Télécharger le PDF

Transcription

Télécharger le PDF
N°14 • BIMENSUEL • 66ème année
Bureau de dépôt : Charleroi X
Abonnements : 02/506 82 11
Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 11
[email protected]
Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles
2 SEPTEMBRE 2011 • Éd. LIÈGE
© iStock_Thomas_eyedesign
Fin de carrière
ou carrière sans fin?
Partout en Europe on parle d’austérité. Les
dettes publiques ont explosé après le sauvetage
du secteur bancaire et la récession économique
qui s’en est suivie. On entend la même litanie
d’un bout à l’autre de l’Europe: il faut travailler
plus. Plus d’heures par mois, plus d’heures par
jour, plus d’heures supplémentaires, moins de
congés, moins de possibilités d’interruptions
de carrière, des carrières plus longues. Dans
EDITO
Le monde
à
l’envers
Page 3
ATELIERS
L’écriture
pour
se libérer
Page 4
plusieurs pays, on a reculé l’âge de la retraite à
67 ans. Chez nous, les systèmes de sortie anticipée du marché de l’emploi sont les premiers
visés: haro sur les prépensions!
Pourtant ces attaques sont injustifiées:
- Les employeurs continuent à se débarrasser
des travailleurs âgés et peu sont enclins à
en engager;
- le taux d’activité des 55-64 ans a fait naturel-
lement un bond spectaculaire chez nous;
- allonger la carrière de 5 ans dit le comité
d’étude sur le vieillissement ne réduira pas
le coût du vieillissement et n’augmenterait
l’emploi que de 0,7%;
- la prépension coûte moins cher que le chômage car elle engendre des recettes.
DOSSIER EN PAGE 8 & 9
CONSO
Bientôt
les chèques-repas
électroniques
Page 5
SANTE
Allégez
la
facture
Page 7
2
RÉGIONS
SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011
BRABANT WALLON
Le meilleur remède
contre l’austérité?
Une bonne dose
de Camp Jeunes FGTB!
L’austérité programmée ne fera pas vaciller le militantisme de toutes et tous les porteur-euse-s d’espoir de gauche! C’est le plus bel enseignement que
l’on pourra tirer de cette 1ère édition du camp Jeunes
FGTB.
Réclamé à corps et à cris par de
nombreux militants, le Camp Jeunes FGTB est devenu réalité du 1er
au 3 juillet 2011! Destiné aux étudiants, jeunes travailleurs et délégués syndicaux, ce camp se donnait
pour objectif de démarrer l’été en
fanfare militante. Et quel meilleur
site choisir que celui du Floréal de
La Roche-en-Ardenne: enchâssé
entre deux collines, à deux pas de
l’Ourthe, le superbe camping et les
confortables salles de séminaires
ont offert un décor idéal.
Le programme proposé par les
animateurs et animatrices Jeunes
FGTB aux 35 jeunes présents était
ambitieux: 3 jours, 2 nuits, 2 soirées
à thème et 1 barbecue - parce que
c’est les vacances!; 12 ateliers thématiques, 3 assemblées plénières
et… 90 réveils difficiles (mais motivés!) - parce qu’on est là pour apprendre, partager des expériences
militantes et (re)faire le monde!
Dès le vendredi matin, départ sur
les chapeaux de roue: on monte les
tentes, on brise la glace en se présentant (même si la bonne humeur
a vite fait de délier les langues), on
avale quelques sandwiches et on
enchaîne sur les ateliers. En guise
de mise en bouche, deux thèmes
au choix: «Lost in Translation?»,
offrant la possibilité aux jeunes
participant(e)s de réfléchir à leur
société idéale et «Soigne ta gauche
pour mettre des droites!», qui questionne notre positionnement sur
un axe gauche-droite et les valeurs
qui nous y conduisent.
Pour permettre à toutes et tous de
connaître l’ensemble des thèmes
abordés pendant la journée, les
résultats de tous les ateliers sont
présentés en séance plénière: un
rapporteur et une rapporteuse
(l’égalité n’est pas un vain mot!)
résument les conclusions des séminaires: on en parle, on débat, on
s’enthousiasme, on questionne, on
re-débat, on requestionne, etc.
Après une brève pause, on enfile ses
chaussures de marche et en route
pour une balade (sportive pour
certain(e)s, pépère pour d’autres
;-) de découverte de La Roche et de
ses superbes alentours. Fourbu(e)
s mais déjà bien dans l’ambiance, la fière avant-garde des luttes
d’aujourd’hui et de demain s’apprête à se restaurer collectivement,
à s’échauffer les cordes vocales (et
l’âme) en reprenant les refrains qui
ont rythmé les combats de nos prédécesseurs et à tester quelques pas
de danse sur les notes de nos deux
DJ maison.
Sans transition, l’aube du samedi
nous permet de tester la qualité
d’isolation de nos sacs de couchage
et agit comme un rappel implicite
des tâches du jour… Penser, militer,
échanger!
C’est que ça commence à devenir
sérieux: chaque participant-e aura
droit à 3 séminaires!
Et pour les animateurs aussi, on entre dans le vif du sujet: si les ateliers
du 1er jour étaient
co-animés par des formateurs chevronnés, cette fois-ci les néophytes
doivent assurer seuls…
Mais que ne peuvent motivation
et dévouement à la Cause? Au
programme du matin: le 1er atelier
théorique sur la désobéissance civile et celui sur les libertés syndicales.
Une pause pour se restaurer et c’est
reparti! Au menu de l’après-midi?
Les participants font leur choix entre 2 séminaires pour commencer
hardiment: «Lucha y fiesta!» où
l’on prépare les thématiques et les
animations à développer au stand
Jeunes FGTB au festival de Dour, et
«¡ No pasarán!» sur les dangers de
l’extrême-droite et de ses fausses
solutions simplistes.
Pour continuer avec le même entrain, on enchaîne sur deux ateliers
plus ludiques: «Murs blancs, peuples muets», où l’on aborde la communication militante (banderoles,
affiches, etc.) et «Désobéissance
civile» (partie pratique). La séance
plénière revient ensuite sur tous
les éléments abordés au cours de la
journée. Les quelques yeux rouges
qui trahissent l’intensité des activités du jour nous rappellent de
saluer ici l’intérêt et la motivation
des jeunes qui ont rythmé sans
faillir les débats du jour.
A la fin de la journée, vanné(e)s
mais heureux-ses, les éclaireur(se)
s des lendemains quichantent profiteront d’une pause bien méritée.
Avant que l’énoooorme barbecue
(spéciale dédikass au boucher et
à nos deux cuistots), l’énoooorme
enthousiasme autour de la guitare
pour les chants ouvriers 2 – Le Retour et l’énoooorme soirée au château ne nous remettent en selle
jusqu’aux petites heures.
Qu’à cela ne tienne, les premières
lueurs du 3ème jour nous trouvent
toutes et tous (ou presque ;-) «frais»
et dispos pour entamer les derniers
ateliers. Le matin, les jeunes camarades sont appelés à se départager
entre les ateliers «Enseignement:
privilège de riche ou droit universel?» qui aborde les pistes d’action
et de revendications pour un enseignement supérieur gratuit et
accessible à tous et «Violence du
travail», qui distinguera la violence
au travail de la violence du travail:
en somme, cette violence provientelle de cerveaux sadiques ou de l’organisation du travail elle-même?
L’après-midi, on clôture le programme du week-end en beauté.
Pour commencer, deux séminaires:
«Si le climat était une banque, il
aurait déjà été sauvé», qui donne
lieu à un débat très animé sur les
alternatives énergétiques et socioéconomiques à notre modèle actuel
et «1ère, 2ème, 3ème génération…» qui
met en lumière le quotidien des
sanspapiers,les vexations auxquelles ils sont soumis par les employeurs et l’Office des Etrangers et
les luttes qu’ils mettent en place.
Dernier moment tous ensemble:
une longue séance plénière. Assis
dans l’herbe, sous un soleil ardent
mais apaisant, les participants et
les animateurs retracent les événements de la journée et s’adonnent
ensuite à une évaluation du camp
dans son ensemble.
Les enseignements? Pas de fausse
modestie entre nous: ce 1er camp
est un succès!
Les éléments positifs issus de l’évaluation? Bons contenus des séminaires, possibilité de rencontrer de
jeunes militant(e)s d’autres régions,
création de liens étroits pour se renforcer dans les luttes à mener… En
somme, tout pour commencer du
bon pied un été militant!
Bref, les participants étaient aussi
satisfaits que les animateurs. On
doit à la vérité de citer un bémol (eh oui, ça guette même les
meilleurs…): toutes et tous auraient
aimé avoir plus de temps pour souffler entre les ateliers, pour visiter
les alentours, voire pour aller à la
piscine…
Mais, pas de panique… Car vous
connaissez la solution plébiscitée par les participants? Le camp
Jeunes FGTB 2012 devra être plus
long! Plus de temps pour le même
nombre d’activités, comme ça on
prévoit plus de pauses et d’activités
de détente. Suffisait d’y penser…
merci les jeunes!
Encore un grand bravo à tou(te)s
les jeunes camarades présent(e)s
qui ont enrichi ce camp d’un bon
mélange d’idées, de sourires, de sérieux, de détente et de beaaauuuucoup de militantisme!
Une belle claque à retourner à
ceux qui prétendent que les jeunes
d’aujourd’hui «ne sont plus militants»… blabla… «ne pensent qu’à
facebook et à leur playstation»…
blabla…
Quant à vos bien-aimés animateurs
des Jeunes FGTB, ils trépignent déjà
de commencer à organiser le camp
2012!
Les jeunes FGTB
Les Jeunes FGTb
au Festival de Dour
Du 14 au 17 juillet, les Jeunes FGTB ont tenu un stand dans le village
associatif du Festival de Dour.
Parce que l’été, c’est les vacances, les festivals… mais c’est aussi,
pour beaucoup, la période des jobs étudiants.
Et comme un étudiant averti en vaut deux, les Jeunes FGTB ont
proposé aux festivaliers et festivalières de les informer sur les
contrats étudiants, les dangers de l’intérim et tout ce qui concerne
l’emploi des jeunes.
Mais les Jeunes FGTB ne se sont pas limités à dispenser leurs conseils
et bonnes infos. Sur la Plaine de la Machine à Feu, ils ont également
proposé un atelier badges et des tatouages.
Les festivaliers et festivalières ont aussi pu participer au concours
de la campagne intérim: «Envie de te faire jeter tous les jours?». Le
gros lot? Un ensemble exclusif de sous-vêtements FGTB.
Bref, tous les fans de musique qui ont fait un détour par le stand
des Jeunes FGTB ont emporté de chouettes souvenirs mais sont
surtout repartis plus conscients de leurs droits!
Source: http://www.fgtb-wallonne.be
Les photos du festival sont en ligne
sur notre facebook FGTB Brabant wallon!
NAMUR
Souper couscous
le 1er octobre!
Nous sommes allés en Palestine en novembre 2010 et notamment à Jérusalem.
Nous y avons constaté que des Palestiniens sont quotidiennement expulsés de
leurs logements par les autorités israéliennes. Nous avons décidé de soutenir
une association palestinienne dans le
quartier de SILWAN et de la faire connaître.
Pour soutenir ce projet, nous organisons un souper couscous le samedi
1er octobre à partir de 18h30 à l’Ecole de Basse Enhaive Rue Michiels 10
à Jambes.
Prix en prévente: 13e pour les adultes,
6e pour les enfants de moins de 12 ans.
Téléphone: 081/649.972
Adresse mail: [email protected]
N° de compte: 132-5315429-64.
2
BRUXELLES
SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011
Deux solidarités
A l’heure où se construit (peutêtre), autour du formateur royal,
un «Accord de majorité» pour notre
pays, ce dont la population a grand
besoin, c’est de la mise en œuvre
concrète de deux mécanismes essentiels de solidarité.
Le premier mécanisme -même si
on n’y pense pas toujours en premier lieu- doit être qualifié de «solidarité dans le temps». De quoi
s’agit-il?
A l’heure qu’il est, dans la plupart
des pays «développés», la dette publique approche ou dépasse 100%
du Produit intérieur brut (PIB). La
Belgique connaît depuis longtemps ce phénomène, qui a fait
dire à l’économiste Hervé JUVIN
que les générations futures auront
à assumer des engagements que
nous avons signés en leur nom,
en manière telle que leur avenir
sera, en quelque sorte, notre passé…
Inacceptable!
Comme le suggère Guillaume
HANNEZO, les progressistes doivent être les défenseurs naturels
de la solvabilité de l’Etat, car celui-ci est le patrimoine des plus
faibles.
De son côté, le monde économique
privé porte une écrasante responsabilité:
l’ «innovation financière» des vingt
dernières années, qui a produit la
grande crise de 2008, est surtout
en passe de réussir l’exploit, sans
précédent, de liquider le futur.
Pensons au mécanisme dit Leverage Buy Out (LBO), qui permet
d’acquérir (en toute légalité) les
actions d’une entreprise en endettant celle-ci pour les payer !,
engageant ainsi vingt ou trente
ans de ses bénéfices escomptés
et détruisant d’un seul coup ses
fonds propres…
«Nos parents ont acheté la ferme
à crédit, ils ont travaillé dur pour
rembourser le crédit et nous ont
laissé la ferme. Nous l’avons vendue, nous avons dépensé le capital,
nous nous sommes endettés, et
nous laissons à nos enfants la dette
à rembourser».
Pensons aussi, évidemment, au
mécanisme bien connu des stockoptions, qui repose sur la même
logique de réalisation, dans le présent, de gains futurs.
On le voit, notre «modèle» financier contemporain ne cache plus
sa préférence pour le présent: il
consomme aujourd’hui ce que la
génération à venir devra payer
pour lui; exploitant des richesses
qu’il n’a pas sous la main, ici et
maintenant, qui ne sont pas non
plus ailleurs dans le monde, mais
qui seront, demain, créées par les
générations à venir, il colonise le
futur et transforme en quelque
sorte nos descendants en nouveaux esclaves.
Dans une tribune publiée par le New York Times, le célèbre milliardaire américain a récemment appelé les parlementaires à
augmenter les impôts des plus riches afin de réduire l’énorme
déficit budgétaire du pays, affirmant que cela ne nuirait ni aux
investissements, ni aux emplois.
Comme le dit si justement JUVIN,
des rendements financiers de 15,
20, 25% dans des économies sans
croissance, ou en croissance de 1
à 3% par an, mesurent non une
performance mais une capacité
de prédation et identifient toute
stratégie financière à un art de
destruction du bien commun.
«Nos dirigeants ont appelé à un sacrifice partagé. Mais quand ils
ont fait cette demande, ils m’ont épargné. J’ai vérifié auprès de mes
amis méga-riches pour savoir à quels sacrifices ils s’attendaient.
Eux non plus n’avaient pas été touchés», écrit le milliardaire.
«Pendant que les pauvres et les classes moyennes combattent
pour nous en Afghanistan, et pendant que de nombreux Américains luttent pour joindre les deux bouts, nous, les méga-riches,
continuons à bénéficier d’exemptions fiscales extraordinaires»,
poursuit-il.
Dernier élément: l’inquiétante
érosion des ressources naturelles
de notre planète: selon l’US Geological Survey, qui fait autorité en
la matière, à titre d’exemples, les
ressources de cuivre devraient être
épuisées dans moins de 40 ans, celles de plomb et de fer dans 25 ans,
celles de lithium dans 10 ans...
Tel est donc le défi multiple qui
commande la mise en œuvre d’un
premier mécanisme de solidarité:
la solidarité «dans le temps».
Le second mécanisme de solidarité attendu concerne, lui, nos
contemporains. Il ne s’agit plus, ici,
de refuser de léser nos descendants
mais -et ce n’est pas de moindre
importance- de vérifier si, au sein
d’une génération donnée, les uns et
les autres financent réellement le
développement collectif au prorata
de leur capacité contributive. Le
mécanisme visé est donc ici clairement de nature fiscale.
Pour la FGTB, l’impôt est un principe essentiel de justice sociale; il
est la garantie de la redistribution
des richesses, de l’existence et du
fonctionnement des services publics et de l’assurance sociale. Il
est, en somme, le prix à payer pour
vivre dans une société digne de ce
nom. Les discours qui visent son
démantèlement sont démentis par
les chiffres; démagogiques et simplistes, ils passent délibérément
sous silence la dimension sociale
de l’impôt. Contre les vents dominants, il appartient donc à tous
Warren Buffet:
«Taxez-nous!»
les progressistes de rappeler cette
dimension.
Cependant, s’il est nécessaire, l’impôt n’est pas forcément juste. Ainsi,
en Belgique, ce sont essentiellement les salariés qui alimentent
le budget de l’État; le capital ne
contribue presque pas. En outre,
parmi les salariés, la participation
est profondément inéquitable : les
plus hauts revenus sont très largement favorisés, puisque le taux
de leur contribution n’augmente
plus, au-delà d’un certain plafond.
Nous sommes en droit d’attendre
des partis politiques rassemblés
autour du formateur royal qu’ils
s’attaquent à cette double injustice fiscale. Qui ne voit le caractère grotesque d’une situation où
les gouvernements de plusieurs
pays développés (notamment les
Etats-Unis et la France) se font
«dépasser sur leur gauche» par
les super-riches, qui font mine de
leur dire, avec un faux air de défi:
«Taxez-nous!» (lire ci-contre)? En
la matière, c’est à un gigantesque
déficit de crédibilité et d’autorité
des décideurs publics que nous
sommes confrontés.
