Ces PME qui innovent dans le Nord vaudois

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Ces PME qui innovent dans le Nord vaudois
ENTREPRISES WHO’S WHO
Ces PME qui
innovent dans le
Nord
vaudois
La région nord vaudoise regorge d’entreprises
qui ont su développer de nouveaux produits
et se diversifier. Notre sélection.
Par Julien Calligaro
I
l n’y a pas si longtemps, la majorité des entreprises du Nord vaudois étaient actives dans l’industrie, principalement dans le secteur
de la mécanique de précision.
«Cette caractéristique est toujours
présente, mais le tissu économique de la
région a considérablement évolué», constate
Jean-Marc Buchillier, directeur de l’Association pour le développement du Nord
vaudois. Aujourd’hui, les PME situées entre
Vallorbe, Yverdon et Sainte-Croix ont su
se diversifier ou investir de nouveaux
secteurs, à l’instar de la société de cybersécurité NetGuardians ou du spécialiste
de sauces et bouillons Lucul.
Autre constat: le Nord vaudois s’avère
être un terreau fertile pour l’innovation. La
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région possède trois incubateurs d’entreprises et plusieurs centres de formation
d’excellence, dont la Haute Ecole d’ingénierie et de gestion du canton de Vaud, qui
donnent naissance à de nombreuses startup prometteuses. Une proximité qui permet une meilleure collaboration et d’importants transferts de technologies entre
les 3000 PME et les autres entités.
Les Usines Métallurgiques de Vallorbe
ont, par exemple, mis en test un système
intelligent de gestion de la consommation
électrique en partenariat avec une jeune
pousse du Y-Parc à Yverdon. «Non seulement les entreprises du Nord vaudois
innovent, mais elles s’appuient également
sur l’innovation de sociétés voisines pour se
développer», note Jean-Marc Buchillier. !
Jean Plé. Symbios
s’est imposée comme
le leader mondial des
prothèses de hanche
et genou sur mesure.
PME MAGAZINE - AVRIL 2016
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SYMBIOS
Photo: S. Liphardt
Orthopédie
Innovation: simulation numérique 3D
Année de fondation: 1989
Direction: Jean Plé
Lieu: Yverdon-les-Bains
Nombre de collaborateurs: 150
Trente pour-cent des patients opérés d’une
prothèse du genou sont insatisfaits du
résultat. C’est fort de ce constat que Symbios a décidé de révolutionner le marché
des prothèses de la hanche et du genou
en développant l’utilisation de l’imagerie
scanner et de la simulation numérique en
trois dimensions.
«Cette technique permet de s’adapter
aux besoins précis des patients en proposant une approche totalement personnalisée», explique Jean Plé, directeur et fondateur de Symbios. Les différences entre
patients sont telles que le catalogue de la
PME contient plus de 2000 références.
Basée à Yverdon-les-Bains, Symbios
s’est depuis une vingtaine d’années imposée comme le leader mondial de prothèses
de hanche et genou sur mesure. Elle fournit chaque année le matériel orthopédique
pour 15 000 à 20 000 opérations et voit son
chiffre d’affaires augmenter de manière
constante. Un succès que son directeur
explique en grande partie par l’innovation: «Sans elle, nous n’existerions pas.»
La société consacre 10% de son chiffre
d’affaires à la R&D, mais s’appuie également sur le savoir-faire d’entités externes.
En 2006, elle a d’ailleurs développé, en
partenariat avec le CHUV, un nouvel
implant de genou faisant la synthèse des
connaissances les plus récentes. «L’innovation est forcément un travail d’équipe»,
constate Jean Plé.
Un leitmotiv d’autant plus important
que la concurrence internationale est
rude. «Dans l’industrie de commodité,
seul celui qui produit au meilleur coût survit», indique le directeur. Bien que son
entreprise ait été très touchée par la force
du franc – 80% du chiffre d’affaires sont
réalisés à l’étranger –, Jean Plé n’est pas
pour autant pessimiste et pense que son
entreprise se démarque sur plusieurs
points. Notamment par le fait que Symbios
contrôle l’entièreté de son capital et de son
réseau de distribution.
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ENTREPRISES WHO’S WHO
BOLEX
Caméras
Innovation: diversification
Année de fondation: 1923
Direction: Marc Ueter
Lieu: Yverdon-les-Bains
Nombre de collaborateurs: 4
La société Bolex – et avec
elle la mythique caméra
du même nom – est née
en 1923 des mains de
Jacques Bogopolsky, un
U k r a i n ien ém ig ré à
Genève. Près de 90 ans
après, l’entreprise, renommée Bolex International, fabrique toujours des caméras
pellicules 16 mm et super 16, mais a su se
diversifier pour s’adapter au numérique.
