Colloque International Jean Rouch L`ethnofiction dans l`étude sur le
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Colloque International Jean Rouch L`ethnofiction dans l`étude sur le
Colloque International Jean Rouch L’ethnofiction dans l’étude sur le genre au Brésil Ana Lúcia Marques Camargo Ferraz Chercheuse au Laboratoire d’Image et Son en Anthropologie/ USP – Brésil Résumé : La recherche sur la tradition brésilienne du Cirque -Théâtre repère, dans le drame du cirque, le sein de l’investigation: le mariage et l’adultère comme thèmes de la comédie. J’y approndis le dialogue ethnographique en partageant avec le groupe la création d’un langage pour le film. De diverses perspectives de genre me sont exposées: celle masculine des chefs de famille, celle féminine des actrices du cirque et celle des transexuels y employés. La comédie se réfère à la sphère des rapports intimes et le meilleur moyen de la comprendre est l’ethnofiction. Je retourne au cirque pour dialoguer avec tous les acteurs de la compagnie dans la création de personnages et situations qui provoquent les thèmes de la comédie; j’y écoute des récits d’amour vécus ou imaginés à partir de points de vue divers. J’essaie la rédaction d’un scénario pour l’enregistrement d’une fiction en attachant récits et personnages de la vie imaginée par le cirque. Edgar Morin réfléchit sur le cinema qui mobilise la sphère du "réellement imaginé". L’idée d’ethnofiction retrouve, chez Jean Rouch, sa référence fondatrice. Il mobilise ce recours en partageant la production de la fabulation avec les sujets qu’il étudie (Moi un noir et Cocorico ! Monsieur Poulet) et en se servant du psychodrame (La pyramide humaine). Le film ethnographique mobilise les univers symboliques étudiés par l’anthopologie avec les moyens du cinéma. Il s’agit de produire une fabulation mobilisant des personnages, rendant fictif le réel. 1 L’ethnofiction dans l’étude sur le genre au Brésil Trouver un langage – Enquête partagée Cet article a pour intention réfléchir sur le status de l’ethnofiction dans la mobilisation de sens symboliques importantes pour l’étude des relations de genre, à partir d’une recherche, avec la tradition brésilienne du Cirque-Théâtre. J’y analyse la dramaturgie mise en scène par les groupes, que j’étudie, dans la production de films ethnographiques où les artistes du circe jouent des rôles de genre. Je travaille avec la vidéo auprès des familles du cirque en établissant des dialogues à propos de leurs vies et leur travail. Sous l’inspiration du travail de Jean Rouch, je cherche à partager la production des représentations sur l’univers recherché. Je propose donc que les membres du groupe interprétent pour la caméra en présentant leur univers symbolique. Le Cirque-Théâtre brésilien est connu parce qu’il s’agit d’un genre dramatique populaire qui se présente dans de petites villes en mettant en scène des drames et comédies dont le principal élément mobillisateur du rire est la figure du clown. Quelques études montrent l’origine de cette forme dramatique dans le roman-feuilleton (Meyer,1996, Montes, 1983). Dans cette recherche, nous avons envisagé de trouver un langage partagé pour montrer l’expérience des hommes et femmes qui donnent la vie au Cirque-Théâtre. J’ai cherché à comprendre les représentations de genre mobilisées dans cet univers symbolique. La dramaturgie jouée sur les scènes du cirque, dans les villes de la province dans l’Etat de São Paulo, tourne en majorité autour du thème du mariage, de l’aldutère et de ses variations. La sexualité y est fortement présentée comme objet mobilisateur du rire. Dans ce parcours, j’ai produit trois vidéos : Circo de Teatro Tubinho1 où je registre le quodien du travail de la Compagnie et j’exemplifie la multiciplicité de genres mise en scène dans le Cirque ; Le clown qu’est-ce que c’est ?2 vidéo dans laquelle je réunis les témoignages cueillis comme des histoires de vie 1 2 Cirque de Théâtre Tubinho. Laboratoire d’ Image et Son en Anthropologie/USP, 2006. Le clown qu’est-ce que c’est ? Laboratoire d’ Image et Son en Anthropologie/USP, 2008. 