Benoît BILLOTTE - Benoit Billotte

Transcription

Benoît BILLOTTE - Benoit Billotte
Benoît BILLOTTE
13 rue de la Servette
1201 Genève - Ch
tél. 079 564 82 95
E-mail. [email protected]
website. www.benoitbillotte.com
Benoît Billotte
né le 30/12/1983 à Metz - Fr
vit et travaille à Metz et Genève
Q u alif icat io n s acad émiq u es :
2006-2008
2006
2005 juillet
2004
- Obtention du Postgrade à la HEAD, la Haute Ecole d’Art et de Design de Genève.
- Obtention du DNSEP option art à l’Ecole Supérieure d’Art de Metz.
- training Transistor 05 organisé par le CIANT à Prague.
- Obtention du DNAP option art à l’Ecole Supérieure d’Art de Metz.
E x p o s it io ns p ers o n n elles :
2011 novembre
2011 juillet
- «Borrow my studio», Daan Noppen’s studio, Amsterdam (Nl).
- «Cherche la rose», Parc Saint Léger centre d’art contemporain, Pougues-les-Eaux (Fr).
2010 avril
- «Vivarium», galerie Stargazer, Genève (Ch).
2009 octobre
- «Trait de taille», Centre culturel français, Timisoara (Ro).
2008 décembre - «Variables», atelier, Montrouge (Fr).
2008 mars
- Inauguration de l’OMAC – organisation mondiale de l’art contemporain, à l’espace
kugler, Genéve (Ch).
2007 mars
- «Crashtest», espace LX5, Luxembourg ville (Lx).
E x p o s it io ns co llect ives :
2012 mars
2012 février
2012 janvier
- «Totalité Vécue 2», collection de multiples d’Ergastule, POCTB, Orléans (Fr).
- «The material feat», espace Labo avec Glass-Fabrik et le Cirva, Genève (Ch).
- «Overgamed», collectif NotOnlyKidsPlay, Villa Dutoit, Genève (Ch).
2011 novembre
2011novembre
2011 octobre
2011 jui n
2011 mai
2011 janvier
- «Totalité Vécue», collection de multiples d’Ergastule, Espace Adagio, Thionville (Fr).
- «Elephantiasis», espace d’art contemporain Standard Deluxe, Lausanne (Ch).
- «Rathania’s», Musée Rath, Genève (Ch).
- sélection «Concours fédéral d’art 2011», Swiss Art Awards, Bâle (Ch).
- «Prix d’Art Robert Schuman», Luxembourg (Lx).
- «Geste serpentine et autres prophéties», Frac Lorraine, Metz (Fr).
2010 juin
2010 juin
2010 mai
2010 mars
- «Moving Worlds» - Roundabout II - Triennale Jeune Création, Luxembourg ville (Lx).
- sélection «Bourses Kiefer Hablitzel», Swiss Art Awards, Bâle (Ch).
- «Drawing time - Le temps du dessin», Musée des Beaux-Arts de Nancy (Fr).
- «Acte 3», Thônes, les Aravis (Fr).
2009 novembre
2009 juin
2009 mars
- «Prix d’Art Robert Schuman», Metz (Fr).
- «Folklore», Villa Dutoit, Genève (Ch).
- «Désincarcération», galerie Ruine, Genève (Ch).
2008 novembre
2008 octobre
- «Version Bêta», Centre pour l’Image Contemporaine, Genève (Ch).
- «Sombres Desseins / Dark Designs», avec la Maison d’Ailleurs, Yverdon-Les-Bains (Ch).
2007 octobre
2007 septembre
2007 juin
2007 juin
2007 avril
2007 avril
- «Sharing common playground», LX5 et le collectif syntosil, Esch-Belval (Lx).
- «Biennale itinérante d’art contemporain», Jeune création européenne, Montrouge (Fr).
- «Source Froide», Kunstraum Wacheturm, Zurich (Ch).
- «Anonym Zeichner 6», blütenweiss, Berlin (D).
- «Reality strikes back», universal cube, Leipzig (D).
- «52em Salon d’art contemporain de Montrouge», Jeune création européenne, Montrouge (Fr).
2006 juin
2006 janvier
- «Liste 06», galerie art contemporain Nosbaum & Reding (Lx), Bâle (Ch).
- «A dessein», garage Label Auto, Metz (Fr).
- «Cache-cache», galerie de l’Esplanade, Metz (Fr).
