Johan BENCIVENGA Président de la Fédération du BTP 13

Johan BENCIVENGA
Président de la Fédération du BTP 13
Cérémonie de Présentation de Vœux
31 janvier 2013
Mesdames et Messieurs,
2013 est pour la Citée Phocéenne une année de capitale, une année de rayonnement, une année de
culture, une année d’initiatives et de créations.
Pendant 12 mois Marseille est sous les feux de la rampe Européenne.
Nous ne pouvons qu’en être fiers et nous en réjouir.
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Merci à Jacques FISTER qui a cru dans notre ville et dans nos capacités, qui a initié et
concrétisé cette formidable idée.
Merci à tous nos élus qui ont adhéré à ce projet et qui n’ont pas hésité à investir.
Merci aussi à nos entreprises et à nos collaborateurs, ouvriers, techniciens, cadres et
ingénieurs, hommes et femmes du BTP, qui ont bâti les grands équipements structurants de
MP 2013.
Ces équipements, quels qu’ils soient, constituent les plus belles et les plus audacieuses réalisations
architecturales et monumentales du début de cette décennie.
Ils marqueront pour longtemps notre ville de leur empreinte.
Mes chers amis, c’est sur cette note positive et heureuse que je veux vous présenter nos vœux,
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Les vœux des entrepreneurs et artisans du BTP
Les vœux de la profession
Les Vœux de la Fédération et bien entendu les miens tout particulièrement
Que 2013 soit pour vous tous une année de réussite, de joie bonheur et de santé.
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Dans quelques minutes, nous consacrerons la place qu’il se doit à cet évènement international qu’est
Marseille Provence 2013 Capitale Européenne de la Culture.
Je vous dirai pourquoi et comment la Fédération du Bâtiment et des Travaux Publics a voulu
témoigner sa reconnaissance à tous ceux que je viens de citer.
Mais au préalable permettez-moi de faire un point sur la situation de notre secteur industriel.
Il va mal et d’ailleurs, hasard du calendrier, aujourd’hui 31 janvier 2013, c’est une journée de
mobilisation nationale pour le Bâtiment.
Partout en France nous présentons nos réflexions et nos propositions.
Je voudrai vous lire un court passage d’une intervention faite il y a 15 jours à peine au dernier Bureau
de la Fédération Française du Bâtiment.
Je cite :
« Je suis devant vous en un début d’année où la conjoncture économique est particulièrement
sombre pour votre activité.
Je mesure parfaitement le découragement, voire même l’écœurement qui peut naître chez
nombre d’artisans et de PME face à une situation économique dégradée.
L’attention du Gouvernement et celle du Président de la République à votre profession est très
forte ».
L’auteure de ces propos n’est autre que Cécile DUFLOT, notre Ministre du Logement.
Madame la Ministre, c’est vrai qu’en ce début d’année le climat économique est particulièrement
dégradé.
Notre activité chute lourdement.
Laissez moi vous donner quelques chiffres :
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-15% pour les logements
- 25 % pour les locaux hors logement
- 20% pour l’entretien rénovation
- 10% pour les TP
Et l’emploi régresse quant à lui de 3,2% avec plus de 1000 emplois perdus en un an dans notre
département.
Tous les segments de marché décrochent.
Aucun n’y échappe, aucun n’est épargné.
Non seulement notre activité recule en volume, mais elle recule aussi en valeur, laissant nos
entreprises dans des situations d’autant plus difficiles que dans ce contexte de crise, les charges et
les contraintes qu’on nous impose tombent de toute part.
Les entraves se multiplient à outrance, la concurrence déloyale se développe sans limite.
Je le dis sans détours : pour les acteurs du Bâtiment et des Travaux Publics, la coupe est pleine
TROP C’EST TROP !
Nous ne nions pas que les temps soient durs pour tout le monde.
Mais comment comprendre que dans cette période de crise, alors que l’emploi est prioritaire, on crée
autant de distorsions de concurrence à nos entreprises.
Les auto-entrepreneurs ont 0% de TVA et des charges minorées.
Les entreprises étrangères envahissent la France et notre département et peuvent travailler, elles, 60
heures par semaine en payant leurs ouvriers à 6 euros de l’heure.
Où est donc la justice et l’égalité pour nous ?
