Dossier de production Nous sommes les oiseaux

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Dossier de production Nous sommes les oiseaux
NOUS SOMMES
LES OISEAUX
DE LA TEMPETE
QUI S’ANNONCE
D’après le roman de
Lola Lafon
Éditions Flammarion
ADAPTATION & MISE EN SCÈNE HÉLÈNE SOULIÉ
CREATION AUTOMNE 2016
En recherche de partenaires coproducteurs et d’accueils en résidence
Tournée de l’automne 2016 à l’automne 2018
© Thelma et Louise / Road Trip / Miss Kittin - 2015
CONTACT ADMINISTRATION /
Julie R’Bibo
(+0033)6 88 98 67 71
[email protected]
www.exitleblog.wordpress.com
Spectacle s’accompagnant du projet « Fabrique des doutes », actions en direction des publics.
DOSSIER DE PRODUCTION /
NOUS SOMMES LES OISEAUX
DE LA TEMPETE QUI S’ANNONCE
SOMMAIRE
Générique......................................................................................page. 03
Notes d’intention par Hélène Soulié.............................................. page. 04
L’autrice : Lola Lafon..................................................................... page. 13
Equipe de Création........................................................................ page. 14
La fabrique des doutes.................................................................. page. 17
EXIT - La compagnie..................................................................... page. 19
EXIT - Manifeste............................................................................ page. 20
EXIT - Extraits de presse............................................................... page. 21
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Direction artistique
Hélène Soulié
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GÉNÉRIQUE
NOUS SOMMES LES OISEAUX DE LA TEMPETE QUI S’ANNONCE
D’après le roman de Lola Lafon
Editions Flammarion
Conception & Mise en scène Hélène Soulié
Adaptation Magali Mougel - Hélène Soulié
Dramaturgie Magali Mougel
Avec
7 acteurs et actrices (Issues des Ecoles Nationales Supérieures d’Art Dramatique)
et 1 musicienne.
Distribution en cours
Scénographie Emmanuelle Debeusscher
Costume Catherine Sardi
Lumière Maurice Fouilhé
Vidéo Maïa Fastinger
Son / Régie générale En cours
Durée (estimée) 2h30
Age conseillé Dès 14 ans
Genre Théâtre
Spectacle en langue française
(surtitré à l’étranger)
Production EXIT
Coproduction En cours
Soutiens 3/21
Ministère de la Culture et de la
Communication (EXIT est une compagnie
conventionnée par la DRAC Languedoc-
Roussillon)
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Hélène Soulié
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NOTE D’INTENTION
« Il est temps de passer de la nausée au vomissement »
Mujeres Creando1
Je viens de regarder le programme du prochain festival d’Avignon.
Sur trente-neuf artistes programmés, neuf femmes.
Un quart.
Je souffle.
Sur cent un départements (nous venons de voter pour les départementales), dix femmes présidentes.
Je m’asphyxie. Je suis sans voix.
« On ne va pas y arriver » je me dis.
« On ne va pas y arriver » dit La petite fille au bout du chemin,
dans le formidable roman de Lola Lafon :
Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce.
Alors que se revendiquer « féministe » est encore innentendable,
un mot qui emmerde, dont on ne sait que faire, un mot qui encombre, un mot « sans nuances » («
Quand une féministe est accusée d’exagérer c’est qu’elle est sur la bonne voix » dit Christine Delphy), j’ai développé une immense empathie vis à vis de celle que j’appelle « mes sœurs ».
Dans la rue, je ne donne de l’argent qu’aux femmes. Je l’ai remarqué.
Ici, aujourd’hui, à Paris, et puis, partout dans le monde, je suis attentive aux femmes.
Abasourdie par leurs corps qui s’absentent, et à la fois galvanisée par leur victoires.
Je lis énormément de textes écrits par des femmes.
Des romans, des nouvelles, du théâtre.
Mes livres et leurs héroïnes deviennent cette bande de copines avec laquelle j’aime m’entretenir.
Avec lesquels je retrouve ma voix, ma langue.
Despentes, Delaume, De Kérangal, Lafon, Duras, Salvayre, Woolf, Kane, Fraisse, et puis Shakespeare pour Lady Macbeth (qui ne fascine : « Unsex me ! »), Tchekhov pour Irina, Nina, Macha,
Ibsen pour Rita, Nora, Hedda, les sœurs jumelles Ella et Gunhild...
Ce matin dans le métro j’ai relu Les trois sœurs de Tchekhov.
Quand je lis Tchekhov, je retrouve ma langue maternelle.
J’aime bien parce que l’on dit « maternelle », langue « maternelle ».
Il y a celle là, et puis la langue vernaculaire, celle qu’on acquiert par mimétisme.
Les trois sœurs donc. Des histoires de bonnes femmes.
« D’un autre temps » on pourrait dire.
« Des bourgeoises qui découvrent le travail ! »
Et pourtant elles revendiquent tellement fort ce besoin de travailler.
Comme une issue possible. Peut-être la seule à leur condition. De femmes.
C’est Irina, la plus jeune qui le revendique.
Irina dit (je paraphrase) « travailler, pour être fatiguée, pour ne plus penser à rien. ».
Et puis, et je l’entend en résonnance : Macha, elle, dit « à quoi ça sert tout ce que nous savons ?
Ça ne nous sert à rien ! Nous parlons quatre langues, à quoi bon ? ».
1/ Mujeres Creando (Femmes qui créent) Collectif anarcha- féministe bolivien qui participe a différents projets contre la pauvreté, incluant
la propagande, le théâtre de rue, les émissions télèvisées et l’action directe.
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Elles rêvent toutes trois de partir. Mais elles ne partiront pas. Ou peu. Ou pas loin.
Ou pas comme elles auraient voulu.
Elles rêvent d’un changement qui n’advient pas.
D’une liberté qu’elles n’acquièrent pas.
Comme Anna Karénine (Tolstoi), leur grande sœur.
Elles sont des héroïnes qui se meurent de n’être que – des femmes.
Elles portent toutes la même la cicatrice, celle de l’excision sociale.
Dans Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce,
La petite fille au bout du chemin, Voltairine, et Emil sont ces trois sœurs, qui pourraient être les
miennes. Exilées de leurs sexes.
« Je commence à comprendre que je suis exilée de mon sexe. Exilée volontaire. En lutte armée, en
résistance. Contre celle que j’aurai dû être. Comme j’ai peur Voltairine de me faire reprendre, qu’on
le saisisse, ce désir de fausser compagnie à mon destin biologique. »2.
Mes petites filles au bout du chemin, qui n’ont pour noms que pour l’une d’entre elle un surnom
masculin (Emil), ou des noms d’emprunts (le titre d’un film de Gessner3, et celui d’une héroïne féministe4) vont nous emmener dans leur vies, par le biais d’un « journal » écrit par Voltairine, « journal
» qui est le point de départ du roman.
C’est ainsi, en racontant (en se racontant), en questionnant, en écrivant, en nommant ce qu’elles
sont, ce qu’elles ressentent, ce qu’elles ont vécues, qu’elles vont devenir les héroïnes de leurs existences respectives. Et gagner une identité vraie, loin des clichés et des chemins balisés.
Elles ont gardé l’esprit de leurs années lycée. Ce moment où pour la première fois, permis de
conduire à peine en poche, on part en voiture avec ses copines, d’une traite à 800 bornes de chez
soi, où on gruge le train, le bateau. « On se casse, on verra bien !».
On part s’inventer une vie.
Ce qui relie les femmes entre elles, c’est le plaisir bien sûr. Celui de se retrouver.