2005 mai
- «Virus»,festival Intermuétimedia 2, CIANT et ballet Preljocaj, Prague (Cz).
2006 juin
Ré si d e n ces :
2012- 2013
- résidence à l’Institut Suisse de Rome (I).
2011 juillet
- résidence atelier au CIRVA de Marseille avec Glass-Fabrik (Fr).
2010 octobre-décembre - résidences secondaires du Parc Saint Léger centre d’art contemporain (Fr).
2008 octobre-décembre - atelier résidence aloué par la ville de Montrouge (Fr).
Pr i x e t co l lect io n :
2011 novembre
- acquisition MUDAC, Musée de design et d’arts appliqués contemporains, Lausanne (Ch).
2010 juin
- lauréat du prix Kiefer Hablitzel, Swiss Art Awards, Bâle (Ch).
Pu bl i c a tio n s :
2012
- «Issue 26», revue en ligne Deratisme.
2011
- «Prix d’art Kunstpreis Robert Schuman 2011», catalogue d’exposition.
- «Geste serpentine et autres prophéties», catalogue d’exposition, FRAC Lorraine.
2010
- «Swiss Art Awards 2010», catalogue d’exposition, Office fédéral de la culture, Suisse.
- «Moving Worlds», catalogue d’exposition, Triennale Jeune Création, Luxembourg.
- «Drawing time - Le temps du dessin», catalogue d’exposition, ville de Nancy et FRAC
Lorraine.
- «Art & Vie en Aravis», catalogue d’exposition, association Acte 3.
2009
- «Prix d’art Kunstpreis Robert Schuman 2009», catalogue d’exposition.
- «Carte Blanche 2009», Centre culturel français de Timisoara.
2008
- Issue 04, «Sombres desseins / Dark designs», Haute école d’art et de design de Genève.
2005
- album à colorier «L’ennui / boredom = atelier 210», Ecole supérieure d’art de Metz.
Expé r i e n c es p ro fes s io n n elles et autre s :
depuis septembre 2010:
association espace temporaire, Genève
- membre de la 2em édition
depuis septembre 2009:
IMUS Institut de mangement de l’université de Savoie
- intervenant en licence 1 information et communication pour le module espa
ces publics / espaces privés.
depuis septembre 2009:
HEAD de Genève
- assistant au sein de l’orientation master TRANS - Enseignement Médiation
depuis juin 2009:
Villa du Parc, centre d’art contemporain, Annemasse.
- membre de l’association, et secrétaire du Bureau
depuis mars 2009:
Mamco - Musée d’art moderne et contemporain, Genève.
- guide volant au sein du Bureau des Transmissions
depuis septembre 2008:
association daté.es, Genève
- collaborateur actif de la revue électronique et trésorier depuis 2010
Dossier artisitique sélection:
Frontage #01,
découpe papier 150 X 450 cm,
novembre 2011.
Les façades de certain gratte-ciel sont devenues de véritable composition graphique.
Des jeux de perspectives viennent perturber la perception qu’on peut en avoir et
appuyer la forme générale de la construction.
Une dynamique, un mouvement est donné
à l’ensemble du bâtiment seulement par un
jeu de ligne courant sur sa façade. De cette
étude, j’ai isolé un modèle pour le reproduire sur papier. Les fenêtres y sont découpées, le vide du papier dessine alors la
composition architecturale. Tout le volume
est ainsi aplati pour ne conserver qu’une
frontalité et une verticalité.
Le papier ainsi découpé est présenté non
pas à même le mur, mais légèrement décalé de celui ci sous la forme d’un rouleau
déplié afin de conserver l’objet et la matérialité du support.
Yellow Stone,
craie sur peinture ardoise, 250 x 340 cm
novembre 2011.
Un tableau noir et un dessin à la craie : un
ensemble de traits plus ou moins concentriques dessinent à même le mur un fragment de territoire qui s’étire et se contracte à l’infini. Il s’agit d’une vue du parc de
Yellowstone de 1871 où les coordonnées,
les repères et l’échelle ont disparu pour ne
laisser place qu’à l’aspect graphique.
Visuellement, les formes semblent s’offrir
à l’observation et en même temps ne se
donner que partiellement comme si un
mouvement sous-jacent les animait. Les
données cartographiques si précises perdent ici leur fonction autoritaire pour mieux
nous perdre.
