terminus ﻤﺤﻁﹼﺔ ﺍﻟﻤﺼﻁﻠﺤﺎﺕ - CERTA - Université Saint
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TERMINUS - ﻣﺤﻄﺔ اﻟﻤﺼﻄﻠﺤﺎت Juin 2005 TERMINUS ﻤﺤﻁﹼﺔ ﺍﻟﻤﺼﻁﻠﺤﺎﺕ Juin 2005 2005 ﺤﺯﻴﺭﺍﻥ Editorial Les risques du métier ... Ce septième numéro de Terminus est un numéro spécial à plus d’un titre. Spécial d’abord, parce qu’il ne comporte pas les rubriques habituelles, mais il est presque entièrement consacré à dresser un bilan du dernier projet réalisé, CERTA en ligne. Spécial ensuite, parce que les étudiantes-chercheuses à l’ETIB, et à juste titre, ont participé activement à son élaboration en l’enrichissant avec leurs contributions originales. Spécial enfin, car il marque le début d’une nouvelle étape dans les activités du CERTA. Numéro 7 ﺍﻟﻌﺩﺩ ﺍﻟﺴﺎﺒﻊ Nouveau-né dans l’espace cybernétique 3 Néoscope: Le pourquoi et le comment 4 Cyberterminologie SOS Termes 5 Cependant, la spécificité de ce numéro va bien au-delà des considérations purement académiques. En effet, Terminus 2005 est un reflet de l’actualité, et qui dit actualité, dit nécessairement sujets tous azimuts touchant à tous les domaines de la vie (technologie, sport, politique, économie, espace, etc.); de quoi satisfaire la curiosité de tout le monde. Mais, tout n’est pas aussi rose qu’on ne le pense. Néoscope vu par les chercheurs 6 L’actualité libanaise en termes 7 Les formules pieuses 11 En effet, le premier problème qui se pose est celui du statut d’un néologisme dans une actualité où l’urgence est le maître-mot. Cette urgence qui accorde la priorité à l’information la plus récente, la plus insolite voire la plus choquante et où les mots sont des outils mobilisés à cette fin. Dans ce contexte, il est difficile de concilier entre les principes de la terminologie et la réalité telle qu’elle se présente. Comment est-il possible de reconnaître à un mot son statut de terme et pis encore de néologisme? Une adaptation aux circonstances s’impose: sont désormais considérées des néologismes de sens ou de forme, les désignations qui décrivent une nouvelle réalité, qui n’ont pas d’équivalent établi en français ou en arabe, et/ou qui occupent le devant de la scène dans l’actualité quotidienne. Autre problème, les données recueillies ne peuvent être que le reflet du corpus utilisé (la presse locale et régionale). Par conséquent, le contenu est à la merci des événements qui fixent les choix éditoriaux des médias. Il suffit qu’un leader décède ou qu’une catastrophe naturelle ait lieu pour que toute la presse se mobilise pour en assurer la couverture. Là, toute nouveauté devient ponctuelle et éphémère. Qu’en est-il alors quand la scène politique locale devient sous les feux des projecteurs? C’est à ce moment-là, précisément, que les problèmes commencent, bien évidemment. Langue de bois ou pas, le discours politique abonde en mots et expressions qui s’infiltrent doucement dans le quotidien avec leurs connotations pernicieuses et incontrôlables. Tout est Journal d’une stagiaire à l’OACI 12 Numéro 7 De SPAM à Pourriel Ingéniérie sociale ﺴﺒﺎﻡ ﺃﻭ ﻗﹸﻤﺎﻟﺔ؟ 14 15 Communiquez-vous par 16 SMS? Le site en chiffres 17 Courrier des lecteurs 18 TERMINUS - ﻣﺤﻄﺔ اﻟﻤﺼﻄﻠﺤﺎت Juin 2005 désormais permis: les leaders, la presse et tout un chacun font preuve d’une créativité qui dépasse toute imagination. Ainsi, par exemple, le tsunami, qui a frappé l’Asie et qui a occupé la une de l’actualité en décembre 2004, ressurgit dans les médias libanais, non pas pour confirmer les prévisions qui annonçaient la possibilité d’une vague sismique sur le littoral libanais, mais pour occuper le discours politique, faisant ainsi l’objet de définitions aussi variées qu’insolites, à tel point que le tsunami devient, entre autres, une onde de choc bénéfique (!). Face à une telle situation déroutante, la recherche se trouve dans une impasse: avaliser ces « néologismes » encombrerait la base de données de désignations précaires dont seules certaines d’entre elles pourraient réapparaître dans les manuels d’histoire. De plus, passer sous silence ce raz-de-marée linguistique occulterait un phénomène qui mérite l’examen attentionné de chercheurs dont la mission principale est d’observer les néologismes dans les médias. Une solution basée sur un compromis a permis d’apaiser la frustration des chercheuses. Ainsi, une série de quatre articles, placée sous le thème de « l’actualité libanaise en termes », a donné libre cours à leur verve: nos chercheuses ont alors répertorié dans un contexte mi-figue mi-raisin, des mots de la langue courante chargés de sens concrets et abstraits. A travers cette réalité vécue, il est possible de percevoir les heurs et les malheurs d’un chercheur quand son objet d’étude porte sur les mots; des mots qui échappent souvent à tout contrôle, à toute systématisation et qui restent tributaires d’un usage créatif, subjectif voire capricieux. De plus, l’extrême brièveté des délais accordés pour le recensement des termes à traiter, la production des dossiers et la consignation des fiches en ligne, exacerbe le sentiment de frustration et conduit parfois au laisser-aller, au renoncement ou à l’improvisation. Quant au décalage entre le contenu des ressources (souvent insuffisant et de qualité parfois douteuse) et les besoins réels, il est un autre obstacle à franchir dans la quête inlassable de l’information la plus sûre et la plus fiable. Enfin, le produit final (à savoir la base de données) ne répond pas toujours à toutes les attentes car les usagers y recherchent souvent ce qui ne s’y trouve pas encore ou en contestent le contenu. Quoiqu’il soit, il ne faut pas nier que la recherche terminologique peut être aussi une source de plaisirs infinis pour le chercheur quand elle aboutit aux résultats escomptés et surtout quand les données recueillies répondent aux besoins et, partant, s’implantent dans l’usage. « … les mots ne sont pas des morceaux d’ADN. Si toute l’information est présente dans les gènes pour coder– et retracer l’évolution d’une espèce, ce n’est pas le cas des mots, dont l’évolution dépend de la grammaire, de la morphologie, de la syntaxe et du contexte cu l tu r el , qu i in f l u enc ent grandement leur résistance et leur évolution. » Kevin TUITE, professeur d’anthropologie à l’université de Montréal et spécialiste des langues caucasiennes. FONTAINE, Laurent. « Parler avant Babel », in Courrier International, n° 731, 4-9 novembre 2004. Lire ce numéro de Terminus c’est, d’une part, partager avec son équipe les moments de plaisir intense vécus en interaction avec un monde en continuel effervescence: le monde des termes qui souvent naissent en grande pompe pour se jeter ensuite dans le tourbillon d’un usage sans merci qui les reçoit ou les rejette. Le chercheur, au vrai sens du terme, se sent responsable de « ses » termes: il les chouchoute, leur redonne un nouvel éclat, jusqu’au jour où ils revendiquent leur indépendance et s’envolent de leurs propres ailes. Lire ce numéro de Terminus c’est, d’autre part, vivre un changement important pour le CERTA. Un changement attendu depuis longtemps et qui se réalise enfin. En effet, le train à bord duquel nous nous sommes embarqués il y a neuf ans avait pour but de mettre sur les rails un centre qui mène des recherches terminologiques. Ce train arrive cette année à son terminus pour se lancer