Documentation 2013
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Documentation 2013
« PROMOUVOIR LA DIVERSITE ET LA PARTICIPATION » Un réseau franco-allemand pour l’échange de bonnes pratiques au niveau local et régional Documentation du 8ème séminaire Du 17 au 20 octobre 2013 Champigny-sur-Marne Office franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ) Centre Français de Berlin (CFB) Novembre 2013 « Nous pouvons faire une évaluation de l’impact des réseaux. Globalement, il est très positif. Pourquoi? Parce que, dans un secteur fragile dont les opérateurs sont en général assez isolés, c’est un endroit où ils peuvent se rencontrer et voir leur réalité à travers les yeux des autres. Ils peuvent donc bénéficier de ce nécessaire décalage quant à leur propre situation. Il s’agit de quelque chose d’extrêmement important et c’est grâce aux réseaux que cela peut se réaliser. Le deuxième apport des réseaux culturels consiste en ce qu’ils ont plongé les opérateurs dans un bain interculturel, bon gré mal gré. Evidemment, il se trouve toujours quelques personnes qui viennent dans les réseaux et restent avec les collègues de leur pays, mais en général ce qui est intéressant, c’est ce grand mélange, ce bain où l’on devient interculturel par la force des choses. C’est une sorte de virus qu’on attrape et cela s’avère vraiment très utile. Le troisième élément essentiel quant à l’apport des réseaux dans le monde culturel, est la possibilité d’y initier des coopérations. Il s’agit d’un endroit où l’on peut trouver des partenaires potentiels. En termes de coopération culturelle, un outil formidable a été construit ». JeanJean-Pierre Deru Fondation Marcel Hicter, Hicter, Belgique Rédaction Florian Fangmann (CFB) Borris Diederichs (OFAJ) Elisa Meynier (CFB) Maxime Castanier (CFB) Maxime Boitieux (OFAJ) Agathe Bruhat (CFB) Photographie Tous droits réservés : © Boris Bocheinski Office francofranco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ) 51, rue de l’Amiral-Mouchez 75013 Paris Tél. : 01 40 78 18 18 Fax. : 01 40 78 18 88 www.ofaj.org Molkenmarkt 1 10179 Berlin Tél. : +49 (0) 30 288 757 0 Fax. : +49 (0) 30 288 757 88 www.dfjw.org Centre Français de Berlin gGmbH Müllerstr. 74 13349 Berlin Tél. : +49(0)30 459 793 53 Fax. : +49(0)30 459 793 55 www.centre-francais.de 4 Préface En 2006, l’Office franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ) et la Fondation Genshagen créent le réseau « Promouvoir l’intégration et l’égalité des chances. Un réseau francoallemand pour l’échange de bonnes pratiques au niveau local et régional ». Pourquoi ? Parce que les révoltes en banlieue parisienne et les polémiques à l’école Rütli de Berlin questionnent les processus d’intégration en France et en Allemagne. Comment reconstruire un dialogue là où la frustration a directement mené à des actes violents ? L’idée naît alors de créer une plateforme entre la France et l’Allemagne où les professionnels de la jeunesse de Paris/Îlede-France et Berlin/Brandebourg peuvent discuter et débattre de ces questions : Comment travaillent les homologues dans le pays voisin et comment tirer profit des expériences faites ? Comment travailler ensemble ? Comment garantir la participation des jeunes à la société ? Comment promouvoir la mobilité internationale pour les jeunes avec moins d’opportunités ? En 2012, le réseau est rebaptisé « Diversité et Participation » pour mieux exprimer sa vocation. Le Centre Français de Berlin se voit confier la gestion par l’OFAJ selon son principe de subsidiarité. Tous les ans, les professionnels sont invités à se rassembler lors d’une rencontre annuelle à Paris/Île-de-France ou Berlin/Brandebourg, afin de discuter de ces questions et d’initier des projets communs. De plus, au cours de l’année, les professionnels sont invités à se rencontrer et échanger au sein de quatre groupes de travail : Le comité de pilotage, qui définit les axes de travail du réseau et planifie la rencontre annuelle Le groupe de travail « communication », qui travaille à la promotion du réseau et de ses projets Le groupe de travail « ingénierie de projets », qui accompagne et aide à la mise en place des projets Le groupe de travail « recherche » se pose comme objectif d’établir un dialogue entre les chercheurs et les acteurs de terrain. 5 Sommaire Sommaire ..................................................................................................................................................... 5 Mots d’accueil ............................................................................................................................................. 6 Programme .................................................................................................................................................. 9 Présentation du thème « Diversité et participation ».................................................................... 11 Diversité et Participation en France et en Allemagne : présentation comparée des discours politiques et médiatiques ainsi que des approches éducatives et des axes de la recherche en science sociale ..................................................................................................... 11 Diversité et Participation, qu’est-ce que ça veut dire pour vous ? Brainstorming en groupes de travail................................................................................................................................ 12 Restitution des ateliers .......................................................................................................................... 16 Comment garantir la participation des jeunes et la qualité des échanges internationaux : préparation, animation linguistique, évaluation ....................................................................... 16 Garance Thauvin, animatrice interculturelle et linguistique, interprète et formatrice dans le domaine des échanges internationaux .......................................................................... 16 Handicap et diversité : inclusion des jeunes en situation de handicap en France et en Allemagne et participation aux échanges internationaux ....................................................... 18 Noelle Pirony. Salariée de l’Association des Paralysés de France (APF)........................... 18 Helle Deertz. journaliste indépendante. ....................................................................................... 18 Brainstorming ................................................................................................................................... 18 Définitions/ Différents modèles explicatifs du handicap ...................................................... 18 Question du parcours des personnes handicapées.............................................................. 19 Le cadre législatif ............................................................................................................................ 19 Les jeunes… ...................................................................................................................................... 19 Citoyenneté, valeurs, identité européenne & pratiques de terrain : Discussion ouverte sur vos expériences et défis territoriaux ...................................................................................... 21 Kamel Remache ................................................................................................................................... 21 La confrontation des valeurs à la réalité .................................................................................. 21 Les défis à relever ........................................................................................................................... 22 L’éducation et encore l’éducation .............................................................................................. 22 L’identité, une notion en mouvement ......................................................................................... 22 Jeu de la banquise – Un exemple d’exclusion bienveillante ? ............................................ 23 Visites de structures associatives locales ....................................................................................... 24 Femmes relais (association de femmes)....................................................................................... 24 Déjeunes Bar (ACP) ............................................................................................................................ 24 Greta (Formation continue pour adultes) ..................................................................................... 25 Hôtel Entreprises (Comment monter sa Startup ?) ................................................................... 26 Caravane du casier judiciaire (travail autour des questions judiciaires) ........................... 27 Esat Pierre Souweine (insertion professionnel des personnes handicapées) .................. 27 Présentation des résultats des travaux de recherche « Diversité et participation » Groupe de recherche franco-allemand de l’Université de Lorraine et de la Fachhochschule Köln ............................................................................................................................. 28 Présentation du projet « Rencontres citoyennes » de Champigny-sur-Marne...................... 31 Bourse aux partenaires et présentation des possibilités de financements ........................... 31 Évaluation de la rencontre .................................................................................................................... 