Ces moments où nous n’avons pas à nous justifier d’être là, d’être comme ça.
D’être comme on est. Point barre.
Ces moments de complicités folles, d’explosion de folie, de rires. L’humour qui nous tient en vie. Nos
petites victoires quotidiennes. Nos stratégies pour ne pas disparaître. Pour étendre nos territoires.
Et tous ces textes que l’on écrit. Notre volonté de participer au monde. Coûte que coûte.
Ce qui relie les filles entre elles aussi. Ce qu’on ne nomme pas. C’est ce sentiment de dés - appartenir au monde, de s’en sentir exclue. Et de ne pas pouvoir le dire, le formuler. C’est leur manque
de confiance en elle aussi. Le droit qu’elles ne s’accordent pas à être au monde, où qu’on ne leur
octroie pas.
Et puis, il y a la rage qui nous réunit. Celle qui nous tient debout.
Elle est viscérale. Elle ne se référence pas. Elle est brute (comme l’art – brut). Elle est politique.
2/ in Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce – Lola Lafon – Editions Flammarion - p 294
3/ La Petite Fille au bout du chemin (The Little Girl Who Lives Down the Lane) est un film franco-américano-canadien réalisé par Nicolas Gessner, sorti en 1976 http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Petite_Fille_au_bout_du_chemin
4/ Voltairine de Cleyre, née le 17 novembre 1866 à Leslie (en), Michigan et morte le 20 juin 1912 à Chicago, était une activiste anarchiste américaine qu’Emma Goldman désignait comme « la femme anarchiste la plus douée et la plus brillante que l’Amérique ait
jamais produite. »/ Citation extraite de : Normand Baillargeon, op. cité & (en) Voltairine De Cleyre [archive] par Emma Goldman.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Voltairine_de_Cleyre
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« L’oppression des femmes est (…) transversale à toute la société. Mais cet effort pour faire reconnaître le caractère « spécifique » de l’oppression des femmes a produit un effet pervers. Celui de
marginaliser la réflexion sur ce terrain au lieu de l’intégrer dans une réflexion plus générale sur les
voies de l’émancipation de tous les opprimés des deux sexes. »5
C’est pourquoi il est important d’intégrer le féminisme dans une lutte globale contre la pensée dominante.
Et c’est ce à quoi s’attelle aussi le roman de Lola Lafon.
Dans Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce,
la Roumanie natale de Lola Lafon est mise en reflet avec une période que l’on pressent comme très
proche de nous, et qu’elle définie comme celle d’une post élection, en France cette fois.
Avec son lot de suspicions (tout le monde est considéré comme un terroriste potentiel),
de révoltes, d’insurrections, d’émeutes, et d’arrestations.
Il y a dans l’air une volonté viscérale d’en découdre.
C’est à ce mouvement que vont participer Les petites filles au bout du chemin.
C’est alliées à ce mouvement qu’elles vont répondre des oppressions subies.
Leur organisation spontanée, sera bientôt reprise par tout à chacun.
Chacun est libre de s’approprier les moyens d’actions des autres.
« Revendiquer la maternité de telle ou telle action n’aurait pas d’autres sens aujourd’hui, que de
nous positionner en héroïnes, alors que nous n’étions rien. Un trio de démarches rapides et de
désirs défroissés presque au bout du chemin, on en avait fini de nos rondes minuscules, ces tournoiements sur nous mêmes, terminé ces tours d’enclos autorisés. »6
Au lendemain de « la nuit des incendies » pendant des émeutes post élection,
la presse recensera cinquante-neuf actes de « terrorisme » dans le pays,
dont une vingtaine seront attribués aux petites filles au bout du chemin (incendie des locaux d’une
firme pharmaceutique fabriquant principalement des neuroleptiques, « incendie des locaux du quotidien de l’état », incendie des locaux d’un magazine féminin qui faisait campagne pour la stérilisation des femmes issues des minorités, distribution de faux billets, de fausses places pour l’Opéra de
Paris, explosion d’un cabinet d’experts psychiatre, piratage informatique des systèmes de sécurité
de centres de détention, prise d’otage du directeur d’une grande agence bancaire - pour demander
l’annulation des poursuites des clients endettés)…
Il ne s’agit pas ici des indignâtos, ou de mouvements organisés,
(« Je me méfie des mouvements insurrectionnels glorifiés par la presse conventionnelle. Faut pas
se raconter d’histoires. A un moment, il faut détruire des choses », dit Lola Lafon lors d’une interview
dans une émission de la chaîne « Arrêt sur image » qui l’invitait au sujet de son bouquin),
mais d’un mouvement spontané qui revendique une « sortie de la pensée dominante »7 ,
et refuse de se plier au simulacre de rébellion : « la journée sans président »,
les pétitions qu’on relaye sur Facebook,
les manifestations encadrées : « non, je n’irai pas dans une manif. Défiler du point A au point B à
l’heure dite avec les camions-poubelles derrière moi. Et puis revenir à la maison couchée panier.
Non»8 ,
et qui refuse d’applaudir aux « programmes de santé mentale pour tous ».
5/ in http://npa66.org/formations/article/l-oppression-des-femmes-et-la (lutte pour leur émancipation)
6/ in Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce – Lola Lafon – Editions Flammarion - p 349
7/ in http://www.nonfiction.fr/articleprint-2262-christine_delphy_principale_ennemie_dune_pensee_majoritaire.htm
8/ in Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce – Lola Lafon – Editions Flammarion – p 349
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On peut associer ces actions à « un appel à une révolution de la connaissance qui adviendrait grâce
au féminisme matérialiste. (…) Une révolution de la pensée est encore possible, une sortie de la
pensée dominante, une fin effective du patriarcat, est envisageable à condition de ne laisser personne indemne »9 : « Cette démarche ne saurait – ne pourrait, même si elle le voulait – se limiter
à la seule population, à la seule oppression des femmes. Elle ne laissera intouchée aucune part de
la réalité, aucun domaine de la connaissance, aucun aspect du monde.»10
« Les rapports de domination s’accompagnent le plus souvent d’un discours qui vise à faire passer
les inégalités sociales pour des données naturelles. L’effet de ce discours, c’est de faire admettre ces
inégalités comme un destin incontournable (ce qui relève de la nature ne peut pas être changé) »11.
Et c’est par les mots d’abord, les tags dans les rues, les affiches confectionnées à l’arrachée avec
ses phrases inscrites au poska
« Qu’est ce qu’on fait là ?
De quoi sommes nous remplis ?
Qui a coupé nos nerfs ? »
que Les petites filles au bout du chemin vont questionner le discours dominant et son aliénation.
C’est par les mots qu’elles vont se réapproprier leur vie, mettre leurs corps en jeu, résister à la peur,
la faire changer de camps - la peur, et être vivante dans la création d’un « nouveau point de vue ».
Les mots « me sont une armée, des corps de lettres qui se tiennent, forment un mur vivant, du
souffle, de l’air entre mon corps nu, la honte et puis une suite, enfin.»12
A propos de son film La Rabbia (La rage), Pasolini écrit : « La normalité, parlons-en. Dans l’état
de normalité on ne regarde pas autour de soi : tout autour, se présente comme « normal », privé
de l’excitation et de l’émotion des années d’urgence, l’homme tend à s’endormir dans sa propre
normalité, il oublie de se penser, il perd l’habitude de se juger, il ne sait plus se demander qui il est.