Interrogé récemment par le journal Le Soir sur «les causes des
émeutes en Angleterre», Edouard
DELRUELLE, directeur du centre
pour l’égalité des chances, déclarait: «On est dans une société aux
équilibres sociaux très précaires,
depuis plusieurs dizaines d’années,
depuis la fin de l’Etat-providence
qui assurait une protection sociale
plus grande, qui permettait une
plus grande intégration notamment des diasporas étrangères
et qui apportait «l’optimisme des
opprimés»: l’idée que demain sera
meilleur, que nos enfants vivront
mieux que nous, etc. C’était tout
un ensemble dans lequel, même
si la vie était inégalitaire, c’était
comme un escalator: tout le monde
restait sur sa marche, mais tout le
monde montait.»
Nous pensons que c’est (notamment) de la manière dont seront
pris en compte, par les partis présents à l’actuelle négociation fédérale, les deux défis essentiels ici
brièvement décrits, que dépendra
la paix sociale dans notre pays au
cours des prochains mois…
Philippe VAN MUYLDER,
Secrétaire général.
M. Buffet explique qu’en 2010 son taux d’imposition par l’Etat
fédéral représentait 17,4% de ses revenus imposables, alors que
celui des 20 personnes travaillant dans son entourage immédiat
était compris entre 33 et 41%.
Le taux d’imposition des riches était «beaucoup plus élevé» dans
les années 1980 et 1990, et pourtant près de 40 millions d’emplois
ont été créés entre 1980 et 2000, rappelle M. Buffett.
«Vous savez ce qui s’est passé depuis: des impôts plus bas et
beaucoup moins de créations d’emplois».
«Les gens investissent pour gagner de l’argent, et une imposition
potentielle ne les a jamais fait fuir», écrit-il encore.
Même démarche en France, où un groupe significatif de personnes
fortunées (dont Liliane BETTENCOURT) s’est déclaré «volontaire
pour un effort fiscal supplémentaire»…
Comme l’a souligné, non sans humour, un des candidats à la
primaire présidentielle du PS en France, «que les riches prennent
patience: ils seront bientôt entendus!»…
«Envie de te faire jeter
tous les jours?»
Sous le slogan «Envie de te faire jeter tous les jours? Le travail, ce n’est pas
non plus une histoire d’un jour!», le mercredi 6 juillet, les Jeunes FGTB de
Bruxelles ont mené une action devant les agences d’intérim pour dénoncer
les pratiques abusives dans ce secteur. En effet, un contrat d’intérim sur
trois est un contrat d’un jour, bien qu’il s’agisse souvent de jobs pour des
semaines ou des mois. C’est bien le problème majeur dans le secteur de
l’intérim actuellement: on offre constamment des contrats d’un jour pour
des jobs qui continueront plus d’une semaine, voire des mois. Le (jeune)
travailleur se trouve ainsi dans une situation extrêmement vulnérable
et il/elle subit en permanence le stress de perdre son job. Ces pratiques
nous rappellent les situations intolérables du IXe siècle.
Pourtant, la loi stipule que pour un job d’un mois, l’agence d’intérim
doit offrir un contrat d’un mois. Même si la législation concernant le
travail intérimaire est plutôt claire, elle n’est pas toujours respectée pour
autant. Un autre aspect négatif est que, contrairement au travailleur fixe,
qui fait partie de l’entreprise, qui connaît ses collègues et les syndicats
sur place, l’intérimaire se sent plutôt exclu et sans véritable lien avec
l’entreprise et le syndicat. Les Jeunes FGTB veulent que les intérimaires
sachent que la FGTB défend aussi leurs droits et que notre syndicat les
aide et les soutient!
2
RÉGIONS
SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011
MONS
vous invite…
A sa séance de cinéma…
«Entre les murs»
Le 21 septembre à 19h
Centre culturel de Boussu
Rue Clarisse, 24
7301 Hornu
VOUS ÊTES UNE FEMME…
- mandatée par la FGTB dans votre entreprise,
- Active dans la vie courante et affiliée à la FGTB,
- Demandeuse d’emploi et convaincue que l’égalité
hommes-femmes est une nécessité,
- Sensible aux valeurs que nous défendons
&
Vous vous sentez concernée par:
- L’égalité salariale entre les hommes et les femmes.
- L’élimination de toute forme de discrimination
entre les femmes et les hommes.
- La diffusion d’une image non-discriminatoire
des femmes.
- La lutte contre les violences conjugales.
Alors, REJOIGNEZ-NOTRE COMMISSION
DES FEMMES!
Si vous désirez assister à ces activités, veuillez vous
inscrire auprès de nos services:
Cédric DEVRIESE - Animateur en éducation permanente - Rue Lamir, 18-20 - 7000 MONS: [email protected] ou 065/32.38.33
Editrice responsable: Sandra Goret, Administratrice
déléguée, Rue Lamir, 18-20 à 7000 Mons
CHARLEROI-SUD - HAINAUT
LE CENTRE DE FORMATION SOCIALE ET CULTURELLE
POUR TRAVAILLEURS À CHARLEROI (CENFORSOC ASBL)
vous informe qu’il reste des places pour les modules
de formations de la session 2011-2012!
Conseil d’Entreprise
CPPT
Politique de Base
Extrême Droite
Initiation Vie Sociale
Intéressé(e?
Téléphonez au secrétariat: 071/641.286
Carmela DI BERNARDO se fera un plaisir de répondre
à vos questions concernant les inscriptions.
Responsable de la Formation: Ruddy DANTHINE
TOURNAI - ATH - LESSINES
La FGTB – UBOT
organise
le 10 septembre 2011
sa première
concentration
de motos.
Départ prévu à:
BEEZ, Rue de NAMUR 47
(Interrégionale Wallonne - FGTB)
TOURNAI, Rue des MAUX 12b
(Café L’Impératrice)
Pour plus d’informations,
rendez-vous sur notre site:
www.ubot-fgtb.be
VOUS RECHERCHEZ
UNE FORMATION?
Renseignez vous dès maintenant
sur nos formations gratuites en:
• Electricité, domotique & Alarmes(5mois)
• Mécanique automobile (5 mois)
• Maçonnerie gros-œuvre (5mois)
Renseignez-vous
au 065/32.38.52 ou 0475 55.91.12
Centre de formation pour travailleurs sans emploi
Avec le soutien du Forem,
Et de la Région Wallonne
2
RÉGIONS
SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011
LIEGE - HUY - WAREMME
Avant - première
257+2'217,(
5HPERXUVHPHQW
MXVTX¶j
¼
MXVTX¶jDQV
et rencontre avec :
• Luc JOULÉ, Sébastien JOUSSE - RÉALISATEURS
• Gérard GELMINI - PRÉSIDENT DE LA CGSP CHEMINOTS
Une soirée organisée en partenariat avec :
Plus d’infos dans votre agence Solidaris ou sur notre site
www.solidaris-liege.be
VERVIERS
Une autre économie
est possible
Quelles alternatives pouvons-nous apporter aux crises récentes? Comment mieux nous protéger contre celles-ci?
Comment améliorer la répartition des revenus? Ces questions, nous sommes nombreux à se les être posées… Mais
quelles réponses y donner?
Promouvant depuis de nombreuses années l’économie sociale et le modèle coopératif, nous avons décidé de mettre
sur pied son propre salon. Parce que nous pensons que
derrière ses portes, se trouveront les réponses à apporter aux
problèmes dérivés de notre système de marché actuel.
De nombreux chercheurs, travailleurs, en sont comme nous
convaincus. Le Monde dans son supplément économique
du 3 juin 2009 titrait sur sa Une: «L’entreprise solidaire,
un modèle anticrise» …Notez qu’il n’y avait pas de forme
interrogative!
Souvent ignorée, l’économie sociale peine à être reconnue
comme une véritable alternative économique au capitalisme. La crise, ses dégâts, les limites de la croissance justifient aujourd’hui un regard différent sur cette «autre»
économie.
Le salon permettra à chacun de se donner les moyens de
comprendre que derrière cette autre voie se dessine un
vrai projet de société. Et quoi de plus parlant, pour vous
en rendre compte, que de rencontrer à cette occasion les
principaux acteurs sur le terrain, les entreprises et les associations elles-mêmes.
Notre projet s’adresse à tous. Etudiants, initiés, porteurs de
projets et personnes sensibles aux alternatives économiques
trouveront assurément les éléments qui leur permettront
d’avancer.
Infos: Institut de Développement Européen d’Economie
Sociale - 087/33.74.88.
6HUYLFHUpJOHPHQWpSDUOHVVWDWXWVGHOD0XWXDOLWp6ROLGDULV
Jeudi 12 septembre à 20 h
au cinéma Le Parc
ACTUALITÉS
SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011
3
> AU 1ER SEPTEMBRE
> EDITO
Adaptation des allocations
sociales au bien être
Le monde à l’envers
La FGTB n’a pas approuvé l’accord interprofessionnel mais elle a négocié la
liaison des allocations sociales au bien être et le gouvernement a repris à son
compte la répartition convenue lors de ces négociations. Ainsi, selon le calendrier prévu, une série d’allocations sociales seront adaptées au 1er septembre
à l’évolution du bien-être, hors index.
Quelles allocations?
Vive l’index!
A droite on s’empare des idées de gauche. Sarkozy veut supprimer son bouclier fiscal et démanteler les «niches fiscales»,
c’est-à-dire les réductions d’impôt multiples et variées. Lui
et Angela Merkel prônent une taxe sur les transactions financières. Berlusconi, milliardaire et grand fraudeur devant
l’Eternel, veut taxer les hauts revenus et lance sur la chaîne de
télévision de service public des appels au civisme fiscal...
Ce n’est pas tout. Alors qu’une meute européenne de droite
s’acharne sur notre indexation automatique des salaires, le
Financial Times explique que notre économie s’est bien tenue
dans la crise notamment grâce à… l’indexation. Le Bureau
du Plan dit qu’il n’y a pas de dérapage salarial chez nous.
On parle de plus en plus d’impôt minimum des sociétés au
niveau européen.
Pensions
Pension minimum des salariés
+ 2%
Pensions de 15 ans et plus (avant 1997)
Pensions ayant pris cours en 2006
+ 2,25%
+ 2%
Ménage: 1.332,50e
Isolé: 1.066,33e
Survie: 1.049,57e
Droit minimum par année de carrière
+ 2%
GRAPA
Min : 635,53e
Max: 953, 30e
Invalidité
Minimums travailleurs réguliers & irréguliers
Aide de tiers
Relèvement des plafonds
de revenu «chef de famille» et «isolé
+ 2%
+ 3 EUR/J
15e/j
+ 2%
Chef de famille: 878e
Isolé: 967e
Que s’est-il passé pendant l’été? On a raté un épisode? Lorsque
nous, syndicats, parlons de taxe sur les transactions financières, de régulation des marchés, de banque publique, de mise
au pas des agences de notation, de justice fiscale, de faire
payer les plus riches, de taxer le capital plutôt que le travail,
la spéculation plutôt que la consommation, d’harmonisation
et de taux minimum européen de l’impôt des sociétés, on
crie «aux fous!». Et maintenant, par bribes et par morceaux,
par petites phrases, on y vient.
Allocations ayant pris cours en 2005
Maladies professionnelles
Minimums et forfaits
+ 2%
Allocations
+ 0,7%
Allocations ayant pris cours en 2005
+ 2%
Parole, parole, parole…
On y vient mais on ne fait rien. Pas de taxe sur les transactions financières sans accord général, voire mondial.
Pas de taxe sur les riches: les libéraux n’en veulent pas. Pas
d’impôt sur le capital sinon ce sera la fuite. Pas d’impôt des
société européen parce que tel ou tel pays n’en veut pas.
Pas… pas… pas… «Parole, Parole, Parole. Rien que des mots»
chantait Dalida. Qui pourrait croire que les Buffet, Soros,
Berlusconi et autres milliardaires sont tout à coup frappés
de sens civique?
Chômage
Minimums et forfaits:
+ 2%
Allocations d’attente pour cohabitant
+ 1%
Handicap
Minimum allocation de remplacement de revenu
+2%
Aide aux personnes âgées
Relèvement du plafond de revenu
Leurs propos ne seraient-ils pas dictés par la peur? Sarkozy,
Merkel, avec un bilan économique affligeant, risquent à
brève échéance une déculottée électorale. Pour Berlusconi,
c’est fait. L’Europe et l’euro, prédit Jacques Delors, «sont au
bord du gouffre». Les plans d’austérité en Europe s’avèrent
contreproductifs. Une nouvelle crise des banques nous pend
au nez, prévient la nouvelle directrice du Fond monétaire international. Les USA ont frôlé la cessation de paiements.
1,5%
Inflation: 3,60% en août
Index santé + 3,14%
2010
C’est le monde à l’envers. On a beaucoup parlé de «révolution
copernicienne» dans le cadre de la réforme de l’Etat, mais on
ne l’attendait pas sur le plan économique: les riches veulent
être taxés plus! Le mouvement est parti des Etats-Unis. Après
que les Républicains ont refusé que l’on augmente l’impôt
des riches, des milliardaires, dont le célèbre Warren Buffet,
ont réclamé plus d’impôts. Seize grands patrons français
leur emboîtent le pas. Côté belge, on est moins chaud mais
il y en a au moins un, Etienne Davignon, qui accepte l’idée
d’une «contribution exceptionnelle». Allez une fois!
2011
Mois
Index
normal
Index-santé
Index-santé
lissé
Index
normal
Index-santé
Index-santé
lissé
Juillet
113,82
112,86
112,67
118,09
116,61
116,15
Août
113,89
112,94
112,82
117,99
116,49
116,38
Index normal: l’index mesure l’évolution réelle des prix. Pour le mois d’août 2011, on enregistre une
inflation de 3,60% par rapport à août 2010.
Loyers: l’index-santé sert de base à l’indexation des loyers à la date anniversaire de la signature du bail.
Par rapport à août 2010, l’index santé a augmenté de 3,14%.
Allocations sociales: Le prochain taux-pivot (par rapport à l’index-santé lissé) qui entraînera une hausse
de 2% des allocations sociales est de 117,27 (base 2004 = 100).
Conversion: l’index-santé de août 2011 (116,43/base 2004 = 100) correspond à 132,53 (base 1996=100).
Partout s’élève la voix des indignés. Les révolutions arabes
montrent que les pires dictatures peuvent céder sous la pression de la rue. Une étincelle suffit. Les super riches, ceux-là
mêmes qui causent les mouvements de panique boursière,
prennent peur. Sont-ils arrivés à la même conclusion que le
Prince Salina dans le roman «Le Guépard»: «changer pour
que rien ne change»? Si oui, ils se trompent. Changer de
discours ne suffit pas. Des mesures symboliques à l’égard
des riches ne suffiront pas à faire avaler la pilule de l’austérité aux travailleurs. Il faut envisager sérieusement le
volet des recettes nouvelles sur les épaules les plus larges
pour ne pas compromettre la consommation et la relance
économique.
Chez nous, les négociations sont en cours pour la formation
d’un gouvernement fédéral. On arrivera tôt ou tard au chapitre budgétaire. Même si la composition du gouvernement
à huit sans la N-VA rééquilibre un peu plus à gauche la coalition, nous attendons autre chose que des mots en matière
d’équité dans la rigueur budgétaire.
Anne Demelenne
Secrétaire générale
Rudy De Leeuw
Président
4
ACTUALITÉS
SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011
> ATELIER D’ÉCRITURE DES TSE LUXEMBOURG
Les participants:
- Marisel, Louvain-la Neuve
- Dario, Louvain-la-Neuve
- Aurore, Arlon
- Nicole, Arlon
- Eric, Arlon
- Marie Claude, Arlon
- Bruno, Gérouville
- Jeanne, Libramont
- Daniel, Libramont
- Gigi, Dampicourt
- Michèle, Dampicourt
- Cédric, Dampicourt
- Jacques, Liège
L’envol des plumes
Avioth, à un jet de pierre d’Orval, mais de l’autre
côté de la frontière, n’est connue que pour sa
basilique gothique perdue dans la campagne,
démesurée pour un hameau de 125 habitants,
mais haut lieu de culte dédié à la Vierge au
Moyen Age. C’est ce coin retiré qu’a choisi le
groupe des travailleurs sans emploi et le Centre
d’éducation permanente de la FGTB Luxembourg
pour tenir pendant une semaine un «atelier
d’écriture» sur le thème du travail et de l’emploi.
Sous la houlette de l’ex-journaliste Gérard de
Sélys, le petit groupe s’est essayé à la littérature.
Car l’écriture n’est pas que contrainte,
grammaire et orthographe. Le verbe peut aussi
libérer. La plume parfois si lourde dans les
échanges épistolaires avec l’administration peut
aussi s’envoler…
ssis en cercle avec un PC
devant soi pour les plus
«modernes», in cahier
d’écolier pour ceux de la vieille
école, ils ont décidé d’apprendre
à écrire. Pas le b-a-ba. On ne parle
pas ici d’alphabétisation, ni de
curriculum vitae ou de lettre de
motivation. Non rien de tout ça. Il
s’agit d’écriture avec un grand E. De
créativité. D’expression. De poésie…
Pieds nus, relax, ils lisent tour à
tour ce qu’ils ont pondu en suivant
les consignes de Gérard. Hormis le
fait d’être sans emploi et affiliés à
la FGTB, ils n’ont rien en commun.
Ouvrier, chauffeur, infographiste,
cuisinière… ils viennent d’horizons
complètement différents, avec un
bagage culturel petit ou grand, ça
n’a pas d’importance. Ils sont là
pour écrire. Ecrire pour le plaisir.
