La Traviata - Opéra Royal de Wallonie
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La Traviata - Opéra Royal de Wallonie
fiche pédagogique La Traviata Verdi Le classique des classiques Adaptée de la Dame aux camélias de Dumas, cet opéra fait partie des sommets du répertoire. Ses débuts furent pourtant difficiles et l’oeuvre ne rencontra pas l’engouement qu’on lui connaît aujourd’hui. Sans doute son sujet contemporain, jugé scandaleux à l’époque, y fut pour quelque chose. En effet, l’histoire de Violetta, une femmes aux moeurs faciles, qui accepte de renoncer à l’amour et qui meurt dans l’ombre d’une phtisie, se présentait comme un pamphlet contre la bourgeoisie et ses vices insupportables pour le public. Verdi signe sa partition la plus humaine. Elle retrace le cheminement psychologique d’une femme et nécessite la compétence des plus grandes interprètes. Le Compositeur Giuseppe Verdi Le plus célèbre des compositeurs italiens est né en pleine campagne, dans la plaine du Pô, en 1813. Armé de son don pour la musique et de l’appui fidèle de son beau-père, Antonio Barezzi, il renonce à une carrière de musicien local pour risquer ses premiers pas à Milan. Les débuts professionnels sont difficiles, et marqués en outre de la douleur du triple deuil de ses deux enfants et de sa femme. Après le triomphe de Nabucco (1842), il compose sans relâche, pour honorer les commandes de nombreux théâtres italiens. Après quelques années, il s’installe avec sa nouvelle femme, Giuseppina Strepponi, dans une villa qu’il a achetée à Busseto, la bourgade de sa jeunesse. C’est le temps des chefs-d’oeuvre: Rigoletto (1851), Il Trovatore (1853) et La Traviata (1853). Sa carrière prend ensuite une envergure internationale. Il compose Aïda (1871) pour l’ouverture de l’Opéra du Caire et travaille Shakespeare avec Otello (1887) et Falstaff (1893) Jusqu’à sa mort en 1901 à Milan, Verdi partage son temps entre la composition, les voyages dans toute l’Europe et la gestion de son domaine. L a C r é at i o n La Traviata entre dans l’histoire avec un échec cuisant à La Fenice en 1853. A cette époque, les autorités se méfient du message politique qui tend à réhabiliter la courtisane à l’encontre des valeurs bourgeoises. A contrecœur, Verdi doit accepter que l’action soit transposée à l’aube du XVIIIe siècle et non plus au milieu du XIXe siècle. Costumes et décors d’époque sont imposés en dépit de la cohérence initiale de l’œuvre. De plus, malgré l’excellente direction orchestrale, la carrure et les formes de la soprano Fanny Salvini-Donatelli ne correspondent pas au profil d’une demi-mondaine consumée par la phtisie. Le 6 mai 1854, la deuxième représentation de La Traviata au Teatro San Benedetto de Venise est, quant à elle, un triomphe. Il faudra attendre 1906 pour voir respecter les volontés du compositeur (mort en 1901). Avec cette œuvre, Verdi chercherait-il à regagner la confiance de ceux qui condamnent sa relation avec la « si peu fréquentable diva », Giuseppina Strepponi ? La Traviata, Rigoletto et Il Trovatore rassemblent les airs les plus célèbres de l’art lyrique. Leur qualité repose sur l’évolution du langage musical verdien qui tend vers un style mélodramatique propre et accompli. Les héros marginaux de ces trois opéras sont dénaturalisés par des passions immodérées mais retrouvent leur humanité à travers la douleur et l’amour. Le choix du prénom de l’héroïne de Dumas fils, Marguerite Gautier, personnage inspiré de la célèbre courtisane parisienne Marie Duplessis, n’est pas sans lien avec celui de Verdi. En effet Marguerite Gauthier et Violetta Valery portent le nom d’une fleur, thème pouvant paraître futile mais précisément déterminant dans le développement de l’œuvre. Créé à Venise, au Teatro della Fenice, le 6 mars 1853. L e s P e r s o nn a g e s Triangle traditionnel : Violetta Valéry soprano ׀Alfredo Germont ténor ׀Giorgio Germont le père - baryton Observateur : Le Baron Douphol amant de Violetta - baryton Intermédiaires : Flora Bervoix mezzo-soprano ׀Annina soprano ׀Gaston vicomte de Letorières ténor ׀Le Marquis d’Orbigny basse ׀Le Docteur Grenvil basse ׀Giuseppe domestique de Violetta – ténor ׀Un domestique de Flora basse ׀Un commissaire basse Commentateurs : Amis de Violetta et Flora, matadors, picadors, gitanes, domestiques de Violetta et Flora, travestis chœur d’hommes et de femmes L’ h i s t o i r e Livret de Francesco Maria Piave d’après le drame théâtral d’Alexandre Dumas fils, La Dame en italien et surtitré en français. aux camélias (1848). Opéra en trois actes, chanté ACTE I Août 1850. Le somptueux salon parisien de la jeune Violetta Valéry accueille ses derniers