Interzone « extended

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Interzone « extended
Interzone « extended »
musique actuelle • création • Grande salle • durée indéterminée
mar 5 mars • 20h30
serge Teyssot-gay / guitare, composition, direction artistique
khaled Al jaramani / oud, composition
keyvan chemirani / zarb, daf
ibrahim maalouf / trompette ¼ de ton
carol robinson / clarinette basse, birbine, électronique
production Fondation de Royaumont
coproduction Theatre des salins, scène nationale de Martigues
C’est tout d’abord la rencontre complice de Serge Teyssot-Gay et de Khaled Al Jaramani,
la rencontre créative de la guitare électrique et du oud, et la naissance du son du duo
Interzone. Avec Carol Robinson à la clarinette, Ibrahim Maalouf à la trompette et Keyvan
Chemirani au zarb, Interzone devient « extended » pour nous donner à entendre une
création métissée et généreuse. Un pont sonore jeté par-dessus les frontières et les
langues.
Les personnalités de cet ensemble ont des vibrations communes profondes. Ils aiment la
rencontre et le partage. Keyvan Chemirani, Carole Robinson et Serge Teyssot-Gay ont déjà
travaillé ensemble sur Slam et souffle, créé à Royaumont et présenté aux Salins en 2007.
Ibrahim Maalouf a lui aussi déjà joué avec Keyvan Chemirani et Interzone. Après avoir
imaginé ce que peut produire ce quintet, Serge Teyssot-Gay a associé ces cinq
personnalités musicales sur des compostions d’Interzone pour inventer, ensemble, une
forme de musique hybride empruntée à la culture et à la personnalité de chacun. Un
voyage musical à ne pas manquer !
Autour du spectacle : Les artistes dédicaceront leurs disques à l'issue
de la représentation
La classe de corde du Conservatoire de musique de Martigues assistera à une
répétition
service éducatif - relations publiques
• responsable Murielle Lluch
04 42 49 00 20
[email protected]
• relations avec les écoles maternelles, élémentaires, visites du théâtre
Roland Rondini 04 42 49 00 21
[email protected]
• relations avec les collèges, lycées, l'enseignement supérieur, les associations
Daphné Tréfeu 04 42 49 00 22
[email protected]
• relations avec les C.E, les Maisons de quartiers, les associations
Stéphanie de Cambourg 04 42 49 00 27
Création
Interzone « extended »
SERGE TEYSSOT-GAY / GUITARE, COMPOSITION, DIRECTION ARTISTIQUE
KHALED AL JARAMANI / OUD, COMPOSITION
KEYVAN CHEMIRANI / ZARB, DAF
IBRAHIM MAALOUF / TROMPETTE ¼ DE TON
CAROL ROBINSON / CLARINETTE BASSE, BIRBINE, ELECTRONIQUE
PRODUCTION FONDATION DE ROYAUMONT
COPRODUCTION THEATRE DES SALINS, SCENE NATIONALE DE MARTIGUES
Le nom Interzone, du duo de Serge Teyssot-Gay et Khaled Al Jaramani, continue à trouver
ici toute sa résonance dans l’idée que peut être cette nouvelle création.
Quelques mois de gestation plus tard, les voix de Carol Robinson et d’Ibrahim Maalouf
incarnées par leurs instruments, clarinette et trompette, s’imposent dans mon imaginaire
comme une évidence avec le son du duo Interzone, guitare et oud.
Les différents timbres de ces 4 instruments, augmentés du son du zarb de Keyvan
Chemirani, viennent compléter la structure sonore chantante du quintet.
Les personnalités de cet ensemble ont des vibrations communes profondes. Keyvan
Chemirani, Carole Robinson et moi-même avons déjà travaillé ensemble sur le projet créé à
Royaumont « Slam et souffle » (avec un passage au Théâtre des Salins), Ibrahim Maalouf a
lui aussi déjà joué avec Keyvan Chemirani et Interzone. Après imagination de ce que peut
produire en musique ce quintet, ces points de rencontre m’ont poussé à penser l’association
des cinq personnalités musicales. Une brève entrevue avec chacun d’entre eux, a permis un
accord de principe entre nous cinq, et l’élaboration d’un planning et d’un espace de travail.
L’idée de ce quintet est d’inventer une forme de musique hybride empruntée à la culture et à
la personnalité de chacun sur des compositions d’Interzone.
