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Les clones de vigne agréés en 2008 C. SERENO1, L. AUDEGUIN1, V. GRONDAIN2, J-M. BOURSIQUOT3 Institut Français de la Vigne et du Vin 1 : Pôle matériel végétal Domaine de l’Espiguette - 30240 LE GRAU DU ROI 2 : Route de Méron, 49260 MONTREUIL-BELLAY 3 : Montpellier SupAgro, 2 place Viala, 34060 MONTPELLIER V. DIDIER Chambre d’Agriculture des Pyrénées-Orientales 19 avenue de Grande-Bretagne – 66000 PERPIGNAN S. DE BAUMONT, E. BESSEAS Interloire Maison des vins Bellevue – 44690 LA HAYE FOUASSIERE Comme chaque année, les auteurs se proposent de présenter de manière synthétique les caractéristiques des clones qui ont été agréés à la fin de l’année précédente. Ces clones ont été présentés à la section vigne du CTPS lors de la session du 18 décembre 2008. La section s’est prononcée en faveur de l’agrément de 8 nouveaux clones proposés par l’IFV et ses partenaires régionaux ainsi que 3 autres clones de Riesling B proposés par l’INRA de Colmar et le Comité Interprofessionnel des Vins d’Alsace. La sélection d’un clone jusqu’à son agrément est un processus long qui se déroule en plusieurs étapes. Ce travail se fait en collaboration avec les partenaires de l’IFV que sont les Chambres d’Agriculture, les comités interprofessionnels, les syndicats d’appellation et les associations techniques. Après pré-sélection au vignoble ou dans un conservatoire, les souches sont introduites au domaine de l’Espiguette pour le dépistage des viroses, c’est la phase de sélection sanitaire. A l’issue de cette première étape, les clones sains sont installés pour expérimentation dans leur région d’origine, en collection d’étude, dont le suivi viticole et technologique jusqu’à la dégustation va permettre de définir le profil cultural et technologique de ces clones. C’est la phase de sélection génétique ou agronomique. A l’issue, les clones jugés les plus intéressants sont alors présentés à la section vigne du CTPS pour agrément. Remarque : l’agrément de nouveaux clones ne signifie pas que ceux-ci soient disponibles immédiatement pour les viticulteurs. Pour certaines sélections, il faudra attendre quelques années avant d’avoir une diffusion nationale significative. 1. Muscat d’Alexandrie B 1014 Cette expérimentation a consisté en l’étude du comportement viticole et du potentiel aromatique de divers clones non agréés en comparaison aux clones certifiés 308 et 979 en vu d’élargir le panel de clones de Muscat d’Alexandrie B actuellement agréés et limité à 4 clones (308, 635, 866, 979). 1.1 Dispositif expérimental La collection d’étude est située sur le domaine de la station viti-vinicole de Tresserre. Les racinés ont été plantés le 17 mars 1994, le greffage sur place a été réalisé le 4 mai 1995. Les clones étudiés sont les 2 clones agréés, 308 et 979 comparés à 3 clones non agréés, le 9011, 9012, 9013 (données uniquement sur 2001 et 2002) et le nouveau 1014 (présenté dans le document sous numéro provisoire 9014). Les écartements sont 2,50 m entre rang et 1,00 m sur le rang soit une densité théorique de 4000 pieds par hectare. Des souches de garde sont plantées à l’entrée de chaque rang. Il est à noter qu’il n’y a pas de rang de garde côté talus. Le dispositif mis en place est en carré latin avec 6 répétitions de 5 ceps. 1.2 Observations viticoles Vigueur, aoûtement Dans l’ensemble, aucun problème d’aoûtement n’a été relevé sur les différents clones quels que soient les millésimes. Au niveau de la vigueur certains apparaissent comme plus ou moins expressifs. Les clones 9011 et 9012 sont les plus faibles. Le clone 979 est sans doute le plus régulier avec une vigueur moyenne. Le 308 et le 9014 sont les plus hétérogènes d’une campagne à