A
L’avantage de ces ateliers, explique
Gérard de Sélys, c’est qu’il y a une
véritable émulation. On s’exprime
sans complexe parce qu’on lit ses
textes à voix haute. L’orthographe
ne compte pas. Chacun voit de quoi
il est capable, il mesure la réaction des autres. A l’école, le cours
de français est une souffrance. A
travers les ateliers d’écriture, on
encourage la lecture-plaisir et on
développe l’imaginaire. C’est une
libération. L’écrit n’est plus ennemi.
On l’apprivoise. On le fait sien. On
le partage.
Aujourd’hui, troisième jour de stage, on brode sur l’«oxymore», figure
de style qui associe des concepts
en principe opposés: «un trou sans
bord» suggère Gigi.
Puis vient l’exercice des proverbes. Il faut mélanger des proverbes
existants pour en faire des maximes plus ou moins surréalistes:
«les pauvres sont pauvres des mots
qu’on leur a volés pour parler de la
richesse» propose l’un. «Il faut que
le coq chante pour que le jour se
lève», dit un autre. «Banquier du
matin, espoir noir du soir» propose
un troisième… A travers l’imaginaire, transparaît toujours le vécu.
Ensuite c’est le récit selon les
points de vues différents de trois
des personnages imaginés: crime
passionnel, accident de travail, météorite ou cyclone: tout fait farine
au moulin même si certains ne
peuvent s’empêcher de régler des
comptes avec un ancien patron
qui finit écrasé ou en prison pour
fraude... Tous s’appliquent. On entend les mouches voler. Et il y en
a un paquet, dans cette campagne
pleine de vaches.
Un atelier d’écriture pour sans emploi: pour quoi faire? Chacun a ses
raisons plus ou moins profondes,
plus ou moins intimes, plus ou
moins secrètes. Gigi, jeune grand
mère, est là pour ses petits enfants.
«J’aime inventer des histoires et
les raconter à mes petits enfants.
J’aimerais savoir écrire des contes.
Laisser une trace. Je suis ici pour
voir de quoi je suis capable».
Aurore aussi veut écrire des contes
pour ses petits frères et nièces.
Après deux jours d’atelier, elle a
«pété les plombs». Ecrire est une
douleur et elle est arrivée à la
conclusion qu’elle était inculte.
Elle voulait laisser tomber et puis,
grâce aux vertus du dialogue, elle
s’est débloquée.
Avioth, et sa basilique perdue dans la campagne
Marie-Claude, elle, veut écrire un livre. Elle veut raconter sa vie quelle
laisse entendre douloureuse. Pour
elle-même. L’écriture, c’est pour elle
une espèce de psycho thérapie.
Nicole quant à elle, voit l’écriture
comme un espace de liberté. Toute
jeune, elle a été enfermée dans une
secte. On n’y lisait que la Bible.
Après une remise à niveau proprement dite pour la lecture au Centre d’éducation permanente de la
FGTB-Luxembourg, elle veut maintenant pouvoir s’exprimer comme
elle l’entend, secouer la chape de
plomb qui a étouffé sa jeunesse et
l’a conduite au dénigrement de sa
personnalité. «C’est l’occasion de se
mesurer aux autres, de voir qu’on
vaut quelque chose plutôt que de
croire qu’on est nulle», dit-elle.
Et puis, il y a les gens pratico-pratiques. Pour Damien, l’atelier doit
lui servir à améliorer son style. Animateur du blog des TSE, il aimerait
aussi pouvoir s’exprimer avec plus
d’aisance par l’écriture, communiquer ses idées. Mais les raisons plus
intimes ne sont jamais loin. Infographiste sans emploi, il dessine
et peint mais n’arrive pas à mettre
des mots sur ses œuvres.
L’idée d’organiser cet atelier, c’est
Vincent qui l’a eue. Animateur de
la Cellule des sans emplois de la
FGTB Luxembourg, il est un partisan du «mélange des savoirs
chauds et des savoirs froids». L’idée
est qu’à côté de la culture, du savoir
livresque, il y a une culture de la
vie qui vaut aussi le détour et qui
souvent s’avère plus riche et plus
efficace à changer le monde que
les grandes théories.
Les tribulations
d’un boussaladeur
Voici le CV de recherche d’emploi de Bruno, «boussaladeur»
sans emploi…
Cher Monsieur,
Vous trouverez ci-joint mon CV qui fait l’arpatoire de mes
compétences ploiquées dans mon long parcours. Ma première
expérience me dota de compétences aguerries de boussaladeur
de fadicieux debertairess qui frésulent dans les banlieues;
je pense être parvenu à gaglouler leurs talents exhormis de
darmoneux graphistes et tagueurs, suscitant une émulation
landre parmi leurs petits frères de la septième génération
d’immigrés, génération pourtant connue pour être l’onésime
la plus hirat à toute insertion, fut-elle rebelle ou brésive.
Après dix ans de boussaladeur, longévité rarement connue
dans le métier, je préagueai une pause-carrière qui me permit
de me construire un deuxième métier: éleveur d’escargots
dans les territoires jajirus de Cisjordanie en Palestine-Israel,
au fil des années, j’acquis tous les gestes du métier:
- évangonder les serres bombardées par Tsahal, ou pullulent
les colonies de Lonchailles
- pratiquer l’amélation entre escargots mâles, femelles et bisexués. Il s’agit d’acquérir une haute dextérité dans l’usage
du choliguet pour assurer à l’élevage un haut taux de reproduction.
Bruno
ACTUALITÉ
SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011
5
> CONSOMMATION
Les chèques-repas électroniques
bientôt dans votre porte-monnaie
Au premier septembre, votre employeur pourra
vous donner vos chèques-repas sous la forme
d’une carte à puce. Un système nouveau, qui
n’est ni systématique, ni obligatoire, le format
papier étant maintenu dans un premier
temps. Le système pourrait apporter son lot
d’avantages, mais de nombreuses inconnues
sont encore à signaler.
fini le temps où il fallait renvoyer
les chèques repas par la poste pour
être remboursés et attendre plusieurs semaines avant de l’être. Enfin, le risque de perte ou de vol est
largement réduit, et un service de
type «card-stop» sera mis en place
en cas de nécessité. La carte sera
alors simplement bloquée, mais le
montant des chèques ne sera pas
pour autant perdu.
Qui n’a jamais perdu, égaré, oublié
son enveloppe de chèque-repas
dans une veste ou un sac, et pesté
de ne plus remettre la main sur
les précieux tickets? Une solution
semble se dessiner depuis ce premier septembre, avec l’apparition
des chèques-repas électroniques.
Un système nouveau, plein de promesses, mais qui doit encore faire
ses preuves.
Des inconnues…
De quoi s’agit-il?
Les chèques-repas prendront la
forme d’une carte, de format «carte
bancaire», qui sera créditée chaque
mois par l’employeur, et pourra
être utilisée comme une carte Bancontact (avec un code PIN pour les
cartes Sodexo, les autres – Edenred,
Monizze et E-ve- fonctionnant sans
code). La carte sera lisible sur un
terminal de paiement, comme on
en trouve aux caisses des supermarchés. Le montant de vos chè-
ques ainsi que leur validité dans
le temps reste inchangés. La carte
sera par ailleurs fournie en deux
exemplaires, pour ainsi permettre
d’en prêter une à un membre de la
famille par exemple.
Le consommateur pourra vérifier
son solde sur le ticket émis lors
de chaque paiement, tandis qu’un
e-mail l’avertira dix jours avant la
fin de la validité de ses chèques.
L’usage, ou non, de la carte, sera
décidé par l’entreprise, en concertation avec les syndicats ou les
travailleurs.
Les aspects positifs sont nombreux.
A l’heure des préoccupations environnementales, nul doute qu’une
économie de vingt tonnes de papier par an pour l’impression des
chèques est la bienvenue. Pour les
commerçants, c’est la fin de tracasseries administratives. (Presque)
A l’heure actuelle, de nombreux
commerces ne sont pas encore
équipés pour accepter les chèques-repas électroniques. Nombreux sont prêts à le faire, mais la
mise en place pourrait prendre un
peu de temps. L’on peut également
craindre que le nouveau système
effraie les petits commerçants, qui,
s’ils acceptaient la formule papier,
ne souhaiteront peut-être pas investir dans le terminal en question.
Ainsi, si l’on évoque la date du 1er
septembre pour la possible mise en
service du nouveau système, il est
probable que les chèques-repas en
papier aient encore de beaux jours
devant eux avant que l’ensemble
ne soit fignolé.
Outre le fait que le système ne soit
pas encore «mûr», il reste des questions en suspens, ou des aspects
clairement négatifs au système
électronique. Ainsi, l’on peut citer la perte du côté «divisible» des
chèques-repas papier, et ce malgré
les deux cartes attribuées. Fini le
temps où chaque membre de la famille pouvait emporter un ou deux
chèques pour ses dépenses quotidiennes au travail ou à l’école. Par
ailleurs, difficile à l’heure actuelle
d’évaluer les coûts de mise en place du système, même s’il semble
que ces coûts seront nuls pour le
consommateur, ainsi que l’on nous
l’explique chez un des émetteurs
de la carte, Sodexo. «Il n’y aura
aucun frais pour le consommateur.
Les frais d’émission de la carte seront couverts par l’employeur, et
les frais d’utilisation du terminal
seront à la charge du commerçant, comme il en est déjà pour les
paiements par carte bancaire. Cela
n’empêche pas les commerçants de
s’affilier au nouveau système, qui
leur offre des avantages certains:
un remboursement plus rapide
que lorsqu’ils devaient renvoyer
les chèques papier, ainsi que l’annulation du risque de perte, ou de
vol, des chèques.»
Enfin, une dernière interrogation,
et pas des moindres: quel sera l’impact sur l’emploi dans les entreprises émettrices de ces chèquesrepas électroniques? L’on peut
craindre une informatisation des
postes autrefois plus techniques et
donc d’importantes modifications
du travail.
> THEATRE
Le théâtre Les Tanneurs au travail
Deux spectacles et
une conférence sont
programmés en
début de saison au
théâtre Les Tanneurs,
à Bruxelles. L’on y
évoquera les discours
ambigus des chefs
d’entreprise ou
encore les nouvelles
méthodes de travail.
Deux Voix
Du 17 au 24 septembre.
Texte: Pier Paolo Pasolini et Cor
Herkströter
Mise en scène: Johan Simons
Avec: Jeroen Willems
«Deux Voix» mélange les textes
de l’auteur engagé Pier Paolo Pasolini et les discours et articles
signés par Cor Herkströter; l’ancien PDG de Shell.
La fête est finie; les convives sont
partis. Un homme revient à la table
du festin. Ne restent plus que les
vestiges d’un dîner bien arrosé: des
chaises vides, une grande table envahie de verres, de bouteilles, une
nappe froissée... Dans son costume
sombre et défait, l’homme s’anime,
sourit timidement et s’adresse à
nous. Ainsi, s’ouvre une valse de
portraits de grands bourgeois.
Décadence et cynisme sont des
vérités répugnantes que chacun
se plaît à reconnaître. Qu’ils soient
philosophe, journaliste, homme de
main, intellectuel ou bien encore,
le diable en personne, chacun y
va de son petit arrangement avec
l’éthique et l’intégrité. Un spectacle
drôle et glaçant.
17.09.2011 — 20h30
18.09.2011 — 16h00
20 >24.09.2011 — 20h30
Une société de services
De Françoise Bloch et sa compagnie Zoo Théâtre. La pièce aborde
les nouvelles méthodes d’organisation du travail, principalement
dans les call-centers.
Françoise Bloch et son équipe
creusent à nouveau la question
du monde du travail aujourd’hui.
Ils prennent cette fois pour point
de départ l’autre bout de la «pyramide»: le milieu du télémarketing
et ses jeunes opérateurs aux salaires précaires et aux conditions de
travail résolument cadencées...
Nourris de documentaires et d’investigations sur le terrain, cinq
acteurs pointent avec un esprit
ludique la réalité de ces larges
plateaux où, en rang d’oignons,
des jeunes (la plupart «débutants»
professionnellement) appellent
le monde entier pour vendre… à
tout prix!
Un portrait scénique volontairement fragmenté, où l’interaction
jeu-vidéo-son questionne, non
sans humour, l’intimité fragilisée
de ces voix de la vente.
11 > 15.10.2011 – 20h30
Petite conférence
pour tous les âges
Les petites conférences sont
ouvertes à tous à partir de 10 ans
et portent sur un choix de questions relatives aux spectacles de
la saison. Leur objectif est d’ouvrir
un espace de réflexion et de dialogue à l’écart des sentiers battus et
de ce qu’on appelle le «fossé» des
générations.
En pratique, les conférenciers introduisent le sujet et s’ensuit une
discussion avec le public accessible à tous: enfants, adolescents et
adultes.
Image extraite de «Deux Voix»
Samedi 15 octobre 2011 à 15h00
Petite conférence sur le thème du
travail par Mateo Alaluf
Dans le cadre de Une société de
services de Françoise Bloch
Professeur de sociologie à l’Université Libre de Bruxelles et homme
engagé, Mateo Alaluf est l’un
des principaux représentants du
courant intellectuel de gauche à
Bruxelles. Il est l’auteur de nom-
breux ouvrages en sociologie du
travail et spécialiste des questions
relatives à l’emploi, à la qualification du travail et aux rapports entre
formation et emploi. Il est membre
du comité de rédaction de la revue
belge Politique, revue de débats.
Infos:
Théâtre Les Tanneurs
75 - 77 rue des Tanneurs
1000 Bruxelles
www.lestanneurs.be
6
UNION BELGE DES OUVRIERS DU TRANSPORT
SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011
L’UBOT appuie
la résolution
de l’ITF contre
la piraterie
Comme suite à la campagne en cours, il a été décidé de
donner un nouvel élan aux actions contre la piraterie.
Depuis longtemps, l’UBOT est partie demanderesse en la
matière. Pendant la réunion des syndicats nationaux des
gens de mer organisée par l’ITF, les 13 et 14 juin dernier, un
débat profond a été mené sur la piraterie au large des côtes
de la Somalie. L’UBOT a bien sûr appuyé avec conviction les
mesures annoncées, ainsi que la résolution dans laquelle
on demande des actions plus énergiques. Ci-après vous
en pourrez lire les points essentiels.
La situation actuelle est toujours d’une dimension désastreuse qui ne peut plus être tolérée. Il est donc grand
temps de prendre des positions claires au sein de tous les
organes compétents. Des milliers de marins ont été victimes d’attaques, coups et blessures allant même jusqu’à la
torture et le meurtre. Rien qu’au cours de l’année écoulée
2010, 4185 marins ont été attaqués, 1090 ont été pris en
otage pendant de longs mois et, actuellement, 19 navires
et 411 membres d’équipage sont détenus.
Un organe consultatif de haut niveau sera installé afin
de développer un plan d’accompagnement en faveur des
marins qui refusent de naviguer vers les zones à risque.
L’UBOT tient à souligner que, en dépit de la nature violente
de ces crimes, les souffrances humaines causées par la
piraterie ne reçoivent pas suffisamment d’attention dans
les médias. Il en suit que cette problématique est, pour
ainsi dire, inconnue chez le grand public.
L’UBOT continue à répéter son appel à l’Union royale des
Armateurs belges pour que celle-ci prenne des mesures
supplémentaires afin de protéger nos marins d’une façon
optimale. Mesures que nous avons transférées en détail
par écrit mais auxquelles l’Union n’a pas encore réagi
jusqu’à ce jour.
De plus, nous craignons que, suite à l’absence de mesures
sévères, ces problèmes vont encore davantage s’aggraver
et même se répandre sur d’autres continents.
Ivan VICTOR
Président UBOT
Secrétaire fédéral Marine marchande
Il n’est plus acceptable que, durant l’exécution de leur
travail, des marins doivent risquer leur vie à la suite de
tels actes de banditisme.
L’UBOT condamne vigoureusement certains gouvernements qui, apparemment, tolèrent la piraterie dans une
certaine mesure.
Si les efforts contre la piraterie ne sont pas doublés à court
terme, nous ne tolérerons plus que nos affiliés soient exposés à de tels risques accrus. Et le cas échéant, tous les
syndicats affiliés à l’ITF appuieront les gens de mer dans
leur intention de ne plus naviguer en direction des zones
dangereuses en question.
l’ETF et le CDS Pêche
CHAUFFEURS L’UBOT,
maritime veulent une autre politique
DE BUS ET DE CAMION
VOUS RECEVREZ LA VISITE DE LA
Comme chauffeur, vous faites de LONGUES JOURNÉES,
à des moments impossibles. Vous n’avez guère l’occasion de
consulter votre syndicat. C’est pourquoi, l’UBOT-FGTB vient à
votre rencontre. Dans notre bureau mobile, vous pourrez poser
des questions concernant les TEMPS DE CONDUITE ET
DE REPOS, LES HEURES SUP, VOTRE SALAIRE... ou
simplement discuter avec nous autour d’une tasse de café.
OÙ POURREZ-VOUS NOUS TROUVER DANS LES
MOIS À VENIR?
Voici les endroit où vous trouverez notre bureau mobile qui
sera ouvert de 11h à 18h.
