Quand le passé de nos voisins nous éclaire sur
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assé de nos voisins nous éclaire sur notre situation présente : Italie 1950, Congrès pour la défense de l'É Extrait du Collectif PAPERA http://www.collectif-papera.org/spip.php?article608 Quand le passé de nos voisins nous éclaire sur notre situation présente : Italie 1950, Congrès pour la défense de l'École publique Date de mise en ligne : jeudi 18 mars 2010 - Les politiques de l'enseignement supérieur et de la recherche - Les stratagèmes du MESR et des autres - Description : En 1950, un professeur italien fait un discours étonnant à Rome lors d'un congrès sur l'école publique démontrant quelle serait la démarche à suivre pour qu'un gouvernement arrive à imposer des écoles privés partisanes sans que cela ne fasse trop de vague dans l'opinion publique. Toute similitude avec une situation existante n'est que pure coïncidence... Un discours prophétique pour certains et simplement instructif pour d'autres. Collectif PAPERA Copyright © Collectif PAPERA Page 1/3 assé de nos voisins nous éclaire sur notre situation présente : Italie 1950, Congrès pour la défense de l'É En 1950, un professeur italien fait un discours étonnant à Rome lors d'un congrès sur l'école publique démontrant quelle serait la démarche à suivre pour qu'un gouvernement arrive à imposer des écoles privés partisanes sans que cela ne fasse trop de vague dans l'opinion publique. Toute similitude avec une situation existante n'est que pure coïncidence... Un discours prophétique pour certains et simplement instructif pour d'autres. Discours prononcé au III° Congrès pour la défense de l'École publique, Rome 11 fév. 1950, Piero Calamandrei (Professeur de droit célèbre, antifasciste, fondateur de la revue "Il Ponte"...) Faisons l'hypothèse, disons dans l'abstrait, qu'il y ait un parti au pouvoir, un parti dominant, lequel toutefois formellement veut respecter la Constitution, ne veut pas la violer dans son fond. Qui ne veut pas faire, disons, la 'Marche sur Rome' et transformer la Chambre en campement pour ses Manipules ; mais qui veut bien instituer sans qu'il y paraisse, une dictature larvée. Alors, que faire pour se rendre maître des écoles et pour transformer les écoles d'État existantes en écoles de parti ? Il s'aperçoit que les écoles d'État ont le défaut d'être impartiales. Il y a en effet une certaine résistance ; dans ces écoles il y a toujours, jusque sous le Fascisme il y a eu résistance. Alors, le parti dominant prend une autre voie (ceci n'est qu'une hypothèse théorique, bien entendu). Il commence par négliger les écoles publiques, il se met à les discréditer, à les appauvrir. Il les laisse s'anémier et commence à favoriser les écoles privées. Pas toutes les écoles privées ; les écoles de son parti, de ce parti-là. Et alors, toutes les attentions commencent à aller seulement à ces écoles privées-là. Des attentions en argent et en privilèges. L'on commence même à conseiller aux jeunes gens d'aller à ces écoles, parce qu'au fond elles sont meilleures, dit-on, que celles de l'État. Et, à l'occasion, on distribue des prix, ou bien l'on propose de donner des prix aux citoyens qui sont disposés à envoyer leurs enfants plutôt qu'aux écoles publiques dans des écoles privées. Dans "ces" écoles privées. Les examens y sont plus faciles, on travaille moins et on réussit mieux. Ainsi, l'école privée devient une école privilégiée. Le parti dominant, ne pouvant transformer ouvertement les écoles d'État en écoles de parti, laisse péricliter les écoles d'État pour donner la priorité à ses écoles privées. Attention, mes amis, c'est de ce point qu'il faut discuter. Attention, là est la recette. Il faut surveiller de près les cuisiniers de cette basse cuisine. L'opération se fait de trois façons, je vous l'ai déjà dit... Ruiner les écoles d'État. Laisser qu'elles soient complètement en ruines. Assécher leurs budgets. Ignorer leurs besoins. Atténuer la surveillance et le contrôle sur les écoles Copyright © Collectif PAPERA Page 2/3 assé de nos voisins nous éclaire sur notre situation présente : Italie 1950, Congrès pour la défense de l'É privées. Ne plus en contrôler le sérieux. Laisser qu'y enseignent des enseignants qui n'ont pas la formation minimale pour enseigner. Laisser que les examens soient une bonne plaisanterie. Donner aux écoles privées l'argent public. Voilà le point. Donner aux écoles privées l'argent public. Piero Calamandrei Pietro Calamandrei in difesa della scuola pubblica 11 febbraio 1950 "Facciamo l'ipotesi, così astrattamente, che ci sia un partito al potere, un partito dominante, il quale però formalmente vuole rispettare la Costituzione, non la vuole violare in sostanza. Non vuol fare la marcia su Roma e trasformare l'aula in alloggiamento per i manipoli ; ma vuol istituire, senza parere, una larvata dittatura. Allora, che cosa fare per impadronirsi delle scuole e per trasformare le scuole di Stato in scuole di partito ? Si accorge che le scuole di Stato hanno il difetto di essere imparziali. C'è una certa resistenza ; in quelle scuole c'è sempre, perfino sotto il fascismo c'è stata. Allora, il partito dominante segue un'altra strada (è tutta un'ipotesi teorica, intendiamoci). Comincia a trascurare le scuole pubbliche, a screditarle, ad impoverirle. Lascia che si anemizzino e comincia a favorire le scuole private. Non tutte le scuole private. Le scuole del suo partito, di quel partito. Ed allora tutte le cure cominciano ad andare a queste scuole private. Cure di denaro e di privilegi. Si comincia persino a consigliare i ragazzi ad andare a queste scuole, perché in fondo sono migliori si dice di quelle di Stato. E magari si danno dei premi, come ora vi dirò, o si propone di dare dei premi a quei cittadini che saranno disposti a mandare i loro figlioli invece che alle scuole pubbliche alle scuole private. A "quelle" scuole private. Gli esami sono più facili, si studia meno e si riesce meglio. Così la scuola privata diventa una scuola privilegiata. Il partito dominante, non potendo trasformare apertamente le scuole di Stato in scuole di partito, manda in malora le scuole di Stato per dare la prevalenza alle sue scuole private. Attenzione, amici, in questo convegno questo è il punto che bisogna discutere. Attenzione, questa è la ricetta. Bisogna tener d'occhio i cuochi di questa bassa cucina. L'operazione si fa in tre modi : ve l'ho già detto : rovinare le scuole di Stato. Lasciare che vadano in malora. Impoverire i loro bilanci. Ignorare i loro bisogni. Attenuare la sorveglianza e il controllo sulle scuole private. Non controllarne la serietà. Lasciare che vi insegnino insegnanti che non hanno i titoli minimi per insegnare. Lasciare che gli esami siano burlette. Dare alle scuole private denaro pubblico. Questo è il punto. Dare alle scuole private denaro pubblico" Piero Calamandrei - discorso pronunciato al III Congresso in difesa della Scuola nazionale a Roma l'11 febbraio 1950 Post-scriptum : Illustration : "The tree" par Duchesse 2 Guermante (sur www.deviantart.com [http://www.deviantart.com]) Copyright © Collectif PAPERA Page 3/3