1 Tendances actuelles dans le secteur de l`audit Aperçu Le présent

Transcription

1 Tendances actuelles dans le secteur de l`audit Aperçu Le présent
Tendances actuelles dans le secteur de l’audit
Aperçu
Le présent document fournit des renseignements généraux pour la séance de discussion
sur les tendances actuelles dans le secteur de l’audit organisée conjointement par le
groupe de travail des investisseurs et autres parties prenantes et le groupe de travail du
Comité des politiques publiques mondiales de l’IFIAR. Cette séance aura lieu en
avril 2015 à Taipei, dans le cadre de la réunion plénière de l’IFIAR, qui vise à susciter le
dialogue parmi les autorités de réglementation de l’audit et les cabinets d’audit sur des
questions touchant la qualité de l’audit et la protection des investisseurs.
Les cabinets d’audit fournissent un service essentiel aux marchés financiers. En faisant la
promotion de l’intégrité de l’information financière et en établissant la confiance, les
auditeurs réduisent les coûts de financement et contribuent à une affectation efficace des
capitaux, stimulant ainsi la croissance économique1.
L’évolution de la conjoncture économique et du marché des services d’audit a influé sur
le mode de fonctionnement du secteur de l’audit et sur la façon dont il est perçu par les
utilisateurs et le grand public. Les grands enjeux auxquels est confronté le secteur de
l’audit comprennent :




la marchandisation de l’audit;
la valeur perçue et la pertinence de l’audit traditionnel, y compris la responsabilité
de l’auditeur de détecter la fraude;
l’incidence de l’attention accrue que portent les grands cabinets d’audit à la
croissance de leurs services autres que d’audit, notamment les services
consultatifs / services-conseils;
l’incidence des progrès technologiques et la disponibilité et l’accessibilité accrues
des données.
Le document analyse d’abord la situation actuelle et les tendances observées dans le
secteur de l’audit dans six domaines :






Produits et croissance des cabinets
Concurrence dans le marché de l’audit
Gouvernance dans la structure de réseau mondial
Modèle de société de personnes et menace de poursuites
Qualité et étendue des ressources sur le marché du travail
Incidence des technologies émergentes sur l’audit
Dans chaque domaine, des questions sont posées afin de susciter la discussion.
1
Plusieurs études ont démontré que les audits aident les entreprises à mobiliser des fonds sur les
marchés financiers, dont celle de Minnis, 2011, The Value of Financial Statement Verification in Debt
Financing: Evidence from Private U.S. Firms. Journal of Accounting Research, 49 (2). Cette étude, qui
analyse un échantillon de sociétés fermées, révèle que les sociétés auditées bénéficient d’un taux d’intérêt
qui est, en moyenne, de 69 points de base inférieur à celui des sociétés non auditées.
1
Le document analyse le secteur de l’audit en se concentrant particulièrement, pour
certains de ces domaines, sur les Quatre Grands réseaux mondiaux de cabinets d’audit,
compte tenu de leur position dominante dans de nombreux pays2.
Espérons que ce document et les séances de discussion qui se tiendront à la réunion
plénière aideront les autorités de réglementation de l’audit à mieux comprendre les
répercussions possibles de ces questions sur la qualité de l’audit et la protection des
investisseurs.
En résumé, le document soulève de grandes questions, y compris :






Quelle est l’incidence sur la qualité de l’audit 1) de l’essor et de la croissance
des services consultatifs offerts par les cabinets d’audit; et 2) de la faible
croissance de la fonction d’audit traditionnelle?
Les cabinets d’audit ont-ils besoin d’améliorer la transparence de leur
gouvernance, de leur structure et de leurs activités pour améliorer leur
connaissance des marchés?
La profession d’auditeur attire-t-elle les bonnes personnes et sait-elle les
maintenir en poste? Que devrait-on faire de différent pour que la profession
d’auditeur s’assure d’avoir les bonnes personnes pour effectuer des audits de
haute qualité?
En quoi des changements dans la dotation en personnel et l’endroit où les travaux
d’audit sont effectués auront-ils une incidence sur la qualité de l’audit et le
développement de personnel qualifié en audit?
L’audit est-il devenu une marchandise? Compte tenu des tendances actuelles
dans les honoraires d’audit, les cabinets ne risquent-ils pas de ne pas pouvoir
investir les sommes nécessaires pour réaliser des audits de grande qualité?
En quoi les technologies émergentes changent-elles la façon dont les audits sont
réalisés (y compris l’utilisation de l’analyse des données et des mégadonnées)?
Facteurs qui influent sur les tendances actuelles dans le secteur de l’audit
Les principaux facteurs qui reflètent les tendances actuelles et influent sur celles-ci dans
le secteur de l’audit peuvent être divisés comme suit :
A.
Tendances à l’égard des produits et de la croissance des cabinets
Les Quatre Grands cabinets d’audit offrent généralement trois types de services : audit
(ou certification), fiscalité et conseils (ou services consultatifs). Bien que les services
consultatifs continuent d’être la principale source de croissance des produits pour les
Quatre Grands réseaux mondiaux, en 2013, les trois types de services ont affiché des
taux de croissance plus bas qu’en 2012.
2
Les Quatre Grands cabinets d’audit sont Deloitte Touche Tohmatsu Limited, EY Global, KPMG
International Cooperative et PricewaterhouseCoopers International Limited.
2
Quatre Grands réseaux mondiaux – Sommaire des produits sur trois ans
(en millions $ US)
Variation en % Variation en %
2013 2011 – 2012 2012 – 2013
49 007 $
5%
-1 %
26 191 $
6%
5%
Services
2011
2012
3
Certification
46 911 $ 49 267 $
Fiscalité
23 386 $ 24 904 $
Services
consultatifs
31 236 $ 35 769 $ 38 540 $
Total des produits 101 533 $ 109 940 $ 113 738 $
15 %
8%
8%
3%
Sources : Revue mondiale de l’exercice 2013 d’EY, Rapport sur la transparence 2013 de Deloitte, Rapport sur
la transparence 2013 de KPMG et Rapport sur la transparence 2013 de PricewaterhouseCoopers.
Les produits tirés des services de certification ont diminué en 2013 par rapport à 2012.
Les produits tirés des services de certification représentaient 43 % des produits des
Quatre Grands réseaux mondiaux en 2013, par rapport à 46 % en 2011. Selon certaines
études, les honoraires d’audit des cabinets subissent des pressions à la baisse en raison
du climat économique4, du fait que les utilisateurs remettent en question la valeur des
audits (la «marchandisation de l’audit») et de la sous-enchère de cabinets concurrents5.
Tout en menant leurs activités de certification, les cabinets continuent d’explorer des façons
d’améliorer l’efficience de l’audit, ce qui comprend la délocalisation, l’établissement de
centres d’excellence à faibles coûts, l’impartition de certains aspects de l’audit et le recours
à des techniciens de données6. Les Quatre Grands cabinets d’audit innovent également
dans les TI et les systèmes. Certains cabinets, par exemple, intègrent dans le processus
d’audit des techniques d’audit assistées par ordinateur (TAAO) et des outils d’exploration
et d’analyse de données afin d’accroître l’efficacité de l’audit et sa valeur pour les
entreprises. En même temps, comme les activités, les modèles d’affaires, les transactions
et les offres de produits et services des entreprises sont devenus plus complexes, les
auditeurs doivent faire preuve d’encore plus de jugement et être hautement compétents.
3
Les produits tirés de la certification reflètent les produits provenant de divers services, y compris,
par exemple, les audits légaux, les audits internes, les services de certification en risque, les services
actuariels et les services de conseils pour des transactions sur les marchés financiers.
4
Voir l’article intitulé « Declining Audit Fees Raise Risk of Restatements » sur CFO.com, 3 mars 2014.
On peut lire dans cet article qu’au cours des dernières années, les sociétés ouvertes ont fait pression auprès
de leurs cabinets comptables pour qu’ils abaissent leurs honoraires d’audit… Dans bien des cas, cela a
fonctionné, la récession aidant. Les honoraires d’audit ont atteint un sommet de 592 $ par tranche de
1 million $ de produits pour les sociétés assujetties aux règles de dépôt accéléré en 2004 et 2005, selon
Audit Analytics, mais ont chuté depuis pour s’établir à 472 $ par tranche de 1 million $ de produits en
2012.
5
Aux États-Unis, entre 2006 et 2010, 48 % des émetteurs de l’indice Russell 3000 ont déclaré une
diminution de leurs honoraires d’audit (sources : Investissements Russell, Audit Analytics).
6
Pour une analyse d’une séance de discussion avec des représentants de chacun des Quatre Grands
concernant la situation de leurs activités à l’étranger, voir l’article de Daugherty, Dickins et Fennema
(2012), Offshoring Tax and Audit Procedures: Implications for U.S.-Based Employee Education, Issues in
Accounting Education, 27(3). On explique dans cet article que, compte tenu de la pression accrue qui
s’exerce sur les cabinets d’audit pour que les missions d’audit soient plus rentables, il est fort probable que
le volume de travail confié en sous-traitance à l’étranger continuera de s’accroître.
3
Dans le contexte actuel, les honoraires d’audit semblent stables ou même en baisse dans
certaines régions du monde, et les possibilités de croissance des services d’audit à
l’échelle mondiale semblent limitées. Parallèlement, les activités des services
consultatifs des cabinets devraient poursuivre leur croissance à un rythme plus rapide
que celles de l’audit grâce à la croissance interne et à l’acquisition d’autres cabinets de
services professionnels. De façon générale, la hausse des produits tirés des services
consultatifs est attribuable à la fourniture de services-conseils à des clients autres que
d’audit7.
Les produits tirés des services consultatifs représentent maintenant 34 % des produits des
Quatre Grands, comparativement à 31 % en 2011. En supposant que les services
consultatifs continuent d’être la principale source de croissance des produits des Quatre
Grands, les produits tirés de ces services pourraient bientôt surpasser ceux tirés des
services de certification. Du côté des sociétés affiliées américaines des Quatre Grands,
qui représentent la plus importante source de produits à l’échelle des réseaux mondiaux
(environ 35 %)8, les produits des services consultatifs dépassent déjà ceux tirés de la
certification. En trois ans, les produits tirés de la certification dans les sociétés affiliées
américaines des Quatre Grands ont chuté de 40 % à 36 % du total des produits, tandis
que ceux tirés des services consultatifs ont augmenté pour passer de 34 % à 39 % du total
des produits.
Composition des produits des
Quatre Grands réseaux mondiaux
Services
2011
2012
2013
Certification 46 %
45 %
43 %
Fiscalité
23 %
23 %
23 %
Services
consultatifs 31 %
33 %
34 %
Total des
produits
100 % 100 % 100 %
Composition des produits des sociétés
affiliées américaines des Quatre Grands
Services
2011 2012
2013
Certification 40 % 37 %
36 %
Fiscalité
26 % 26 %
25 %
Services
consultatifs 34 % 37 %
39 %
Total des
produits
100 % 100 % 100 %
Sources : Revue mondiale de l’exercice 2013 d’EY, Rapport sur la transparence 2013 de Deloitte, Rapport
sur la transparence 2013 de KPMG et Rapport sur la transparence 2013 de PricewaterhouseCoopers.
Comme les services consultatifs sont en voie de devenir la principale gamme de services,
les Quatre Grands cabinets devront s’assurer d’accorder l’attention voulue à la qualité de
l’audit, surtout que les dirigeants des Quatre Grands croient que la réputation et la
marque des services d’audit du cabinet jouent un rôle important dans le succès continu de
leurs services consultatifs.
7
Audit Analytics, juillet 2013, Audit Fees and Non-Audit Fees: An Eleven Year Trend, disponible à
l’adresse : http://www.auditanalytics.com/0000/custom-reports.php.
8
Sources : Revue mondiale de l’exercice 2013 d’EY, Rapport sur la transparence 2013 de Deloitte,
Rapport sur la transparence 2013 de KPMG et Rapport sur la transparence 2013 de PricewaterhouseCoopers.
4
Les acquisitions de services-conseils jouent un rôle de premier plan dans la croissance des
produits tirés des services consultatifs des Quatre Grands. Ces dernières années, les
Quatre Grands ont acquis de nombreux services-conseils élargissant leur gamme de services
pour y inclure des services juridiques, des services-conseils en gestion, des services
d’immigration, des services technologiques et d’autres spécialisations9.
Les activités de consultation diffèrent de bien des façons des activités d’audit, y compris :