ROADSHOW 2011 - Toujours de 11h00 - 18h00
DATE
LIEU
1/09/2011
St Vith FriedensstraBe
Zone Industrielle de 16h00 à 18h00
3/09/2011
Truckshow - Garocentre Nord - Houdeng
Goudies de 8h30
4/09/2011
Liège Logistics
( à proximité de chez TTS)
5/09/2011
Herstal Haut Sart (à proximité de
la station PIRON) 9h00 à 12h00
Liège Logistics ( à proximité de chez TTS)
13h00 à 16h00
6/09/2011
Verviers Gare (SNCB) 9h00 à 12h00
Eupen (à proximité du Karting)
13h00 à 16h00
7/09/2011
Gare Tournai 9h00
8/09/2011
Parking Froyennes - dir. France 12h00
9/09/2011
Mercatordok
12/09/2011
Brucargo - Bierset (sur le parking
du VP PARK) de 6h00 à 9h00
Gare de Louvain 7h30-9h30
Bruxelles gare du Nord 10h00-11h30
13/09/2011
Aéroport
15/09/2011
Herentals industrie Klein Gent - Wolfstee
7h00-11h00
Herentals - Aarschotsesteenweg
14h00-16h00
St Vith FriedensstraBe Zone Industrielle
de 16h00 à 18h00
16/09/2011
Mechelen Station 7h00-11h00
Lier - Veemarkt 14h00-16h00
17/09/2011
Bierset (sur le parking du VP PARK)
de 6h00 à 9h00
19/09/2011
LAR Rekkem
Bierset (sur le parking du VP PARK)
de 6h00 à 9h00
20/09/2011
Eupen EuregiostraBe (à proximité
du Karting) de 18h00 à 20h00
26/09/2011
Geel Punt 7h00-14h00
Bierset (sur le parking du VP PARK)
de 6h00 à 9h00
27/09/2011
Luithagen (port) 7h00-11h00
Antwerpen (port) - quai 702
13h00-16h00
29/09/2011
Wanlin dir. Luxembourg-Arlon
9h00-15h00
Pour des modifications éventuelles,
veuillez consulter notre site web http://www.btb-abvv.be/
POUR DE PLUS AMPLES INFORMATIONS
SUR LE ROADSHOW DE L’UBOT:
APPELEZ L’UBOT - TRANSPORT ROUTIER
& LOGISTIQUE AU N°03/224 34 34
OU ENVOYEZ UN MAIL A VERONIQUE.
[email protected]
WWW.UBOT-FGTB.BE
!
commune de Pêche (PCP)
Propositions de réforme
de la Commission européenne: encore une occasion manquée pour intégrer des mesures sociales
ambitieuses.
Le 13 juillet 2011, la Commission
européenne a adopté une série de
propositions de réforme de la politique commune de pêche. D’une
part, la Fédération européenne des
Ouvriers des Transports (ETF) est
d’avis que ce paquet contient un
certain nombre d’objectifs positifs
et qu’une analyse judicieuse a été
faite des problèmes particuliers au
secteur. D’autre part, l’ETF est déçue par le trop peu d’espace qu’on
réserve aux questions sociales.
Livia Spera, Secrétaire politique de
l’ETF section Pêche maritime: dans
ses propositions, la Commission
réduit la dimension sociale à la
mention de principes généraux,
tels que la nécessité de croissance,
une limitation de la perte d’emplois et un renforcement du dialogue social.
Le «Sacré» marché «libre»
Déjà depuis plusieurs années, l’ETF
insiste auprès de la Commission
européenne pour que celle-ci soumette la PCP à des changements
structurels et intègre les préoccupations sociales dans tous les
aspects de la politique concernée.
En vain, car la Commission continue à s’appuyer sur le marché pour
résoudre les problèmes sociaux.
A son avis, l’économie capitaliste
assurera après tout une neutralisation de la surcapacité, permettant ainsi à l’état des stocks de
s’améliorer, ce qui contribuera à
son tour à la reprise économique
du secteur.
Une véritable politique
sociale est nécessaire!
Quant aux pêcheurs employés,
ceux-ci ne croient pas qu’un tel
rétablissement se traduira automatiquement en des meilleures
conditions de travail et en des
meilleurs emplois. En effet les
syndicats de pêcheurs organisés
par l’ETF sont convaincus que tout
restera comme il est si l’Europe ne
mène pas une véritable politique
sociale et ne prend pas des mesures
efficaces pour améliorer les conditions de travail, pour s’attaquer
aux problèmes de sécurité et de
formation et pour faire respecter
les droits des travailleurs.
L’ETF est disposée à collaborer
étroitement avec le Parlement
européen afin d’inciter la Commission à lancer des propositions
plus équilibrées et à intégrer une
perspective sociale.
Le CDS Pêche (Comité de dialogue
social européen pour la Pêche maritime) a fait part de ses préoccupations aux organes politiques
européens début juillet
Le CDS a demandé l’attention nécessaire pour les effets de certaines
mesures prises au niveau de l’UE
sur trois questions stratégiques.
1) L’adoption de réductions importantes et injustifiées de quotas
pour des espèces qui jouent un
rôle vital dans certaines zones
côtières. Cela sans examiner
l’impact de cette décision et
sans prendre des mesures com-
pensatoires bénéfiques aux travailleurs concernés.
2) La législation européenne devenant de plus en plus complexe, plus particulièrement
le nouveau «régime contrôle»
concernant la pêche illégale et
les infractions, le programme
de base pour le journal de bord
électronique qui est incompréhensible pour les pêcheurs, les
systèmes de capture et de pesage complexes, etc.
3) L’impact socio-économique de
la PCP future qui a été élaborée
sans la participation des partenaires sociaux. Ceci en dépit de
la réduction prévue du nombre
d’emplois, de navires, de quotas et des jours en mer et de la
détérioration des conditions de
travail en résultant, de la chute
des prix du poisson et des coûts
de production élevés en raison
de la hausse des prix du carburants.
En outre, le CDS a lancé un appel
pour dégager des instruments financiers afin d’encourager les pêcheurs à utiliser des techniques de
pêche économisant la consommation de carburant. De plus, il veut
également encourager les États
membres à lier l’aide obtenu à
des projets en faveur d’un emploi
durable.
ACTUALITÉS
7
©iStock_000009420844Large
SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011
> SANTÉ
Une facture santé allégée de 75,
100 euros et plus, ça vous intéresse?
Vous ne roulez pas sur l’or? Vous pouvez
économiser 75 euros, 100 euros et même
plus sur votre facture santé. Comment? Tout
simplement en faisant valoir vos droits! Si
vous êtes au chômage ou si votre salaire
n’est pas mirobolant, vous pouvez alléger vos
incontournables dépenses de santé et celles
de votre famille grâce au remboursement
préférentiel. Vous devez simplement demander
à votre mutuelle de vérifier si vous avez droit au
statut BIM (ex-VIPO) ou OMNIO.
Un mal de dos qui ne vous lâche
pas, des problèmes récurrents d’estomac, les enfants qui se refilent
une angine et qui défilent chez le
docteur, une grosse déprime et un
régime Temesta, ça n’arrive pas
tous les jours mais quand ça arrive,
le portefeuille trinque.
Pourtant, sous certaines conditions, notamment de revenu, vous
pouvez obtenir le statut BIM ou
OMNIO et bénéficier ainsi d’un
remboursement préférentiel des
dépenses de santé, médecin, kiné,
dentiste, médicaments, hospitalisation.
Sans parler d’autres avantages financiers - à vérifier au cas par cas
- mais qui peuvent comprendre:
• des réductions sur les tarifs des
transports en commun (SNCB,
TEC, STIB, De Lijn);
• un accès au fonds social mazout;
• un tarif social électricité, gaz,
téléphone;
• une exonération de la redevance
radio télévision;
• une exonération de la taxe régionale bruxelloise;
• une réduction de la redevance
par certaines sociétés de télédistribution;
• dans certaines communes: gratuité des sacs poubelles ou des
réductions sur la taxe immondices.
Et vous? Y avez-vous droit?
Pour bénéficier du remboursement préférentiel en matière
de soins de santé, il faut remplir
certaines conditions de statut et/
ou de revenu. Beaucoup ignorent
cet avantage ou reculent devant
les démarches à effectuer. C’est
pourquoi la FGTB et la mutualité
socialiste Solidaris ont décidé de
collaborer pour informer leurs affiliés de leurs droits.
Des dépliants d’information de Solidaris seront disponibles dans les
bureaux de chômage de la FGTB
sur les statuts BIM et OMNIO. Solidaris se charge de son côté de
vérifier si vous avez droit à l’un
ou l’autre système de remboursement préférentiel. Il vous suffit
de pousser la porte d’une permanence de la mutualité socialiste.
On vous expliquera ce qu’il faut
faire et quels documents fournir
pour activer vos droits.
Au chômage
depuis plus
d’un an ?
Payer moins cher
le médecin, le pharmacien,
à l’hôpital ?
C’est possible
Grâce à l’Intervention Majorée
(BIM).
Vous avez droit à l’Intervention
Majorée si :
>> vous êtes chômeur(se) depuis au moins un an
ET
>> en fonction des revenus de votre ménage.
Vous êtes certainement concerné(e) si vous êtes
chômeur(se) isolé(e) ou chef de ménage (vos
allocations de chômage sont les seuls revenus de
votre ménage).
L'accès à la santé pour tous
Roberto, 58 ans, isolé
Roberto a 58 ans, a perdu son emploi suite à la fermeture son entreprise. Récemment, il s’est plaint
de brûlures à l’estomac. Son médecin lui a diagnostiqué une œsophagite.
Il se rend une fois par mois chez son médecin pour le suivi de son traitement. Parce qu’il a droit
au statut BIM, il a fait sur l’année une économie de 75 euros dont 21 sur les médicaments.
75e
Muriel, 45 ans, isolée
Muriel a 45 ans. Depuis son licenciement, elle souffre d’hypertension et consulte régulièrement
son généraliste pour suivre sa tension.
Elle s’est rendue 12 fois sur l’année chez son médecin. Si elle avait demandé le statut BIM, elle
aurait pu faire une économie de 67 euros dont 14 sur les médicaments.
67e
Leila, 35 ans, seule avec un enfant
Leila a 35 ans, Depuis le départ de son compagnon, elle vit seule avec sa fille Emma, 10 ans. Leila
ne vit pas bien sa séparation, elle est très anxieuse. En tant que mère célibataire, elle a des difficultés à trouver un emploi adapté aux horaires de sa fille. Sa fille, Emma, se sent parfois seule,
elle aimerait avoir un lapin mais elle est asthmatique… Parce qu’elle est BIM, à raison de deux
consultations par mois chez le médecin pour elle est sa fille, elle a réalisé une économie de 105e
sur ses dépenses de santé et celles de sa fille.
Laetitia et Kévin, deux enfants
Laetitia et Kévin ont deux enfants, Tom et Sarah, âgés respectivement de 10 et 7 ans. A cause de
la crise financière, ils ont tous les deux perdus leur travail à six mois d’intervalle. Kévin est en
bonne santé. Par contre, Laetitia a régulièrement des crises de fibromyalgie. Leur fils, Tom, est un
vrai casse-cou, il s’est cassé le poignet en jouant à la balançoire, ce qui a nécessité une visite aux
urgences, la consultation d’un spécialiste, une radio, etc. Mais, il n’a pas dû faire de séances de
kiné. Il a aussi attrapé une pharyngite et eu une otite. Sa petite sœur, Sarah, fait facilement des
angines. L’hiver dernier, elle en a fait deux. Parce qu’ils ont droit au statut BIM, ils ont pu faire
une économie de 110 euros sur les soins de santé de la famille.
105e
110e
©iStock_000015187096Medium
Démonstration
Attention: ce sont des exemples de la vie courante, sans
problèmes graves ou chroniques de santé, sans traitements lourds, sans hospitalisation. Les économies
réalisées sont donc UN MINIMUM.
Selon votre état de santé,
le traitement donné, les
médicaments prescrits, la
consultation de médecins
spécialistes, les examens
complémentaires, les séances de kiné, etc., les économies peuvent être beaucoup
plus élevées.
8
DOSSIER
SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011
LE
D’ACCORD INTERPROFESSIONNEL
FINPROJET
DE CARRIÈRE
La mauvaise excuse du vieillissement
Partout en Europe on parle d’austérité. Les dettes publiques ont explosé
après le sauvetage du secteur bancaire et la récession économique qui
s’en est suivie. Le mot d’ordre général est de maîtriser les dépenses
publiques mais très peu, à part nous, organisations syndicales belges
et européennes, osent parler de la fiscalité de relance économique et
de relance de l’emploi.
La Belgique, bien que sans gouvernement de plein pouvoir, n’échappe
pas aux diktats de la droite européenne. Les cibles toutes désignées
pour des économies budgétaires sont les services publics et la protection sociale. Plus précisément encore, pensions et prépensions sont
dans le collimateur. Peu à peu le concept de «fin de carrière» cède la
place à celui de «carrières sans fin»…
Puisqu’on vit plus vieux, il faut travailler plus longtemps. On entend
cette litanie d’un bout à l’autre de l’Europe. L’âge de la retraite est
repoussé dans certains pays (Allemagne, Pays-Bas) à 67 ans.
L’idée générale (stratégie de Lisbonne, confirmée dans le plan UE
20/20) c’est que pour sortir nos économies de l’ornière et assurer la
viabilité de nos systèmes de sécurité sociale, il faut travailler plus.
Plus dans tous les sens: plus d’heures, plus d’heures par jour, plus
d’heures supplémentaires, moins de congés, moins de possibilités
d’interruptions de carrière, des carrières plus longues.
C’est une bataille contre toutes les formes de réduction du temps
de travail au cours de la vie qui est engagée. Les systèmes de sortie
anticipée du marché de l’emploi sont les premiers visés: haro sur les
prépensions!
Attaques
injustifiées
sur les prépensions
• Le vieillissement? Mauvaise excuse!
Tous les 40 ans le Produit intérieur brut double et les gains de productivité augmentent aussi. Le financement à long terme des pensions
n’est pas en danger. L’argent sera là.
On invoque souvent le
vieillissement de la population et son impact sur le
financement à long terme
de la sécurité sociale pour
attaquer les systèmes de
prépension.
Argument: on vit plus longtemps,
donc la période d’inactivité des pensionnés à financer est beaucoup plus
longue qu’avant et le nombre de
cotisants diminue par rapport au
nombre de pensionnés. Conclusion,
il faut plus de cotisants et les faire
cotiser plus longtemps en allongeant
la carrière.
Ce serait un bon argument s’il n’y
avait une réserve de main d’œuvre
d’un demi million de chômeurs.
Remettre à l’emploi les dizaines de
milliers de travailleurs qui ne demandent qu’à travailler et assurer
un emploi convenable, c’est-à-dire
stable et normalement rémunéré,
aux milliers de jeunes qui galèrent
rapporterait plus à la sécu en cotisations sociales et à l’Etat en impôts
que l’allongement des carrières de
quelques années.
De plus, comme l’explique l’économistes français Bernard Friot dans
son livre intitulé «L’enjeu des retraites », (Paris, éditions La Dispute), on
perd de vue que notre société est
de plus en plus riche. Le Produit Intérieur Brut double tous les 40 ans.
Dire qu’il n’y aura pas assez de cotisants implique que tous les gains de
productivité seraient confisqués par
le profit capitaliste. Car des gains de
productivité, il y en aura.
Cela suppose aussi que les retraités
© iStock_Thomas_eyedesign
Carrière sans fin?
ne participent pas à la richesse du
pays, qu’ils sont «une charge». Mais
ils consomment ce que l’on produit.
Le fait même de leur donner une
pension contribue au PIB.
Quant au déficit des finances publiques Bernard Friot explique que si
on consacre aujourd’hui 10% du PIB
aux pensions soit 30 milliards. 15% en
2050 feraient 90 milliards puisque
le PIB aura doublé.
Le «problème», c’est qu’il faut augmenter les cotisations sociales, c’està-dire la part socialisée des richesses
produites, et que cela ne plaît pas aux
actionnaires et autres capitalistes.
Inutile
Le dernier rapport du Comité d’étu-
• On sort trop tôt de la vie active?
Il n’y a jamais eu autant de séniors au travail! Depuis la mise en
œuvre du Pacte des Générations, le taux d’emploi des 55-64 n’a cessé
d’augmenter chez nous. . Depuis 2005, il est passé de 31,8% à 37,4%.
On a multiplié le taux d’activité des séniors de 1,5 fois par rapport à la
moyenne européenne (qui a elle-même progressé).
• Moins de prépensions = plus de chômeurs
Il y a près de 100.000 chômeurs de 50 à 59 ans qui attendent un emploi
en dehors du cadre des prépensions. Y ajouter une trentaine de milliers
de travailleurs âgés en leur barrant l’accès à la prépension n’améliorera
pas le taux d’emploi des 55-64 ans s’il n’y a pas d’autre part création
d’emplois. Or, les prévisions du Bureau du Plan montrent que le marché ne pourra pas absorber ces nouveaux demandeurs d’emploi. Les
«non-prépensionnables» deviendraient simplement chômeurs, sans
complément de revenu…
• Qui veut des séniors?
Le taux de retour à l’emploi des chômeurs âgés de plus de 50 ans qui
transitent par les cellules d’emploi ou de reconversion reste très faible:
21% en Flandre; entre 19 et 31% selon le degré de qualification et le sexe
en Wallonie. En fait – quoi qu’ils disent - les patrons ne veulent pas des
séniors. Il faut des mesures contraignantes et des aménagements de
fin de carrière pour maintenir les travailleurs âgés à l’emploi.
• Les prépensions coûtent trop cher?
La prépension ne coûte qu’à l’employeur, et encore profite-t-il de
l’occasion pour restructurer ou embaucher moins cher des jeunes. Les
compléments de prépension génèrent des recettes sociales et fiscales
qui compensent largement le coût des prépensions par rapport au
chômage.
• De n’augmenter que de 0,7 de pourcentage le taux d’emploi global
• De ne relever que d’une demi-année
l’âge effectif moyen de retrait du
marché de travail
• De n’abaisser que de 0,1 point de
pourcentage du PIB le coût budgétaire du vieillissement entre 2010
et 2060 (lequel passerait de 5,6%
à 5,5%).
Il n’y a jamais eu autant de séniors au travail!
• Il n’y a pas assez de cotisants pour payer les pensions?