l’autre. Baies, grappes Il n’a pas été observé de différence significative sur la grosseur des baies ou la compacité des grappes. L’effet millésime est prépondérant sur l’effet clone. Ainsi en 2000 on pouvait observer des grappes lâches sur tous les clones. Au niveau des baies on peut noter au vu des trois millésimes que les clones agréés ont les baies les plus grosses. Très proche du clone 979 on trouve le clone 9014. Ces trois clones sont au dessus de la moyenne. Le 9012 est du niveau de la moyenne mais le 9011 est nettement plus bas (130 g de moins pour 200 baies par rapport au 308 qui est le plus élevé avec 995 g). Il a été observé que l’effet millésime influe plus que l’effet clone. En 2001 on note ainsi une coulure sur l’ensemble de la parcelle. Le 9014 apparaît comme le moins touché. Production Sur les trois millésimes tous les clones ont un potentiel de production égal ou supérieur à celui souhaité dans le cadre d’une production en Vins Doux Naturels et peuvent satisfaire une production en Vins de Pays. On peut noter cependant quelques différences entre eux. Le clone 979 est en moyenne le plus productif (2,1 kg/cep) mais également le plus irrégulier (gros écarts entre la plus petite et la plus grosse récolte). Il apparaît plus sensible à la sècheresse (rendement le plus bas l’année la plus sèche). Le clones 308 et 9014 sont en moyennes assez proches (1,8 kg/cep) même si le 9014 semble plus régulier. Le 9012 se situe au dessus des 1,5 kg/cep et semble assez régulier. Le 9011 apparaît comme le plus régulier mais également comme le plus faible en se situant en dessous des 1,5 kg/cep (cf graphique 1). Poids par cep 1999 à 2001 3 kg/cep 2,5 2 1,5 1 0,5 0 308 979 9011 9012 9014 max mini moy Graph 1 : weight/vine -1999 to 2001 Titre Alcoométrique Probable Le potentiel alcoolique est, d’un clone à l’autre, sensiblement différent (un degré d’écart entre la moyenne la plus basse et la plus haute). Le clone 308 est dans la moyenne. Les clones 979 et 9014 sont en dessous (et même en deçà de13°). Le 9011 et le 9012 sont au dessus (et au delà de 13,4°). Le clone 979, le plus productif enregistre le potentiel alcoolique le plus bas, le 9011 le moins productif n’a pas le meilleur degré mais arrive en second, le 9012, guère plus productif que le 9011 enregistre le meilleur potentiel alcoolique. Le 308 est dans la moyenne tant en rendement qu’en degré. Le 9014 est pénalisé au niveau degré par un potentiel de production plus élevé. Analyses aromatiques Sur les trois millésimes 1999, 2000 et 2001, 3 prélèvements ont été effectués pour suivre l’évolution des terpènes au fil de la maturité. Cela permet également de quantifier le potentiel de chacun des clones. Parmi les clones non agréés, le 9014 est celui dont les valeurs de terpènes (somme de linalol+nérol+géraniol) sont les plus régulièrement élevés. Le 9012 semble le moins intéressant, le 9011 se comporte assez bien en 2000 et 2001 mais très décevant en 1999. 1.3 Les millésimes vinifiés Suite à ces résultats, quatre millésimes ont été vinifiés : 2002 où l’ensemble des clones a été vinifié, 2005, 2006 et 2007 où seulement les vins des clones 308 et 9014 ont été élaborés. Au niveau viticole Moyenne sur les trois derniers millésimes vinifiés : 2005, 2006 et 2007 (cf tableau 1) Tableau 1 : synthèse des résultats agronomiques de 2005 à 2007 Table 1 : agronomic results – 2005 to 2007 D’un point de vue viticole, le 9014 apparaît moins sensible à la coulure et au millerandage que le clone en référence, le 308. Moins de coulure, plus de grappes plus grosses et plus denses entraînent un rendement par cep supérieur pour le 9014 par rapport au clone 308. Aucune différence n’est apparue relativement à une sensibilité