maladie de sever - Société Française de Mésothérapie
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maladie de sever - Société Française de Mésothérapie
UNIVERSITE PARIS VI FACULTE PITIE SALPETRIERE ANNEE UNIVERSITAIRE 2002 – 2003 MALADIE DE SEVER A PROPOS DE DEUX CAS TRAITES EN MESOTHERAPIE DOCTEUR FRANCOISE GAILLARD Mémoire pour obtention du DIU de MESOTHERAPIE Sous la Direction de Monsieur le Professeur MICHEL PERIGOT 1 A propos de deux cas traités en mésothérapie I . INTRODUCTION II . PHYSIOPATHOLOGIE III . DESCRIPTION DES DEUX CAS CLINIQUES - observation N° 1 - observation N° 2 IV. TRAITEMENT DE LA MALADIE DE SERVER 1/ Traitement symptomatique - traitement habituel - traitement par mésothérapie ¾ produits utilisés ¾ résultats 2/ Traitement préventif V. CONCLUSIONS 2 I – INTRODUCTION La maladie de Sever, affection portant le nom du chirurgien qui l’a décrite en 1912, s’inscrit dans le cadre des ostérochondroses de croissance. Elle traduit un désordre de croissance du noyau d’ossification secondaire du calcanéum et est fréquente chez l’enfant sportif. II – PHYSIOPATHOLOGIE Le noyau secondaire est destiné à former le talon et les tubérosités postérieures du calcanéum. Il apparaît radiographiquement vers l’âge osseux de 7 à 10 ans. Il se soude définitivement au noyau primitif vers l’âge osseux de 16 à 18 ans. Richement vascularisé, ce noyau secondaire est la zone d’insertion du tendon d’Achille et des muscles courts fléchisseurs plantaires. Cette zone est donc très sollicitée mécaniquement par l’action contrariée de ces muscles, la réaction aux chocs que constitue l’appui au sol du pied, voire par conflit avec le contrefort de la chaussure. Ces contraintes mécaniques vont être responsables de micro-traumatismes qui vont entraîner des perturbations du développement du noyau secondaire et être source de douleurs et d’une gêne fonctionnelle. C’est une talalgie de l’enfant sportif. 3 III – DESCRIPTION DES DEUX CAS CLINIQUES ¾ Observation N° 1 Mickaêl est un garçon de 9 ans et demi, pesant 33 kilos, mesurant 1 mètre 32, footballeur, ne présentant pas d’antécédent particulier, notamment pas d’autre ostéochondrose, qui se plaint depuis 3 mois d’une talalgie droite d’apparition progressive. L’examen clinique des pieds : - Note une douleur à la palpation de la partie postérieure du calcanéum, une absence de signes inflammatoires. - Il n’existe pas de boiterie à la marche. L’examen podoscopique montre des pieds très creux au troisième degré avec verticalité calcanéenne. Par ailleurs, il est retrouvé un genu valgum à un travers de doigt. Aucun traitement n’a été débuté auparavant. Le traitement mésothérapique entrepris a consisté à l’injection d’un mélange comprenant : ♦ Mésocaîne 1 % : ♦ Calcitonine 100 U : ♦ Equisetum 4DH : 2ml 1 ml 1 ml Injection effectuée en 5 points en IDS 2 mm. A raison de deux séances séparées d’un mois. L’évolution clinique s’est traduite par une très bonne amélioration de la douleur dès la première séance, puis récidive à un mois. Un repos strict de 15 jours a été recommandé, ainsi que le port de semelles orthopédiques. L’entraînement a été repris normalement. ************* 4 ¾ Observation N° 2 Adrien est un garçon de 11 ans pesant 30kilos, mesurant 1m27 pratiquant 4 heures de football par semaine. Il ne présente pas d’antécédent particulier, notamment pas d’autre ostéochondrose associée . Il se plaint depuis 2 mois de talalgies bilatérales survenant à l’effort et le matin au lever d’apparition progressive. A l’examen clinique : - Il n’existe pas de boiterie - L’inspection est normale. - La palpation révèle une douleur à l’insertion basse du tendon d’Achille avec une sensibilité accrue de la partie postérieure du calcanéum. L’examen podoscopique montre des pieds creux en valgus avec affaissement des arches internes. Par ailleurs, le reste de l’examen montre un bassin antiversé en bascule