33 Partiticipant(e)s........................................................................................................................................ 36 6 Mots d’accueil Mots de bienvenu Moncef Jendoubi, directeur de la Mission Locale des Bords de Marne Bonjour et bienvenu à tous dans le Val-deMarne. Il nous a semblé intéressant de monter la rencontre cette année en dehors de Paris. La ville de Champigny n’a pas été choisie par hasard : c’est une ville qui connait directement les problématiques dont traite notre réseau. Je tiens à remercier différentes personnes, en premier lieu la Mairie de Champigny-surMarne représentée ici par Mme Khaloa, mais également Mme Delepaule, présidente de la Mission Locale des Bordsde-Marne, qui travaille à l’accompagnement des jeunes vers l’international. Merci aux différentes personnes de cette maison pour leur très bon accueil. Merci à mes collègues de la mission locale, la Mairie ainsi que les intervenants qui vont participer à notre rencontre. Et je n’oublie pas les représentants de l’Etat qui nous font l’honneur de leur présence : M. Berton du conseil général du Val-de-Marne et Ludovic Brun de la Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale Ile-de-France. Aude Guillaume, service jeunesse de la Ville de ChampignyChampigny - sursur - Marne Bonjour à tous et à toutes. Je vous remercie d’être avec nous pour promouvoir la diversité et la participation. À la Direction de la jeunesse, nous travaillons avec des jeunes de 11 à 25 ans. La commune de Champigny-sur-Marne est une commune très jeune. La ville a des quartiers en politique de la ville mais aussi un centre ville. L’offre éducative de loisirs y est riche, treize structures aujourd’hui sont au service des jeunes, parfois même le dimanche. Elles proposent des activités de loisirs, de découverte, d’accompagnement à la recherche d’emploi, de théâtre, d’arts plastiques, beaucoup de choses dont l’idée est de mettre du lien. Et bien sûr l’organisation de séjours franco-allemands qui permettent la découverte par la rencontre avec l’autre. Oui, on peut tisser du lien aujourd’hui. Je vous souhaite la bienvenue, une très bonne rencontre. 7 Florian Fangmann, Centre Français de Berlin (CFB) Bonjour, je suis Florian Fangmann, directeur du Centre Français de Berlin. Il y a huit ans, la fondation Genshagen et l’OFAJ ont créé ce réseau. Depuis deux ans, il est géré par le CFB en collaboration avec l’OFAJ et les partenaires locaux. Le réseau a changé de nom cette année pour mieux représenter ses ambitions : soutenir la diversité culturelle et des modes de vie et promouvoir la participation civique des jeunes à la société. Pour ce faire, il est important que les professionnels du travail social puissent coopérer au niveau national et international. 2000 participants ont ainsi déjà pu partir à l’étranger à la rencontre de la jeunesse d’autres pays. Kamel Remache, Mission Locale de Taverny Il me semble important de revenir sur ces notions. M. Alain Finkielkraut, philosophe français, parle de l’évolution de la société et se plaint qu’il faille ajouter le mot « diversité » à la devise républicaine. Cela pose en effet beaucoup de questions. Que faire de la diversité ? L’ignorer ? C’est le débat de la Leitkultur. L’accepter ? Tirer parti de la diversité ? Construire un nouveau nous en transcendant les différences ? Concernant la participation, on note une faible participation des jeunes à la vie locale. Quatre thématiques peuvent alors être relevées : être acteur, la projection dans l’avenir, le deuil et la mémoire. Acteur : il faut mobiliser beaucoup d’acteurs, les jeunes, les élus, mais aussi les éducateurs, les enseignants, les familles. Il faut que les jeunes soient des acteurs et pas des victimes. Il faut qu’ils soient sujets de leur histoire et pas sujets des politiques publiques. Deuil : un collègue allemand me disait « nous ne sommes pas racistes, nous travaillons beaucoup avec les Syriens, les Libanais… mais le Berlin de 2012, ce n’est pas celui des années 1960 ». Oui, il faut faire un deuil de l’Allemagne et de la France d’antan, ce n’est pas facile mais c’est aussi une capacité à se remettre en question. Mémoire et projection dans l’avenir : le 15 octobre dernier, nous fêtions les 30 ans de la Marche pour l’égalité. Le réseau est né après les émeutes de novembre 2005. En 1983, c’était la Marche pour égalité. Le sociologue Said Haddad explique qu’il y a une perte de la mémoire de la lutte dans les quartiers : la mobilisation collective n’est pas transmise aux nouvelles générations. En novembre 2005, il n’y a pas eu de parole politique, il y a eu un passage direct à l’acte violent. On valorise le patrimoine d’avant l’arrivée importante des immigrés, nous avons oubli de valoriser le travail des immigrés qui ont participé à la construction des pays. Le livre Le Paris Noir montre comment tous les immigrés noirs ont construit Paris. Il y a aussi un Paris arabe, un Paris chinois. Il faudrait aussi l’écrire pour Berlin. Quels 8 apports des Turcs pour Berlin ? Il y a encore une réflexion erronée basée sur l’idée d’une Europe chrétienne. Comment se projeter dans l'avenir ? Quel type de vision pouvons-nous développer ? Comment anticiper les difficultés ? Il y aura un phénomène nouveau en Allemagne en 2015 : les décès seront supérieurs aux naissances, le taux de natalité va chuter. Selon les statistiques de la Commission européenne, l’Allemagne va Mme Fily Keita, Keita , Adjointe au Maire Bonjour à tous. Veuillez excuser le Maire, il m’a demandée de le représenter aujourd’hui. Soyez les bienvenus à Champigny-sur-Marne, ville de 13 000 habitants qui connaît beaucoup de transformations. Le CDT, contrat de développement territorial, a été signé avec Florence Khaloa, Ville de ChampignyChampigny - sursur - Marne Bonjour, je suis Florence Khaloa, je travaille à la ville de Champigny depuis 20 ans. Je vais vous présenter le projet perdre 12 millions d’habitants. Il y a donc une forme de schizophrénie : on rejette la diversité alors qu’il y a besoin de main d’œuvre immigrée. Il faut remettre l’Europe sur ses pieds audelà du populisme, cette Europe que nous chérissons tous, au-delà des replis frileux pour qu’un vivre ensemble européen puisse émerger. un projet phare : le métro du grand Paris Express avec 450 emplois en perspective, qui, nous l’espérons, seront pour la jeunesse. L’emploi des jeunes est la priorité de la Ville. En ce moment, il y a les rencontres citoyennes qui sont des « consult-actions ». Les missions locales et les entreprises participent à cette action : les jeunes viennent détailler leur projet de vie et leurs difficultés. Nous créons un endroit où les jeunes peuvent rencontrer des adultes, créer un réseau et prendre des renseignements. « histoires de boites sur marne ». L’idée était d’interpeller 200 champenois : qu’estce qui tiendrait dans une boite à chaussures si la Marne était en crue ? Deux tours vont être démolies et de nouveaux appartements vont être construits, il s’agissait donc de les préparer au départ. Des personnes se sont livrées de façon intime et émouvante. Des 9 entretiens ont été enregistrés. Les enfants ont participé : ils ont apportés des doudous, des bibelots, des jouets… Il y a aussi eu des médicaments… les personnes ont été prises en photo, ils regardent par leur fenêtre, vue qui va leur manquer, vue sur toute la région parisienne. Une anecdote : une famille avait une grande table blanche pour le service à thé et les gâteaux : cette table a traversé des générations, a vu des fêtes de famille. Les personnes ne peuvent pas emmener la table, elle est trop grande. Aujourd’hui, les familles sont moins nombreuses, donc les personnes ne peuvent pas remettre leurs affaires dans un petit appartement. Mettre des mots sur les regrets, un travail de collecte de mémoire qui aide les gens à passer un cap. Garder une trace. Les boites réalisées ont été exposées. Programme JEUDI 17 OCTOBRE OCTOBRE 14h00 Ouverture et mots de bienvenue, Moncef Jendoubi, directeur de la Mission Locale des Bords de Marne, Aude Guillaume, service jeunesse de la Ville de Champignysur-Marne 14h15 Présentation du réseau et du programme, Kamel Remache, Mission Locale de Taverny, Florian Fangmann, Centre Français de Berlin (CFB) 14h45 Histoire et présentation du quartier du Bois l’Abbé de Champigny-sur-Marne, Florence Khaloa, Ville de Champigny-surMarne 15h30 Diversité et Participation en France et en Allemagne : présentation comparée des discours politiques et médiatiques ainsi que des approches éducatives et des axes de la recherche en science sociale, Borris Diederichs (OFAJ), Elisa Meynier (CFB) 16h30 Diversité et Participation, qu’est-ce que ça veut dire pour vous ? Brainstorming en groupes de travail 17h30 Présentation brainstorming des résultats du 18h00 Réaction des invité(e)s, mots d’accueil et discussion 19h30 Apéritif à l´hôtel des Balladins 20h00 Dîner à l´hôtel des Balladins puis soirée conviviale VENDREDI VENDREDI 18 OCTOBRE 09h3009h30-12h30 12h30 Ateliers Maison pour Tous thématiques à la Comment garantir la participation des jeunes et la qualité des échanges internationaux : préparation, animation linguistique, évaluation, Garance Thauvin, formatrice indépendante Handicap et diversité : inclusion des jeunes en situation de handicap en France et en Allemagne et participation aux échanges internationaux, Noëlle Pirony, Conseil Français des Personnes Handicapées pour les questions Européennes (CFHE), Helle Deertz, pédagogue