellence. –  Expanded global operations
-­‐ Démantèlement et fin du cycle •  Toshiba Ownership (2006-Present)
–  Complementary technologies
–  Financial strength
de vie (objet de la conférence –  Revitalized new build
de ce jour). *Les 4000 personnes de W Europe se trouvent Westinghouse Proprietary Class 2
© 2015 Westinghouse Electric Company LLC. All Rights Reserved.
1
notamment, en Suède (1000), UK (1000), France et Espagne (500 chacune). 3
1.2. L’expérience de Westinghouse dans le démantèlement, voir PJ « b » Le démantèlement est une ligne de produit De la Mise à l Arrêt Définitif à l Etat
particulière qui représente environ 10% en d Origine «Greenfield »
volume d’activité chez W mais qui est un axe important de développement. II
VI
V
III
III
IV
IV
IIII
VII
VII
VIII
VIII
Waste
Waste
Initial
Initial
Waste
DismantInventory
Inventory DecontaDecontaDefueling
Defueling
DemoDemoW est très actif dans le monde où il se Disposal
Disposal
Planning
Planning
Manageling
&
&
mination
mination
lition
lition
ment
Characte
Characte
-rization
-rization
retrouve face à une forte concurrence avec AREVA notamment, mais aussi beaucoup d’autres sociétés qui viennent sur ce nouveau marché jugé prometteur à l’avenir. L’ensemble de l’activité de démantèlement est réparti chez W en neuf étapes que nous allons aborder successivement. • Le plan de démantèlement : C’est le document général à établir pour exposer le champ d’application et la façon de procéder, Il doit être fourni aux autorités de sûreté. La page (8) présente les références de W dans ce domaine, qui compte un grand nombre d’études complètes de démantèlement dans de nombreux pays d’Europe. • Retrait du combustible usé : Ce n’est pas un point fort de W, peut être à cause de la position US qui n’a pas de solution globale sur ce sujet. Aux USA, le combustible est laissé sur les sites, ce n’est pas une doctrine établie mais cela correspond davantage au fait qu’il n’y a pas de stratégie claire sur le sujet. Cette étape recouvre les opérations de manutention et d’inspection ainsi que la fourniture des équipements correspondant à ces tâches. On note aussi des services relatifs aux emballages dont des colis spéciaux, des dispositifs pour effectuer des soudures automatisées et de la robotique, sans oublier un centre de formation à ces opérations. • Inventaire et caractérisation des déchets : C’est une activité de caractérisation radiologique de la centrale ; que va-­‐t-­‐on trouver sur ce site ? De nombreuses techniques de mesures et leur interprétation sont nécessaires. Cela passe par des travaux de modélisation 3-­‐D, des méthodes d’analyses par activation, l’utilisation de caméra gamma pour inspection sous eau, etc. Voir (12). • Décontamination : Différentes méthodes de décontamination chimique sont utilisées. La chimie « douce » pour les éléments peu contaminés et la chimie « dure » pour les pièces du circuit primaire. L’expérience de W est surtout basée sur le nettoyage chimique des GV qui a permis de prolonger la durée de vie de ces équipements. Voir en (15) une installation de décontamination (EDS) utilisée récemment sur le site de Philippsburg pour un réacteur à eau bouillante. C’est un système modulaire utilisant un processus chimique destiné aux cuves de réacteur et aux circuits de purification. • Démantèlement : L’économie du système est liée au démantèlement ; le budget sera impacté en fonction du type de colis. Cette phase comprend les études et la conception et la fabrication des Westinghouse Proprietary Class 2
© 2013 Westinghouse Electric Company LLC. All Rights Reserved.