2 présentant le mariage en tant que focalisation dramatique à partir des biographies et des thèmes de la comédie. Dans ce film, Mme Lina - la grandmère du propriétaire du cirque - narre son histoire de mariage, la constitution de la famille et la continuité de cet office. Ce récit est articulé aux scènes de comédies qui assurent le succès de public dans les petites villes par lesquelles passe la Compagnie. Amores de circo3 est le film que je suis en train de produire: les personnages y reconstruisent l’univers du cirque à partir d’histoires vécues ou imaginées. Le recours à l’ethnofiction – qui naît sous l’inspiration de l’œuvre de Jean Rouch – constitue un instrument pour la production de la fabulation ; en recourant à la vie imaginée nous touchons au réel (Morin, 1997). La notion de personnage est employée dans la représentation des relations de genre, dans la production de perfomances pour la caméra. Le drame de cirque met en scène les conflits de la famille et du mariage, unité sociale basique dans les villes de la province. La pièce Chá de panelas4, par exemple, discute les possibilités du bonheur dans le mariage sous le point de vue de femmes qui se réunissent à une fête et commentent leurs expériences. Ce soir-là, n’entre au cirque que le public féminin qui est invité à participer au débat, à y exposer ses opinions, pendant la réunion du chá de panelas devenu réel dans le théâtre. Dans un autre exemple, le drame Aparício apareceu5, les nécessités de cacher de son épouse le fils bâtard font que une série de péripéties enlace le public qui connaît les faits que cache le mari de sa femme. La sexualité y est évoquée comme thème pathétique. Les rapports de genre sont exposés, pensées et, surtout, constituent objet du rire. Bergson, dans son étude sur le rire, affirme que nous rions de ce qui nous transforme en automate, quand nous reproduisons, par habitude, une structure figée de comportement. Le rire, c’est le remède qui vient corriger cette erreur. Nous rions de supériorité quand nous reconnaissons la chute quotidienne à laquelle nous sommes mêlés. Bakhtin développe sa réflexion sur le rire ‘grotesque’ comme quelque chose gardant une tension, lorsque mort et 3 Amours de cirque. Laboratoire d’Image et Son en Anthropologie/USP, 2009. Chá de panelas, c’est la fête que les amies de la fiancée organisent pour lui offrir comme cadeaux les ustensiles de ménage. 5 Aparício apparut 4 3 vie se trouvent contenues dans un même corps qui dépérit. L’embryon du nouveau, c’est la force qui marque l’ambiguïté de l’affirmation d’une mort enceinte. Le rire devant le mariage abrite une critique. L’inspiration dans l’ethnofiction de Rouch Dans les films de Jean Rouch, nous voyons les jeunes africains avec lesquels l’anthropologue réalise sa recherche en jouant dans ces fims. Dans Moi, un noir, nous accompagnons la saga du jeune qui commente sa ville, ses désirs et ses expériences. Dans Cocoricó monsieur Poulet, nous voyageons avec les mêmes acteurs qui parcourent, dans leur voiture, une série de villages et pays africains et en y commercialisent des poulets. Au cours du voyage ils rencontrent la possession comme expérience. Deleuze dit que là le personnage a cessé d’être réel ou fictif autant qu’il a cessé d’être vu objectivement ou de voir subjectivement : c’est un personnage qui vainc des passages et frontières car il invente en tant que personnage réel et devient tellement plus réel qu’il a mieux inventé (Deleuze, 2007 :184). Dans La Pyramide Humaine, Rouch réunit un groupe de jeunes étudiants noirs et blancs et leur propose de thématiser les relations inter-raciales. Jouer des rôles, c’est l’invitation qui fait apparaître des conceptions, visions de monde, possibilités. Selon Deleuze, il faut que le personnage soit d’abord réel pour affirmer la fiction comme puissance et non comme modèle : il faut qu’il commence à fabuler pour s’affimer encore plus comme réel et pas comme fictive. Le personnage en devient toujours un autre et n’est plus séparable ce devenir qui se confond avec un peuple (Deleuze, 2007 : 185). Les auteurs Gonçalves (2008) et Stoller (1994) commentent sous des perspectives semblables l’ethnofiction de Rouch. Il en va de même pour l’expérience que je développe auprès de la famille de Cirque-Théâtre; les personnages qui se présentent sur scène ou pour la caméra mettent en scène les tensions de la vie vécue par les hommes et 4 femmes du cirque. Et, par indentification, ce sont les mêmes vécues par le public qui remplit les parterres du cirque. En me servant de la ‘fictionnalisation’ des histoires que j’ai recueillies sur mon terrain et les articulant dans un scénario, je rends au groupe la proposition de production du film. En représentant des rôles – dans les dialogues avec les personnages de la comédie ou d’après les histoires vécues – les acteurs et actrices jouent pour la caméra. Le personnage est toujours en train de franchir la frontière entre le réel et le fictif (la puissance du faux ou la fonction de la fabulation). La fonction de fabulation y apparaît dans sa toute puissance en articulant la sphère de l’expérience vécue et celle de l’imagination. Le Cirque-Théâtre dialogue avec l’histoire du théâtre en ce qui touche ses traditions dramatique et épique. Chez Aristote, la comédie imite le laid, le personnage comique a mauvais caractère. Et le laid, c’est ce que le public veut voir dans la comédie et dans le drame de cirque: purger le quotidien, se confronter avec la situation difficille, avec la possession, avec