Depuis 2005, elle propose un service de
numérisation de films sur divers supports.
«Même si Bolex rayonne toujours dans le
monde entier, le marché des caméras pellicules a beaucoup diminué», pointe Marc
Ueter, directeur de Bolex International.
Selon lui, la caméra pellicules est désormais utilisée de façon complémentaire à ses
homologues numériques et «offre un grain
particulier que les puristes et professionnels
reconnaissent bien». Profitant d’une présence importante des Bolex en Amérique
du Nord, la PME a décidé en 2011 de s’allier
à une entreprise basée à Los Angeles pour
développer une nouvelle caméra numérique. L’appareil, qui rencontre un vif succès
dans les milieux professionnels et les écoles
de cinéma, est doté d’un look «vintage»
mais possède toutes les technologies des
caméras numériques classiques.
CLEAN COOLING
SYSTEMS
Réfrigération
Innovation: réfrigération magnétique
Année de fondation: 2012
Direction: Fouad Rahali, Osmann Sari, JeanChristophe Hadorn, Stefan Müller
Lieu: Yverdon-les-Bains
Nombre de collaborateurs: 4
Réduire de 50% la consommation mondiale
d’énergie utilisée pour la réfrigération et
diminuer l’impact de ce procédé sur l’environnement. Les objectifs de Clean Cooling
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Systems (CCS) sont ambitieux. La PME
développe des composants et des systèmes
de réfrigération magnétique pour des appareils électroménagers et professionnels. La
technique consiste à remplacer le gaz par des matériaux magnétocaloriques
qui, lorsqu’on les soumet
à un fort champ magnétique, libèrent de la chaleur. A l’inverse, en l’absence de champ magnétique, la chaleur est
absorbée, dégageant du froid. En attendant
de pouvoir lever les fonds nécessaires, la
jeune entreprise étend son savoir-faire
autour des sources magnétiques. Elle a, à
ce jour, déposé une dizaine de brevets.
CCS espère une plus grande utilisation
du magnétisme dans les systèmes de réfrigération, car 20% de la consommation électrique mondiale leur sont imputables. Selon
Fouad Rahali, un des quatre administrateurs de l’entreprise, l’innovation doit servir de moteur à la protection de l’environnement: «Aujourd’hui, nous devons
d’abord penser au bien-être de notre planète. Innover est une question de survie.»
CORNU
Boulangerie
Innovation: nouveaux outils
Année de fondation: 1934
Direction: Marc-André Cornu
Lieu: Champagne
Nombre de collaborateurs: 360
Boulangerie de village à
sa fondation en 1934, Cornu n’a pas beaucoup changé. A ceci près que les
machines remplacent
aujourd’hui en grande
partie les êtres humains.
L’entreprise, propriétaire des marques
«Roland» et «Mon Village», fabrique des
produits pour apéritif, tels que des bretzels
et des flûtes. Elle a su se démarquer en
développant des outils de travail capables
de reproduire les gestes ancestraux, tout
en augmentant sa productivité. «Ces
machines permettent de travailler avec
des recettes «clean label», c’est-à-dire
sans aucune adjonction», souligne Marc-André Cornu, son directeur.
La PME consacre entre 5 et 8% de son
chiffre d’affaires à la R&D et développe
entre 10 et 15 recettes inédites chaque
année. Cornu a enregistré un chiffre d’affaires de plus de 100 millions de francs en
2015. Ce qui fait la force de la boulangerie?
«Arriver avec de nouveaux produits au bon
moment, en anticipant le marché.» Exportant ses produits dans plus de 70 pays différents, Cornu inaugurera cette année un
bâtiment multifonctionnel accolé au site de
production actuel. L’édifice abritera, entre
autres, un musée interactif et un laboratoire de démonstration, avec l’objectif d’attirer 50 000 visiteurs par an.
K-TEAM CORPORATION
Robotique
Innovation: robots mobiles
Année de fondation: 1995
Direction: Mario Aellen
Lieu: Vallorbe
Nombre de collaborateurs: 3
Les robots mobiles développés par la société
K-Team Corporation sont
utilisés par plus de 600
universités et centres de
recherche industrielle à
travers le monde. La PME,
basée à Vallorbe, évolue dans un marché
de niche: une partie de ses robots est
utilisable dans des environnements très
exigus. Une particularité qui lui permet
de se démarquer. «Mais la concurrence
est de plus en plus forte dans le secteur
de la robotique, commente Claude-Alain
Nessi, directeur de la vente chez K-Team.
