Ces navigateurs-là n`ont pas de pétrole, mais beaucoup d

10/16 JUIL 14
Hebdomadaire
OJD : 4913
108 COURS DE LA REPUBLIQUE BP 15
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ROLAND JOURDAIN ET YVES PARLIER A ARCACHON
Ces navigateurs-là n'ont pas de
pétrole, mais beaucoup d'idées.
Invités du forum
"Aerospace Valley",
il y a quèlques jours
à Arcachon, les
navigateurs Roland
Jourdain et Yves
Parlier ont évoqué
leurs projets du futur,
sans énergie fossile,
devant de nombreux
chefs d'entreprises
dans l'aérospatiale.
R
oland Jourdain et Yves
Parlier ont plusieurs points
communs. Navigateurs hors
pair, ils ont, tous les deux, traversé
les mers et les océans durant leur
carrière, remporté de grandes victoires et eu un temps d'avance sur
leure adversaires. Dans l'utilisation
des cartes satellites, des donnees
météo ou dans l'apparition des
matériaux composites pour le
monde de la voile, les deux skippers ont marqué leur époque Et
aujourd'hui, de retour a terre, l'Arcachonnais Yves Parlier et le Breton
Roland Jourdain croient dur comme
fer en leurs projets économiques
respectifs. Le premier voit dans
les cerfs-volants une alternative
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aux énergies fossiles tandis que le
second conçoit des bateaux en fibre
de lin, maîs aussi en liège et balsa.
Chez eux, pas de petrole maîs
des idées qu'ils espèrent voir, un
jour, passer à l'étape industrielle.
Précurseurs, ils ont démarré à
l'époque de Tabarly, « lorsque seule
la radio VHF existait ». « Aujourd'hui
le téléphone sonne à bord », sourit
Roland Jourdain. Et s'ils ne renient
pas les avancées technologiques
qui ont permis leur succès, les
deux marins naviguent aujourd'hui
à contre-courant de la compétition
à outrance. Il y a quèlques jours à
Arcachon, c'est devant un parterre
rempli de chefs d'entreprises et
d'ingénieurs, au forum "Aerospace
Valley", qu'ils ont présente tour à
tour leurs projets.
« Les ressources
semblaient infinies »
Yves Parher, local de l'étape,
bataille depuis des annees pour
faire avancer sa jeune entreprise
baptisée "Beyond the Sea" Devant
lui, s'ouvrent quatre années de
recherche pour mettre au point des
grandes ailes de kite qui tracteront
chalutiers, bateaux de plaisance ou
porte-conteneurs... « Depuis toujours, je trouve dommage que cette
énergie, le vent, ne soit pas plus
utilisée. • En partant d'une feuille
blanche, parmi les alternatives
possibles, le kite est devenu pour
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lui une évidence. Son défi est ambitieux, faire économiser jusqu'à
20 % de carburant pour les navires
et développer un secteur d'activités, createur potentiel de 1.200
emplois en France dans le futur.
D'ICI trois ans, une voile de 1.600
m2 devrait équiper le "Fideho", un
porte-conteneurs de 350 metres
de long et pesant 120.000 tonnes.
L'esquif pourrait gagner presque
25 % de fuel grâce à cette méthode
révolutionnaire.
Révolutionnaire, le mot convient
aussi pour Roland Jourdain. Le
double lauréat de la Route du
Rhum concourt lui aussi dans une
autre catégorie, celle des biomaténaux. Lin, liège, balsa, jute maîs
aussi laine, bois et cellulose...
«J'ai sillonné le globe depuis près
de trente ans et si la course au
large m'a révélé les beautés de
l'océan, elle m'a aussi montré ses
fragilités. Lorsque j'ai commencé
mes tours du monde, il n'y avait
que quatre milliards d'habitants
sur la planète, les ressources
semblaient infinies » Bref, une
prise de conscience qui a conduit
le navigateur à réfléchir sur l'écoinnovation. Ainsi, sa société de voile
"Kairos" a creé une cellule dédiée
à la recherche et la diffusion de
composites biosourcés. Depuis un
an, un trimaran de 7,20 mètres
navigue, entièrement éco-conçu
avec une coque 100 % en fibre de
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Roland Jourdain et Yves Parlier sur la scène du forum
"Aerospace Valley".
lin, l'utilisation de liège et de balsa
et une résine biosourcée. Le navigateur est même allé aider une petite
entreprise au Bengladesh pour
construire un bateau en fibre de
jute! Ce projet, appelé "Gold of Bengal", est soutenu par la toute jeune
fondation de Roland Jourdain, baptisée "Explore". « Chaque époque
a eu besoin d'explorateurs pour
progresser: d'Hérodote à Magellan,
EXPLORE
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de Marco Polo à James Cook, de
Charles Lindbergh à Neil Armstrong », écrit-il sur le site de la fondation. « Explore a pour mission de
rendre visible, de promouvoir et de
soutenir les projets des nouveaux
explorateurs, dans le but d'œuvrer
à la réduction de l'impact de nos
modes de vie sur la planète. »
[ J-B.L. ]