Une vocation de leader
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Une vocation de leader
RENCONTRE GROUPE AUTAJON Une vocation de leader ! Juste avant l’été, le groupe Autajon, acteur majeur dans l’étui carton, le coffret et l’étiquette, annonçait le rachat de Bopack, spécialiste de l’étiquette adhésive et du manchon. Une opération extrêmement ambitieuse ! majorité, soit dix usines, est implantée en France, complétée par un site en Suisse, un en Belgique et un aux Pays-Bas. Une opération qui n’empêche pas les investissements packaging de se poursuivre avec la construction de deux nouvelles usines : l’une en Allemagne (Neuenstadt), l’autre aux États-Unis (South Plainfield). « Tour de France vinicole et industriel N ous saisissons une opportunité importante de compléter notre offre, d’étendre notre présence internationale et de construire sur les similarités et synergies, afin de devenir un partenaire encore plus performant pour nos clients, particulièrement dans ce produit si complexe qu’est l’étiquette », expliquait Gérard Autajon, P-DG du groupe Autajon. Rappelons que le groupe Bopack se positionnait comme un des leaders européens dans la conception et la fabrication d’étiquettes adhésives, avec quatre sites en France (Rouen, Strasbourg, Lorient et Bazouges, près du Mans), un site en Belgique (Wommelgem, près d’Anvers) et un site aux Pays-Bas (Zeist, près d’Utrecht). Avec cette opération, le groupe Autajon compte aujourd’hui près de 2 800 salariés répartis sur vingt et un sites en Europe et un aux USA. Son chiffre d’affaires cumulé en 2009 sera d’environ 360 M€. Parmi les sites, neuf sont dédiés au cartonnage et treize à l’étiquette (40 % du CA). La Gallus EM 280 : un type de presse présent sur quasiment tous les sites Bopack. Le siège social du groupe reste établi à Montélimar, berceau d’Autajon, là où Alain et Suzanne ont créé une première PME en 1964, avec cinq employés. La société fabriquait à l’époque des étuis plats en carton pour la pharmacie. Au fil des années, ils ont diversifié l’activité, investi la cosmétique, puis la parfumerie, les coffrets de luxe, etc., et monté une deuxième usine, toujours à Montélimar. Mais c’est leur fils, l’actuel P-DG, Gérard Autajon, qui a donné un nouvel élan à la société, et qui, en 1995, a engagé une première opération de croissance externe d’envergure, en rachetant l’entreprise Haubtmann (42) : « Nous voulions nous adresser à de nouveaux marchés comme les pièces détachées pour l’automobile, le petit appareil ménager, la confiserie, le textile, etc. Deux ans plus tard, le bilan étant très positif, nous avons construit une usine neuve », se souvient Gilles Poncato, directeur commercial du groupe. En 2001, autre développement audacieux : le rachat, en Allemagne, de Landerer (étuis). « Puis, en 2002, nous abordons la planète étiquette avec l’intégration de Plumelle à Orange, spécialisée dans l’étiquette de vin et spiritueux. Cette activité nous semblait parfaitement complémentaire à notre savoir-faire de base et nous avons découvert un nouveau métier et un secteur attachant et dynamique… » Fort de ce succès, les opérations de croissance externe se sont ensuite enchaînées sur l’étiquette : Plumelle, Roualet, Bourgeot, Laurent, Bois de la Dame, Marsens, Berson, jusqu’au ÉTIQUETTES plus N°24 - NOVEMBRE 2009 29 RENCONTRE GROUPE AUTAJON : LE PARC MACHINES Pré-Presse : 5 CTP + 6 CTF Dans une vision plus lointaine, il reste sans aucun doute encore des choses à réaliser en croissance externe pour le groupe. rachat, en mai 2009, du groupe Bopack. Un beau tour de France vinicole et industriel : Bordelais, Bourgogne, Champagne, Loire… et maintenant aussi la Suisse, la Hollande, etc. Le site de Strasbourg est en train de lancer une activité étiquettes de vin pour les vignobles alsacien et allemand. « Au-delà de la