et spécialiste du thème inclusion Citoyenneté, valeurs, identité européenne & pratiques de terrain : Discussion ouverte sur vos expériences et défis territoriaux, animation : Kamel Remache 13h00 Déjeuner au « Déjeunes Bar », de l’association d’éducateurs de rue ACP qui 10 travaille avec les jeunes autour de la gastronomie 14h00 Visites de structures locales (au choix) : Femmes relais, Déjeunes Bar (ACP), Greta, Hôtel Entreprises, Caravane du casier judicaire, E.S.A.T. Pierre Souweine SAMEDI 19 OCTOBRE 09h30 09h30 Restitution des ateliers thématiques et des visites de projets 14h30 Présentation du projet « Rencontres citoyennes » de Champigny-sur-Marne 11h30 Présentation des résultats des travaux de recherche « Diversité et participation », groupe de recherche franco-allemand de l’Université de Lorraine et de la Fachhochschule Köln. 17h00 Bourse présentation financements aux des partenaires possibilités 19h30 Dîner commun et soirée de clôture à la Guinguette le Martin Pêcheur DIMANCHE 20 OCTOBRE 09h30 Avancée des travaux des groupes de travail et perspectives du réseau et de 11h00 Evaluation de la rencontre 11 Présentation du thème « Diversité et participation » Diversité et Participation en France et en Allemagne : présentation présentation comparée des discours politiques et et médiatiques ainsi que des approches éducatives et des axes de la recherche en science sociale Afin d'introduire le séminaire, Elisa Meynier (CFB) et Borris Diederichs (OFAJ) ont présenté une comparaison des discours politiques et médiatiques, des approches éducatives et des axes de la recherche en science sociale sur les thèmes de la diversité et de la participation en France et en Allemagne. Au niveau des discours médiatiques et politiques, la France présente une ancienne tradition du modèle républicain laïque où l'origine et la religion doivent rester dans la sphère privée. Mais une tendance nette va aujourd'hui dans le sens de la reconnaissance de la diversité : dans le choix des personnalités politiques comme par exemple la nomination d'un ministre à la diversité, même si cela est maladroit et reflète une compréhension encore incomplète de la diversité (un ministre à la peau blanche, de culture judéochrétienne et de sexe masculin ne pourrait-il pas représenter la diversité ?). En Allemagne, la diversité est aussi un thème d'actualité, même si la présence des personnes d'origine étrangère dans les médias et la politique est encore faible. Des mesures ont été prises dans les deux pays pour soutenir la diversité : en France la loi anti-discrimination de 2003, en Allemagne la « Allgemeines Gleichbehandlungsgesetz » : la loi de traitement égalitaire pour tous, en 2006. Au niveau de la recherche en science sociale, en France, deux courants s’affrontent. Le premier refuse de prendre en compte la dimension ethnique pour ne pas ethniciser des questions sociales au risque de cacher les mécanismes de domination. Le second cherche à dévoiler les discriminations qui ont pour source l’origine géographique, la couleur de peau ou la religion mais prend par là le risque d’ethniciser des questions qui ne l’étaient peut-être pas. En Allemagne, plusieurs directions de recherche sont prises. Immigration, identité et égalité des chances sont mis en lien. En France, le système scolaire laisse peu de place à une pédagogie alternative où les cultures étrangères pourraient être prises en compte. Au niveau du handicap, une éducation inclusive est mise en place pour permettre une adaptation du cadre (et non de la personne au reste du collectif). En Allemagne, un nouveau 12 concept de pédagogie tend à promouvoir la prise en compte de la diversité. Cette méthode n'est pas encore très développée dans les écoles mais une sensibilisation aux préjugés, aux rapports de pouvoir et à la discrimination se développe en dehors du cadre scolaire. Dans le domaine de l'économie, en France, une charte pour la diversité a été mise en place qui condamne la discrimination à l'emploi. Le concept de diversité dans cette charte est très axé sur les jeunes issus de l'immigration et venant les quartiers populaires. En Allemagne, une charte du même type a été mise en place en 2006. L'égalité des chances s'est améliorée mais les problèmes de discrimination sont encore présents sur le marché du travail. niveau local dans les quartiers. En France, le modèle scolaire républicain impose une hiérarchie stricte qui ne permet pas la prise en compte de la participation des élèves. En Allemagne, la participation est très intégrée dans le système scolaire et dans les projets qui y sont inclus. Les écoles proposent des formations à la participation citoyenne. Après cette présentation des deux thèmes, les participants ont été invités à procéder à un brainstorming sur ce thème. Concernant la participation des jeunes, beaucoup de mesures de politiques publiques ont été mises en place notamment des programmes de soutien à l'initiative individuelle et collective des jeunes ainsi que la promotion des activités bénévoles. En Allemagne, de plus en plus de mesures sont mises en place pour garantir la participation de tous à la vie démocratique : au niveau des institutions mais aussi au Diversité et Participation, qu’estqu’est-ce que ça veut dire pour vous ? Brainstorming en groupes de travail Pour commencer le séminaire, une réflexion générale sur le titre même de ce réseau a été proposée. En groupe, les participants ont donné une définition plus ou moins précise de ce qu’ils entendaient par les deux termes. Les nouveaux membres et les anciens ont par ce moyen eu la possibilité d’apprendre à se connaître et d’échanger leurs points de vue. Dans un premier temps seront présentés deux nuages de mots représentant les mots clés que les membres du réseau ont inscrits pour décrire les termes « diversité » et « participation ». Dans un second temps, un texte présentera les grandes lignes de la réflexion et le détail de certains moments clés de ce brainstorming. 13 La diversité La participation 14 Selon certains participants, la diversité pose la question du communautarisme. Promouvoir la diversité mettrait en avant les différences dans une société, ce qui pourrait également être une forme de repli sur soi : s’enfermer dans une communauté. Mais la diversité valorise la différence. Les participants distinguent deux formes de traitement de la différence : la prise en compte de cette différence (extérieure à l’individu) et la prise de conscience de cette différence (système de valeurs). Il s’agirait alors de combiner la prise en compte à la prise de conscience pour trouver un point commun qui nous rassemble tous. En voyant ce point commun, les individus sont conscients de leur diversité. Pour développer cette idée, les participants recommandent L’identité humaine du sociologue et philosophe français Edgar Morin. La diversité apparaît moins excluante que l’intégration. Elle est liée à la participation. Évoquer l’un des termes revient à parler de l’autre. En acceptant et en tolérant, la diversité devient une norme. norme Puisque chacun est différent de l’autre, alors il est « normal » d’être divers. La diversité est alors la somme des différences. Certains participants se demandent si la diversité vaut pour l’individu ou pour le groupe. Autrement dit, si la diversité oblige l’individu à se ranger dans un groupe ? La participation ne concerne pas uniquement les immigrés. En effet, elle concerne l’ensemble l’ensemble de la société. En essayant de définir la participation et la diversité, certains participants parlent du danger de la catégorisation. La définition est utile mais risquée. Certains sentiments comme le racisme ou le stress pourraient surgir de ces définitions ou en être les conséquences. La catégorisation apporte un autre problème du point de vue de la recherche de financement. En effet, en définissant clairement les termes et les notions, il est possible d’entrer ou non dans certaines catégories de financement. La participation devrait être selon certains participants encadrée. encadrée Sinon, il pourrait y avoir un grand choix de forme de participation et un risque de perte de contenus. Il y a alors trois manières d’agir dans la société : improviser, contrôler les personnes ou travailler en collaboration. L’enjeu serait avec la participation d’être à la fois metteur en scène et acteur comme dans une pièce de théâtre. Le rôle des pouvoirs pouvoirs publics est mentionné dans les débats. En effet, il serait possible que ces derniers essaient de se « dédouaner » en mettant en place des dispositifs participatifs. L’accompagnement des pouvoirs publics 15 doit donc être de faire avec les individus (et ne pas être dans la substitution). La notion d’empowerment est évoquée. Elle est en effet au cœur des discussions et des débats sur la participation. La diversité et la participation doivent faire partie de l’éducation de la société. En d’autres termes, ces deux termes font partie d’un processus permanent qui doit donner envie de prendre part à un projet collectif de la société. Pour cela, les participants notent la nécessité d’un état d’esprit d’ouverture afin d’accepter la pensée d’autrui. Parenthèse sur la « peur » : Dans les discussions, un point a été évoqué : celui de la peur du changement. Cette peur serait propre à la société mais aussi de l’ordre de l’intime. Pour illustrer cette peur, un participant mentionne un exemple concret à Hellersdorf (arrondissement de Berlin). Dans ce quartier a été ouvert un foyer de réfugiés (environ 300 personnes). Les habitants de ce quartier ont eu dans un premier temps peur de leurs nouveaux voisins. Des manifestations d’extrême gauche et d’extrême droite ont eu lieu. Pour essayer de créer une dynamique commune, des cours de langue ont été proposés aux réfugiés dans une école (Hoch schul e), ils ont pu égale ment utilise r des ordina teurs et se restau rer dans une cantin e. Cette peur a au début été un point négati f mais l’expé rience a montré qu’il était possible de retourner cette peur et d’en faire un élément positif. Les participants appellent donc à ne pas refuser cette peur. Avec la participation, elle peut être un élément de travail et même inciter à participer davantage. 