19. interzone - Châteauvallon
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19. interzone - Châteauvallon
CHÂTEAUVALLON MUSIQUE INTERZONE EXTENDED Serge Teyssot Gay: guitare Khaled Aljamarani: oud, chant Ibrahim Maalouf : trompette en 1/4 ton Keyvan Chemirani : zarb, daf Carol Robinson : clarinette basse, birbyne électronique Samedi 16 mars à 20h30 Théâtre couvert Création Automne 2012 Production Fondation Royaumont, Co-production Théâtre des Salins (Scène nationale de Martigues), C.N.C.D.C. de Châteauvallon www.sergeteyssot-gay.net www.chateauvallon.com LE PROJET Le nom Interzone, du duo de Serge Teyssot-Gay et Khaled Al Jaramani, continue à trouver ici toute sa résonance dans l’idée que peut être cette nouvelle création. Quelques mois de gestation plus tard, les voix de Carol Robinson et d’Ibrahim Maalouf incarnées par leurs instruments, clarinette et trompette, s’imposent dans mon imaginaire comme une évidence avec le son du duo Interzone, guitare et oud. Les différents timbres de ces 4 instruments, augmentés du son du zarb de Keyvan Chemirani, viennent compléter la structure sonore chantante du quintet. Les personnalités de cet ensemble ont des vibrations communes profondes. Keyvan Chemirani, Carole Robinson et moi-même avons déjà travaillé ensemble sur le projet créé à Royaumont « Slam et souffle » (avec un passage au Théâtre des Salins), Ibrahim Maalouf a lui aussi déjà joué avec Keyvan Chemirani et Interzone. Après imagination de ce que peut produire en musique ce quintet, ces points de rencontre m’ont poussé à penser l’association des cinq personnalités musicales. Une brève entrevue avec chacun d’entre eux, a permis un accord de principe entre nous cinq, et l’élaboration d’un planning et d’un espace de travail. L’idée de ce quintet est d’inventer une forme de musique hybride empruntée à la culture et à la personnalité de chacun sur des compositions d’Interzone. Serge Teyssot-Gay Entre langage rock et langage des maqams proche-orientaux, Interzone (2003) demeure un joyau. Côté oud, la démonstration que la culture musicale arabe et syrienne n’est pas condamnée à la reproduction des mêmes élites musicales corsetées dans une tradition orale fixiste. Côté guitare électrique, la révélation que le rock est aussi une culture qui parle aux jeunes musiciens de l’autre rive de la Méditerranée, au point de percoler doucement dans leur imaginaire, en créant des alliages insoupçonnés entre musiques et cultures. Khaled Al Jaramani, en Syrie, comme Serge Teyssot Gay, en France, ont été devanciers. Et en 2011, le printemps arabe ne donne que plus de résonance à ces voix nouvelles. Ici, ils sont rejoints par des musiciens qui, chacun dans son esthétique, ont su dépasser la vision clivante « orient » / « occident ». Ibrahim Maalouf, qui a rêvé sa trompette en quarts de ton comme un moyen de résoudre l’éternelle question des hauteurs entre maqams arabes et tons européens. Keyvan Chemirani, dont la grammaire des percussions persanes est devenue un passe pour entrer dans d’autres cultures sans effraction ; Carol Robinson, depuis Scelsi dans une quête intérieure qui s’affranchit de tous les classicismes. Et la voix, dira t’on ? Vous allez l’entendre, partout, elle est à ce point en eux, qu’aucun chanteur ne l’incarne. Frédéric Deval BIOGRAPHIES SERGE TEYSSOT-GAY Serge Teyssot-Gay, né le 16 mai 1963 à Saint-Etienne, est un guitariste français, notamment des groupes Zone Libre et Interzone. « Seul : on ne pense pas pour toi, tu penses pour toi. Aucun secours à attendre. Tu as opté pour le moins commode. La pensée n’est pas un fauteuil. Tu marcheras seul dans ta force. Dans ta faiblesse aussi. » Ces phrases de l’écrivain Georges Hivenaud pourraient résumer sa démarche : au sein de Noir Désir, dont il fut le guitariste du jour de sa création à celui de sa séparation, il n’a cessé de réinventer ses gestes, ses approches, son langage. La musique n’a jamais été un fauteuil moelleux mais un aiguillon, une force motrice qui l’a conforté dans cette certitude : on ne peut être fidèle à soi-même qu’en restant en mouvement. Teyssot-Gay s’est fait un devoir d’être un homme tendu, vers la vie, vers les autres et surtout vers ce qu’il ne connaît pas et brûle de découvrir. En parallèle de Noir Désir il s’est donc ouvert aussi en solitaire un chemin transversal en dehors des limites du rock. KHALED AL JARAMANI Il est né à Soueida, au sud de la Syrie, en 1972. Il a suivi des cours d’oud auprès de Fayez Zher Eddine puis s’est inscrit à l’Institut Supérieur de Musique dans la classe d’Askar Ali Akbar et parallèlement à ses études avec Mounir Bachir et Nassir Chama. Avec l’orchestre symphonique de Damas, il a participé à des concerts au Palais des Congrès de Damas, à l’UNESCO de Beyrouth et avec l’orchestre de Musique arabe, aux festivals de musique de Dlalas, de Beyrouth et du Caire. Il a été professeur au conservatoire de musique de Damas et à l’institut de Musique de Homs. Il participe aux concerts d’Abid Azrie et au duo Bab