Avec THG, la Picardie s`exporte

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Avec THG, la Picardie s`exporte
RÉGION 5
VENDREDI 17 OCTOBRE 2014 COURRIER PICARD
ÉCONOMIE
Avec THG, la Picardie s’exporte
Fondée en 1956, l’entreprise THG est passée de la robinetterie de collectivités au luxe
à la française qui s’exporte très bien. Elle emploie 210 personnes dans la Somme.
3 QUESTIONS À
LES FAITS
▶ L’entreprise THG, qui produit
de la robinetterie de luxe à
Béthencourt-sur-Mer, près de la
côte picarde, a reçu jeudi 16
octobre, à Paris, l’un des six
trophées « PME Bougeons-nous
2014 » décernés par la radio
RMC.
▶ Entreprise familiale de 210
salariés, THG est distinguée
dans la catégorie « export ».
Elle réalise 80 à 85 % de son
chiffre d’affaires à l’étranger.
▶ Le journaliste Jean-Jacques
Bourdin a créé ces trophées.
uel est le point commun entre
le Boeing 767 du milliardaire
russe Roman Abramovitch, le
palace George V à Paris, le yacht
Prince Abdulaziz de la famille
royale saoudienne ? Ils sont tous
les trois équipés des réalisations de
THG, entreprise picarde spécialisée dans la robinetterie de luxe.
THG, pour Tétard-HaudiquezGrisoni, ses trois fondateurs, a été
fondée en 1956 à Béthencourt-surMer, entre Ault et Friville-Escarbotin (ouest de la Somme). THG a été
récompensée, dans la soirée du
jeudi 16 octobre, par un des trophées
« PME
Bougeons-nous
2014 », décernés par la radio RMC.
Q
JEAN-JACQUES BOURDIN
« Le luxe à la française »
Jean-Jacques Bourdin est journaliste à RMC.
▶ Pourquoi avez-vous créé ces
trophées il y a cinq ans ?
Michel et Laurence Gosse, les dirigeants de THG.
Pour valoriser des entreprises qui
avancent et qui se développent. Le
but est de valoriser les petites et
moyennes entreprises, dont on
parle si peu, elles qui sont noyées
entre les toutes petites et les
grandes du CAC 40, qui monopolisent l’attention.
Que de chemin parcouru depuis
ces années où l’entreprise fabriquait des robinets pour les collectivités telles que les hôpitaux, les
écoles, les offices d’HLM, etc. Les
produits THG sont désormais synonymes de grand luxe, pour des
clients situés, pour la plupart, à
l’étranger. « Nous réalisons 80 à 85 %
de notre chiffre d’affaires, qui sera de
30 millions cette année, à l’export »,
confie Michel Gosse, directeur général de THG Paris.
« Paris » a été ajouté au nom de
l’entreprise, justement, pour attirer les clients étrangers. Mais dans
la capitale, on ne trouve qu’un
show-room. L’entreprise exerce
toujours son activité à Béthencourt-sur-Mer, dans le Vimeu industriel, où elle emploie actuellement 210 salariés, plus 35 dans cinq
filiales. « Dans la production, rien
n’est délocalisé », explique Michel
Gosse. « THG est une entreprise familiale, sans associés, sans fonds de
pension ». Michel Gosse est le beaufils d’un des fondateurs, M.Tétard,
aujourd’hui décédé. Sa femme Laurence, fille de ce dernier, est la PDG
de l’entreprise.
Le tournant vers les produits de
luxe s’est produit « au milieu des années 1970, grâce à une rencontre
avec un designer, Jean-Claude Delépine, fils d’un client », raconte Mi-
EN IMAGE
EN BREF
MILLE VACHES
La Confédération
à Amiens le 28 octobre
La Confédération paysanne annonce
que 25 autocars de sympathisants feront le déplacement à Amiens, le
28 octobre, date du procès de neuf
militants, dont Laurent Pinatel, son
porte-parole national, accusés d’avoir
saccagé (ou démonté, selon le point
de vue) la salle de traite de la ferme
dite des Mille vaches, située près
d’Abbeville (Somme).