particulière, une carence ou un autre problème sanitaire. Le port, plus retombant pour le 9014, peut s’avérer une contrainte dans sa conduite. Un attachage ou un palissage est de rigueur. Au niveau oenologique Les terpènes Seules ont été prises en référence les trois dernières récoltes analysées, 2002, 2005 et 2006. Sur l’ensemble des récoltes réalisées depuis 1999, le 9014 s’avère plus riche en terpènes (Linalol, Nérol et Géraniol ajoutés). Résultats d’analyses des terpènes (en μg/l – cf tableau 2) : Tableau 2 : concentration en terpènes - moyenne 2002, 2005 et 2007 Table 2 : terpenic content – 2002, 2005 and 2006 Analyses des vins Sur l’analyse classique des vins, acidité totale, pH, alcool et sucres, il y a peu de différences entre les deux clones. En 2007, seul le taux de sucres résiduels diffère en raison d’une maturité initiale hétérogène (malgré un contrôle au même niveau). Le clone 308 enregistre un titre alcoométrique de 14.5 contre 13.4 pour le 9014. Cet écart se retrouve sur les vins finis. Rappel de l’analyse des vins 2007 (cf tableau 3) : Tableau 3 : analyses des vins 2007 Table 3 : wine analysis in 2007 Dégustations Moyenne des notes sur les dégustations des vins 2002, 2005, 2006 et 2007 (cf tableau 4) : Tableau 4 : moyenne des notes de dégustation Table 4 : average of wine tasting results Sur cette moyenne nous constatons que les vins sont assez proches. Le 9014 est moins bien noté que le clone 308 au nez mais légèrement mieux sur les arômes en bouche. Le 9014 est globalement moins apprécié que le clone 308 (note finale inférieure). Le fort potentiel terpénique du 9014 ne se retrouve pas dans les dégustations. L’examen du profil aromatique est indispensable pour caractériser le 9014 par rapport au clone de référence le clone 308. Nous relevons que le clone 308 est apprécié pour sa fraîcheur avec essentiellement des arômes de fruits et agrumes frais mais aussi de fruits exotiques (et même de menthe). Le 9014 est relativement moins marqué sur ces notes fraîches mais plus sur des notes de fruits très mûrs comme le miel, les fruits secs ou même l’orange confite. Le côté floral avec des notes de rose et de tilleul est présent sur les deux clones. A noter cependant que l’on retrouve seulement sur le 9014 un aspect végétal. 1.4 Conclusion Sur les quatre clones non agréés suivis, c’est le 9014 de par son fort potentiel en terpènes et son bon comportement viticole au fil des campagnes qui ressort en comparaison au clone 308. Le profil aromatique du 9014 décrit lors des dégustations, s’avère complémentaire de celui du clone 308. Peut être moins « typé » agrumes, fruits frais et exotiques, mais plus diversifié sur d’autres arômes comme orange confite, miel, fruits secs, le nouveau clone 1014 offre une autre palette d’arômes. 2. Melon B 1120 Jusqu’en 2008, 11 clones de Melon étaient agréés. Une dizaine d’entre eux sont issus de travaux de sélection réalisés dans les années 60 et le début des années 70, et furent agréés entre 1972 et 1976. Ils possèdent des caractéristiques agronomiques et technologiques relativement proches les uns des autres. Plus tard, en 2000, le clone 1057 fut agréé grâce à son potentiel de production plus faible et son TAP plus élevé. Une nouvelle étape visant à inventorier de nouvelles lignées (ou clones) a été initiée en 1994. De 1994 à 1999, une sélection sur les critères de production : rendements modérés, précocité, sensibilité faible au botrytis, bons indices de maturité, a été mise en place et a permis l’identification des clones apparaissant dans ce rapport. De 2000 à 2006, les vinifications ont été effectuées de manière à étudier leurs aptitudes qualitatives afin de proposer à l’agrément des lignées permettant de produire des vins avec des caractéristiques organoleptiques plus intéressantes que celles des clones existants. Les caractéristiques recherchées sont : une plus forte intensité aromatique, un caractère fruité plus prononcé, une longueur en bouche plus importante, tout en gardant la fraicheur caractéristique du Muscadet Le but final étant d’élargir la gamme de clones disponible pour les professionnels afin que chacun d’entre eux puisse faire le choix du matériel végétal le plus en adéquation avec leurs objectifs de production. 