6
4
IX
Site
Remediation
•
outillages de découpe, l’intervention sur site, le colisage et la manutention des déchets. Une opération importante est en cours à Fort Saint Vrain pour la découpe du réacteur. W affiche une bonne trentaine d’années d’expérience, la dernière étant sur la centrale de San Onofre. Il n’est pas rare aux USA de voir ces opérations de démantèlement complètement sous traitées sous forme forfaitaire par l’électricien qui demeure cependant juridiquement responsable. W est intervenu plusieurs fois en Europe (Chooz, Mühleberg par exemple) sur des chantiers de centrales en cours de démantèlement. Traitement des déchets : Les étapes de cette phase sont le dernier cas les Chinois ont commandé séchage, le traitement des effluents en même temps 8 réacteurs et l’usine liquides, la cimentation et la de traitement associée. compaction de déchets solides. Une grande variété de solutions existe pour des installations nucléaires en Installation de Traitement de Déchets Solides
fonctionnement ou en phase de démantèlement. En (20) on observe Bétonnage
une installation modulaire de traitement des déchets solides avec De la c
Fuqing 1&2 Sorting and
on
Compaction facility
ses différentes opérations, tri et pré-­‐
de l’ins ception à la
tallatio
mise e
n
n servic
Sècheur
e
compactage, super compactage, bétonnage et manutention. W Super
compactage
intervient sur de nombreux projets en Manutention
Chine pour le traitement des déchets de moyenne et faible activité : voir les Tri & prédifférents sites en (21) et l’usine de compaction
traitement des déchets de l’AP 1000 en (22) sur le site de Sanmen. Dans ce Westinghouse Proprietary Class 2
© 2013 Westinghouse Electric Company LLC. All Rights Reserved.
20
• Stockage des déchets : Une fois traités, les déchets doivent être stockés. Un exemple de stockage des déchets FA-­‐
MA est montré en (24) avec les activités couvertes et les références associées. Pour le combustible usé, des installations d’entreposage sont réalisées ; on distingue l’entreposage à sec ou sous eau en utilisant les emballages adaptés. Enfin, il y a le stockage profond du combustible usé (26) ; le cas de la Suède, à Oskarshamn est souligné, il s’agit d’un système intégré qui va de l’évacuation du réacteur jusqu’au stockage en cavernes souterraines en utilisant au passage un bateau dédié aux transferts d’un site à l’autre. • Démolition : W ne fournit pas de prestation dans cette étape. • Assainissement du site : La remise en état final du site est la dernière étape de ce processus. Cela se réalise en conformité avec les exigences de la réglementation du pays concerné. En (28) sont citées ces exigences dans le cas de l’USNRC. Quelques exemples de projets intégrés : Ces projets couvrent toutes les étapes décrites ci-­‐dessus. Les exemples cités sont les suivants : o Démantèlement du réacteur HGTR de Fort Saint Vrain au USA (30). o Démantèlement de la tranche REP de Zorita en Espagne (31). 5
o Démantèlement de la cuve de la tranche REP de Chooz A, dans les Ardennes (31). Quelques exemples de projets internationaux : Se reporter à la planche ci-­‐dessous qui identifie les projets majeurs récents de W. Westinghouse Proprietary Class 2
© 2013 Westinghouse Electric Company LLC. All Rights Reserved.
Projets Internationaux Récents
Sellafield, UK
Sellafield Interim Program
partner (2013-2015)
EDF Chooz A RV
dismantling (2010-2019)
ISPRA (Italy) Decommissioning
Studies (2010-2014)
Bohunice
Decommissioning
Plan (2013)
Floating Platform
4-year operation and
engineering support
to El Cabril repository (2013)
ATC Centralized Interim Storage
for Spent Fuel and High Level
Waste (2013)
ATC, Spain
Zorita , Spain
35
Zorita RVI and RV
Segmentation (2011 & 2013)
Kozloduy (Bulgaria)
LILW repository
design (2011)
Kozloduy, Bulgaria
Questions de l’assistance : o Quel est le coût d’un démantèlement ? On parle de 600 à 800 M$ par tranche, mais on peut penser que cela sera plus élevé en France si on intègre le coût du stockage des déchets. o Que fait-­‐on du béton une fois découpé ? En France se sont des TFA car il n’y a pas de seuil de libération. o Comment va faire l’Allemagne ? W suit avec attention ce qui va se passer en Allemagne, où la conduite des projets de démantèlement n’est pas arrêtée. Le pilotage global de ces projets devrait être assuré par les électriciens (E.ON et RWE). o Avez-­‐vous des informations sur Fukushima ? C’est Toshiba qui intervient. W a fourni une grue qui – étant donnée l’ambiance très radioactive -­‐ se monte elle-­‐même. Elle est destinée aux interventions sur la piscine d’entreposage du combustible. 6
o Et Brennilis dans tout cela ? L’orateur n’a pas d’information précise sur ce projet. Initialement il n’y avait pas de décret pour autoriser le démantèlement et, les autorisations étaient données au coup par coup, ce qui a dû conduire à des coûts très élevés. Depuis lors, il y a un décret qui a été publié et le déroulement du projet est maintenant sur les rails, piloté par EDF. Quelques mots sur l’AP 1000 (voir PJ « c ») et les réacteurs en Chine : W construit actuellement 8 réacteurs AP 1000 : 4 en Chine (2 à Sanmen et 2 à Haiyang) et 4 aux USA dans le Sud Est des États Unis (Jenkinsville en Caroline du Sud et Waynesboro en Georgie). Les projets ont entre deux et trois ans de retard suite à des problèmes rencontrés sur les paliers des pompes primaires (extrapolées des pompes utilisées dans les sous marins nucléaires) qui ont conduit à une requalification de ces équipements. Depuis, les projets avancent normalement comme le montrent les vues présentées. Westinghouse Non-Proprietary Class 3
© 2015 Westinghouse Electric Company LLC. All Rights Reserved.