Ce parc, l’un des plus anciens parcs nationals du monde, est le centre d’une activité
géothermique importante et se situe sur
une caldeira (un super volacan). D’apparence calme, il ne cesse en fait de se développer et d’être en perpétuel mutation,
tout comme l’est finalement cette représentation géographique qui joue de légers
mouvements cinétiques.
Plaque Pioneer (version beta),
plaque en plomb moulée, 23 X 17 cm
multiple de 12 exemplaire en collaboration avec l’atelier Ergastule de Nancy,
septembre 2011.
Ce multiple est un remake de la plaque de
Pioneer envoyée dans l’espace en 1972. Il
revisite de manière anachronique les informations scientifiques gravées sur cet artefact. Certains de ces éléments ont déjà été
remis en cause comme notamment notre
système solaire.
Les données scientifiques peuvent en effet
évoluer, être complétées, être modifiées
ou s’avérer étonnées au fil du temps. Dans
cet esprit d’obsolescence de la science,
Plaque Pionner (version beta) reprend des
théories ou des représentations scientifiques qui n’ont plus court. Elles semblent
aujourd’hui totalement incongrues et absurdes mais pour autant ont été largement
diffusées et tenues pour exactes quelques
siècles auparavant (la théorie d’une Terre
creuse, les signes alchimiques, la représentation du squelette dans des positions
théâtrales....).
Dessin de la Plaque Pioneer (version beta).
Crystal House in the mountains,
série de module en verre de 30 cm à 5 cm de hauteur sur 6 cm de côté,
projet en cours en collaboration avec Glass-Fabrik et le CIRVA.
août 2011.
A mi-chemin entre élément minéral (roche
prismatique) et forme architecturale, Crystal
House in the mountains est une série de
module en verre de hauteur différente qui
jouerait sur les modes d’assemblages et
les jeux de transparence. Une forme est
multiplié et agencée en une structure
dynamique pouvant s’approcher d’un plan
de ville, d’une chaîne de montagne ou d’une
colonne de quartz.
La géométrie régulière avec des angles
nettes est contre balancée par une pointe
arrondie à chaque fois légèrement différente
proche du rendu organique.
Essentiellement inspiré des recherches de
l’architecte Bruno Taut et du poète Paul
Scheerbart avec la Chaîne de verre, ce travail
s’apparente à un modèle, une maquette en
devenir oscillant entre combinaison naturelle et projection humaine.
Cherche la rose,
aménagement paysager du parc thermale de Pougues-les-Eaux en partenariat avec le centre d’art
contemporain du parc Saint Léger et l’EPLEFPA de Nevers,
structure en bois, sables et plantations, dimensions variables,
juillet 2011.
Cherche la rose est un jardin inattendu
imaginé conjointement dans sa conception
et sa réalisation avec une cinquantaine
d’étudiants en horticulture et aménagement paysager.
La prairie jouxtant le centre d’art est
radicalement transformée par trois grandes
sculptures végétales. À la manière des
« folies » d’autrefois, l’Isle enchantée, le
Jardin de passage et la Géométrie végétale
surprennent les promeneurs, induisent un
parcours et suggèrent de nouveaux points
de vue sur le parc.
Dans la tradition des « Vauxhalls Garden »
du 19e s., les précurseurs de nos parcs de
loisirs, ces folies contemporaines sont aussi
des espaces à vivre, où l’on prend plaisir à
se détendre, écouter de la musique, jouer
ou jardiner. Un programme d’activité est
défini durant les trois mois d’ouverture du
jardin.
Architectone,
série de module découpé dans du bois balsa, 11cm de haut sur environ 7,5 cm de large
mai 2011.
Suite à une lecture de New York Délire de
Rem Koolaas, je me suis intéressé aux «architectures sculptures». Plus précisément
j’ai sélectionné différentes constructions
du XXem et XXIem siècle présentant des
formes géométriques particulières pouvant
parfois être rapprochées de l’architecture
révolutionnaire, avant gardistes ou quasi
fantastique.
Proche de l’acte de sculpture, chaque pièce
est débitée dans une pièce de bois carré de
même format (11cm de haut sur 7.5 cm
de côté). Les bâtiments sont ainsi tous ramenés à la même échelle. Ceci permet une
mise à niveau de chaque architecture pour
une meilleure appréciation et comparaison
de leur forme globale.