sur les autoroutes de l’Internet, des chemins qui peuvent nous mener aussi loin que nous emportent nos ambitions… à nos risques et périls. Lina SADER FEGHALI Chef de section - CERTA Numéro 7 2 TERMINUS - ﻣﺤﻄﺔ اﻟﻤﺼﻄﻠﺤﺎت Juin 2005 www.certa.usj.edu.lb : un nouveau-né dans l’espace cybernétique Sans aucune hésitation, le CERTA a répondu présent à l’appel du directeur du Bureau Moyen-Orient de l’AUF, M. Michel BENNASAR, pour mettre en place un projet exécutable en l’espace de six mois (juillet-décembre 2004). C’est alors que le projet CERTA en ligne a vu le jour dans le cadre d’un contrat d’association JER (JER 1015) conclu avec l’AUF. A u p r o g r a mme: l a création d’un site pour le CERTA ayant pour principal objectif de mieux faire connaître le CERTA et de mettre en place une cellule de veille terminologique qui a pour tâches de: • repérer, consigner et diffuser les néologismes parus dans la presse ; • répertorier les sites à intérêt terminologique ; • répondre à des consultations terminologiques. Ayant une partie hébergée sur le serveur de l’USJ et une autre sur le serveur de l’AUF, la réalisation du site du CERTA a été prise en charge par les webmestres du Service des publications et de la communication de l’USJ et de l’AUF qui ont assuré respectivement la conception générale du site et la base de données (voir par ailleurs). Un travail de parfaite coordination qui a favorisé la concrétisation des résultats escomptés dans les délais impartis. Résultat de l’opération: le site www.certa.usj.edu.lb qui propose trois services différents (Néoscope, Cyberterminologie et SOS-Termes) en plus du bulletin Terminus dont les sept numéros Numéro 7 sont téléchargeables en ligne en version pdf. Officiellement lancé le 27 janvier 2005, le site du CERTA rejoint ainsi la grande famille de l’Internet. Agé maintenant de moins de cinq mois, il évolue doucement dans un univers tout à la fois accueillant et hostile. Accueillant, car tout nouveau venu a sa place dans un espace sans limites et sans contraintes. Hostile, car ce nouveau venu doit s’imposer et essayer d’occuper les premières places dans les référencements. Ce projet n’est pas le résultat d’une décision prise à la légère ou d’un désir d’être dans l’air du temps. Il est né d’un besoin: celui de mettre en place une structure qui permette au CERTA d’évoluer, d’assurer une diffusion rapide de ses données et de devenir, à long terme, une référence accessible. Nos cousins sur la Toile Recherchez dans Google “CERTA” et vous serez supris de remarquer que ce sigle sert à désigner plusieurs organismes : Centre d'Expertise gouvernemental de Réponse et de Traitement des Attaques informatiquesCentre d’études et de recherche en traductologie de l’Artois- Centre d'Etudes et de Représentations du Théâtre Antique Centre de Ressources de Techniques Avancées, etc. Un grand merci au Service des publications et de la communication de Impressions… Michel BENNASAR - Directeur Bureau Moyen-Orient - AUF. Je tiens à vous féliciter pour la qualité du travail réalisé et pour sa finalisation dans les délais impartis. Jarjoura HARDANE, Doyen de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, USJ. Sincères félicitations pour cette initiative. Elle est susceptible de rendre des services en ligne et de se développer. Jian YANG, Office Québécois de la Langue Française, Montréal, Canada. J'ai visité avec beaucoup d'intérêt votre site. Je vous tire mon chapeau, sans aucune exagération complaisante. J'ai surtout aimé votre Néoscope qui met l'accent sur le traitement des termes de l'actualité. Des puristes pourraient vous reprocher de faire des choix peu rigoureux de «termes»; mais des traducteurs et des utilisateurs du grand public vont certainement vous remercier de l'information utile et «just in time» que vous offrez. Et dire que vous avez mis tout cela en ligne en l'espace de 6 mois! […] En linguistique, un trait distinctif est significatif parce qu'il représente un c h oi x d u l oc u t e u r . D an s u n supermarché, avec l'abondance des biens, c'est le choix des consommateurs qui est le jugement suprême quant à la qualité d'une marchandise. A une époque où l'abondance des informations dépasse même celle des biens matériels, le choix d'un lecteur pour recevoir un petit bulletin du CERTA, Terminus, à travers l'univers cybernétique, cela doit être significatif aussi, n'est-ce pas? l'USJ et surtout à M. Stéphane Bazan et Mlle Aline Dagher pour la réalisation du site. 3 TERMINUS - ﻣﺤﻄﺔ اﻟﻤﺼﻄﻠﺤﺎت Juin 2005 Néoscope : Le pourquoi et le comment Concevoir un site à vocation terminologique implique normalement la mise au point d’un support qui a pour objectif de diffuser des données terminologiques. Une décision s’imposait: quel corpus choisir qui puisse être susceptible de contenir des notions et des termes non répertoriés dans les autres supports terminologiques existants? Deux options étaient envisageables: une terminologie de pointe dans le domaine des sciences et des technologies ou la terminologie des médias riche en néologismes de toutes sortes. Plusieurs raisons ont fait pencher la balance du côté des médias, à savoir: • Les délais très courts qui ne permettaient pas la prévision d’une étape de familiarisation avec un domaine spécialisé. • L’accessibilité des ressources et la possibilité de les cerner en vue d’un dépouillement efficace. • La variété des notions qui ne se limitent pas à un seul domaine. Cependant, il y avait le revers de la médaille: dans quelle mesure un corpus médiatique pouvait être considéré comme fiable? Et, par conséquent, peuton qualifier de termes des dénominations qui, parfois, ne durent que le temps nécessaire pour que l’encre sèche? Tant de questions qui ont taraudé l’équipe de chercheuses qui est entrée de plein pied dans l’univers des néologismes médiatiques où l’éphémère, l’à-peu-près et le sensationnel règnent. Malgré tout cela, il fallait passer à l’action. Ainsi, dès que le Numéro 7 coup d’envoi du projet CERTA en ligne a été donné, les périodiques sont devenus pour l’équipe de chercheuses leur pain quotidien. Ces étudiantes en master à l’ETIB - Peycente Dakdouki, Khawla Hajjar, Dalia Hamdane, Maya Mady, Rouba Romanos et Hourie Tontian - ont constitué une cellule de veille qui avait pour principale tâche de traquer tout néologisme paru dans la presse. La moisson n’était pas toujours abondante pour toutes et les listes soigneusement établies se voyaient réduites en peau de chagrin. Une fois l’étape du choix franchie, des fiches devaient être établies et saisies dans la base de données conçue par Mme Lina Sader Feghali, chef du projet, et développée avec le langage PHP par Mlle Nathalie Bitar, Webmestre de l’AUF- Bureau Moyen-Orient. Néoscope, qui est actuellement hébergé sur un serveur Linux du Bureau MoyenOrient de l’AUF (www.lb.refer.org/ neoscope/projet.php), comporte 150 fiches environ qui font l’objet d’une mise à jour périodique. D’autres fiches sont ajoutées à chaque fois qu’une nouvelle réalité est repérée dans les différents domaines (actualités politiques, sociales, sportives, technologiques, économiques, militaires, informatiques, spatiales, etc.) Cinq mois après son lancement, Néoscope est déjà un témoin vivant d’une période riche en événements qui a assisté à la naissance de réalités aussi bien banales qu’insolites et spectaculaires. Des réalités qui seraient à jamais jetées dans les oubliettes, qui trouveront leur place dans les manuels d’histoire ou qui continuent de marquer notre quotidien. Un grand d’abord merci à M. tout Michel Bennasar, directeur du Bureau Moyen-Orient de l’Agence Universitaire de la Francophonie, pour son soutien et encouragements. ses Un grand merci ensuite à Mlle Nayla Abou-Alwan, reponsable des programmes, pour avoir facilité le lancement du projet. Un grand merci enfin à Mlle Nathalie Bitar, webmestre de l’AUF, pour les tous efforts consentis pour développer, en un temps record, une base de données conviviale. 