la nature et l’identité du client;
la nature de la concurrence et les stratégies pour livrer concurrence;
le rôle et le rythme d’innovation des services;
les antécédents, la mentalité, les compétences et l’expérience des personnes qui
fournissent le service;
la structure des équipes fournissant le service;
le modèle de produits (généralement des services non récurrents plutôt que
récurrents; honoraires conditionnels permis);
la nature cyclique des activités;
les perspectives de croissance et de rentabilité.
Les différences entre les services consultatifs et les services d’audit créent des tensions et
des conflits au sein des cabinets, y compris des conflits qui pourraient constituer une
menace pour l’indépendance de l’auditeur. Dans certains territoires, il est interdit de
fournir des services autres que d’audit à certains clients d’audit. Cependant, lorsque la
prestation de services autres que d’audit est permise, un pourcentage maximum peut être
prescrit par le code d’éthique d’une autorité de réglementation afin d’éviter tout conflit en
matière d’indépendance.
En dépit des conflits, les cabinets sont actifs dans le développement de services
consultatifs, notamment le cabinet :






peut prendre de l’essor et offrir des possibilités à des membres de son personnel;
élargit l’étendue et la portée de la marque du cabinet;
renforce son empreinte mondiale et approfondit ses compétences pour lui
permettre de mieux servir les clients mondiaux;
tire parti de la relation de confiance que l’associé d’audit a développée, ce qui lui
permet d’accroître les occasions de maximiser les profits tirés d’une relation client;
crée plus d’occasions de réaliser des ventes croisées dans une plus grande variété
de services aux clients;
augmente sa taille et devient moins vulnérable aux chocs.
9
Une revue des communiqués de presse publiés par les Quatre Grands a révélé un total de
66 acquisitions de sociétés de services-conseils par les Quatre Grands de 2011 à 2013, dont 33 en 2013, 14
en 2012 et 19 en 2011.
5
L’élargissement des services consultatifs peut améliorer la qualité de l’audit dans la
mesure où le cabinet approfondit ses compétences dans ce domaine et s’en sert pour
réaliser des audits.
Les Quatre Grands cabinets ne présentent pas de marge brute ou d’information sur le
profit pour leurs gammes de services distinctes. Par conséquent, il est difficile de
déterminer la rentabilité des gammes de services d’un cabinet et laquelle contribue le
plus à la rentabilité globale du cabinet10.
10
On ne saurait dire si les services consultatifs des Quatre Grands sont plus rentables que les services de
certification. La Commission britannique de la concurrence a récemment fait savoir que, en se fondant sur les
choix de répartition des coûts des cabinets, la certification a des marges comparables à celles des autres
gammes de services.
6
Questions

Comment tirer parti des capacités améliorées des services consultatifs pour améliorer la
qualité de l’audit?

Quelles sont les menaces à la qualité de l’audit d’un important groupe de services consultatifs
en pleine croissance? Comment les cabinets peuvent-ils gérer ces menaces ou conflits
d’intérêts?

Quelles mesures devrait-on envisager pour éviter que la croissance des services consultatifs
ait une incidence sur l’indépendance de l’auditeur et, par conséquent, sur la qualité de l’audit?

Les modèles d’affaires des cabinets, qui prévoient des services d’audit en moins forte
croissance et des services consultatifs en plus forte croissance selon les différentes cultures des
deux services, sont-ils durables à moyen et à long terme? Quelles solutions pourrait-on
envisager comme stratégies d’affaires durables pour les cabinets?