Dans de telles conditions, la question se pose : comment allons-nous préserver les emplois des
52 000 actifs du BTP départemental ?
En France, le Bâtiment perd un Aulnay tous les mois ! Qui en parle ? Qui le sait ?
Dans le même temps, nous devons - en plus - subir :
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la CFE
les délais de paiement exorbitants de la puissance publique
une loi LME dévastatrice qui mine nos trésoreries
la TVA et des charges sociales qui croissent sans arrêt
des recours abusifs contre les permis de construire qui paralysent l’activité.
Tout ceci crée des situations douloureuses et même dramatiques sur tout le territoire.
Qui peut croire que le doublement en trois ans du taux réduit de TVA sera sans effet sur la
construction sociale et les travaux d’économie d’énergie ?
Qui peut croire que l’accroissement de la taxation sur les plus values n’a pas largement amplifié le
blocage du marché des transactions de logements ?
Comment pouvons-nous comprendre que les mesures les plus néfastes pour la construction se
succèdent à un rythme effréné depuis 2011 au nom du retour à l’équilibre budgétaire, tout en ignorant
les coûts induits associés à la casse de nos outils de production.
La Fédération entend donc faire de 2013, dans la foulée de 2012, une année de mobilisation et
d’alerte de l’ensemble des décideurs.
Une année de mobilisation qui débute aujourd’hui même dans les 96 départements de la métropole et
dans les 5 départements d’outre mer car tous, nous sommes confrontés aux mêmes problématiques.
Nous donnons ce soir, ici même, le coup d’envoi de cette mobilisation générale sur un registre qui se
veut revendicatif.
TROP C’EST TROP.
Ce slogan est la traduction amère de notre état d’esprit face aux effets néfastes que la puissance
publique nous impose.
Ça suffit !
Arrêtons de détruire notre outil de production et nos emplois.
Il est indispensable de recréer au contraire les conditions d’une production massive de logements, de
locaux, de bureaux, d’hôpitaux, de crèches.
De tous ces équipements qui font actuellement défaut et pour lesquels les attentes de nos
concitoyens sont tellement fortes qu’elles seront demain des exigences.
Je le dis sans crainte, c’est la paix sociale qui est en jeu.
Savez-vous que dans notre département, le Préfet doit faire face tous les mois à 200 demandes de
loi DALO.
Savez-vous qu’il y a plus de 22 000 demandes d’attribution de logement sociaux insatisfaites
uniquement à Marseille et plus de 35 000 sur le département ?
Savez-vous que nous n’avons construits que 305 000 logements en France cette année ?
Savez-vous qu’il en faudrait au moins 600 000 pendant 10 ans pour simplement satisfaire les
besoins ?
On est donc loin du compte.
Je vous rappelle qu’un logement construit c’est deux emplois directs et deux emplois indirects.
Relancer la construction, c’est relancer l’économie et réduire efficacement le chômage.
Mais pour permettre d’opérer un tel redressement nous devons gagner la bataille des idées.
Cette bataille fait actuellement rage dans les sphères gouvernementales et dans les médias autour du
thème de la spéculation foncière et immobilière, source de tous les malheurs de la France - ou
presque - en matière de compétitivité, d’exportation et de croissance.
Sans nier les effets néfastes des hausses de prix, un tel procès est, pour nous, entrepreneurs et
artisans de BTP, inacceptable et injuste.
Ce procès, les pouvoirs publics nous l’on cependant fait et la sentence a été dure.
Depuis 2011 nous avons recensé pas loin d’une vingtaine de dispositions fiscales qui ont un impact
particulièrement négatif sur le marché du bâtiment
Là aussi, il faut le dire TROP C’EST TROP !
Nous sommes donc déterminés à lutter contre ces idées qui fondent des mesures au final néfastes au
bon fonctionnement des marchés et à notre activité.
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Voila Mesdames et Messieurs toute notre exaspération.
Vous avez rarement été aussi nombreux à une cérémonie de vœux de la Fédération.
Au-delà de la présentation du casque officiel MP 2013 et de l’intervention de Jacques FISTER et de
JonOne qui sont imminentes, je veux y voir avant tout, le ralliement de tous les professionnels de la
construction et du Bâtiment et Travaux Publics.