4 TERMINUS - ﻣﺤﻄﺔ اﻟﻤﺼﻄﻠﺤﺎت Juin 2005 Cyberterminologie La Toile (à comprendre l’Internet) recèle des trésors inestimables pour les langagiers. C’est pour cette raison, que le bulletin Terminus, dès son premier numéro, a consacré une rubrique pour présenter et décrire les sites découverts. Cette rubrique n’a plus de raison d’être avec le deuxième service offert sur le site du CERTA, à savoir Cyberterminologie. En effet, cette section du site propose désormais un répertoire de sites à intérêt terminologique constamment mis à jour et répartis en plusieurs catégories: • Base de données terminologiques: c’est là que l’utilisateur pourra retrouver les principales bases de données accessibles en ligne. • Dictionnaires, Glossaires et Lexiques en ligne: Toutes les sources lexicographiques sont classées selon leur domaine de spécialité (médecine, économie et finances, sciences humaines, informatique, etc.) Une rubrique intéressante dans cette catégorie est celle appelée Liens utiles où ont été répertoriés les sites qui comportent un cocktail de sites variés. • Moteurs de recherche: Une panoplie de moteurs de recherche est proposée pour permettre à l’utilisateur de varier les moyens d’accès à l’information en ligne. • Revues de Terminologie: Plusieurs revues de traduction et de terminologie proposent des versions en ligne qui présentent un intérêt particulier pour le chercheur qu’il soit étudiant ou enseignant. Numéro 7 • Associations, Organismes et Bibliothèques: C’est ici que l’utilisateur accède aux principales associations qui s’occupent surtout de terminologie et de normalisation. Il retrouve aussi l’adresse des bibliothèques qui ont consacré une section de leur site à la terminologie. • Périodiques en ligne: Cette catégorie donne accès à la presse locale, régionale et internationale dans sa version électronique. Cyberterminologie est un répertoire appelé à s’enrichir et à se diversifier. C’est ce que la cellule de veille, mise en place au CERTA, tente de faire en «dépistant» toute ressource susceptible de venir en aide à ses utilisateurs en matière de terminologie. Cependant, et pour respecter le principe qui dit qu’il vaudrait mieux être plus réceptif que sélectif, Cyberterminologie laisse à l’utilisateur le soin de juger de la validité des sites proposés. Il lui incombe alors de les comparer, de les évaluer et de les juger en fonction de ses propres besoins. SOS Termes Le troisième service proposé sur le site du CERTA a été baptisé SOS-Termes. Comme son nom l’indique, ce service a pour tâche de venir en aide aux utilisateurs qui désirent retrouver l’équivalent d’un terme non répertorié dans les ouvrages lexicographiques. Autrement dit, c’est un service de consultation terminologique gratuit qui se charge d’entreprendre une recherche terminologique ponctuelle. Un formulaire à remplir en ligne permet à l’utilisateur de formuler sa demande. Pour mieux cerner la question, il est nécessaire de spécifier le domaine d’appartenance du terme, la langue dans laquelle l’équivalent est recherché ainsi que toute indication susceptible de faciliter la recherche. Il semble que les visiteurs du site du CERTA n’ont pas été tentés de recourir aux services de SOS-Termes. Seules dix requêtes ont été reçues dont deux ont demandé des références (lexiques, glossaires, textes parallèles) dans un domaine de spécialité bien spécifique. Une précision pour terminer: ce service n’a pas la prétention de remplacer les dictionnaires et l’usage, mais il a pour seul objectif d’assurer une «terminologie d’urgence», c’est-àdire de proposer des solutions aux problèmes terminologiques qui se posent quand une nouvelle réalité voit le jour ou quand l’équivalent existant est controversé. 5 TERMINUS - ﻣﺤﻄﺔ اﻟﻤﺼﻄﻠﺤﺎت Néoscope vu par les chercheurs Mesdames et messieurs, gagnez vos sièges et retenez votre souffle car, dans un instant, on fera le noir complet dans la salle, le silence s’établira, les rideaux se lèveront et vous découvrirez Néoscope, la « scène » où défilent les nombreux termes vedettes, une scène prête à accueillir tous ceux qui veulent découvrir le monde des curieux néologismes qui jalonnent les pages de l’actualité. Comme c’est le cas sur une scène ordinaire, la scène des vedettes terminologiques est composée de la scène elle-même, surélevée sur des tréteaux et représentée par le site officiel de Néoscope sur la Toile, de l’avantscène où chaque terme figure seul avec sa définition et ses notes linguistiques et, bien entendu, de l’arrière-scène qui est derrière la scène elle-même : c’est l’endroit secret où les héros se cachent. Il suffit de cliquer sur un autre terme pour que le décor change et pour que le public puisse le découvrir. Enfin, les coulisses cachées du regard des spectateurs par le manteau d’arlequin sont le lieu où les chercheurs font la sélection des néologismes, un genre de casting qui permet de choisir le meilleur acteur pour le meilleur rôle. C’est un endroit interdit aux spectateurs : pendant la rep résen tati on , seul s l es chercheurs y ont accès. Vous avez découvert la scène, mais qui sont donc les acteurs ? Il y a tout d’abord les acteurs qui font un casting, mais ils n’arrivent pas à décrocher un rôle. Ce sont des néologismes qui parcourent les pages de l’actualité sans tambours ni trompettes. C’est le cas du terme Numéro 7 Juin 2005 Néoscope : scène des « vedettes » « Max le ver ». Quant aux cascadeurs, on fait avant tout appel à eux pour leurs performances sportives dans une scène dangereuse. C’est le cas des termes jorkyball et sandboarding. Il y a aussi les figurants : un figurant c’est une figure anonyme dans la foule, monsieur tout-le-monde, comme les termes assurance vieillesse, cédraie des patriarches et décalogue qui ont bien décroché des rôles sur la scène politique locale, mais leur charme reste pour autant éphémère. N’oublions surtout pas le second rôle qui est un complément indispensable au héros. Il n'a pas toutes ses ressources, mais il peut souvent accomplir de bien belles actions de lui-même - jusqu'à parfois lui voler la vedette... On trouve dans cette catégorie les termes toiture végétalisée, boîte noire, PISCES et gilet intelligent. Jusqu’à ce stade, les chercheurs qui entament le casting peuvent avoir l’embarras du choix. Ils peuvent très bien choisir tel néologisme et laisser tomber tel autre. Ou même, un certain « acteur » peut jouer un rôle dans une pièce, mais son image ne s’incruste pas dans la mémoire du spectateur. Mais à partir de ce moment, on passe au sérieux, aux vedettes ! Il y a bien sûr le Héros : le Grand Gentil, mâchoire carrée, muscles d'acier, sourire enjôleur et artillerie lourde