Les consommateurs achètent moins cher mais plus souvent sur

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Les consommateurs achètent moins cher mais plus souvent sur
Tous droits réservés - Les Echos 20127/9/2012P.24Services
COMMERCE
ÉLECTRONIQUE
Au deuxième trimestre 2012, les ventes sur Internet ont crû de 21 %, contre une progression de 24 % lors des trois premiers mois
de l’année. Selon la Fevad, l’offre s’est élargie et les consommateurs cherchent les bas prix sur la Toile.
Les consommateurs achètent moins cher
mais plus souvent sur Internet
a crise qui affecte les magasins
traditionnels « en dur » et,
notamment, les hypermarchés,
est-elle si forte qu’elle affecte également le commerce électronique en
pleine expansion depuis plusieurs
années ? La question taraudait les
observateurs comme les responsables de la Fédération de la vente à
distance et du e-commerce (la
Fevad).Lesdonnéesdesbaromètres
del’organisationprofessionnelleont
apporté hier une réponse sans
appel : non.
Avec toutefois un bémol : la croissance enregistrée au deuxième trimestre 2012 a été largement nourrie
par l’élargissement de l’offre, c’est-àdireparlahaussedunombredesites
Internet marchands à portée de clic
des consommateurs : en un an, à fin
juin2012,celui-ciapresqueatteintla
barre des 110.000 (109.800) en
hausse de 23 %.
L
Baisse du panier moyen
Globalement, le marché français du
e-commerce est estimé à 21,8 milliards d’euros, en progression de
22 %surunan.Lacroissanceétaitde
24 % au premier trimestre, elle a
légèrement baissé, à + 21 % au
deuxième trimestre, mais il ne s’agit
en aucun cas d’un décrochage.
Selon Marc Lolivier, délégué général
de la Fevad, le décalage des soldes
d’été de juin à juillet, a « coûté » au
moinsunpointdecroissanceaupre-
miersemestreet,d’aprèslespremières estimations, ce manque à gagner
à été rattrapé en juillet. Pour autant,
« la croissance est nourrie par la
hausse du nombre d’intervenants »
a-t-il précisé hier devant un parterre
de journalistes, évoquant un « marchédeplusenplusconcurrentiel ».De
fait, l’indice iCE – qui rassemble les
40 plus grands sites et permet de
mesurer des évolutions à périmètre
comparable – n’a progressé, lui, que
de 8 %, en valeur, au premier semestre. Le deuxième trimestre a été un
peu moins dynamique que le premier (+ 6 % contre +10 %), mais ce
différentiel est essentiellement dû à
l’habillement. Ce secteur a, plus que
les autres, subi l’impact du changementdesdatesdessoldesetn’affiche
qu’un modeste + 5 % d’avril à juin,
contre + 16 % de janvier à mars. Le
fléchissement du deuxième trimestreest« comparableàceluienregistré
en 2009 », note Marc Lolivier, qui
ajoute toutefois : « La crise pousse les
consommateurs à chercher les
meilleurs prix sur Internet. »
La baisse de 4 % du panier moyen
enregistrée au deuxième trimestre
pourrait indiquer une vraie contagion de la crise au e-commerce,
cependant elle est compensée par la
hausse de la fréquence d’achat
(5,2 fois par trimestre contre 5 fois
pour le trimestre précédent) qui traduitlacroissancedesachatsalimentaires, plus récurrents sur le Net (lire
encadré). Au final, la Fevad maintientcesprévisionsàmoyenterme,à
savoir un chiffre d’affaires de
45,2 milliards d’euros en 2012 et de
72 milliards d’euros en 2015.
PHILIPPE BERTRAND