Pour rester compétitif internationalement,
innover est indispensable.»
La PME a développé en 2011 un nouveau
robot, dénommé Kilobot, capable de tester
les algorithmes de centaines ou de milliers
de ses congénères. La particularité de ce
petit engin de 3 cm de diamètre «très
basique» est de pouvoir être utilisé en
essaim. «Ensemble, les robots sont
capables d’effectuer des tâches plus complexes que s’ils étaient seuls», observe
Claude-Alain Nessi. La petite société – qui
a enregistré un chiffre d’affaires d’un
demi-million de francs en 2015 – réfléchit
déjà à une nouvelle version de ce robot. !
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Photos: S. Liphardt, DR
!
Abraham Ratano. Pour
le directeur de Redel,
produire en Suisse sans
innover est un combat
perdu d’avance!
REDEL
Connectique
Innovation: nouvelles machines transfert
Année de fondation: 1986
Direction: Abraham Ratano
Lieu: Sainte-Croix
Nombre de collaborateurs: 120
«Compte tenu de la force du franc et du
haut coût du travail, produire en Suisse
sans innover est un com bat perdu
d’avance», remarque Abraham Ratano,
directeur de Redel. Il faut dire que la
maison mère de l’entreprise, LEMO,
exporte 94% de sa production dans 80
pays différents. Pour garder sa position
de leader au sein du marché de la connectique haut de gamme, Redel investira
7 millions de francs cette année, dont
2 millions seront consacrés à la modification et l’équipement de son bâtiment et
5 millions dans le développement de nouvelles technologies.
A l’étroit dans ses locaux de SainteCroix, la PME a décidé de délocaliser le
montage final de ses connecteurs, une
opération ne nécessitant pas de maind’œuvre qualifiée. La place libérée dans
ses locaux sera dédiée à de nouvelles
machines transfert de production à grande
vitesse. «Ces machines réalisent toutes
les opérations d’usinage simultanément,
estime Abraham Ratano. Elles nous permettront d’être plus flexibles, de baisser
les délais de livraison et d’obtenir une
qualité de produit supérieure.»
La société élabore principalement des
connecteurs plastiques circulaires. Elle
compte aussi une importante activité de
sous-traitance pour le groupe LEMO et
fabrique des pièces en métal et contacts
pour ses connecteurs. Redel souhaite continuer de croître, notamment aux USA et en
Asie, deux marchés en pleine expansion.
Une progression possible, surtout grâce à
la grande diversité des domaines d’application. Les 100 000 clients de l’entreprise se
répartissent entre les secteurs de l’audiovisuel, l’aérospatial, l’automobile ou même du
nucléaire. Mais 40% du chiffre d’affaires
sont tout de même réalisés par le secteur
médical et les laboratoires de recherche. Les
connecteurs y sont appréciés pour leur qualité dans des environnements sensibles.
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ENTREPRISES WHO’S WHO
LUCUL
Alimentation
Innovation: nouveaux produits
Année de fondation: 1934
Direction: Charles-André Lussi
Lieu: Payerne
Nombre de collaborateurs: 6
Lucul a reçu en octobre
2015 le prix Wabel de l’innovation pour son kit de
préparation pour fondue
chinoise, un label de référence pour les grands
acteurs de l’industrie alimentaire. La société, spécialisée dans la
fabrication de bouillons, sauces et condiments, a conquis le jury en proposant un
produit innovant tant par son packaging – il
a la forme d’un cabas – que par son concept.
Le kit contient une préparation précuisinée
à base d’ingrédients 100% naturels et végétaux. Il permet de préparer une fondue
chinoise en dix minutes. «Depuis 2011, nous
nous concentrons sur une gamme de produits
sains, naturels et sans gluten», mentionne
Charles-André Lussi, son directeur.
Malgré une forte concurrence, l’entreprise garde sa position de leader sur la fondue chinoise. Elle enregistre un chiffre
d’affaires en hausse régulière depuis quatre
ans. «Mais nous sommes obligés d’innover,
confie Charles-André Lussi. Sans cela, nous
reculerions. Le but est d’avoir une longueur
d’avance sur les géants du secteur en privilégiant la qualité et la santé des consommateurs.» La clientèle de la PME est
composée majoritairement d’entreprises de
la grande distribution et de la restauration,
mais aussi d’hôpitaux et de particuliers.