Les honoraires d’audit sont-ils stables ou en baisse? Dans l’affirmative, est-ce le cas dans tous
les secteurs et régions? Sinon, quels sont les facteurs de différenciation?

Dans un contexte de faible croissance pour l’audit des états financiers, quels sont les plans des
cabinets pour assurer la croissance de leurs activités de certification?

Les entités (et leur comité d’audit) sont-elles prêtes à payer des honoraires plus élevés pour
bénéficier de services de meilleure qualité? Quel effet, le cas échéant, les récentes initiatives
visant à fournir des données observables sur la qualité d’un audit, comme la mise au point
d’indicateurs de qualité des audits et des révisions du rapport de l’auditeur, auront-elles sur les
honoraires d’audit?

Dans quelle mesure les services consultatifs des Quatre Grands s’appuient-ils sur la réputation
de leurs services d’audit?

Des services consultatifs en pleine croissance détournent-ils l’attention des leaders des
Quatre Grands des services de certification?

Un groupe de services consultatifs pourrait-il décider de se séparer des services d’audit et de
faire cavalier seul? Quelle incidence cela aurait-il sur la qualité de l’audit?

Quel effet, le cas échéant, le client et, plus récemment, la limite imposée par les autorités de
réglementation sur les honoraires pour les services autres que d’audit fournis aux clients
d’audit, ont-ils sur les pressions qui s’exercent pour la vente de services autres que d’audit à
des clients de services autres que d’audit?
7
B.
Concurrence dans le marché de l’audit
Les audits jouent un rôle essentiel dans le fonctionnement des marchés financiers. La
demande de services d’audit par des sociétés ouvertes est rigide puisque ces sociétés
sont tenues, en vertu de la réglementation, de se soumettre à un audit, et il n’existe
aucun substitut pour ces services11.
Le nombre de cabinets effectuant des audits des plus grandes sociétés ouvertes a chuté
dans les 30 dernières années12. Vers la fin des années 1980, huit cabinets offraient des
services d’audit aux grandes sociétés13. Après une série de fusions et la dissolution d’un
cabinet, quatre cabinets effectuent maintenant l’audit de la plupart des grandes sociétés
ouvertes dans le monde14. En 2013, les Quatre Grands cabinets d’audit détenaient 67 %
du marché mondial de la comptabilité15. Les grandes sociétés estiment qu’elles n’ont
guère le choix de leur auditeur puisqu’il leur arrive souvent de faire affaire avec
d’autres grands cabinets d’audit, ce qui représenterait un cas de conflit d’intérêts si ce
cabinet devenait également leur auditeur.
Les fusions qui ont eu lieu dans les années 1980 et 1990 répondaient à un besoin, pour
les cabinets, de prendre de l’essor pour pouvoir s’adapter à la taille et à la portée
internationale sans cesse croissantes de leurs clients16. Les cabinets ont pu ainsi profiter
d’économies d’échelle, étendre les connaissances et le savoir-faire technique propres au
secteur, et élargir leurs assises financières pour diversifier le risque17.
Le fait qu’il y ait concentration dans le marché de l’audit ne signifie pas nécessairement
qu’il n’y a pas de concurrence sur les prix. De façon générale, les prix des services
d’audit sont négociés entre un cabinet et ses clients, sans intervention du
gouvernement18. Certains pays, toutefois, ont des règlements qui fixent des niveaux
d’honoraires minimums ou limitent les pratiques tarifaires d’un cabinet19.
11
Voir le rapport sur les tables rondes de l’OCDE portant sur la concurrence et la réglementation dans
le secteur de l’audit et dans les professions connexes, 2009 (OECD Policy Roundtables Report), disponible
à l’adresse : www.oecd.org/regreform/sectors/44762253.pdf.
12
Voir Id.
13
Voir Id.
14
Voir Id.
15
Publication d’Economia pour l’ICAEW :
http://economia.icaew.com/news/january-2014/deloitte-replaces-pwc-as-biggest-firm
16
Voir « Point of View: Benefits of Scale », PwC, disponible à l’adresse :
http://www.pwc.com/gx/en/audit-services/publications/regulatory-debate/benefits-of-scale.jhtml.
17
Voir le rapport sur les tables rondes de l’OCDE citant le rapport du Government Accountability
Office (GAO) des États-Unis, Audits of Public Companies: Continued Concentration in Audit Market for
Large Public Companies Does Not Call for Immediate Action, publié le 9 janvier 2008.
18
Voir le rapport sur les tables rondes de l’OCDE.
19
Selon le rapport sur les tables rondes de l’OCDE. Par exemple, en Grèce, la méthode de tarification
des services d’audit est déterminée par l’article 18 du décret présidentiel 226/1992, qui stipule que la
rémunération pour l’exécution d’un audit ne doit pas dépasser 1/10 du total des produits de la société ou de
la coentreprise auditée durant l’exercice de 12 mois précédent.
8
Les cabinets d’audit se font concurrence sur un certain nombre de facteurs, y compris
(sans ordre particulier) : i) la réputation, ii) la portée mondiale, iii) les prix, iv) les
connaissances techniques et sectorielles, v) le niveau des ressources et vi) les relations
avec la haute direction et les membres du conseil d’administration. Étant donné le petit
nombre de cabinets se séparant le marché des services d’audit aux sociétés multinationales,
la réputation peut jouer un rôle plus important que le prix20. On note toutefois qu’un
changement d’auditeur entraîne souvent une baisse des honoraires d’audit21.
Il y a peu d’obstacles à l’entrée sur le marché pour les services d’audit de base, mais il
y en a beaucoup pour les services d’audit des grandes sociétés multinationales. Les
facteurs suivants sont considérés comme les principaux obstacles à l’entrée sur le
marché pour les services d’audit des grandes multinationales :





Préférence des participants au marché pour un des Quatre Grands cabinets
d’audit, ce qui se traduit par un choix limité de cabinets ou un coût
d’investissement plus élevé lorsqu’un cabinet qui ne fait pas partie des
Quatre Grands est nommé.
Niveau des ressources en personnel, compétences techniques et sectorielles, et
portée mondiale nécessaire pour effectuer l’audit de grandes sociétés
multinationales.
Coûts d’assurance et risque de litiges accrus.
Expansion de l’infrastructure et accès au financement nécessaire à cette
expansion.
Coûts élevés du changement d’auditeur, y compris les coûts engagés pour
informer le nouvel auditeur22.
Avant 2014, les grandes sociétés avaient tendance à ne pas changer souvent d’auditeur23.
Divers pays ont récemment mis en œuvre des mesures qui visent à intensifier la
concurrence dans la prestation de services d’audit aux grandes sociétés. Les réformes
visent, entre autres choses, à avantager les cabinets d’audit de taille moyenne grâce à des
mesures pour développer un marché plus dynamique et moins concentré pour les
services d’audit24. Certaines mesures consistent à imposer ou à encourager les audits
20
Voir le rapport sur les tables rondes de l’OCDE. Voir aussi, par exemple, la soumission de KPMG
UK à la Commission de la concurrence au R.-U., 23 janvier 2012, Market Investigation into the provision
of statutory audit services to large companies, disponible à l’adresse : http://www.gov.uk/cmacases/statutory-audit- services-market-investigation#responses-to-issues-statement.
21
De 2006 à 2010, 418 sociétés de l’indice Russell 3000 ont changé d’auditeur, dont 62 % ont fait état
d’une baisse des honoraires d’audit. Les 418 sociétés qui ont changé d’auditeur ont indiqué une baisse
médiane des honoraires de 11,5 % la première année. Source : Investissements Russell et Audit Analytics.
22
Voir le rapport sur les tables rondes de l’OCDE citant le rapport du GAO, Public Accounting Firms:
Required Study on the Potential Effects of Mandatory Audit Firm Rotation, publié le 21 novembre 2003.
23
Par exemple, aux États-Unis, de 2006 à 2010, seulement 35 sociétés inscrites sur la liste annuelle de
Fortune 500 ont changé d’auditeur.
24
Commission européenne, 3 avril 2014, Reform of the EU Statutory Audit Market - Frequently Asked
Questions, disponible à l’adresse: http://europa.eu/rapid/press-release_MEMO-14-256_en.htm.
9
conjoints élargis25 et à rendre obligatoires les appels d’offres et la rotation des cabinets, ce
qui, comme l’espèrent certaines autorités de réglementation, devrait renforcer
l’indépendance des auditeurs26. Par suite des changements au R.-U., les grandes sociétés
cotées en Bourse ont eu davantage recours aux appels d’offres et ont changé plus
souvent de cabinet. Toutefois, ces changements semblent avoir eu des répercussions
limitées sur la concurrence puisque la plupart des grandes sociétés ont continué de
choisir comme auditeur un des Quatre Grands.
Dans le secteur de l’audit, l’innovation s’est faite lentement en comparaison du
rythme des changements dans d’autres secteurs. Parmi les facteurs qui pourraient
avoir freiné l’innovation, citons :


