Inventaire Mérignac Vivier Château
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Inventaire Mérignac Vivier Château
©CEMA Couverture SOMMAIRE Introduction - Objectifs - Matériel ……………………………………… 2 Méthode - Présentation des sites, Parc du Vivier ………………………. 3 Parc du château - Commentaires ……………………………………….. 4 Contenu de l’annexe – Synthèse des données recueillies ……………… 5 Discussion – Conditions climatiques ……………………………………. 6 Phytosociologie …………………………………………………………… 7 Conclusion par Jacques Guinberteau …………………………………… 8- 9 Annexe de l’inventaire, abréviations employées ……………………….. 10 Liste Parc du Vivier ………………………………………………………. 11 – 12 Liste Parc du Château ……………………………………………………. 13 – 14 Florilège photographique, description succinctes des espèces ………….. 15 à 22 ©CEMA 1 Inventaire fongique des Parcs urbains De la Ville de Mérignac Novembre 2010 Jacques BOYER, Jacques BECK CECCALDI, Yves MORTUREUX Michel PUJOL La ville de Mérignac (Gironde) a pris contact avec le CEMA (Cercle d’Etudes Mycologiques en Aquitaine) en novembre 2010, avec pour mission de réaliser l’inventaire fongique de deux de ses sept espaces publics, le Parc de la Mairie (parc du Vivier) et le Parc du Château. Cette demande intervient à une période tardive correspondant à la fin de la saison mycologique, quelques jours avant les premiers gels. Compte tenu des difficultés spécifiques liées aux champignons : écliptisme de la fructification, dispersion des spécimens, notion d’abondance et de rareté, il est difficile de standardiser un protocole d’échantillonnage pour des organismes à période d’apparition fugace et imprévisible, sur un délai aussi court. L’inventaire réalisé par le CEMA ne peut donc qu’être partiellement représentatif de la population fongique des deux espaces publics précités. Objectifs : - - Etablir un état des lieux de la mycoflore de ces espaces en milieu urbain, inventaire représentatif des espèces, et notamment des espèces rares (évaluation patrimoniale), échantillonnage sur placettes les plus homogènes possibles, en fonction du type de végétation, mycocoenologie : communauté d’espèces partageant régulièrement des milieux précis (mycocoenose), étude myco-écologique : présence de carpophores avec des groupements végétaux et les facteurs édaphiques et climatiques. Description des milieux et des champignons qui leur sont associés. Matériel : - - Quatre à six mycologues du CEMA, supervisés par Jacques Guinberteau (INRA Bordeaux), Matériel photographique pour iconographie in situ, Mesure du pH sol, Prélèvement d’échantillons significatifs, Etude macroscopique, Etude microscopique, si nécessaire. ©CEMA 2 Méthode : Afin que l’échantillonnage réalisé soit statistiquement significatif et représentatif de la diversité fongique présente, il faudrait mener cet inventaire de mars à novembre, sur une durée minimum de 2 à 3 ans, par placettes définies et reproductibles, et après la mise en place d’un protocole d’échantillonnage : - fréquence des visites (mensuelles…) - durée de l’étude (2 à 3 ans minimum, 5 années l’idéal !) - mode d’échantillonnage (placeaux homogènes) - taille des placettes (surface minimum 2000 à 3000m²) - caractérisation des placettes selon l’homogénéité physionomique (végétation) - relevé mycologique (dénombrement des carpophores) En raison des délais impartis, la méthode de prospection retenue est de type aléatoire, par transects, sur l’ensemble des espaces. Cette méthode (Fabre 1948) permet un recensement assez complet des espèces présentes sur le site, mais reste à un niveau de précision insuffisante pour l’analyse synécologique (relevé par espèces). Journées de