Serge Teyssot-Gay
La visée
Entre langage rock et langage des maqams proche-orientaux, Interzone (2003) demeure un
joyau.
Côté oud, la démonstration que la culture musicale arabe et syrienne n’est pas condamnée à
la reproduction des mêmes élites musicales corsetées dans une tradition orale fixiste.
Côté guitare électrique, la révélation que le rock est aussi une culture qui parle aux jeunes
musiciens de l’autre rive de la Méditerranée, au point de percoler doucement dans leur
imaginaire, en créant des alliages insoupçonnés entre musiques et cultures.
Khaled Al Jaramani, en Syrie, comme Serge Teyssot Gay, en France, ont été devanciers.
Et en 2011, le printemps arabe ne donne que plus de résonance à ces voix nouvelles.
Ici, ils sont rejoints par des musiciens qui, chacun dans son esthétique, ont su dépasser la
vision clivante « orient » / « occident ». Ibrahim Maalouf, qui a rêvé sa trompette en quarts
de ton comme un moyen de résoudre l’éternelle question des hauteurs entre maqams
arabes et tons européens. Keyvan Chemirani, dont la grammaire des percussions persanes
est devenue un passe pour entrer dans d’autres cultures sans effraction ; Carol Robinson,
depuis Scelsi dans une quête intérieure qui s’affranchit de tous les classicismes.
Et la voix, dira t’on ?
Vous allez l’entendre, partout, elle est à ce point en eux, qu’aucun chanteur ne l’incarne.
Frédéric Deval
Fondation de Royaumont
Interzone
Aux Origines
Le mélange des genres, c'est un peu le thème de ce duo, un mélange qui lie le oud à
la guitare électrique.
« InterzOne » est surtout la rencontre de Serge Teyssot-Gay, guitarite de Noir Désir,
dans le rôle du passeur occidental, avec Khaled Al Jaramani, joueur de oud syrien.
Les deux musiciens se répondent et laissent l'autre prendre ses aises. C'est
électrique, enlevé, bourré d'envolées musicales, de cavalcades, de dialogues. Nous
sommes dans une sorte de mise en valeur mutuelle de l'instrument de l'autre.
Au-delà des barrières de la langue, les deux musiciens osent un dialogue autour de
leur amour pour leurs instruments à cordes respectifs.
C'est à Damas, en 2002, lors d'une soirée privée organisée par Sylvain Fourcassié, le
responsable du Centre culturel français dans la capitale syrienne, que Serge
Teyssot-Gay et Khaled Al Jaramani se sont rencontrés pour la première fois.
"Nous étions en tournée au Moyen-Orient", se souvient le guitariste de Noir Désir.
"Khaled Al Jaramani avait été invité à jouer lors de cette réception. J'avais été très
attentif et assez subjugué par son jeu qui laissait deviner une certaine liberté et une
grande ouverture d'esprit. Comme moi, il possède un jeu très émotionnel et à la fois
largement ouvert aux autres. Très pointu sur les musiques orientales et du Maghreb,
il est avide de découvertes. Il se moque des barrières. Il projette sa musique. C'est
un joueur de oud qui possède une superbe attaque à la main droite. Il est capable
d'envoyer le boulet très loin. L'envie de travailler ensemble nous a semblé évidente à
tous les deux après qu'il ait assisté à notre concert".
Khaled Al Jaramani avouera plus tard au guitariste avoir été emballé par le groupe,
son homogénéité et frappé, ajoutait-il, par le jeu du batteur qui n'est toujours que sur
l'essentiel, offrant aux autres une véritable assise rythmique. Dernier détail, il
reconnaissait avoir été séduit par les libertés que pouvait prendre Serge à la guitare
qui, sans jamais perdre le rythme, pouvait inventer des digressions tout à fait
personnelles.
Restait donc à concrétiser ce désir de rencontre. Les plannings du guitariste et du
professeur de oud au Conservatoire de musique de Damas et à l'Institut de musique
de Horms n'offrant aucun créneau immédiatement, ce n'est qu'un an plus tard, en
octobre 2003 que Serge et Khaled se sont retrouvés à Damas lors d'une minirésidence de quatre jours. "Nous travaillions de 9h00 à minuit", se rappelle-t-il.
"Nous avons créé un morceau par soir, c'est dire si la communication a été bonne."