la déviation, la jalousie, les passions humaines, dans le théâtre. Le pathos – qui mobilise identification et empathie – a lieu quand la dramaturgie du cirque touche son spectateur et le fait rire. L’éloignement opère lorsque le rire accuse l’erreur de l’acteur que le clown ne cesse pas de dénoncer en révélant l’espace entre acteur et personnage. L’écartement acteur-personnage est mobile de rire, il déconstruit le drame. Vie vécue & Vie imaginée C’est ainsi que les acteurs de toutes générations de la Compagnie que j’étudie se disposent à jouer pour la caméra. Essayer de représenter pour la caméra est différent de jouer sur la scène, chercher le petit, le geste, l’expression dans le moindre mouvement visible, qui s’accroît avec la caméra. Rejoindre la tension, le tonus, qui contient la force du geste - à la fois petit audehors et grand en intention. La puissance de la fiction apparaît dans les histoires proposées par les acteurs. Dans le cirque, le travail de construction de personnages est vécu 5 quotidiennement par les acteurs et actrices et, par conséquent, par tous ceux qui sont autour s’occupant d’autres fonctions et apprenant la besogne de l’acteur. Le clown expose les thèmes privés sur scène et mobilise le rire avec sa façon de jouer centrée sur une physicalité grotesque (Bologñesi, 2003). Dans la vidéo, il bouleverse le scénario proposé et invahit le film avec le théâtre. Deux conséquences sont mises en scène par le clown: la scène insinuant l’adultère et une critique à la politique qui expose les autorités de l’administration publique de la ville imaginaire du film. Luciane Rosã, actrice de la Compagnie et sœur du clown, propose un personnage qui est un double. L’élément qui semble se cristaliser est une certaine indifférenciation entre acteur et personnage au moment de l’élaboration du masque où l’actrice se reflechit à soi-même. Elle élabore promptement son double: une femme qui va au cirque et devient admiratrice de son travail. La femme qu’elle aurait été si elle n’eût pas adhéré à la vie de cirque, mariée, mère de deux enfants grandis déjà. Ce propos subjonctif « qu’aurais-je été si je n’eusse pas... » instaure une situation de réflexion et production de représentations sur son histoire personnelle en y mobilisant toutes les valeurs importantes pour la compréhension de sa situation en tant que femme et actrice dans le cirque. A cette invitation à l’élaboration du masque sa réponse signalait la rencontre acteur/personnage dans la construction de nouvelles intrigues. C’est pourquoi je réoriente la narrative ethnographique. Avec cette approche le thème du mariage semble se reconfigurer sous le terme amour. Le mariage versus le travail, qui est envisagé comme un amour. En réfléchissant sur le personnage protagoniste de Chá de panelas, l’actrice évalue le mariage qu’elle n’a pas eu. Les pulsions, les désirs, tous les rêves refoulés surgissent avec force dans ces dialogues denses de sens où l’individu-actrice se confond avec ses personnages. À ce moment, fiction et réalité ne se distinguent pas, toutes les deux sont des expériences du passé en puissance à force de se réaliser dans la virtualité de la vie. La proposition du thème de l’amour dans le cirque fait naître une série d’autres personnages - une lutteuse qui met en scène une histoire d’amour 6 entre une employée du cirque et le fils du propriétaire, dans un univers où le mariage constitue la forme la plus fréquente de devenir partie de l’univers du cirque. Une ancienne habitante de la ville perd son mari qui s’en va avec le cirque... Les personnages sont imaginés et représentés. Leozinha, employée du cirque, présente sa situation de transsexuel comme objet pour le film. Je lui propose qu’elle mette en scène son expérience vécue en exposant sa sexualité pendant la nuit au moment où elle va chercher des rencontres amoureuses dans la rue. L’enregistrement de cette scène produit une mobilisation parmi les différents membres du groupe. Au centre de la petite ville, d’abord nous illuminons le coin où le personnage de Leozinha provoque les chauffeurs qui se promènent le soir. Les voitures s’arrêtent, elle parle aux hommes et entre dans une voiture. Ensuite, nous représentons pour la caméra le dialogue au moment des adieux. Le client est marié et il lui montre la photo de sa femme dans son portefeuille d’où il sort l’argent pour régler l’addition. Ici, fiction et réalité se mélangent. Butler (2003), auteur qui produit dans le domaine des études féministes, affirme que ‘La performance du drag joue avec la distinction entre l’anatomie du performiste et le genre qui est en train d’être perfomé. Mais nous sommes à vrai dire devant la présence de trois dimensions contingentes du corps signifiant : sexe anatomique, identité de genre et perfomance de genre. Si