qui reste sur scène au moins pendant la moitié de la pièce. C’est le cas des termes zone verte et triangle de la mort. Ce sont des termes qui se sont inscrits dans l’histoire. De tels termes ne passent pas inaperçus. La plupart des spectateurs qui ont une idée de ce qui se passe dans le monde en général, ou en Irak en particulier, se sont familiarisés avec des termes de ce calibre et ils s’attendent à les voir défiler sur des scènes comme Néoscope. Puis vient le tour de la Star qui, comme le Héros, occupe la vedette de la scène, mais qui n'en est pas à son coup d'essai. Le terme Monsieur Euro fait partie de cette catégorie et si vous avez la patience de regarder notre pièce en entier, vous allez être surpris par les capacités de cette « star » qui peut jouer deux rôles sur une même scène ! Et enfin la Superstar, le cran encore au-dessus, demi-dieu de notre civilisation terminologico-imaginative; il pèse de tout son poids sur la Toile et tend à accaparer toutes les scènes... C’est le mur de sécurité pour qui la salle va c r ou l e r sous l e s applaudissements. C’est un néologisme tout particulier ayant plus de cinq synonymes, une étoile qui, à chaque fois, revêt un nouveau costume différent suivant la scène où il interprète son rôle, un terme à visages multiples qu’on vous laisse le plaisir de découvrir vous-mêmes. Ainsi, chers mordus de l’actualité internationale et surtout régionale, vous êtes au rendez-vous avec Néoscope pour tomber sous le charme d’une mu l ti tu d e d e « v ed ettes» terminologiques. Vous n’avez qu’à prendre des billets, réserver vos places et vous connecter à la Toile, et Néoscope se charge du reste. Hourie TONTIAN Master en Traduction - Recherche 6 TERMINUS - ﻣﺤﻄﺔ اﻟﻤﺼﻄﻠﺤﺎت Si le mot m’était conté... D’abord, il y a ceux qui croient à la force des mots. Alors ils évitent de les mâcher. Mais on trouve aussi les grands timides qui, comme pour se nourrir de leur force, les mangent. Les lâches, eux, préfèrent, en attendant le mot d'ordre, ruminer fastidieusement les mortels « déjà dits ». Et puis il y a ceux qui créent les mots. Bien entendu, parce que le signifiant ne vaut rien sans son signifié. Mais aussi, mais surtout, parce que dans ce monde, la poésie n’est l’apanage de personne. Ce petit corps intermédiaire entre une grande planète et une petite étoile, quel homme de lettres, quel poète aurait songé à le baptiser naine brune? Eh bien, un astronome l’a fait. Cet astronome a dû tomber amoureux de son étoile. Tout comme les employés de Google qui ont trouvé du mal à se contenter de l'adresse un peu bateau de leur lieu de travail. Alors, par reconnaissance, par amour, ils lui ont donné un autre nom, Googleplex. Cependant, il faut dire que la créativité n’est pas seulement dans le mot. Elle est aussi dans le concept. L'infidelity business, par exemple. Qui est celui qui aurait cru q ue l es ho mmes d ’a f fai res investiraient un jour dans l’infidélité conjugale ? Pas très moral ? Certes. L’art ne prétend pas nécessairement à la moralité. Il ne demande pas la permission d'exister. Il est. C’est comme ça, on n'y peut rien. C’est ainsi que graves ou légers, sacrés ou profanes, les mots sont là. Tous les jours, ils naissent et ils meurent. Des fois ils ressuscitent. Quand ils sont nouveaux, on les appelle néologismes. Et qui dit néologisme, dit actualité et, à plus forte raison, dit presse; le bastion incontournable de la nouveauté. Or c’est justement dans la presse que nous allons puiser nos petits trésors. Tous les jours, nous faisons la chasse à l’inédit. Parce que nous, nous Numéro 7 Juin 2005 succombons à l’attrait du nouveau. Le périmé, le ringard, le vieillot ne nous intéresse pas. D’ailleurs, vous ne le trouverez jamais sur notre site. Sur notre site, vous trouverez la révolution orange, l’araignée d’eau, la biosentinelle, le ballon de Beyrouth, mais vous risquez aussi, malheureusement, de tomber sur le carnage de Beslan, la bombe sale ou l’assassinat vérifié… Sans discrimination aucune et dans un esprit inégalable d’ouverture, nous les accueillons. Sans oublier que des fois ils nous arrivent mort-nés. Mais à partir du moment où ils valent le coup, nous les parrainons. Nous les regardons grandir jusqu'au jour où ils se font une place au dictionnaire. C'est alors que nous les quittons. Entretemps, d’autres arrivent. Et ainsi va la vie. En attendant, bien sûr, que disparaissent un jour tous les termes qui renvoient à la bêtise et à la laideur des hommes. Maya MADY Master en Interprétation - Professionnel La Genèse des mots « L’Univers s’étageait à mes pieds et toute chose humblement sollicitait un nom, le lui donner c’était à la fois la créer et la prendre. » En ces quelques termes, Jean-Paul Sartre1 vient de définir à sa manière le néologisme. De nouvelles « choses » sont créées tous les jours et de nouveaux concepts naissent toutes les minutes, mais ils n’existent réellement qu’à partir de l’instant où ils sont nommés et reconnus par le monde. Les nommer, comme le dit Sartre, c’est en quelque sorte les concevoir et se les approprier. Et c’est suite à leur naissance que notre travail débute; il consiste essentiellement à éplucher quotidiennement les journaux à la recherche de nouveaux concepts, mais surtout de nouveaux termes. Une molécule quelconque mentionnée dans un article passe inaperçue, mais quand il s’agit de la PSCRantes qui permettra d’éviter la transmission du virus du sida, alors là tout le monde est intéressé. Et quand le terme phishing est cité dans un journal, on pense directement à une faute de frappe et c’est donc, non sans surprise, qu’on découvre que ce terme représente plutôt un « nouveau type d’escroquerie en ligne qui consiste à demander par courriel au destinataire d’envoyer une somme créditée sur son compte bancaire à une personne quelconque » (soit le «hameçonnage»). Et les exemples sont encore nombreux ! E t u d i e r c e s néologismes, retracer leurs origines et remonter aux circonstances de leur naissance, c’est en quelque sorte les accompagner et les aider à tracer leur bonhomme de chemin. Définir ces termes, les traduire, essayer de leur donner un nom et introduire les concepts qu’ils représentent dans une autre langue et une autre culture, c’est en quelque sorte contribuer à leur conception et à leur renaissance dans un autre « Univers ». Alors que demander de plus, sinon la réussite de ces termes et leur perpétuité ? Rouba ROMANOS Master en Traduction - Recherche _________________ 1Jean-Paul SARTRE, Les mots, Éditions Gallimard, 2003, p.52. 