pelvienne à gauche et déjeté à droite. Aucun traitement n’a été débuté auparavant. Le traitement mésothérapique entrepris a consisté en l’injection d’un mélange de : ♦ Procaîne 2 % : 2 ml ♦ Zofora : 1 ml ♦ Cibacalcine : 0.5 ml A raison de trois séances à une semaine d’intervalle. Le mélange a été réparti entre les 2 côtés : 5 points en IDS de 2 mm . Une récidive au bout de 2 mois a nécessité la reprise du même traitement. Un repos strict de 15 jours dès le début avait été institué. Dix séances de kinésithérapie composées essentiellement de physiothérapie avaient été entreprises et le port de semelles orthopédiques recommandé. Une reprise du sport avec aménagement de l’entraînement a été préconisé à raison d’une réduction de 50 % en temps ( 2 heures au lieu de 4). ************ 5 Dans les deux cas, il n’a pas été effectué d’examen radiologique, la clinique étant suffisante pour poser le diagnostic. En effet, une douleur mécanique déclenchée ou aggravée par le sport, localisée au talon avec un examen souvent pauvre, doit faire évoquer le diagnostic. Le bilan radiologique n’a pour but que d’éliminer une autre lésion du calcanéum : ostéite, tumeur, fracture de fatigue, synostose. En fonction de l’examen clinique, d’autres examens complémentaires peuvent être demandés car il ne faut pas oublier les diagnostics différentiels qui justifient des mesures thérapeutiques plus spécifiques, ce qui fut le cas pour Adrien (observation 2) à qui un bilan lipidique a été demandé (normal par ailleurs) car le tableau clinique était inflammatoire et il existait une hypercholestérolémie familiale. Diagnostics différentiels ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ Pathologie macrotraumatique : fracture du calcanéum Pathologie infectieuse : ostéite ou ostéomyélite du calcanéum Pathologie malformative : synostose Pathologie cutanée : verrues, dermatoses Pathologie tumorale : tumeur à cellules géantes, kyste essentiel, kyste anévrismal, ostéome ostéoïde, sarcome d’Ewing (4 % de localisation calcanéenne) ♦ Pathologie rhumatismale : maladies du système HLA B27, arthrite chronique juvénile ♦ Pathologie des annexes, exceptionnelles chez l’enfant : bursite, tendinite, ténosynovite, syndrome du canal tarsien, syndrome de la queue de l’astragale 6 IV – TRAITEMENT DE LA MALADIE DE SEVER 1. TRAITEMENT SYMPTOMATIQUE Traitement habituel Variable en fonction des poussées douloureuses . Il associe : Repos : celui-ci permet de diminuer les contraintes imposées au talon. Le repos sportif doit être strict lors des 15 premiers jours si la douleur persiste dans la vie quotidienne. Cryothérapie pluriquotienne, physiothérapie o Application de gel anti-inflammatoire pendant 10 jours (notamment en cas d’empâtement du talon avec une peau rouge et chaude) o Utilisation rare des antalgiques ou des antiinflammatoires non stéroïdiens per 6O ************* Traitement mésothérapique Le plus souvent associé à l’arrêt temporaire de l’activité sportive. La mésothérapie est une allopathie injectable par voie intra-dermique et sous-cutanée, superficielle, loco-régionale, polyvalente et micro-dosée très utilisée en traumatologie du sport. Produits utilisés : Les plus utilisés sont des anesthésiques locaux (mésocaïne, procaïne) et des produits à action rhumatologique et antiinflammatoire (Calcitonine, Piroxicam, Equisetum) ¾ La mésocaïne : atténue la douleur d’injection comme la procaïne qui présente par ailleurs un effet complémentaire vasodilatateur rhéologique alphabloquant. 