NETGUARDIANS
Cybersécurité
Innovation: logiciel de monitoring
Année de fondation: 2007
Direction: Joël Winteregg
Lieu: Yverdon-les-Bains
Nombre de collaborateurs: 30
Depuis deux ans, NetGuardians enregistre
un chiffre d’affaires en augmentation de
50%. La PME a également doublé ses effectifs, passant de 12 employés en 2014, à 30
aujourd’hui. Spécialiste de la cybersécurité,
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la société travaillait à ses débuts dans de
multiples secteurs, mais a décidé par la
suite de concentrer son savoir-faire dans le
domaine bancaire. «Depuis ces deux dernières années et l’émergence des fintech, les
banques sont beaucoup
plus à l’écoute des jeunes
entreprises, apprécie Joël
Winteregg, directeur. Elles
sont aussi plus à l’affût
d’innovations. Notre travail est de leur apporter des solutions clés en main.»
La société compte plus de dix ingénieurs
dans la R&D et y consacre la moitié de son
chiffre d’affaires. Elle a développé un logiciel de monitoring permettant aux banques
d’analyser le comportement de leurs agents
et ainsi lutter contre la fraude. Le programme s’adapte aux risques particuliers
de chaque banque, ce qui permet à la PME
d’être pourvue d’une large clientèle, allant
de la petite banque privée suisse à d’importants établissements bancaires en Ethiopie.
PIGUET FRÈRES
Microtechnique
Innovation: diversification et machines pour
l’usinage de matériaux extra-durs
Année de fondation: 1887
Direction: Pierre-André Meylan, Etienne
Meylan et Frédéric Meylan
Lieu: Le Brassus
Nombre de collaborateurs: 40
La société familiale Piguet
Frères était à l’origine
exclusivement active dans
la pierre d’horlogerie.
Dans les années 50, elle
a progressivement diversifié ses activités. «Nous
gardons notre savoir-faire dans l’usinage
des matériaux extra-durs», mesure Frédéric Meylan, l’actuel directeur technique,
en passe de succéder à son père Pierre-André Meylan à la tête de la société. Piguet
Frères profite de son réseau de partenaires
pour offrir des solutions innovantes d’usinage et de montage. «Nous développons
également des machines spécifiques, car
nous ne trouvons pas sur le marché les
équipements adaptés aux types de pièces
que nous réalisons», précise Frédéric
Meylan. Des innovations selon lui rendues
possibles grâce au savoir-faire de ses
employés.
La PME – qui a enregistré l’an passé un
chiffre d’affaires de plus de 10 millions de
francs – fabrique aujourd’hui des composants pour des secteurs variés, tels que la
recherche pétrolière, la météorologie, le
spatial et le domaine médical. Elle peut
d’ailleurs se targuer d’avoir développé le
premier dispositif d’échographie cardiaque
via l’œsophage pour nouveau-nés.
USINES
MÉTALLURGIQUES
DE VALLORBE
Métallurgie
Innovation: nouveaux outils
Année de fondation: 1899
Direction: Claude Currat
Lieu: Vallorbe
Nombre de collaborateurs: 280
Les Usines Métallurgiques
de Vallorbe (UMV) placent
l’innovation au centre de
leur réflexion: «Notre
ambition est de réaliser
5% du chiffre d’affaires
grâce à des produits développés au cours des deux dernières années»,
souligne le directeur Claude Currat. Pour
cela, la société – qui fabrique des limes
réputées pour leur haute qualité – consacre
5% de son chiffre d’affaires à la R&D et y
emploie trois personnes à plein-temps. «Les
nouvelles idées viennent de tous les niveaux
de l’entreprise, communique Claude Currat.
Chaque employé, s’il le souhaite, peut apporter sa pierre à l’édifice.»
Cette structure horizontale de R&D a
amené les UMV à développer plusieurs
nouveaux outils, notamment des graveurs
très précis ou encore des guide-limes pour
faciliter l’affûtage des chaînes de tronçonneuse. Ces instruments sont destinés
majoritairement aux industries forestière
et horlogère. Exportant 94% de leur production, les UMV ont été touchées par la
force du franc. Pour y faire face, l’entreprise
a décidé de réduire ses coûts. En partenariat avec Romande Energie, elle a lancé un
système intelligent de gestion de la
consommation électrique sur son site.
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