prospection : - 2 jours pour le parc de la Mairie, - 2 jours pour le parc du Château, - 2 journées de compilation des données, mise en forme du rapport et annexe iconographique jointe sur CD-rom. Présentation des sites « Pas de champignons sans arbres ; pas d’arbres sans champignons. » 1Parc du Vivier (8 Ha) Il est constitué d’une majorité de pelouse ouverte, tondue à ras (trop ras ?) entourée de feuillus (chêne du Canada, chêne pédonculé), de résineux (pin maritime, pin de montagne, pin parasol), de beaux spécimens de cèdres (cèdre de l’Himalaya, cèdre du Liban, cèdre atlantique) et de bois mêlés (chêne, châtaigner). A noter des cyprès-chauves, séquoias, liquidambars, Ginko-biloba, Magnolia … Dans sa partie ouest, deux pièces d’eau sont entourées de platanes, pins maritimes, ifs, acacias, aulnes, arbousiers, lauriers… Le pH sol moyen est de 7.5 ©CEMA 3 2- Parc du Château (24 Ha) Il est formé de quatre allées en éventail, reliées par un parcours santé. Ces anciennes allées cavalières, bordées de chêne pédonculé, délimitent des zones à faciès typique de lande atlantique. - Strate arborescente : Pinus pinaster (pinède ancienne), chênes tauzin, chênes pédonculés, bouleaux blancs, châtaigniers. - Strate arbustive : brandes, ajoncs, genêts, fougères, hélianthèmes, molinies, broussailles. Ces zones de landes sont volontairement peu entretenues et donc difficilement pénétrables pour le promeneur, mais sont source de découvertes pour le mycologue. Certaines parcelles sont protégées par des clôtures (mise en détente) afin de favoriser le renouvellement du boisement, suivant un programme de régénération prédéfini (plan de gestion forestière du parc). Il serait intéressant de pouvoir y suivre l’évolution du cortège fongique, dans le temps (mycocoenose, phytocoenose, courbe cumulative temps/espèces). D’anciennes zones humides révèlent leur présence par des roseaux. Nous avons noté que la litière des feuilles est respectée en sous-bois (champignons saprotrophes : mode de nutrition à partir de matière organique morte, c’est à dire dégradation initiale de la litière forestière), et que des bois tombés, indispensables à la biodiversité (myxomycètes, ascomycètes, saprotrophes lignicoles…), restent in-situ Le pH sol moyen est de 7.5. Commentaires : Nous sommes en présence d’espaces rudéralisés mais protégés par une gestion différenciée. Certaines précisions démontreront facilement l’intérêt de porter une attention soutenue aux champignons, en dehors de l’intérêt pour les seuls comestibles. Les êtres vivants que nous sommes ont la charge de veiller à maintenir les équilibres biocénotiques de la nature. Les champignons sont là pour nous y aider. Nous avons tous entendu parler de …mycorhizes, de champignons saprophytes ou parasites ! - Mycorhizes : associations avec les arbres et les végétaux en vue d’échanges à double sens. Les champignons apportent l’eau, de nombreux métabolites, des sels minéraux, des antibiotiques indispensables à la croissance des arbres, qui eux, en retour apportent la matière organique (sucres ou hydrates de carbone) sous forme assimilable par les champignons, incapables de pratiquer la photosynthèse. ©CEMA 4 - Saprophytes : ils sont adaptés à la décomposition tous des résidus organiques à la surface du sol pour les transformer en humus. - Parasites : vivent au détriment de leur hôte (arbre, plante, animaux, etc.). Leur rôle est d’éliminer les individus faibles ou malades. Inventaire réalisé (novembre 2010) : Placé en annexe Liste Parc du Vivier et liste Parc du Château : Descriptions succinctes des espèces photographiées sur site. Synthèse des données