Assalam. KEYRAN CHEMIRANI Percussionniste initié par son père Djamchid Chemirani, Keyran joue du zarb, percussion traditionnelle iranienne, du udu, cruche en terre cuite utilisée en Orient et en Afrique, du bendir et du riqq, deux percussions méditerranéennes. Au cours de sa carrière internationale en soliste ou accompagnateur de nombreux projets (trio Chemirani, ensemble Kudsi Erguner, Ross Daly, Erik Marchand et Titi Robin, Juan Carmona, Renaud Garcia Fons, Sylvain Luc, Ali Reza Ghorbani, Mohamed Salem Ould Meydah etc…) Il met autant de détachement à évoquer le hal (extase) que d’enthousiasme à avouer que la construction mathématique de la musique lui « met l’intellect en alerte et les sens en éveil ». « J’ai voulu créer un terrain d’échanges dans toutes les traditions, savantes et populaires. » déclare –t-il dans une interview. « Il est devenu l’un des rares passeurs capables, à partir d’une musique d’en créer une nouvelle », estime Frédéric Deval, qui a convié l’artiste en résidence à Royaumont, pour compléter son projet avec une création autour des chants persans, mandingues et carnatiques. IBRAHIM MAALOUF Trompettiste et pianiste, compositeur, arrangeur et professeur de trompette franco-libanais. Il débute l’étude de la trompette à Beyrouth à l’âge de sept ans avec son père Nassim Maalouf, qui lui enseigne la technique classique, le répertoire baroque, classique, moderne, contemporain et également la musique arabe classique et l’art de l’improvisation et des modes arabes. Il poursuivra ses études musicales à Paris. Ses collaborations s’étendent dans un large spectre allant de la pop au jazz, de l’électro au rock en passant par la chanson. CAROL ROBINSON Diplômée du conservatoire d’Oberlin aux Etats-Unis, Carol Robinson poursuit ses études à Paris grâce à une bourse H.H. Wooley avant de s’y installer et de mener de front une carrière de compositrice et de clarinettiste. Elle se produit dans les salles et les festivals internationaux : Wien Modern, Musica de Strasbourg, Huddersfield, Ars Musica, Steirischer Herbst, Sons d’Hiver, Présence de Radio France, MaerzMuzik, Archipel, RomaEuropa, Angelica etc. En plus d’un travail rapproché avec différents compositeurs, elle poursuit la création avec des photographes, artistes vidéo et musiciens de divers horizons, ainsi que des créations chorégraphiques (avec Susan Buirge, Nadège MacLeay, Young Ho Nam, François Verret et Thierry Thieû Niang). Passionnée par l’improvisation, elle se met autant que possible dans des situations musicales les plus ouvertes. Avec Mike Ladd, Dave Randall et Dirck Roth Brust, elle crée le groupe de rock contemporain Sleeping in Vina. Mariant sons acoustiques et traitements électroniques, elle explore l’usage des processus de diffusion aléatoire. (Sa composition Billows, pour clarinettes et électronique live est sortie chez Plush en 2010). Sa discographie récente comprend aussi des monographies de Scelsi, Nono, Feldman et Berio pour Mode, de Niblock pour Touch, ainsi que de la musique classique et du jazz pour Syrius, BLT et Nato. EXTRAITS DE PRESSE Serge Teyssot-Gay a toujours mené une carrière en parallèle de Noir Désir : deux albums en solo, Silence radio et On croit qu'on en est sorti d'après l'œuvre de Georges Hyvernaud, ainsi que des musiques sur des textes de Lydie Salvayre. Mais le guitariste ne se doutait pas, alors qu'il effectuait une tournée au Proche-Orient avec Noir Désir, qu'il trouverait en Syrie l'alter ego lui permettant de donner une suite à son aventure avec le groupe de rock français. Lorsqu'il rencontre en avril 2002 à Damas le joueur de oud Khaled Al Jaramani, Serge Teyssot-Gay ne peut d'ailleurs savoir que son aventure avec Noir Désir s'achèverait si brutalement et de manière aussi tragique. Avec l'intuition de ne pas chercher à rivaliser avec sa propre légende, le guitariste a effectué discrètement son retour dans un registre à l'opposé. Serge Teyssot-Gay vient de publier un album avec Khaled AlJaramani. Parfois chanté, mais pour la plupart sujet à de longues transes instrumentales, Interzone rend compte en onze titres d'une complicité prometteuse. LIBERATION Intense, beaucoup moins taciturne qu'on se l'imaginait, Serge Teyssot-Gay parle avec passion d'Interzone, son dernier disque, réalisé à quatre mains en compagnie du Syrien Khaled Al Jaramani, joueur de oud, un petit instrument oriental à douze cordes. Une collaboration, dont on a pu avoir un avant-goût au dernier Festival des Inrocks, qui débouche sur un album instrumental majestueux (…) Sans compromis, à l'image de ses deux interprètes, c'est un disque de l'entre-deux, dont l'équilibre impressionne. Pas du rock à la sauce piquante ou à l'inverse de la world-music artificiellement musclée à l'électricité. Une rencontre forte, presque sans mots, entre un rockeur qui dit "avoir toujours été émerveillé par les façons de jouer qui n'étaient pas blanchies" et un virtuose de la musique orientale qui n'avait jamais vu un groupe de rock de sa vie. LES INROCKUPTIBLES