évaluation de l`impact réel
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évaluation de l`impact réel
actualités salons dossier tendance point technique enquêtes enquêtes que choisir ? reportage 37 rendez-vous Ged guillaume nuttin systèmes de Ged évaluation de l’impact réel Projet d’ampleur stratégique, le déploiement d’un système de gestion électronique de documents (Ged) impacte nécessairement l’entreprise. Avec des répercussions à observer et gérer. Quelques années après leur mise en œuvre, Archimag revient sur divers projets de Ged et en tire les enseignements. Cela n’étonnera sans doute personne, le premier effet d’un système de Ged pour une entreprise prend l’apparence d’un gain de temps et de qualité dans le traitement documentaire. Découlant directement des vertus du support numérique en terme de classement, d’intégrité et de mise à disposition, ce constat est généralement partagé et ne diffère qu’en fonction de la diversité des processus métier. Cela va du 15 % de temps en moins consacré à la recherche documentaire estimé par Jean Mesmin – directeur de quatre agences d’assurance Generali ayant adopté la solution Novaxel il y a dix ans – au « temps de réponse divisé par trois, couplé à un gain de place considérable avec près de cent cinquante mille dossiers qui ne sont plus à stocker » constaté par Gérard Garcia, directeur du centre hospitalier d’Annonay ayant déployé une Ged conçue par l’éditeur Docubase pour les dossiers patients inactifs – patients décédés ou non réhospitalisés depuis cinq ans ou plus. des documents à portée de main Le temps passé en communications téléphoniques internes « pour interroger la ou les personnes supposées être en possession du document qu’on a soi-même besoin de consulter » subit une salutaire cure d’amincissement, précise Christian Le Stunff, de l’entreprise de cartonnage bretonne Thibault-Bergeron. Emmanuel Chabrier, responsable du système d’information de Vertal, société de production de produits verriers, résume ainsi les bénéfices de temps consécutifs à l’adoption d’une Ged Zyimage de l’éditeur Zylab : « Toutes les tâches dénuées de valeur ajoutée – qui plus est souvent fastidieuses – ont disparu ». Pour Sophie Guerton, de la direction générale des services de la mairie de Morigny-Champigny (Essone) et également cliente du lyonnais Novaxel, l’intérêt de la Ged va au-delà du temps gagné : « plus aucun courrier n’est perdu, chose fréquente auparavant ». du personnel en moins... Après le temps consacré à la gestion et la recherche documentaire, la seconde réduction induite par un système de Ged qui vient à l’esprit concerne le personnel. Cela reste vrai, pour Vertal par exemple – société industrielle, détail sans doute signifiant – pour en savoir dont les services administratifs et De l’OCR comptables sont à la gestion de contenu passés d’un effecCe guide vous fournira toutes tif de cinq à deux les réponses aux questions personnes. « En que vous vous posez outre, se réjouit dans le cadre de la mise Emmanuel en place d'une solution de Ged Chabrier, par la et de gestion de contenu réduction du temps de travail + 60 fiches techniques de solutions logicielles ! a d m i n i s t ra t i f qu’elle a amenée, www.archimag.com/boutique la Ged constitue l’élément principal nous ayant permis de passer facilement aux 35 heures ! » Cependant, le phénomène se marginalise et on assiste plutôt à des réaffectations profitables à la fois à l’employeur et au salarié. A l’image du CH d’Annonay, où la numérisation est assurée par deux aides-soignantes reclassées à leur demande, ou du cartonnage ThibaultBergeron : « un employé partant à la retraite ne fut pas remplacé tandis qu’un autre fut déplacé vers un service où un besoin existait ». ...et parfois en plus ! Mieux, un système de Ged est parfois cause d’embauche et d’accroissement d’activité. Pour l’assureur Jean Mesmin, l’achat de trois nouvelles agences distantes entre elles d’une vingtaine de kilomètres est devenu possible grâce à son système de Ged : « La documentation pouvait être partagée en temps réel entre les quatre agences, procédé impossible auparavant ». D’autre part, l’intégration d’une Ged aux processus documentaires souligne les dysfonctionnements et les ••• archi mag juin 2007 n°205 38 actualités salons dossier tendance point technique enquêtes enquêtes que