Il y a une réserve de main d’œuvre d’un demi million de chômeurs.
Remettre à l’emploi les dizaines de milliers de travailleurs qui ne
demandent qu’à travailler augmenterait le nombre de cotisants sans
toucher ni aux prépensions ni à l’âge de la retraite.
de sur le vieillissement montre que
dans le cas où on décidait de relever
dès 2017 de 5 ans (donc de porter de
35 à 40 ans) les conditions de carrière
professionnelle pour bénéficier d’une
pension de retraite anticipée (entre
60 et 65 ans) ou d’une prépension,
cela n’aurait pour conséquences:
Le Pacte (que personne n’a
signé à part le gouvernement d’alors) «de solidarité entre les générations»,
a considérablement renforcé les conditions d’accès à la prépension. La prépension à 58 ans qui était
accessible après 25 ans de
carrière avant le Pacte, exige aujourd’hui 37 ans de
carrière et bientôt 38 ans
dès 2012 pour les hommes.
Pour les femmes c’est 33
ans aujourd’hui, 35 ans en
2012, 38 ans en 2014.
Le Pacte prévoit une évaluation fin
de cette année. Si l’objectif d’augmenter le taux d’emploi des + 55 ans
de 1,5 fois par rapport à la moyenne
européenne d’ici 2015 n’est pas atteint, alors la condition de carrière
devra passer à 40 ans. Bref, fini la
prépension à 58 ans sauf «métiers
lourds», «carrières longues» (40 ans),
problèmes de santé, et bien sûr «restructurations» avec dérogation du
ministre de l’Emploi.
Où en est-on aujourd’hui?
Depuis la mise en œuvre du Pacte
des Générations, le taux d’emploi
des 55-64 n’a cessé d’augmenter chez
nous. Depuis 2005, il est passé de
31,8% à 37,4% en 2010. C’est notamment dû au travail des femmes qui
ont vu reculer l’âge de la retraite de
60 à 65 ans.
Bien sûr, notre taux de 55-64 ans
au travail reste inférieur à celui de
la moyenne européenne, mais il a
augmenté plus que chez les autres:
+ 17,6% chez nous contre + 9,5 % pour
l’Europe des 15. On a donc bien rem% travailleurs
55-64 ans
«actifs»
2005
2010
Belgique
31,8%
37,4%
UE 15
44,2%
48,4%
UE 27
42,3%
46,3%
pli l’obligation d’augmenter le taux
d’activité des séniors de 1,5 fois par
rapport à la moyenne européenne
qui a elle-même progressé.
En fait, il n’y a jamais eu autant de
travailleurs actifs en Belgique. La population active atteint 4,58 millions
de personnes et c’est principalement
chez les travailleurs âgés que la différence se marque. Alors que l’emploi
des 15-24 ans marque le pas, voire
diminue.
Ce constat tempère fortement l’argument selon lequel là où l’on travaille
plus longtemps, il y a aussi plus de
boulot pour les jeunes, par ailleurs
de plus en plus confinés dans des
statuts précaires!
L’évolution du taux d’emploi augmente surtout chez les travailleurs
âgés:
Taux d’emploi
15-24 ans
25-49 ans
50-64 ans
4 trimestre
2004
27%
80,5%
43,1%
4e trimestre
2010
26%
81,8%
52%
e
Sources: Eurostat
DOSSIER
La prépension moins chère que le chômage
On reproche à la prépension de coûter cher à la collectivité. Elle coûte aux employeurs
mais un prépensionné rapporte aussi des recettes à la sécurité sociale et à l’Etat
contrairement au chômeur! Ces recettes annulent le surcoût des prépensions pour la
collectivité tout en offrant au travailleur âgé de meilleures conditions de revenu.
Une porte de sortie honorable
Bien que fustigés par les employeurs,
les systèmes de prépension leur
sont bien utiles lorsqu’il s’agit de
restructurer leur entreprise. Rares
sont les plans sociaux qui n’incluent
pas un volet prépensions pour évacuer sans heurts les travailleurs les
plus âgés. Sans cette soupape, les
conflits seraient beaucoup plus durs
et finalement plus coûteux pour les
employeurs.
Les prépensions ont d’autres avantages : dans de nombreux cas, elles
coûtent moins cher que le chômage.
En chiffres absolus, les indemnités
des 89.000 chômeurs âgés non demandeurs d’emploi représentent
1 milliard soit 936 euros par personne en moyenne. La plupart des
chômeurs âgés bénéficient en effet
d’un complément d’âge.
Les 120.000 prépensionnés représentent un coût pour la sécurité sociale de 1,5 milliard soit 1040 euros
par personne. On applique en effet
d’office au prépensionné le taux chef
de ménage.
La prépension rapporte
des recettes!
Mais les chômeurs ne paient aucune
cotisation sociale contrairement aux
prépensionnés qui génèrent des recettes sous forme de cotisations sociales. Le prépensionné est en effet
soumis personnellement à un prélèvement de 6,5% au profit de l’ONSS
calculé sur l’ensemble de l’allocation
ONEM + complément employeur.
Enfin l’employeur doit aussi verser
une cotisation sociale sur le complément variable de 50% à 10%) selon
l’âge du prépensionné.
9
SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011
progressives selon le montant du
complément employeur.
De plus, le revenu du prépensionné
étant plus élevé que celui du chômeur, il génère des recettes fiscales
Moins de prépensions
= plus de chômeurs
En 2010, il y avait
• 470.000 chômeurs demandeurs d’emploi dont 53.000 âgés de 50 à
54 ans.
• 48.000 chômeurs âgés de 55 à 64 ans toujours demandeurs d’emploi
• 120.000 prépensionnés. Parmi ceux-ci, 1/3 seulement – soit 37.000 ont moins de 60 ans.
Preuves à l’appui
Données
12/2010
Voyons cela de près avec cinq exemples de prépensionnés isolés d’âges
et de salaires perdus différents qui auraient perdu leur emploi en mai
2010 (voir tableau ci-dessous).
nombre
%
nombre
Prépension
2.388
2%
36.714 30% 81.220 68% 120.322
100
Chômeurs
âgés(1)
53.442 28%
72.171
37% 64.856
100
28.058
60.847
Age
Salaire
net
perdu
Allocation
ONEM
Complément
Employeur
(1/2
différence
entre
chômage
et salaire
net)
Recettes
ONSS
Cotisations
personnelles +
employeur
Recettes
Fiscales
supplémentaires
e
e
e
e
e
50
1546
1214
166
173
-
52
1640
1214
213
178
50
55
1774
1214
280
181
101
59
1987
1214
386
181
148
Comme on le voit dans ce tableau, chaque prépensionné:
1°) cotise pour les pensions (contrairement au chômeur ordinaire);
2°) rapporte environ 180 euros de cotisations sociales (dont la part pour
les pensions) par mois,
3°) rapporte entre 50 et 150 euros/mois de recettes fiscales sur base d’un
revenu d’isolé.
Sur les 130 millions par mois (1,5 milliard par an) que les prépensionnés
coûtent à l’ONEM, l’Etat en récupère environ au moins 25 à 50% en recettes ce qui compense largement le surcoût de 10% que représentent
les prépensions par rapport au chômage.
Ajoutons que certaines conventions d’entreprise offrent de meilleures
conditions de prépension. Par exemple 85% du salaire perdu au lieu de
75%. Souvent, le plafond salarial de 3.476 euros bruts n’est pas respecté.
Le prépensionné ne s’en porte que mieux et les recettes de l’Etat aussi.
En fait, si les prépensions coûtent cher, c’est aux employeurs. Elles les
arrangent pour faire passer plus facilement la pilule des restructurations
et des licenciements collectifs. Elles permettent de diriger vers la sortie
les travailleurs plus âgés, supposés moins performants et plus chers, pour
rajeunir le personnel et réduire la masse salariale.
50 - 54 ans
55 - 59 ans
%
60 - 64 ans
Nombre
%
34%
Total
nombre
190.469
%
Dont
chômeurs
âges non
demandeurs
d’emploi
288
89.193
(1)Demandeurs d’emploi et non-demandeurs d’emploi (dispensés de recherche d’emploi).
Que signifient ces chiffres?
1°) qu’il y a près de 100.000 chômeurs de 50 à 59 ans qui attendent un
emploi en dehors du cadre des prépensions.
2°) que le fait d’y ajouter chaque année une trentaine de milliers de
travailleurs âgés en leur barrant l’accès à la prépension avant 60 ans
n’améliorera pas le taux d’emploi des 55-64 ans s’il n’y a pas d’autre
part création d’emplois.
Or, les prévisions du Bureau du Plan montrent que le marché ne pourra
pas absorber ces nouveaux demandeurs d’emploi.
Que nous dit le Bureau du Plan?
- Que pour la période 2013-2016, ce seront 48.000 emplois qui seront créés chaque année et que le taux d’activité va ainsi grimper
à 69,7%.
- Que le chômage baissera parallèlement mais que de 2013 à 2016,
compte tenu des nouveaux arrivants sur le marché de l’emploi, il ne
faudra compter au maximum que sur une baisse de 47.000 unités
sur toute la période. Le chômage toucherait donc encore 596.000
personnes en 2016.
Enfin, quel est l’intérêt pour la sécurité sociale de remettre à l’emploi
des travailleurs âgés plutôt que des jeunes puisque les chômeurs jeunes
ou âgés ne paient pas de cotisations sociales?
Qui veut des séniors?
Les employeurs ont beau tenir un discours sur l’emploi
des séniors, il faut bien reconnaître que personne n’en
veut: passé 50 ans, les travailleurs âgés sont considérés
comme pas assez productifs, trop chers si on leur applique les barèmes liés à l’âge, à risque au point de vue de
la santé, susceptibles de demander une prépension en
cas de restructuration.
C’est sans doute ce qui explique le
faible taux de retour à l’emploi des
chômeurs âgés.
Il suffit de voir les résultats des cellules d’emploi ou de reconversion.
- En Flandre, le pourcentage de retour
à l’emploi des plus de 50 ans n’est
que de 21% pour un taux de 49%
pour les – 45 ans.
- En Wallonie on tourne entre 19 et
31% selon le degré de qualification
et le sexe (moins pour les ouvriers
que pour les employés, moins pour
les femmes).
s’en faut, «non demandeurs d’emploi». Il y a des dizaines de milliers
de travailleurs plus ou moins âgés,
encore en bonne santé, avec de
grands enfants aux études ou qui
n’ont pas fini de payer la maison, et
qui ne demandent qu’à compléter
leur carrière plutôt que d’être mis
au placard avec une revenu raboté
de 30 à 50%. Cela rapporterait plus
à la sécu en cotisations sociales que
le maintien à l’emploi pendant 2 à
3 ans d’une trentaine de milliers de
candidats à la prépension.
Si on voulait effectivement remettre à l’emploi une part des travailleurs âgés, il y a un réservoir de
plus 100.000 chômeurs âgés de 50
à 59 ans. Pourquoi ne pas puiser là
d’abord? Ils ne sont pas tous, loin
Responsabiliser
les employeurs
Il y a un autre moyen de maintenir à
l’emploi les travailleurs âgés: c’est de
ne pas s’en débarrasser à la moindre
occasion. Pour cela il faut responsabi-
liser les employeurs car ce sont eux
qui licencient.
Notre législation manque de logique.
Les employeurs qui donnent un statut convenable à leurs travailleurs
âgés après leur licenciement sont
responsabilisés et doivent payer
des cotisations sociales. C’est le cas
pour 120.000 prépensionnés et 7.644
«pseudo-prépensions» dites «canada
dry».
La grande majorité – presque 200.000
chômeurs âgés – ne reçoivent aucun
complément de leur ancien employeur. Et ce sont précisément les
employeurs qui envoient leurs travailleurs au chômage après des dizaines d’années de loyaux services sans
que cela leur coûte un cent, qui sont
récompensés car ils ne doivent rien
payer. Et dans le cas des ouvriers, ils
s’en tirent avec une faible indemnité
de préavis.
Alors que les prépensionnés sont
une espèce en voie d’extinction parce
qu’il y a peu de nouveaux prépensionnés, le groupe des chômeurs âgés
continue de s’accroître.
Entre 2009 et 2010, le groupe de de-
mandeurs d’emploi de 50 ans et plus
a connu l’augmentation la plus importante (+ 14,7%), malgré la reprise
économique. Une fois licenciés, ces
travailleurs retrouvent difficilement
un emploi.
SI LE GOUVERNEMENT VEUT AUGMENTER LE TAUX D’EMPLOI DES
PLUS 50 ANS, IL DEVRA EN PREMIER LIEU S’ATTAQUER A CE PROBLEME!
C’est pourquoi la FGTB exige:
• une meilleure protection contre
le licenciement pour les ouvriers
âgés: au moins 3 mois de préavis
par tranche entamée de 5 années
de carrière;
• une responsabilisation: les patrons
doivent compenser ici aussi une
partie du coût des allocations de
chômage et payer une cotisation
sociale en fonction du nombre
d’années de service de ces travailleurs;
Atterrissage en douceur
Maintenir les travailleurs à l’emploi
suppose aussi que l’on fasse en sorte
qu’ils restent dans le coup par la formation continuée et que l’on tienne
compte de l’usure du temps en aménageant leur temps de travail ou en
menant une politique du personnel
adaptée.
On peut par exemple mettre en œuvre une politique liée à l’âge:
• En France, les entreprises occupant
au moins 50 travailleurs doivent
avoir un plan de diversité (négocié
avec les syndicats) sous peine d’une
amende égale à une cotisation sociale de 1% sur la masse salariale.
• On peut donner aux secteurs des
recommandations visant à garantir
le droit d’initiative des travailleurs
en ce qui concerne l’amélioration
de l’organisation du travail.
• Les fonds de formation sectoriels
pourraient innover afin de:
- donner aux travailleurs des possibilités d’apprentissage au travail
(acquisition de compétences);
- développer des instruments de mesure de la qualité du travail avant
et après l’intervention au niveau de
l’organisation du travail;
- d’améliorer la capacité des fonds
sectoriels à offrir eux-mêmes
conseil, expertise et aide dans le
domaine de l’amélioration de l’organisation du travail (y compris
aux PME).
10
SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011
>SECTEUR DU NETTOYAGE
> POINT DE VUE
Liberté de négociation Campagne en faveur
du travail de jour
des salaires
sur la sellette
A présent que les vacances sont derrière nous, les dernières
conventions collectives de travail dans nos secteurs peuvent
être conclues. Les négociations ont été longues et difficiles.
Notre syndicat a dû batailler ferme pour obtenir des conditions
salariales décentes.
Les intentions des fédérations patronales étaient différentes.
Elles allaient aux négociations avec la ferme intention de
geler l’indexation automatique des salaires dans les secteurs
ou du moins l’affaiblir considérablement. Et elles partaient
d’une norme salariale imposée pour tous les travailleurs qui
ne permet pas de hausse des salaires pour les deux années à
venir, mis à part quelques miettes après la virgule.
Les choses n’ont pas été si loin. Nos négociateurs ont réussi à
maintenir le dispositif pour l’indexation salariale, dans tous
les secteurs. Les ouvriers voient leurs conditions de travail
améliorées. Si leur secteur fait des bénéfices, il y a aussi des
améliorations sociales pour eux. Il n’y a pas de grandes avancées, en ces temps de crise, loin de là. Mais il n’y a pas non plus
la régression qu’auraient provoquée une indexation affaiblie
et une norme salariale imposée.
L’affaire n’est pas dans le sac pour autant. Les accords conclus
par les patrons et les syndicats sont à nouveau mis sur la
sellette. Du côté néolibéral, des politiciens exigent le respect
strict de la norme salariale et veulent des sanctions en cas
de non-respect. Le ministre de l’emploi les suit dans cette
demande. Le principal instigateur de cette nouvelle opération
est la N-VA, un parti qui ne cache désormais plus qu’il est de
droite de manière très prononcée.
Dès le 13 septembre, une importante campagne
en faveur du travail de jour dans le secteur du
nettoyage sera lancée. Le projet a pour principal
objectif de sensibiliser tant les travailleurs du
secteur que ceux des entreprises «nettoyées»,
tant les entreprises de nettoyage que les
entreprises utilisatrices aux avantages du
travail de jour.
Durant quinze jours, 530 bus et
trams circuleront parés d’affiches
très explicites: «Nettoyer en journée? Un monde de différences!».
L’objectif de cette première phase
est d’interpeller monsieur-toutle-monde sur cette réalité des travailleurs du secteur du nettoyage,
obligés de travailler tôt le matin
ou tard le soir. Pour sa deuxième
phase, qui débutera fin septembre,
les travailleurs du secteur du nettoyage déposeront sur les bureaux
nettoyés des petites cartes avec
ce même message ainsi que des
bonbons. Une façon sympathique
et originale d’attirer l’attention de
tous les acteurs sur la présence et
le rôle des agents d’entretien.
Sortir les travailleurs
de l’ombre
Pour Eric Neuprez, secrétaire fédéral en charge du secteur du nettoyage pour la Centrale Générale
de la FGTB, cette campagne est
essentielle pour faire évoluer les
mentalités. Il nous explique: «Nous
devons sortir les travailleurs du
nettoyage de l’ombre. Souvent, les
entreprises ne veulent pas voir ces
travailleurs et travailleuses. Or, ces
gens font un travail essentiel, je
dirais même exceptionnel et comme tout un chacun, ils ont droit à
la reconnaissance pour le travail
accompli et cette reconnaissance
n’est tout simplement pas possible
quand vous ne croisez jamais les
gens pour qui vous nettoyez. Et je
ne parle même pas des conséquences sur la santé de travailler dans
de tels horaires ni des complications pour gérer la vie familiale. Ce
que nous voulons avant tout, par
le biais de cette campagne, c’est
faire prendre conscience à toutes
les parties que le nettoyage n’est
pas un travail honteux qui doit être
fait en dehors des heures normales de travail. Il est temps que les
mentalités changent».