2.1 Dispositif expérimental Lieu de la collection d’étude : Vertou – Appellation : AOC Muscadet Année de Plantation : 1994 - Densité : 6600 pied/ha Mode de conduite : guyot simple avec une moyenne de 8 à 10 bourgeons par souche palissage sur trois fils (0,90m) désherbage chimique total Porte greffe : 3309 C Nature du sol : terrains à dominance silico-argileuse reposant sur une altérite de micaschiste. Dispositif expérimental : 5 blocs de 6 ceps 6 lignées étudiées : 91, 97, 142, 237, 270, 273 Témoin : lignée n°120 (clone 232) De plus : des données de la lignée n°162 (clone 1057) sont disponibles pour les millésimes 2000 et 2001, après son agrément, le clone 1057 n’a plus été suivi. Origine de la souche proposée à l’agrément : lignée (ou clone) 237 : Maurice Landais à Vertou (nouveau clone 1120) 2.2 Données viticoles La première année de récolte de la collection d’étude s’est effectuée en 2000. Le détail des principaux paramètres observés est consigné ci-après. Les données ont été analysées statistiquement par une ANOVA suivi d’un test de Neumann-Keuls (formation de groupes homogènes) ou de Dunnet (comparaison au témoin). 2.2.1 Mesures à la récolte Rendement : poids par souche Moyenne sur 7 ans Groupes homogènes Test 91 1,48 C-D 120/ 162/ 97 cl232 142 237 270 273 Moy cl1057 1,86 2,23 1,60 1,40 1,64 1,77 1,71 1,15 B A B-C-D D B-C-D B-C Newmann-Keuls à un seuil de 5% ; A, B, C, D groupes homogènes Graphique 2 : poids par souche –moyenne sur 7 ans Graph 2 : weight/vine –average over 7 years Le poids de la vendange par souche varie en fonction du millésime considéré. C’est en 2004 que les plus petits rendements sont observés (en effet, un éclaircissage chimique a été réalisé cette année là) et en 2005 que les plus gros rendements sont observés. La moyenne générale de production de ces clones de 2000 à 2006 est d’environ 1,7 kg/cep. Le clone témoin se distingue par son rendement le plus élevé : 2,23 kg/cep, les autres ont des rendements bien plus modérés s’étalant de 1,40 à 1,86 kg/cep. Les données du clone 1057 ne sont pas comparables aux autres puisqu’elles ne portent que sur deux millésimes, elles ne rentrent pas dans le calcul de la moyenne générale. On peut cependant remarquer que le 1057 a le rendement moyen le plus faible : 1,15 kg/ha. Poids par grappe Moyenne sur 3 ans Groupes homogènes Test 91 97,8 C-D 97 126,6 B 120/ cl232 145,7 A 142 100,6 C-D 237 93,0 D 270 125,4 B 273 115,5 B-C Moy 115,0 162/ cl1057 N Newmann-Keuls à un seuil de 5% ; A, B, C, D groupes homogènes Tableau 5 : poids par grappe – moyenne sur 3 ans Table 5 : weight/cluster –average over 3 years Le poids moyen des grappes a été calculé pour les millésimes 2002, 2003 et 2006. En moyenne, on a des grappes de 115 g. C’est le témoin (clone 232) qui possède les grappes les plus grosses (145,7g) et la lignée 237 qui possède les grappes les plus petites (93g). Les autres clones ont des grappes de poids intermédiaire. Nombre de grappes par cep Le nombre de grappes par pieds a été comptabilisé pour les millésimes 2002, 2003 et 2006. En moyenne, on a environ 16 grappes par pieds pour tous les clones. Il n’y a pas de différence significative d’un clone à l’autre. Dans les composantes