choisir ? reportage rendez-vous Ged DR 3 questions à : Jimmy Barens président de l’Aproged* « la Ged est avant tout une affaire de conduite du changement, bien plus qu’un processus technique » Archimag. Dans les esprits, l’installation d’une Ged rime souvent avec suppression de postes. Qu’en est-il exactement de cette réputation de cost-killer qui colle à la peau de la Ged ? Jimmy Barens. Après des années d’expérience, nous sommes en mesure de nier l’adage. Nous constatons plutôt une évolution des rôles et des responsabilités. Aborder la Ged d’un point de vue technique, comme un projet exclusivement informatique, devient une erreur. Le choix et l’implémentation de l’outil doivent s’insérer dans un processus global de conduite du changement. La contribution et l’implication des utilisateurs constitue un facteur incontournable de réussite d’un projet de Ged. On constate que des modes de fonctionnement inédits – travail collaboratif, processus de records management, démarche qualité – s’associent à la mise en place d’une Ged. Comment expliquez-vous ce phénomène ? A partir du moment où on touche au document, on touche au capital informationnel d’une entreprise ; Un gain, en temps et argent, est attendu. Dès lors, les motivations peuvent être de diverses natures, l’acte déclencheur est souvent lié à un processus, une volonté de retour sur investissement ou une obligation réglementaire. Un outil de Ged apporte l’avantage de déléguer les tâches répétitives à la machine, laissant à l’humain sa vraie valeur ajoutée : faire fonctionner son cerveau. La Ged serait la première étape obligée d’une chaîne vertueuse du tout-numérique ? La première étape du tout-numérique a eu lieu il y a bien longtemps et sans la Ged, avec l’outil bureautique, par exemple, qui crée directement des documents numériques. Une entreprise peut fonctionner dans un monde numérique et dématérialisé sans Ged. En revanche, quand on décide de passer une étape dans la gestion du document non-structuré, que l’on désire collaborer et décloisonner le savoir, alors vient le temps du système de Ged. Il s’agit d’une étape logique dans l’évolution de l’entreprise, au moment où elle est confrontée à des problématiques documentaires de volumétrie, de complexité, de capitalisation et de stockage. * Aproged est l’Association des professionnels de la Ged, réunissant une centaine d’acteurs de domaine. • • • imperfections. Au CH d’Annonay, ce rôle de révélateur est fort significatif : « Quand on ouvrait un dossier pour le numériser, on n’y trouvait pas les éléments attendus ; en revanche, on en découvrait d’autres qui n’étaient pas à leur place », remarque Gérard Garcia. La Ged a mis le doigt sur des défauts d’organisation et de manque de personnel médical. Par ricochet, la qualité des dossiers a été améliorée. les erreurs à éviter Si l’implication des utilisateurs, essentiellement durant l’étude des besoins et la phase de recettage, constitue une condition nécessaire au succès d’un projet de Ged, quelles sont les erreurs à ne pas commettre une fois celle-ci implantée ? Elles concernent essentiellement la numérisation. Première étape obligatoire du traitement de Ged, la numérisation reste fréquemment sous-estimée par les entreprises. D’abord, la récupération de l’existant est archi mag juin 2007 n°205 négligée. Rarement externalisée, le risque est d’engendrer des déconvenues comparables à celle de Jean Mesmin : « Nous avons choisi de numériser les dossiers existants en interne, artisanalement. Aujourd’hui, nous ne recommencerions pas. Nous n’aurions pas dû nous passer de l’expertise de professionnels ». Concernant la numérisation « au fil de l’eau », un changement de processus interne peut constituer une réponse à cette sous-estimation, comme l’explique Christian Le Stunff de Thibault-Bergeron : « Un problème s’est posé avec la charge supplémentaire amenée par le volume de documents à scanner. Il a été résolu dans un premier temps par la réorganisation du service de gestion commerciale, puis par la mise en place d’un second scanner en réseau, permettant à de nombreux utilisateurs d’intégrer eux-mêmes leurs documents, répartissant ainsi cette tâche ». En fin de compte, si la mise en place d’un système de Ged s’accompagne de difficultées, prévues ou pas, à surmonter, personne ne vient dire que « c’était mieux avant ». •