Il se peut que les acheteurs de services d’audit ne perçoivent pas les améliorations
possibles de la qualité d’audit, une grande partie des services leur étant
hermétiques. Ainsi, les auditeurs risquent de percevoir un rendement financier
limité pour les investissements en innovation. Ils peuvent être plus enclins à
innover pour améliorer l’efficience plutôt que la qualité de l’audit.
Les services d’audit sont nécessaires et réglementés, marchandisant ainsi le
produit et limitant les possibilités de différenciation.
25
Par exemple, en France, les entités qui publient des états financiers consolidés doivent nommer au
moins deux auditeurs ou cabinets d’audit. Le travail d’audit est effectué conjointement par deux cabinets
d’audit, selon des normes professionnelles qui définissent les règles pour le partage du travail et l’exécution
des examens croisés qui sont nécessaires pour permettre à chaque auditeur de formuler sa propre opinion
sur les états financiers. Les rapports d’audit sont signés par tous les auditeurs.
26
Par exemple, en Europe, en avril 2014, le Parlement européen a approuvé un train de mesures
législatives sur la réforme des services d’audit visant, entre autres, à renforcer l’indépendance des
auditeurs. Pour les entités d’intérêt public, les réformes européennes prévoient la rotation obligatoire des
cabinets d’audit, interdisent la prestation de certains services autres que d’audit à des clients d’audit, instaurent
un plafond sur la valeur des services autres que d’audit qu’un cabinet d’audit peut fournir à ses clients
d’audit, et renforcent le rôle du comité d’audit (y compris en ce qui concerne la nomination du cabinet
d’audit). Certains pays européens ont procédé à certaines réformes avant que le train de mesures
législatives européen soit finalisé. Aux Pays-Bas, des lois en matière d’audit, adoptées en décembre 2012,
visent à accroître l’indépendance des auditeurs d’entités d’intérêt public : 1) en interdisant aux cabinets
d’audit d’effectuer pour leurs clients d’audit des services autres que d’audit; et 2) en implantant la rotation
des cabinets d’audit tous les huit ans pour les entités d’intérêt public. Au Royaume-Uni, des modifications
ont été apportées en septembre 2012 au U.K. Corporate Governance Code – qui s’applique selon une
approche « se conformer ou expliquer » – afin d’indiquer, entre autres, que les sociétés du FTSE 350 sont
tenues d’aller en appel d’offres pour le contrat d’audit externe au moins tous les 10 ans.
10
Questions
C.

Les initiatives récentes visant à fournir des données observables sur la qualité des
audits, comme le développement d’indicateurs de la qualité des audits et les révisions
du rapport des auditeurs, changeront-elles la manière dont la concurrence s’exerce entre
les cabinets d’audit? Contribueront-elles à la qualité des audits et stimuleront-elles
l’innovation?

Les mesures imposant ou encourageant les audits conjoints ont-elles un effet
bénéfique sur la concurrence qui s’exerce entre les cabinets quant à la qualité de
l’audit?

Y a-t-il des moyens pour les cabinets d’accroître la pertinence de l’audit (jusqu’à
présent, on semble se préoccuper surtout de la fiabilité de l’audit)?

Y a-t-il une façon d’offrir un plus grand choix d’auditeurs aux sociétés sans porter
atteinte à l’indépendance de l’auditeur?

Y a-t-il un risque accru qu’un grand cabinet d’audit se retire du marché de l’audit en
raison de l’environnement réglementaire et de la croissance de ses activités des
services consultatifs?

Quelles seraient les conséquences si un grand cabinet faisait faillite?

En cas de faillite d’un grand cabinet, à quoi ressemblerait le plan de rétablissement
et de résolution et quels éléments faudrait-il considérer compte tenu de sa forte
présence dans le monde (cabinet trop grand pour faire faillite)?
Gouvernance au sein d’une structure de réseau mondial
Les Quatre Grands cabinets d’audit sont organisés en réseaux internationaux
généralement structurés comme des associations de cabinets individuels menant leurs
activités dans différents pays. Les cabinets membres ont en commun un nom et une
marque, et, dans la plupart des cas, des structures de contrôle de la qualité et des
méthodes d’audit communes, mais ils constituent des entités juridiques distinctes.
Les cabinets membres de chacun des Quatre Grands sont regroupés au sein d’une entité
parapluie (ci-après appelée « réseau mondial »). La relation entre chacun des cabinets
membres et le réseau mondial est établie par un contrat conclu entre les deux parties.
Toutefois, un cabinet membre n’est pas un partenaire juridique du réseau mondial ou
vice versa. Un cabinet membre ne peut agir à titre d’agent du réseau mondial ou de tout
autre cabinet membre, ne peut engager le réseau mondial ou tout autre cabinet
membre, et est responsable uniquement de ses propres actes ou omissions et non de
ceux du réseau mondial ou de tout autre cabinet membre. De la même manière, le réseau
mondial ne peut agir à titre d’agent d’aucun cabinet membre, ne peut engager aucun
cabinet membre et est responsable uniquement de ses propres actes ou omissions.
11
En vertu de ces ententes, les cabinets membres s’entendent généralement pour être liés
par les politiques établies par le réseau mondial. Certains réseaux mondiaux ont
différents types de structures de cabinets membres. Par exemple, certains cabinets,
notamment dans les marchés en développement, peuvent être des « cabinets affiliés » au
sein d’un réseau mondial. Ces cabinets réalisent des travaux d’audit pour le compte du
réseau mondial, mais ne sont pas nécessairement soumis à l’ensemble des politiques du
réseau.
Contrairement à ses cabinets membres, le réseau mondial n’offre aucun service aux clients.
Son rôle consiste plutôt à agir comme organe de coordination pour les cabinets membres
du réseau, et à élaborer et mettre en œuvre des politiques et initiatives pour les divers
cabinets membres. À l’heure actuelle, les réseaux mondiaux ne sont soumis à aucune
réglementation; ce sont plutôt les cabinets membres qui sont réglementés par l’autorité de
réglementation de leur pays.
Chacun des réseaux mondiaux des Quatre Grands est géré par un conseil mondial qui a la
responsabilité globale de la gouvernance et de la surveillance des cabinets membres. La
composition de ces entités de gouvernance varie, mais comprend généralement des
leaders seniors de différentes gammes de services et régions géographiques. Deux des
chefs de la direction/présidents du conseil des Quatre Grands cabinets d’audit
actuellement en poste proviennent de l’Audit, tandis que les deux autres proviennent de la
Fiscalité.
Il n’y a pas de mise en commun des profits à l’échelon international. Le montant versé
au réseau mondial par chaque cabinet membre pour financer les coûts de fonctionnement
du réseau se fonde sur les produits générés par le cabinet. Comme nous l’avons
mentionné précédemment, les cabinets membres aux États-Unis sont les plus importants,
puisqu’ils génèrent environ 35 % des produits des réseaux mondiaux.
Des discussions ont eu lieu au début des années 2000 quant à la transformation
éventuelle des Quatre Grands cabinets d’audit en sociétés de personnes mondiales27. Les
cabinets reconnaissent les enjeux entourant la fourniture de services aux sociétés
mondiales sur les marchés financiers mondiaux selon un modèle utilisé par de nombreux
réseaux affiliés. Ainsi, dans les cas jugés utiles à des fins commerciales, les cabinets ont
créé des structures transnationales régionales ou ont conféré plus de pouvoir et affecté
plus de ressources à la coordination mondiale.
27
AccountingWeb, 16 décembre 2005: http://www.accountingweb.com/topic/educationcareers/deloitte-head-predicts-single-global-partnership-structure-big-4
12
Questions
 Dans quelle mesure les pratiques de gouvernance actuelles des cabinets
sont-elles efficaces? Dans quelle mesure les décideurs publics devraient-ils
envisager d’élaborer ou d’améliorer les lignes directrices relatives à la
gouvernance des cabinets d’audit à l’échelle mondiale ou à l’échelon des
cabinets individuels?
 Comment les membres du conseil d’un réseau mondial et les membres du
conseil d’un cabinet sont-ils sélectionnés? Quel type de planification de la
relève serait recommandable pour la haute direction à l’échelle mondiale et à
l’échelon du cabinet?
 Quels sont les avantages et les inconvénients de maintenir la structure de
réseau mondial actuellement en place?