C’est alors qu’il faut créer, artificiellement l’état d’urgence : ce sont les poètes qui s’en chargent. Les
poètes, ces éternels indignés, ces champions de la rage intellectuelle, de la furia philosophique. »13
Aux mots se mêlera le feu, celui qui nous habite et qu’on ne peut laisser s’éteindre, sous peine de
rejoindre ceux que Lola Lafon appelle les « presque morts »14, ceux que l’acceptation d’une normalité déracine.
Les « presque morts », ce tableau d’Évariste-Vital Luminais, Les Énervés de Jumièges15.
C’est le visage que l’on camoufle derrière rimmel, fond de teint et rouge à lèvre.
C’est le visage d’un monde aussi, qui tel un unijambiste ne peut danser, castré de son féminin.
9/ in C. Delphy, L’ennemi principal, L’économie politique du patriarcat, Paris, Syllepse, 2009, p. 269
10/ in C. Delphy, L’ennemi principal, L’économie politique du patriarcat, Paris, Syllepse, 2009, p. 269
11/ in http://npa66.org/formations/article/l-oppression-des-femmes-et-la (lutte pour leur émancipation)
12/ in Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce – Lola Lafon – Editions Flammarion – p 202
13/ A propos de La Rabbia - Pier Paolo Pasolini.
in : Vie Nuevo, numéro 38, 20 septembre 1962. Extrait de : Le Regole di un’illusione, a cura di Laura Bettie Michele Gulinucci. Roma.
Fondo Pier Paolo Pasolini, 1991.
14/ in De ça je me console – Lola Lafon – Editions Flammarion
15/ Les énervés de Jumièges - Évariste-Vital Luminais – (1880), huile sur toile, 197 × 176 cm, musée des beaux-arts de Rouen.
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Evariste_Vital_Luminais_-_Les_énervés_de_Jumièges_(Musée_des_beaux-arts_de_Rouen).
jpg
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LE PROJET
Le projet Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce sera donc une « réaction à
l’obsession de la société pour la normalité, sa propension à exclure les déviants.16».
Il traitera du désir féminin, de l’émancipation, de la lutte contre les diktats sociaux, de la quête d’identité ou encore de nouveau départ. Il parlera aussi du corps. Du corps absent, du corps immobile,
ou malade, du corps qui se (re)met en mouvement, du corps dansant, comme métaphore de notre
corps social, dans une relation à un temps parfois suspendu, arrêté, ou au contraire qui s’accélère.
Nous serons au croisement de tous ces sujets en racontant l’histoire elle même.
L’HISTOIRE
Trois femmes. Jeunes. La trentaine. Les deux premières se sont rencontrées un mardi soir. Dans un
groupe de parole pour femmes victimes de violences sexuelles. Métro St Ambroise.
La troisième, elles l’ont rencontrée dans une cinémathèque déserte où ne passent que de vieux
films, et où elles, passent le plus clair de leur temps. Avec cette volonté inconsciente de se couper
du réel, d’aller chercher dans la fiction quelque chose de vrai, de profond…
Lorsque le roman commence, Emil a eu un accident. Son cœur s’est arrêté.
« Sa sœur » Voltairine, ancienne danseuse classique, décide alors d’écrire un journal :
« Ceci est le journal de ta mort subite. Les quelques notes, celle là, que j’essaye de prendre au
moment où tu t’absentes à la vie. Ceci est le journal dans lequel je note pour toi chacun des détails
de ce présent où tu n’es plus. Pour te raconter, plus tard-un jour, ce que je vis avec toi sans que tu
le saches.»17
C’est avec ce journal, dans l’attente du réveil de son amie, que nous apprendrons les circonstances
de leur rencontre, et découvriront des parcelles choisies de leur vie d’avant.
C’est aussi dans ce moment intermédiaire, alors que son amie est hospitalisée que Voltairine parlera pour la première fois à cette autre jeune femme qu’elle baptisera La petite fille au bout du chemin.
Cette dernière écrit également, des textes, des théories (comme la Théorie de la caissière), et se
pare des « notices » des anxiolytiques qu’elle refuse de prendre comme parure contre « le monde
des morts ». Ces textes, elle les consigne dans ces cahiers, les partages avec qui veut bien, les
distribue comme on donne un remède.
La « mort subite » d’Emil (Mais ne serions-nous pas dans une « épidémie discrètes de morts subites
» ?), sa question récurrente lors de son réveil « Qu’est-ce que je fais là ? » (Qui deviendra « Qu’estce qu’on fait là ? »), et la rencontre nouvelle avec La petite fille au bout du chemin, vont propulser
nos héroïnes dans une vie qu’elles avaient pris soin de mettre à distance, un mouvement retrouvé,
une danse à nouveau possible, et les appeler à couper les fils qui les maintenaient victimes d’une
société qui les prie de se taire, de se conformer.
16/ Jane Campion
http://www.rtl.fr/culture/arts-spectacles/festival-de-cannes-2014-jane-campion-ou-la-passion-des-portraits-de-femmes-7771869448
17/ in Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce – Lola Lafon – Editions Flammarion – p 11
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« Comment extirper de soi les rois barbares et ces cordages qu’on avale et qu’on ravale. »18
Déminer les carcans et les normes. Faire changer la peur de camps.
« Trois vies sous vide qu’on vient agacer d’une pointe de ciseau jusqu’à en rompre la carapace.
Bang. »19
Démarre alors pour Voltairine et La petite fille au bout du chemin (alors qu’Emil se fait poser à
l’hôpital un défibrillateur) une « cavale » de Paris à Rome (squatte de la Villa Médicis), de Rome à
Jumièges, de Jumièges à sa « ville nouvelle », et son « passage de la brèche des rêves ».
Train, stop, bus.
Une « cavale » militante, qui ressemblera plus à un espace de « fabrique de doutes » avec questions posées sur les murs et distribution de mots-clefs, qu’à une fabrique d’attentats en soi…
« Nous poserons donc comme principe que dans le monde du rêve on ne vole pas parce qu’on a
des ailes, on se croit des ailes parce qu’on a volé. »20, une virée amoureuse aussi « Comme nous
sommes constamment ensemble, l’une à côté de l’autre, je ne peux pas lui dire ce qui ne peut que
s’écrire. Alors les mots s’absentent, de toute façon, ils auraient formé un petit tas banal de – je n’ai
jamais ressentie ça avant parfois il me semble que ça me traverse si tu savais je suis embrasée de
toi t’allonger sous mes mains. »21
Et puis Paris à nouveau. Emil sort de l’hôpital. Elles se retrouvent toutes les trois. Le rythme s’accélère encore. Un mouvement de révolte s’étend sur Paris. La ville s’embrase. Des émeutes secouent
la capitale. Les arrestations pullulent.
Des affiches signées « Les petites filles au bout du chemin » sont retrouvées placardées dans toute
la ville. Les fantasmes de la presse les considèrent alors comme un dangereux groupe d’extrême
gauche.
La petite fille sera finalement arrêtée lors d’un tag nocturne sur la vitrine d’une agence de voyage
qui promet des « séjours de charme en Europe de l’Est », puis assignée à résidence, chez elle,
où son compagnon mettra tout en œuvre pour la remettre sur un chemin droit, le sien. « (…) les
confidences de celui qui, parce qu’il l’a pénétrée, s’arroge le droit de parler de sa « santé mentale ».