Les buildings deviennent de simple forme
géométrique évoquant certaines sculptures
minimales.
Sunline,
craie sur peinture ardoise, 120 x 1014 cm
janvier 2011,
production 49 Nord 6 Est – Frac Lorraine, Metz
Photo: Rémi Villaggi.
Un tableau noir et un dessin à la craie : les
coordonnées et les repères ont disparu ;
l’espace s’ouvre, infini et libre ; une sinusoïde traverse le plan. Échappée de quelque
graphique mathématique, la courbe donne
une impression de savoir et d’autorité. Elle
incarne une vérité. Mais laquelle ?
Ligne du Soleil… Depuis la Terre, c’est en
mesurant le nombre de taches sombres visibles à la superficie de l’astre solaire que
l’on se rend compte de son activité. Celle ci
varie selon une périodicité de 11,2 ans. Les
cycles se répètent, similaires mais jamais
identiques.
Les chiffres collectées depuis 1761 deviennent une frise qui dresse un portrait décalé et
énigmatique du Soleil. Deux cent cinquante
années d’activité (vingt-quatre cycles) sont
résumées en quelques centimètres. Rien
pour ainsi dire, à l’échelle de l’astre.
Ebb and Flow,
15 impressions numériques couleur, format papier A2, collées sur un fond gris,
juin 2010.
Proche de l’étude comparative, Ebb and
Flow, trad. : flux et reflux, se concentre
sur la cartographie de différents flux à
l’échelle mondiale. Par une simplification
des éléments d’une carte, il ne subsiste
plus que les flèches symbolisants mouvements d’un territoire à un autre, d’argent,
de population, de denrées alimentaires et
de marchandises. Exit les repères, les flèches acquièrent une autonomie graphique
propre et heuristique, produisant des flux
possibles.
Par le principe de série, des dynamiques
se profilent selon la direction des flèches,
leur concentration, ou leur sens. Ebb and
Flow est un détournement de la cartographie et du symbole de la fléche. Il donne à
observer un panel de mouvements dont la
lecture ou le sens est absent.
Framework for trade,
impression couleur sur soie 90 x 90 cm
juin 2010.
Le carré de soie est l’accessoire vestimentaire par excellence. Il permet d’accorder
une tenue tout en soulignant une personnalité et fait partie intégrante de la toilette
de nombreuses professions (hôtesse de
l’air, agente d’accueil, avocate, conseillère
financière...). Son histoire est également
liée aux premiers échanges commerciaux
mondiaux et à la Route de la Soie, reliant
l’Asie et l’Europe depuis le IIe siècle av. J.-C.
Avec Framework for trade, le foulard de
soie est revisité au niveau de ses motifs.
Il devient le support de planisphères où se
dessinent les principaux éléments graphiques relatifs aux échanges internationaux.
Une série de flèches, de points ou de lignes
aux couleurs vives apparaissent à leur
surface. On y distingue alors, à l’échelle
mondiale, les flux migratoires, les flux de
marchandises ou encore les grandes places
financières. Elément d’apparat et source
d’information géo-économique, Framework
for trade se porte tout comme il se lit.
Vivarium,
installation dans un abri anti-atomique
impression couleur A0, 7 médailles gravées recto-verso, 3 pousses de cocotier
avril 2010.
Dans l’Océan Pacifique, latitude 16° et longitude 182° E, l’éventualité d’un archipel est
évoquée. Il serait composé d’îles à la topographie particulière indiquant un milieu non
plus totalement naturel et sauvage mais
davantage dessiné par l’homme. Le terme
Wonderland regrouperait ces territoires issus
de l’imaginiérie, une discipline inventée
dans les années 1950 par Walt Disney
pour la conception du premier Disneyland.
L’installation Vivarium offre un échantillonnage de cet archipel utopique, inspiré
par les architectures de plaisance comme
l’île Palmier au large de Dubaï, ou encore
Coney Island et ses anciens parcs à thèmes.
L’espace hermétique de Stargazer, ancien
abri anti-atomique, devient à cette occasion
un lieu de conservation, préservant hors
du temps quelques fragments de cette fiction construite. En évitant la reconstitution,
Vivarium suggère plus qu’il ne donne à voir
l’existence d’un lieu formidable susceptible
d’être englouti.
Nexus ,
série de dessins sur papier, dimensions variables, sur fond noir,
octobre 2009.