© Sanmen Nuclear Power Company, Ltd. All rights reserved.
Sanmen Site
January 2015
2
7
2. Réunion de l’après-­‐midi 2.1.
Observations sur le précédent compte rendu. 2.2.
Informations générales et questions d’actualité Pas de commentaire sur le compte rendu. •
Claude RINGOT nous a adressé les références d’un ouvrage sur le nucléaire qu’il nous conseille de lire, il s’agit de : « FAUT-­‐IL AVOIR PEUR DE NOS CENTRALES NUCLÉAIRES ? Pourra-­‐t-­‐on s’en passer ? » Par Georges SAPY (voir PJ « d »). •
Nicole COLAS nous demande de rappeler le colloque "Nucléaire et communication" du 29 juin, pour lequel le nombre de places devient limité (voir PJ « e »). 2.2.1. Point sur les problèmes de la cuve de l'EPR de Flamanville. Pour ce sujet, déjà évoqué lors de notre précédente réunion, nous avons diffusé la note de l’ASN, le communiqué d’AREVA ainsi que la note technique de Bertrand BARRÉ. Il y a eu aussi de nombreux échanges entre certains de nos membres en marge de notre réunion. Maurice MAZIÈRE expose la situation telle qu’elle est perçue aujourd’hui. L’information relative aux anomalies de la cuve est arrivée chez EDF qui l’a transmise à l’ASN au début du mois d’avril, ce qui a conduit Franck CHEVET à en parler devant l’OPECST. Les pièces forgées ont été fabriquées en 2006/2007, alors que les guides d’application de l’arrêté ESPN sont sortis en 2012 et 2013 pour être appliqué en janvier 2015, ce qui pose un problème de rétroactivité. AREVA travaille sur un dossier justificatif qu’il doit remettre à l’ASN pour septembre. On peut être raisonnablement optimistes sur la capacité d’AREVA à démontrer qu’il n’y a pas de problème de sûreté, sauf si cette situation est utilisée politiquement. (Voir aussi un article de la RGN de janvier 2015 qui traite de l’acier 16MND5 de la cuve après irradiation). Selon Jean Pierre PERVÈS, le tandem ASN/IRSN est devenu impérieux et cette nouvelle règle (ESPN), qui n’a pas fait l’objet de discussions avec EDF ni avec AREVA, est telle qu’elle demandera toujours d’apporter des preuves supplémentaires car les exigences sont excessives. La SFEN devrait s’emparer de ce sujet et adopter une position plus « proactive ». Voir à ce sujet l’éditorial de UARGA, joint au présent compte rendu (PJ « f »). Remarque est faite que les Chinois n’appliquent pas l’ESPN et que les Anglais non plus, pour leurs tranches EPR. Ils appliquent le RCCM, comme celui-­‐ci a été appliqué sur la cuve de Flamanville 3. Nous avons par ailleurs reçu une présentation technique de Dominique VIGNON sur ce sujet qu’il a présenté devant l’Académie de technologies. Il propose de venir nous en parler à l’une de nos réunions. Comme nous avons eu le désistement d’Yves MATHIEU pour le 18 juin prochain et que ce sujet est d’actualité, le GR 21 confirme son souhait de mettre cette présentation à l’ordre du jour de notre prochaine réunion qui comportera également des éléments sur la réglementation des ESPN, par Maurice MAZIÈRE. 8
Dans le même registre, deux GV destinés aux réacteurs du Blayais sont actuellement en attente d’autorisation pour être mis en place en remplacement des anciens équipements. Ce sont les dossiers de justification de la qualité de la fabrication de ces GV qui posent actuellement problème pour débloquer la situation. 2.2.2. Retours sur la conférence internationale « ICAPP 2015 ».