Qu’elle ait été renvoyée de son dernier travail pour vol d’une somme considérable, son enfant d’un
an et demi qu’elle n’a pas vu depuis presque six mois, ou qu’elle ait ce que le fiancé – informaticien
du corps de la Petite Fille – a appelé un historique, si ça n’a aucune importance pour elle, ça n’en
a pas pour moi. »22
La petite fille finira par se perdre dans ce jeu de rôles que lui impose son entourage (son fiancée,
celle qui se dit son amie, sa psy) qui la maintiennent à terre, s’enfuira, et se laissera finalement dériver sur l’eau comme Les énervés de Jumièges. Voltairine, elle, entamera alors une correspondance
depuis l’HP ou elle s’est enfermée depuis la disparition de la Petite fille avec son amie Emil qui
viendra se clore ainsi : « Tu me demandes, tu te demandes, faut-il raconter l’histoire des oiseaux
qui tombent. Tu ne veux pas écrire l’histoire d’un oiseau qui tombe, tu lui as promis de ne jamais
raconter l’histoire des oiseaux qui tombent. (…) Ceci n’est pas l’histoire d’un oiseau qui tombe. »23
18/ in Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce – Lola Lafon – Editions Flammarion – p 289
19/ in Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce – Lola Lafon – Editions Flammarion – p 289
20/ in Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce – Lola Lafon – Editions Flammarion – p 289
21/ in Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce – Lola Lafon – Editions Flammarion – p 328
22/ in Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce – Lola Lafon – Editions Flammarion – p 326
23/ in Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce – Lola Lafon – Editions Flammarion – p 428
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L’ADAPTATION AU PLATEAU / UN PARCOURS CROISÉ
Etre au croisement. Trouver comment rester au croisement. Comme dans un carrefour.
Rendre possible la rencontre, le choc, « la collision », afin de s’approcher au plus prés d’un mouvement propre à la vie elle même, à ce que je considère être la vie.
Donner des pistes multiples, différents parcours possibles, tracer des lignes, et pouvoir recréer toujours un point de départ.
Voilà l’axe sur lequel l’adaptation du roman à la scène se fera.
Si on y regarde de plus prés, adapter un roman à la scène est en soi déjà constitutif de cette volonté
de croisement. Des pratiques.
C’est pour moi une façon d’aller éprouver, de chercher autre chose, une façon autre aussi de concevoir le texte en plateau, en lui ôtant sa hiérarchie, et en l’utilisant comme vecteur.
C’est aussi une volonté consciente de mise en danger de mes propres acquis de mise en scène.
Pour renouveler ma pratique. Ma vision. L’ouvrir.
Ainsi, après avoir travaillé à une première adaptation littéraire pour la scène du roman, et avoir
croisé mes perceptions sensibles d’artiste femme et militante, à celles portées par les héroïnes (anti
héroïnes serait plus approprié) de Lola Lafon, je mettrai ces premières matières en partage avec
les acteurs du projet.
Je chercherai ensuite le fonctionnement propre à cet objet à venir, qui fera que nous raconterons à
la fois le roman et quelque chose de nous.
Avant d’engager le travail de plateau avec les acteurs, je définirai avec la scénographe Emmanuelle
Debeusscher, les espaces potentiels d’où la parole émerge, et où les personnages vont exister
(prennent corps), où l’on met les corps à l’abri, ou à l’exposition.
Nous travaillerons ses espaces en nous inspirant des installations (Letters of Thanks / Labyrinth of
Memory / During Sleep … ) et dessins (Drawing (séries 2013) / Earth and Blood / Red Table … ) de
Chiharu Shiota.24
Si je tiens à ce que ce projet soit celui d’un théâtre de parole, je voudrais m’interroger sur l’espace
possible de cette parole qui s’invente devant nous. Comment les mots sont prononcés ? Dans quel
espace ? Et comment cet espace se transforme au fur et à mesure que les mots se déversent, et
que les corps se mettent en jeu ?
Ensuite, posant ainsi un cadre potentiel à cette parole, je travaillerai avec les acteurs à la fois à
corporaliser la langue de Lola Lafon. Chercher intimement d’où part cette parole. Comment elle advient, se réveille, s’enclenche ? J’extrairai aussi des thématiques récurrentes de l’œuvre qui seront
sujets à des improvisations en plateau, et qui permettront que l’adaptation finale soit au croisement
du texte de Lola Lafon et de l’écriture scénique qui émergera de ces improvisations.
Je tiens beaucoup à ce que ce projet puisse se nourrir des expériences, sensations, réflexions et
corps de chacun(e)s. Je tiens beaucoup à constituer « une langue ».
Constituer en soudant des bouts, des morceaux, des mots.
Inventer. Réinventer.
Au fond, il me semble revenir par là à l’origine de la mise en scène. Je pense à Piscator. A l’origine
aussi de ma pratique de metteuse en scène. « Pour ne pas offrir de prise, il me faudra entrer en résistance. Et à toute interrogation, leur répondre : je ne sais pas, je me demande, je cherche. Je dépose des questions. Je fabrique des doutes. Nous ne savons pas ce que nous sommes entrain de
fabriquer (…), nous savons que nous sommes « entrain de » quelque chose. »25
24/ Chiharu Shiota www.chiharu-shiota.com
25/ in Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce – Lola Lafon – Editions Flammarion – p 294
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« Coller c’est écrire. » dit Apollinaire. Ecrire une autre histoire. Avec sa propre langue, sa propre
temporalité. Comme la vie. Avec ses accidents. Ses multiples points de départ. Ecrire un voyage au
croisement des voix. Ces voix qui nous accompagnent et nous constituent.
Sur le plateau, une actrice dans un lit d’hôpital. Et des lits à perte de vue. (During Sleep / Chiharu
Shiota).
Une voix off. On ne sait pas qui parle. A qui appartient la voix. On est dans l’espace du récit, dans
un espace mental propre au récit. Dans un temps suspendu. Puis le corps d’une seconde actrice
apparaît. On identifie sa voix. Et son corps dans le même temps. Elle chuchote. La voix off et sa
propre voix se rejoignent. On glisse dans l’espace intermédiaire entre le temps suspendu et le
temps présent.
Lorsque la troisième actrice apparaît, le présent entre de plein fouet. La parole est directe. On oscille entre dialogue et monologue.
Il y aura ensuite, alors que l’histoire s’accélère encore, et après l’apparition des trois protagonistes
du drame, des scènes de groupe, et la présence d’un ou deux personnages périphériques au drame.
Les scènes de groupe viendront renforcer les parcours singuliers et isolés des trois Petites Filles.
Il y aura aussi une chanteuse sur le plateau, elle même personnage périphérique, qui regarde l’action qui est entrain de se passer. Des reprises de Cat power. Nico. Miss Kittin. Mes idoles pop. Ces
voix qu’écoutent Les petites filles, et que j’écoutais moi même lycéenne dans mon walkman. Ses
voix qui ressourcent.
Nous serons ainsi au croisement des mots, des paroles, des voix.
Il faudra trouver comment la parole et les corps se libèrent dans le même temps. La musicalité de
l’ensemble.
Comment les voix chuchotées, parlées, chantées insufflent le mouvement. Comment on ramène un
corps à la vie. Et repenser à ce que peut-être un corps « subitement » vivant, se questionnant sur
ce qu’il fait là.
Il faudra mettre en relation les espaces de l’intime et les espaces publics. Trouver le chemin qui les
relie. Qui les délie. Et les transgresser.
Partir d’une réalité, d’une « concrétude » pour la fictionnaliser.
Et travailler progressivement à gommer les contours de ce que l’on nomme réel ou fiction.
Ne pas, ne plus savoir, ce qui est vrai, et ce qui est rêvé. Accepter de perdre ses repères.
Et les redessiner à notre guise. Etre dans l’errance, dans le mouvement, la force centrifuge, l’issue,
et enfin la dérive.