recueillies : Bien que ces deux parcs visités présentent apparemment un statut végétal différent de par leur mode de gestion, ils appartiennent à la même zone géographique et possèdent le même substrat composé de sables acides ou peu calcaires. Ils sont tous deux plantés de feuillus avec prédominance de chênes, charmes, peupliers, bouleaux et de conifères mêlés. Cette situation implique que nous retrouvions sur l’un et l’autre de très nombreuses espèces semblables (cortèges d’Amanites, Lactaires, Russules …etc.). Toutefois notre relevé indique un fort potentiel mycélien sur ces espaces relativement restreints. Nous pouvons en conclure que des conditions climatiques « normales » nous auraient donné l’occasion et le plaisir de recenser plusieurs centaines d’espèces après avoir délimité des sites de prospection selon un protocole défini (le temps imparti pour y parvenir était cette année bien trop limité). 1- Parc du Vivier : 80 espèces représentatives de la saison en fonction des conditions météorologiques (novembre). Ascomycètes : 5 = Aleuriaceae 1, Helvellaceae 3, Otideaceae 1. Agaricomycetideae 62 (essentiellement lamellés + Bolets) Basidiomycètes : 75 Lycoperdaceae 4 . Sclérodermataceae 2. Phallaceae 1. Tremellaceae 1. Aphyllophoromycetideae 5 dont 4 porés + 1 Clavicoronaceae . ©CEMA 5 2- Parc du Château : 93 espèces représentatives de la saison en fonction des conditions météorologiques (novembre). Ascomycètes : 3 = Helvellaceae 1, Otideaceae 1, Xylariaceae 1. Agaricomycetideae 80 (essentiellement lamellés + Bolets) Lycoperdaceae 3 . Sclérodermataceae 2. Phallaceae 1. Geastraceae 1. Basidiomycètes : 90 Aphyllophoromycetideae 3 dont 1 poré + 2 Sparassidaceae. Discussion : Les champignons étant des acteurs essentiels au sein de l’écosystème, les inventaires permettent d’appliquer aux milieux concernés des diagnostics écologiques et patrimoniaux, ainsi que des recommandations de gestion éventuelles 1- Notes sur les conditions climatiques et époque de recherches de fin novembre 2010 L’époque tardive (fin novembre) liée à des conditions météorologiques défavorables, avec d’abord une sécheresse très accusée jusqu’au début novembre puis une hygrométrie continue très importante à partir du 9 novembre et baisse tout aussi importante des températures avoisinant le zéro nocturne (5 à 8 degrés en dessous des normales saisonnières comme le montrent les 2 tableaux joints) n’ont pas permis à toute la diversité de la mycoflore présente de s’exprimer par la fructification De plus, de nombreuses espèces parvenues sur le tard, ou ayant souffert du gel, ne présentaient plus les caractéristiques permettant une détermination précise (Hébélomes -Cortinaires - Lactaires – Mycènes – Russules…). 2- Pluviométrie et températures de novembre 2010 PLUVIOMETRIE NOVEMBRE 2010 Précipitations 45 41,6 40 35 30 25 20 14 12,2 15 10 7 5 0 0 1 2 3 4 5 6 7 0 8 21 18,6 18,6 0,2 7,6 8 6,2 0,2 0,8 0,4 0 9,6 7,8 4,6 3,2 2 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 Millimètres en ordonnées Relevés obtenus avec une station météo amateurs * Dates en abscisses CUMUL DU MOIS = 201,6 mm ©CEMA 3,2 6 TEMPERATURES NOVEMBRE 2010 13H. 20-23H. 25 19,3 20 14,4 14,1 15 11,9 10,5 10,3 10 10,8 7,2 5 12,7 11,3 11,7 11,8 11,2 11,3 10,8 10,9 8,2 7,6 7,7 9,4 10,9 10,2 8,4 9,1 7,4 7,3 8 7,9 7,6 8 7,3 7,2 5,9 5,8 0,4 0 1 2 3 4 5 6 7 3,3 4,5 3 1,9 2,3 3,3 1,3 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 Degrés C en ordonnées En rouge, au meilleur de la journée. En bleu, moyennes entre 20 et 23 heures. * station-meteo.com/historique-fr33610-canejan/ Dates en abscisses Alors que la pluviométrie restait importante à partir du 9 novembre, les températures ont chuté et sont restées très en dessous des moyennes des années précédentes à partir du 13. 