16 Restitution des ateliers Comment garantir la participation des des jeunes et la qualité des échanges internationaux : préparation, animation linguistique, évaluation Garance Thauvin, animatrice interculturelle et linguistique, interprète et formatrice dans le domaine des échanges internationaux Cet atelier a réuni 26 participants présentant des profils divers et pourvus d’expériences variées (allant d’une très bonne connaissance du terrain des échanges internationaux à une volonté de découverte en attente de concrétisation) : responsables associatifs, représentants institutionnels, animateurs jeunesse, éducateurs spécialisés, conseillers en missions locales. Dans un premier temps, afin de créer une dynamique de groupe positive et de fournir deux exemples d’activités à même de briser la glace et de créer des liens entre les participants, les personnes présentes ont été invitées à se lever et, l‘une après l’autre à dire leur prénom assorti d’un geste que les autres membres du groupe ont ensuite dû répéter. Pour le deuxième exercice, chacun a reçu une feuille de papier sur laquelle figuraient 24 cases contenant respectivement une proposition. Le but du jeu consistait à trouver les personnes pouvant répondre par l’affirmative aux propositions formulées et de les faire signer (une personne ne pouvant parapher au maximum que deux fois sur une même feuille de sorte à multiplier les contacts) et à crier bingo une fois sa liste complétée. L’exercice s’est terminé avec une comparaison en plénière des résultats trouvés et la mise en évidence des points communs au sein du groupe. Ensuite, les participants ont été priés de répertorier individuellement leurs attentes par rapport à l’atelier. Celles-ci se sont révélées multiples, portant, pour n’en citer que quelques-unes, sur la définition de la qualité des échanges de jeunes, la gestion de conflits, le partage d’expériences, des instruments concrets d’évaluation et de participation, la posture des équipes pédagogiques etc. Elles pourraient se résumer en deux grandes catégories : une attente en termes de méthodologie (formation à des activités à appliquer sur le terrain) et une attente de l’ordre d’un débat/discussion amenant un échange de savoirs et de points de vue. Il était illusoire de tenter de répondre à la première attente compte tenu du temps imparti et de l’hétérogénéité des besoins comme des expériences. S’est ensuivi tout d’abord un partage d’opinions sur la définition de la qualité des échanges franco-allemands vue de plusieurs perspectives : institutionnelle (OFAJ, programmes européens de subvention), associative (structures organisatrices), pédagogique (équipe d’encadrement), jeunes. Il est ressorti de la discussion que 17 la qualité des échanges est conditionnée par un certain nombre de facteurs tels que : • Une démarche pédagogique reposant sur la définition en amont des objectifs et des méthodes pour les atteindre. • La mise en place d’un processus dynamique (avant, pendant et après la rencontre). • La compréhension/l’adhésion l’adhésion des jeunes et des différents acteurs au projet. • Une évaluation continue (interne et/ou externe). • L’existence d’une bonne communication au sein du groupe et entre les participants et l’équipe. • L’implication des jeunes (dans préparation et la réalisation du projet). la • La solidité du partenariat. partenariat. • La pérennité du projet. • La mise en place d’une réunion de préparation. préparation. • Un travail thématique. thématique. La valorisation des expériences faites. • Un encadrement qualifié. Une bonne connaissance du publicpublic-cible. cible. • L’envie/la motivation déclenchée apprendre une autre langue. langue. à • La réalisation d’un apprentissage apprentissage chez les participants multiforme (interculturel, social, personnel). • La satisfaction des jeunes au terme de la rencontre Pendant la discussion, une digression s’est opérée sur la question de savoir qui fixe les critères de qualité et quels sont ses instruments de mesure. En tout état de cause, il importe de combiner les différentes attentes (qui, du reste, ne se contredisent pas nécessairement, mais qui peuvent quand même être éloignées) en termes de réussite/qualité d’un projet chez tous les acteurs impliqués. Les travaux se sont poursuivis sur les moyens de promouvoir la participation des jeunes avant, pendant et après le projet. Voici les résultats obtenus : En amont, il semblerait pertinent d’impliquer les jeunes dans le montage du projet (en les interrogeant, entre autres, sur leurs souhaits) et dans son cofinancement (par l’organisation d’une tombola par exemple) et d’utiliser les nouveaux médias et réseaux sociaux afin de mettre les participants des deux pays en contact. Pendant le projet, outre un hébergement commun qui facilite la vie de groupe et l’engagement dans l’échange, les jeunes devraient pouvoir prendre en charge certaines activités ainsi qu’une partie de la logistique et de la vie quotidienne. Ils pourraient également formuler à nouveau leurs attentes, leurs craintes et leurs apports face auxquels l’équipe serait ainsi en mesure de réagir en les intégrant dans le programme. Un bilan continu et une certaine flexibilité de la part de l’équipe permettraient aussi de favoriser la participation des jeunes de même que l’exploitation des ressources (savoirs, savoir-faire) présentes dans le groupe. Enfin, à l’issue du projet, les jeunes pourraient par exemple mettre en place une restitution/présentation de l’échange et des expériences réalisées au moyen de témoignages, vidéos, photos dans le cadre d’une exposition ouverte à tous (dont les financeurs). 18 Handicap et diversité : inclusion des jeunes en situation de handicap en France et en Allemagne et participation aux échanges internationaux internationaux Noelle Pirony, salariée de l’Association des Paralysés de France (APF), (APF), Helle Deertz, Deertz, journaliste indépendante Un des ateliers proposé lors du séminaire portait sur l’inclusion des personnes en situation de handicap. Deux intervenantes ont pu exposer leur expérience dans ce domaine ainsi que les nouvelles législations en vigueur. Brainstorming Les participants à l’atelier ont d’abord été invités à exprimer les idées qui leur venaient en rapport avec le thème du handicap. Les thermes ressortis sont les suivants. Accessibilité – Participation – Convention ONU – Assistance – Tu es handicapé = tu es bête – Incapacité, anormalité, difficulté à s’insérer dans la société – Les personnes devraient être heureuses de ce qu’ils sont – Dépendance, complexité, organisation – « Je ne suis pas handicapé, on me rend handicapé » – Concept de la normalité. Qu’est ce qui est normal ? – Différence handicap de naissance/ handicap acquis. Handicap visible/ invisible… Les personnes handicapées ne sont pas un groupe homogène ! – Intégration ou inclusion ? Définitions/ Différents modèles explicatifs du handicap Les intervenantes ont ensuite présenté aux participants les différents modèles explicatifs du handicap. Modèle médical. médical Le handicap est présenté comme une déficience d’un individu, on se focalise sur la personne. Modèle social. social Le handicap dans le sens de la responsabilité de la société d’inclure les personnes handicapées. Prise en compte de l’environnement. Modèle des Droits Humains. Humains Convention des Nations Unies. L’accent est mis sur les droits des personnes. Le handicap est le résultat/ la conséquence d’une relation complexe qui a lieu entre différents aspects : • Les facteurs personnels • L’activité de la personne • L’environnement 19 La définition définition handicap selon la loi loi de 2005 en France est la suivante : « Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d'activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d'une altération substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant. » l’autonomisation. « Je ne pouvais avoir aucun secret ». La définition définition de la Convention ONU relative aux droits des personnes handicapées est la suivante : « Par personnes handicapées on entend des personnes qui présentent des incapacités physiques, mentales, intellectuelles ou sensorielles durables dont l’interaction avec diverses barrières peut faire obstacle à leur pleine et effective participation à la société sur la base de l’égalité avec les autres. » Cette loi a mis en place les MDPH, Maisons Départementales des Personnes Handicapées, « guichet unique », interlocuteur des personnes handicapées et de leur famille pour les démarches relatives à leur handicap. Question du parcours des personnes handicapées La place place des parents : importance dans l’encouragement de l’enfant, risque de surprotection, réussir à gérer les réflexions de la société, le regard des autres. La naissance d’un enfant handicapé est vue comme une malchance. Question du parcours préétabli pour les jeunes handicapés : école spécialisée, travail protégé. Difficultés à sortir de ce parcours afin de vivre dans la communauté. Importance Importance de l’assistance pour pouvoir réaliser les activités, mais problème du coût. Cette assistance implique de plus une grande organisation, dans laquelle les parents des adolescents handicapés sont impliqués, ce qui peut rendre plus difficile Le cadre législatif Les différents cadres législatifs ont ensuite été exposés aux participants. En France Loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées (voir aussi « aller plus loin ») Convention ONU La Convention est ratifiée par la France et s’impose donc dans notre législation. La Convention des Nations Unies ne crée pas de nouveaux droits mais les réaffirme (voir « aller plus loin »). Les jeunes… Dans le sens de la rencontre du réseau, la thématique des jeunes a été discutée avec les participants. Les questions suivantes ont été débattues. Réussir à faire rentrer les projets de vie des jeunes dans les cases administratives. Présentation de la Commission Nationale de la Politique Politique de la Jeunesse de l’APF (Association des Paralysés de France) Blog de la http://jeune.apf.asso.fr/tag/cnpj CNPJ : Thématiques d’intérêt : éducation, emploi, vie affective et sexuelle. 