du rendement, c’est donc la taille des grappes qui fait la différence entre les clones. Sensibilité au Botrytis cinerea Sur les millésimes 1997 à 1999, le clone 237 présente un comportement face au Botrytis cinerea comparable à celui du clone 232. En 1998, année plus propice au développement de Botrytis cinerea, le 237 n’est pas plus touché que le témoin et l’est moins que le clone 1057. Tableau 6 : notation de la sensibilité au Botrytis cinerea Table 6 : sensitivity to Botrytis cinerea Sur les millésimes 2001 à 2006, la sensibilité à Botrytis cinerea du clone 237 n’est pas statistiquement différente de celle du clone témoin 232. Notons cependant que les niveaux d’atteinte par le champignon des différents clones est très faible et est très nettement acceptable en vinification pour obtenir des vins de qualité. Titre Alcoométrique Probable Moyenne sur 7 ans Groupes homogènes Test 91 12,0 ns 120/ 162/ 97 cl232 142 237 270 273 Moy cl1057 12,5 11,5 12,2 12,0 11,7 11,7 11,9 11,8 >T T ns ns ns ns Dunnet à un seuil de 5% ; >T : significativement supérieur à T Tableau 7 : TAP Table 7 : DAP Les niveaux de TAP sont assez proches les uns des autres d’une année sur l’autre. Globalement, bien qu’il ne soit pas statistiquement différent, le niveau de TAP des clones étudiés est toujours supérieur à celui du témoin (11,5 %vol). Seul le clone 97 possède un TAP statistiquement plus élevé (12,5 %vol en moyenne). Le 237 montre un TAP proche de la moyenne. Acidité Totale Les niveaux d’acidité sont très variables suivant les millésimes. De 2000 à 2002, les millésimes ont des niveaux d’acidité proches de 5g/L alors que les acidités des millésimes suivants se situent entre 3 et 4 g/L. Il n’existe pas de différence significative entre les moyennes des acidités par clone. Le clone 237 possède une acidité moyenne. 2.2.2 Synthèse des données viticoles 91 97 Poids de récolte par cep +/+ Nombre grappes par cep ns ns Poids par grappe +/+ Sensibilité au Botrytis TAP ns ++ AT ns ns 120/cl232 142 237 270 273 ++ ns +/- -- +/- +/- ns ns ns ns ++ - +/+/- -+/- + + +/+ ns ns ns ns ns ns ns ns ns ns ns : différence non significative / ++ ou -- : niveau très significativement supérieur ou inférieur à la moyenne / + ou - : niveau significativement supérieur ou inférieur à la moyenne / +/- : niveau moyen Tableau 8 : synthèse des données viticoles Table 8 : summary of agronomic data Le comportement des différents clones étudiés est proche. Le clone 237, a des rendements plus faibles que le témoin (clone 232). Cette différence de rendement ne s’explique pas par une différence de fertilité mais par la taille des grappes. Le clone 237 est légèrement plus sensible à Botrytis que le témoin mais cette sensibilité reste faible puisque les contaminations n’excèdent pas 2,5%. Le TAP et l’acidité totale sont comparables aux autres clones. 2.3 Données œnologiques Récolte : manuelle - Lieu des vinifications : Sicarex du Pays Nantais, le Landreau Pressurage : immédiat en grains ronds - Sulfitage : du moût à 3g/hL Débourbage : statique 14h à 20°C en présence d’enzymes pectolitiques (1g/hL) Soutirage : à 90 NTU Après débourbage, un levurage est effectué à l’aide de la préparation commerciale FERMICRU 4F9 à raison de 20g/hl. Une aération est pratiquée à mi-fermentation lors de la chaptalisation (+1°) lorsque la densité avoisine 1045. Les vinifications ont été réalisées du millésime 2000 à 2006. Les analyses ont été effectuées après les froids de l’hiver pour chaque millésime. moyennes 2000-2006 TAV (%vol) Sucres résiduels (g/L) Acidité volatile (g/L H2SO4) Acidité totale (g/L H2SO4) pH 91 97 120/cl232 142 237 270 273 12,6 1,1 0,2 4,19 3,30 12,9 1,3 0,2 4,33 3,23 12,2 1,7 0,2 4,53 3,18 12,7 1,6 0,2 4,35 3,24 12,5 1,3 0,2 4,30 3,33 12,5 0,9 0,2 4,20 3,34 12,6 0,8 0,2 3,86 3,43 Tableau 9 : synthèse des données oenologiques Table 9 : summary of oenological data Les degrés des clones vinifiés s’échelonnent entre 12,2 %vol pour le témoin et 12,9 %vol pour le clone 97. Le 237 possède un degré intermédiaire : 12,5 %vol. Les taux d’acidité volatile sont faibles pour les vins de tous les clones. Les acidités totales sont comprises entre 3,86 et 4,53 et les pH entre 3,18 et 3,43. Le témoin présente l’acidité totale la plus importante. 