3- Rapport phytosociologique (limité aux espèces observées dans les deux parcs). La phytosociologie est l’étude descriptive des associations avec les végétaux. Les biotrophes : Ils sont parasites aux dépens d’un organisme vivant. Ils ont un rôle de régulation au sein des végétaux et animaux. Les saprotrophes : Ils ont un rôle considérable dans le recyclage de la matière organique et sont rangés dans la liste suivante qui n’est pas exhaustive car limitée aux espèces observées en sachant que certains peuvent appartenir à plusieurs types à la fois. - Les saprotrophes lignicoles décomposent le bois mort. - Les graminicoles (herbicoles) envahissent différentes parties des plantes herbacées. - Les foliicoles se développent sur limbe foliaire et font disparaître les feuilles mortes - Les humicoles exploitent la litière en décomposition. - Les fongicoles se développent et détruisent les vieux champignons. - Les coprophiles se développent sur les déjections animales ou excréments. Les mycorhiziens : Le mycélium forme des associations symbiotiques avec les racines des arbres et végétaux. Exemples de champignons parasites pouvant être pathogènes +/- virulant : Collybia fusipes : espèce pathogène affectant le système racinaire de feuillus.Fistulina hepatica : parasite de blessures provoquant la « maladie rouge du chêne ». ©CEMA 4 7 La pourriture rouge est provoquée par les champignons digérant la cellulose alors que la pourriture blanche est provoquée par les espèces digérant la cellulose et la lignine. Ganoderma : parasite des feuillus ou conifères en produisant une pourriture blanche qui entraîne la destruction des parties attaquées. Meripilus giganteus : parasite des vieux feuillus en provoquant une pourriture blanche. Phaeolus schweinitzii : saprotrophe lignicole des conifères, sa pourriture dégrade les souches et les bois au sol. Le petit nombre d’ascomycètes recensé n’est pas suffisamment significatif . Xylaria polymorpha : sa pourriture dégrade rapidement les souches et les bois à terre. Tous les autres, Basidiomycètes dans l’ordre des Agaricales, sont : - saprotrophes en général, Volvaires - parasites pour certains : Collybies, certains polypores (Poriales ou Aphyllophorales) … - mycorhiziens : Amanites, Bolets, Cortinaires, Hébélomes, Inocybes, Russules, Sclérodermes, Tricholomes. 4- Évaluation patrimoniale. Il nous a été possible, toutefois, d’observer trois espèces rares à protéger : Deux espèces dans le Parc du Vivier : Helvella atra et Lycoperdon umbrinoides. Une dans le Parc du Château : Cortinarius majusculus. Photos en annexe. Conclusion Jacques GUINBERTEAU* L’examen des listes d’espèces recensées, ne reflète que « la partie immergée de l’iceberg » et certainement qu’une petite partie de la diversité fongique présente : celle qui a bien voulue s’exprimer en fonction des conditions météorologiques locales et de la séquence climatique de cette fin d’automne 2010 qui ne fut pas des plus favorables. De ce fait, peu d’espèces remarquables ressortent des listes et reflètent plutôt un cortège mycologique assez banal. Cependant, on pourra noter aussi la présence d’espèces d’affinités nitrophiles qui soulignent le caractère anthropisé de ces parcs urbains comme l’on pouvait s’y attendre, avec comme exemples : Agaricus campestris, Agaricus moelleri (=A. praeclaresquamosus), Agaricus xanthoderma, Coprinus atramentarius, Lepiota josserandii, etc. Seules les 3 espèces citées précédemment, présentent un caractère de rareté