France, nous regardons de très près l’Espagne et l’Italie, deux grands pays viticoles. » Jouer la complémentarité Dans ce contexte, l’apport de Bopack permet au groupe Autajon de se positionner comme le leader français du secteur de l’étiquette, avec environ 15 % de parts de marché, tous produits confondus (et entre 20 et 25 % pour le vinicole), tout en ayant pris fermement pied en Belgique et aux Pays-Bas. L’opération ne manque pas d’ambition : « Bopack apporte ce qui nous manquait. Nos clients nous questionnaient sur les étiquettes, en complément de leurs étuis, et notre capacité de réponse se trouvait limitée. » Autajon dispose aujourd’hui d’une puissance de feu unique. De plus, Bopack a développé le sleeve, complément d’activité qui intéresse Autajon. « On sent chez nos clients un fort intérêt. Pour l’instant, cette technologie n’est réalisable que 30 ÉTIQUETTES sur le site belge, mais nous pourrions l’intégrer également ailleurs, si son succès se confirme. » Actuellement, le groupe vit donc une phase d’échange et de croisement des connaissances entre ingénieurs, techniciens, commerciaux… « L’intégration de Bopack nous permet de combler un vide dans notre offre, mais va bien au-delà de ce seul aspect : leur technicité est très porteuse en termes de savoir-faire et d’aptitude à créer des solutions pour répondre à des besoins nouveaux. Depuis leur arrivée dans le groupe, nous apprenons beaucoup… » Le fructueux travail de connection en cours permettra de franchir un palier dans la capacité à répondre à tous les cas de figure technique demandés par le marché. Unifier le parc machines Concernant les investissements, Autajon étudie diverses options autour d’achat d’équipements fait en commun avec un objectif à terme de standardisation et de spécialisation des sites sur certains types de marchés. Mais cela exige de la réflexion et du temps. Le nombre de sites permet d’orienter chaque client vers l’usine qui dispose de l’expertise la plus pointue sur le produit qu’il recherche. Au niveau des équipes commerciales, des rencontres fréquentes sont organisées entre les spécialistes du carton et de l’étiquette, qui travaillent au quotidien sur les mêmes marchés pour les mêmes clients et font face bien souvent aux mêmes problématiques, bien que les techniques de production soient différentes. « Les échanges sont riches et le redéploiement est en cours. Les équipes de Bopack sont rassurées par la complémentarité de nos métiers qui exclut une possible compétition. Bien entendu, il leur faudra un temps d’adaptation à nos p ro c é d u re s i n t e r n e s concernant le reporting, l’organisation du travail, les principes commerciaux, etc. Mais les ajustements souhaités se font dans la concertation. Nos équipes aussi s’adaptent car Bopack ne manque pas de person- plus N°24 - NOVEMBRE 2009 Impression feuille : 3 bronzeuses 18 presses offset/flexo (soit 77 groupes) de 2 à 8 couleurs + 2 vernis 2 vernisseuses alcool 18 groupes de dorure à chaud/gaufrage Impression bobine : 35 presses offset/flexo/typo/sérigraphie (soit 151 groupes) de 2 à 11 couleurs + vernis 6 presses numériques Finition : dorure à chaud ou à froid, double découpe, gaufrage, pelage, numérotation en ligne. nalité ! Au total, nous prévoyons quelques mois de travail avant de parvenir, à l’été prochain, à une organisation solidement reconfigurée. » Demain, le numérique… Depuis l’été, une quatrième presse numérique a été installée sur le site hollandais pour répondre aux besoins de tirages courts et de délais très rapides. « C’est la sixième presse numérique du groupe, nous avons choisi de l’installer à Zeist, qui était déjà réputé pour sa réactivité. » Autajon était d’ailleurs précurseur dans ce domaine en investissant dans une Xeikon dès 1997… « Mais, à l’époque, le numérique avait ses limites, aussi bien en ce