La structure des cabinets évolue-t-elle vers une structure hiérarchique et de
contrôle mondial? Dans l’affirmative, quelles seront, selon toute vraisemblance,
les prochaines étapes de cette transformation?
 Quelles conséquences l’organisation, la taille et la structure des Quatre Grands
cabinets d’audit ont-elles sur la qualité de l’audit et l’innovation en audit?
D.
Modèle de société de personnes et menace de litiges privés
De nombreux pays ont des règlements concernant le type d’entreprise pour les comptables
ou la propriété des cabinets d’audit. Pour des raisons historiques et juridiques de licence, et
pour d’autres raisons, dans la plupart des pays, les Quatre Grands sont structurés comme
des sociétés de personnes privées plutôt que comme des sociétés28.
Selon le modèle de société de personnes, chacun des associés a des intérêts en jeu qui
peuvent l’inciter à bien gérer les activités visant l’ensemble des associés. La structure de
société de personnes limite la capacité d’un cabinet comptable de mobiliser des
capitaux29. De plus, les lois locales peuvent limiter la propriété des intérêts économiques
dans les cabinets aux comptables autorisés30. Dans le modèle de société de personnes, le
personnel d’audit peut assumer différents rôles et responsabilités comme celui de (non-)
membre de la haute direction et/ou de propriétaire.
28
Voir le rapport du groupe de travail du PCAOB Investor Advisory Group sur : The Global Networks
and Audit Firm Governance, 16 mars 2011 (PCAOB IAG Working Group Report), disponible à
pcaobus.org/News/Events/Pages/03162011_IAGMeeting.aspx, citant le témoignage de l’ancien président
du conseil de la Securities and Exchange Commission des États-Unis devant le Comité sénatorial des
banques (12 févr. 2002). Toutefois, dans plusieurs pays, les cabinets comptables sont organisés autrement
qu’en société de personnes.
29
Voir le rapport sur les tables rondes de l’OCDE.
30
Id.
13
Le modèle de société de personnes offre aux cabinets d’audit la souplesse voulue pour
structurer leur gouvernance. Souvent, la gouvernance interne provient de divers comités
créés au sein du cabinet, dont les membres sont élus ou choisis par les associés ou le chef
de la direction du cabinet31. Dans certains pays, les directives en matière de gouvernance
exigent, dans les grands cabinets d’audit, la participation de non-membres de la haute
direction indépendants aux questions touchant la gouvernance32. Cette pratique vise à
accroître la transparence au sein du cabinet membre et à permettre une plus grande
objectivité dans la prise de décisions. Des non-membres de la haute direction
indépendants à l’échelle mondiale siègent actuellement au conseil consultatif d’un des
Quatre Grands cabinets.
De façon générale, les sociétés de personnes ne sont pas tenues de produire des états
financiers audités. Ainsi, il n’y a pas d’obligation pour les cabinets d’informer le public
sur leur rendement et leur structure économique. Certains pays exigent que les cabinets
membres des Quatre Grands produisent un rapport annuel sur la transparence, qui
renferme de l’information financière non auditée ainsi que d’autres informations sur la
gouvernance et les activités du cabinet. Quelques pays exigent que les cabinets d’audit
servant de grandes sociétés cotées en Bourse produisent des états financiers audités et de
l’information concernant leur gouvernance et leurs activités33. Lorsque les cabinets
d’audit sont constitués selon une structure de société, il se peut qu’ils doivent également
publier de l’information en vertu de la loi sur les sociétés. En dépit de ces efforts, dans la
plupart des pays, il n’y a pas d’information financière disponible sur les cabinets.
La rémunération des associés dans les cabinets membres des Quatre Grands dépend
généralement de plusieurs facteurs qui peuvent varier d’un cabinet à l’autre. Ces
facteurs comprennent notamment l’aspect économique du volume d’affaires d’un
associé, le type de travaux effectués (p. ex. la complexité et les risques), l’exercice de
rôles spéciaux (p. ex., fonctions de type Bureau national), constatations sur la qualité de
l’audit, notes de la « satisfaction de la clientèle » et résultats globaux de leur fonction et
de leur groupe34. Selon les facteurs pris en compte par un cabinet, perdre un client peut
avoir des répercussions personnelles négatives sur la rémunération de l’associé
responsable de la mission.
31
Voir le rapport du groupe de travail de PCAOB IAG.
Par exemple, les cabinets assujettis à l’Audit firm Governance Code du Royaume-Uni sont tenus de
nommer des non-membres de la haute direction indépendants au sein de l’entité de gouvernance chargée de
surveiller les questions d’intérêt public. Voir l’article C.1 de l’Audit Firm Governance Code. Le code
s’applique à sept cabinets d’audit qui, ensemble, effectuent l’audit d’environ 95 % des sociétés inscrites à la
cote Main Market du London Stock Exchange. Le code est disponible à l’adresse :
https://www.frc.org.uk/Our-Work/Codes- Standards/Audit-and-assurance/Audit-Firm-Governance-Code.aspx.
33
Par exemple, les cabinets assujettis à l’Audit firm Governance Code au Royaume-Uni sont tenus de
publier des états financiers audités en vertu de l’article E.2 du code.
34
Certains cabinets membres mettent en commun les profits de toutes leurs activités, tandis que dans
d’autres pays, les profits des associés se limitent aux résultats de leur propre fonction.
14
32
Les Quatre Grands, comme d’autres entreprises de services professionnels, gèrent
généralement les capitaux propres plus activement dans le contexte économique actuel35.
Reflet des tendances récentes dans d’autres entreprises de services professionnels, les
Quatre Grands semblent établir des normes plus strictes pour la promotion des associés
et faire passer un nombre accru de personnes du statut d’associé avec participation à celui
de salarié dans les groupes d’audit. Il semble y avoir tendance à favoriser la promotion
de personnes au statut d’associé sans participation avant de les faire passer au statut
d’associé avec participation. Cela peut donner à penser qu’il y aura davantage d’associés
sans participation que d’associés avec participation à l’avenir.
Les poursuites intentées contre les Quatre Grands peuvent porter sur n’importe lequel des
services fournis, y compris la prestation de services d’audit. On estime que les recours
collectifs contre les plus grands cabinets d’audit du monde s’étendent à l’échelle
mondiale du fait que les gouvernements renforcent les lois sur la protection des
investisseurs dans les pays où les Quatre Grands n’étaient pas auparavant exposés à des
risques juridiques importants36.
Comme les sociétés de personnes ne sont généralement pas tenues de produire des états
financiers audités, il y a relativement peu d’information publique sur les éventualités
juridiques auxquelles sont confrontés les Quatre Grands et sur la question de savoir si les
cabinets ont suffisamment de capitaux pour résister à des décisions judiciaires assorties
de montants importants. Néanmoins, on estime que les charges liées aux litiges sont une
composante importante de la structure de coûts des cabinets d’audit37. Les Quatre
Grands hésitent généralement à fournir de l’information sur des réclamations,
règlements et ressources financières sur une base individuelle et sur la base de
réclamations détaillées, car cela pourrait accroître leur risque de litige38.
L’assurance est un outil dont se servent les cabinets d’audit pour gérer le coût des litiges.
Pour atténuer les effets possibles des règlements de litiges importants, les cabinets ont
établi des modalités d’assurance captives qui offrent des options de financement plutôt
qu’une véritable assurance contre les risques liés aux catastrophes.
35
Par exemple, la U.K. Competition Commission a récemment fait savoir que l’un des Quatre Grands a
admis avoir limité la croissance du nombre d’associés pour empêcher une diminution des actions découlant
d’une participation aux profits. Voir le document de travail Statutory Audit Services Market Investigation de
la Competition Commission, 12 sept. 2012, Firms’ stated competitive strategies, disponible à :
http://www.gov.uk/cma-cases/statutory-audit-services-market-investigation#working-papers-a--- m.
36
Voir, par exemple, Aubin, 21 mars 2013, Knives out for auditors as class actions go global disponible
à l’adresse : http://www.reuters.com/article/2013/03/21/us-usa-accounting-lawsuitsidUSBRE92K0QB20130321.
37
Voir Final Report of the Advisory Committee on the Auditing Profession, 6 oct. 2008 (ACAP Report),
disponible à l’adresse : http://www.treasury.gov/about/organizational- structure/offices/Pages/acapindex.aspx..
38
Voir id.
15
Comme il est mentionné plus haut, chaque cabinet membre du réseau mondial est une
entité juridique distincte. Cette structure isole quelque peu les autres membres du réseau
lorsqu’un groupe national fait l’objet d’un litige important39.
Questions