ou d’originalité de ces écosystèmes, ce qui laisse supposer la nécessité de poursuivre ces observations avec la découverte potentielle d’espèces inattendues, d’intérêt patrimonial. D’autre part sur le plan de la gestion et entretien de ces espaces citadins et notamment des parcs urbains, nous ne pouvons que recommander un entretien relativement « doux » sans trop d’exportation de la matière organique produite (feuilles mortes, branches mortes, pelouses tondues trop ras, etc. , tonte de pelouse). Il serait hautement souhaitable pour le bon ©CEMA 8 fonctionnement et la capacité de résilience de ces écosystèmes des milieux urbains (placés déjà sous la contrainte : sécheresse chronique, pollution urbaine, parasitisme de faiblesse ou de sénescence, etc.) de ménager une certaine restitution sous forme de mulch, de la matière organique produite localement (après broyage et restitution sous forme de paillis ou BRF), de laisser la litière d’aiguilles sous les résineux de gros volumes (cèdres, Cupressus, etc.). Ceci afin de favoriser le maintien d’une mycoflore symbiotique fonctionnelle, et bénéfique au bon fonctionnement des vieux arbres les plus vulnérables. Une action éducative peut à ce propos être tout à fait intéressante pour expliquer le pourquoi d’une gestion « soft » et non pas d’une Nature complètement stérilisée taillée au cordeau ! La Biodiversité peut se gérer d’une manière réfléchie même au sein de la Ville qui n’est pas forcément synonyme d’un « ordre rangé ». _______________ * INRA- MycSA- UPR 1264/01 Centre de recherches Bordeaux B.P. 81. F-33883 Villenave d’Ornon Cedex ©CEMA 9 ANNEXE DE L’INVENTAIRE LISTES DES CHAMPIGNONS OBSERVES DANS LES PARCS DU CHÂTEAU ET DU VIVIER Abréviations employées Nous indiquons pour chaque espèce : A - pour ascomycètes B - pour Basidiomycètes Comestibilité : M = mortel T = toxique EC = excellent comestible BC = bon comestible AC = comestible acceptable NC = non comestible Si les champignons ne sont pas parfaitement identifiés vous devez vous interdire de les consommer crus ou cuits. D’autant plus que les plus connus ne sont pas exempts de confusions. Fréquence : Quantités sur le site Isolé Peu pour peu nombreux Nombreux Quantités indiquées dans la littérature TC = très courant C = commun ou courant PC = peu courant R = rare RR = très rare Les modes d’apparitions, sur souches, à terre, sur bois à terre, sur troncs…etc. L’écologie : dans les pelouses, sous les feuillus ou conifères, dans les feuillus mêlés…etc Ces caractéristiques sont notées dans les descriptions des espèces photographiées. Les trois espèces les plus rares Lycoperdon umbriniodes ©CEMA Helvella atra Cortinarius majusculus 10 ©CEMA 11 ©CEMA 12 ©CEMA 13 ©CEMA 14 DESCRIPTIONS SOMMAIRES DES ESPECES PRESENTEES DANS LE FLORILEGE ET PHOTOGRAPHIEES DANS LES DEUX PARCS LE REGNE FONGIQUE La classification actuelle sépare les champignons supérieurs en deux divisions selon le mode de production sexuée des spores (aperçu non exhaustif). ASCOMYCOTA Production de spores, ascospores, à l’intérieur d’une cellule fertile appelée asque et s’ouvrant à maturité (par différents appareils) à son extrémité supérieure. BASIDIOMYCOTA Production de spores, basidiospores, à l’extérieur de la cellule fertile appelée baside surmontée de petites protubérances, les stérigmates. ©CEMA 15 ASCOMYCETES Aleuria aurantia (Pers.:Fr.)Fuckel Pezize orangée Apothécie en coupe devenant étalée, 3 à 8 cm de diamètre, orange, chair cassante. Sessile. Été à automne (parfois tardive) sur terre nue ou herbeuse. Helvella crispa (Scoop.:Fr.)Fr. Helvelle crépue Peut atteindre 15 cm. Son pied (stipe) est