Les urgences sont depuis ce matin, transférées dans les locaux de
l’hôpital sud d’Amiens et ne sont donc plus traitées à l’hôpital nord.52 937
passages aux urgences adultes en 2013, sur les deux sites Nord et Sud. 6 911
sorties SMUR en 2013. 110 000 appels par an au SAMU.
COMPIÈGNE
Continental :
c’est reparti
Cent trois dossiers d’anciens salariés
seront examinés, à partir de ce matin,
par les prud’hommes de Compiègne,
pour la première étape, c’est-à-dire,
la conciliation.
▶ Qu’est-ce que vous a plu chez
THG ?
Je pense que beaucoup de gens ne
savaient pas que la robinetterie
haut de gamme française existait.
Tout se fait en France : la fabrication, la fonderie, l’usinage, le montage. THG exporte. C’est le luxe à la
française que je voulais mettre à
l’honneur.
▶ Certains lauréats de vos tro-
phées travaillent justement dans
le secteur du luxe. Est-ce assez
chel Gosse. « Il avait des idées révolutionnaires pour les salles de bains.
Il voulait en faire des pièces à vivre ».
Association
avec des marques de luxe
Dans le même temps, les produits
de base fabriqués par THG subissent la concurrence étrangère,
italienne
notamment.
THG
s’adapte, choisit de s’inscrire dans
le luxe à la française, qui s’exporte.
« On a connu une croissance fulgurante dans ce type de robinetterie et
on a assez vite exporté », se souvient
Michel Gosse. « J’ai eu l’idée de nous
associer avec des marques de luxe
comme Baccarat, Daum, Bernar-
« grand public » ?
Tous ne sont pas dans le luxe,
comme Crossject (auto-injection
sans aiguille) ou Drawn, prix spécial du jury (designer de meubles
avec une imprimante 3D). Nous
avons révélé Bla bla car (covoiturage). On lui a donné le coup de
pouce qui lui a permis de se développer. Aujourd’hui, c’est une entreprise mondialement connue et
mondialement imitée. J’aime à la
fois le savoir-faire et l’innovation.
daud, etc., ce qui nous a permis de
nous faire connaître à l’étranger. ».
THG, qui a reçu le label « entreprise du patrimoine vivant » en
2012, décerné par le ministère de
l’Économie, possède des filiales en
Allemagne, aux États-Unis, à Shanghai, un show-room en Angleterre,
en plus du show-room parisien. La
Russie depuis la chute du mur, Dubaï, Abu Dhabi, la Chine, entre
autres, sont devenus ses marchés.
« On a déposé notre candidature
pour ce Trophée RMC afin de valoriser nos salariés avant tout », affirme
le directeur général. « C’est une reconnaissance de leur savoir-faire ».
DENIS DESBLEDS
AÉRONAUTIQUE
Figeac Aéro Picardie recourt
au chômage partiel
Figeac Aéro Picardie (dont le
bâtiment à 7 millions d’euros
a été inauguré sur la Zac de
l’aéropôle le 31 janvier 2014)
recourt au chômage partiel
pour 19 de ses 106 salariés.
Conséquence d’une décision
prise par Aerolia, son unique
client.
Le sous-traitant d’Aerolia assemblait jusque-là les pièces
fournies par Aerolia. Ce devait
être ainsi jusque fin novembre. Car à partir de décembre, Figeac Aéro Picardie
devait fabriquer les pièces
puis les assembler, toujours
pour le compte d’Aerolia.
Oui, mais voilà, le géant de
l’aéronautique a avancé le
planning et demandé à Figeac
de produire et assembler ses
pièces dès septembre. Problème car pour assembler, il
faut des pièces, mais fabriquer
des pièces demande du temps.
Figeac Aéro Picadie est donc
obligée de recourir au chômage partiel pour 19 salariés.
Philippe Oberlin, le directeur
de l’entreprise de Méaulte, explique que la situation sera
compliquée jusque décembre
mais qu’après, le travail reviendra.
Figeac
produira
14 planchers d’A320 par mois,
avec un carnet de commandes
sur dix ans.
Cette déconvenue conforte Figéac Aéro Picardie dans l’idée
de chercher d’autres clients,
pour ne pas être dépendant
d’un seul donneur d’ordres.
E. B.
TRE0405A