Il s’agira donc d’écrire.
Une autre Histoire.
Faire que le théâtre soit plus vrai, plus excitant que la vie.
Prendre la parole pour toute une génération en marge, qui ne s’accorde pas aux couleurs de son
époque, qui parle trop fort, rit trop fort, qui ne se reconnait pas dans les rêves, les rôles, les places
qu’on lui tend.
Et constituer sur la scène, un « état d’urgence » pour reprendre le terme de Pasolini.
On ira avec rage, avec fureur, nécessité, et délectation.
Cette rage, la seule qui nous permette encore de nous relever, d’être debout, de griffer.
11/21
Direction artistique
Hélène Soulié
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DE LA TEMPETE QUI S’ANNONCE
Ce sera quelque chose qui donne de la force.
Qui donne de la force à nos intuitions, à notre insouciance.
Quelque chose qui soude, qui (re)constitue.
Ce sera accidenté aussi.
Parce que de toute façon la vie est bien plus chaotique que ce que l’on nous vend.
A l’image de la création elle même et du théâtre, les parcours tous tracés n’existe pas.
La vie est un disque rayé. Il n’y a pas de « notices », pas de « recettes ».
Parce que ce qu’il nous reste ce sont les mots. Pour ne pas devenir ces « énervés de Jumièges » :
poser des actes, « faire », et DIRE, plus que jamais.
Dans les cris, dans le creux de l’oreille, dans l’essoufflement, dans la palpitation.
Puisse le théâtre donner résonnance à ces voix, et être cette assemblée constituée et vivante d’un
monde qui s’invente.
« Conspirons encore Voltairine ! Redevenons des bandites fiévreuses, des enfants acharnés à ne
pas rester là où on nous pose. L’époque est dure aux voleuses de feu… Il nous faudra bien redevenir impitoyables et, sans rien céder de nos vies ou de nos corps, saturer chaque atome de plaisirs
vagabonds sans jamais en payer aucun prix. »26
Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce.
Hélène Soulié
avril 2015
Retrouvez la note d’intention d’Hélène Soulié dans son intégralité ici
26/ in Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce – Lola Lafon – Editions Flammarion – p 427
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Hélène Soulié
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L’AUTRICE : LOLA LAFON
D’origine franco-russo-polonaise, élevée à Sofia, Bucarest et Paris, Lola Lafon s’est d’abord consacrée à la danse avant de se tourner vers l’écriture.
Après des publications dans des fanzines et des revues alternatives , elle a été répérée par des
revues littéraires ( la N.R.V, entre autres, qui a publié ses premières nouvelles en 1998 et jusqu’en
2000.)
Ses trois premiers romans sont parus chez Flammarion : Une fièvre impossible à négocier (traduit
en espagnol et en italien et lauréat du « Prix A tout lire »), De ça je me console et Nous sommes
les oiseaux de la tempête qui s’annonce, (Prix Coup de Cœur de la 25ème heure au salon du Livre
du Mans et finaliste du Prix Marie-Claire) Ce dernier roman paraîtra aux Etats-Unis en janvier 2014
chez Seagull Books. Il a également été adapté au théâtre par la compagnie « Les Fugaces » dans
une version road-movie et Leila Kilani, la réalisatrice de « Sur la planche » travaille actuellement à
une adaptation cinéma.
Politiquement engagée dans plusieurs collectifs anarchistes, antifa et féministes, Lola Lafon s’est
parfois exprimée dans certains quotidiens et a publié deux fois dans la N.R.F, dont un article dans
le numéro spécial « Où en est le féminisme ».
Lola lafon est également musicienne. Un premier album « Grandir à l’envers de rien » est sorti en
2006 chez Label Bleu/Harmonia Mundi et le deuxième, « Une vie de voleuse » en 2011 chez Harmonia Mundi.
Chaque sortie de roman a été accompagnée d’un « concert lecture ». Après une commande du
Festival « les Correspondances de Manosque » à la sortie de « De ça je me console », elle a, avec
ses deux musiciens, effectué une tournée de plus de trente dates qui s’est terminée aux Bouffes du
Nord.
Pour la sortie de Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce, Lola Lafon a, à la demande du théâtre de l’Odéon, créé un concert-lecture inédit intitulé « La petite fille au bout du chemin », qui mêlait différents textes d’auteurs divers, tous autour de la figure de son héroïne et de ses
comparses imaginaires et littéraires.
Pour La Petite communiste qui ne souriait jamais, elle prévoit également une création (si ces
concerts-lectures sont surtout donnés dans des théâtres et des festivals du livre, elle aime également à les délocaliser et à les proposer en version courte ou simplement à deux — elle-même plus
un musicien— dans des librairies qui pourraient souhaiter les accueillir.)
Sources : http://www.actes-sud.fr/contributeurs/lafon-lola
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EQUIPE DE CRÉATION
Hélène Soulié, metteuse en scène - dramaturge
Hélène Soulié a mené un double parcours de formation : formée comme comédienne à l’ENSAD de Montpellier (direction Ariel Garcia Valdès), elle intègre ensuite l’Université Paris X (DESS de mise en scène et dramaturgie).
Elle est ainsi formée par Georges Lavaudant, Cécile Garcia Fogel, Yann Joel
Colin, Michel Deutch, Jean Joudheuil, Jean Louis Besson, Béatrice PiconValin, Sabine Quiriconi.
Très vite repérée pour la singularité de son travail de mise en scène, Hélène
Soulié en « entomologiste » de la langue, invente des espaces « poélitiques »
où la parole peut se révéler, et la pensée s’éprouver intimement.
Elle compose avec les interprètes à qui elle confie ses partitions scéniques,
des pièces aux esthétiques radicales et charnelles, portées par l’essence et
l’urgence « de dire ».
Au sein de la compagnie EXIT, qu’elle a fondée en 2008, elle a mis en scène
Konfesjonal,o d’après Christophe Tarkos, Cairn d’Enzo Corman, Kant de Jon Fosse (Scène Nationale de
Sète), Eyolf (Quelque chose en moi me ronge) d’Henrik Ibsen (Scène nationale de Perpignan, Scène nationale de Sète, Théâtre de Nîmes, Théâtre de l’Aquarium), et Un batman dans ta tête de David Léon (CDN
Montpellier).
Dans le cadre des Sujets à Vif (Festival d’Avignon 2014/SACD), elle accompagne David Léon et Emmanuel
Eggermont (chorégraphe) pour l’écriture scénique du projet « Un jour nous serons humains ».
En 2015, elle met en scène Sauver la peau de David Léon à Théâtre Ouvert à Paris.
Hélène Soulié est également dramaturge. Elle a travaillé auprès de différents chorégraphes dont Germana
Civéra / Montpellier Danse 2012.
Elle intervient également à l’Université Paul Valéry Montpellier III auprès d’étudiants en licence arts du spectacle.
Saison 2012-2013, elle était en résidence à la Scène Nationale de Perpignan, et à la Scène Nationale de
Sète. En 2013-2014, elle était en résidence de création au CDN de Montpellier. La compagnie EXIT qu’elle
dirige est conventionnée par la DRAC Languedoc-Roussillon depuis 2014.