7 TERMINUS - ﻣﺤﻄﺔ اﻟﻤﺼﻄﻠﺤﺎت Juin 2005 L’actualité libanaise en termes The Day After Tomorrow… Les dates, les manuels d'Histoire en sont friands, et pour cause; elles font l'Histoire. Elles font la mémoire des peuples, qui, un beau jour, se disent, à contrecœur parfois, "rien ne sera plus comme avant". S'il est vrai que ce que les journalistes s'empressent d'appeler "date fatidique" ou "tournant décisif" se concocte souvent à petit feu dans des cuisines qui ne sentent pas toujours bon, il est tout aussi vrai que la veille du Jour J ne ressemble en rien, ou presque, au lendemain du Jour J. Ce n'est pas pour rien qu'on dit "l'avant 11 septembre" et "l'après 11 septembre". "L'avant 11 mars" et "l'après 11 mars". Les fomentateurs le savent-ils à l'avance? Peut-être et peu importe. Mais c'est fou comment le hasard, lui, se prête au jeu, comme pour mieux nous faire des pieds de nez. C'est fou comment un Libanais qui se réveille un matin de 14 février1 avec un seul projet en tête, acheter des roses rouges pour sa bien-aimée, finit le soir en train de déposer ces mêmes roses sur la tombe de son ancien premier ministre assassiné. C'est fou comment le mot libanisation, qui est passé par tous les sens possibles et imaginables, a finalement atterri au "droit des Libanais à devenir maîtres de leurs décisions". C'est fou qu'après la libanisation de l'Irak, on se mette à parler de l'irakisation du Liban. C'est fou comment le nom d'un hôtel, d'un quartier ou d'une résidence peut se transformer en de véritables symboles politiques, et que le drapeau libanais, qui Numéro 7 a longtemps dû se contenter de flotter sur les bâtiments officiels, est devenu tout d'un coup synonyme d'opposition. C'est fou comment un chiffre, million, mis à toutes les sauces sur tous les talk-shows télévisés, peut faire l'objet d'une véritable foire d'empoigne. C'est fou qu'après la 1559 vienne la 1595, comme dans une vraie séance de numérologie. Il est fort à parier que parti le 13 février, un Libanais rentré le 14 mars2, aurait eu l'impression de débarquer sur une autre étoile, un peu plus scintillante, peut-être. Maya MADY Master en Interprétation - Professionnel _______________________ 1 C’est la date de l’assassinat de l’ancien premier ministre libanais, Rafic Hariri. 2 C’est la date où plus d’un million de Libanais, toutes confessions confondues, se sont rassemblés sur la Place des Martyrs, rebaptisée Place de la Liberté. Le cirque des mots Tout commença avec la résolution 1559 qui priait la Syrie de plier bagages et de rentrer au bercail… Seulement rien n’est si simple, on marchande par-ci par- là et les Libanais, fidèles à leur réputation, ne tardent pas à se diviser entre pro1559 et anti-1559. Jusqu’à présent rien de grave. Seulement voilà, personne ne soupçonnait le drame de la Saint Valentin qui va ébranler tout ce petit monde. L’assassinat de l’ex-premier ministre va unir le pays comme il n’a jamais été uni, mais va également le diviser comme il n’a jamais été divisé. L’opposition plurielle est scandalisée, les réunions se succèdent au Bristol et l’Intifada de l’indépendance est lancée : le concept est emprunté aux Palestiniens mais est vite transformé en mouvement pacifiste; le Liban ne sera donc pas palestinisé mais ukrainisé…. En ce début du Printemps du Liban, le Cèdre se révolte et la Place des martyrs, devenue pour l’occasion Place de la Liberté, est envahie par les jeunes de l’opposition qui ont uni jihad et croisade pour libérer le pays. Cependant, c’était sans compter les loyalistes qui ne vont pas tarder à répliquer et leur mascarade est tout autant réussie : réunions à Aïn el Tiné, rassemblements à la Place Ryad el Solh et que la plus grande manifestation gagne ! Vous avez bien dit 500000 ? Je dis un million et zoom out ! A bon entendeur salut ! Le dialogue national n’est pas prévu pour demain, ce qui n’empêche pourtant pas les Libanais de célébrer le « Jour de l’unité nationale » ! A ne pas oublier entre les banderoles rouges et blanches, vertes, bleues, jaunes et oranges, la 3ème force (ou 3ème voie) qui a du mal à se retrouver dans ce cirque ! Et c’est donc au beau milieu de ce capharnaüm que la résolution 8 TERMINUS - ﻣﺤﻄﺔ اﻟﻤﺼﻄﻠﺤﺎت Juin 2005 L’actualité libanaise en termes Nos législatives 2005 en quelques mots 1595 voit le jour, au désespoir de tous ces hommes politiques qui, entre 1559 et 1595, ne savent plus où donner de la tête ! Mais tout est bien qui finit bien, après la chasse aux bombes, le retrait final des troupes syriennes et le Comité d’enquête international qui arrive prochainement à Beyrouth, tout est rentré dans l’ordre (!). Les pages du passé sont à jamais closes mais les pages tumultueuses du futur sont ouvertes : les Libanais ne seront donc pas tranquilles de sitôt. A l’horizon, vers Rabieh, le temps est à l’orage ; le nuage gris des élections plane sur le pays et la loi électorale (dite parfois de bulldozer ou de rouleau compresseur) risque de tout chambouler ! Mesdames et Messieurs, prenez donc vos places, (mais surtout attachez vos ceintures) le spectacle va commencer ! Rouba ROMANOS Master en Traduction - Recherche Que vous les boudiez, que vous n'en ayez rien à faire ou que vous soyez le premier à vous rendre aux urnes, les législatives 2005 sont là. Même si leur jargon n'est qu'un déjeuner de soleil, dans le sens où il risque de disparaître quelques heures après le dépouillement des suffrages et la publication des résultats, il conviendrait de faire une place aux quelques termes qui auront fait l'actualité pendant une bonne centaine de jours. La loi de 1960, le projet de loi Frangié et la proposition de loi Harb renvoient tous à la même réalité, à quelques nuances près. Les trois textes adoptent la circonscription resteinte ou le caza. Une éventuelle loi proportionnelle-mohafazat, qui n'a pas encore vu le jour, adopterait comme circonscription électorale la mohafazat panachée d'un scrutin proportionnel. La loi de l'an 2000 a régi, comme son nom l'indique, les élections en 2000. C'est sur la base de cette loi que se tiennent les élections en juin 2005. Les circonscriptions qu'elle prévoit sont: Beyrouth I, Beyrouth II, Beyrouth III, les circonscriptions I, II et III du Liban-Sud, les circonscriptions I, II, III et IV du Mont Liban, les circonscriptions I, II, III et IV de la Békaa et les circonscriptions I et II du LibanNord. L'article 68 de la loi électorale est relatif à la publicité électorale et stipule : " il est interdit à tous les médias audiovisuels ainsi qu’à la presse écrite (...) de faire de la publicité politique tout au long de la durée de la campagne électorale (...) les médias qui ne respectent pas cette disposition sont passibles de fermeture totale(...) ". Numéro 7 La convocation du collège électoral, appelé aussi corps électoral se fait selon un décret signé par le Président de la République. En 2005, le décret de convocation du corps électoral porte le numéro 14377. La mission de l'Union européenne d'observation des élections au Liban est une mission indépendante composée de 90 observateurs et "indép endante des Etats membres de l'Union européenne et de la Commission européenne". Son rôle est "d ' éval u er l' en se mb le du processus électoral, notamment son cadre réglementaire, son environnement politique, la campagne, les préparatifs, le scrutin en lui-même, le dépouillement et la période des élections1". L'équipe électorale de l'ONU, présidée par Carina Perelli, est "présente lors de la tenue des élections parlementaires, afin de coordonner et d'appuyer les observateurs internationaux envoyés par d'autres pays et organisation, et afin d'établir un lien avec les autorités électorales libanaises, les observateurs et les groupes de suivi nationaux2". S'il est vrai qu'un électorat averti en vaut deux, il est triste de noter que la loi ne prévoit pas de bulletins qui comptent double! Maya MADY Master en Interprétation - Professionnel 1 «La première équipe d'observateurs européens sera mardi au Liban», in L'Orient le Jour, n° 11358, vendredi 6 mai 2005. 