2.4 Synthèse des analyses sensorielles Les vins élaborés des millésimes 2001 à 2006 sont dégustés au printemps de l’année suivant la vendange par un panel de 15 à 20 professionnels de la filière. Dans le tableau ci-dessous, sont repris pour tous les clones et tous les descripteurs les résultats d’analyses sensorielles. Les ++ ou les - - indiquent que le niveau du descripteur pour le clone considéré est significativement différent pour tous les millésimes étudiés. Le + ou le – indique le niveau du descripteur est significativement différent pour au moins un millésime étudié. 91 Intensité des odeurs Caractère fruité Caractère floral Caractère végétal Qualité-netteté Acidité Amertume Caractère minéral Intensité des arômes Gras-sucrosité Longueur en bouche Equilibre en bouche Qualité globale 97 120/cl232 142 --+ + 237 ++ ++ + 270 273 ++ ++ + + + + ++ -- -+ + ++ ++ -- ++ + + + ++ Tableau 10 : synthèse des analyses sensorielles – 2001 à 2006 Table 10 : summary of wine tasting results – 2001 to 2006 Ce tableau permet de mettre en évidence rapidement les avantages du clone 237 (1120). Il a un profil organoleptique décrit par les dégustateurs comme un vin destiné à élaborer un Muscadet fruité. C’est un vin plus intense, plus fruité et floral, qui ne ressort pas de caractère minéral, et une bouche plus grasse avec une meilleure longueur et une bonne qualité globale. Ces différences sont bien visibles sur le schéma radar suivant qui permet de comparer le niveau de chaque descripteur du clone 237 avec ceux du témoin 273. Graphique 3 : résultat de dégustation Graph 3 : wine tasting result 2.5 Conclusion Au niveau viticole, le clone 237 (1120) a des rendements plus faibles que le témoin en raison de la taille plus réduite des grappes. Il est par ailleurs moins vigoureux que les autres clones. Si la sensibilité à Botrytis est très légèrement supérieure à la moyenne, elle reste faible. Au niveau œnologique, les moûts du nouveau clone agréé ont des caractéristiques dans la moyenne des moûts de Melon. Les cinétiques fermentaires sont bonnes. Les vins obtenus ont des caractéristiques analytiques dans la gamme des Muscadet. Au niveau sensoriel, les vins obtenus pour le clone 237 ont un profil de Muscadet plus intense, plus fruité et floral, ne ressortant pas de caractère minéral avec une bouche plus grasse, une meilleure longueur et une bonne qualité globale. Ce clone répond aux objectifs recherchés d’une plus forte intensité aromatique, d’un caractère fruité plus prononcé, d’une longueur en bouche plus importante tout en gardant la fraicheur caractéristique des Muscadet. Le nouveau clone 1120 va permettre d’élargir la gamme des clones disponibles pour les viticulteurs avec de meilleures caractéristiques organoleptiques et correspondant aux profils plus en adéquation avec une demande actuelle. 3. Claverie B 1116 Il s’agit du premier clone agréé pour ce cépage de cuve blanc originaire du Sud-Ouest. Ses grappes sont grosses et les baies sont moyennes à grosses. Le Claverie B permet d’élaborer des vins légers, assez neutres, moyennement alcooliques et relativement acides. 