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Spectacle d’Enrico MÉDAIL à Lodi
(27 juin 2010)
Qui mieux que Léo Ferré pourrait présenter Enrico Médail ?
en France dans un prochain festival ‘Hommage à Léo
Ferré’ qui se tient depuis deux ans à Gourdon (dans le Lot,
à 8 km de St-Clair et de Pech Rigal, que Ferré avait rebaptisé Perdrigal).
C’est par une très belle soirée de juin, le dimanche 27, que
ce spectacle s’est déroulé, dans la cour du Palais de la Région de Lodi, devant un public de trois cents personnes
selon les organisateurs, et je les crois volontiers.
Le spectacle, intitulé “Léo Ferré, poeta fratello, amico
Chansonnier” était présenté en avant-première. Il a été produit dans le cadre du festival “La Corte in Festa” organisé
par la Province de Lodi sur le thème des musiques méditerranéennes. Fait notable, il a été retransmis en direct par
Radio Lodi. Que soient ici remerciés les organisateurs et
les techniciens pour les excellentes conditions offertes à
Enrico Médail et au public.
Le spectacle
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Ce texte de Léo, bel hommage au ‘Hors Bizness’, est imprimé au verso de la pochette d’un 33 tours d’Enrico Médail depuis longtemps introuvable. Il a été finalement
réédité en CD (1).
Enrico Médail est le traducteur du premier disque italien de
Léo Ferré, La Solitudine (2). C’est grâce a lui que ce dernier a pu se faire connaître du public italien. Il reste le meilleur traducteur italien de Ferré, même s’il reste méconnu du
grand public. Il a également traduit Jacques Brel, Georges
Moustaki, entre autres. C’est aussi un poète, un écrivain, et
donc, aussi un chanteur.
Il vient d’enregistrer un double CD consacré à Léo et aux
poètes mis en musique par Ferré, toujours dans ses propres
traductions, que je n’hésite pas à qualifier de superbes :
nous sommes quelques-uns à en trouver certaines plus
belles encore que l’original. Ce double CD attend un distributeur… (3)
Enrico Médail a donné un spectacle à Lodi (en Lombardie). Il faut savoir qu’il se produit peu, c’est donc un privilège que d’y assister. J’ai eu cette chance par trois fois :
au festival Léo Ferré de San Benedetto (dans les Marches),
à Toulouse et enfin à Lodi. Je ne désespère pas de le revoir
Après une présentation du spectacle par Eleonora Biscardi,
l’organisatrice, la grande silhouette d’Enrico (c’est un ami)
se profile sur la scène. Comme Léo, il est vêtu de noir, et
porte de longs cheveux blanchis par le temps. Mais qu’on
ne s’y trompe pas, il ne cherche pas à imiter Léo. L’homme
est sincère, son hommage tout autant.
Enrico a interprété les chansons de Ferré en italien dans
ses propres traductions. Il les a chantées sur des musiques
enregistrées à partir des bandes magnétiques de Léo. Et il
les a présentées rapidement pour un public qui ne doit pas
très bien connaître Léo Ferré.
En quelques mots, Enrico Médail fait une rapide présentation de Ferré, qui est assez peu connu du public italien. Puis
il débute son récital. Et frappe fort : Thank You Satan
pour commencer ! Titre que Ferré n’a chanté en italien que
très rarement, en public, et jamais enregistré.
Puis il enchaîne sur È Solo Lei (La « the » Nana ), Gli
Stranieri (Les Étrangers). Suivent deux poèmes mis en
musique par Ferré : Spleen et A 17 Anni C’è Poca Serietà
(On n’est pas sérieux quand on a 17 ans). Enrico a réussi a
retraduire ces poèmes de Baudelaire et de Rimbaud en italien en les adaptant parfaitement à la musique de Léo. Mais
Enrico est un poète.
Ensuite il reprend les titres italiens chantés initialement par
Léo Ferré sur le disque La Solitudine : Piccina (Petite)
dont je ne suis pas le seul à penser que cette version en italien est encore plus belle qu’en français. Puis viennent
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Niente Più (C’est Extra), Pepee (Pépée), Col Tempo
(Avec Le Temps), une autre grande traduction d’Enrico
(souvent reprise en italien, par les plus grands interprètes
italiens, comme Gino Paoli, Patty Pravo, Dalida… (4). En
final, Gli Anarchici (Les Anarchistes) qu’Enrico dédie à la
mémoire de son ami Valpreda, récemment disparu (5).
Le public a été conquis et applaudit fort chaleureusement
Enrico. Nous gagnons un premier rappel : I Musicisti (Les
Musiciens). Le public en redemande mais, le spectacle
ayant commencé en retard, et la soirée n’étant pas terminée, Eleonora Biscardi, doit remercier Enrico pour laisser
les techniciens préparer l’arrivée de l’Orchestra di Via Padova. Dommage pour nous car Enrico avait en réserve Tu
Non Dici Mai Niente (Tu ne dis jamais rien), une de ses
plus belles traductions...
