Aroui 31-03-2014 - Structures formelles du langage
Transcription
Aroui 31-03-2014 - Structures formelles du langage
Jean-Louis AROUI (Université Paris 8, UMR 7023 Structures Formelles du Langage) : « Petite typologie des mètres quantitatifs » Résumé : A partir de travaux récents de métrique empirique consacrés aux systèmes métriques de diverses langues, je proposerai une nouvelle typologie des mètres quantitatifs, fondée sur l'idée que ces mètres répondent à une grammaire métrique unique formée de quatre contraintes violables qui, selon les traditions, peuvent être ordonnées de diverses manières. La première de ces contraintes, que j'appelle N-MORA, requiert un décompte strict des mores. La seconde, N-SYLL, exige un décompte précis des syllabes. La troisième, N-POS, pose des exigences concernant le nombre des positions métriques. Enfin, la dernière contrainte, ASSOCIATION, spécifie la manière dont les mores et les syllabes doivent être associées dans le mètre. Quand N-MORA prime sur les autres contraintes, on obtient des mètres moriques-syllabiques, comme l'hexamètre dactylique du grec ancien, le kāmil de l'arabe classique ou les mètres du Ngizim. Dans ces mètres, le nombres de mores pour une position métrique (et donc le nombre de mores pour un vers) est fixe. Si l'on place en haut de la hiérarchie métrique la contrainte N-SYLL, on obtient les mètres syllabiques-moriques. C'est alors le nombre de syllabes par vers qui est fixé. On trouve de nombreux exemples de ces mètres dans le monde : les mètres védiques du sanskrit, les mètres éoliens du grec ancien, les mètres du Chleuhe, le ḫafīf de l'arabe classique, le malhun de l'arabe marocain, etc. Dans la cas où c'est la contrainte ASSOCIATION qui prime sur les autres, on obtient des mètres moriques et syllabiques (tel le mandakranta du sanskrit) pour lesquels le nombre des syllabes est fixé, tout autant que l'est le nombre des mores. Enfin, lorsque la contrainte N-POS est proéminente, on obtient des mètres où seul le nombre des positions métriques semble être fixe, comme pour le trimètre iambique grec, tétramètre iambique catalectique grec, ou le masafo du somali. Références BANTI, G. & F. GIANNATTASIO (1996): Music and Metre in Somali Poetry. In R.J. Hayward & I.M. Lewis (eds), Voice and Power: the Culture of Language in North-East Africa, 83-127. Oxford: Oxford University Press (ALC Supplement, 3). DELL, F. & M. ELMEDLAOUI (2008): Poetic Meter and Musical Form in TashlhiytBerber Songs. Köln: Rüdiger Köppe Verlag (Berber Studies, 19). DEO, A. (2007): The Metrical Organization of Classical Sanskrit Verse. Journal of Linguistics, 43:1, 63-114. PAOLI, B. (2009): Generative Linguistics and Arabic Metrics. In J.L. Aroui & A. Arleo (eds), Towards a Typology of Poetic Forms, 193-207. Amsterdam: Benjamins, (Language Faculty and Beyons, 2). SCHUH, R.G. (2011): Quantitative Metrics in Chadic and Other Afroasiatic Languages. Brill's Annual of Afroasiatic Languages and Linguistics, 3, 202-235. WEST, M.L. (1982): Greek Metre. Oxford: Clarendon.
Documents pareils
Arleo, A - Bibliothèque universitaire de Paris 8
Reprint. [En particulier : « La rythmique enfantine », pp. 266-299].
Burling, R. (1966). The Metrics of Children’s Verse: a Cross-Linguistic Study.
American Anthropologist, 68:6 (December), 1418-14...
Un ouvrage sur la mtrique chleuhe et ses rapports avec la musique
François Dell et Mohamed Elmedlaoui, 2008: Poetic Meter and Musical Form in
Tashlhiyt Berber Songs. Série Berber Studies, vol. 19. Cologne: Rüdiger Köppe Verlag,
274 pages, 1 CD.
Ce livre fait suit...