4. Gamaret N 1117 Il s’agit du premier clone agréé pour ce cépage de cuve noir d’origine suisse. Le Gamaret N est issu d’un croisement de Gamay N et Reichensteiner B réalisé par la Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW en 1970. La fertilité est élevée mais les grappes sont plutôt petites et lâches avec des baies à pellicule résistante, permettant au cépage de pas être trop sensible à la pourriture grise. Le Gamaret N permet d’élaborer des vins rouges de garde, colorés, complexes avec des tanins relativement souples. Le suivi agronomique du Gamaret N qui a permis son inscription au catalogue officiel, a été réalisé par la Sicarex du Beaujolais. 5. Grolleau gris G 1118 Il s’agit du premier clone agréé pour ce cépage de cuve sans doute originaire de Touraine. Le Grolleau gris G correspond à la mutation grise du Grolleau noir N. Les grappes et les baies sont petites à moyennes. Ce cépage permet l’élaboration de vins rosés ou de vins effervescents. 6. Mayorquin B 1119 Il s’agit du premier clone agréé pour ce cépage de cuve blanc dont l’origine est peut être située en Afrique du Nord. En France, il n’était jusqu’à présent autorisé que dans les AlpesMaritimes et recommandé pour l’appellation Bellet. Le Mayorquin B est un cépage très vigoureux, fertile et productif avec des grappes et des baies très grosses. Il donne des vins ordinaires, relativement neutres. 7. Perle de Csaba B 1121 Il s’agit du premier clone agréé pour cette variété de table blanche d’origine hongroise. La Perle de Csaba B est issue d’un croisement entre la Madeleine angevine B et le Muscat Fleur d’Oranger B réalisé par A. Stark en 1904. C’est une variété précoce, de vigueur faible, avec un port demi-érigé à horizontal. Les grappes sont petites à moyennes et compactes. Les baies sont moyennes, avec une pellicule fine ou moyennement épaisse et une pulpe juteuse à saveur agréable. 8. Riesling B 1092, 1094 et 1097 Issus d’un programme de sélection conduit par l’INRA de Colmar et le Comité Interprofessionnel des Vins d’Alsace, ces 3 clones avaient été dans un premier temps classés en catégorie non certifiable pour leurs bonnes performances viticoles et technologiques. La sélection sanitaire ayant été achevée en 2008 par l’IFV, ils sont désormais agréés en catégorie certifié et donc diffusables auprès des professionnels. 9. PROPOSITIONS D’AGREMENT DE CLONES DE VARIETES ETRANGERES Lors de la section vigne du CTPS de décembre 2008, l’IFV a proposé à l’agrément un clone d’une variété non inscrite au Catalogue national dans le but de pouvoir commercialiser du matériel végétal à l’étranger. Il s’agit du : Red Globe Rg 6012 Le Red Globe Rg est une variété de table rouge obtenue en Californie par Olmo et Koyama par croisement complexe de (hunisa emperor) (hunisa emperor nocera). Il est cultivé en Californie, au Chili, en Argentine et en Afrique du sud. On le retrouve également en Europe où il est autorisé au Portugal, en Espagne et en Italie. Dispositif expérimental : 5 souches sans répétition sur sol sableux (Domaine de l’Espiguette) IR (% Brix) Volume NaOH (ml) 319 19,1 3,2 2,40 75,93 Red Globe E5 16,4 4,0 3,00 50,57 Red Globe 6012 16,7 4,2 3,15 49,24 Red Globe E7 16,2 3,8 2,85 52,44 Cépage Clone Cépage Clone Alphonse Lavallée Acide Tartrique Indice maturité (g/l) Poids souche Poids grappe Poids 1 baie Indice compacité (kg) (g) (g) grappe Alphonse Lavallée 319 2,90 181 6,2 0,5 Red Globe E5 2,64 628 9,4 1 Red Globe 6012 2,42 623 8,9 1 Red Globe E7 1,75 598 8,9 1 Tableau 11 : résultats de récolte – 2006 et 2007 Table 11 : agronomic results – 2006 and 2007 Les résultats agronomiques des 3 clones de Red Globe étudiés sont relativement proches. Parmi ceux-ci, le 6012 a été agréé pour son état sanitaire mieux renseigné et compatible avec les exigences de l’exportation.