7 ¾ Calcitonines : indispensable en algologie et rhumatologie en mésothérapie. Elles ont un rôle trophique osseux, cartilagineux, à effet antalgique et microcirculatoire, ce qui explique leur indication dans les tendinites d’insertion et ostéochondroses (Osgoodsclatter, schuerman, sever ……) ¾ Piroxicam : intérêt dans les douleurs d’origine inflammatoire surtout localisées, ce qui était le cas de l’observation N° 2 (douleur matinale) ¾ Equisetum Arvense 4DH : origine prêle des champs, plante riche en silice, calcium, magnésium, fer, potassium, sodium ce qui lui confère son pouvoir « réminéralisant « . Elle est utilisés pour son tropisme sur l’os, le périoste et les insertions tendineuses, ce qui fait son intérêt dans des indications telles que périostites et apophysites de croissance. ************** Résultats Dans les deux cas, une amélioration nette de la symptomatologie douloureuse est constatée dès les premières séances de mésothérapie (voire première séance pour le cas N° 1) La mésothérapie était associée à un repos strict de 15 jours dans les deux cas. L’évolution globale a été de 2 mois pour l’observation N° 1, une récidive de la symptomatologie douloureuse à un mois ayant nécessité une deuxième séance selon le même protocole que la première. Pour l’observation N° 2, 3 séances à une semaine d’intervalle ont été nécessaires car cliniquement était associée une tendinopathie achilléenne d’insertion. Une amélioration franche a été obtenue pendant 2 mois. Le même traitement a été pratiqué lors de la récidive. 8 2 – TRAITEMENT PREVENTIF Utilisé de façon contemporaine au traitement symptomatique, il est prolongé par période de six mois : en général, il consiste en la réalisation d’orthèses plantaires amortissantes faites sur mesure (port d’une talonnette visco-élastique). Leur rôle est de réduire les forces d’impact du pied au sol et de diminuer considérablement les ondes de chocs transmises au système squelettique. En cas de troubles statiques du pied, la recherche d’un équilibre mécanique du pied s’avère d’une importance capitale dans le cadre du traitement d’une ostéochondrose calcanéenne. Dans les deux observations, des ports de semelles à visée correctrice des troubles morphologiques du pied (essentiellement pieds creux) ont été préconisés. Un aménagement de la reprise du sport est le plus souvent envisagé que ce soit une modification quantitative et qualitative des entraînements et des compétitions. Le traitement de la maladie de Sever est simple en général, imposant un arrêt temporaire de l’activité sportive (pendant 5 à 6 mois) associé au port de semelles amortissantes ou correctives d’un trouble morphologique du pied. Dans nos deux observations, le traitement mésothérapique associé aux mesures préventives habituelles a permis de raccourcir le délai d’interruption sportive. 9 V – CONCLUSIONS L’ostéochondrose du noyau secondaire d’ossification postérieure du calcanéum est de diagnostic aisé. Une surveillance clinique et un traitement symptomatique et préventif bien codifiés permettent dans la majorité des cas d’autoriser la poursuite des activités sportives. La mésothérapie a sa place dans le traitement des ostéochondroses et est une pratique de plus en plus courante. Elle accélère l’évolution, diminue l’importance et la durée de la douleur et permet donc une interruption plus brève de la compétition. 10 REFERENCES ♦ Médicaments homéopathiques injectables utilisés en mésothérapie ♦ La pharmacologie en mésothérapie : société française de mésothérapie ♦ M. Rozenblat, G. Bauchot : la maladie de Sever – Nouvelle approche thérapeutique à partir d’une série de 68 sportifs J.Traumatologie Sport 1994 11.90 96 ♦ H.Zertlonni, T. Elmadli : la maladie de Sever – Une cause fréquente de talalgie chez l’enfant. Maghreb médical vol. 21 N° 237 été 2001 ♦ E. Pendeville, Ch. Teisen : la maladie de Sever – Ostéochondrose parmi d’autres ? Ann. Kinésithérapie 1997, t. 24 N° 8 ♦ E. Pendeville, Ch. Teisen : la maladie de Sever – Mieux vaut prévenir que guérir Ann. Kinésithérapie 1997, t. 24 N° 8 REMERCIEMENTS Au Docteur Philippe MARIJNEN qui a eu la gentillesse de me faire part de son expérience et de me confier les deux cas suivis à sa consultation. 11
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