invités. Gaston, un familier, présente à Violetta son ami Alfredo Germont. Pressé par l’élan des convives, Alfredo porte un toast en l’honneur de Violetta qui, pour oublier sa maladie, se raccroche aux plaisirs charnels. Attirée par les allégresses du salon de la danse, elle est prise d’étourdissement. Alfredo lui propose sa protection mais la courtisane s’en amuse. Insistant, il finit par lui déclarer sa flamme. Lorsqu’il se prépare à partir, Violetta lui offre un camélia avec la condition de ne la revoir qu’au moment où la fleur sera flétrie. Restée seule, Violetta s’interroge avant d’être emportée par la jouissance des plaisirs. ACTE II 1er tableau – Janvier 1850. Violetta et Alfredo partagent leur bonheur au cœur de la campagne parisienne. Face aux ennuis financiers, Alfredo apprend d’Annina que Violetta a vendu ses biens pour subvenir à leur besoins. Honteux mais déterminé à trouver de l’argent, il part pour Paris. Pendant ce temps, Violetta reçoit Giorgio Germont qui l’accuse d’avoir ruiné son fils et lui demande d’y renoncer pour la réputation de sa fille prête à marier. Violetta dément et refuse. Cependant, pensant au bien de son aimé, la belle se résigne dans la douleur. Elle supplie Germont, ému malgré lui, d’attendre avant de révéler son sacrifice à Alfredo. De retour, Alfredo la surprend rédigeant sa lettre d’adieu. Là, Violetta lui redit son amour et s’échappe. Resté dans l’incompréhension malgré les consolations de son père, Alfredo découvre une invitation destinée à Violetta et décide de s’y rendre. 2ème tableau – La fête a lieu à Paris, chez Flora. Au milieu des danses de gitanes, Alfredo est défié au jeu par le Baron Douphol. Alfredo multiplie les victoires. Violetta veut empêcher leur altercation mais Alfredo lui impose de revenir à lui. D’un effort surhumain, elle refuse. Fou de douleur, Alfredo lui jette au visage l’argent de leur union provoquant l’horreur de l’assistance et l’indignation du père à peine arrivé. ACTE III Février 1850. A Paris, le carnaval bat son plein. Seule dans sa chambre et rongée par la maladie, Violetta fait ses adieux au passé. Des invités sont annoncés. A la vue d’Alfredo, Violetta tente de se lever mais s’écroule aussitôt. Alors que le père se reproche tout le mal qu’il a causé, Violetta offre son portrait à Alfredo en lui demandant d’épouser une jeune fille La Musique L’orchestration de La Traviata voit le jour dans les quinze jours précédant sa création. Verdi l’adapte en fonction de l’effectif de La Fenice. Il met en place une nouvelle approche de l’ouverture dans l’opéra italien : le prélude du premier acte expose la figuration de la maladie suivi de la chute (phrasés descendants des premiers violons). Face à ces thèmes de la mort répartis dans l’ensemble de l’œuvre, les grands airs de fêtes illuminent les plaisirs de la séduction. Verdi converse en musique, passant d’un sujet personnel (solo) à un sujet général (chœur) : il contraste entre l’optimisme de la société et le drame individuel de Violetta. Les dispositifs verdiens apparaissent : le chœur se présente en spectateur impuissant tandis que le déploiement vocal de l’héroïne dessine les contours de la progression du drame personnel. De cette manière, Verdi s’attache tout particulièrement à la transfiguration des sentiments d’un être en quête d’humanité par l’adéquation entre vérité musicale d’une forme et vérité humaine d’une situation. La Mise en scène durée: 2h40’ avec entracte Dans une toute nouvelle production, la mise en scène de La Traviata s’annonce esthétisante et romantique. En s’entourant de la styliste belge Kaat Tilley et d’un scénographe italien Edoardo Sanchi, Stefano Mazzonis di Pralafera réunit de jeunes créateurs soucieux de lier raffinement et émotions esthétiques. On ne s’étonnera pas d’entendre ainsi ces mots dans la bouche de la costumière «Je dessine des vêtements pour les femmes qui veulent exprimer leur vie intérieure, en balance entre force et fragilité». Force et fragilité: ses collections jouent sans cesse de ceux deux pôles. Entre l’épaisseur des étoffes chatoyantes et la légèreté des armatures ou des voiles qui s’en échappent; entre la vilolence des rouges vifs et l’innoncence des blancs, entre la rigueur des coupes et l’évocation florale omniprésente, ses créations expriment cette dualité inhérente au féminin. Nul doute que cette approche convienne parfaitement au personnage de Violetta. C o n ta c t : S e r v i c e J e u n e s s e - O p é r a R o y a l d e W a ll o n i e - F lo r e n ce D e M e y e r 1, rue des Dominicains 4000 Liège - 04 232 42 18 - [email protected] - www.orw.be
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