Mises en scène d’Hélène Soulié :
Un jour nous serons humains de David Léon -2014
Sujets à vif- SACD/ Festival d’Avignon
Un Batman dans ta tête de David Léon – 2014
Théâtre des 13 vents – CDN - Montpellier / Théâtre de La Loge - Paris
Eyolf [Quelque chose en moi me ronge] d’Henrik Ibsen - 2013
Théâtre de l’Aquarium - Paris / Théâtre de l’Archipel – Scène Nationale de Perpignan / Scène Nationale de Sète / Théâtre de Nîmes
Kant de Jon Fosse - 2012
Scène nationale de Sète – tournée dans les collèges en décentralisation
Cairn d’Enzo Corman - 2011 - Théâtre Jean Vilar - Montpellier
[Konfesjonal,o] d’aprés Christophe Tarkos - La Chapelle - Montpellier
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Hélène Soulié
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Magali Mougel, co-adaptatrice - dramaturge
Après un Master Recherche en Arts du spectacle, elle intègre en 2008 le département d’écriture de l’ENSATT dirigé par Enzo Cormann.
Elle a écrit, entre autres, Varvara essai 1 et Waterlily essai 2, textes lauréats des Journées
de Lyon des auteurs de Théâtre en 2007, édités à L’Act mem (2007), Lili essai 3, Penthy sur
la bande.
Aux Editions Espaces 34 sont publiées Erwin Motor, dévotion (2011), Guérillères ordinaires
et Suzy Storck (2013).
Depuis 2011, Magali Mougel est auteure associée aux Centres de Ressources des Ecritures
Contemporaines Troisième Bureau (Grenoble).
En 2012-2013, elle est auteure associée au Préau-CDR de Vire.
Elle est également chargée de cours à l’Université de Strasbourg dans le département des
Arts du spectacle et anime régulièrement des ateliers de théâtre et d’écriture en milieu rural
et milieu carcéral.
Emmanuelle Debeusscher, scénographe
D’abord assistante de Gillone Brun et de Julien Bureau, elle conçoit ensuite les
scénographies et réalise les décors des créations de Julien Bouffier.
En tant que scénographe et constructrice, elle a également travaillé avec les metteurs en scènes et chorégraphes Marc Baylet, Hélène Cathala, Fabrice Ramalingom, Yann Lheureux, Frédéric Borie, et Lonely Circus.
Depuis 2010, elle travaille en collaboration avec Hélène Soulié. Elle conçoit et réalise les espaces des différents projets de créations de la metteuse en scène (Cairn,
Eyolf, Un Batman dans ta tête…)
Elle intervient également en tant que consultante auprès des élèves des arts-déco
à Paris, et enseigne la scénographie à l’Université Paul Valéry – Montpellier III.
Récemment, elle a participé à l’élaboration d’une pièce en trois dimensions du peintre André Cervera, et à la mise en
espace de l’exposition de Guillaume Robert, vidéaste- plasticien.
Maurice Fouilhé, créateur lumière
Maurice Fouilhé a fait ses armes dans le théâtre aux côtés de Jacques Nichet et Marie Nicolas.
Parallèlement, il a développé des fidélités créatives avec diverses compagnies, notamment la
la Compagnie EXIT (Hélène Soulié), et la Compagnie des Hommes (Didier Ruiz). Pour lui, la
lumière est en toute chose, elle ne se confine pas au spectaculaire et à l’éphémère, elle est
aussi accompagnatrice et pérenne. C’est donc tout naturellement qu’il met son savoir faire à
l’épreuve de l’éclairage architectural et urbain (muséographie, ouvrages d’art, quartiers, bâtis)
et s’attache en qualité de citoyen soucieux de l’avenir, à proposer des illuminations en accord
avec l’environnement et le développement durable. Ses créations s’enrichissent au fil des
années de ses expériences et rencontres diverses. Il sillonne la France, parcourt l’Europe et
œuvre sur les cinq continents.
15/21
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Hélène Soulié
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Maïa Fastinger, plasticienne / vidéaste
En 2003, elle est diplomée de l’Ecole des beaux-arts de Montpellier avec les félicitations du
jury.
Elle expose son travail à la Biennale des jeunes créateurs d’Europe et de la Méditerranée et
au Forum Social Européen à Paris en 2003, au Betonsalon de Wien en 2005 pour le projet
Remote Control, ou encore en 2006 à Paris lors de l’exposition Riches...et Célèbres dans le
cadre de “La Jeune Création”.
En tant que plasticienne , elle poursuit ses recherches, au gré de résidences à Marseille
(Friche Belle de Mai), à Berlin et à Paris.
Elle étend aussi ses recherches à d’autres terrains et collaborations : documentaire, journalisme, musique (elle collabore depuis 2009 avec le groupe Puppetmastaz), et enfin théâtre,
menant depuis 2008 une collaboration avec la metteuse en scène Hélène Soulié.
Maniant divers outils de l’image et des arts visuels, elle nourrit ses recherches d’une observation méticuleuse du monde
qui l’entoure, de l’anecdote à la grande histoire. Ses deux maîtres mots pour avancer sont porosité et empirisme : porosité
au monde et porosité des langages artistiques ; ouverture, expérimentations diverses, pour susciter des questionnements.
Catherine Sardi, costumière
Après des études en école de commerce, elle prend la mer comme équipière cuisinière sur des voiliers (convoyage et charter) transatlantiques, aux Antilles et en
Méditerranée.
Elle alterne ensuite des emplois d’assistante, de régisseur, d’interprète, de machiniste et d’habilleuse et réalise pour des plasticiens des travaux de couture et de
volume.
Costumière, elle réalise la création et la fabrication de costumes de nombreux
spectacles depuis 1998, pour les compagnies Volubilis (Niort), Moleskine (Paris),
Onstap (Avignon), Manifeste (Toulouse), Les Nuits claires (Bruxelles), ou encore l’Ensemble Lidonnes (Paris) et le Cirque
de Moscou sur glace…
Depuis 2003, elle est assistante-costumière de Ciçou Winling et travaille avec la compagnie Kumulus, Jean-Paul Wenzel,
le Thêatre Dromesko, Les Colporteurs, Les transformateurs, l’Opéra national de Lyon, Jean –Louis Hourdin…
Avec EXIT (Hélène Soulié), elle a dessiné et réalisé les costumes des spectacles : Cairn d’Enzo Corman, Eyolf d’Ibsen,
et Sauver la peau de David Léon).
16/21
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Hélène Soulié
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LA FABRIQUE DES DOUTES
Si la matrice du projet est bien la création d’une pièce de théâtre, je ressens une nécessité (renouvelée car cela est récurrent dans mon parcours) de sortir du théâtre.
D’aller à la rencontre des publics et non publics, pour mettre les questionnements propre à la pièce
au centre de la cité.
Il y a chez moi cette volonté de travailler de façon transversale en créant des rencontres, des débats,
des ateliers qui permettent de se questionner individuellement et collectivement.
Le champ d’action en direction des publics ou non publics participe de cette volonté de renverser
l’ordre établi, dans le processus de création lui même. S’affranchir du théâtre, c’est aussi s’affranchir
de ses limites géométriques ou physiques.
On parle souvent des spectateurs qui n’osent pas franchir la porte des théâtres.
On parle peu des artistes qui n’osent faire le chemin inverse. Et pourtant.
Il faut aller là où personne ne va.
Il faut aller dans les banlieues, en zone rurale très reculée, dans les centres de jeunes, dans les CEF,
dans les prisons, dans des hôpitaux psychiatriques, dans les maisons de retraites, dans ces espaces
où la parole est empêchée, et la faire naître.
Il faut aller là où l’on pressent que la parole ne circule pas, où le rapport aux mots, à la langue est
restreint.
Etre en lien pour ne pas s’enfermer dans l’ « entre soi ».
Etre dans le croisement.
Et reconsidérer le théâtre comme un lieu possible d’assemblée.