Devrait-on effectuer un examen plus à fond des non-membres de la haute
direction indépendants dans la structure de gouvernance des cabinets et la
structure de réseau mondial?
Quelles répercussions le modèle de société de personnes a-t-il sur le
comportement des associés et la capacité des leaders du cabinet d’encourager le
comportement désiré? La combinaison de rôles que les auditeurs peuvent
assumer dans ces structures (y compris membre du conseil, surveillance et rôles
et responsabilités des actionnaires) suffit-elle à garantir que les changements
fondamentaux nécessaires pour accroître la qualité de l’audit sont bien mis en
œuvre et en temps opportun? Un modèle de société de personnes permet-il
d’assurer une surveillance suffisante, notamment lorsqu’une surveillance interne
est assurée par un comité constitué (en partie ou non) d’associés actifs ou à la
retraite?
À l’heure actuelle, les grands cabinets d’audit publient des états financiers
audités dans certains pays seulement (le Royaume-Uni, l’Irlande, les Pays-Bas et
l’Autriche) pour diverses raisons, y compris des exigences réglementaires en
matière d’audit et leur forme d’organisation dans le pays. Les autorités de
réglementation de l’audit devraient-elles envisager d’exiger des cabinets d’audit
qu’ils publient des états financiers audités tous les ans? Les cabinets d’audits
mondiaux devraient-ils produire des états financiers mondiaux même s’ils ne
sont pas tenus par la loi de le faire?
Mise à part la rémunération, quels autres incitatifs et moyens de pression les
cabinets ont-ils pour changer le comportement des associés et du personnel?
Quels moyens pourrait-on prendre pour mieux inciter les associés d’audit à
protéger les investisseurs et à exécuter des audits de haute qualité?
Le modèle de rémunération des associés utilisé par les Quatre Grands cabinets
est-il efficace pour promouvoir la qualité de l’audit?
Quels effets, le cas échéant, le modèle de société de personnes a-t-il sur les
cabinets dans la gestion des conflits et la recherche d’un équilibre entre le
professionnalisme et l’esprit commercial? Quelles seraient les conséquences
pour d’autres structures d’affaires dans la gestion de cet équilibre?
Ce modèle offre-t-il des capitaux suffisants pour financer les investissements
nécessaires dans la qualité de l’audit?
Quel effet les tendances quant au volume de litiges contre des cabinets d’audit
ont-elles sur la qualité de l’audit?
39
Si un ou plusieurs cabinets membres d’un réseau mondial font l’objet d’un litige important, tout le
réseau risque de s’en ressentir. Par exemple, dans le cas d’Arthur Andersen, la défaillance du cabinet
américain a été catastrophique pour tout le réseau.
16
E.
Qualité et étendue des ressources sur le marché du travail
À l’échelle mondiale, les Quatre Grands cabinets d’audit comptaient au total quelque
710 000 employés en 201340. Ce chiffre comprend les associés, les professionnels de
l’audit, de la fiscalité et des services consultatifs, et les membres du personnel
administratif. Au cours des cinq dernières années, le nombre de personnes employées par
les Quatre Grands a augmenté d’environ 16 %41. À l’exception de 2010, le nombre de
personnes employées par les Quatre Grands a augmenté chaque année depuis 200942.
Des données sur le personnel par groupe de services ne sont disponibles pour aucun des
Quatre Grands cabinets. Selon l’information fournie par deux d’entre eux, en moyenne,
42 % du personnel des Quatre Grands travaillent en certification, 22 % en
services-conseils, 20 % en fiscalité et le reste à des postes administratifs. Bien que
l’effectif au sein des Quatre Grands cabinets ait augmenté au fil des ans, le pourcentage
d’employés en certification a diminué par rapport à l’effectif global. On pourrait en
déduire qu’au sein des Quatre Grands le groupe des services consultatifs embauche
davantage de personnel que les autres groupes.
Pourcentage des employés pour deux des Quatre Grands par groupe43
44
Certification
Fiscalité
Services consultatifs
Administration
2008
46 %
17 %
21 %
17 %
2009
45 %
17 %
22 %
16 %
2010
43 %
20 %
20 %
17 %
2011
2012
42 % 43 %
20 % 20 %
21 % 21 %
17 % 16 %
2013
42 %
20 %
22 %
16 %
En raison de la croissance des services consultatifs et de la nature changeante des travaux
d’audit des états financiers, la demande de professionnels chevronnés possédant une
expertise technique dans les cabinets d’audit a augmenté, ce qui a entraîné un
resserrement du marché pour les professionnels chevronnés en comptabilité et en
finances. Bien que les Quatre Grands continuent d’embaucher des étudiants issus de
programmes universitaires en comptabilité, l’embauche d’étudiants dans d’autres
domaines d’études, y compris les technologies de l’information, les sciences
informatiques, les changements organisationnels, la finance et les statistiques a
augmenté ces dernières années, même si l’on ne sait pas très bien combien parmi eux
sont embauchés par le groupe d’audit.
Les cabinets d’audit fonctionnent traditionnellement selon un modèle de dotation
pyramidal avec relativement peu d’associés et de chefs d’équipe, et bon nombre
d’employés juniors. La pertinence de ce modèle de dotation en personnel est remise en
question et réexaminée, compte tenu notamment de la complexité croissante des audits et
40
Selon l’information publiée par les Quatre Grands cabinets d’audit.
Selon l’information publiée par deux des Quatre Grands cabinets d’audit.
42
Selon l’information publiée par deux des Quatre Grands cabinets d’audit.
43
Selon l’information publiée par deux des Quatre Grands cabinets d’audit.
44
Le personnel de la certification peut participer à la prestation de divers services comme des audits
légaux, des audits internes, des services de certification en risque, des services actuariels et des conseils
pour des transactions sur les marchés financiers.
41
17
des domaines faisant appel au jugement, qui nécessitent des auditeurs expérimentés une
participation et une supervision accrues dans la réalisation des audits.
De plus, un recours accru aux appels d’offres et à la rotation des cabinets d’audit dans
certains pays a une incidence sur les ressources en audit, car les cabinets déterminent
comment redéployer plus souvent des équipes spécialisées potentiellement grandes
lorsqu’ils remportent ou perdent un appel d’offres pour un nouveau mandat d’audit.
Des changements dans le mode d’exécution des audits commencent également à se faire
sentir, pour ce qui est notamment des professionnels qui effectuent l’audit et de l’endroit
où il est effectué. Des tendances comme la délocalisation, l’impartition, le recours à des
techniciens de données et l’exécution de travaux dans des centres d’excellence ont été
observées dans divers pays. Ces nouveaux modèles de prestation de services sont
utilisés non seulement pour les domaines d’audit récurrents, mais aussi pour les
processus très complexes, d’où la croissance du rôle de « spécialiste ». Des changements
quant à l’endroit où les travaux sont effectués et aux professionnels qui l’effectuent
auront une incidence sur l’expérience acquise par le personnel de premier niveau et sur
le développement de l’esprit critique des professionnels.
18
Questions
 Les programmes en comptabilité sont-ils appropriés compte tenu de la
nature changeante de l’audit? Quels domaines d’étude les universités
devraient-elles ajouter à leurs programmes de comptabilité et quels
aspects des programmes actuels devrait-on éliminer?
 Dans les pays où, traditionnellement, les comptables ne reçoivent pas de
formation universitaire en comptabilité, quelles pratiques se révèlent les plus
efficaces pour la formation et le perfectionnement du personnel?
 Quelles conséquences la stagnation ou la croissance très lente des produits tirés
de l’audit a-t-elle sur le fait d’attirer et de maintenir en poste des personnes
compétentes dans la profession d’audit au profit d’autres professions ou
gammes de services? Que pourrait-on faire pour encourager des personnes
ayant les connaissances, les compétences et les aptitudes nécessaires à
entreprendre et à poursuivre une carrière en audit?
 Quelles compétences et connaissances les cabinets considèrent-ils
importantes dans l’environnement d’audit actuel? Cette situation est-elle en
train de changer? Si c’est le cas, que font les cabinets pour y remédier?
 Les auditeurs des grandes sociétés sont-ils bien formés aujourd’hui? Que
pourrait-on faire pour améliorer les programmes de formation des auditeurs
afin de bien les préparer à effectuer les audits de grandes sociétés?
 Une structure pyramidale traditionnelle est-elle un modèle efficace pour
assurer un audit de haute qualité? La complexité actuelle de l’information
financière et les aspects de l’audit faisant appel au jugement contribuent-ils à
accroître le niveau des spécialistes et le besoin d’auditeurs plus expérimentés
pour effectuer les audits?
 Devrait-on examiner le processus mis en place pour les comptables
professionnels agréés pour l’obtention d’une licence dans d’autres pays?
 Quelle incidence les autres mesures de dotation en personnel comme la
délocalisation ont-elles sur la formation et l’acquisition d’expérience pour le
personnel d’audit? Quelle incidence cela aura-t-il sur l’avenir des associés si
les cabinets d’audit travaillent avec moins de personnel à tous les échelons et
qu’un nombre accru d’employés décident de se spécialiser?
F.
Incidence des technologies émergentes sur l’audit
Les cabinets prévoient que les avancées technologiques auront une incidence importante
sur l’avenir de l’audit et sur les professionnels de l’audit. Le recours aux technologies
émergentes (actuellement axées, mais pas seulement, sur l’exploration de grands
volumes de données (mégadonnées) et l’élaboration d’analyses de données pointues)
peut se traduire par un accroissement de la valeur de l’audit aux yeux des parties
prenantes (du fait qu’elles leur permettent d’accéder à de l’information pointue sur les
activités de l’entreprise et d’anticiper l’avenir) et par une amélioration de l’efficience de
19
l’audit. Par exemple, grâce aux nouvelles technologies, les auditeurs peuvent examiner
la totalité des transactions d’un client et faire le tri de séries complètes de transactions
afin de relever des anomalies, leur permettant ainsi de se concentrer sur les sources
d’inquiétudes potentielles et de se pencher sur les éléments susceptibles de poser les
risques les plus élevés.
Grâce aux mégadonnées, les auditeurs peuvent également acquérir une plus grande
connaissance de la situation et ont accès à de meilleurs indicateurs prévisionnels de
l’environnement interne et externe d’une organisation, ce qui les aide à mieux suivre et
analyser les tendances et risques, et à évaluer l’organisation en regard d’ensembles de
données organisées par secteur, région, taille et autres facteurs. Le résultat peut
permettre aux auditeurs de prendre des décisions et de faire des évaluations plus éclairées
tout au long du processus d’audit et d’accroître la valeur de l’audit pour les organisations
et les investisseurs.
Les Quatre Grands cabinets d’audit ont indiqué qu’ils faisaient actuellement des
investissements importants pour examiner des façons de remanier leurs audits afin de
tirer parti des possibilités offertes par les technologies émergentes. Toutefois, il y a peu
d’indications à l’heure actuelle montrant les résultats de ces investissements sur la
qualité de l’audit, la protection des investisseurs, l’efficacité/l’efficience de l’audit et les
relations avec les parties prenantes.
Questions
 En quoi les avancées technologiques, notamment les technologies de
l’information et l’analyse de données, changent-elles la nature des
compétences dont doivent faire preuve les auditeurs?
 En quoi les technologies pourraient-elles avoir une incidence sur la
composition et la structure des équipes d’audit?
 Comment les cabinets pourraient-ils être plus novateurs en tirant profit des
mégadonnées et de l’analyse de données pour améliorer la qualité de l’audit et
mieux protéger les investisseurs?
 Quels changements aux normes d’audit pourraient être requis pour pouvoir
recourir aux mégadonnées et à l’analyse de données dans le cadre d’un audit?
Quel serait l’échéancier pour l’implantation de ces changements?
 Avec l’utilisation accrue de données en audit, à quels défis les cabinets
d’audit seront-ils confrontés en ce qui a trait à la sécurité, la confidentialité,
l’intégralité et l’exactitude des données?
20
Effets potentiels des tendances actuelles dans le secteur de l’audit pour la qualité de
l’audit et la protection des investisseurs
Le tableau qui suit présente certains effets potentiels des tendances actuelles dans le
secteur de l’audit pour la qualité de l’audit et la protection des investisseurs qui
pourraient découler de la situation actuelle et des tendances dans le secteur de l’audit
dont il est question ci-dessus.
Effets potentiels pour la qualité de l’audit et la protection des investisseurs
A. Tendances des produits et de la croissance des cabinets
 Le leadership en certification pourrait jouer un rôle moins important dans la
gouvernance du cabinet tant à l’échelon du réseau mondial que du réseau local.
Cela pourrait avoir une incidence sur a) le niveau d’investissement dans la gamme
des services d’audit et b) la culture du cabinet et la valeur accordée par le
leadership au maintien de l’indépendance, de l’objectivité et de l’esprit critique
des professionnels.
 L’acquisition de cabinets de professionnels qui fournissent des services
consultatifs pourrait permettre au groupe de certification d’avoir accès à du
personnel spécialisé, augmentant ainsi les capacités d’audit du cabinet et les
synergies entre les groupes.
 Le groupe de certification pourrait subir des pressions pour suivre le rythme de
croissance des produits ou profits des services consultatifs, et les cabinets
pourraient en venir à accepter de nouveaux clients ayant un profil de risque plus
élevé ou provenant de secteurs dans lesquels le cabinet a peu ou pas d’expérience,
ou à prendre des mesures à court terme qui risquent d’altérer la qualité de l’audit.
 Dans un cabinet où les services consultatifs sont en expansion constante, les
intérêts commerciaux risquent de supplanter les intérêts professionnels. La
direction pourrait ainsi devenir le principal client du cabinet au lieu du conseil, des
investisseurs et des autres parties prenantes.
 Dans l’éventualité d’un choix à faire entre les services consultatifs et les services
d’audit, les cabinets pourraient choisir de conclure des ententes de services-conseils
au lieu de missions d’audit en raison des exigences réglementaires et
d’indépendance, des risques moindres et des marges plus élevées.
 Les cabinets pourraient être dans l’incapacité de gérer efficacement les problèmes
d’ordre salarial et culturel entre les différentes gammes de services, ce qui risque
de déstabiliser le cabinet ou de causer un changement important ou perturbateur
dans la structure organisationnelle du cabinet.
 Comme les services consultatifs prennent de l’expansion et représentent une plus
grande part des produits, les leaders de cabinets et les associés d’audit pourraient
se concentrer davantage sur les services consultatifs que sur les services de
certification.
21
B. Concurrence dans le marché de l’audit
 La concurrence qui s’exerce pour des activités fondées sur des honoraires d’audit
peut faire en sorte que les auditeurs soient tentés d’étendre le travail d’audit en
fonction des honoraires établis plutôt que du risque lié à l’audit.
 Le fait que la direction connaisse bien les Quatre Grands cabinets et la crainte qu’un
nouvel auditeur adopte une position différente sur une question comptable difficile
ou controversée peuvent servir d’incitatifs pour conserver le même auditeur et
d’obstacle à l’entrée sur le marché de cabinets de taille moyenne.
 Les conflits d’intérêts créés par l’expansion des services consultatifs peuvent
réduire le choix de l’auditeur des sociétés à moins de trois réseaux mondiaux parmi
les Quatre Grands.
 Le manque d’innovation et de vision sur la pertinence et la valeur de l’audit peut
nuire au rôle de la profession.
 La faible vue d’ensemble de la qualité de l’audit peut freiner l’innovation et miner
les incitatifs pour améliorer la qualité de l’audit.
 Dans un environnement peu concurrentiel, il y a souvent moins d’incitatifs à
améliorer la qualité de l’audit.
22
C. Gouvernance et structure des cabinets membres d’un réseau mondial
 Compte tenu des différences locales dans les pratiques commerciales et les normes
culturelles, les cabinets membres d’un réseau risquent de ne pas porter la même
attention à la qualité et aux pratiques d’audit, ce qui peut se traduire par des travaux
d’audit non uniformes au sein du réseau.
 Au fur et à mesure que les cabinets au sein du réseau prennent de l’essor, l’influence
et la surveillance qu’exercent les dirigeants du réseau mondial sur les mesures
adoptées par un cabinet et l’attention portée à la qualité de l’audit peuvent diminuer.
 Des personnes possédant peu ou pas d’expérience en certification peuvent diriger les
activités d’audit d’un cabinet membre du réseau local, diminuant ainsi l’influence du
leadership en certification à l’échelle de gouvernance mondiale.
 Le conseil d’administration ou le conseil du réseau mondial peut avoir des
ressources additionnelles pour prêter assistance, au besoin, à des cabinets membres du
réseau pour améliorer les activités de certification ou trouver des solutions à des
préoccupations liées à la qualité de l’audit.
 Des incitatifs incohérents entre les cabinets membres peuvent faire en sorte que des
cabinets locaux poursuivent des stratégies de croissance divergentes, diminuant
possiblement l’influence du leadership du groupe de certification à l’échelle locale
et mondiale.
 Le manque de structure hiérarchique et de contrôle au sein des réseaux mondiaux
peut miner la capacité des cabinets d’innover, de réagir rapidement et d’offrir une
qualité d’audit uniforme à l’échelle mondiale.
 Le modèle de société de personnes récompense la fidélité et le rendement à long
terme, et engendre une fidélité exceptionnelle parmi les associés d’audit, qui peuvent
promouvoir la continuité du service, la qualité de l’audit et la stabilité du cabinet.
23
D. Le modèle de société de personnes et la menace de litiges privés
 Le modèle de société de personnes pourrait ne pas bien encourager les
investissements à long terme dans les activités d’audit.
 Compte tenu de l’évolution des modèles d’affaires et de la complexité accrue des
services d’audit, la structure pyramidale des cabinets pourrait ne plus convenir.
 Il se pourrait que la gouvernance du cabinet ne soit pas en mesure de faire face aux
défis touchant la rémunération et la culture que pourraient poser les différentes
gammes de services, ce qui pourrait déstabiliser le cabinet ou lourdement perturber
sa structure organisationnelle, y compris l’élimination d’une ou de plusieurs
gammes de services.
 Des cabinets pourraient utiliser des mesures de rémunération inappropriées qui
encouragent des comportements nuisibles à la qualité de l’audit.
 Les associés pourraient chercher personnellement à s’enrichir au détriment de leur
fidélité et des résultats financiers du cabinet, ce qui pourrait déstabiliser le cabinet.
 Les cabinets pourraient réduire les investissements dans les services d’audit en
raison d’un manque de ressources, dont l’incapacité de mobiliser des capitaux.