Voir la note rédigée par Jean-­‐François SAUVAGE (PJ « g »). Pour cette conférence, il a été noté un climat moins enthousiaste sur la reprise du secteur nucléaire que lors des versions précédentes. Le futur du nucléaire semble moins prometteur pour nombre de participants, l’accident de Fukushima d’une part, et les gaz de schiste aux USA d’autre part, peuvent l’expliquer ; seul les Russes semblent encore très dynamiques dans ce domaine. La SFEN publiera un N° spécial de la RGN sur cette conférence. 2.2.3. Avancement du chantier de démantèlement de SPX.
Jean-­‐François SAUVAGE nous a fait une présentation sur ce sujet qui est jointe au présent compte rendu (PJ « h »). 2 Installations Nucléaires de Base (INB) :
SPX a démarré en 1985/86 et a fonctionné INB91 (Superphénix) : en déconstruction
pendant 11 ans avec plus ou moins de INB141 (Atelier Pour l Entreposage du Combustible) : en exploitation
problèmes, ce qui s’est traduit par un fonctionnement réacteur de 4,5 ans et un INB 91
fonctionnement d’une année en équivalent pleine puissance. INB 141
Aujourd’hui sur ce site il y a deux INB, une pour le réacteur (INB 91) et une pour l’entreposage et l’évacuation du combustible (INB 141). Jean-François SAUVAGE - mai 2015 - Propriété EDF, reproduction interdite – page 3 / 18
Il y a aussi deux cœurs sur le site, le premier qui est partiellement usé et le deuxième qui est neuf, ceux-­‐ci constituant une réserve de combustible pour EDF. Une station de traitement des effluents peut fonctionner jusqu’en 2035. La page 4 montre un planning en quatre étapes qui s’étalent entre 1999 et 2028, soit une trentaine d’années. Ce planning est basé sur l’élimination progressive du risque « sodium » dans un premier temps, puis du risque « radioactivité » dans un deuxième temps pour se terminer par la démolition des bâtiments. La déconstruction de SPX avance normalement avec : • La fin du percement des tuyauteries en cuve par laser avec le robot « Charli » (5). • La fin du traitement du sodium en janvier 2015 : 5900 tonnes de sodium transformées en 38 000 blocs de béton de 1 m3 (6). 9
Le principe du traitement du sodium est montré en (7) et (8), hydrolyse du sodium avec de l’eau pour produire de la soude qui sera mélangée à du ciment pour faire des blocs de béton (de qualité non réutilisable). Les blocs de béton sont ensuite stockés dans un bâtiment construit pour cet objet jusqu’en 2035, date à laquelle la radioactivité sera très réduite. •
Le traitement de 9 pièges à aérosols de sodium, avec une surveillance continue de l’environnement et un contrôle intransigeant des rejets (problème du tritium). La fin de la vidange complémentaire du sodium en cuve (21 janvier 2015). •
La fin du démantèlement des circuits secondaires (11). •
La découpe des composants à la torche à plasma (12). •
Les diverses activités réalisées au coup par coup, pour des découpes de matériels divers, du brûlage de résidus de sodium, des démolitions de bâtiments, etc. (13). •
Pour réaliser toutes ces opérations, de nouvelles installations ont dû être créées ; Superphénix en 2015
elles sont listées en (14). Outre les installations déjà citées (traitement du sodium et entreposage du béton) on note une station de pompage et de traitement de l’eau, des ateliers de découpe de gros et petits composants, une station électrique de 20 kV avec une ligne enterrée de 9 km ainsi qu’une zone d’entreposage des déchets de faible activité. Une fois le démantèlement terminé, le site pourrait être réutilisé pour une application industrielle. Sur le plan économique, on note les informations suivantes : • En termes d’emplois, aux 90 salariés d’EDF, s’ajoutent 300 prestataires qui interviennent sur site. • La dépense annuelle sur ce site est de 19 M d’euros. • 800 tonnes de déchets conventionnels sont évacuées dont 88% sont valorisées. Les étapes à venir sont : • le démantèlement de la cuve du réacteur pour 2017. • La fin du traitement chimique du sodium et des rejets de tritium pour mi 2017. • La fin du démantèlement à l’horizon 2028. En résumé, nous en sommes environ à 60% d’avancement dans cette opération, il n’y a pas eu d’incident notable ou de difficulté significative. Le planning est respecté ainsi que le budget. Après quelques questions de l’assistance, l’orateur donne les précisions suivantes : • Le plutonium est conservé dans la piscine tant que l’on en n’a pas besoin. Il sera plus facile de réutiliser le Pu du combustible usé que celui du combustible neuf, sous forme d’aiguilles. Jean-François SAUVAGE - mai 2015 - Propriété EDF, reproduction interdite – page 15 / 18
10
•
•
•
Le site avec sa source froide sera probablement réutilisé L’état final visé est un « grand pré avec une pelouse » Le sous-­‐sol sera rempli avec des gravats et du béton des structures démolies puis recouvert d’1m de terre. 2.3.