qui concernait la qualité des couleurs que les cadences. Aujourd’hui, en revanche, la technologie a beaucoup évolué et les résultats sont excellents. C’est une voie d’avenir, pas de doute ! » Actuellement, Autajon abrite sa R&D globale au siège social à Montélimar, et chaque site Bopack conserve sa propre structure de recherche avec des cellules méthodes et essais. Prochaine étape : la consolidation Un important programme est mis en route afin de rendre les usines plus performantes et plus productives… indispensable face au marché actuel particulièrement difficile. « Voilà pour le court terme, mais, dans une vision plus lointaine, il reste sans aucun doute encore des choses à réaliser en croissance externe pour le groupe. » En particulier dans certains pays où Autajon est présent sur le carton mais pas du tout sur l’étiquette, comme l’Allemagne ou l’Espagne… ou encore des pays dans lesquels le groupe n’a aucune usine comme l’Italie, l’Angleterre ou l’Est européen alors que les marchés y sont importants. « Notre objectif est de mailler le territoire autour d’une solide présence industrielle locale. » Le carton et surtout l’étiquette restent en effet des marchés de proximité. « Les grands groupes apprécient de pouvoir négocier une sorte de contrat cadre général RENCONTRE qui se décline ensuite au plan local. Ils ont besoin de réactivité, de stocks réduits au minimum à cause d’un manque total de visibilité. De plus, la question environnementale est en train de prendre une force inattendue qui justifie à nouveau de travailler avec des fournisseurs de proximité. » Une partie des sites est déjà Iso 14000, la démarche se poursuit. L’établissement du bilan carbone du site de Montélimar est achevé et concernera progressivement les autres sites. Parmi les autres évolutions notables, Gilles Poncato remarque la recherche du regroupement des produits, autrement dit comment, par exemple, remplacer une notice ou deux étiquettes par une seule. « On va nettement vers un minimalisme en termes d’emballage, tout en voulant rester extrêmement attractif. D’où des décors qui se sophistiquent et se complexifient. À nous d’être force de proposition. Un autre aspect qui interpelle de plus en plus nos clients concerne la traçabilité devenue indispensable et la sécurité-authentification. » La judiciarisation générale de la société pousse évidemment dans ce sens. « Là encore, Bopack dispose d’un réel savoirfaire et les sites de Strasbourg et de Rouen qui travaillent sur ces questions proposent des solutions sur mesure, en relation avec des partenaires spécialisés. » Les chantiers sont ouverts… Avec l’intégration de Bopack, le groupe Autajon, qui ne manque pas d’ambition, s’est donné les moyens de jouer un rôle de premier plan en Europe, et ce, malgré la crise actuelle. « Cette crise n’est pas la première, et je pense malgré tout que le plus difficile est derrière nous, même si le redémarrage reste très timide. La meilleure façon de tirer notre épingle du jeu est d’accentuer encore notre stratégie : proposer un haut niveau de conseil, vendre des solutions plutôt que des produits, du sur-mesure adapté à la logistique de chaque client. Les attentes et les besoins étant de plus en plus complexes, la relation client-fournisseur évolue vers une connaissance mutuelle plus approfondie, des liens partenariaux qui s’installent dans la durée », conclut Gilles Poncato. ■ Catherine Mandigon 13 SITES « ÉTIQUETTES » AE Méditerranée (Orange) AE Bourgogne (Beaune) AE Epernay (Champagne) AE Atlantique (Gradignan) AE Loire (Montreuil-Bellay) AE Marsens (Châtel-Saint-Denis) Berson (Clermont-Ferrand) Bopack Rouen Bopack Strasbourg Bopack Lorient Bopack Bazouges Bopack Zeist (Pays-Bas) Bopack Wommelgem (Belgique) ÉTIQUETTES plus N°24 - NOVEMBRE 2009 31
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