Jean-Jacques RENAUD - Ligue de Bretagne de Judo
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Jean-Jacques RENAUD - Ligue de Bretagne de Judo
NOUVEAU 6ème DAN Jean-Jacques RENAUD NOM : RENAUD Prénom : Jean Jacques Âge : 58 ans Club actuel : Judo Bretagne Sud 1ère année de pratique et 1er enseignant : 1964 – M. LE LESLE et M. FABREGUES Palmarès sportif : Plusieurs titres départementaux en cadets, juniors, seniors – plusieurs podiums régionaux et un podium inter-régional seniors moins de 60 kgs (2è place) Enseignant depuis : 1972 Diplôme Judo : BE judo 1er degré 1) Depuis combien de temps préparez-vous l’examen ? Comment s’est construite votre prestation ? J’ai commencé la préparation à cet examen de 6è Dan au mois de mai 2008, soit pratiquement 24 mois d’entraînement, d’étude et de réflexion sur le sujet. Le choix de la technique debout a été assez simple, mon judo de compétiteur tournant autour de TAÏ OTOSHI à droite et à gauche, complété par IPPON SEOÏ NAGE et balayage ; il fallait choisir dans ce panel de techniques tout en tenant compte de mon potentiel physique actuel. TAÏ OTOSHI technique de bras demande à mon sens un engagement dans l’effort qu’il m’aurait été difficile de soutenir avec du rythme pendant 10 minutes. Ne maîtrisant les techniques de jambes qu’à droite, mon choix s’est naturellement porté sur SEOÏ NAGE et plus particulièrement IPPON SEOÏ NAGE que je pratique des 2 côtés. La partie au sol a été beaucoup plus délicate à construire, n’ayant dans un premier temps pas bien compris les attentes des hauts gradés dans ce domaine. Puis après travail et discussion avec Jean Paul LEVREL du CPB Rennes, le choix s’est imposé « système d’attaque en liaison debout-sol à partir de IPPON SEOÏ NAGE » ; le sujet est vaste, il a fallu beaucoup élaguer, recadrer, transformer la prestation afin de l’améliorer sans cesse. 2) Avez-vous effectué une préparation physique particulière ? Oui, ma préparation physique était simple : il me fallait un gros coeur et des gros poumons ; ayant sérieusement endommagé un genou (ligaments croisés, plateau tibial et cartilages), la course à pied était proscrite. Je me suis essentiellement préparé durant ces deux années et d’une façon très soutenue et surtout très régulière à la pratique du vélo que j’ai complété par du kayack de mer à certaines périodes. 3) Pouvez-vous nous décrire brièvement votre prestation ? Ma prestation s’est mise en place très classiquement en plaçant la forme imposée, c’est-à-dire KOSHI KI NO KATA en tout début, en raison du degré de concentration que demande ce kata et aussi parce qu’ayant un excellent UKE, Monsieur Gilles QUENET, il était rassurant pour moi de débuter par quelque chose de maîtrisé ce qui avait pour but de renforcer mon mental pour la suite de la prestation qui découle dans l’ordre le plus logique, à savoir judo debout puis sol pour conclure par le JU JITSU. 4) Quel rôle du partenaire dans votre prestation ? Le rôle des différents partenaires est essentiel, chacun dans son registre a sa place dans ses connaissances techniques et dans son implication dans le projet. Il faut de très bons partenaires disponibles, avec qui la notion d’échange, d’entraide et de communication fonctionne sans arrièrepensée. Un but commun : démontrer le judo que l’on sait faire, que l’on aime, laisser de belles images éphémères qu’il faut saisir dans l’instant. Le judo est un art, il faut donc le ressentir pour que ça soit dans le « timing » et c’est alors toujours efficace. 5) Que représente ce grade pour vous ? Est-ce qu’il apporte une reconnaissance professionnelle ? ou autre ? Ce grade de 6è Dan, c’est l’histoire d’une vie consacrée au judo puis à son enseignement et au service des élèves doués ou moins doués qui ont envie d’apprendre et ont la volonté et la persévérance. Ce grade, c’est aussi un certain degré de connaissance que l’on se doit de transmettre comme il nous a été transmis tout en gardant à l’esprit que nous avons encore beaucoup plus à apprendre que ce que nous connaissons déjà…Les perspectives d’études sont sans fin. Oui, sans aucun doute en tant que professionnel de l’enseignement du judo, ceci m’apporte une certaine reconnaissance professionnelle vis-à-vis des élèves, des parents, et c’est là l’essentiel ; ceci n’aura pas d’incidence sur mon niveau de rémunération et ce n’était pas ma recherche originelle en passant ce grade. 6) Que retiendrez-vous de la préparation à l’examen ? La préparation à l’examen, je l’ai considérée dès le début comme un parcours initiatique qu’il fallait réaliser avant de pouvoir entrer dans ce cercle dans cette famille des hauts gradés. Qui dit parcours initiatique dit épreuves à satisfaire sans tricherie : il n’est pas possible de brûler les étapes, chaque chose en son temps… Je remercie au passage la clairvoyance de Madame Miwako LE BIHAN et de Mademoiselle Christine VOLANT qui ont su me freiner et me convaincre de reporter d’un an ma prestation. 7) Que retiendrez-vous de cette journée d’examen ? Cette journée d’examen, j’avais très envie de la vivre pleinement ; deux années de préparation ; tout était réglé, et j’avais hâte de montrer de quoi j’étais capable, de montrer mon travail tout en sachant que rien n’était joué et qu’il fallait arriver super bien dans sa tête pour faire un sans faute, gérer la technique , le rythme, le placement, la mémorisation, gérer l’engagement physique et tout s’est bien déroulé, mais je dois beaucoup à mes trois partenaires qui eux aussi, très concentrés et motivés, ont donné le meilleur d’eux-mêmes tout au long de la prestation. Ce grade, c’est aussi quelque part le leur ; sans leur engagement et leur sincérité, rien n’était possible. 8) Avez-vous des projets dans le monde du judo ? C’est avec grand plaisir et en toute logique que je me mets à disposition des futurs candidats au 6è Dan afin de tenter de les conseiller au mieux, aux vues de ma très récente expérience. « Entraide et prospérité mutuelle » : une parole de Maître JIGORO KANO à appliquer sans modération dans tous les domaines de la vie et plus particulièrement en ce qui concerne l’apprentissage de notre discipline. Par ailleurs, ayant abandonné l’arbitrage depuis quelques années, je pense me réinvestir, entre autres, dans les jurys de kata car je pense que ceci est vraiment la place d’un haut gradé. 9) Avez-vous un commentaire, un message à faire passer aux futurs candidats à ce grade ? Je me suis déjà peut-être un peu trop épanché avec grand plaisir d’ailleurs sur ce questionnaire ; j’ai déjà dit beaucoup de choses… Je conclurai en disant que ce grade est une merveilleuse aventure humaine : tous les candidats vous le diront, avec ses peines et ses joies, ses remises en cause mais ceci est le prix à payer ; il faut endurer pour au bout du compte faire naître la joie de tous qui est en fait la plus belle récompense de toute l’équipe. Jean Jacques RENAUD