Les consommateurs achètent moins cher mais plus souvent sur

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Les consommateurs achètent moins cher mais plus souvent sur
COMMERCE
ELECTRONIQUE
Au deuxième trimestre 2012, les ventes sur Internet ont crû de 21 %, contre une progression de 24 % lors des trois premiers mois
de l'année. Selon la Fevad, l'offre s'est élargie et les consommateurs cherchent les bas prix sur la Toile.
Les consommateurs achètent moins cher
mais plus souvent sur Internet
a crise qui affecte les magasins
traditionnels « en dur » et,
notamment, les hypermarchés,
est-elle si forte qu'elle affecte également le commerce électronique en
pleine expansion depuis plusieurs
années ? La question taraudait les
observateurs comme les responsables de la Fédération de la vente à
distance et du e-commerce (la
Fevad). Les données des baromètres
de l'organisation professionnelle ont
apporté hier une réponse sans
appel : non.
Avec toutefois un bémol : la croissance enregistrée au deuxième trimestre 2012 a été largement nourrie
par l'élargissement de l'offre, c'est-àdire parla hausse du nombre de sites
Internet marchands à portée de clic
des consommateurs : en un an, à fin
juin 2012, celui-ciapresque atteintla
barre des 110.000 (109.800) en
hausse de 23 %.
L
Baisse du panier moyen
Globalement, le marché français du
e-commerce est estimé à 21,8 milliards d'euros, en progression de
22 % sur un an. La croissance était de
24 % au premier trimestre, elle a
légèrement baissé, à + 21 % au
deuxième trimestre, mais il ne s'agit
en aucun cas d'un décrochage.
Selon Marc Lolivier, délégué général
de la Fevad, le décalage des soldes
d'été de juin à juillet, a « coûté » au
moins un point de croissance au pré-
.L'ALIMENTAIRE.
PROGRESSE
LE MARCHÉ DE L'E-COMMERCE EN FRANCE
LES VENTES SUR INTERNET
AU 2e TRIMESTRE, EN MILLIARDS 0'Etmos
ÉVOLUTION DU NOMBRE
LES PRÉVISIONS POUR 2012 ET 201S
DE SITES ACTIFS
EN MILLIARDS D'EUROS
PRÉVISIONS
• 21.8 MILLIARDS À JUIN 2012
8,9
45,2
31
2s n~5
14.500
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•••III
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2005 06
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08
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11
2012
mier semestre et, d'après les premières estimations, ce manque à gagner
à été rattrapé en juillet Pour autant,
« la croissance est nourrie par la
hausse du nombre d'intervenants »
a-t-il précisé hier devant un parterre
de journalistes, évoquant un « marché de plus en plus concurrentiel ». De
fait, l'indice iCE - qui rassemble les
40 plus grands sites et permet de
mesurer des évolutions à périmètre
comparable - n'a progressé, lui, que
de 8 %, en valeur, au premier semestre. Le deuxième trimestre a été un
peu moins dynamique que le premier (+ 6 % contre +10 %}, mais ce
différentiel est essentiellement dû à
l'habillement Ce secteur a, plus que
les autres, subi l'impact du changement des dates des soldes etn'affiche
qu'un modeste + 5 % d'avril à juin,
contre + 16 % de janvier à mars. Le
8,4
2005
15,6
11,6 ..ï.-..-.
..,
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fléchissement du deuxième trimestre est « comparable à celui enregistré
en 2009 », note Marc Lolivier, qui
ajoute toutefois : « La crise pousse les
consommateurs à chercher les
meilleurs prix sur Internet, »
La baisse de 4 % du panier moyen
enregistrée au deuxième trimestre
pourrait indiquer une vraie contagion de la crise au e-commerce,
cependant elle est compensée par la
08
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10
Î1 3012 20! S
PRÉV. PRËV.
hausse de la fréquence d'achat
(5,2 fois par trimestre contre 5 fois
pour le trimestre précédent) qui traduit la croissance des achats alimentaires, plus récurrents sur le Net (lire
encadré). Au final, la Fevad maintient ces prévisions à moyen terme, à
savoir un chiffre d'affaires de
45,2 milliards d'euros en 2012 et de
72 milliards d'euros en 2015.
PHILIPPE BERTRAND
Longtemps ignoré dans
les bilans de la Fevad, la distribution alimentaire commence à apparaître sur l'écran
radar de la fédération professionnelle. C'est la conséquence du succès du « drive »,
ce service qui permet
aux consommateurs de commander leurs courses de tous
les jours sur Internet et de
récupérer les produits dans
les magasins ou des entrepôts
dédiés.
Selon Médiamétrie, 16 % des
internautes français achètent
désonnais de l'alimentation
et des produits de grande
consommation sur les sites
de livraison comme Houra.fr
ou Telemarket.fr ou sur
ceux des Carrefour, Leclerc,
Intermarché et autres Super U.
Le seul « drive » est l'apanage de 7 % des internautes.
Naturellement, l'alimentaire sur le Net dope la fréquence des achats sur le
Web. Les acheteurs de produits alimentaires vont 6
à 7 fois par semestre
sur la Toile, pour un
panier moyen d'environ
100 euros.