Discographie :
Serge Teyssot-Gay et Khaled Al Jaramani Interzone «Deuxième Jour» / Barclay, 2006
Serge Teyssot-Gay et Khaled Al Jaramani «Interzone» / Barclay, 2005
Source : Musique de Nuit – Pôle de Jazz et Musiques du monde en Aquitaine
Biographies
Serge Teyssot-Gay, né le 16 mai 1963 à Saint-Étienne, est un guitariste français,
notamment des groupes Zone Libre et Interzone. Il fut le guitariste du groupe de
musique français Noir Désir depuis leur formation
en 1980 jusqu'au 29 novembre 2010, date de l'annonce de leur séparation.
Il se découvre l'envie de jouer de la guitare en écoutant Django Reinhardt à l'âge de
neuf ans. Ses influences de jeunesse sont AC/DC, les Stooges, le Gun Club. Il
rencontre Bertrand Cantat et Denis Barthe à Bordeaux où ils étudient tous au lycée
Saint-Genès et forment le groupe Noir Désir. Avec Vincent Leriche le premier
bassiste, Serge Teyssot-Gay quitte le groupe à cette époque durant quelques mois
avant de revenir en 1985.
Avec le succès de Noir Désir en 1987, il devient un élément central de la création
musicale du groupe tout en s'engageant ponctuellement, dès 1996, dans des projets
solos ou expérimentaux de collaboration avec des musiciens ou écrivains venant
d'autres horizons que celui du rock. Il met en musique des textes littéraires (Georges
Hyvernaud, Lydie Salvayre, Bernard Wallet, Attila Jozsef, Stig Dagerman, Vladimir
Maïakovski, Allen Ginsberg, Krzysztof Styczynski, Mike Ladd, Michel Bulteau, Saul
Williams...) Il crée en 2005 le duo InterZone avec le oudiste syrien Khaled Al
Jaramani rencontré à Damas lors d'une tournée de Noir Désir en avril 2002, avec qui
il a réalisé deux albums. Sa rencontre avec Marc Sens (guitare) et Cyril Bilbeaud
(batterie) donne naissance au trio Zone libre. Ils ont réalisé ensemble la bande-son
du film Magma de Pierre Vinour, et ajouté à leur free-rock des textes et voix de
rappeurs de la scène française : Hamé (La Rumeur), Casey, B. James. Il travaille en
duo avec le peintre Paul Bloas, une performance peinture/guitare, Ligne de Front. Il
participe au projet SleepSong du new-yorkais Mike Ladd sur la guerre, "à partir des
témoignages de vétérans des conflits afghan et irakien". En janvier 2012 il joue en
duo avec la contrebassiste de jazz Joëlle Léandre.
KEYRAN CHEMIRANI
Percussionniste initié par son père Djamchid Chemirani, Keyran joue du zarb, percussion traditionnelle
iranienne, du udu, cruche en terre cuite utilisée en Orient et en Afrique, du bendir et du riqq, deux
percussions méditerranéennes. Au cours de sa carrière internationale en soliste ou accompagnateur de
nombreux projets (trio Chemirani, ensemble Kudsi Erguner, Ross Daly, Erik Marchand et Titi Robin, Juan
Carmona, Renaud Garcia Fons, Sylvain Luc, Ali Reza Ghorbani, Mohamed Salem Ould Meydah etc…) Il
met autant de détachement à évoquer le hal (extase) que d’enthousiasme à avouer que la construction
mathématique de la musique lui « met l’intellect en alerte et les sens en éveil ».
« J’ai voulu créer un terrain d’échanges dans toutes les traditions, savantes et populaires. » déclare –t-il
dans une interview. « Il est devenu l’un des rares passeurs capables, à partir d’une musique d’en créer
une nouvelle », estime Frédéric Deval, qui a convié l’artiste en résidence à Royaumont, pour compléter
son projet avec une création autour des chants persans, mandingues et carnatiques.
IBRAHIM MAALOUF
Trompettiste et pianiste, compositeur, arrangeur et professeur de trompette franco-libanais. Il débute
l’étude de la trompette à Beyrouth à l’âge de sept ans avec son père Nassim Maalouf, qui lui enseigne
la technique classique, le répertoire baroque, classique, moderne, contemporain et également la
musique arabe classique et l’art de l’improvisation et des modes arabes. Il poursuivra ses études
musicales à Paris. Ses collaborations s’étendent dans un large spectre allant de la pop au jazz, de
l’électro au rock en passant par la chanson.
