[saint-brieuc - 15] tb/cda/pages 18/12/12
Transcription
[saint-brieuc - 15] tb/cda/pages 18/12/12
15. Saint-Brieuc. Reportage Mardi 18 décembre 2012 Le Télégramme Sport. La course à pied poursuit son envol Chaque année, la traversée de la baie de Saint-Brieuc attire les coureurs du département et même au-delà. « Je crois que ce qui attire les gens vers la course à pied, c’est qu’on part quand on veut, d’où on veut. Beaucoup de personnes disposent de peu de temps pour des raisons familiales ou professionnelles et dès qu’elles le peuvent, elles mettent les baskets », souligne Bernard Cosson, responsable de la commission départementale des courses hors stade. Une société de plus en plus stressante explique aussi que l’on se dirige facilement vers la course à pied, sport physiquement exigeant qui permet d’évacuer. « Le succès de la course à pied ? Il suf- trois autres départements bretons). Si le ratio costarmoricain est de loin le plus fort de la région, cela s’explique en grande partie par le gros soutien apporté il y a une dizaine d’années aux créateurs de ce type de courses par le conseil général. Ce qui a valu aux Côtes-d’Armor d’être qualifiées de « champion de France » il y a quelques années, rappelle Jacques Salaün, créateur de yanoo.net Photo archives Le Télégramme Difficile d’ignorer le phénomène course à pied. Depuis quelques années, le nombre de coureurs augmente, les rayons des magasins de sport se développent et les enseignes exclusivement dédiées à la discipline se multiplient. fit de voir le monde qui court aux Rosaires dès qu’il y a un rayon de soleil. Il y a 20 ans, il n’y avait qu’une poignée de personnes. Désormais, il y a du monde partout », explique Roland Le Guigo, coprésident de La Vaillante, qui refuse, chaque année, plus de monde dans sa section de footing loisirs. L’attrait des femmes pour la course à pied, Josiane Hamond, 50 ans, le constate depuis plusieurs années. « Ah oui, c’est une certitude, il y a de plus en plus de femmes à s’y mettre. Moi, c’est en 1989 que je m’y suis remise. À mon arrivée à Saint-Brieuc en 2005, j’ai cherché un club, car courir seule le soir, ça ne m’enthousiasmait pas. Ce n’est pas très motivant et on peut aussi faire de mauvaises rencontres… À partir de 2006, j’ai très vite trouvé mon compte à La Vaillante. Moi, je cours au feeling, sans chrono, pour le plaisir. » Cela n’empêche pas Josiane de produire des performances remarquables. En 2010, elle a ainsi bouclé le marathon de Barcelone en 3 h 25. Et cette année, elle a remporté le chalenge de la solidarité qui s’est disputé sur six trails dans le département. « Mon premier trail, c’était en 2009. C’est beaucoup moins traumatisant que de courir sur route. Franchement, on ne voit pas le temps passer, l’ambiance est super, décontractée. » 1.000 coureurs en moyenne sur les sept plus grosses courses Le nombre et l’importance des manifestations de course à pied dans le secteur de Saint-Brieuc démontrent la vitalité de la discipline. Rapide tour d’horizon des principales épreuves. Foulées briochines : la 39e édition de l’épreuve de l’UACA a eu lieu au mois d’octobre et a rassemblé 1.100 coureurs, dont 390 sur l’épreuve de 10 km. La Corrida de Langueux : le plus gros événement de course à pied. En juin dernier, il a rassemblé 2.200 personnes, dont un plateau de très haut niveau sur la course des As de 10 km. La 23e édition aura lieu le 22 juin 2013. Le Trail Entre Dunes et Bouchots Roland Le Guigo coprésident de La Vaillante Peu de licenciés « Beaucoup de gens courent sans licence et tous ne s’inscrivent pas à des courses hors stade. Pourtant, près de 80 % de ceux qui s’engagent sur des courses sont Josiane court sans chrono et pour le plaisir Josiane court depuis sept ans à Saint-Brieuc. « Il y a 20 ans, aux Rosaires, il n’y avait qu’une poignée de personnes. Désormais, il y a du monde partout. » (33 km) à Hillion : 950 coureurs au mois d’avril. À Ploufragan, les courses dans la Vallée du Goëlo rassemblent tous les ans environ 1.000 coureurs sur trois épreuves. Les Foulées d’automne : 360 personnes au mois de septembre à SaintRené. Les organisateurs de Landes et Bruyères à Erquy ont limité à 1.000 le nombre d’inscription possible à la dixième édition de leur course nature qui a eu lieu le 28 avril. La huitième traversée de la baie (trail) de La Vaillante aura lieu le 9 juin et se disputera sur 14 et 32 km en présence de 800 à 1.000 participants. des personnes qui n’ont pas de licences et qui ne présentent qu’un simple certificat médical », précise cette fois Bernard Cosson. « Parmi les inscrits, on voit une vraie augmentation