20 Travail intergénérationnel. Bouscule le Conseil d’administration pour que les problématiques de la jeunesse soient prises en compte ! Question de la mobilité encore assez élitiste. Cela semble encore compliqué. Une des difficultés est de connaitre le système de l’autre pays. Question de l’information : il faut savoir / connaitre ses droits pour avoir accès à l’assistance. Pour aller plus loin Convention ONU Texte de la Convention ONU : http://www.un.org/esa/socdev/enable/rights/convtextf.htm Site des Nations Unies http://www.un.org/french/disabilities/ (en français et anglais- je pense que la version anglaise est plus complète) Site du CFHE http://www.cfhe.org/index/menu/314.html et du Centre Ressources Recherche et Handicap : http://www.firah.org/centre-ressources/fr/convention-relative-aux-droits-des-personneshandicapees.html Modèles explicatifs du handicap http://www.firah.org/centre-ressources/fr/modeles-explicatifs-du-handicap.html Sensibilisation au handicap vidéos : http://www.firah.org/centre-ressources/fr/changer-de-regard-sur-les-personnes-handicapeesfilms-et-video.html Sensibilisation enfants.html pour les enfants : http://www.firah.org/centre-ressources/fr/support-pour-les- « Loi de 2005 » (Loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées) en France : http://www.mdph.fr/index.php?option=com_content&view=section&layout=blog&id=14&Itemid=74 Mode d’emploi de la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) http://www.mdph.fr/index.php?option=com_content&view=section&layout=blog&id=15&Itemid=70 Site de l’Association des Paralysés de France http://www.apf.asso.fr/ 21 Citoyenneté, valeurs, identité européenne & pratiques de terrain : Discussion ouverte sur vos expériences et défis territoriaux Kamel Remache, Remache, Mission Mission Locale de Taverny Dans le cadre de cet atelier, les participants ont échangé sur des notions composées de multiples connotations. Certaines étant parfois perçues comme abstraites ou difficiles à confronter à la réalité du terrain. dans lequel ils sont nés. Cette question se pose pour tous les individus issus de l’immigration mais en particulier pour les jeunes. Ces derniers construisent leur identité, leur « Je ». De plus, on constate la progression d’un populisme antieuropéen. Celui-ci La confrontation des valeurs à la réalité Dans un monde globalisé et en constante évolution, l’Union Européenne tente d’être un espace où ses membres peuvent échanger et partager des valeurs communes. Or, on constate que chaque Etat ou même chaque communauté a un système de valeurs différentes. La question restant alors : Comment construire des valeurs communes ? La confrontation des identités et des valeurs à l’intérieur de chaque individu devient alors très forte. On peut prendre l’exemple des individus issus de l’immigration turque en Allemagne, les Turcs qui ne se disent pas Allemands. Leur propre représentation n’est pas à l’image du pays dans lequel ils vivent ou même stigmatisant et rejetant l’autre tout en mettant le national en avant. Pour les participants et selon Kamel Remache, la solution à ce problème est locale. Elle passe par la participation et l’engagement des jeunes pour cette problématique. Dans une société vieillissante, la jeunesse doit prendre toute sa place. 22 Les défis à relever Les différences de valeurs au sein de l’Union Européenne sont grandes. L’Union Européenne est composée à la fois d’anciens pays communistes, de pays du Sud ou encore de pays scandinaves. Cette richesse et cette diversité en rendent la construction aussi passionnante que difficile. Un point essentiel pour construire un cadre de valeurs communes est la définition précise des termes. La citoyenneté ne signifie pas « Bürgerliches Engagement » et vice-versa. Cette expertise est essentielle pour le réseau et plus généralement pour la construction européenne. L’Union Européenne est souvent qualifiée de construction intellectuelle. Beaucoup d’individus ne comprennent pas l’UE et ne se sentent pas proche d’elle. Or, ceci peut et doit changer. C’est par la participation et l’engagement que chacun peut, à son niveau, se saisir du débat européen. L’éducation et encore l’éducation Un point primordial de la construction européenne, c’est l’éducation. Par cette éducation, qu’elle soit scolaire, universitaire ou populaire, l’identité et la constitution de valeurs communes seront facilitées. Les jeunes pourront alors appréhender l’UE et décider de l’Europe qu’ils veulent. Il faut préparer la jeunesse à ces questions. La mobilité internationale est dans ce même contexte une nécessité. L’éducation peut permettre à la jeunesse de traduire la spécificité de chacun dans un langage commun. Une participante constate que certains élèves à l’école n’ont plus de langue maternelle. Ceci est un danger pour la construction identitaire : ne pas maitriser la langue du pays où l’on vit mais ne pas maitriser également la langue du pays d’origine. On constate également une difficulté particulière pour la jeunesse issue de l’immigration en Europe : le sentiment de ne pas être chez soi nulle part. Pour exemple, le jeune Français d’origine sénégalaise se sent étranger chez lui en France mais aussi au Sénégal. L’ouvrage « La double absence » d’Abdelmalek Sayad évoque ce sujet. L’identité, une notion en mouvement Cette recherche de définition de l’identité est peut-être aussi difficile car presque impossible. L’identité n’est ni figée, ni homogène. Il est possible d’avoir plusieurs identités et de se construire en fonction. Les participants parlent d’identité composite. Plusieurs identités cohabitent. Il est cependant plus facile pour la société de former des catégories et des identités définies précisément. C’est ce qu’évoque Amin Maalouf dans son ouvrage Les identités meurtrières : « Aux yeux de sa société d’adoption, il n’est pas allemand ; aux yeux de sa société d’origine, il n’est plus vraiment turc. » « À cause de ces habitudes de pensée et d’expression si ancrées en nous tous, à cause de cette conception étroite, exclusive, bigote, simpliste qui réduit l’identité entière à une seule appartenance. » L’essentiel du travail identitaire pour la jeunesse, c’est surtout la confiance en soi. Avoir des jeunes qui ont confiance, qui sont fiers de ce qu’ils sont, cela est le moyen d’avoir une UE forte de valeurs et d’identités. Le défi étant de savoir comment rendre cette jeunesse forte et consciente de ses possibilités. 23 Ceci a surtout montré un point important dans le travail social : la différence entre les valeurs et la réalité. Il est en effet possible de promouvoir la solidarité, l’entraide mais de tout mettre en place, dans un premier temps, pour se sauver de la fonte de la banquise. Comment construire un nouveau « nous » respectueux de la diversité ? Pour répondre à cette question, Kamel Remache propose aux participants de noter des mots ou des idées. En voici quelques exemples : • Parler des points communs et non des différences • Citoyenneté = nationalité ? Jeu de la banquise – Un exemple d’exclusion bienveillante ? Afin d’illustrer l’atelier, Kamel Remache propose une activité intitulée « Jeu de la banquise ». Le principe est simple : l’ensemble des participants se retrouve sur une banquise fictive qui fond petit à petit. Il y a donc de moins en moins de place mais toujours autant d’individus dessus. Ce jeu a apporté un grand nombre de questions et de réflexions. Les participants notent trois types de situation : être sur la banquise, être en dehors ou encore s’exclure de la banquise. Cette expérience a permis de ressentir plusieurs sentiments, comme celui de l’entraide, de la bienveillance ou encore de l’attente (attente d’être inclus sur la banquise). • Redéfinir les bases • Importance du dialogue interculturel • Ecouter • Droit de vote pour les étrangers communautaires et extracommunautaires • Apprendre à débattre • Savoir « Qui suis-je ? » pour savoir « Qui sommes-nous ? » • Etre conscient de sa propre histoire. Rapport à l’histoire • Le nous n’est pas homogène • Il existe des alternatives aux valeurs • Se mettre à la place de l’autre • Tous différents mais égaux • « On n’a pas les mêmes valeurs ! » 24 Visites de structures associatives locales Femmes relais (association de femmes) Les participants ont été invités à visiter l’association des femmes relais. Cette