Tour de table. •
Françoise DUTHEIL : Nous informe qu’Eric Woerth souhaite déposer un article de loi pour que soit supprimé de la constitution le principe de précaution. Elle entend aussi communiquer notre présentation sur les SMR à Jean-­‐Louis BORLOO dans le cadre de son action visant à doter l’Afrique de sources électriques. •
Michel de BARREAU : Constate que dans les journaux on ne parle plus du nucléaire, il cite « Libération » et « Le Figaro » qui consacrent de nombreuses pages sur les renouvelables et la COP 21, à aucun moment le nucléaire n’est cité. On peut en effet s’attendre, en 2015, à une offensive dans ce sens, compte tenu de l’organisation de la COP 21 par la France en décembre. •
Gilbert NAUDET : Signale qu’un hommage a été rendu à Georges VENDRIÈS le 23 avril ; à cette occasion, Rémy Carles a lu une allocution. •
Jean-­‐Pierre SCHWARTZ : Évoque un article de la Newsletter n°6 de la SFEN sur Tchernobyl qui comporte des passages critiquables sur le plan de la rigueur scientifique (explosion nucléaire/explosion chimique, séquence accidentelle, conséquences sanitaires). On peut admettre cela dans la presse généraliste mais ce n’est pas acceptable pour des publications de la SFEN. •
Bernard LEROUGE : Nous parle d’un article sur le principe de précaution qu’il a rédigé dans le cadre d’un échange avec un professeur de droit. Il sera annexé au présent compte rendu (voir PJ « i »). •
Jean-­‐Michel GAMA Intervient sur la question des surproductions d’électricité allemandes évacuées vers les pays de l’est (République tchèque et Pologne) qui pourrait conduire ces pays à choisir la solution du déphasage du courant pour assurer l’équilibrage de leur réseau et ne pas être perturbé par cette surproduction (Voir PJ « j » et « k »). Il est vraisemblable que les Allemands auront préféré payer c es deux pays pour qu’ils ne fassent pas de vagues. Hors réunion : Maurice MAZIÉRE communique deux documents o Un communiqué AFP sur la cuve de l’EPR (PJ « l ») o L’analyse d’un rapport de l’ADEME, par Georges SAPY, sur l‘utilisation massive des EnR (voir PJ « m ») •
2.4.
Examen du programme pour les prochaines réunions : Sujets déjà retenus : • 18 Juin : La cuve de l’EPR de FLA 3, par Dominique VIGNON « NUCADVISOR ». • 17 Septembre : L’Energiewende allemande, par Jean-­‐Claude PERRAUDIN, attaché nucléaire à Berlin. (confirmé hors réunion). 11
•
•
•
15 Octobre : « Nucléaire, politiques et média » par Sylvestre HUET (Francis SORIN lui confirme cette date). 19 Novembre : AP 1000 de Westinghouse, Julie GORGEMANS. 17 Décembre : « Les hydrocarbures et le charbon» par Yves MATHIEU. Autres sujets envisagés, pour 2016 : • Début 2016 : Retours sur la COP 21, par Jean-­‐Marc JANCOVICI qui a donné son accord à Bertrand BARRÉ, date à préciser. • Le transport nucléaire. Contacter le président de la Section Transports de la SFEN qui sera de bon conseil, Maurice MAZIÈRE s’en charge. • Pierre DUFAUT pourrait nous parler des réacteurs enterrés (Maurice MAZIÈRE le contacte 06 71 10 29 72). • Point sur le nucléaire en Chine. • Le nucléaire en Inde. • Un sujet sur l’Uranium proposé par Jean-­‐Pierre de SARRAU qui cite un orateur possible. • Idée d’un sujet sur Tchernobyl (pour avril 2016, 30 ans après l’accident). • Les éoliennes en mer, sujet proposé par Jean-­‐Pierre PERVÈS. • Problématique des réseaux, impact de l’intermittence sur l’architecture des réseaux. • Demander à Yvon GRALL un sujet sur nucléaire et santé (Maurice MAZIÈRE le contacte). Prochaine réunion le jeudi 18 juin à 10h30
12