l`introduction du benchmarking dans les pratiques

L’INTRODUCTION DU BENCHMARKING DANS
LES PRATIQUES TERRITORIALES SPORTIVES
« Si tu connais ton
ennemi et toi même, tu
n’auras jamais peur
du
résultat de tes
prochaines
batailles »
Sun Tzu
AVANT PROPOS
Après des années « fastes » ou lors d’une succession
politique et dans un contexte tendant sinon à la raréfaction
au moins à la rationalisation des moyens, nombre de
communes se tournent vers les pratiques des autres pour
éclairer leurs choix, décisions, orienter et définir le niveau
des moyens accordés à telle ou telle politique publique .
Le champ sportif n’échappe pas, bien au contraire, à ce
tournant puisque longtemps et souvent (pas tout le temps
et partout !) les décisions relatives de près ou de loin aux
politiques sportives ont reposé sur l’empirisme, la passion,
le réseau et donc sur le saupoudrage et souvent l’absence
de rationalité et pragmatisme.
LE SUBVENTIONNEMENT DES CLUBS SPORTIFS COMME
MEILLEUR EXEMPLE DE CETTE NOUVELLE APPREHENSION
DES POLITIQUES PUBLIQUES LOCALES
Le soutien financier à un club sportif est le levier principal de
mise en œuvre d’une politique sportive territoriale.
En ce sens il est éminemment politique, pour autant le
subventionnement est rigoureusement encadré
juridiquement et doit reposer sur de nombreux paramètres:
le niveau de pratique, le projet et les ambitions du club, le
nombre de licenciés, son implication et impact sur la vie
socio-économique et socio-professionnelle locales …
Le principe du soutien financier à ses clubs au niveau
communal ne peut raisonnablement être totalement remis
en question et c’est tant mieux, tant les clubs sont tributaires
(trop ?) du financement public et municipal en particulier.
En revanche, dans le contexte évoqué en préambule, il
importe de définir objectivement le niveau (le curseur)
de ce soutien.
La connaissance du club dans son organisation, sa
structure , ses usages bref sa professionnalisation et
rigueur est, en ce sens, fondamentale mais les
revendications systématiques visant à la surrenchère et
l’inflation - faisant trop souvent la corrélation entre
développement, résultats et argent, notamment au
niveau amateur- doivent être tempérées et analysées
par le prisme de l’expertise administrative municipale.
Cela peut passer notamment et de plus en plus par ce que
dans le secteur privé Anglo-saxon on appelle le
BENCHMARKING…
SOMMAIRE
Avant propos
I. Présentation et délimitation potentielles du benchmark
au champ territorial :
A. Définition de la pratique du Benchmark
B. Objectifs et interêt de l’application d’une telle technique à l’administration
territoriale sportive
II. Modalités pratiques et opérationnelles garantissant l’efficience dans
le champ administratif
III. Cas pratique appliquée au sport territorial avec l’exemple de la
commune d’Ivry sur Seine:
A.Exemple du subventionnement au club de football : résultats de l’enquête
en IDF
B.Pertinence, analyse et conclusions
A. DEFINITION DE CETTE TECHNIQUE
APPLIQUEE A L’ADMINISTRATION
« Technique de marketing ou de gestion de qualité
qui consiste à étudier et analyser les techniques de
gestion, les modes d’organisation des autres
(…) afin de s’en sinspirer et d’en retirer le meilleur.
C’est un processus continu de recherche, d’analyse
comparative, d’adaptation et d’implantation … pour
améliorer la performance des processus dans une
organisation ».
Par extension, le terme benchmark est utilisé pour
désigner toute analyse comparative.
B. OBJECTIFS ET INTERET DE L’APPLICATION DE CETTE
TECHNIQUE A L’ADMINISTRATION TERRITORIALE
SPORTIVE
Disposer de repères pour devenir ou rester « compétitif »
Se situer et se positionner au regard d’autres pratiques et
politiques
Evaluer les marges de manœuvre municipales au moment de redéfinir
ses rapports avec les clubs dans un contexte de rationalisation et
raréfaction des ressources
Améliorer ses performances ou pratiques en se fixant des
objectifs efficaces et rationnels
Découvrir les meilleures méthodes et pratiques qui font leurs preuves
ailleurs
Faciliter la conduite du changement
Disposer d’outils de communication externe dans le partenariat avec les
clubs
Réajuster ses niveaux de soutien au regard de ses propres
contingences
Identifier ses points forts et ses faiblesses ou opportunités
d’amélioration
Dès lors, pour ce qui nous concerne, cette pratique prendra la
forme d’études comparatives visant à comparer le niveau de
subventions octroyé à tel ou tel club par exemple (le plus souvent de
haut niveau ou considéré comme tel)
Nous sommes dans ce cadre sur le champ du benchmarking
fonctionnel qui consiste à se comparer dans le même secteur
d’activités et sans objectifs concurrentiels.
Il se limite ainsi à des processus mais peut déboucher sur des
techniques novatrices en tout cas déveopper l’échange et
l’information interactive au sein d’une même « corporation »
Afin d’approfondir en pratique comment une telle étude peut être
conduite pour être efficiente, je vous propose de prendre le cas de
l’étude menée par la Direction des Sports d’Ivry sur Seine sur sa
politique de subventionnement du club de football évoluant en
CFA 2
II. MODALITES PRATIQUES ET OPERATIONNELLES
GARANTISSANT L’EFFICIENCE
DANS LE CHAMP SPORTIF
CONDITIONS DE MISE EN ŒUVRE INDISPENSABLES:
1.