Ce défi, même s’il est de taille, n’est
C’est un jeu dangereux. En agissant de la sorte, la liberté de
négocier entre les employeurs et les syndicats est mise à mal.
L’objectif est clair: laisser le moins d’espace possible, voire pas
de place du tout, pour des accords salariaux collectifs. Pas de
liaison à l’index qui profite à tout le monde, pas d’augmentation salariale pour tous. Ce genre de solidarité coûte de
l’argent, ou plutôt, sans ces accords solidaires, la main-d’œuvre
coûterait moins cher.
Est-ce de cette manière que la énième crise d’une économie
capitaliste doit être combattue? Sur le dos des travailleurs qui
ne peuvent obtenir un travail décent et un salaire correct que
par le biais de conventions collectives de travail?
S’attaquer aux salaires, ça on ose. Mais quand il s’agit d’agences
de notation qui d’un claquement de doigts mettent la pagaille
dans les finances publiques d’un pays tout entier, ou de sanctionner la spéculation financière, là, on fait la sourde oreille.
Non donc, le mouvement syndical ne permettra pas cela. Des
négociations collectives et libres sont un droit fondamental. Un
droit qui se trouve d’ailleurs fixé dans des accords internationaux. C’est un point de lutte syndicale de priorité absolue.
(29 août 2011)
Durant 15 jours, des trams et bus sillonneront la Belgique avec ce message
très explicite: «Nettoyer en journée ? Un monde de différences!».
Alain Clauwaert
président
pas impossible à réaliser. D’autres
y sont déjà arrivés, comme les pays
scandinaves où 80% des nettoyages se font en journée contre seulement 12% chez nous. C’est clairement un travail de longue haleine
qui nous attend et les choses se
feront progressivement, mais pour
y arriver, il est essentiel que tous
les acteurs prennent conscience
des enjeux pour les travailleurs
du secteur et des avantages pour
tous.
Quels avantages?
Les avantages du travail de jour
dans le secteur du nettoyage sont
multiples. Citons par exemple la
reconnaissance du travail accompli. Cela n’est possible que si les
autres travailleurs rencontrent ces
gens qui entretiennent les locaux.
En termes d’efficacité aussi, les
avantages sont évidents. En effet,
si quelque chose ne va pas, il est
très facile de directement en faire
part au travailleur du nettoyage,
sans passer par des intermédiaires.
Autre élément souvent sous-estimé ou méconnu, le travail à des
heures indues a des effets nocifs
sur la santé à long terme. Enfin,
en matière d’économies et d’environnement, l’horaire de jour offre
là encore des avantages comme
celui de pouvoir utiliser les transports en commun pour se rendre
au boulot, sans parler des économies d’électricité et de chauffage
pour l’employeur.
Bref, le nettoyage de jour, tout le
monde y gagne. Aussi, lorsque
vous serez confronté à l’affiche
ou que vous trouverez le petit carton sur votre lieu de travail, ayez
une pensée pour les travailleurs
du nettoyage et surtout, passez le
message autour de vous.
>SECTEUR DU GARDIENNAGE
Le belge Cobelguard repris
par le suédois Securitas
C’est début août que les deux entreprises ont annoncé lors de conseils d’entreprises extraordinaires l’accord de
reprise de Cobelguard par Securitas.
Les discussions se sont déroulées dans
la plus grande discrétion et l’annonce,
faite en plein milieu des vacances, a
éveillé des inquiétudes bien légitimes
auprès des travailleurs.
Paul Lootens
Secrétaire général
Eric Neuprez, secrétaire fédéral pour
le secteur du nettoyage: «Il est temps
que les mentalités changent. Il faut
sortir les travailleurs du nettoyage
de l’ombre. Ils méritent la reconnaissance pour le travail accompli».
Avec un chiffre d’affaires de 59 millions d’euros et
quelque 1200 travailleurs en Belgique en 2010, Cobelguard aurait, selon nos sources, été revendue pour
39 millions d’euros. La transaction ne porte pas sur
la nouvelle entreprise Cobelguard CIT Light chargée
du transport de fonds.
Dans un secteur où les principaux acteurs, G4S et Securitas, tous les deux cotés en bourse, se partagent près
de 80% du marché, ce n’est pas encourageant. En effet,
nous craignons que cette reprise ne fasse qu’accentuer
la concurrence acharnée à laquelle se livrent déjà
les grandes entreprises du secteur. Nous dénonçons
depuis longtemps cette concurrence qui n’est pas
bonne pour les travailleurs. Les marges bénéficiaires
sont insuffisantes pour avoir une vue à moyen et long
terme, appliquer les conventions collectives de travail
et mettre un frein à la flexibilité à outrance. Pourtant,
force est de constater que nous avons franchi le cap et
les reprises de chantiers sont désormais remplacées
par des reprises d’entreprises.
Pour l’heure, cet accord est soumis à l’approbation
par le Conseil de la concurrence. Nous suivrons ce
dossier de très près.
SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011
11
Les négociations dans
nos secteurs
Juste avant les vacances, quelques
accords ont encore
été conclus. C’est
notamment le cas
pour le secteur du
nettoyage et celui
du tabac. Vous trouverez ici l’essentiel
de ces deux conventions. Quant aux
dernières CCT, elles
sont en cours de finalisation. Comme
d’habitude, si vous
cherchez des informations plus détaillées concernant
votre secteur, vous
les trouverez sur le
site www.accg.be
Nettoyage
En 2011, une indemnité RGPT de
0,55e net par jour presté est octroyée. Elle est plafonnée à 125e par
an. A partir du 1er janvier 2012, plus
de plafond et l’indemnité RGPT
passe à 0,80e net par jour presté.
Depuis le 1er juillet 2011, en matière de frais de déplacement, l’employeur rembourse 90% du prix
de l’abonnement SNCB pour les
transports en commun.
Les vêtements de travail sont
fournis, nettoyés, réparés et renouvelés par l’employeur. Seuls
les travailleurs de la catégorie 1A
peuvent éventuellement les entretenir eux-mêmes. L’employeur
doit alors leur payer 1,7150e par
semaine, avec un maximum de
6,86e par mois.
Tabac
En vue du rapprochement des statuts ouvriers-employés, les délais
de préavis en cas de licenciement
par l’employeur sont prolongés.
En matière d’intérim, les partenaires sociaux font la recommandation qu’il y ait une concertation
entre les entreprises et les délégations syndicales. L’objectif étant
l’élaboration dans le futur de règles
qui permettraient de réduire l’in-
> DELEGUES LICENCIES
In memoriam
Les libertés syndicales toujours attaquées
Cet été, les libertés
syndicales ont été à
nouveau mises à mal.
Tout d’abord fin juin
dans l’entreprise BRC
d’Anvers où trois de
nos délégués avaient
été licenciés avant
qu’une solution ne
soit trouvée suite
à une puissante
protestation syndicale.
Et plus récemment,
chez Clariant, avec le
licenciement de deux
délégués de la Centrale
Générale de la FGTB.
Là encore, suite à la
mobilisation générale,
un compromis a pu
être atteint et le travail
a repris. Néanmoins,
ces cas sont-là pour
nous rappeler à quel
point nos libertés
syndicales sont
précieuses et à quel
point nous devons tous
soutenir nos délégués
en cas d’attaques de la
part de directions peu
scrupuleuses.
Dans le cas Clariant, une entreprise
du secteur de la chimie située à
Louvain-la-Neuve, la direction a
annoncé à quelques jours de la fermeture pour vacances annuelles le
licenciement des deux délégués de
térim au strict minimum.
Tous les salaires horaires augmentent de 0,05e à partir du 1er janvier
2012. Il a aussi été convenu de limiter l’effet négatif de l’index sur
les salaires.
Tous les accords actuels en matière
de prépension sont prolongés.
Arthur Delaby
nous a quittés
la Centrale Générale de la FGTB.
Deux camarades dont le seul tort
aura été de faire correctement et
consciencieusement leur boulot
de délégué.
Une solidarité infaillible
La direction pensait probablement
que les ouvriers auraient déjà la
tête en vacances et que les licenciements passeraient inaperçus.
C’était sans compter sur la belle
solidarité des ouvriers qui ont
tous soutenus les deux délégués
jusqu’au bout. Ils sont immédiatement partis en grève et certains
ont même renoncé à leurs vacances pour assurer la relève autour du
piquet. Pour la Centrale Générale
de la FGTB et la FGTB dans son ensemble, la situation était inacceptable et la mobilisation s’est vite
organisée.
En effet, le motif invoqué pour les
licenciements était «rupture de
confiance». Un motif qui ne reposait sur aucun élément concret. En
agissant de la sorte, la direction
voulait simplement stopper le
travail syndical de nos délégués.
Travail hautement apprécié par
les ouvriers de l’entreprise, faut-il
le rappeler?
Un travail syndical
dérangeant
Lorsque nous avons rencontré Mohamed Loukili, un des deux délégués licenciés, en plein conflit,
il nous avouait avec beaucoup
d’émotion qu’il ne comprenait pas
du tout ce licenciement. D’ailleurs,
pour lui, il n’était pas licencié vu
qu’il n’avait rien fait de mal. A
la question pourquoi a-t-il été licencié, il nous répondait: «Ce qui
gêne la direction, c’est notre simple
travail syndical. Nous sommes là
pour demander des visites médicales, un traitement digne pour
les intérimaires, pour refuser la
polyvalence gratuite. Pour la di-
Pour Mohamed Loukili, ce licenciement était tout simplement incompréhensible:
«Pour la direction, nous devrions dire oui à tout. Or, ce qu’on m’a appris à la FGTB,
c’est qu’il faut respecter les lois».
rection, nous devrions dire oui à
tout, tout accepter. Or, ce qu’on m’a
appris à la FGTB, c’est qu’il faut
respecter les lois. Depuis le début,
mon premier objectif a toujours été
d’aider les ouvriers. Ce sont eux qui
m’ont élu, ils m’ont fait confiance.
Heureusement qu’ils sont là et eux
aussi souffrent de cette situation.
Ils ne comprennent pas. J’espère
quand même que la direction va
nous réintégrer».
Un espoir qui aura été partiellement exaucé puisque le 22 août,
un compromis a pu être atteint
et celui-ci a été accepté par les
ouvriers. Mohamed a été réintégré, quant au second délégué, il a
accepté l’accord qui a été négocié
pour son départ.
N’oublions pas que si les délégués
sont à ce poste, c’est parce que
vous, travailleurs, vous les avez
élus, par le biais d’une procédure
légale. Une fois élus, ces délégués
ont des compétences, là aussi, clairement définies dans des textes
légaux. Ce n’est pas aux directions
qu’il appartient de poser des limites au travail syndical. Et chaque
fois qu’elles tenteront d’entraver
nos libertés syndicales, elles nous
trouveront sur leur chemin.
C’est avec beaucoup de tristesse
que nous vous faisons part du
décès du camarade Arthur Delaby. Arthur Delaby est décédé
le 10 août dernier, à l’âge de 83
ans. Arthur a marqué de son empreinte l’histoire syndicale de la
région du Centre.
Arthur Delaby commence sa
carrière syndicale en tant que
secrétaire des jeunes métallurgistes du Centre. En 1953, il
entre à la FGTB Nationale où il
participe directement à la mise
en œuvre de l’application des
lois sur les conseils d’entreprise,
les conseils professionnels et le
Conseil central de l’économie.
Avec d’autres, il parcourt alors
la Wallonie expliquant inlassablement la portée de la nouvelle
loi, les organes de concertation.
En 1962, Arthur devient Secrétaire de la Centrale Générale du
Centre, puis plus tard, Président
de la FGTB du Centre. Parallèlement à son action syndicale,
Arthur s’est également engagé
dans la politique en étant notamment échevin de la ville de
La Louvière.
Arthur aura mené une vie de militant bien remplie, vie pendant
laquelle il portera ses convictions
le plus haut possible. Arthur est
à tout jamais installé dans nos
mémoires et restera un exemple
à suivre non seulement pour les
générations actuelles, mais aussi
pour toutes celles à venir.
12
MÉTAL
SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011
> POINT DE VUE
Pourri
C’est un été pourri qui se termine. Apparemment, la rentrée sera,
elle aussi, pourrie. Ce n’est pas une prévision de météorologue,
c’est bien plus fiable que cela: c’est le constat que l’on peut faire
en regardant le peu qu’on sait de ce qui se passe dans les négociations gouvernementales.
Au début de l’été, dans ces mêmes colonnes, je disais mes inquiétudes et ma révolte. Et au moment ou mon dernier éditorial d’avantvacances était publié, un autre texte sortait des imprimantes: celui
de la note du formateur Elio Di Rupo, qui confirmait qu’il y avait
pas mal de raisons d’être inquiet et révolté.
Depuis, que s’est-il passé? En Belgique, pas grand-chose. Si ce n’est
que les grandes manœuvres politiques se sont poursuivies, mais
sans la N-VA. On ne s’en plaindra pas, sans doute: mais qu’est-ce
que le départ de ces flamingants ultraconservateurs a changé au
discours des huit autres partis? Dans le monde, on retiendra deux
faits: quelques journées d’émeutes urbaines en Angleterre, et un
nouveau coup de tabac dans la sphère financière.
La jeunesse des émeutiers
Les émeutes? Bien sûr, on ne peut pas approuver violences et pillages. Mais s’il y a eu du vandalisme dans les événements anglais,
on peut aussi les lire à l’aune d’une sorte d’explosion de révolte
populaire. Cette crise survient dans un pays saigné à blanc par
des politiques ultralibérales (plus sournoises, certes, mais tout
aussi réelles quand elles étaient conduites par des «socialistes»
à la Blair), et auquel on promet une nouvelle période de sang et
de larmes. Certains s’étonnent de la jeunesse des émeutiers. Mais
comment être jeune et docile quand on sait qu’on a devant soi, à
coup sûr, une vie de misère?
Les Bourses? Elles craquent, à nouveau. L’été 2011 a un petit air
d’été 2008, quand les quilles financières ont commencé à tomber
les unes après les autres, provoquant à l’automne un séisme dont
le monde n’a pas eu le temps de se remettre. Un petit air de déjà
vu donc, mais aussi le parfum de quelque chose qui risque bien
d’être plus grave. Des Etats sont au bord du gouffre, et les économies affaiblies par 2008 subiront un nouveau choc financier
aussi durement qu’un malade sortant de chimio qui se choperait
une pneumonie…
Et donc. Pour sortir l’Angleterre du marasme, il faut sans doute
faire autre chose que continuer les politiques qui ont mis les
Anglais à genoux; donc, faire autre chose que ce que le Premier
ministre Cameron propose; donc, travailler à reconstruire une
société plus juste, plus solidaire, plus égalitaire, une société dont
les membres puissent, tout simplement, espérer vivre. Et pour
encaisser la crise qui vient, ne faut-il pas regarder celle qui est
passée voici trois ans, et constater, pour la millième fois, que les
pays qui s’en sont le mieux sortis étaient ceux bénéficiant de
politiques sociales efficaces?
Ce qu’il nous restera pour l’hiver...
Ce n’est pourtant pas ce genre de choix qui est dans la note du
formateur: coupe dans les soins de santé, dans les budgets «bienêtre», dans les allocations de chômage, dans le crédit-temps, dans
les prépensions et les pensions du public ou du privé, dans les
services publics; sanctions accrues contre tous les faibles qui ont
le tort d’avoir des droits et de ne pas trouver l’emploi qu’on ne leur
donne pas… Bien sûr, c’est une note «à casser», à modifier… Mais
comment croire que ces grands axes-là ne seront pas maintenus
dès lors qu’après tout, sur le papier, l’auteur de la note devrait
être un des types les plus à gauche de tous ceux qui négocient?
Vous imaginez un seul instant Reynders plaidant pour davantage
de social?
Ainsi s’annonce l’automne pourri. Avec gouvernement, ou sans.
Dans le premier cas, l’équipe au pouvoir abusera du soulagement
de la normalité politique revenue pour imposer la régression.
Dans le second cas, l’équipe d’affaires courantes prolongées fera
la même chose, au nom de l’urgence et de l’impasse politique
persistante.
Ainsi s’annonce l’automne pourri, celui-là où tous les chemins
politiques mènent à droite, en dépit de tous
les accidents graves qui se sont déjà produits
sur ces mêmes routes. Que restera-t-il alors
pour l’hiver, sinon la révolte?
Nico Cué
Secrétaire général
de la MWB-FGTB
Magotteaux: le rouge du feu sacré
C’est fait: l’entreprise liégeoise Magotteaux
change de propriétaire. Le groupe chilien Sigdo
Koppers vient de la racheter pour un montant de
550 millions d’euros. Les travailleurs en ont été
officiellement informés le 24 août dernier.
Magotteaux, à Liège, c’est une
institution. Au niveau wallon, un
fleuron industriel. Au niveau mondial, un leader dans la fourniture
de pièces pour le concassage et
le broyage de matériaux lourds,
comme les minerais, les ciments,
les agrégats de métaux. Ses produits sont destinés aux carrières, cimenteries, entreprises de dragage
(fluvial et maritime), et à l'industrie
minière d'extraction et de transformation. Le groupe dispose de sites
de production dans 12 pays, sur les
5 continents. Il emploie quelque
2.500 personnes, dont plus de 500
à Liège.
Cela faisait des semaines, sinon
des mois, que les travailleurs de
Magotteaux pressentaient le rachat de leur entreprise, détenue
jusqu’ici par la société scandinave
de capitaux IK Investment Partners
et par la Société Régionale d'Investissement de Wallonie (SRIW),
notamment.