La pression qui s’exerce pour maintenir la rémunération des associés
concurrentielle risque de détourner des investissements vers les activités de
certification.
24
E. Qualité et étendue des ressources dans le marché du travail
 Les employés affichant le meilleur rendement du groupe de certification ou les
nouvelles recrues pourraient chercher à travailler au sein des services consultatifs
plutôt qu’en certification, s’ils ont des raisons de croire qu’il y a davantage de
débouchés et moins de risques au sein des services consultatifs et qu’ils peuvent
toucher un salaire plus élevé, ce qui pourrait entraîner une perte de connaissances et
de compétences en audit.
 En se mélangeant au personnel des services consultatifs, le personnel de la
certification pourrait acquérir des compétences qui favorisent et améliorent la
qualité de l’audit.
 Dans un cabinet, la croissance des services consultatifs pourrait l’aider à attirer et à
fidéliser des professionnels en certification chevronnés (par un effet de
diversification).
 Par son incapacité à attirer ou à fidéliser des professionnels expérimentés, le cabinet
risque d’affecter à des audits des employés qui n’ont pas les compétences ou
l’expérience nécessaires pour gérer efficacement les risques liés à l’audit.
 D’autres mesures de dotation en personnel comme la délocalisation pourraient
réduire la pression exercée sur les honoraires des cabinets, mais pourraient avoir
des répercussions sur l’acquisition de compétences en audit par les ressources
locales et le nombre de personnes souhaitant devenir associés.
 Le recours à la délocalisation, à la relocalisation et aux centres d’excellence
pourrait améliorer la qualité de l’audit en permettant une spécialisation plus
poussée dans certains processus d’audit.
 Le rôle de spécialiste pourrait contribuer au maintien en poste de ressources de
qualité en offrant un autre plan de carrière aux professionnels en audit qui ne
souhaitent pas devenir associés.
25
F. Incidence des technologies émergentes sur l’audit