Ensemble, unis et solidaires, partageons avec gravité et en responsabilité analyses, réflexions et défis
d’avenir.
Ensemble agissons pour donner un nouveau souffle à la construction.
Nous avons tout pour cela.
Les structures, les hommes et les femmes, les technicités.
Et les besoins sont réels, ils existent.
Marseille, le département, la région sont terriblement attractifs et sont réellement la Capitale
Européenne du Sud, porte de la Méditerranée et de l’Orient.
Saisissons la belle vitrine de MP 2013 pour montrer nos réalisations, pour montrer nos capacités, pour
promouvoir encore plus et mieux notre territoire et notre filière.
Nous sommes avant tout des Bâtisseurs et nous croyons en l’avenir malgré les aléas actuels.
Cet avenir nous allons le construire.
Je vous remercie.
Pour aborder maintenant la seconde partie de cette soirée, Je vais demander à :
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Jacques PFISTER, Président de la MP 2013 et de la Chambre de Commerce et d’Industrie de
Marseille Provence Métropole
JonOne, figure de proue du Street Art dans le monde entier
Gérald FAURE, Membre du Bureau de la Fédération porteur de ce projet
de me rejoindre car il est grand temps d’évoquer le volet MP 2013 que nous avons voulu promouvoir
ce soir.
Notre volonté d’implication est née d’une double exigence :
Saluer les maitres d’ouvrage et les décideurs qui ont cru au potentiel de Marseille et de sa région. Ils
ont investi et ont garanti de l’activité aux entreprises de BTP locales. Je veux le dire haut et fort,
l’apport de MP 2013 a été de quelques 660 millions d’euros de travaux, ce qui a permis d’assurer plus
de 6 000 emplois.
Nous voulions donc saluer ces maitres d’ouvrage et, à notre manière, les remercier.
Ensuite, second facteur, nous voulions aussi valoriser les chevilles ouvrières, les hommes du terrain,
ceux des chantiers. Nos compagnons. Ces bâtisseurs de la Capitale Européenne de la Culture. Ceux
qui ont fait MP 2013 au travers du Mucem, de la Villa de la Méditerranée, du Pole Média de la Belle de
Mai, du Musée Regards de Provence et de tous ces autres bâtiments, moins connus mais qui sont
autant d’éléments structurants de la démarche.
S’est alors posée la question de savoir par quel vecteur nous pourrions adresser un coup de chapeau
aux uns comme aux autres.
Et en se posant la question, la réponse est venue d’elle-même.
Le casque, emblème fédérateur de la profession, objet sécuritaire, s’est imposé de lui-même.
Et une fois passé entre les mains de JonOne, il est devenu support de culture urbaine et de message.
Merci à toi JonOne, toi qui est sollicité par les musées du monde entier, qui figure parmi les plus
grandes signatures actuelles, d’avoir accepté avec autant de gentillesse de te prêter à cette aventure.
Ta contribution est essentielle. Elle donne tout le sens à notre démarche et, elle transforme ce casque
en un objet « collector », désormais labélisé produit officiel MP 2013.
Ce casque connait d’ailleurs un énorme succès. Plusieurs Ministre, dont Jean-Marc AYRAUT, chef du
Gouvernement ont voulu en avoir un exemplaire pour l’ouverture officielle de MP 2013. Des milliers de
salariés le portent déjà. Et ils en sont fiers. Des milliers d’autres vont se l’approprier dans les jours et
semaines à venir.
Et vous, mes chers amis, vous allez pouvoir repartir ce soir, du moins de l’espère, avec un
exemplaire.
Mes chers amis, vous vous en doutez, je suis très fier d’avoir eu à conduire cette opération. Mais pas
seulement.
Je vais vous faire une confidence.
J’ai trouvé auprès de Jacques, de Jonone, de Gérald, des valeurs humaines peu communes. Des
valeurs qui font des hommes avec un grand H. Des valeurs qui permettent de grandir et
d’entreprendre, de celles qui rendent possibles les projets les plus fous et les plus ambitieux, faites
d’attention, d’écoute, de compréhension, d’enthousiasme et d’engagement.
Messieurs, je veux ce soir vous remercier publiquement et permettez-moi de vous dédier le film qui va
être projeté maintenant, comme je le dédie aussi à tous les bâtisseurs !
Et que vive le BTP !