Dessin à la fois autonome et qui prend une
autre résonance par la série, ce réseau de
traits est issu du relevé des axes de communication sur les cartes routières. Sorties
de leur contexte et du système de référents, ces lignes invitent à la dérive et au
jeu des analogies. Le choix du format et de
sa disposition est emprunté à la structure
de la grille qui permet en principe d’aider à
se repérer et à simplifier la lecture. Ici son
utilité est mise de côté pour accentuer la
présence des traits qui se croisent, se suivent, s’enchevêtrent au point de créer des
noeuds.
29/10/08 ,
série de 6 dessins à l’encre de Chine, sur papier de soie, format B2 (70 X 50 cm), cadre avec réhaut,
novembre 2008.
La série de dessins se base sur l’étude
de 6 journaux francophones distribués le
29/10/08. Pour chacun d’entre-eux l’intégralité de sa mise en page est re-dessinée
sur une seule feuille. On obtient ainsi une
imbrication de cadre donnant une forme de
réseau graphique, voir de canevas. Ce panel de 6 dessins peut alors s’apparenter à
une étude comparative de composition typographique. Les layout ainsi obtenus rendent compte d’un traitement visuel de l’information et de sa mise en espace d’une
page à l’autre.
Cadre
enchanteur,
Un
tour
du monde pour 0.01672 euros ,
série de 19 numérique
impressionscouleur,
numériques
couleurs,
format carte postale, A6
impression
format
papier A0,
décembre
2008.
octobre
2008.
Une somme de 10 euros est convertie en
53 monnaies sur un site Internet de change
sans frais. Par le biais d’outils informatiques
et de leur caractère immédiat, un tour du
monde a put être effectué en moins de deux
heures sans même bouger de son siège. Ce
voyage virtuel, dans un réseau économique
mondialisé, souligne la rapidité des flux financiers et leur immatérialité. Proche d’une
poésie du déplacement, cette planche offre
tant une esthétique graphique qu’une portée symbolique.
détail de la mise en page.
planche complète.
Démarche artistique:
Si Benoit Billotte est un arpenteur, c’est dans les méandres du gigantesque espace d’informations
et de ressources documentaires que constitue Internet. On pense alors à Aby Warburg qui disposait sur de
grands panneaux des centaines de documents, et dont les mises en regard lui permettaient de créer des
liens et des sens nouveaux.
Si Benoit Billotte est un observateur attentif du monde qui l’entoure, c’est donc d’abord depuis la
fenêtre de son ordinateur personnel, ou pour être plus précis, devant les innombrables fenêtres simultanées
que celui-ci lui permet d’ouvrir, collectant, recoupant, accumulant sans relâche des informations, des données qu’il va tamiser, recomposer, organiser ; c’est la matière première d’un travail qui ne se satisfait pas
des catégories classiques. Les concepts que Benoit Billotte recoupe dans ses œuvres trouvent leur résolution formelle dans une multiplicité de médiums qui ne sont pas tant dictés par la recherche d’un style et
d’une signature que par la volonté d’imbriquer les œuvres dans divers systèmes de traduction.
Framework for trade en est un bon exemple. Les imprimés de ces trois foulards de soie sont pour le
moins inattendus… Loin des motifs habituels de l’industrie du luxe, ils proposent diverses cartographies du
monde, sur lesquelles sont retranscrits les flux et les échanges internationaux. Plans, graphiques, schémas, sont le produit de données chiffrées censées traduire de manière objective la réalité du monde. Le
glissement de ces données sur des foulards de soie crée pourtant une ambivalence sur la valeur d’usage,
tant des outils vestimentaires, que des outils statistiques.
Cet agencement crée une tension critique que l’on retrouve dans Vivarium, installation composée
d’une carte, de 7 médailles gravées et de pousses de cocotiers. L’artiste évoque Wonderland, un archipel
utopique, composé de 7 îles tout droit tirées de l’imaginaire disneyien. Chaque île correspond à un parc
d’attraction, forme ultime de l’artifice et de la maîtrise absolue du monde, largement théorisée et concrétisée
par Walt Disney lui-même. L’utopie de Benoit Billotte est davantage une dystopie, un monde drôle et
séduisant mais définitivement sous cloche, où la maîtrise absolue de l’urbanisme et de l’architecture
impose sa forme et ses usages au moindre espace de vie, de travail ou de loisir…
La série de sculptures Architectone évoque là encore ce rapport de l’architecture à la maîtrise des
idées, des formes, et par delà de l’espace public. Cette série de petites architectures reproduit différents
bâtiments des XXème et XXIème siècles, que l’artiste a choisis pour leurs qualités plastiques indéniables.