En lien avec la sociologue et chercheuse Aurélie Marchand, nous établirons un questionnaire qui nous
permettra d’interroger l’existence, et le mode de vie des femmes dans notre société.
Nous établirons ce questionnaire en lien avec les questions qui traversent le roman :
Qu’est ce qu’une femme ? Qu’est-ce qu’être une femme ? Qu’est-ce que je fais là ? De quoi êtes
vous rempli ? Qui coupe nos nerfs ? A quoi rêvent-on quand on a 12 ans ? Que souhaites-tu exercer comme métier ? Raconte le dernier rêve dont tu te souviens, Qu’est-ce que tu n’oses pas faire ?
Qu’est-ce que tu ne dis jamais ? Que voudrais-tu oublier ? Qu’est-ce qui te met en colère ? De quoi
sommes nous remplis ?
Nous travaillerons sur ce qui enferme, les diktats de la pensée, les normes, les blessures, les humiliations, les discriminations.
Nous fabriquerons avec ses questionnaires livrets d’entretiens, « notices », portraits sonores, documentaires (sur le modèle du Comizi d’Amore de Pasolini, et de son enquête sur la sexualité), images
vidéos…
Si la forme se définira en fonction de ce qui nous apparaîtra comme étant le plus juste lors de nos rencontres avec les publics, nous serons toujours au croisement de l’écriture et de l’oralité, au croisement
d’une temporalité propre au voyage et de l’hyper présent propre à l’interview.
Le but sera de voir comment nous sommes tous concerné par ces questions propre à l’identité, à
l’émancipation, au désir, au corps. Et comment le féminisme s’intègre finalement bien dans une lutte
globale contre la pensée dominante et les rapports de domination.
Les restitutions de ces Fabriques des doutes pourront être proposées en amont, ou en aval des représentations du spectacle.
17/21
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Hélène Soulié
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Note biographique - Aurélie Marchand
Aurelie Marchand est sociologue et ethnographe. Son activité se partage entre la recherche, l’enseignement et les collaborations avec des artistes. Elle met à profit les techniques d’investigation des sciences sociales (entretiens ethnographiques, observations participantes, récits de vie, analyses sociologiques...) au service de projets qui croisent les
arts visuels et les sciences sociales. (Les choregraphes Loic Touze, François Grippeau, Sophiatou Kossoko, le collectif
Stationnements autorises). La question du genre est transversale à son travail.
En 2013, elle collabore à l’écriture dramaturgique de la pièce Un baiser sans moustache de Stéphane Pauvret et François
Grippeau, qui conjuguent arts visuels, danse et ethnographie sur la question de la masculinité. Elle réalise des entretiens
performances en direct et en public lors des représentations.
Elle développe un goût particulier pour les portraits sonores et les supports multimédia : elle est l’auteure en 2014, avec
l’ingénieure du son Anne-Laure Lejosne, du webdocumentaire consacré à l’histoire des militantes de l’entreprise de lingerie Chantelle (http://www.lesdessousdelafabrique.fr/).
Elle poursuit également des recherches sur l’économie informelle en Alsace et au Maroc. La première étape de travail est
présentée sous la forme d’une installation vidéo à la galerie du Syndicat potentiel de Strasbourg avec l’artiste Stéphane
Pauvret : So Gemütlich !
En tant qu’enseignante, elle anime un séminaire d’initiation aux pratiques sociologiques à l’école de Design Nantes Atlantique et encadre des cours thématiques sur les stéréotypes et discriminations de genre à l’université d’Angers. Elle intervient régulièrement dans des colloques et des festivals thématiques comme Fiction et sciences sociales (Paris-Sorbonne
); La recherche en danse entre France et Italie (Turin) ; Filmer le travail (Poitiers).
La chercheuse s’investit également dans des groupes de travail sur le genre (MSH Confluences d’Angers) et mène des
enquêtes dans le cadre du projet Valeurs et utilités de la culture (MSH Ange-Guépin de Nantes).
Formée à l’université Toulouse le Mirail aux études de genre et à l’université de Nantes à la sociologie de terrain, elle s’intéresse très tôt aux pratiques de travail des chercheurs en sciences sociales et des artistes du spectacle vivant. En 2009,
elle fonde L’association Fil en Têtes et expérimente des projets de croisement entre des acteurs politiques, des savants
et des artistes. Ainsi, la Cie Daja avec l’historien Gérard Noiriel est invitée avec Chocolat clown nègre à l’université de
Nantes.
Elle organise les deux premières saisons du Printemps des Chercheurs en sciences sociales à l’Université de Nantes.
L’évènement est soutenu par la Ville de Nantes, le CG 44 et la Région des Pays de la Loire. Elle réalise de 2010 à 2012
des portraits radiophoniques d’acteurs du spectacle vivant et du champ académique sur la radio Jet-FM. (Chorégraphes,
metteurs en scène, et historiens, sociologues...).
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Hélène Soulié
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EXIT - LA COMPAGNIE
EXIT est une compagnie créée et dirigée par Hélène Soulié depuis 2008.
Elle invite en son sein différents artistes : auteurs, plasticiens, scénographes, éclairagistes, acteurs, à
la rejoindre le temps de la création d’une ou plusieurs pièces, créant ainsi au fil des saisons de véritables collaborations avec la scénographe Emmanuelle Debeusscher, l’éclairagiste Maurice Fhouillé,
la plasticienne Maia Fastinger ou l’auteur David Léon.
Après avoir mis en scène Tarkos, Corman, Fosse, Ibsen, et soucieuse de faire entendre et connaître
des auteurs de sa génération, Hélène Soulié associe pour 2 ans au travail de sa compagnie l’auteur
David Léon à partir de 2013.
Elle met alors en scène sa première pièce éditée Un Batman dans ta tête au CDN de Montpellier. Elle
met en scène en suivant Sauver la peau à Théâtre – Ouvert à Paris, et élabore dans le même temps
un diptyque autour de l’enfance et de la folie, constitué des deux pièces précédemment citées.
Elle accompagne également David Léon et Emmanuel Eggermont dans le cadre des Sujets à vifs –
Festival d’Avignon 2014, en proposant un dispositif scénique et un espace de parole pour Un Jour
nous serons humains.
« Le travail que je cherche à inscrire, est celui d’un théâtre ancré dans une nécessité d’interroger la
mise en relation de ce qui est donné à entendre avec ce qui est donné à voir.
Il y a pour moi une urgence de donner à entendre ce qui ne se dit pas, donner à entendre « l’innentendable », révéler une pensée affranchie des discours, et créer des espaces où cette pensée s’éprouverait de manière sensible, vitale, et une urgence à déminer les carcans et les normes. »
Hélène Soulié – avril 2015
CREATIONS
2008 - KONFESJONAL,O d’après Christophe Tarkos - Mise en scène Hélène Soulié - La Chapelle
Montpellier // 2010 - CAIRN d’Enzo Corman - Mise en scène Hélène Soulié - Théâtre Jean Vilar
Montpellier / Théâtre Berthelot Montreuil // 2012 KANT de Jon Fosse - Mise en scène Hélène Soulié
- Scène Nationale de Sète // 2013 EYOLF (Quelque chose en moi me ronge) d’Henrik Ibsen - Mise
en scène Hélène Soulié - Scène nationale de Perpignan / Théâtre de l’Aquarium Paris // 2013 - UN
BATMAN DANS TA TETE de David Léon - Mise en scène Hélène Soulié - CDN Montpellier // 2014 UN JOUR NOUS SERONS HUMAINS de David Léon - Chorégraphie Emmanuel Egermont - Mise en
voix Hélène Soulié - Festival d’ Avignon/ Sujets à vif // 2015 - SAUVER LA PEAU de David Léon - Mise
en scène Hélène Soulié - Théâtre Ouvert - Paris.