blanc, solide, sillonné et lacuneux. Son chapeau a la forme d’une selle irrégulière à 2 ou 3 lobes blanchâtres. On peut l’admirer sous feuillus principalement. Helvella lacunosa Afz.:Fr. syn. H. sulcata Helvelle lacuneuse Jusqu’à 10 cm de hauteur totale, son stipe est lacuneux blanchâtre ou noirâtre, son chapeau noir est composé de 2 à 3 lobes plus ou moins cérébriformes. Au fur et à mesure des récoltes on s’aperçoit qu’elle possède une grande variabilité de couleurs. Vous la trouverez sous feuillus ou conifères mêlés, à terre, ou au bord des chemins calcaires. Helvella atra Kön.:Fr. Helvelle noire Espèce rare, à protéger. Elle appartient au sous-genre Leptopodia ; on peut donc l’appeler Leptopodia atra. Très petite, 2 à 5 cm de haut elle est entièrement noire avec deux lobes bien formés. Elle est rare et doit être protégée. Nous l’avons trouvé sur la pelouse du Parc du Vivier (attention aux tondeuses et aux piétinements intempestifs). Otidea alutacea (Pers.:Fr.)Mass. Helvelle alutacea Espèce assez rare, à protéger. (du latin alutaceus = de consistance de cuir tendre et de couleur claire) La famille Otideaceae comprend plusieurs espèces différenciées par les auteurs en se fondant seulement sur les différences de couleurs. Celle-ci est de couleur pâle, fendue sur un côté. Elle s’est présentée à nous en quatre ou cinq groupes par une douzaine d’exemplaires très serrés à l’intérieur de chaque groupe, sous cèdres mais elle est très ubiquiste mais peu courante. Nous avons aussi trouvé la plus courante d’entre elles, facilement remarquable par sa couleur jaune orangé, Otidea onotica – Oreille de lièvre ; allongée, pointue et fendue sur un côté. BASIDIOMYCETES Amanita citrina (Sch.)S.F.Gray Amanite citrine Jusqu’à 10 cm de diamètre. Chapeau hémisphérique puis étalé, jaune citrin pâle, + ou – couvert de flocons blanchâtres. Lames serrées, blanches. Pied cylindrique portant un anneau blanc et un bulbe marginé à volve excédente. Odeur de pomme de terre. Ubiquiste, on la rencontre partout. Remarque : les champignons portant sur le chapeau des flocons (restes du voile général) et un anneau sur le pied peuvent prêter à confusions lorsqu’ils sont lavés par les pluies et voient disparaître ces éléments pourtant caractéristiques. ©CEMA 16 Amanita phalloides (Vaill.:Fr.)Link Amanite phalloïde Espèce Mortelle Fait partie du trio infernal avec Amanita verna et Amanita virosa, toutes trois mortelles. Peut atteindre 15 cm de hauteur. Chapeau hémisphérique à étalé, vert jaunâtre (parfois très foncé) couvert de fibrilles innées. Chair blanche. Lames serrées, blanches. Pied blanc, cylindrique bulbeux, chiné d’olivâtre et portant un anneau blanc. Volve en sac, blanche. Odeur de rose fanée. Elle aussi se rencontre partout. Amanita pantherina (DeCand.:Fr.)Krombholz Amanite panthère Espèce très toxique. Chapeau 10 cm de diamètre, couvert de flocons blancs. Lames blanches. Pied : épaisseur 1,65 cm et 10 cm de hauteur, blanc, bulbeux. Anneau blanc. Volve avec bourrelet floconneux surmontée de bracelets sur le pied. Ubiquiste. Amanita rubescens (Pers. :Fr.)S.F.Gray Amanite rougissante – Golmotte Chapeau 15 cm de diamètre, brun à voile (flocons irréguliers) blanchâtre sale à gris. Lames blanches ou grises. Pied 15 x 3 cm, blanc rosé à chiné mais rougissant à la manipulation, bulbeux sans volve. Anneau blanc. Ubiquiste, feuillus et conifères. Très courant, bon comestible bien cuit. Collybia butyracea (Bull.:Fr.)Kummer Collybie beurrée Mamelonnée, 6 cm, gras, brun rougeâtre foncé mais clair à la marge. Lames serrées, échancrées, blanches à crème. Pied cylindrique, brun rouge à vineux mais clavé