2«Liban : l'équipe électorale de l'ONU commence sa mission à Beyrouth», in http://www.un.org/apps/newsFr/ s t o r y F . a s p ? NewsID=10337&Cr=Liban&Cr1=M oyen. 9 ﻣﺤﻄﺔ اﻟﻤﺼﻄﻠﺤﺎت TERMINUS - Juin 2005 ﺇﺭﻫﺎﺏ ﺍﻟﻜﻼﻡ L’actualité libanaise en termes ﺤﺭﺏ ﻋﺎﻟﻤﻴﺔ ﺃﻭﻟﻰ . . . . . .ﻓﻲ ﺨﺒـﺎﻴـﺎ ﻴﻭﻡ ﻴﺒﺸﺭ ﺒﺒﺩﺍﻴﺔ ﺃﺴﺒﻭﻉ ﻋﻤل ﻁﻭﻴل ،ﺇﻟﻰ " ﺍﻟﺯﻭﻡ ﺇﻥ" ﻭ" ﺍﻟﺯﻭﻡ ﺃﻭﺕ" ﺇﻻ ﻤﻔﻬﻭﻡ ﺘﻘﻨﻲ ﺍﻟﻤﺎﻀﻲ. ﻴﻭﻡ ﻟﻠﺤﺭﻴﺔ ﻭﺍﻟﺴﻴﺎﺩﺓ ﻭﺍﻻﺴﺘﻘﻼل .ﻓﺈﺫﺍ ﺒـﻪ ﺃﺠﻨﺒﻲ؟ ﻨﻌﻡ .ﻫﻭ ﻜﺫﻟﻙ .ﻭﻟﻜﻥ ﺘﻘﻨﻴﺔ ﻫـﺫﺍ ﺤﺭﺏ ﻋﺎﻟﻤﻴﺔ ﺜﺎﻨﻴﺔ . . . . . . .ﻓﻲ ﺼﻔﺤﺎﺕ ﺍﻟﺘﺎﺭﻴﺦ. ﻲ ﺍﻟﻨﺴﻴﺎﻥ. ﺤﺭﺏ ﺒﺎﺭﺩﺓ......ﻓﻲ ﻁ ّ ﻴﺘﺤﻭّل ﻤﻥ ﻴﻭﻡ ﺤ ّﺭ ﺇﻟﻰ ﻴﻭﻡ ﻤﻌﺘﻘل ﻭﺃﺴﻴﺭ ﻓــﻲ ﺜــﻼﺙ ﻋــﺒــﺎﺭﺍﺕ: ﺤﺭﻴﺔ . . .ﺴﻴﺎﺩﺓ . . .ﺍﺴﺘﻘﻼل ،ﺃﻱ ﺒﻜل ﺒﺴﺎﻁﺔ ﻜﺄﻨﻲ ﺒﻬﺎ ﺍﺨﺘﺭﺍﻉ ﺠﺩﻴـﺩ ﻻ ﻴـﺨـﺩﻡ ﺍﻟﺘﻜﻨﻭﻟﻭﺠﻴﺎ ﺒل ﻴﺨﺩﻡ ﺍﻟﺴﻴﺎﺴﺔ ﻭﺍﻻﺠﺘﻤـﺎﻉ ﺜـﻼﺙ ﻭﺍﻟﺘﻌﺒﺌﺔ ﺍﻟﻨﻔﺴﻴﺔ ﺍﻟﻴﻭﻡ ﺃﻜﺜﺭ ﻤﻥ ﺃﻱ ﻴـﻭﻡ ﺤﺭﺏ ﻋﺎﻟﻤﻴﺔ ﺭﺍﺒﻌﺔ ؟! . . . . . .ﻤﻔﻬـﻭﻡ ﺠﺩﻴﺩ ﻤﻁﺭﻭﺡ. ﺇﻟﻴﻬﺎ ﺒﺼﻠﺔ ﻓﻲ ﺍﻟﻤﻔﻬﻭﻡ ﺍﻟﻌﺎﺩﻱ ﻭﺍﻷﻜﺎﺩﻴﻤﻲ ﻟﻠﻜﻼﻡ :ﻤﻌﺎﺭﻀﺔ. ﻤﻔﻬﻭﻤ ﹰﺎ ﺘﻘﻨﻴ ﹰﺎ ﺃﺠﻨﺒﻴﹰﺎ ﺇﻟﻰ ﻤﻔﻬﻭﻡ ﺴﻴـﺎﺴـﻲ ﺤﺭﺏ ﻜﻼﻡ؟......ﺃﻟﻑ ﺍﺴـﺘـﻔـﻬـﺎﻡ ﻭﺍﺴﺘﻔﻬﺎﻡ. ﺃﻤﺎ ﻴﻭﻡ " ﺍﻟﺜﻼﺜﺎﺀ" ﻓﻤﺴﻜﻴﻥ ﻫﻭ ﺃﻴﻀﹰﺎ ﻷﻨـﻪ ﻴﺘﻌﺩﺍﻩ ﻟﻴﺴﺘﻔ ّﺯ ﻗﺩﺭﺓ ﺍﻹﻨﺴﺎﻥ ،ﻟﻴﺱ ﻋـﻠـﻰ ﻋﺎﺩ ﹰﺓ ﻴﺄﺨﺫ ﺒﻴﺩ " ﺍﻻﺜﻨﻴﻥ" ﻭﻴﺤﻤل ﻤﻌﻪ ﻋﺏﺀ ﺘﻌ ّﺩﺩﺕ ﺍﻟﺘﺼﻨﻴﻔﺎﺕ ﻭﺍﻟﻤﻔﻬﻭﻡ ﻭﺍﺤـﺩ: ﺍﺴﺘﻜﻤﺎل ﺍﻷﺴﺒﻭﻉ .ﻭﻟﻜﻥ ﻫﺎ ﻫﻭ ﻴﺘﺤـﻭّل ﺤﺭﺏ ﻀﺩ ﺍﻹﺭﻫﺎﺏ......ﻴﺘﺒﻊ... ل ﻤﺎﺩﻱ ﻭﻤﺩﻟﻭل ﻤﻌﻨﻭﻱ. ﺍﻟﺤﺭﺏ .ﺩﺍ ّ ﻤﺎﺫﺍ ﻋﻥ ﺤﺭﺏ ﺍﻟﻜﻼﻡ ﻫﺫﻩ؟ ﺃﻫﻲ ﺤﺭﺏ ﻤﻔﺭﺩﺍﺕ ﺃﻡ ﺤﺭﺏ ﻤﻔﺎﻫﻴﻡ ﺃﻡ ﺴـﻼﺡ ﺩﻤﺎﺭ ﺸﺎﻤل ﻟﻐﻭﻱ ﺠﺩﻴﺩ؟ ﺴﺅﺍل ﺒـﻼ ﺠﻭﺍﺏ .ﻫﻲ ﺤﺭﺏ ﻭﺤﺴﺏ .ﻻ ﻴﻬﻡ ﻤﺎ ﻻ ﺃﻡ ﺠـﻭﺍﺒـ ﹰﺎ. ﻴﺘﺒﻌﻬﺎ ﺴﻭﺍﺀ ﺃﻜﺎﻥ ﺴﺅﺍ ﹰ ﻓﺎﻟﺤﻘﻴﻘﺔ ﻭﺍﺤﺩﺓ .ﺍﻨﻔﺠﺎﺭ ﻤﺼﻁﻠﺤـﺎﺕ ﺘﺘﻁﺎﻴﺭ ﺸﻅﺎﻴﺎﻫﺎ ﻓﻲ ﻜل ﻨﻔﺱ ﺒﺸﺭﻴـﺔ ﻭﺘـﺘﺒﻌﺜﺭ ﺃﻓﻜـﺎﺭﻫـﺎ ﻭﺭﺅﻴـﺎﻫـﺎ ﻭﺍﻤﺘﺼﺎﺼﻬﺎ ﻟﻤﺎﻫﻴﺔ ﺍﻟﻜﻼﻡ ﺒﻤﻔﻬﻭﻤـﻪ ﺍﻟﻌﺎﺩﻱ .ﻓﺈﺫﺍ ﻜﺎﻥ ﺍﻟﻘﻠﻡ ﻤﻥ ﺭﺼـﺎﺹ، ﻻ ﻏﺩﺍ ﺍﻟﻠﺴﺎﻥ ﺍﻟﺨﻁﺎﺒﻲ -ﻭﻟﻭ ﺠﺎﺀ ﻤﺨﺘﺯ ﹰ ﺒﻌﺒﺎﺭﺓ ﺃﻭ ﻋﺒﺎﺭﺘﻴﻥ ﺃﻭ ﺭﺒﻤﺎ ﺠﺭﻴﺩﺓ ،ﻤﻥ ﻴﺩﺭﻱ -ﻤﻥ ﻗﻨﺎﺒل ﻭﻤﺘﻔﺠﺭﺍﺕ! ﻟﺴـﺎﻥ ﺘـﻘﻨﻲ ﺒﺤﺕ! ﻟﺴﺎﻥ ﻴﺘﺤﺩﺙ "ﺒـﺎﻟـﺯﻭﻡ ﺇﻥ" ﻭ" ﺍﻟﺯﻭﻡ ﺃﻭﺕ" ﻭﻴﻨﺘﻔﺽ ﺍﻨﺘﻔﺎﻀـﺔ ﺍﻟﺤﺭﻴﺔ ﻭﺍﻟﺴﻴﺎﺩﺓ ﻭﺍﻻﺴﺘﻘﻼل . .ﻟﻴﻐﻭﺹ ﻓﻲ ﺩﻫﺎﻟﻴﺯ ﺃﻴﺎﻡ "ﺍﻻﺜﻨﻴﻥ" ﻭ"ﺍﻟﺜﻼﺜﺎﺀ". ﺃﺘﻭﻗﻌﺕ ﻴﻭﻤﹰﺎ ﺃﻥ ﺘﹸﺘﻬﻡ ﻷﻨـﻙ ﻤـﻊ "ﺍﻻﺜﻨﻴﻥ" ﺃﻭ ﻷﻨﻙ ﻤﻊ "ﺍﻟﺜﻼﺜﺎﺀ"؟ ﻤﺴﻜﻴﻥ ﻴﻭﻡ " ﺍﻻﺜﻨﻴﻥ" ﺍﻟﺫﻱ ﺘﺤﻭل ﻤﻥ ﻤﻭﻀـﻊ 10 ﺃﺴﻴﺭ ﻤﺩﻟﻭل ﻭﻟﻴﺩ ﺍﻟﻠﺤﻅﺔ .ﺇﻨﻬﺎ ﺍﻟﻤﻔﻬﻭﻡ ﻫﻲ ﺘﻘﻨﻴﺔ ﻓﻌّﺎﻟﺔ ﻓﻲ ﻫﺫﺍ ﺍﻟـﻘـﺭﻥ ﻰ ﻭﺍﺤﺩﹰﺍ ﻻ ﻴـﻤـﺕ ﻤﻔﺭﺩﺍﺕ ﺍﺨﺘﺯﻟﺕ ﻤﻌﻨ ً ﺇﻟﻰ ﻨﻘﻴﺽ ﻴﻭﻡ "ﺍﻻﺜﻨﻴﻥ" ،ﺇﻟﻰ ﻴﻭﻡ ﻤﻌﺘﻘـل ﻭﺃﺴﻴﺭ ﻫﻭ ﺃﻴﻀ ﹰﺎ ﻓـﻲ ﻋـﺒـﺎﺭﺘـﻴـﻥ: ﻭﻓﺎﺀ . .ﺸﻜﺭ .ﺇﻨﻬﻤﺎ ﻤﻔﺭﺩﺘﺎﻥ ﺍﺨﺘﺯﻟﺘﺎ ﻤﻌﻨﻰ ﻭﺍﺤﺩﹰﺍ ﻻ ﻴﻤﺕ ﺇﻟﻴﻬﻤﺎ ﺒﺼﻠﺔ ﻓﻲ ﺍﻟﻤﻔﻬـﻭﻡ ﺍﻟﻌﺎﺩﻱ ﻭﺍﻷﻜﺎﺩﻴﻤﻲ ﻟﻠﻜﻼﻡ :ﻤﻭﺍﻻﺓ. ﺃﺘﺨﻴﻠﺕ ﻴﻭﻤﹰﺎ ﺃﻥ ﻴﺼﺒﺢ ﻤﻌﻨﻰ ﻜﻠﻤﺔ ﻴـﻭﻡ " ﺍﻻﺜـﻨﻴﻥ" ﻓﻲ ﺍﻟﻠﻐﺔ ﺍﻟﻌﺭﺒﻴﺔ ﺍﻟﺼﺤﻔـﻴـﺔ ﻤﻌﺎﺭﻀﺔ ﻭﻤﻌﻨﻰ ﻴﻭﻡ " ﺍﻟﺜﻼﺜﺎﺀ" ﻤـﻭﺍﻻﺓ؟ ﻫﺫﺍ ﻫﻭ ﺤﺎل ﺍﻟﻠﺴﺎﻥ ﺍﻟﺨﻁﺎﺒﻲ ﺍﻟﻤﻌﺎﺼـﺭ. ﻻ ﺘﺘﻌﺠّﺏ .ﻤﺎ ﻤﻥ ﺩﺍﻓﻊ ﻴﺩﻋـﻭﻙ ﺍﻟﺘﻌﺠﺏ ﺨﺎﺼ ﹰﺔ ﺇﺫﺍ ﻜﺎﻥ ﺇﻟـﻰ " ﺍﻟـﺯﻭﻡ ﺇﻥ" ﻭ" ﺍﻟﺯﻭﻡ ﺃﻭﺕ" ﻤﺘﻭﺍﻓﺭﹰﺍ ﻟـﺩﻴـﻙ ﻭﺃﻨـﺕ ﺘﻘﺭﺃ. . . .ﺴﻭﺍﺀ ﻤﻊ ﻨﻅﺎﺭﺘﻴﻥ ﺃﻡ ﻤﻥ ﺩﻭﻨﻬﻤﺎ. ﺇﻗﺭﺃ ﻤﺎ ﺘﺭﺍﻩ ﻤﻨﺎﺴﺒـﹰﺎ ﻟـﻙ " ،ﺍﻹﻥ" ﺃﻭ "ﺍﻷﻭﺕ" .ﻨــﺤــﻥ ﻓــﻲ ﺒــﻠــ ٍﺩ ﻲ...ﻤﺎﺭﺱ ﺤﻘﻙ...ﺘـﻅـﺎﻫـﺭ ﺩﻴﻤﻭﻗﺭﺍﻁ ﱟ ﺒﻤﻤﺎﺭﺴﺘﻪ .ﺃﺤﺸﺩ ﺃﻜﺒﺭ ﻁﺎﻗﺔ ﻗﺭﺍﺀﺓ ﻟﺩﻴـﻙ ﻭﺘﻅﺎﻫﺭ ﺒﻤﻤﺎﺭﺴﺘﻪ .ﺇﺫﺍ ﺍﺘﹼﺒﻌﺕ ﺃﺴـﻠـﻭﺏ " ﺍﻟﺯﻭﻡ ﺇﻥ" ،ﻴﻌﻨﻲ ﺃﻨﻙ ﻓﺸﻠﺕ ﻓﻲ ﺍﻟﺘﻅﺎﻫﺭ ﺒﻤﻤﺎﺭﺴﺔ ﺤﻘﻙ .ﻭﺇﺫﺍ ﻨﺠﺤﺕ ﻓﻲ " ﺍﻟـﺯﻭﻡ ﺃﻭﺕ" ،ﻴﻌﻨﻲ ﺃﻨﻙ ﻓﺸﻠﺕ ﻓﻲ ﻋﺩﻡ ﻤﻤﺎﺭﺴﺔ ﺤﻘﻙ ﻭﻟﻜﻥ ﻨﺠﺤﺕ ﻓﻲ ﺍﻟﺘﻅﺎﻫﺭ! ﻭﻤﺎ ﻫـﻭ ﻤﻀﻰ .ﺸﻜﺭﹰﺍ ﻟﻬﺫﺍ ﺍﻟﻘﺭﻥ ﺍﻟﺫﻱ ﻴـﺤـﻭّل ﻭﺍﺠﺘﻤﺎﻋﻲ ﻭﻨﻔﺴﻲ ﻭﺼﺤﻔﻲ ﻋﺭﺒﻲ .ﻻ ﺒل ل ﻭﺍﻟﻤﺩﻟﻭل ﻤﻨﻪ ﻭﺤﺴﺏ ،ﺒـل ﺍﺴﺘﻴﻌﺎﺏ ﺍﻟﺩﺍ ّ ﻋﻠﻰ ﺍﺴﺘﻨﺒﺎﻁ ﺍﻟﻤﻀﻤﺭ ﻭﺍﻟﻤﻀﻤﺭ ﻤـﻨـﻪ. ﻓﻌﻠﻰ ﺍﻟﺼﻌﻴﺩ ﺍﻟﺘﻘﻨﻲ ،ﻴﺜﹼﺒﺕ ﺍﻟﺩﺍل ﻭﺍﻟﻤﺩﻟﻭل ﻤﻨﻪ ﻭﺠﻭﺩﻫﻤﺎ .ﻓﻲ ﺤﻴﻥ ﻋﻠﻰ ﺍﻟﺼﻌـﻴـﺩ ﺍﻟﺴﻴﺎﺴﻲ ﻭﺍﻻﺠﺘﻤﺎﻋﻲ ﻭﺍﻟﺼﺤﻔﻲ ،ﻴﻐﻴـﺏ ﺍﻟﺩﺍل ﻟﻴﺒﻘﻰ ﺍﻟﻤﺩﻟﻭل ﻤﻨﻪ ﺃﻭ ﺒـﺎﻷﺤـﺭﻯ ل ﺍﻟﻤﻀﻤﺭ ﻭﺍﻟﻤﻀﻤﺭ ﻤﻨﻪ .ﻟﻤﺎﺫﺍ ﺍﺨﺘﻔﻰ ﺍﻟﺩﺍ ّ ﻭﻤﻥ ﻗﺎﻡ ﺒﺈﺨﻔﺎﺌﻪ؟...ﻨﺭﻴﺩ ﺍﻟﺤﻘﻴﻘﺔ ﻷﺠـل ﺍﻟﻤﻌﺎﺠﻡ ﺍﻟﻠﻐﻭﻴﺔ .ﻓﻬﺫﻩ ﺍﻟﻤﻌﺎﺠﻡ ﺘﺘﻌـﺭّﺽ ﻟﺤﻤﻠﺔ ﺇﺭﻫﺎﺒﻴﺔ ﻤﻥ ﺍﻟﻤﻌﺎﻨﻲ ﺍﻟﻤـﺠـﺎﺯﻴـﺔ ﻭﺍﻟﺘﻠﻤﻴﺤﺎﺕ ﺍﻟﻤﻀﻤﺭﺓ ﺍﻟﺘﻲ ﺘﻁﻤﺱ ﺤﻘﻴﻘـﺔ ﺍﻟﻤﻔﺭﺩﺓ ﻭﺘﺩﻓﻨﻬﺎ ﻓﻲ ﺴﺎﺤﺔ ﺍﻟﺸﻬﺩﺍﺀ ،ﺸﻬﺩﺍﺀ ﺍﻟﻜﻠﻤﺔ ،ﻋﻔﻭﹰﺍ ﺴﺎﺤﺔ ﺍﻟﺤﺭﻴـﺔ ،ﺤـﺭﻴـﺔ ﺍﻟﻜﻠﻤﺔ . . .ﺇﻗﺭﺃﻭﺍ ﺍﻟﻜﻠﻤﺔ. . .ﻭﻻ ﺘﺘﻌﺒﻭﺍ ﺃﻨﻔﺴﻜﻡ ﻓﻲ ﺍﻟﺒﺤﺙ ﻋﻥ ﺍﻟﺤﻘﻴﻘﺔ .ﺘﻭﺠّﻬﻭﺍ ﻤﺒﺎﺸـﺭ ﹰﺓ ﺇﻟﻰ ﻤﻌﻨﺎﻫﺎ ﺍﻟﻤﺠﺎﺯﻱ ،ﻫﺫﺍ ﺇﺫﺍ ﺍﺴﺘﻁﻌـﺘـﻡ ﻰ ﻭﺍﺤﺩ. ﺤﺼﺭﻫﺎ ﺒﻤﻌﻨ ً ﻨﺭﻴﺩ ﺍﻟﺤﻘﻴﻘﺔ . . .ﻷﺠل ﺍﻟﻤﻌﺎﺠﻡ ﺍﻟﻠﻐﻭﻴﺔ ،ﻗﻠﺏ ﺍﻟﻜﻼﻡ ﻭﻤﻼﺫﻩ . . .ﻭﺒﻴﻥ ﻗﻠﺏ ﺍﻟﻜـﻼﻡ –ﺇﻥ ﻭﺃﻭﺕ -ﻭﻜﻼﻡ ﺍﻟﻘﻠﺏ -ﺤﻘﻴﻘﺔ ﻭﺤﺭﻴﺔ- ﻻ ﻴﺒﺭﺯ ﻟﻸﺴﻑ ﺴﻭﻯ ﺇﺭﻫﺎﺏ ﺍﻟﻜﻼﻡ ﻟـﻴـﺱ ﺒﻤﻌﻨﺎﻩ ﺍﻟﻤﺠﺎﺯﻱ ﺒل ﺍﻟﺤﻘﻴﻘﻲ! ﺩﺍﻟﻴﺎ ﺤﻤﺩﺍﻥ ﻤﺎﺴﺘﺭ ﻓﻲ ﺍﻟﺘﺭﺠﻤﺔ Numéro 7 TERMINUS - ﻣﺤﻄﺔ اﻟﻤﺼﻄﻠﺤﺎت Juin 2005 Comment Traduire les Formules Pieuses? Tout musulman sera récompensé s'il prononce en toute occasion certaines formules chaque fois que Dieu (QSE), le prophète Mahomet (BSDL) et d’autres sont évoqués. Toutefois, tout manquement ne sera pas sanctionné. Les non-musulmans ne sont pas tenus d’accomplir ce rite. Quant aux musulmans qui ne maîtrisent pas l'arabe, ils sont autorisés à les prononcer dans leur langue car il ne s'agit pas du Saint Coran. Dieu (QSE) a mis l’accent sur le caractère arabe de ce livre saint dans la sourate d’AzZoukhrouf (l'ornement) au verset 3 : {} ﺇﻧﺎ ﺟﻌﻠﻨﺎﻩ ﻗﺮﺁﻧﹰﺎ ﻋﺮﺑﻴﹰﺎ ﻟﻌﻠﻜﻢ ﺗﻌﻘﻠﻮﻥ [Nous en avons fait un Coran arabe afin que vous raisonniez ]. Dans le Noble Coran, la formule ﺳــﺒﺤﺎﻧﻪ ﻭﺗﻌــﺎﱃdésigne à plusieurs reprises Dieu (QSE). Le premier verset de la sourate d'AnNahl (les Abeilles) le prouve: } ﺃﺗﻰ ﺃﻣﺮ ﺍﷲ ﻓﻼ ﺗﺴﺘﻌﺠﻠﻮﻩ ﺳﺒﺤﺎﻧﻪ ﻭﺗﻌـﺎﱃ ﻋﻤـﺎ {ﻳﺸﺮﻛﻮﻥ En plus, le nom de Dieu (QSE) est souvent suivi en arabe d’une de ces formules: . ﺘﻌـﺎﻟﻰ، ﺠل ﺠﻼﻟﻪ، ﺴﺒﺤﺎﻨﻪ ﻭﺘﻌﺎﻟﻰ،ﻋﺯ ﻭﺠل Plusieurs traductions françaises de ces mêmes formules ont été proposées dont “qu’il soit exalté”, “qu’il soit béni”, “qu’il soit glorifié” et “qu’il soit loué”. Cependant, seulement la première formule a été associée à cette abréviation: QSE. Dieu (QSE) nous révèle dans la sourate d'Al-'Ahzâb (les Coalisés) au verset 56: } ﺇﻥ ﺍﷲ ﻭﻣﻼﺋﻜﺘﻪ ﻳﺼﻠﻮﻥ ﻋﻠﻰ ﺍﻟﻨﱯ ﻳﺎ ﺃﻳﻬﺎ ﺍﻟﺬﻳﻦ ﺁﻣﻨﻮﺍ {ﺻﻠﻮﺍ ﻋﻠﻴﻪ ﻭﺳﻠﻤﻮﺍ ﺗﺴﻠﻴﻤﹰﺎ [Certes, Allah et Ses Anges prient sur le Prophète; ô vous qui croyez priez sur lui et adressez [lui] vos salutations]. Dans le Hadith, Mahomet a suggéré: "Qui prie pour moi une seule fois, Dieu le bénira dix fois". Il a affirmé aussi: "A chaque fois qu'un musulman me salue, Dieu me réssuscite pour lui rendre le salut." Ainsi, le nom du Numéro 7 prophète (BSDL) est souvent suivi d’une formule pieuse. Pour cette raison, quand Mouhamad Housayn Haykl a publié son livre intitulé « Al Nab i Mo uhamad » sans l’associer à une formule pieuse, il a créé une polémique. En effet, il convient d’utiliser l'une de ces formules: ، ﺻﻠﻮﺍﺕ ﺍﷲ ﻭﺳـﻼﻣﻪ ﻋﻠﻴـﻪ،ﺻﻠﻰ ﺍﷲ ﻋﻠﻴﻪ ﻭﺳﻠﻢ .ﺻﻠﻌﻢ Les formules équivalentes suivantes sont souvent utilisées en français “que la bénédiction et le salut de Dieu soient sur lui” (BSDL), “que la paix et les prières soient sur lui ” (PPSL). D’autres telles “que Dieu prie sur lui et le salue”, “que Dieu lui accorde grâce et paix” et “que Dieu l’élève davantage en garde” ne sont pas abrégées. D’autres formules telles “que Dieu soit satisfait de lui”, “que Dieu lui accorde le salut”, “qu’Allah l’agrée” et “que Dieu lui accorde sa satisfaction” sont souvent associées au nom de l’imam Ali (DAS). Toutefois, il est préférable d’utiliser la dernière formule parce qu’elle s’abrège en DAS. A signaler aussi que cette même formule est aussi associée aux noms d’autres figures musulmanes dont Omar Bin Al Khattab, Osmane Bin Affane, Hamza Bin Abdel Mouttalib, Abou Hourayra et Aicha, la mère des croyants. Parfois, cette abréviation signifie (que Dieu leur accorde sa satisfaction) si plusieurs pe rs onnage s islamiques sont mentionnés l’un après l’autre. Enfin, les prophètes Moïse, Noé et Zacharie, l’archange Gabriel et les personnages bibliques Ismaël et Abraham sont souvent cités avec la formule suivante: que la paix soit sur lui (PSL) qui est l’équivalent de .