association de « femmes médiatrices » apporte son support aux mères et aux femmes : santé, administration, soutien scolaire pour les enfants… Ces « femmesmédiatrices » proposent un petit-déjeuner pour les parents tous les jours à l’école ainsi que des cours de français – langue étrangère. L’association existe depuis 1997 grâce à l’initiative de 17 femmes impliquées dans leur communauté. après leur poste de médiatrice sont difficiles pour ces travailleuses qui ne disposent d’aucune qualification officielle mais bien d’une expérience de terrain. L’association propose aussi des stages aux jeunes qui voudraient apprendre le travail social et s’impliquer dans leur quartier. Les travailleuses sociales ont expliqué aux participants la précarité du financement de leur emploi : 14 femmes disposent d’un contrat à durée déterminée de trois ans ne pouvant être renouvelé qu’une seule fois (« postes adultes relais » du ministère de l’emploi), aucune possibilité de contrat indéterminé. Les perspectives d’emploi Déjeunes Bar (ACP) Après avoir mangé au Déjeunes Bar, les participants ont été invités à rester pour discuter avec Marlène Schmit, la directrice de l’association. L’ACP est un club prévention à l’adresse des jeunes de Champigny-sur-Marne. Tout au long de la présentation, il a été rappelé le but de l’action des éducateurs spécialisés : toucher et aborder les jeunes. Ce club de prévention s’est très vite demandé quelle pouvait être la meilleure façon de toucher les jeunes. La première idée a été de proposer aux jeunes dans la rue de la nourriture saine et gratuite afin que ceuxci viennent leur parler. Vu le succès de cette initiative, les éducateurs spécialisés ont décidés de mettre en place un lieu permanent où les jeunes pourraient venir manger, permettant de prendre le temps de discuter avec eux. C’est là qu’est née l’idée du Déjeunes Bar. En échange d’une somme modique, les jeunes pouvaient tous les matins prendre leur petit-déjeuner. Au bout de quatre ans, le projet a été victime de son succès. Les jeunes venant petitdéjeuner étaient tellement nombreux que les éducateurs spécialisés n’avaient plus eu le temps de discuter avec eux mais passaient leur temps à préparer les repas. L’idée est alors venue de cuisiner avec les jeunes pour partager quelque chose ensemble. Le Déjeunes Bar est devenu une petite entreprise de restauration proposant des menus raffinés cuisinés par les jeunes et deux « grand-mères » très impliquées assurant la formation. L’idée était là : utiliser des moyens enrichissants pour toucher les jeunes dans des conditions sympathiques. Les participants à la visite étaient passionnés 25 par cette nouvelle démarche et ont posés beaucoup de questions. jeunes, des cosmétiques sains et bon marché. Après le Déjeunes Bar, les éducateurs sont retournés dans la rue pour recommencer un travail d’observation de terrain. Ils sont venus à la conclusion que certains jeunes ne prenaient pas soin d’eux. Marlène Schmit a expliqué qu’encore une fois il était important de trouver un moyen détourné pour toucher les jeunes. L’idée est alors venue de créer un centre de bien-être pour les jeunes où ceux-ci pourraient venir se détendre et se confier aux éducateurs spécialisés. C’est l’endroit où s’est passé la présentation du projet. Les participants ont ainsi pu visiter, ravies, un sauna, un hammam, une salle de détente, une salle de yoga. Marlène leur a présenté leur dernier projet qui est de confectionner des cosmétiques avec les Cette rencontre a permis aux participants de découvrir une nouvelle façon de toucher les jeunes, un nouveau moyen qui semble déjà avoir porté ses fruits. Greta (Formation continue pour adultes) Les participants ont pu visiter le centre de formation Greta de Champigny-sur-Marne. La directrice du centre a présenté les formations proposées aux adultes qui souhaitent se former ou se réorienter. Les ateliers de pédagogie spécialisée permettent aux adultes une remise à niveau et proposent un parcours sur mesure. Le centre de ressource permet aux apprenants de se former eux-mêmes grâce à toute la documentation disponible. Le centre de langue propose des cours en petits groupes : français langue étrangère, anglais, espagnol et allemand. De nombreuses ressources sont aussi disponibles pour l’auto-formation : bibliothèque en quatre langues, manuels. Les adultes peuvent passer tous les diplômes utiles directement au centre, qui est accrédité. Un service « entreprises d’entraide pédagogiques fictives » permet aux personnes de se mettre en situation de travail. Le Greta de Champigny-sur-Marne est ouvert à tous et permet aux adultes de se former, de valider leurs acquis, de faire un bilan de leurs compétences, d’être conseillés et accompagnés 26 Hôtel Entreprises (Comment monter sa Startup ?) Ce projet audacieux est une sorte de couveuse où de nouveaux entrepreneurs peuvent démarrer leur entreprise. Le bâtiment a ouvert ses portes en juin 2011. Il est composé de 22 bureaux, sept ateliers et deux salles de réunion partagées. Le projet s’adresse aux petits entrepreneurs en manque de locaux à leur disposition. En plus de disposer d’un bureau ou d’un atelier, ceux-ci disposent aussi de réduction d’impôt et de formations gratuites pour monter leur entreprise. Ils peuvent même accéder à des formations au cas où ils engageraient un jeune dans leur entreprise. Ce projet est financé par des fonds publics en provenance du département et de la région. Les candidats doivent envoyer une candidature qui sera ensuite étudiée par un jury notamment composé du maire de la ville de Champigny. Les entrepreneurs de tous les domaines sont invités à poser leurs candidatures en dehors des professions libérales (médecins, avocats) et les domaines pouvant générer des nuisances sonores (Gastronomie, garage automobile…). Les participants ont ensuite pu visiter les bureaux et les ateliers des différents entrepreneurs : aide aux ménages, constructeur de skateboards, parfumeurs, fabricants de sacs de luxe, tapissier. Ceuxci ont exprimé leur contentement face à cette initiative qui leur permet de trouver de petits locaux à la taille de leur activité. Ils ont aussi spécifié aux participants le problème que pose la courte durée des « baux commerciaux » qui ne leur laisse pas assez de temps pour construire une activité commerciale financièrement viable. Certains participants ont noté que beaucoup d’artisans profitant de ces installations étaient des personnes avec beaucoup d’expérience et que l’Hôtel Entreprises semblait ne pas profiter aux plus jeunes. 27 Caravane du casier judiciaire (travail autour des questions judiciaires) Cette association entend répondre à une problématique importante observable sur le territoire du Val-de-Marne : beaucoup de jeunes se voient inscrire des condamnations sur leur casier judiciaire sans en connaître les conséquences. L’association a donc décidé de mettre en place une plateforme d’échange entre professionnels de la justice et acteurs de jeunesse. Ceux-ci ont édité un « guide des interdits du casier judiciaire » à l’intention des jeunes et des familles pour que ceux-ci prennent conscience des conséquences mais aussi de leurs droits et des démarches à entreprendre. Ce guide est un outil de communication pour la « caravane du casier judiciaire ». Cette « caravane » est un groupe de professionnels, du domaine de la justice et de la jeunesse qui se déplace dans les structures qui en font la demande. Cette plateforme « trans-professionnelle » permet aussi aux professionnels de se rencontrer et de poser ensemble la question de l’état de la Justice en France et de l’égalité de tous face à la loi. Cette « sensibilisation itinérante » a déjà rendu visite à de nombreuses organisations et la prise de conscience chez la population du Val-de-Marne face à cette problématique s’est améliorée. La dynamique de réinsertion des jeunes délinquants dans la société proposée par cette initiative a éveillé un grand intérêt chez les participants. E.S.A.T. Pierre Souweine Souweine (insertion professionnel des personnes handicapées) Les participants, à travers la visite proposée par la directrice, ont pu explorer cet établissement de service qui permet aux personnes en situation de handicap de travailler dans un espace protégé et adapté. L’E.S.A.T. Pierre Souweine existe depuis 1996 et emploie 76 personnes en situation de handicap. L’établissement est autonome et ne reçoit que très peu de fonds publiques, la majorité de ses activités étant financés par des commandes publiques ou privées. Les participants ont visité les ateliers où des personnes en situation de handicap en cours d’activités procédaient à différentes occupations : mise sous pli de colis, saisie informatique de données, assemblage. La directrice a expliqué que les services fournis par l’entreprise pouvaient aussi se situer en dehors de l’établissement comme dans les parcs où les travailleurs entretiennent des espaces verts ou encore sur les chantiers (montage électrique et au câblage). Le nettoyage de véhicules peut aussi être proposé. Les participants ont été intéressés par l’indépendance financière de l’établissement mais ont aussi vivement critiqué que les travailleurs n’aient pas été invités à présenter eux-mêmes leur structure ou du moins leur travail. 