au bas. En troupes sous feuillus mêlés. Non comestible. Coprinus sp. Coprin Petite espèce difficilement identifiable car elle est parvenue à un état de déliquescence avancée. Le chapeau se retourne et se brise, les lames (noires par les spores) disparaissent rapidement en coulant. Qui aurait envie de le consommer ? Coprinus atramentarius (Bull.:Fr.)Fr. Coprin noir d’encre Peut être consommé très jeune et sans boire d’alcool ce qui entraînerait un syndrome coprinien. Chapeau 8 cm ovoïde, gris sale, marge irrégulière. Lames serrées, blanchâtres puis brunes et enfin noires. Pied 12x 1,5 cm blanc, renflé en bas. Déliquescent. Cespiteux à terre mais en relation avec des débris ligneux sous feuillus mêlés. Cortinarius majusculus Kühner ss. Cadianos Espèce rare, à protéger. (majusculus…du latin major + suff. usculus = plus grand qu’un autre) Deux exemplaires trouvés (une première pour nous) dans le Parc du Château ont, par leurs dimensions, retenu notre attention ; diamètre du chapeau pour le plus développé = 21 cm. Nous n’avions jamais rencontré ce taxon à lames jaunes et son identification n’a pu être faite que par Jacques Guinberteau (notre conseiller scientifique) qui nous a mis sur la voix de ce Phlegmacium qui appartiendrait à la section Xanthophylli, sous-section Elegantiores en compagnie de C. elegantior et C. glaucescens (eux, déjà connus de nous). Espèce toxique. ©CEMA 17 Cuphophyllus virgineus (Wülf.:Fr.)Kovalenko = C. niveus (Scoop.Fr.)Bon Hygrophore blanc Chapeau maximum 5 cm de diamètre, lames décurrentes. Toutes les parties sont blanches. C. niveus serait une espèce beaucoup plus petite. Pelouses, bords des chemins ou routes. Comestible sans valeur mais attention aux confusions possibles avec les clitocybes blancs toxiques. Geastrum sessile (Sow.)Pouzar Géastre sessile Sesssile du latin sessilis = dépourvu de pied. S’ouvre en étoile à 6-10 branches blanches recourbées. Intérieur (endopéridium) sphérique, gris ocracé, contenant les spores et s’ouvrant par un petit ostiole au sommet. Peut courant. Se rencontre dans les forêts de feuillus mêlés. Non comestible. Hygrocybe pseudoconica Lange Hygrocybe noircissant Très courant sur les pelouses. Chapeau 4 à 6 cm, rouge carminé. Lames blanches. Pied jaune orangé. Noircissement très prononcé sur le tard de toutes ses parties. Non comestible. Lactarius deliciosus (L.:Fr.)S.F.Gray Lactaire délicieux Chapeau 15 cm, orangé à rouge, zoné. Lames orangé taché de vert. Pied scrobiculé et concolore. Très fréquent sous les pins. Bon comestible. Très recherché dans la région à tel point que certains « ça se mange » n’hésitent pas à le ramasser en retournant les aiguilles de pins au râteau ; procédé à bannir et à interdire, au moins, par une signalisation parfaitement visible. Lactarius zonarius (Bull.)Fr. Lactaire zoné Chapeau 12 cm, jaunâtre à zonations ocracé pâle. Lames blanchâtres subdécurrentes. Pied 5x3 cm, blanchâtre. Chair rosissante. Odeur faible et saveur âcre. Sous feuillus et sol argilo calcaire. Comestible trop médiocre. Leccinum carpini (Schulzer)Moser Bolet des charmes Très courant sous charmes (Carpinus).Chapeau jusqu’à 12 cm, cabossé, brun sale. Tubes et pores crème sale. Pied 12x1 cm, fines squames en lignes verticales grisâtres à noirâtres. Comestible médiocre à noircissement peu appétissant à la cuisson. Lycoperdon umbrinoides Dissing & Lange (= Lycoperdon atrum ou atra) Espèce rare, à protéger. Petit lycoperdon sphérique à piriforme, noir et gléba blanche si jeune. Sur Internet* nous trouvons un complément de réponse de Jean Mornand « Lycoperdon umbrinoides est un champignon d’origine tropicale