des féminines tandis que la majorité des coureurs sont des hommes âgés de 35 à 45 ans. » 120 courses par an Plus de coureurs, ce sont aussi plus de courses qui sont apparues au calendrier. « Il y en avait une quarantaine il y a quinze ans dans les Côtes-d’Armor et il y en aura encore 120 en 2013. En Loi- re-Atlantique, il n’y a par exemple que 80 courses au calendrier. » « Les courses qui ont la cote, ce sont les courses nature, les trails », indique à son tour Christophe Faligon, propriétaire de yanoo.net, le site dédié à la course à pied, incontournable en Bretagne et dans le grand Ouest, qui va afficher près de 2,3 millions de visites en 2012. Cette année, 65 % des 120 courses qui ont été organisées dans le département étaient des courses nature (59 % il y a quatre ans, 39,5 % en moyenne sur les Ne pas dépasser les limites La tendance du département à proposer très majoritairement des courses « vertes » se confirme d’année en année. « La Bretagne attire avec ses sites sympas. La demande des coureurs pousse désormais les organisateurs à prévoir de plus en plus de courses longues, d’ultratrail de plus de 80 km », indique Christophe Faligon. Pour Nicolas Billaud, du magasin Endurance shop à Trégueux, l’augmentation du nombre des coureurs et l’allongement des distances a déjà des conséquences fâcheuses. « Je n’ai jamais vu autant de monde avec des béquilles dans mon magasin que cette année. Il y a dix ans, on considérait qu’il ne fallait pas faire plus de deux courses de plus de 50 km par an. Or, actuellement, certains classements poussent les coureurs à en disputer cinq. Il faut vraiment faire attention. À trop en faire, on peut en arriver à des dégâts qui peuvent être irréversibles. » David Le Tiec Le matériel aussi progresse très vite Cet engouement des Français pour la course à pied, le commerce et l’industrie s’en sont également largement emparés. Quelques spécialistes ont d’ailleurs pris en charge le marché dans le secteur de Saint-Brieuc. En dix ans, le nombre de magasins qui proposent des rayons dédiés à la course à pied a triplé à Saint-Brieuc et alentour. À Trégueux, le responsable du rayon spécialisé chez Decathlon note une très forte progression depuis 2011. « Cette année-là, on était à + 15 %. C’est clairement le sport qui a le plus avancé ces dernières années. En progression et en volume, la course à pied, c’est le quatrième rayon le plus performant de notre magasin », résume François Corbel. L’hyper dédié au sport relève aussi quelques progressions records : la vente des chaussettes a augmenté de 47 % et celles des chaussures de trail de 30 %. François Corbel, responsable rayon course à pied au Decathlon de Trégueux. Nicolas Billaud, responsable du magasin Endurance shop à Trégueux. Nathalie Piederrière-Pelé, responsable du magasin Sobhi sport, à SaintBrieuc. Toujours plus pour le trail Installée depuis cinq ans dans le centre-ville, l’enseigne Sobhi sport est l’un des deux magasins exclusivement consacrés à la course à pied dans la région briochine. Nathalie PiederrièrePelé, sa responsable, a vu les produits évoluer. « La tendance, c’est clairement le trail. Au mois de janvier, la moitié de mon magasin lui sera réservée. L’évolution est très visible, car il y a encore cinq ans, des grandes marques n’avaient pas de chaussures de trail valables. On vend aussi de plus en plus d’équipements liés à ce type de course, comme des poches d’eau, des guêtres ou des vêtements de compression, qui retardent la fatigue musculaire. » tendance, c’est aussi clairement le trail. « La plupart de mes clients se moquent des classements. Je note la création de plus en plus courante de teams composés de quelques personnes. » Sur la question du matériel, Nicolas Billaud souligne « le carton réalisé depuis quelques années par les montres GPS. Ce sont de véritables ordinateurs de bord ». En ce qui concerne les coûts des équipements, il explique enfin « qu’un coureur sur route consacre un budget de 250 ¤ par an à son équipement contre 600 à 650 ¤ pour un coureur de trail ». Plus léger, sauf les prix Sur les autres équipements, Nathalie Piederrière-Pelé relève le succès grandissant des sous-vêtements chauds et respirants. En ce qui concerne les indispensables chaussures, elle décrit une petite révolution. « Depuis des années, les fabricants se concentrent sur l’amorti et sur le confort. Mais depuis six mois, ils cherchent tous à alléger leurs chaussures. » Les prix, eux, s’alourdissent nettement : ils ont augmenté d’environ 15 % cette année. Pour Nicolas Billaud, qui a ouvert Endurance shop dans la zone de Brézillet en 2008, la D. L. T.