Je ne resterai pas à la dernière partie du spectacle, préférant
terminer la soirée avec Enrico et ses amis. Un seul regret
toutefois : ne pas y avoir rencontré les amis Jean-Louis
Zaccaron et Claude Frigara. Peut-être une prochaine fois ?
Daniel Dalla Guarda
[email protected]
(J’essaierai de répondre à tous les courriels mais ne promets rien !)
Notes
(1) 33 tours Enrico Médail canta Ferré. Né Dio Né Patrone Divergo (DVAE 017 5335 517) © 1977
Face 1 : Gli stranieri (Les étrangers). Rotterdam (Rotterdam). I poeti (Les poètes). La notte (La nuit). Né dio né
patrone (Ni dieu ni maître). Face 2 : La malinconia (La mélancolie). È solo lei (La ‘the’ nana). Thank you Satan
(Thank you Satan). L’età in fiore (La fleur de l’âge). Signora Miseria (Madame la Misère).
Ce disque mythique, devenu introuvable a été réédité en
CD chez Riverrecords (réf. CDC 4019) en Juin 2003.
(2) Ferré chante en italien : La Solitudine. Ferré interprète
les titres suivants, tous traduits par Enrico Médail.
I Pop (Les Pops). Piccina (Petite). Pepee (Pépée). La solitudine (La solitude). Niente più (C’est extra). Gli anarchici (Les anarchistes). Il tuo stile (Ton style). Tu non dici
mai niente (Tu ne dis jamais rien). Col tempo (Avec le
temps).
Il existe trois pressages italiens en 33 tours vinyle :
BARCLAY- Orizzonte ORL 8219
SIF / BARCLAY BRC 60 028
BARCLAY Successo 813 850-1
Quelques 45 tours reprennent quelques uns de ces titres.
Ce disque a été réédité en CD très tôt en Italie :
CD Léo Ferré in italiano Barclay / Polydor 813 805
et beaucoup plus tard en France (en 2008) : CD La Solitudine Barclay-Universal 981 520-8
(3) Double CD d’Enrico Médail (auto-produit) : Enrico
Médail canta Léo Ferré e i poeti (enr. en Juillet 2008)
CD 1 : Enrico Médail canta Léo Ferré :
Vent’anni (Vingt ans). Piccina (Petite). I ricordi (Les souvenirs). Pepee (Pépée). Col tempo (Avec le temps). Questa
ferita (Cette blessure). Niente più (C’est extra). Tu non dici
mai niente (Tu ne dis jamais rien). La poesia (La poésie).
La gelosia (La jalousie). Lo sputo (Le crachat). La memoria e il mare (La mémoire et la mer).
CD 2 : Enrico Médail canta i poeti :
La stanza (La chambre). Arte poetica (L’art poétique). Il
manifesto rosso (L’affiche rouge). Spleen (Spleen). Come
ad Ostenda (Comme à Ostende). I seduti (Les assis). Povero Rutebeuf (Pauvre Rutebeuf). A diciasette anni c’è
poca serietà (On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans).
Le campane et La Gitana (Les cloches et La Tzigane).
Green (Green). La morte degli amanti (La mort des
amants). I poeti di sette anni (Les poètes de sept ans).
(4) Interprètes italiens d’Avec Le Temps :
Alice - Nicola Arigliano - Franco Battiato - Anna Maria
Castelli - Chantango - Gigliola Cinquetti - DAFP - Dalida
- Renato Dibì - Farida - Cecilia Gasdia - Benjamin Legrand
- Linda - Lucio Matricardi - Enrico Médail - Achille Millo
- Milva - Giangilberto Monti - Eva Lopez – Roberto Nardin - Gino Paoli - Luciana Petti - Patty Pravo - Statale 16
- Gianmaria Testa - Têtes de Bois - Franco Visentin - Renato Zero e Andrea Mingardi - Collectif : Spectacle ‘Cabaret d’autunno’ (Crema - Italie) Français-Italien : Col tempo / Avec le temps : Gianmaria
Testa & Roberto Cipelli En napolitain : Co’ tiemp’ : Carmine Lubrano.
(5) Pietro Valpreda : Rappelons ici que Pietro Valpreda,
anarchiste, danseur et romancier, avait été accusé sans
preuve d’être responsable de la tuerie de Piazza Fontana à
Milan, le 19 décembre 1969, qui avait fait seize morts. Il a
été emprisonné seize ans avant d’être innocenté, l’attentat
ayant été finalement attribué à des groupuscules néofascites, très probablement manipulés par les services secrets
italiens dans le cadre de la ‘stratégie de la tension’.
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