Définition d’un indicateur pertinent et efficace:
Les conditions d’efficacité:
Robustesse, fiabilité, précision, spécificité (compréhensible et
utilisable par tous les acteurs (élus, administration,
partenaires, usagers, contribuable)
Coût acceptable par rapport au service (Evaluation dans un
contexte et à un moment précis les moyens mobilisables )
temporalité (année par exemple …)
2. Appréhender les contingences:
A l’indicateur brut et synthétique, il faut intégrer des pondérations
permettant d’améliorer la lisibilité et rendre exploitables les données et
résultats selon l’objectif visé.
Ainsi, pour l’étude comparative liée aux politiques de subventionnement
aux clubs sportifs l’indicateur sera le montant de la subvention annuelle
de fonctionnement à un club précisemment identifié.
Les pondérations permettant de « surpasser » les contingences (usages,
historique, politiques précedentes, mauvaise gestion passée, développement
du club…) seront::
Les clubs comparés évoluent tous dans la même division
Les communes recensées appartiennent à la même strate
Les ratios obtenus par le rapport de cette subvention annuelle par
habitant et par licencié
Le recensement des données peut s’effectuer de
plusieurs façons:
Banques de données publiques (sites internet des
communes car obligation de mise en ligne par les
communes des subventions aux associations)
Forums de discussion (ex: [email protected] ,
ANDIISS)
Réseaux personnels
Contacts directs mails ou téléphoniques auprès
des services des sports (ou compétents) de
communes « comparables »
III. CAS PRATIQUE APPLIQUE AU SPORT
TERRITORIAL :
L’EXEMPLE DE LA COMMUNE D’IVRY SUR SEINE
Etude menée sur le
subventionnement
municipal en faveur des
clubs de football
evoluant en CFA 2 lors
de la saison 2008-2009
RESULTATS DES DONNEES COLLECTEES/
MAI 2009
407 015 €
275 000 €
180 000 €
172 000 €
150 000 €
145 000 €
122
000
€
107 800 €
100 000 €
82 000 €
61 00045
€ 000 €
36 300 €
137 000 €
133 300 €
92 000 €
0€
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400 000 €
300 000 €
200 000 €
100 000 €
0€
Iv
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Montants en euros
Etude comparative des subventions municipales versées en 2008 aux clubs
de football avec une équipe fanion en CFA ou CFA 2
Communes
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600,0 €
500,0 €
400,0 € 339,0 €
216,4 €
300,0 €
176,0 €
161,8 €
200,0 €
102,2 €
100,0 €
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subvention par licencié
en euros
Subventions municipales 2008 clubs football CFA ou CFA 2
par licencié football
communes
5,00 €
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3,00 €
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1,00 €
4,07 €3,80 €
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ratio referentiel en euros par
habitant
subventions municipales 2008 par habitant
aux clubs foot CFA ou CFA 2
€
7,00 €
6,00 €
4,66 €
3,88 €
2,50 €
2,25 €
1,64 €1,82 €
0,50 €
3,86 €
2,87 €
1,41 €
3,36 €
3,4
0,97 €
0,00 €
Objectifs spécifiques de cette démarche
à Ivry sur Seine
Evaluer sa politique municipale en matière de soutien à son club
de football de haut niveau amateur (CFA 2)
Situer son propre niveau et effort par rapport aux autres
Communes
Disposer d’indicateurs objectifs pondérant les propos des clubs et
rééquilibrant, le cas échéant, le partenariat commune-club
Evaluer les marges de manœuvre municipales au moment de
redéfinir ses rapports avec les clubs de football dans un contexte de
rationalisation et raréfaction des ressources
Valoriser le cas échéant sa propre politique et communiquer sur
l’effort municipal pour son club de football
Contingences et pondérations ivryennes
L’historique de la politique municipale en faveur du football (et donc pas
seulement au handball comme on pourrait le penser …) marque encore le
soutien actuel de la commune à son club de football . Ainsi le Directeur des
sports dans les années 80 et 90 était le Président du club de football…
Les ressources étaient pléthore et l’empirisme , la passion et le réseau ont
facilité et même encourager le saupoudrage et la subjectivité dans un
contexte où le subventionnement était moins encadré juridiquement.
S’il a été possible de pondérer certaines contingences notamment par le ratio
subvention par licencié (l’USI football compte le plus grand nombre de
licenciés en France) en revanche nous n’avons pas appréhendé la proportion
de la subvention annuelle versée affectée au fonctionnement global du groupe
CFA 2
Par ailleurs, toutes les communes sollicitées n’ont pas répondu à toutes les
questions posées
PREMIERS ELEMENTS D’ANALYSE
ET DE CONCLUSIONS
Ivry sur Seine se « place » tout en haut du « classement »
dans les 3 ratios retenus contrairement non pas aux idées
reçues la ville et le service des Affaires Sportives mais
contrairement au message et discours et même la
communication interne , externe et systématique du club
abusivement critique et exclusivement revendicative.
Absence de corrélation entre l’obtention de résultats au haut
niveau amateur et le soutien financier municipal (le club est
depuis mùontée en CFA et présente un budget supérieur à
Arles par exemple qui accède à la ligue 2 !
Enormes disparités régionales et au sein même de l’Ile de
France (Contingences, moyens et mentalités)
JONATHAN LOYARTE
CONSEILLER TERRITORIAL
DES ACTIVITES PHYSIQUES ET SPORTIVES PUIS
ATTACHE TERRITORIAL
DIRECTEUR DES SPORTS
VILLE DE COLOMBES