CAROL ROBINSON
Diplômée du conservatoire d’Oberlin aux Etats-Unis, Carol Robinson poursuit ses études à Paris grâce à
une bourse H.H. Wooley avant de s’y installer et de mener de front une carrière de compositrice et de
clarinettiste. Elle se produit dans les salles et les festivals internationaux : Wien Modern, Musica de
Strasbourg, Huddersfield, Ars Musica, Steirischer Herbst, Sons d’Hiver, Présence de Radio France,
MaerzMuzik, Archipel, RomaEuropa, Angelica etc. En plus d’un travail rapproché avec différents
compositeurs, elle poursuit la création avec des photographes, artistes vidéo et musiciens de divers
horizons, ainsi que des créations chorégraphiques (avec Susan Buirge, Nadège MacLeay, Young Ho
Nam, François Verret et Thierry Thieû Niang). Passionnée par l’improvisation, elle se met autant que
possible dans des situations musicales les plus ouvertes. Avec Mike Ladd, Dave Randall et Dirck Roth
Brust, elle crée le groupe de rock contemporain Sleeping in Vina.
Mariant sons acoustiques et traitements électroniques, elle explore l’usage des processus de diffusion
aléatoire. (Sa composition Billows, pour clarinettes et électronique live est sortie chez Plush en 2010).
Sa discographie récente comprend aussi des monographies de Scelsi, Nono, Feldman et Berio pour
Mode, de Niblock pour Touch, ainsi que de la musique classique et du jazz pour Syrius, BLT et Nato.
KHALED AL JARAMANI
Il est né à Soueida, au sud de la Syrie, en 1972. Il a suivi des cours d’oud auprès de
Fayez Zher Eddine puis s’est inscrit à l’Institut Supérieur de Musique dans la classe
d’Askar Ali Akbar et parallèlement à ses études avec Mounir Bachir et Nassir
Chama.
Avec l’orchestre symphonique de Damas, il a participé à des concerts au Palais des
Congrès de Damas, à l’UNESCO de Beyrouth et avec l’orchestre de Musique arabe,
aux festivals de musique de Dlalas, de Beyrouth et du Caire. Il a été professeur au
conservatoire de musique de Damas et à l’institut de Musique de Homs. Il participe
aux concerts d’Abid Azrie et au duo Bab Assalam.
EXTRAITS DE PRESSE
Serge Teyssot-Gay a toujours mené une carrière en parallèle de Noir Désir : deux albums en solo,
Silence radio et On croit qu'on en est sorti d'après l'œuvre de Georges Hyvernaud, ainsi que des
musiques sur des textes de Lydie Salvayre.
Mais le guitariste ne se doutait pas, alors qu'il effectuait une tournée au Proche-Orient avec Noir Désir,
qu'il trouverait en Syrie l'alter ego lui permettant de donner une suite à son aventure avec le groupe de
rock français. Lorsqu'il rencontre en avril 2002 à Damas le joueur de oud Khaled Al Jaramani, Serge
Teyssot-Gay ne peut d'ailleurs savoir que son aventure avec Noir Désir s'achèverait si brutalement et de
manière aussi tragique.
Avec l'intuition de ne pas chercher à rivaliser avec sa propre légende, le guitariste a effectué
discrètement son retour dans un registre à l'opposé. Serge Teyssot-Gay vient de publier un album avec
Khaled AlJaramani. Parfois chanté, mais pour la plupart sujet à de longues transes instrumentales,
Interzone rend compte en onze titres d'une complicité prometteuse.
LIBERATION
Intense, beaucoup moins taciturne qu'on se l'imaginait, Serge Teyssot-Gay parle avec passion
d'Interzone, son dernier disque, réalisé à quatre mains en compagnie du Syrien Khaled Al Jaramani,
joueur de oud, un petit instrument oriental à douze cordes. Une collaboration, dont on a pu avoir un
avant-goût au dernier Festival des Inrocks, qui débouche sur un album instrumental majestueux (…)
Sans compromis, à l'image de ses deux interprètes, c'est un disque de l'entre-deux, dont l'équilibre
impressionne. Pas du rock à la sauce piquante ou à l'inverse de la world-music artificiellement musclée
à l'électricité. Une rencontre forte, presque sans mots, entre un rockeur qui dit "avoir toujours été
émerveillé par les façons de jouer qui n'étaient pas blanchies" et un virtuose de la musique orientale qui
n'avait jamais vu un groupe de rock de sa vie.
LES INROCKUPTIBLES