SOUTIENS
EXIT est une compagnie soutenue par la DRAC Languedoc Roussillon (au titre des compagnies
conventionnées), le Conseil Régional Languedoc-Roussillon, la Ville de Montpellier.
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EXIT - MANIFESTE
Un Théâtre «poélitique»
«Contre une société qui brûle les expériences dans un vertige de banalité, qui uniformise le ressenti
selon des canons publicitaires, qui aplatit la perception du monde selon des schémas opaques, qui
contraint l’imagination à se mesurer avec la seule manifestation de la réalité, contre tout cela»1, nous
développons un théâtre de création en prise avec son temps, «un travail d’art sans concession».2
L’espace de recherche proposé par le collectif revendique la perméabilité des langages sur les plateaux de théâtre, dans des espaces d’exposition, et hors les murs, en créant des grandes formes en
salle, des petites formes nomades, et des installations plastiques ou autres formes hybrides, qui sont
toujours des expériences sensibles qui inventent une relation aux spectateurs toujours renouvelée.
Le collectif est également fondé sur un rapport extrêmement fort aux écritures, qu’elles soient celles
de dramaturges contemporains ou classiques (Enzo Corman, David Léon, Lancelot Hamelin, Jon
Fosse, Henrik Ibsen) ; ou celles de poètes (comme Christophe Tarkos).
Les textes sont choisis pour ce qu’ils nous disent de l’état du monde, de l’homme d’aujourd’hui en
prise avec ses peurs fondamentales, peurs collectives et/ou intimes. Ils nous permettent de sonder la
sphère sociale, ses maux, ses mécanismes.
En «entomologiste», Hélène Soulié met en scène au plus près des textes, persuadée de la puissance
poétique et politique du verbe.
Ainsi, les projets sont avant tout des aventures littéraires qui permettent, dans une relation intime avec
un auteur et sa langue, de questionner notre rapport au monde et à l’art.
D’autre part, et ce dès le départ, nous avons voué notre pratique artistique à la mise en perspective
de constats, de situations, en vue de susciter le questionnement.
L’art, pour nous, est politique, non pas toujours forcément dans le propos direct développé par une
oeuvre, mais par essence.
Il est un terrain de résistance possible contre l’appauvrissement du lien social et de la pensée. Il permet d’appréhender le monde par le biais du pas de côté, poétique, et de s’engager ; il est poélitique.
Il est la possibilité d’une parenthèse où l’on donne à voir, à entendre - dans un contexte propice à
l’attention - l’invisible, l’indicible, ce qu’on ne prend pas la peine de regarder.
Cette posture se traduit sur le plateau par une esthétique du jeu de l’acteur très radicale (la place
donnée à l’écoute, à la parole, au silence), et par des choix formels toujours au service d’un enjeu de
pensée.
Ainsi nous fabriquons des images qui attirent l’œil au milieu du trop-plein. Nous assumons la parcimonie, la lenteur, le ralentissement du temps, la contemplation au milieu du trop vite.
Nous formulons la nécessité d’une pause, et véhiculons un questionnement. Et si les lieux d’expression de l’art, sous toutes leurs formes, peuvent être considérés comme des “sanctuaires de l’attention”, il est essentiel de toujours relier ce que nous y montrons à l’extérieur, à un territoire, et à la réalité
du monde.
1/ Citation de Marco Baliani - extraite de Ce que parler veut dire - Olivier Favier 2/ Extrait de l’article de Jean-Pierre Léonardini - L’humanité - A propos d’ Eyolf d’Henrik Ibsen - mis en scène par Hélène Soulié- 12 mars
2013.
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EXTRAITS DE PRESSE
SAUVER LA PEAU de David Léon - Création 2013 / 2014
Stéphane Capron, France Inter – 30 janvier 2015
« C’est une histoire d’un narrateur qui raconte sa vie. Il raconte la vie de son jeune frère qui s’est suicidé sous
un train, c’est très noir. Ca raconte aussi beaucoup de choses sur l’homosexualité, c’est assez corrosif, c’est
des textes coup de poing, c’est vraiment un choc. »
Manuel Piolat Soleymat, La Terrasse – 29 janvier 2015
« Seul sur scène, sous la direction d’Hélène Soulié, Manuel Vallade habite de tout son être le texte de David
Léon : Sauver la peau. Un moment organique et polyphonique qui nous emporte. »
Audrey jean, Théâtres.com – 2 février 2015
« Après « Un Batman dans ta tête » David Léon et Hélène Soulié collaborent de nouveau pour nous proposer une forme atypique autour d’un texte à l’énergie viscérale. « Sauver la peau » fait écho au précédent
spectacle et livre, dans une atmosphère feutrée, une logorrhée fragmentée déchirante et déversée avec une
précision ciselée par le comédien Manuel Vallade. »
UN BATMAN DANS TA TÊTE de David Léon - Création 2013 / 2014
L’Humanité – Jean Pierre Léonardini – 3 mars 2014
“Avec Un Batman dans ta tête, solliloque écrit par David Léon, Hélène Soulié, qui l’a mis en scène, confirme
l’évidence d’un talent fertile qui nous était apparu lors de sa précédente réalisation du Petit Eyolf d’Ibsen. (…)
En un mot comme en cent, Un Batman dans ta tête témoigne à l’envi d’un travail théâtral artistement pensé
et vécu.”
France Inter – La minute de Stéphane capron – 13 mars 2014
“ La mise en scène d’Hélène Soulié est un excellent contre-point au texte coup de poing de David Léon. On
sort bouleversé de ce spectacle. ”
Le monde – Brigitte Salino – 15 mars 2014
“En ce moment, c’est donc Un Batman dans ta tête qui se joue. Le comédien et la mise en scène font battre,
jusqu’au vertige, le coeur de ce texte dont la matière pourrait être un cliché moderne, l’influence des jeux vidéo sur l’esprit d’un adolescent, si David Léon n’atteignait les zones où se nouent les troubles mortels d’une
vie. C’est dur mais productif : remuant.”
Libération – Carole Rap – 26 février 2014
“ Une émotion en profondeur. ”
EYOLF (Quelque chose ne moi me ronge) d’Ibsen - Création 2012 / 2013
L’Humanité – Jean Pierre Léonardini – 19 février 2013
“ Sur la large scène avec presque rien, mais quel ! (scénographie d’Emmanuelle Debeusscher, vidéo de Maia
Fastinger, lumières de Maurice Fouilhé), règne un climat d’intense poésie froide; les uns et les autres (Claire
Engel, Dominique Frot, ( …) et un enfant) étant dûment séparés dans une diction intelligemment dépassionnée. Comme une juste révérence à Claude Régy. Gage d’un travail d’art sans concession. ”
Le monde.fr – Evelyne Trân – 16 février 2013
“ Beaucoup de poésie se dégage de ce spectacle aussi captivant qu’un tableau de Hopper, qui nous fait
rentrer dans l’intimité d’êtres humains comme deux gouttes d’eau. Un tableau qui pleure mais touché par le
soleil. ”
Le blog de Phaco – Thierry De fages – 18 février 2013
“ [...] Spectacle émouvant et superbe, Eyolf est à l’image du théâtre d’Ibsen : mystérieux et humaniste.”
21/21
Direction artistique
Hélène Soulié