Epargne salariale : un dossier qui piétine
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Epargne salariale : un dossier qui piétine
021410 n° 115 Epargne salariale : un dossier qui piétine "Je me réjouis de l'ouverture des négociations relatives à l'épargne salariale. Par ailleurs, je vous confirme que le système EPI ne sera pas remis en cause. Je souhaite que nous puissions faire bénéficier l'ensemble des fonctionnaires du PEE, dans les mêmes conditions que les agents de droit privé, et que, par ailleurs, tous ceux qui le souhaitent puissent se constituer une épargne retraite grâce au PERCO." Augustin de Romanet - Convention des cadres le 22 septembre 2009 Ces propos, nous les partageons, mais plus que des propos, nous attendons désormais des propositions concrètes. En effet, depuis le début des négociations avec la DRH, un point de blocage demeure et pas le moindre. La DRH propose bien des projets PEE et Perco, mais lie la possibilité pour les personnels d'en bénéficier et de recevoir un abondement sur les nouveaux produits à l'arrêt ou au gel de l'EPI pour les détenteurs actuels. Cette position bloquée de la DRH, disons le tout net, n'est pas acceptable pour l'UNSA et surtout complètement contraire aux propos tenus par la Directeur général. A plusieurs reprises déjà Jean Sebeyran, alors Secrétaire général et Directeur général par intérim fin 2006 préconisait l'ouverture de produit identique d'épargne salariale pour les salariés et fonctionnaires de l'Etablissement public, en terme de redistribution. L'UNSA CDC exige la mise en place d'un dispositif qui permette à chacun de choisir librement, tout en bénéficiant d'un abondement de l'employeur, entre les différents produits, EPI, PEE et Perco. Cela est d'autant plus réalisable que cela existe dans deux de nos plus importantes filiales, la CNP et Informatique-CDC. Une fois levé ce point de blocage porté par la DRH (de là à penser que cette dernière serait télécommandée par nos juristes maison ... ), l'UNSA demande : Un taux d'abondement employeur plus important, à répartir sur deux ou trois produits. Un relèvement conséquent des plafonds, comme la Loi le permet. Une bonification plus importante pour les plus petits revenus La possibilité de défiscaliser l'intéressement pour les fonctionnaires (comme cela existe aujourd'hui pour les salariés). La monétisation des CET sur le PEE ou le Perco, au bon prix. Ce dossier n'a que trop duré et l'UNSA souhaite que les personnels puissent bénéficier, dès le 1er janvier 2010, des nouvelles dispositions, comme la Loi LME l'autorise. Octobre 2009 Tenez vos engagements, Monsieur le Directeur général ! CET Fonction publique Le décret qui réforme la Compte épargne temps dans la Fonction publique est paru au JO du 30 août 2009 (décret n°2009-1065 du 28 août 2009). La date butoir pour se déterminer sur une monétisation, un versement RAFP ou l’ouverture d’un CET bis est portée au 31 décembre 2009. La DRH devrait adresser un courrier individuel à tous les détenteurs de CET et un formulaire de réponse concernant les diverses options possibles. ****** La CDC dans le capital de la Poste : une opération légitime L’UNSA CDC réaffirme son accord total à l’entrée du capital de la CDC dans la Poste. Cette augmentation de capital est indispensable au développement de La Poste. Elle permettra de garantir le service public et les missions d’intérêt général de cette institution, de s’adapter aux métiers de demain, de maintenir l’emploi dans un secteur ou l’activité diminue et ou la concurrence s’installe. Baromètre social : après la restitution faite se penche à son tour sur cette mine d’informations Le Directeur général nous l’a souvent dit : les ressources humaines sont au coeur de ses préoccupations. Il l’a redit le 22 septembre à ses cadres. Comme pour l’illustrer, il n’a pas hésité à commander à TNS Sofres un baromètre social ( BMS ) réalisé au printemps dernier. L’UNSA s’est félicitée de cette enquête et - à vrai dire - n’est pas totalement surprise des résultats. 70 % des personnels ont répondu : c’est pour nous la preuve que les collaborateurs ont des messages à faire passer à la Direction. Vu comme un engagement par la DG ( Direction générale ), nous préférons y voir pour notre part, une opportunité de témoigner de son ressenti, de sa perception du quotidien au travail. Nous nous attacherons plus particulièrement à l’analyse des réponses relatives à l’Etablissement public. Les collaborateurs dans leur ensemble se déclarent attachés à leur entreprise ( 64 % ) : ceci nous semble cohérent au regard d’ une population âgée en moyenne de 48 ans. Pour nombre des plus anciens, ils ont fait toute leur carrière au sein de la CDC. Ils l’ont vu évoluer, ont eu des craintes et ne s’imaginent pas la quitter. Cet attachement peut être traduit également comme la peur de l’inconnu. Parrallèlement à cet attachement et paradoxalement, l’usure, le manque d’enthousiasme apparaissent dans les réponses. En cause : l’absence de reconnaissance du travail fourni ( 48 % se déclarent perdants au vu de leur investissement au travail ). Lors des dernières élections professionnelles, nous avions mis fortement l’accent sur ce manque de reconnaissance. Rien n’a été fait sur ce chapitre et aujourd’hui, 3 ans plus tard, ce sont les mêmes ressentis que l’on peut lire au travers de ce baromètre. Les plus agés attendent une retraite qu’ils voient reculer d’année en année depuis la réforme des retraites en 2003 et la disparition des mesures “départ anticipé” des précédents accord-cadres. Autre facteur, le faible nombre de promotions générant beaucoup d’appelés et peu d’élus démotivent les personnels qui ne se projettent plus dans l’avenir faute de perspectives encourageantes. D’ailleurs, le Directeur général l’a relevé lors de son discours à la e par le Directeur général lors de la journée de l’encadrement, l’UNSA et vous en livre sa lecture. journée de l’encadrement “l’optimisme décroit à mesure que l’âge des personnes interrogées augmente”. Ce symptome au sein d’une entreprise est inquiétant. Les déclarations sur une seconde partie de carrière, pourtant affichées haut et fort, n’ont pas été suivies d’effets et l’on voit aujourd’hui clairement qu’une frange de la population n’attend plus rien, l’enthousiasme a disparu. Agents en doute sur leur évolution, leurs perspectives d’avenir car leur désir de mobilité qui n’aboutit pas davantage. 80 % d’entre nous déclarent “c’est difficile de bouger, beaucoup de lenteur et d’inertie”. Ici encore, notre n° spécial sur la mobilité de septembre 2009 illustrait bien une réalité vécue par les agents. Nous ne détaillerons pas davantage ce que nous y relations mais les agents appuient, via le baromètre, notre constat. Pour la majorité, les attentes résident dans une Bourse de l’emploi digne de ce nom. Ils l’appellent de leur voeux depuis des années, attendent avec espoir les nouvelles refontes ... mais force est de constater qu’elle pêche toujours par les mêmes défauts : les Directions métiers qui ne jouent pas le jeu ou frilosité à embaucher. A ceci s’ajoute une Direction des ressources humaines sans véritables prérogatives sur les affectations s’arrogeant plutôt le rôle de “gendarme” des postes budgétaires. Le projet de Mobilité Groupe, disons le tout net, concernera en priorité les salariés privés, principalement dans les filiales et encore, les plus jeunes. Il ne règlera en rien le malaise chez les seniors. Le challenge aujourd’hui pour les Ressources humaines de l’Etablissement public est donc - en partie - autour de la politique senior, de la mobilité et de la reconnaissance professionnelle. Lors du CMPC du 24 septembre, nous avons rappelé en direct ces propos à Augustin de Romanet. Comme nous l’indiquions lors du lancement du BMS, au delà constat, il faudra en tirer les conséquences et proposer des remèdes concrets pour améliorer les points négatifs mis en lumière par ce sondage grandeur nature. Et c’est bien là que le bât blesse, en effet, les résultats du baromètre sont connus depuis mai 2009, aucune piste n’est proposée à ce jour par la DRH de Groupe qui pilote la DRH de l’Etablissement public. L’UNSA a par ailleurs demandé un complément d’analyse sur ce BMS affiné par Direction métier, par âge et par statut. La Direction a pris acte et propose l’organisation de groupes de travail dès la mi octobre avec ces éléments. L’UNSA se fixera des objectifs concrets car elle attend des actes résultant de cette enquête. Mobilité et parcours professionnels dans la Fonction publique : l’opinion de l’UNSA Le Parlement a définitivement adopté la loi relative à la mobilité et aux parcours professionnels dans la Fonction publique, le 3 août 2009. Cette loi est particulièrement dense puisque son objet dépasse largement la seule mobilité professionnelle. Au-delà des dispositions relatives au droit à la mobilité ou à l'assouplissement des détachements sur lesquels nous sommes globalement favorables, le gouvernement a souhaité maintenir les dispositions que nous avions fortement contestées dans un cadre intersyndical Fonction publique, à savoir : La mise en place d'un congé de réorientation professionnelle en cas de restructuration d'une administration et de suppression d'un emploi de fonctionnaire. A noter : la possibilité pour l'administration de mettre en disponibilité d'office ou le cas échéant à la retraite un fonctionnaire qui a refusé successivement trois offres d'emploi public ne peut être accepté. L'ouverture de la possibilité d'emploi à temps non complet, même à titre expérimental pour les fonctionnaires de l'État. L'ouverture de la possibilité de recours à l'intérim ( * ) pour les administrations de l'État et les collectivités territoriales. L’UNSA sera particulièrement vigilante sur l’application de cette loi et des dérives qu’elle peut entraîner. 021410 * : si un tel recours est déjà possible à la CDC, ceci représente une nouveauté pour la Fonction publique pure.