Valeur accrue de l’audit pour les parties prenantes qui ont ainsi accès à plus
d’informations sur les activités de l’entreprise, ce qui leur permet de mieux
anticiper l’avenir.

Exécution plus efficiente et efficace des procédures d’audit grâce à l’analyse de
toutes les données.

En recourant davantage à la technologie, les cabinets d’audit devront attirer des
professionnels possédant un ensemble de compétences différentes, ou acquérir ces
compétences en interne par une formation plus poussée. Comme l’analyse des
données occupe une place de plus en plus importante dans de nombreuses
professions, les cabinets d’audit risquent de ne pas pouvoir attirer ou fidéliser des
professionnels hautement compétents qui pourraient être davantage attirés par les
services consultatifs au sein même du cabinet ou ailleurs dans l’industrie.

L’évolution des attentes quant aux compétences que doivent détenir les
professionnels en audit peut avoir une incidence sur les programmes des
universités et les conditions préalables pour l’emploi.

La collecte, l’utilisation et le partage d’ensembles de données plus vastes pouvant
inclure des données de diverses organisations peuvent soulever des inquiétudes
quant à l’indépendance des auditeurs, et la confidentialité et la sécurité des
données.

Un contrôle diligent devra être effectué sur la technologie que les cabinets
acquièrent ou mettent au point pour recueillir des données et exécuter des analyses
de données pour valider l’intégrité des données utilisées dans les procédures
d’audit.

Il se peut que les organismes de normalisation mettent trop de temps à s’adapter à
l’évolution des techniques d’audit et à l’utilisation de technologies émergentes.
26