Elle passe donc officiellement sous
pavillon chilien: celui de Sigdo Koppers, l’un des plus importants groupes mondiaux dans le secteur minier et industriel. Qu’en pensent les
travailleurs? La délégation MWBFGTB, par la voix d’Eric Detaille,
résume ici leur état d’esprit.
100% non philanthropes
«Nous sommes à la fois sereins
et méfiants. Sereins parce que les
garanties avancées par le groupe
chilien quant à l’avenir de l’entreprise, à l’emploi, aux investissements, au développement des
produits, sont rassurantes. Mais
méfiants quand-même parce que
les grands groupes capitalistes ne
sont pas des philanthropes, tout le
monde le sait: ce sont des stratèges
financiers animés et guidés avant
tout par leurs intérêts et la soif de
profits toujours plus importante
de leurs actionnaires. A partir de
là, un mot d’ordre s’impose: la plus
grande vigilance.
D’après ce que nous savons, les
changements devraient être minimes pour nous, en tout cas dans
un avenir proche. La marque Magotteaux subsistera, le nombre
d’emplois restera le même, le management et la direction aussi, et
on devrait fonctionner de la même
manière. Je dis bien «d’après ce que
nous savons». On n’est jamais à
l’abri d’une mauvaise surprise, ça
aussi on le sait bien. Même si l’on
nous a assuré que nous n’avions
aucun souci à nous faire au niveau
social.
L’expérience nous recommande
pourtant d’être prudents: il ne faut
pas être devin pour imaginer que
les exigences de rentabilité, de
productivité, de flexibilité n’iront
pas en diminuant! Ni pour supposer que l’on entendra toujours
demain les mêmes arguments
qu’aujourd’hui, à savoir que les travailleurs coûtent trop cher, que les
salaires sont trop élevés, qu’il faut
réduire les dépenses, etc… En 2009,
on a été frappés de plein fouet par
un plan de restructuration. On n’est
pas naïfs: le rapport de forces, il
nous faut le construire tous les
jours pour que cela n’arrive plus.
Ce qui renforce notre méfiance
dans cette nouvelle situation, c’est
que Sigdo Koppers possède désormais 100% des parts de l’entreprise.
L’ancrage wallon, via les 10% que
détenait la SRIW, n’existe plus.
100% non déteint
On va donc suivre de très près
l’évolution des prochains mois. Et
notamment les nouveaux investissements qui nous ont été promis.
La direction liégeoise affirme que
de nouvelles perspectives de développement s’ouvrent pour nous,
que les complémentarités avec Sigdo sont nombreuses et que c’est
très prometteur pour la suite. Il va
falloir confirmer tout cela.
Au quotidien, en tant que délégation métallo, on ne va pas changer
notre fusil d’épaule: on va poursuivre aussi solidement qu’hier
le travail en cours, et notamment
les négociations sur une nouvelle
grille salariale. Le climat est bon, le
dialogue serein, la nouvelle donne
n’a pas déteint sur les relations que
nous entretenons avec la direction.
On va donc continuer à avancer,
en toute transparence, en portant
haut nos valeurs de solidarité, nos
revendications, nos couleurs. Elles
non plus n’ont pas déteint: on restera bien rouge! Et on travaille à
ce que des jeunes nous rejoignent
dans la lutte, et viennent renforcer
le feu sacré!»
La délégation MWB-FGTB
de Magotteaux.
Les Métallos occupent le terrain
«Le capitalisme nuit gravement à la santé». Le slogan de la campagne lancée par la FGTB wallonne en
2009 et portée depuis sans relâche par les Métallos
Wallonie-Bruxelles n’a malheureusement pas pris
une ride. Malgré la crise, malgré la responsabilité
écrasante de ceux qui l’ont provoquée, le système
que nous dénoncions n’a pourtant pas été remis
en question. Pire: tout continue comme avant, en
plus violent. La droite et le patronat veulent encore
et toujours nous imposer leurs vieilles recettes
libérales: modération salariale, privatisation des
services publics, attaques contre la Sécurité sociale,
pensions rabotées… L’austérité est programmée
partout en Europe. Les populations trinquent durement, et cela n’est hélas qu’un début.
Pourtant, nous vivons dans un pays où les richesses
produites (par les travailleurs!) ne cessent d’augmenter. Et, depuis 30 ans, les actionnaires captent
une part de plus en plus importante de ces richesses
au détriment… des travailleurs.
Il est donc urgent de renverser la situation. Des
solutions justes, efficaces et solidaires existent.
Elles sont à notre portée.
Ce sera le mot d’ordre des Métallos MWB, qui seront mobilisés dès ce mois de septembre dans les
entreprises, les ateliers, auprès des militants, pour
le faire savoir, en s’inscrivant résolument dans la
nouvelle campagne de la FGTB wallonne: «Où est
passé l’argent?»
Ensemble, nous devons aller chercher l’argent là où
il se trouve… dans la poche des actionnaires!
TEXTILE-VÊTEMENT-DIAMANT
Préparation du lin
Suite à une indexation, les salaires du secteur de la préparation
du lin augmentent de 0,0372 euro à partir du 1er août 2011. Voici les
nouveaux barèmes:
Fonction
Salaire
Double
équipe
+ 8,41%
Equipe
de nuit
+ 31,60%
Teillage fibre courte/
pâtés
Groupe
1
Salaire Teillage pailles de lin
de
Conduire la ligne
base
feutre
11,6105
12,5869
15,2794
Conduire presse
balles
Conduire la peigneuse/opérateur
Conduire les cardes/
cardes-briseuses
Conduire les bancs
d’étirage/bancs
d’étirage mélange de
couleurs
Groupe
2
Base
+ 2%
Conduire bobinoirs
semi-automatique
13
Habillement et confection: allocation
complémentaire au double pécule de vacances
Indexation
Groupe salarial
SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011
11,8427
12,8387
15,5850
Conduire machine
peignage
Tous les ouvriers et
ouvrières, occupés
au 30 juin 2011 dans
une entreprise de
l’habillement ou de
la confection ont
droit à une allocation
complémentaire au
double pécule de
vacances. Les ouvriers
et ouvrières qui ont
donné leur démission
ou qui ont été
licencié(e)s
(à l’exception des
licenciements pour
motif grave) entre
le 1er juillet 2010 et
le 30 juin 2011, y ont
également droit.
La condition est
d’avoir été occupé un
minimum de trois
mois.
Pour calculer le montant de cette
allocation, vous devez prendre le
salaire des jours prestés entre le
1er juillet 2010 et le 30 juin 2011.
Ensuite, vous y ajoutez le salaire
de 3,33 jours (25 heures) par mois
civil entamé. Si vous avez travaillé
toute l’année (entre le 1er juillet
2010 et le 30 juin 2011), ce sera un
montant correspondant à environ
40 jours (300 heures) de salaire.
Vous prenez ensuite 6,5% de cette
somme et vous obtenez le montant
brut de votre allocation complémentaire.
Une retenue ONSS est effectuée sur
une partie du montant de l’allocation complémentaire (23%), mais
une retenue de précompte professionnel (impôts) est effectuée sur
le montant complet.
L’employeur doit payer l’allocation
complémentaire au plus tard lors
du premier paiement de salaire
après le 15 août 2011. Si vous êtes
licencié ou que vous quittez vousmême l’entreprise au cours de la
période allant du 1er juillet 2010 au
30 juin 2011, vous devez recevoir
votre allocation complémentaire
avec la dernière paie.
Nous vous conseillons de contacter
le secrétariat local de la FGTB-Textile, Vêtement et Diamant si vous
doutez de la justesse du calcul de
votre allocation complémentaire
au double pécule de vacances. Vous
trouverez les adresses sur notre site
Internet: www.fgtbtvd.be.
Apporter des balles
Conduire les bancs à
broches
Conduire bobinoirs
manuellement
Secteur textile: paiement des jours
de vacances supplémentaires
Conduire mélangeurs
Conduire l’effilocheuse
Conduire bobinoirs
automatique
Groupe
3
Base
+ 3%
Conduire chariot
élévateur
11,9588
12,9645
15,7378
Séchage bobines
d’alimentation
Conduire open-end
Conduire ligne feutre
(responsable de
processus)
Magasinier
Groupe
4
Base
+ 10%
Filage au sec
12,7716
13,8457
16,8074
Filage au mouillé
Les jours de vacances supplémentaires dans le secteur textile sont
payés dans le courant de la première semaine de septembre par
virement à votre compte bancaire
(date d’exécution: le 1er septembre
2011).
Vous avez droit à 4 jours de vacances supplémentaires au maximum
en 2011, si vous avez presté dans
l’année précédente (l’exercice de
vacances 2010) un total de 228
jours de travail ou plus.
Le tableau ci-dessous donne un
aperçu du nombre de jours de vacances supplémentaires auquel
vous avez droit si en 2010, vous
avez totalisé moins de 228 jours de
travail. Seuls les jours de vacances
légales et supplémentaires auxquels vous aviez droit en 2010, sont
assimilés à des jours de travail pour
la fixation du nombre de jours de
vacances supplémentaires 2011.
En principe, les jours de vacances
supplémentaires sont pris indivi-
Régler machines/
mécanicien
Groupe
5
Base
+ 15%
Entretien général
électricité
13,3521
14,4750
Base
+20%
Contremaître (personnel de maîtrise)
13,9326
15,1043
Montant
Le montant brut des jours de vacances supplémentaires 2011 est
égal à 2% de votre salaire brut de
l’année civile précédente (2010).
Une retenue de précompte professionnel de 17,16% est effectuée.
17,5714
Entretien général
mécanique
Groupe
6
duellement. Mais il arrive parfois
que ces jours soient fixés collectivement au niveau de l’entreprise.
Les travailleurs occupés en équipes-relais ont droit au paiement
de ces jours de vacances supplémentaires, mais ils ne peuvent pas
les prendre.
18,3353
Brochure Equipes-relais
La nouvelle brochure
Equipes-relais est prête
et disponible dès le 2 septembre 2011.
Cette brochure s’adresse
spécifiquement aux travailleurs du secteur textile qui sont occupés en
équipes de week-end.
Vous y retrouverez des
informations détaillées
et précises concernant
votre statut et vos droits
si vous êtes occupé dans
ce régime d’équipes.
La brochure est disponible auprès du délégué
syndical de la FGTB de
votre entreprise ou au
secrétariat professionnel de la FGTB-Textile,
Vêtement et Diamant de votre région. Vous trouverez les adresses
ainsi que les numéros de téléphone sur notre site Internet: www.
fgtbtvd.be.
Journées de travail dans
l’année précédente
(semaine de 5 jours)
Jours de vacances
supplémentaires
dans l’année en cours
228 ou plus
4
de 163 à 227
3
de 98 à 162
2
de 33 à 97
1
moins de 33
-
Nous vous conseillons de contacter
le secrétariat local de la FGTB-Textile, Vêtement et Diamant si vous
n’avez pas encore reçu votre pécule
de vacances supplémentaire vers
le 15 septembre 2011 et que vous
pensez y avoir droit. Vous trouverez
les adresses sur notre site Internet:
www.fgtbtvd.be.
Textile: paiement des allocations
de vacances extralégales 2011
Si vous prenez votre (pré)pension
dans le secteur du textile, vous avez
droit, pendant une période de 3
ans, à une allocation de vacances
extralégale. La condition est que
vous devez avoir été inscrit, sans
interruption, à partir du 1er janvier
jusqu’à la date de votre mise en
prépension, chez un employeur
textile. Cela vous octroie le droit
au pécule de vacances légal.
Comme chaque année, Vacantex
paie l’allocation de vacances extralégale à partir du début du mois
de septembre. Il s’agit plus particulièrement de:
• Une première allocation de vacances extralégale 2011/2010 aux
travailleurs mis en (pré)pension
en 2010 ainsi qu’aux héritiers
d’ouvriers textiles décédés en
2010. Vacantex la paie le 8 septembre 2011.
• Une deuxième allocation de vacances extralégale 2011/2009 aux
travailleurs mis en (pré)pension
en 2009 et qui ont reçu en 2010
une première allocation de vacances extralégale 2010/2009.
Vacantex la paie le 15 septembre
2011.
• Une troisième allocation de vacances extralégale 2011/2008 aux
travailleurs mis en (pré)pension
en 2008 et qui ont reçu en 2009
une première allocation de vacances extralégale 2009/2008
et en 2010 une deuxième allocation de vacances extralégale
2010/2008. Vacantex la paie le
22 septembre 2011.
Le montant brut est fixé à 371,84e
(avec un précompte professionnel
de 17,16%). Le montant net s’élève
ainsi à 308,03e.
14
ALIMENTATION - HORECA - SERVICES
SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011
Attractions touristiques (CP333): accord sectoriel 2011-2012
Une classification sectorielle
propre au secteur des
attractions touristiques
Le cabinet de consultants «Berenschot» a été chargé d’élaborer une
classification de fonctions pour le
secteur.
Une série de fonctions de référence a pour but de servir de comparaison lors de la dénomination et
de la description de chaque fonction exercée effectivement dans
le secteur.
Ces fonctions de référence sectorielles ont été rassemblées en différentes classes de fonctions. Ces
classes sont importantes car elles
sont liées à un salaire minimum
sectoriel correspondant.
ristique-accompagnateur/trice,
collaborateur technique-chauffeur
C-D-E, collaborateur techniqueouvrier qualifié, maître nageur
Classe 1: collaborateur de base-contrôle d’accès, collaborateur de baseentretien général, collaborateur
de base-opérateur d’attractions,
collaborateur de base-service touristique
Classe 2: collaborateur accueil
point de vente, collaborateur backoffice, collaborateur au service tou-
Années
de
fonction
Classe 1
Salaire horaire
Années de fonction
(ancienneté)
On entend par années de fonction,
le nombre d’années d’expérience
qu’acquiert un travailleur dans une
même classe de fonctions chez le
même employeur.
Une année de fonction commence
à la date de l’entrée en service du
travailleur chez son employeur.
Lors de l’entrée en fonction, les
travailleurs sont insérés dans la
classe de fonction à la ligne de 0
année de fonction.
Classe 3: assistant(e) back office, assistant(e) de direction,
collaborateur(trice) techniqueentraîneur/-euse
d’animaux,
comptable, responsable d’équipe
- team leader, secouriste breveté
A partir du 1er jour du mois qui suit
l’anniversaire de la date d’entrée en
service, le travailleur acquiert une
année de fonction supérieure pour
autant que le travailleur exerce
une fonction qui appartient à une
même classe de fonctions dans la
même entreprise.
Classe 4: chef d’équipe exploitation, contremaître entretien technique, responsable back office,
responsable service touristique
Années de fonction pour
les travailleurs saisonniers
Classe 5: responsable administratif, responsable exploitation,
responsable technique
Barèmes sectoriels
minimums
Les classes de fonctions
Les fonctions des travailleurs sont
réparties en cinq classes, dans lesquelles les fonctions de référence
suivantes sont reprises:
Pour les travailleurs insérés en
classe 5, la rémunération est
convenue de commun accord entre l’employeur et le travailleur.
Le travailleur a au moins droit au
barème minimum de la classe 4.
L’employeur est tenu de mentionner sur la fiche salariale de chaque travailleur sa fonction dans
l’entreprise ainsi que la classe
dans laquelle il a été inséré.
La classe est importante car elle
détermine le salaire minimum absolu au niveau du secteur auquel le
travailleur a droit. Bien entendu, les
salaires réellement payés dans l’entreprise peuvent être supérieurs.
Vous trouverez ci après le barème
minimum sectoriel valable à partir
du 01/07/2011 (régime 38h/semaine). Le tableau repris ci-dessous est
Classe 2
Salaire horaire
Pour les travailleurs saisonniers,
un régime spécifique est prévu
pour la définition des années de
fonction:
• est considérée comme année de
fonction: la saison, c’est-à-dire
l’année calendrier, au cours de
laquelle le travailleur saisonnier
a presté chez le même employeur
dans la même classe de fonction
100 jours de travail effectifs;
• le nombre d’années de fonction
chez le même employeur est fixé
le 1er janvier de chaque année calendrier;
• le travailleur saisonnier acquiert
une année de fonction supérieure,
chaque fois qu’il a presté chez le
même employeur dans la même
classe de fonction au moins 100
jours de travail effectifs au cours
de la saison précédente, c’est-àdire de l’année calendrier précédente;
Classe 3
Salaire horaire
Classe 4
Salaire horaire
Salaire
mensuel
Salaire
horaire
Salaire
mensuel
Salaire
horaire
Salaire
mensuel
Salaire
horaire
Salaire
mensuel
Salaire
horaire
0
1.422,04e
8,64e
1.560,00e
9,47e
1.585,00e
9,63e
1.710,00e
10,39e
1
1.485,09e
9,02e
1.583,40e
9,62e
1.632,55e
9,92e
1.761,30e
10,70e
2
1.501,85e
9,12e
1.599,23e
9,71e
1.665,20e
10,11e
1.796,53e
10,91e
3
1.516,87e
9,21e
1.615,23e
9,81e
1.698,51e
10,32e
1.832,46e
11,13e
4
1.532,03e
9,30e
1.631,38e
9,91e
1.732,48e
10,52e
1.869,11e
11,35e
5
1.547,35e
9,40e
1.647,69e
10,01e
1.767,12e
10,73e
1.906,49e
11,58e
6
1.558,96e
9,47e
1.664,17e
10,11e
1.793,63e
10,89e
1.935,09e
11,75e
7
1.570,65e
9,54e
1.680,81e
10,21e
1.820,54e
11,06e
1.964,11e
11,93e
8
1.582,43e
9,61e
1.697,62e
10,31e
1.847,84e
11,22e
1.993,57e
12,11e
9
1.590,34e
9,66e
1.714,60e
10,41e
1.875,56e
11,39e
2.023,48e
12,29e
10
1.598,30e
9,71e
1.731,74e
10,52e
1.903,70e
11,56e
2.053,83e
12,47e
• les jours effectifs de travail en
tant qu’intérimaire chez le même
employeur/utilisateur dans la
même catégorie de fonction entrent en ligne de compte.