Leur échelle est rendu uniforme, créant ainsi un ensemble ludique, comme un jeu de construction ou un
improbable échiquier dans lequel chaque module peut faire office de pion, déplaçable au gré des envies ou
d’une stratégie de conquête du territoire.
Le monde selon Benoit Billotte serait le lieu d’enjeux de pouvoirs complexes. Qu’ils soient traduits
en statistiques, cartes, plans, architectures, il nous révèle également les diverses formes de propagande
douces dans lesquelles nous évoluons… Monde de signes, d’information en continu, d’artifices plus ou
moins cachés, de rêves de pacotilles, dans les ruines duquel il nous propose quelques outils de navigation.
Marie Cozette
Curatrice pour la sélectione messine
Texte issu du catalogue Prix d’art kunstpreis Robert Schuman 2011.
Forma incognita
Imprimées sur des carrés de soie, les cartes mondiales des grandes places financières, des flux
migratoires et des principaux échanges commerciaux ont un je ne sais quoi de familier et d’inquiétant tout
à la fois. Ces motifs en deviennent même, pour peu qu’on les ait vus à Bâle lors des derniers Swiss Art
Awards, entêtants. A la façon d’une fragrance couture puisant des notes contraires dans les registres de
l’industrie pétrochimique et des fleurs de printemps, de l’impérialisme post-colonial et du train de Madame.
Mais également comme la proposition singulière, déconcertante d’un artiste contemporain.
L’installation de Benoît Billotte, Framework For Trade, peut se lire d’une part à l’aune de son obsession pour l’imagerie du contrôle et de l’institution, initiée avec grand fracas trois années plus tôt à Genève
avec l’inauguration de son ONG, d’autre part dans la continuité des recherches qu’il mène depuis 2005,
constituant patiemment, pièce à pièce, son répertoire formel.
Deux productions, réalisées en 2008, me semblent emblématiques d’une attitude: sa série de cartes
pop-up Credit Crunch, et la cyber-déambulation de son Tour du monde pour 0.01672 euros. L’artiste y évolue comme le promeneur discret d’un univers désincarné de cartes, de graphes et de flux, un sémionaute
dérivant sans hâte dans l’idiosphère de l’économie mondialisée, étudiant ses codes et ses représentations.
Aride au possible, cet environnement imaginaire révèle, au passage de l’artiste, une profondeur plastique
de prime abord insoupçonnable : inertes, standardisées jusqu’à en être insipides, les motifs et les outils
que l’artiste y repère prennent une consistance singulière et dévoilent d’étonnantes propriétés. A la manière
d’un botaniste ou d’un anthropologue, Benoît Billotte les isole, les soupèse et les remet en jeu.
Activés par le déplacement et la contextualisation, les effets des images qu’il utilise se structurent et
deviennent sensibles, lisibles : ainsi la ligne irrégulière du taux de change du Tour du monde... fonctionne
comme un pivot dimensionnel, faisant appel simultanément à l’élévation paysagère, rappelant la crête accidentée d’un cirque montagneux, et à la projection plane d’une carte routière. Associée au crash boursier
de 2008, cette même ligne revêt dans Credit Crunch une dimension pittoresque, suggérant l’existence d’un
folklore global et d’un continent imaginaire encore, à certains égards, sauvage.
Fondées sur cette exploration, ses installations les plus récentes, Vivarium et Framework For Trade,
témoignent quant à elles d’une étape nouvelle dans la pratique, intégrant un enjeu supplémentaire, dépassant le cadre de l’étude formelle ou encore du dessin. Les motifs y sont associés à des supports, créant ainsi
des possibilités d’usage et des amalgames aux conséquences imprévisibles. La question de l’utopie, chère
à l’artiste, y gagne une valeur programmatique, activable en tous temps et par tout un chacun : réarticulés,
les signes suggèrent des possibilités relationnelles inédites. Peut-être même incongrues, comme une Yayoi
Kusama croisant, dans les first d’un Concorde ou à l’ombre d’un champignon géant, Balenciaga.