(ﻋﻠﻴ ﻪ اﻟﺴ ﻼم)ع. Cette même formule devient au besoin “que la paix soit sur eux” (PSE). Il en est de même pour la formule suivante "que la malédiction de Dieu soit sur lui" qui deviendrait "que la malédiction de Dieu soit sur eux" si nécessaire. Elle suit le nom des mauvais djinns, des mécréants et des diables y inclus Satan. Par conséquent, il est possible de rendre quelques formules abrégées arabes telles que ،ﻉ، ﺹ، ﺻـــــﻠﻌﻢen d’autres françaises telles “BSDL” et “PSL” afin de ne pas répéter tout au long d’un texte de longues formules telles : que la bénédiction et le salut de Dieu (QSE) soient sur lui. Cependant, il ne faut pas épeler les lettres de ces abréviations, il faut plutôt prononcer tous les mots de la formule en arabe ou en français. En plus, il est toujours préférable d’écrire tous les mots de ces formules même si c’est en minuscules. Rana AL CHARIF Master en Traduction - Professionnel ﻣ ﺮﺁة اﻟﻤﺪیﻨ ﺔ.* أﺣﻤ ﺪ ﻣﺮﺱ ﻲ اﻟﺼﻔﺼ ﺎوي . ص2003،950، ﻣﻜﺘﺒﺔ اﻟﺜﻘﺎﻓﺔ اﻟﺪیﻨﻴﺔ،اﻟﻤﻨﻮرة ﺣﺼ ﻦ اﻟﻤﺴ ﻠﻢ ﻣ ﻦ.*ﺱ ﻌﻴﺪ ﺏ ﻦ ﻋﻠ ﻲ اﻟﻘﺤﻄ ﺎﻥﻲ ، ﻣﻜﺘﺒ ﺔ اﻟﻤﻠ ﻚ ﻓﻬ ﺪ اﻟﻮﻃﻨﻴ ﺔ،أذآﺎر اﻟﻜﺘﺎب واﻟﺴ ﻨﺔ .1995،اﻟﺮیﺎض *« Le Complexe du Roi Fahd pour l'Impression du Noble Coran », in http:// www.qurancomplex.com *«Islam», in http://www3.fsa.ulaval.ca/ personnel/vernag/vitrines/ vitrines_GIRH.98/Afghanistan/ islam.htm *«Le Devoir de la Science», in http:// www.ajmm.free.fr/science.html *MAATOUK, Khaled. Professeur du Hadith, Université Islamique du Liban, Abra, entretien du 17 avril 2005. *AHYAF, Sinno. Directeur de l’Institut de Lettres Orientales, Université SaintJoseph (USJ), Beyrouth, entretien du 19 avril 2005. 11 TERMINUS - ﻣﺤﻄﺔ اﻟﻤﺼﻄﻠﺤﺎت Juin 2005 Journal d’une stagiaire à l’OACI L'Organisation de l'Aviation Civile Internationale (OACI) a été fondée suite à la Convention relative à l’aviation civile, connue sous le nom de la Convention de Chicago, signée le 7 décembre 1944 par 52 États. En octobre 1947, l’organisation devient officiellement une institution spécialisée des Nations-Unis. Ses activités sont principalement liées à tout ce qui touche à la protection et à la sûreté de l’aviation, au transport aérien, à la navigation aérienne, etc. L’une des sections les plus actives au sein de l’organisation est celle des services linguistiques et publications qui gère la traduction, l’interprétation et la révision au quotidien. Par ailleurs, l’OACI compte six départements linguistiques (anglais, français, espagnol, russe, arabe et chinois) et une section de Terminologie, R é f é r e n c e e t Documentation (TRD) depuis près de cinquante ans. Aujourd'hui, c'est cette diversité linguistique et Numéro 7 Comme la plupart des écoles de traduction, l’Université de Montréal exige de ses étudiants en maîtrise d’effectuer un stage de deux mois dans une institution privée ou gouvernementale, soit en terminologie, soit en traduction anglais-français. La demande d’application se fait généralement en hiver et c’est à l’étudiant, en coordination avec l’université, de chercher son lieu de stage. Évidemment, l’affaire prend beaucoup de temps et il est difficile de se trouver une bonne institution qui possède une section linguistique. Arrivée à ce stade, il me fallait, moi aussi, trouver un stage intéressant, payant ou pas. Heureusement, je possédais un plus par rapport aux autres étudiants : ma langue maternelle, l’arabe. Un stage m’a donc été proposé dans la section de la Terminologie, des Références et de la Documentation (TRD) à l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI). Mon travail consistait en la mise à jour, la correction et la révision de la base de données de l’organisation. Bien sûr, les responsabilités n’étaient pas très importantes mais le travail qu’il y avait à faire était énorme. De plus, cette base de données allait servir pour la publication d’un glossaire multilingue destiné aux spécialistes du domaine de l’aviation civile. Le principal problème dans de telles organisations est le manque de terminologues arabophones. En effet, j’étais pratiquement la seule qui maîtrisait l’arabe à la section TRD. Cela veut aussi dire que tous les termes qui existent dans la base de données ont été saisis par des terminologues soit anglophones, soit francophones, ou alors hispanophones. Vous devez vous demander comment des non-arabophones pouvaientils savoir quels termes choisir et où… Je me suis posée la même question ! Eh bien, la réponse est simple : le terminologue met devant lui deux manuels, l’un en arabe et l’autre dans la langue qu’il maîtrise, et retrouve les termes voulus en suivant l’ordre des mots dans le texte… la méthode est pratique, mais le résultat est une base de données truffées d’erreurs ! Les types de textes traités à l’OACI sont très techniques et afin de pouvoir les traduire correctement, le traducteur doit avoir une connaissance minimale dans le domaine de l’aviation civile. Ce serait l’idéal bien sûr! Mais la réalité est loin d’atteindre cette utopie… Souvent, les traducteurs se contentent de leur maîtrise de la langue et oublient de chercher plus loin que le terme en question. En fait, je vais me pencher sur les problèmes notés dans la traduction arabe des termes techniques anglais. Nous savons que, parmi les spécificités d’un terme, la brièveté et la simplicité sont les plus appréciées par les professionnels de la langue. Malheureusement, la traduction vers l’arabe ne satisfait pas souvent à cette condition et rend le syntagme anglais simple par un syntagme complexe, une phrase presque. Autre problème, relatif à celui-ci, est la difficulté d’abréger les termes complexes en arabe. Exemple : Terme en anglais : « ETOPS enr o u t e a l t e r n a t e » ( E TO PS : extended range operations by twinengined aeroplanes) 12 TERMINUS - ﻣﺤﻄﺔ اﻟﻤﺼﻄﻠﺤﺎت Traduction française : « aérodrome de dégagement en route ETOPS » En arabe : ﻤﻁﺎﺭ ﺒﺩﻴل ﺃﺜﻨﺎﺀ ﻤﺭﺤﻠﺔ ﺍﻟﻁﺭﻴﻕ ﻟﻠﻌﻤﻠﻴﺎﺕ ﺒﻌﻴﺩﺓ ﺍﻟﻤﺩﻯ ﺍﻟﺘﻲ ﺘﻘﻭﻡ ﺒﻬﺎ ﺍﻟـﻁـﺎﺌـﺭﺍﺕ .ﺍﻟﻤﺯﻭّﺩﺓ ﺒﻤﺤﺭّﻜﻴﻥ ﺘﺭﺒﻴﻨﻴﻴﻥ Il est évident que le terme traduit est plus long et plus explicite que l’original. De plus, l’acronyme « ETOPS » n’a pas été retrouvé en arabe mais a regagné plutôt sa forme complexe et longue. Le deuxième problème noté dans la version arabe est peut-être moins fréquent mais ses conséquences peuvent être désastreuses. Comme déjà mentionné, les traducteurs de l’OACI n’ont pas nécessairement eu une formation ou un cours d’initiation en aviation civile, ce qui veut dire que la compréhension d’une notion pourrait constituer un obstacle à la traduction en soi. Exemple : Terme en anglais : « SSR response » (= the response of the Secondary Search Radar) Version française : « réponse SSR » Version arabe : ﺍﻹﺠﺎﺒﺔ ﻋﻠﻰ ﺍﻟﺭﺍﺩﺍﺭ ﺍﻟﺒﺎﺤﺙ ﺍﻟﺜﺎﻨﻭﻱ (= The response to the Secondary Search Radar) La différence de sens entre l’anglais et l’arabe est claire et nécessite une réflexion de la part du terminologue. En anglais, il est très fréquent de tomber sur des termes complexes ne comportant aucun article comme dans cet exemple. Sauf que dans ce cas, le traducteur n’a pas cherché à bien comprendre la nuance du terme et n’a pas recherché la définition afin de s’assurer de sa traduction. Le « SSR Numéro 7 Juin 2005 response » est « une indication visuelle dans une forme non symbolique, sur un affichage radar, de la réponse d’un transporteur SSR à une interrogation». C’est donc une « réponse » provenant du radar et non pas qu’il faut donner au radar (comme ça a été traduit en arabe). Cette erreur est grave car elle pourrait facilement confondre le sens du terme. Le troisième problème le plus souvent rencontré pendant que je révisais les fiches terminologiques était l’abondance des synonymes pour un même terme en arabe. Il n’y a rien de mal à avoir une