décrit pour la première fois par Dissing et Lange à partir d’une récolte faite au Congo. Jacques Guinberteau me l’avait envoyé en 1999, récolté à Préchac en Gironde. Je l’avais déterminé comme Lycoperdon atrum et envoyé à Demoulin pour confirmation. (L. atrum pl. 2869 de Cetto). Il m’a répondu que L. atrum est une espèce très voisine, nicariant américain de L. umbrinoides. ». Cette station du Parc du Vivier avait déjà été observée par notre ami Christian Rouzeau il y a quelques années. *www.amo-nantes.com ©CEMA 18 Lepista nuda (Bull.:Fr.)Cke Pied bleu Chapeau 6 à 20 cm, convexe à étalé, lilacin bleuté à ocracé au centre. Lames lilacines puis ocre rose. Pied lilacin violeté. Chair bleuâtre à odeur fruitée souvent trop forte. Ubiquiste sous feuillus et conifères. Très courant, en troupes importantes ou formant des « « ronds de sorcière ». Comestible médiocre. Mycena galericulata (Scoop.:Fr.)S.F.Gray Mycène en casque Chapeau 3 à 5 cm, mamelonné, grisâtre, ridulé. Lames espacées, blanches, anastomosées dans le fond. Pied 7 à 10x0, 2 cm, raide, lisse, grisâtre. En touffes sur souches. Très courant et non comestible. Psathyrella atrolaminata Kits van Waveren Psathyrelle à lames noires Très hygrophanes, les espèces de la Section Psathyrella perdent les couleurs en séchant, ou deviennent méconnaissables lorsqu’elles sont imbues ce qui était le cas pour l’espèce photographiée ici. Elles sont fréquentes en habitat rudéral, ornières, sur débris ligneux enterrés, sur BRF ou paillis. Russula fragilis (Pers. :Fr.)Fr. Russule fragile Chapeau 6 cm, lilas violacé à centre plus sombre, très fragile et se décolorant. Marge cannelée. Lames blanches à arête denticulée. Pied 5x1 cm, blanc à jaunâtre. Odeur de coco, saveur âcre. Courante sous feuillus. Russula rhodopoda Zvara Russule à pied rouge Chapeau 10 cm, visqueux, rouge vif sombre. Lames épaisses, étroites, ivoire à crème. Pied 9x3 cm, rose vif. Sous feuillus. Rare. Stropharia aeruginosa (Curt.:Fr.)Quélet Strophaire vert-de-gris Chapeau 4 à 7 cm, très visqueux, bleu vert foncé décolorant en ocre jaune. Marge couverte de flocons blancs. Lames lilacines à arête blanche. Pied 6x1 cm, bleuté à flocons blancs sous un anneau strié de noir au dessus. Très courant et très nombreux en troupes, sous feuillus ou conifères. Non comestible. Xerocomus badius (Fr.:Fr.)Gilbert Bolet bai Chapeau jusqu’à 15 cm, lubrifié, marron à brun bai. Pores jaunâtre pâle bleuissants au toucher. Pied subégal marbré de roussâtre. Feuillus ou conifères. Très courant en automne. Comestible acceptable. Xerocomus cisalpinus Simonini Ladumer & Peintner Bolet d’Italie Espèce décrite depuis peu en Italie. Dans la famille Boletaceae et le genre Xerocomus, cette espèce se différencie de son sosie Xerocomus chrysenteron par le bleuissement de sa chair à partir de la base du pied, de son époque d’apparition tardive et des ses spores qui seraient striées longitudinalement. Courante sous Pinus pinaster et de comestibilité médiocre. ©CEMA 19 1- Aleuria aurantia 2- Stropharia aeruginosa 3- Lycoperdon umbrinoides 4- Lepista nuda 5- Amanita rubescens 6- Amanita phalloides 7- Otidea alutacea 8- Helvella atra 9- Cortinarius majusculus 10- Helvella crispa 11- Coprinus sp. ©CEMA 20 1- Geastrum sessile 2- Xerocomus cisalpinus 3- Cuphophyllus virgineus 4- Xerocomus badius 5- Coprinus atramentarius 6- Russula fragilis 7- Hygrocybe pseudoconica 8- Russula rhodopoda 9- Mycena galericulata 10- Helvella lacunosa 11- Leccinum carpini ©CEMA 21 1- Collybia butyracea 4- Lactarius deliciosus ©CEMA 2- Amanita pantherina 5- Lactarius zonarius 3- Psathyrella atrolaminata 6- Amanita gemmata 22