Lei Jun (Chine)

Le portrait de
la semaine
«Ces tycoons qui contribuent au succès des pays émergents»
Lei Jun (Chine)
La flèche montante de la téléphonie mobile
chinoise, à la tête de Xiaomi.
Avec une fortune estimée à 3,9 Mds $, Lei Jun fait partie des 25 chinois
les plus fortunés*.
*Classement Forbes juillet 2014
Lei Jun, fondateur de Xiaomi, souvent
comparé à Steve Jobs pour son style
vestimentaire décontracté.
Né en 1969 au sein d’une famille modeste, à Xiantao, il rejoint en 1987 l’université de Wuhan
grâce à une bourse d’étude pour étudier l’informatique. Il rejoint ensuite la capitale et
intègre le fabricant de logiciels Kingsoft. Il n’est pas rare d’entendre dire que les chinois nonoriginaires de la capitale travaillent plus dur que les pékinois et Lei Jun ne fait pas exception.
Après 5 ans au sein de Kingsoft, il en prend la direction générale et la diversifie sur les jeux
vidéo et les anti-virus. Il créé aussi un site de e-commerce Joyo.com revendu à Amazon en
2004 pour 75 millions de dollars. Après avoir introduit Kingsoft à la bourse de Hong Kong en
2007 et levé 99 millions de dollars, Lei Jun décide de quitter la société pour se créer un nom
au sein de l’industrie des nouvelles technologies chinoises.
Il créé d’abord son propre fonds d’investissement avec lequel il place son argent dans des
sociétés de nouvelles technologies et se voit vite à la tête d’une fortune importante.
En 2009, il commence à rencontrer régulièrement un certain Lin Bin de chez Google en
Chine supervisant le système d’exploitation Android. Les deux hommes parlent de créer leur
société, convaincus du potentiel d’un smartphone à bas coût en Chine avec une population
dépassant le milliard d’habitants.
Lei Jun, avec la peluche mascotte de
Xiaomi, le lapin communiste.
Les smartphones Mi, au design
attrayant et moderne.
En 2010, Lin Bin quitte Google et rejoint Lei Jun dans la création de sa start-up. C’est ainsi
que Xiaomi (prononcé She-yow-mee) qui signifie « petit riz » voit le jour. La société créera
d’abord un système d’exploitation pour smartphones de type Android puis se lancera dans
le smartphone. Au total, 8 personnes forment l’équipe de fondateurs de Xiaomi. En 2010,
la première version MIUI de système d’exploitation pour smartphones est accessible par
téléchargement gratuit, pour toutes personnes possédant un smartphone Android souhaitant
remplacer leur système d’exploitation par défaut. Au total, le logiciel sera téléchargé plus
d’un demi-million de fois! La société grossit vite et de nombreux jeunes employés motivés
la rejoignent travaillant 12 heures par jour et 6 jours par semaine. Chaque semaine, une
nouvelle version de MIUI est disponible. Le premier smartphone de la société, le Mi 1 a vu le
jour en août 2011, une fois que MIUI était bien rodé sur les autres smartphones concurrents.
Fin 2013, il avait déjà vendu plus de 20 millions de smartphones (soit 5% de parts de marché
en Chine). Rien que pour le premier semestre 2014, la société a vendu plus de 26 millions
de smartphones et est désormais le numéro 3 en Chine, derrière Samsung et Lenovo, mais
devant Apple. En 2015, la société prévoit de vendre plus de 100 millions de téléphones.
Xiaomi tire son succès de son modèle économique innovant. La vente de ses téléphones se
fait uniquement en ligne, ce qui permet de réduire les coûts. De plus, Lei Jun est un pro du
marketing. Il utilise énormément les réseaux sociaux et pratique la stratégie du « phénomène
de rareté » en organisant des ventes flash. En novembre 2013, ce sont 150.000 smartphones
qui ont été vendus en moins de 10 minutes sur la plateforme chinoise de messagerie WeChat.
La société joue beaucoup sur l’image de Lei Jun. Ils sont près de 3,3 millions à le suivre sur
Weibo, le twitter chinois.
Mais avant, tout, Xiaomi a réussi à pénétrer le marché chinois, déjà encombré du smartphone,
avec des prix de vente abordables (entre 150 et 300 dollars) tout en ayant les meilleurs
composants du marché et un design attrayant. L’utilisateur retrouve chez Xiaomi les mêmes
composants que sur les smartphones de grands noms.
Xiaomi, quelques chiffres
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5.200 employés.
Située à Pékin.
La société propose en plus de ses
smartphones des tablettes et «smart
TV».
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Chiffre d’affaires 2013: 5,2 Mds $
26 millions de smartphones vendus
pour le premier semestre 2014.
Sources :
Forbes, Bloomberg, LesEchos, Business Week
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