Barèmes minimums pour
les jeunes travailleurs
Un barème spécifique est prévu
pour les jeunes travailleurs en dessous de 21 ans:
• 94% du salaire minimum à 0
année de fonction pour les jeunes
travailleurs de 20 ans;
• 88% du salaire minimum à 0 année de fonction pour les jeunes
travailleurs de 19 ans;
• 82% du salaire minimum à 0 année de fonction pour les jeunes
travailleurs de 18 ans;
• 76% du salaire minimum à 0 année de fonction pour les jeunes
travailleurs de 17 ans;
• 70% du salaire minimum à 0 année de fonction pour les jeunes
travailleurs de 16 ans.
Travail étudiant
Les étudiants sont insérés en classe
1. Le cas échéant, le barème prévu
pour les jeunes travailleurs (voir
rubrique précédente) est d’application.
Pour obtenir une description complète de ces fonctions, veuillez
prendre contact avec votre section régionale FGTB HORVAL.
© Istockphoto.com
Les négociations sectorielles 2011-2012 sont
un moment historique dans le secteur des
attractions touristiques, dans lequel le
dialogue social n’a vraiment démarré que
depuis quelques années. Cet accord 2011-2012
représente une avancée importante: la mise
en place d’une classification des fonctions
avec des salaires minimums sectoriels liés à
l’ancienneté acquise.
Ainsi, le secteur dispose à présent de solides
fondations sur lequel le dialogue social
peut se baser dans les années à venir, afin
de continuer à améliorer les conditions de
travail et de rémunérations des travailleurs
du secteur des attractions touristiques.
limité à 10 années de fonction. Pour
obtenir le barème complet, veuillez
prendre contact avec votre section
régionale.
Augmentation des salaires minimums sectoriels
Au 1er janvier 2012, les montants du barème des salaires minimums
des classes 2, 3 et 4 sont majorés, après indexation au 1er janvier 2012,
de 20 EUR par mois (0,12 EUR/heure).
Au 1er octobre 2012, seul le montant du salaire minimum de la classe
1 ancienneté 0 est majoré, après indexation au 1er janvier 2012, de
20 EUR par mois (0,12 EUR par heure).
Au 1er janvier 2013, les montants du barème des salaires minimums
des classes 2,3 et 4, applicable au 31 décembre 2012, sont majorés,
après indexation au 1er janvier 2013, de 20 EUR par mois (0,12 EUR
par heure).
Pouvoir d’achat dans les entreprises occupant 50
travailleurs ou plus
Dans les entreprises occupant 50 travailleurs ou plus, les éco-chèques ou avantages équivalents prévus dans l’accord 2009-2010 sont
prolongés en 2011-2012, aux mêmes conditions.
En 2011 ainsi qu’en 2012, une augmentation du pouvoir d’achat de
maximum 250e (coût patronal) peut être octroyée aux travailleurs,
à l’exception des étudiants.
L’avantage est octroyé au prorata des prestations (temps plein/temps
partiel, contrat à durée indéterminée/contrat à durée déterminée,
travailleurs saisonniers à l’exception des étudiants).
Formation
L’employeur a l’obligation d’octroyer des jours de formation aux travailleurs à concurrence de 1,1 jour de formation par an en moyenne
pour les travailleurs qui ont plus d’un an d’ancienneté.
EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES
SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011
15
Négociations sectorielles: une rentrée chargée!
La rentrée approche à grands pas… Après cette
période estivale, il est maintenant temps de
reprendre le dialogue social. Dans notre dernier
article, nous avions dressé un aperçu précis
de l’évolution des négociations sectorielles.
Si certains secteurs avaient rapidement pu
conclure un accord solide, d’autres subissaient
encore et toujours des blocages. Durant l’été, les
choses ont bougé dans certaines commissions
paritaires, les discussions ont continué et ont
permis d’aboutir à une proposition convenable.
Dans les autres, des rencontres sont prévues
prochainement afin de poursuivre les
négociations. Nous faisons ici le point sur la
question et vous présentons la situation actuelle
des secteurs qui, avant les vacances, étaient
toujours en attente d’un accord sectoriel.
Dans l’industrie, seuls les secteur
du pétrole (CP 211) et de l’industrie
papetière (CP 221) sont toujours en
attente d’un accord. Nous l’avions
déjà évoqué: les discussions ont
jusqu’à présent été particulièrement difficiles dans le pétrole. Face
au refus catégorique de la direction
de donner suite aux revendications
des travailleurs, ceux-ci avaient
même entamé différentes actions
en juin. Une nouvelle rencontre est
prévue le 22/09. Nous espérons
que cette fois-ci, les employeurs
viendront avec des propositions
plus «consistantes» que celles
avancées précédemment. Dans la
CP 221, le dialogue est actuellement
au point mort. Les employeurs sont
restés très fermés à nos demandes
jusqu’à présent: nous attendons
une nouvelle rencontre. En ce qui
concerne l’industrie cinématographique, une proposition est sur la
table: celle-ci devra être soumise
à la base et approuvée dans les
prochaines semaines.
Du côté du commerce, le message
est clair depuis le début: nous réclamons une harmonisation vers
le haut des conditions de travail,
avec pour objectif final: une seule
et unique commission paritaire.
Actuellement, cinq commissions
paritaires différentes coexistent
dans le secteur et engendrent donc
des situations et des réalités différentes pour des travailleurs qui
font parfois exactement le même
travail. Les employeurs n’hésitent
pas à profiter de ce système pour
faire leur «shopping» social et
imposer les conditions de travail
les plus avantageuses pour eux
et les plus désavantageuses pour
le personnel. La fédération des
employeurs, Comeos, a jusqu’à
présent campé sur ses positions
et ses propositions sont restées
largement insuffisantes. Afin de
marquer le début des soldes (une
période de travail intense pour
les travailleurs), de conscientiser
les consommateurs et de mettre
la pression, nous avons mené des
actions dans certains magasins en
juillet. Nous attendons maintenant
qu’une nouvelle date de réunion
soit fixée avec les représentants
des employeurs et reviendrons
sur le sujet avec plus d’informations dans un prochain numéro
de Syndicats.
de sécurité d’existence doivent
encore être signées lors de la prochaine commission paritaire du
13 octobre. Dans les institutions
publiques de crédit (CP 325), on est
également parvenu à s’entendre,
après un blocage de la concertation
sociale début juillet. Le projet de
texte cadre avec nos revendications: augmentation du pouvoir
d’achat, mise en place d’une politique proactive pour les fins de
carrière, maintien des mesures de
garanties d’emploi, amélioration
des plans de formation et de reclassement, etc. Dans les assurances,
par contre, le constat est bien différent. Jusqu’à présent, les employeurs s’obstinent à refuser les
augmentations de salaire basées
sur la proposition gouvernementale. Toutes les autres entreprises
du secteur ont pourtant accepté
de mettre en place des mesures
visant à augmenter le pouvoir
d’achat. La prochaine rencontre en
CP se tiendra ce 05/09. Si la situation n’évolue pas favorablement,
nous retrouverons alors face à un
conflit ouvert dans le secteur et
des actions seront certainement
à prévoir…
Dans les finances, la situation a
quelque peu évolué durant les
congés. Le protocole d’accord
sectoriel de la CP 216 (employés
de notaires) est signé depuis ce
25/08. Certaines CCT sectorielles
relatives au crédit temps et à la
mise en place du nouveau fonds
Dans les services, quelques commissions paritaires sont toujours en
attente d’un accord. Dans le secteur
pharmacie (CP 313), nos demandes
sont restées vaines jusqu’à maintenant. Avant ces négociations sectorielles, nous avions déjà obtenu
des avancées au niveau salarial, à
savoir: une augmentation de 5%
pour les assistants pharmaciens
au 01/01/2011. Nous revendiquons
ici une augmentation de 0,3% pour
l’ensemble du personnel ainsi que
l’octroi de la prime syndicale. En
ce qui concerne la CP 219 (organismes de contrôles agréés), il n’y a
pas eu de nouvelle évolution et les
négociations sont en suspens. Une
prochaine rencontre est prévue
fin septembre. Dans le secteur des
professions libérales (CP 336), la
toute première rencontre en vue
de négocier un accord se tiendra
le 23/09 prochain. Tout est donc à
construire et nous espérons pouvoir parvenir à un texte acceptable
d’ici la fin du mois d’octobre. Quant
à la CPNAE (CP 218), l’accord qui
avait été conclu précédemment
par le SETCa et la CGSLB servira
de base à la signature d’un accord
en Commission Paritaire dans les
jours qui viennent.
Nous le constatons: il s’agit donc
d’une rentrée bien chargée. Le
moins qu’on puisse dire c’est que
les négociations sectorielles seront
bien à l’ordre du jour et que la poursuite des discussions occupera encore l’agenda durant les prochaines
semaines. Plusieurs dates clés sont
prévues : il faut s’attendre à des
rencontres déterminantes, des prises de décisions importantes voire
d’éventuelles actions si cela s’avère
nécessaire … Affaire à suivre!
Les jeunes, une génération perdue? pas question!
Ils manifesteront pour un avenir meilleur le 19/09
Non, les jeunes ne sont pas une génération perdue. Ils veulent voir enfin se dessiner un
avenir décent et comptent bien le faire savoir. Le 19 septembre prochain, à l’initiative d’UNI
YOUTH, des jeunes syndicalistes de France, de Belgique, du Luxembourg et des Pays-Bas se
rassembleront à Bruxelles afin d’adresser un message fort aux parlementaires européens.
Ils réclament des garanties d’avenir et surtout un engagement réel de la part des politiciens.
On le sait: la situation chez les jeunes travailleurs
est de plus en plus difficile. Le futur qui se dessine
actuellement pour eux ne présage rien de bon.
Insécurité d’emploi, remise en question de l’âge
de la pension, conditions salariales peu attrayantes, les exemples ne manquent pas. Si on regarde
d’ailleurs les chiffres sur le taux de chômage en
Europe, le constat est éloquent: plusieurs millions
de jeunes européens sont victimes d’un manque
d’emploi et ont devant eux peu de perspectives
d’avenir. En Espagne et en Grèce, la situation est
la plus critique: là, c’est presque la moitié d’entre
eux qui voient leur avenir compromis. A travers
toute l’Europe, ce sont plus de 20% de jeunes qui
sont concernés. Des chiffres qui n’ont jamais été
aussi haut…
Face à cette situation, le discours que tient la commission européenne est difficile à comprendre. Elle
prône en effet des mesures qui visent à augmenter l’âge de la pension et ainsi allonger la durée
de carrière des anciens travailleurs. Cette vision
des choses est inacceptable en soi et plus encore
dans cette période où tant de jeunes restent sur
le carreau et recherchent un emploi.
Le 19 septembre prochain, UNI YOUTH (la branche
d’UNI Global Union qui représente les jeunes
syndicalistes européens) organise une action qui
rassemblera de nombreux jeunes syndicalistes de
France, de Belgique, des Pays-Bas et du Luxembourg). Ils manifesteront leur ras-le-bol face à
cette situation devant les instances européennes.
Leurs revendications sont claires: ils réclament
des emplois pour leur génération et le maintien
de la pension pour les plus âgés. Parallèlement à
cela, ils veulent également attirer l’attention sur
les contrats de travail précaires et sur la nécessité
d’offrir aux travailleurs des conditions de travail
décentes. Ils dénoncent également les problèmes
liés au coût de l’enseignement. Le SETCa soutient
totalement cette initiative et sera présent avec
plusieurs jeunes militants afin de réclamer un
meilleur demain!
16
EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES
SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011
Reprise sur les chapeaux de roues
près des vacances bien
méritées, c’est de rentrée
sur les chapeaux de roues
qu’il est question pour l’ensemble
des syndicalistes. Les dossiers ne
manquent d’ailleurs pas.
A
Tous les secteurs d’employés n’ont
pas encore conclu d’accord en commission paritaire. Sur la page intérieure du SETCa, nous traçons un
aperçu des secteurs qui doivent
encore conclure leurs négociations.
Nous sommes convaincus que ce
sera le cas au cours des prochaines
semaines, de sorte que tous les employés de ce pays soient couverts
par des accords sectoriels garantissant les acquis et débouchant ici
et là sur de nouveaux avantages.
Nous entendons également que la
ministre de l’emploi reconnaisse
tous les accords sectoriels et leur
confère la force obligatoire. Par
ailleurs, des accords supplémentaires ont déjà été conclus dans
certaines entreprises. Ils seront
certainement suivis par d’autres
dans un proche avenir.
La crise de la dette est à l’avantplan de l’agenda politique dans
pratiquement tous les pays européens (mais aussi ailleurs dans le
monde). Cette crise de la dette est
la conséquence des plans de sauvetage massifs des banques, dont les
Etats européens ont fait les frais et
dont ils paient aujourd’hui la note.
Elle s’accompagne d’une spéculation d’investisseurs pervers (aidés
en cela par des agences de notation
qui ne cessent de déstabiliser le
système financier) ne cherchant
qu’à réaliser des bénéfices usuraires à très court terme et freinent
de cette manière le développement
économique et social. Les plans
d’économies sont à l’ordre du jour
dans tous les Etats européens.
En Belgique, il est question de 22
milliards sur une base récurrente
pour 2015 avec quelque 6 milliards
à trouver déjà pour 2012. Que ce
soit le gouvernement Leterme en
affaires courantes ou le nouveau
gouvernement Di Rupo qui établisse le nouveau budget, le défi
reste le même et il conviendra de
faire des choix politiques. Ira-t-on
chercher l’argent là où il se trouve
ou s’en tirera-t-on à bon compte en
coupant essentiellement dans les
dépenses sociales? Que certains
«riches» en Belgique estiment euxaussi qu’ils pourraient bien contribuer un peu plus n’est pas mal en
soi, mais nous n’accepterons pas
que l’on nous jette de la poudre
aux yeux. Au demeurant, la note Di
Rupo comprend déjà une certaine
forme d’impôt sur la fortune. Il ne
peut s’agir en l’occurrence d’un
alibi symbolique pour faire supporter des mesures importantes par
les bas et moyens revenus. Voilà
l’aune à la lumière de laquelle nous
évaluerons le budget. Et avec la
Confédération européenne des
syndicats et donc tous les autres
syndicats européens, nous continuons d’affirmer: pas de politique
d’austérité!
Quant à savoir si les négociations
gouvernementales actuelles aboutiront, nous l’ignorons nous aussi.
Nous restons plus que critiques
à l’égard de la note Di Rupo qui
constitue la base des négociations.
La politique européenne de démantèlement social y occupe une place
de premier plan. Nous maintenons
également que la réforme de l’Etat
ne peut avoir pour effet de vider la
sécurité sociale et le droit fédéral
du travail de leur substance.
Au début de l’été, la Cour constitutionnelle a pris un arrêt important
dans le dossier ouvriers-employés.
Depuis longtemps déjà, le SETCa
déclare lui aussi que, par rapport
aux employés, la législation est discriminatoire à l’égard des ouvriers.
Que ce soit à présent la Cour constitutionnelle qui le déclare, voilà qui
ne nous étonne donc pas. La décision de cette dernière porte sur 2
discriminations: l’application des
jours de carence pour les ouvriers
et les délais de préavis trop faibles
des ouvriers. La législation devra
être adaptée - à tout le moins sur
ces deux points – pour le 8 juillet
2013. A défaut, les ouvriers pourront prétendre aux mêmes régimes
que les employés. Il est évident que
nous restons favorables à un règlement global du dossier à travers
des négociations entre employeurs
et syndicats. Et il va sans dire que
nous voulons voir supprimées les
différences (sur certains points, ce
sont les employés qui sont discriminés par rapport aux ouvriers)
à travers une harmonisation vers
le haut. Le projet d’AIP rejeté par
Myriam Delmée
Vice-présidente
SETCa-BBTK
la majorité des travailleurs n’est
dès lors pas non plus une base
pour reprendre ces négociations.
N’oublions pas de surcroît que
les employés ont déjà consenti à
un effort considérable. En effet,
le gouvernement a inscrit entretemps le chômage économique
des employés dans la législation.
Les employés ne paieront pas une
deuxième fois.
Erwin De Deyn
Président
SETCa-BBTK
itation,
b
a
h
e
c
n
a
r
u
ss
Une bonne a votre vie.
e.
ça s’adapte à
arrière-pensé
tendre. Sans
ur se dé
urance
, c’est fait po
opose l’ass
Les vacances
r P&V vous pr
lle
ei
tre habitans
vo
co
t
e
oi votr
n seulemen
no
re
uv
Voilà pourqu
co
elle
e, la salle de
eal Home :
e où en Europ
rt
po
im
vos
habitation Id
n’
n
tio
d’étudiant de
ssi votre loca
ille et le kot
m
fa
tion mais au
de
n
io
ur votre réun
fête louée po
us proche,
enfants.
ller P&V le pl
ei
ns
co
le
.
ez-vous avec
r www.pv.be
Pour un rend
ou surfez su
90
90
15
8/
07
téléphonez au
Entreprise d’assurances agréée sous le numéro de code 0058.
Vacances avec les copains ?
Cool ! Votre assurance habitation
couvre aussi la maison louée.