28 P résentation des résultats des travaux de recherche « Diversité et participation » Groupe de recherche francofranco - allemand de l’Université de Lorraine et de la Fachhochschule Köln Présentation de la recherche Les chercheurs de l’Université de Lorraine et de la Fachhochschule de Cologne ont présenté les résultats de leur recherche. Cette étude, commandée par l’OFAJ, a pour but d’évaluer les apports qu’ont les échanges internationaux de jeunes sur la jeunesse dite avec moins d’opportunité et de donner des pistes d’amélioration. Les questions posées par la recherche étaient les suivantes : 1) Quel est l’apport des projets d’échanges internationaux au niveau local ? 2) Dans quelle mesure ces projets atteignent-ils les objectifs fixés ? 3) Comment les jeunes peuvent-ils être impliqués sur la durée ? 4) Quelles sont les compétences acquises grâce aux projets par les jeunes au niveau de l'intégration dans la société, l'intégration professionnelle et l'apprentissage interculturel ? La recherche a été effectuée de mai 2010 à décembre 2012 à l’aide de questionnaires et d’interviews qualitatifs auprès des jeunes et des porteurs de projet. 30 projets de Berlin, Brandebourg, Paris et Ile-deFrance ont été étudiés. La recherche s'est effectuée en trois phases : 1) identification de l'identité de la structure et des échanges de jeunes par questionnaire, 2) interviews des porteurs de projet, 3) interviews des jeunes. Les résultats ont ensuite été analysés puis feront l'objet de présentations et de publications. Les impacts des échanges sur le territoire français Les résultats sont essentiellement une reprise de confiance chez le jeune, une ouverture d'esprit, mais aussi un intérêt accru pour les langues après la rencontre. Les chercheurs français préconisent que 29 l'OFAJ soit mieux présenté aux jeunes, afin qu’ils comprennent dans quel cadre se fait la rencontre. Une meilleure préparation linguistique pourrait être faite en amont pour que les jeunes soient plus à l'aise pendant la rencontre. Les jeunes doivent aussi être plus impliqués dans la programmation et la préparation du projet. Les participants demandent également moins de programmation pour plus d’échanges informels pendant les temps libres. Le cas des jeunes avec moins d’opportunités L'étude s’est concentrée sur les jeunes avec moins d'opportunités et / ou issus de l'immigration. Ce public a encore peu accès aux programmes de mobilité internationale. Il est cependant important de ne pas mettre en place de mesures spécifiques pour ce groupe et de bien se concentrer à proposer des projets où tous les publics de tous les milieux et de toutes les origines culturelles soient représentées. Cependant il est important que ce groupe cible ait à disposition l'information sur les projets pour qu'ils puissent y participer. Il est important de renforcer les réseaux, comme le réseau « diversité et participation », qui permettent de mettre à disposition des travailleurs sociaux l'information et la formation nécessaire. L'approche de l'OFAJ tendant à vouloir améliorer et développer les offres pour ce groupe cible est donc pertinente. Un autre perfectionnement réside dans l’amélioration de la structure de financement des projets, une meilleure prise en considération des petites structures ne disposant que d'un faible budget et une amélioration de la communication sur les projets. Concernant la pédagogie, renforcer la dimension politique des échanges, valoriser la diversité (des langues et des origines) et renforcer la continuité des projets pour rendre les échanges de jeunes durables. Au niveau du réseau « diversité et participation », les échanges doivent être intensifiés, notamment par une plateforme internet pour que les membres puissent échanger en dehors du temps du séminaire. Les impacts des échanges sur le territoire allemand Sonja Preissing et Sultan Kilic ont ensuite présenté les résultats de leur recherche. Les effets après la participation à un échange de jeunes sont les suivants : augmentation de l'intérêt pour l'apprentissage des langues, développement des perspectives professionnelles, ouverture du champ des possibles au niveau social et au niveau de la mobilité, développement d'une conscience politique. Les apports pour les porteurs de projet sont le développement d'une approche internationale à leur travail ainsi qu'une motivation pour monter d'autres projets. Quelques défis sont à relever : relier les jeunes avec l'organisation porteuse, accroître la prise en compte des situations différentes de chaque jeune, permettre aux jeunes de s'exprimer sur leurs expériences de racisme ou de discrimination. 15 interviews ont été effectuées auprès de jeunes de 15 à 24 ans d’origines diverses 30 et de formations différentes. 80% des jeunes sont satisfaits de leur expérience et recommanderaient à d'autres de participer à ces projets. Ces participants n’ont pour la plupart pas été impliqués dans l’organisation. Le développement des compétences et les apports à long terme chez les participants sont les suivants : apprentissage du vivre ensemble, observation des points communs et des différences, développement de la réflexion sur l'altérité, plus d'ouverture envers les personnes venues d'ailleurs, développement de l'intérêt pour les langues étrangères, déconstruction des clichés et les préjugés grâce aux jeux, renforcement de la confiance en soi, épanouissement personnel, aide à l’insertion sur le marché professionnel. Les jeunes apprécient les aspects suivant des projets : faire la connaissance de nouvelles personnes, la taille des groupes, la répartition des chambres de façon mixte, l'amélioration du niveau de langue, la communication malgré la barrière linguistique, la bonne organisation des projets. Les aspects qui ont le moins plus aux jeunes sont les suivants : la mauvaise organisation en France notamment au niveau de l'hébergement, la non ponctualité, la barrière des langues, les programmes trop chargés, les ressources financières restreintes, la nonorganisation du programme en fonction de la météo notamment pour la mise en place d'un plan B. La présentation s'est achevée par un temps de discussion avec les participants. La remarque a été notamment faite qu'il est dommage que l'étude ait été faite de façon séparée dans les deux pays, ne permettant pas de croiser les perspectives. 31 Présentation du projet « Rencontres citoyennes » de Champigny Cha mpignympigny - sursur - Marne Sébastien Patinet a présenté un projet original de la ville de Champigny-surMarne : les rencontres citoyennes. Ces réunions publiques organisées dans plusieurs quartiers de la ville visent à permettre aux acteurs locaux de se rencontrer et de discuter des affaires publiques : jeunes, habitants, élus, acteurs de l’éducation et de la formation. La première rencontre a permis aux habitants de s'exprimer sur l'arrivée du métro à l’aide d'un questionnaire. Ensuite, les réunions ont été organisées dans plusieurs endroits de la ville. Les thèmes abordés étaient en particulier le logement et l'emploi. Plus tard, des rencontres ont été organisés exclusivement pour les jeunes. Ceux-ci ont pu s'exprimer sur les thèmes de l'emploi, de l'éducation, de la formation et du logement et parler de leurs inquiétudes à ce sujet. Les participants ont eu la possibilité de prendre des rendezvous individuels et d’obtenir un accompagnement sur le long terme dans leur orientation professionnelle. Cette présentation a été très appréciée des participants qui ont été intéressés par cette nouvelle approche de la participation citoyenne. 32 Bourse aux partenaires et présentation des possibilités de financements Comme chaque année les participants ont été invités à participer à la bourse aux partenaires. Cette partie du programme permet aux associations de présenter leurs idées de projet et le type de partenaire recherché. Elle permet de mettre en contact les structures françaises et allemandes pour le montage de projets. Ainsi, l'association Respekt e.V. de Berlin (éducation des adultes et des jeunes adultes en difficultés d'apprentissage) recherche un partenaire français pour un partenaire pour un échange trilatéral avec la Pologne via un financement de l'Union européenne (Erasmus +). L'école européenne de Berlin aimerait organiser un voyage d'études pour les professionnels afin de comparer les systèmes entre la France et l'Allemagne. L'association française Entr'aide recherche un partenaire pour accueillir une exposition sur un échange qui a été fait entre la France, l'Allemagne et le Bénin. Le Centre Français de Berlin recherche pour son bureau de placement des places de stage pour des Français en Allemagne et des Allemands en France. Le Point d'information jeunesse d’Aubervilliers recherche des places pour deux jeunes volontaires afin qu'ils puissent effectuer un stage d'un mois à Berlin et réaliser un film qui sera présenté lors de la journée européenne du 14 mai 2014. projet trilatéral entre la France, l'Allemagne et Israël dans le domaine de la formation des professionnels de jeunesse dans le domaine de l'artisanat, l'agriculture et la santé. L'association Babop e.V. (Groupe de travail berlinois pour l'éducation à la citoyenneté) recherche des partenaires pour différents projets sur les thèmes suivants : la participation des jeunes dans les quartiers populaires, un échange avec des élèves de Kreuzberg, un échange autour d'un tour en vélo. La structure (Frankfort sur internationaler Bund l’Oder) recherche un L'association Espoir 18 recherche un partenaire pour monter un échange autour du Slam pour des jeunes de 15 à 17 ans. L'association CPCV recherche un partenaire pour organiser un échange professionnel autour de la formation BAFA. Borris Diederichs de l'OFAJ a exposé aux partenaires son désir de monter un projet d'échange et de recherche autour des questions religieuses en partenariat avec des institutions religieuses. Le Greta de Macon souhaite envoyer 10 jeunes à Berlin pour un échange autour des élections européennes et éventuellement un montage vidéo. 