Lauro Foletti,
Texte issu du catalogue Swiss Art Awards 2010, Office fédéral de la culture, Suisse, 2010
Le projet de Benoît Billotte, inauguré le 14 mars 2008 à Genève au siège de l’OMAC (Organisation
mondiale de l’art contemporain) ou WCAO (World contemporary art organization) ouvre quelques pistes sur
la nature polyvalente du travail de l’artiste. En effet, cette organisation non gouvernementale à but non lucratif nous plonge au centre de sa recherche artistique. Entre une envie d’organiser, de planifier, de prendre
en charge, d’analyser, il aime jouer à des jeux de sens et d’écriture, ainsi qu’avec les structures de la pensée
par les idées et surtout avec les concepts qui influencent nos comportements et valeurs humaines au quotidien. En y insérant des utopies et des facteurs fictifs en plein éblouissement, il s’intéresse aux images, aux
mots et à leur apologie, à leur niveau de construction en passant par un processus de décontextualisation
constant. Il rend ainsi aux images une lisibilité initiale qui nous alerte sur leur nature essentielle ou – à l’opposé – n’hésite pas à les rendre plus complexes par l’effet d’assemblage ou de superposition sans jamais
dénaturer son concept de base.
On retrouve ce procédé de croisement successif dans la série de dessins à l’encre de chine intitulée
29/10/08. Cet ensemble présente six journaux périodiques français du même jour qui se voient dépouillés
de toutes leurs informations. Textes et images disparaissent et laissent apparaître la structure de base, la
grille de lecture où ont été disposés les éléments typographiques. La totalité de la mise en page de chaque
journal a été alors dessinée à chaque fois sur une seule et même surface. Cette unité de calcul s’apparente
à un diagramme complexe de notre économie actuelle et non sans absurdité. Comme dans le projet OMAC
les codes sont mis en abîme pour aboutir au plus essentiel de l’information. Mais ces expériences ne sont
pas un but en soi, elles restent vivantes et dépendent de l’instant auquel elles sont réactivées, marquant
ainsi un espace-temps mesurable. La mission de l’organisation consiste comme le dit l’artiste « à élaborer
un système international équilibré et accessible de développement de l’art contemporain tant au niveau de
sa création, de sa diffusion que de son statut face aux institutions privées, publiques, culturelles, sociales de
tous les pays ». C’est dans le « souhait d’universalité » que Billotte porte un réel désir utopique de rendre
l’art accessible aux différents peuples et cultures.
Dans son Un tour du monde pour 0.01672 euros, il voyage dans un réseau économique mondialisé
et comme d’autres conceptuels ayant procédé à des expériences identiques avant lui, c’est une certaine
poésie du déplacement virtuel qui est sollicitée. Faire l’expérience de cette transition avec les outils informatiques contemporains change la temporalité et la nature du travail. Donc, de façon plus rapide que jamais
auparavant, la somme de 10 euros a été convertie 53 fois en 53 monnaies différentes, le jeudi 30 octobre
2008 entre 15 heures et 16h42. Il lui reste après cette opération 9,98328 euros et en moins de deux heures
cet argent a parcouru le tour de la terre, soit plus de 40 075 Km. Dans À la bonne heure, trois horloges
indiquent l’heure à New York, Tokyo et Zurich. Celle du milieu, une pendule coucou, n’affiche pas, comme
on pourrait le penser, l’heure de Zurich mais celle de Tokyo. Par des micro-détournements, l’artiste questionne l’origine même de notre identité, de notre monde maintenant complètement globalisé. Les traditions
et autres mythes culturels se condensent dans une tentative de groupement dans Star dream catcher, animation vidéo où des fragments dispersés en forme de constellation dessinent une accumulation circulaire
au centre de la surface noire amnésique dont la boucle recommence sans fin.
C’est donc par une certaine recherche du déplacement invisible des idées et des concepts qui organisent nos sociétés que Benoît Billotte structure sa pensée. Il n’hésite pas à recourir à la mémoire collective,
à des faits historiques ou scientifiques pour appuyer ses recherches. Tous ces procédés de travail liés au
graphisme, au design et à une certaine mise en scène des formes n’est pas strictement rigide et générique
puisque l’artiste y insère toujours une sorte de subjectivité personnelle, une trace qui déstabilise la lecture
linéaire de l’ensemble qui la rend plus humaine et plus vivante.
Marco Godinho
Curateur pour la sélectione messine
Texte issu du catalogue Prix d’art kunstpreis Robert Schuman 2009.