l’anatomie du perfomiste est déjà distincte de son genre et si les deux se distinguent du genre de la perfomance, donc la performance suggère une dissonance non seulement entre sexe et performance, mais aussi entre sexe et genre et entre genre et performance’ (Butler, 20003 : 196). En imitant le genre la drag révèle implicitement la structure imitative du genre lui-même – ainsi que sa contingence. Selon cette interprétation, le transexuel signale, dans le domaine de la performance, la possibilité de la constestation des rôles de genre. C’est ainsi qui a surgi un autre personnage apparaissant effectivement comme drag-queen qui lance, sur l’espace de la scène et dans la construction du type, la confusion des frontières de genre. Selon Butler, l’identité exclut à force de séparer 7 hommes x femmes, différents de gays – qui à leur tour sont distincts de travestis. Pointant vers le terrain de la performance la construction de rôles devient-elle claire et ainsi l’on dessencialise le genre. Derrida, c’est un auteur qui signale l’idée du motif d’une réflexion à un double sens. Motif, c’est thème et motivation. Dans cette recherche, les relations de genre pensées comme performances signalent la motivation de la compréhension des relations dans lesquelles je suis, moi aussi, embauchée. La fabulation permet la production symbolique et l’exercice du ‘falo’6. Dans la production de représentations par de diverses positions de genre, repérées dans l’univers empirique de la recherche, a lieu l’exercice du devenir sujet. La parole7 est vivante, mobile et relationnelle. La production des maintes performances de genre, “quand l’Autre cesse de parler en moi et je parle”, constitue, dans cette investigation, une voie vers la compréhension “qu’un sujet peut être étant aussi femme” (Kehl, 1998). Aussi, dans la construction dramaturgique, les mêmes rapports de conflit ou différentiation, d’après plusieurs perspectives, doivent être présentes et chacune d’elles apporte à la scène un point de vue par rapport au thème des relations de genre. Selon Stoller (1994), les sciences sociales doivent apprendre quelque chose avec le griot, le conteur d’histoires africain: il faut savoir se distancier du passé et le reconter de façon à ce que l’on projette le devenir, et il en va de même pour l’ethnographe qui peut/doit le faire. L’anthropologue tel que le griot, c’est celui qui est entre deux mondes – un articulateur et un conteur d’histoires significatives du point de vue social et politique. En organisant les voix conflictuelles, il reconstruit le tissu de différentes conditions de sociabilité. En articulant de multiples voix, il crée une tension entre passé et présent, entre le poétique et le politique; le griot tout à fait créatif se sert de ces voix opposées. Paul Stoller dit que le griot décentre son self dans sa pratique et Rouch lui aussi affirmait le faire par rapport au cinéma. Pendant les enregistrements « je cinévois », en affirmant une altération dans son mode de percevoir, il configure la notion de « ciné-transe ». 6 7 je parle en portugais = 1ère personne du verbe falar ‘falo’qui est aussi le substantif falo= phallus. fala en portugais. 8 Colleyn (2005) discute les différents emplois du terme fiction dans les humanités et le besoin que l’on a d’affranchir les oppositions fiction/réalité ou fiction/vérité. C’est un débat contemporain, celui qui se réalise dans l’anthropologie sociale. Il pointe une question de méthode qui peut être comprise comme un problème épistémologique. Il s’agit du statut de la science objective et du réalisme dans la science. Ou plutôt, ce qui est en question c’est comment traiter l’univers symbolique tissé par les hommes qui articulent dans leurs discours et leurs pratiques l’imagination, le désir, la croyance, leurs expériences vécues et prétentions d’avenir. Quand nous travaillons les thèmes comme le désir et les pratiques sociales qui demeurent reléguées à l’univers du privé, tel qu’a été mon cas en ce qui touche la recherche sur la tradition brésilienne du Cirque-Théâtre8. L’ethnofiction semble être le mode par lequel l’on élabore les expériences et les contenus symboliques qui articulent la vie des sujets et y donnent du sens. Bibliographie Aristotle A poética clássica. São Paulo, Cultrix/Edusp, 1981. Artaud, Antonin O teatro e seu duplo. São Paulo : Martins Fontes, 1999. Bakhtin, Mikhail A cultura popular na idade média e no renascimento. EdUnB/Hucitec, 1999. Baudelaire, Charles Escritos sobre arte. São Paulo, Imaginário, 1998. Bergson, Henri O riso. São Paulo, Martins Fontes, 2001. Bologñesi, Mario Fernando Palhaços. São Paulo, EdUnesp, 2003. Butler, Judith Problemas de Gênero. Feminsimo e subversão da identidade. Rio de Janeiro, Civilização Brasileira, 2003. 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