33 Évaluation de la rencontre L’édition 2013 du réseau est marquée par son nouvel intitulé « Diversité et participation ». On note un équilibre entre les anciens et les nouveaux membres du réseau (41% d’anciens membres et 59% de nouveaux dans les répondants). De nombreux participants ont été informés par d’autres membres du réseau. Hébergement et repas Malgré sa difficulté d’accès, le lieu de séminaire a été apprécié. Il a permis aux participants de mieux appréhender la réalité de la ville de Champignysur-Marne. Certains participants franciliens ont regretté de ne pas avoir dormi sur place. Ceci facilite selon eux le contact et la cohésion du groupe. La qualité des repas et l’excellent accueil réservés par l’association d’éducateurs Déjeun’bar ont été salués. Programme La qualité, la diversité et la flexibilité des points de programme ont été appréciées. Certains participants auraient souhaité commencer la rencontre par un tour de présentation et une explication du fonctionnement du réseau pour les nouveaux membres. Les thèmes ont parfois été perçus comme trop abstrait. Il est essentiel que le cadre de discussion soit concret. La journée de restitution du samedi matin a été trop courte, selon les répondants et n’a pas permis assez d’échanges et d’interaction. Dans le programme, un temps consacré aux projets réalisés par les membres du réseau devrait être mis en place. Ceci permettrait de voir concrètement le rôle et le fonctionnement du réseau et d’ouvrir d’autres perspectives. Les intervenants La qualité des interventions a été saluée. Le fait que les intervenants soient des professionnels du travail de jeunesse a été apprécié. Les répondants n’´oublient pas les interprètes qui ont permis une parfaite compréhension des échanges. La présence de représentants de la ville de Champigny-sur-Marne a aussi été un point positif. Le groupe de recherche Selon certains répondants, la présentation n’a pas été suffisamment contextualisée et mise en lien avec le réseau. Le groupe de recherche a parfois été considéré comme déconnecté du reste du séminaire. Même s’il reste très important et justifie la « plusvalue sociale » du réseau. La présentation du groupe de recherche aurait pu être plus courte pour permettre une plus longue discussion. Organisation L’organisation a été saluée par l’ensemble des répondants. Les locaux, la logistique a été considérée comme de qualité. Le 34 Réfléchir après la rencontre Comment capitaliser les différentes expériences du réseau pour les valoriser auprès d’autres organisations ou institutions ? manque d’animation linguistique a été noté (« Quel dommage ! »). La gestion du temps de parole a aussi été parfois perçue comme difficile. Les visites de structures locales ont été dans l’ensemble très appréciées. Comment soutenir la participation des jeunes dans les réponses à l’enquête ? Comment réseau ? utiliser le site Internet du Comment définir la diversité ? Comment motiver les membres du réseau en dehors des rencontres annuelles ? La dynamique de groupe L’atmosphère était agréable, selon les répondants. Les nouveaux membres ont été bien intégrés aux travaux de groupe et aux différentes discussions. Le groupe est qualifié d’hétérogène, de très sympathique, d’énergique, de très motivant, d’ouvert et de détendu. Ce que la rencontre a permis Les points de vue sur le handicap et sur thème de la diversité en ont évolué chez certains participants. La mise en réseau des structures est très enrichissante. Le partage d’expériences est motivant et rassurant. Certains participants sont confortés dans leur envie d’apprendre la langue de l’autre. Le séminaire a permis également à certains participants d’approfondir leurs connaissances : dans le travail socioculturel, interculturel ou encore concernant les financements de l’OFAJ. En visitant certaines structures locales, certains répondants ont appris de nouvelles formes de travail social. Cette rencontre permet de prendre du recul sur l’ensemble de son travail et de mettre en perspective son travail dans un contexte plus global. Idées pour la prochaine rencontre Pour compléter le panel présent lors des réunions du réseau, il est proposé d’inviter également quelques jeunes ayant participé à des projets. Leurs perspectives permettant de comprendre concrètement le rôle et l’impact des rencontres internationales. Un répondant propose que les jeunes ne pouvant pas être physiquement présent le soient par vidéo. Pour renforcer la cohésion du groupe et surtout la connaissance des autres partenaires, il est proposé de fournir avant le début du séminaire un trombinoscope (avec les photos, les noms et les contacts) de tous les participants. 35 Les participants souhaitent avoir accès à plusieurs visites. Pour cela, certains proposent d’organiser les visites de structures locales sur plusieurs jours. Il est également proposé d’ajouter au programme des ateliers pour la discussion entre partenaires. Les fiches projets n’ont par exemple pas assez été exploitées. Réfléchir à une définition commune des JAMO, de la diversité et de la participation au sens de l’OFAJ et de l’Europe est également une demande des répondants. Une thématique nécessite d’être abordée selon une répondante : celle du genre. Un répondant propose la rédaction d’une « Charte Diversité et Participation » qui permettrait d’unir les participants au réseau. Ce texte sera alors la référence pour tous les membres (objectif du projet, engagement de la coordination, engagement des membres). Préciser le rôle de chaque groupe de travail apparait être aussi utile. 36 Participants(e)s Participants (e)s Participant(e)s de France Nom Prénom Institution Ashraf Asma Femme relais - FRMIC Aude Guillaume Service Jeunesse de la ville de Champigny-sur-Marne Averland Christopher Foyer des Jeunes Travailleurs (FJT) Benikene Ouamar Service jeunesse de la ville des Ulis Berlo Martine ESAT Pierre Souweine Berton Eric Sous Préfecture de Nogent-sur-Marne Boubeker Ahmed Sociologue - Université Paul Verlaine de Metz Boxsom (Van) Ghizlan Brard-Guillet Karine Stagiaire / Directions régionales de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS) Conseil National des Missions Locales Directions régionales de la jeunesse, des sports et de la Brun Ludovic Camara Mohamed Entr'aide Casse Abdoulaye Association française Cœur d´Afrique et d´Ailleurs (ACAA) Colleville Christine Maison de l'Europe des Yvelines Cormillau- Isabelle Ancel cohésion sociale (DRJSCS) Hôtel Entreprises Dieye Thioya Regard de Tambacounda en France (RTF) Doucara Mamadou Espoir 18 LAI Dufour Philippe Mission Locale de Clichy la Garenne Dupuis Martine GRETA 37 Graser Cedric Alliance nationale des UCJG-YMCA Gremillet Danielle Moove Haddad Patrick Frères poussières Jendoubi Moncef Mission Locale des bords de Marne Khaldi Norsadette Leveque Yves Go Ercn (European Responsible Communication Network) Louis Hélène Itinéraire International Méline Élodie Mission locale des Bords de Marne Meunier Valentine Interprète / - Fachhochschule Köln Mioullet Sylvie Ville de Champigny-sur-Marne Mokran Seid Atelier Kuso Mombet Clarisse Mouhous Farid Point Info jeunesse Aubervilliers Ndiaye Ibrahima Juriste FNAFA Intervenant au PADM de Fontenay-sous-Bois Ndongo Myriam Patinet Sébastien Ville de Champigny-sur-Marne Perroux Olivier Collectif TNPX Pierre Thomas Sociologue Pirony Noelle Association des Paralysés de France Reisig Susann Greta Dijon Remache Kamel Mission Locale de Taverny Roussel Guilain Frères poussières Salif M. CARAVANE DU CASIER JUDICIAIRE Schmit Marlène ACP - Parler Zen - Déjeunes Bar Sy Aboubacry Rosi France Termeau Claire Ville de Paris CPCV Ile-de-France. Centre de Formations et de Rencontres Internationales CFHE - Conseil français des personnes handicapées pour les questions européennes Fédération Nationale des Africaines (FNAFA) Associations Franco- 38 Participant(e)s d'Allemagne Batinic Zeljka Lebenswelt Bautz Bautz Fazit Bocheinski Boris Clever e.V. Boitel Sophie Stiftung Genshagen Briand Léa Institut für Migrations- und Sicherheitsstudien [IMSS) Deertz Helle Pédagogue et spécialiste du thème inclusion Dubois Ramona Internationaler Bund Eger Hendrikje Sozialpädagogische Institut Berlin (SPI) Engeldinger Wolfgang Daniel Respekt e.V. Gbaguidi Christel Initiative Arts Vagabonds Deutschland Heck Felix Fairness e.V Hübner Gina-Sophia Lebenswelt gGmbH Killic Sultan Sociologue Klippert Simon Bapob e.V. Kuntz Silvia Echo Kamerou Lübbert Christin Arbeiterwohlfahrt (AWO) Marzillier Anne-Katrin Lebenswelt GmbH Nadal Marjorie La Ménagerie e.V. Njoukouo Chedjou Nicole Pascaline Echo Kamerou Ostwaldt Felix Fairness e.V Ottersbach Markus Sociologue Preissing Sonja Sociologue Rathfelder Ina Clever e.V. Sauer Ruxandra Respekt e.V. Scheible Birgit Assistante (Helle Deertz) Regionale Arbeitsstellen für Bildung, Integration und Demokratie Servant Irène Smolinska Ola Thauvin Garance (RAA) Mädchenwohneinrichtung Schmidstraße/JVA PLötzensee: OV "Fischergruppe" Formatrice indépendante et interprète Tsogo Onana Catherine Schulstation Evin e.V. Vachier Catherine Regenbogen GS Vennemann Gregor Respekt e.V. 39 Overdyck Stephan Interprète Renner Beate Interprète Organisation Boitieux Maxime OFAJ Bruhat Agathe CFB Castanier Maxime CFB Diederichs Borris OFAJ Fangmann Florian CFB Meynier Elisa CFB Passebosc Karine OFAJ
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