variété de termes pour désigner une seule notion mais les choses se compliquent si le synonyme proposé n’est pas pertinent ou si le terme en question est un terme-clé dans le domaine de l’aviation. Cette situation prouve que les traducteurs n’ont pas consulté les propositions de traduction déjà existantes avant de commencer leur traduction, en plus du manque de communication entre eux. Exemple : Terme anglais : « independant parallel departures » Version française : « départs parallèles indépendants » Traduction arabe : ﻋﻤﻠﻴﺎﺕ ﺍﻟﻤﻐﺎﺩﺭﺓ ﺍﻟﻤﺴﺘﻘﻠﹼﺔ ﺍﻟﻤﺘﻭﺍﺯﻴﺔ Synonyme proposé en arabe : ﻋﻤﻠﻴﺎﺕ ﺍﻟﻤﻐﺎﺩﺭﺓ ﺍﻟﻤﺘﻭﺍﺯﻴﺔ ﺍﻟﻤﺴﺘﻘﻠﹼﺔ Malheureusement, le stagiaire à l’OACI ne peut que porter ces problèmes à l’attention de son responsable. Les responsabilités du stage en terminologie se limitent à la correction orthographique et au re cu eil d e s e rr eu rs d e traduction, comme celles citées plus haut. L’OACI, comme les autres institutions spécialisées de l’ONU, offrent très rarement des stages temporaires aux finissants et cela pause le p ro b l è m e q u i e s t t r è s d’actualité, celui de la relève. En effet, la majorité des employés de l’organisation internationale approchent à grands pas de l’âge de la retraite et les jeunes diplômés n’ont malheureusement pas la chance d’entrer dans ce cercle très fermé et bureaucratique. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de voir, à plusieurs reprises, des traducteurs de l’OACI dicter leur texte à une sténo avant de l’envoyer chez un sténodactylo qui le recopie, à son tour, sur un ordinateur. Il est désolant de constater qu’à l’heure où les étudiants en traduction ont accès à des cours de plus en plus avancés et portés sur la technologie – qui devient une nécessité au travail des traducteurs – les grandes organisations internationales peinent toujours à assurer une relève professionnelle. Rania MASSOUD Il est évident que le synonyme ici n’est pas pertinent. Le traducteur, face à ces deux termes proposés, perdra peutêtre son temps à chercher la différence entre les deux. Dans ce cas-là, il paraît évident que la personne qui a introduit le synonyme n’a pas pensé à vérifier si le terme a déjà été traduit ou pas. 13 TERMINUS - ﻣﺤﻄﺔ اﻟﻤﺼﻄﻠﺤﺎت De SPAM à pourriel «Le terme anglais SPAM a pour origine la contraction de Spiced ham (jambon épicé). Il s’agit d’une marque américaine de boites de charcuterie de médiocre qualité, créée en 1937. Ce nom de marque a fait l’objet d’un sketch de la troupe des Monty Python diffusé pour la première fois en 1970: ce sketch met en scène des Vikings, attablés dans un café, qui essaient de commander un petitdéjeuner dépourvu de SPAM, alors que chaque plat proposé par la carte en contient. Ce mot répété à l’envi a fini par désigner les messages publicitaires non sollicités, en particulier dans le contexte des messageries électroniques. Plusieurs termes français équivalents ont été proposés. Le plus répandu d’entre eux est pourriel, contraction de poubelle et de courriel, qui a aussi l’avantage de contenir le mot pourri...» David HECKERMAN, Joshua GOODMAN et Robert ROUNTHWAITE. «Halt e au courriel publicitaire», in Pour la Science, n°331, mai 2005, p.72. Note : D’autres équivalents français (essentiellement d'origine québécoise) du spamming ou spam sont courrier-rebut, ou polluriel. Quant aux individus ou aux sociétés qui pratiquent le spam, ce sont des spammeurs ou des polluposteurs. Consultez les fiches Phishing et SPAM dans Néoscope Numéro 7 Juin 2005 Se faire arnaquer au nom de l’ingéniérie sociale D’apparence innocent, le terme ingéniérie sociale, dans le domaine de l’informatique, désign e une réali té bi en pernicieuse. En anglais « social engineering », ce terme désigne une technique consistant à obtenir quelque chose (un bien ou une information) en exploitant la confiance, mais parfois également l'ignorance ou la crédulité de tierces personnes. L’ingéniérie sociale représente l’un des principaux risques sur Internet. Le piège classique est de passer un faux message de maintenance (par téléphone ou courriel) en se faisant passer pour un administrateur ou un chargé de clientèle et en demandant le mot de passe de l'utilisateur. En envoyant un tel message à tout un groupe d'utilisateurs, on a de grandes chances d'avoir des réponses positives, ce qui dans le cas de fonctionnement en réseau (réseau ou liste de diffusion par exemple) donne un point d'entrée. Un autre aspect de l'ingéniérie sociale peut être d'essayer de deviner des mots de passe en fonction du contexte : prénoms des enfants, dates de naissance, lectures, personnages historiques peuvent être des candidats au rang de mots de passe qu'on peut deviner. Trois pratiques entrent dans le cadre de l’ingéniérie sociale. La première est celle des courriers électroniques qui envahissent votre boite aux lettres et annoncent que vous êtes l'heureux gagnant du premier prix d'une grande «loterie» d'une valeur de plusieurs (centaines de) milliers d'euros. Si vous êtes assez dupes pour croire à cette supercherie, les cybertruands réussiront à vous extorquer des milliers d’euros. Deuxième pratique de l’ingéniérie sociale, le scam ( ruse en anglais). C’est une pratique frauduleuse d'origine africaine, consistant à extorquer des fonds à des internautes en leur faisant miroiter une somme d'argent dont ils pourraient toucher un pourcentage. L'arnaque du scam est issue du Nigéria, ce qui lui vaut également l'appellation «419» en référence à l'article du code pénal nigérian réprimant ce type de pratique. Enfin, la troisième pratique est le phishing (contraction des mots anglais « fishing », en français pêche, et « phreaking », désignant le piratage de lignes téléphoniques). Traduit parfois par hameçonnage, c’est une technique frauduleuse utilisée par les pirates informatiques pour récupérer des informations (généralement bancaires) auprès d'internautes et utiliser les données recueillies pour transférer directement l’argent sur un autre compte. Donc, méfiezvous, un clic de souris pourrait vous jeter dans les filets d’un ingénieur social ! 1- «Ingéniérie sociale», in http:// oasis-c.net/ingenieriesociale.html. 2- «Scam», in http:// www.commentcamarche.net/ attaques/scam.php3 3- « Phishing », in CCM— Encyclopédie informatique, in http:// www.commentcamarche.net/ attaques/phishing.php3 14 ﻣﺤﻄﺔ اﻟﻤﺼﻄﻠﺤﺎت TERMINUS - Juin 2005 ﺳﺒﺎم أو ﻗـُﻤﺎﻟﺔ؟ ﺘﻨﺘﻤﻲ ﻟﻔﻅﺔ SPAMﺍﻹﻨﻜﻠﻴﺯﻴّﺔ ﺇﻟـﻰ ﺍﻟﺼﻔﺎﺕ ﺍﻟﺜﻼﺙ ،ﻭﻫﻲ " ﺍﻟﻤﺘﻁﻔل" ﻭ" ﻏﻴـﺭ ﺍﻟﻜﻨﺩﻴّﻴﻥ ﺍﻟﺫﻴﻥ ﺘﻭﺼّﻠﻭﺍ ﺇﻟﻰ ﻤﻌﺎﺩل ﻤُﻭﻓﱠـﻕ ﻤﻴﺩﺍﻥ ﺍﻟﺤﺎﺴﻭﺏ ﻭﺍﻹﻨﺘﺭﻨﺕ ﻭﻴُﺸﺎﺭ ﺒﻬﺎ ﺍﻟﻤﺭﻏﻭﺏ ﻓﻴﻪ" ﻭ" ﻻ ﻁﺎﺌل ﻤﻨﻬﺎ" ،ﺇﻟﻰ ﻜﻠﻤﺔ ﻲ ﻤﻥ ﺨﻼل ﻨﺤﺕ pourrielﻤﻥ ﻜﻠﻤـﺘـ ْ ﺍﻟﻤﺭﻏﻭﺏ ﻓﻴﻬﺎ ﻭﺍﻟﺘﻲ ﺘﺘﺄﻟﻑ ﻋﻤﻭﻤ ﹰﺎ ﻤﻥ ﻋﻠﻰ ﻤﻌﺎﺩل ل .SPAMﻭﻴﻌﺘﺒﺭ ﺍﺨﺘﻴـﺎﺭ ﻲ ﺍﻻﻨﻁﻼﻕ ﻓﻲ ﺍﻟﻠﻐﺔ ﺍﻟﻌﺭﺒﻴّﺔ ﻤﻥ ﻜﻠﻤـﺘـ ْ ﻭﺒﻜﻤﻴّﺎﺕ ﻀﺨﻤﺔ ﺇﻟﻰ ﺃﺸﺨﺎﺹ ﻴﺠﻬﻠﻬﻡ ﻁﻔﻴﻠﻲ ﻭﻫﻭ ﺍﻟﺫﻱ ﻴﺩﺨل ﻋﻠﻰ ﺍﻟﻘﻭﻡ ﻤـﻥ ﻓﻴﻪ ﻭﻫﻭ ﻤﺨﺼّﺹ ﺒﺎﻟﺘﺎﻟﻲ ﻟﻠﻘـﻤـﺎﻤـﺔ( ﺍﻹﻟﻜﺘﺭﻭﻨﻲ ﺒﻁﺭﻴﻘﺔ ﻏﻴﺭ ﻗﺎﻨﻭﻨﻴّﺔ. ﻟﻔﻅﺔ "ﻁﺎﺌل" ﻓﺄﺼﻠﻬﺎ ﺍﻟﻨﻔﻊ ﻭﺍﻟـﻔـﺎﺌـﺩﺓ ﺇﻟﻜﺘﺭﻭﻨّﻴ ﹰﺔ ﻜﺎﻨﺕ ﺃﻡ ﺨﻠﻭﻴّﺔ( ﻓﻴﺘ ّﻡ ﻨﺤﺕ ﻟﻔﻅﺔ ﺇﻟﻰ ﺍﻟﺭﺴﺎﺌل ﺍﻹﻟﻜﺘﺭﻭﻨـﻴّـﺔ ﻏـﻴـﺭ ﺭﺴﺎﺌل ﺇﻋﻼﻨﻴﺔ ﻴﺘ ّﻡ ﺒﻌﺜﻬﺎ ﺒﺸﻜل ﻤﺘﻜﺭّﺭ ﺍﻟﻤﺭﺴِل ﻭﺤﺼل ﻋﻠﻰ ﻋﻨﺎﻭﻴﻥ ﺒﺭﻴﺩﻫـﻡ ﻼ ﺇﻟﻰ ﻨـﻭﻉ ﻭﺘﺸﻴﺭ ﻟﻔﻅﺔ SPAMﺃﺼ ﹰ ﺭﺩﻱﺀ ﻤﻥ ﻤﻌﻠﺒﺎﺕ ﺍﻟﻠﺤﻭﻡ ﺍﻟﺘﻲ ﻜـﺎﻥ ﺍﻷﻤﻴﺭﻜﻴّﻭﻥ ﻴﺴﺘﻬﻠﻜﻭﻨﻬﺎ ﺒﻜﻤﻴّﺎﺕ ﻜﺒﻴـﺭﺓ ﻭﻋﻠﻰ ﻤﻀﺽ ﻓﻲ ﺨﻼل ﺍﻟـﺤـﺭﺏ ﺍﻟﻌﺎﻟﻤﻴّﺔ ﺍﻟﺜﺎﻨﻴﺔ .1ﻭﺘﺠﺩﺭ ﺍﻹﺸﺎﺭﺓ ﺇﻟـﻰ ﻥ ﻟﻔﻅﺔ SPAMﻟﻡ ﺘﻌُﺩ ﺘﻘﺘﺼﺭ ﺍﻟﻴﻭﻡ ﺃّ ﻋﻠﻰ ﻤﻴﺩﺍﻥ ﺍﻟﺤﺎﺴﻭﺏ ﻭﺍﻹﻨـﺘـﺭﻨـﺕ ﻭﺒﺎﻟﺘﺎﻟﻲ ﻋﻠﻰ ﺍﻟﺭﺴﺎﺌل ﺍﻹﻟﻜﺘﺭﻭﻨﻴّﺔ ﻓﻘـﺩ ﻅﻬﺭ ﻓﻲ ﺍﻟﻌﺎﻡ 2004ﺍل SPAM ﺍﻟﺒﺭﻴﺩ ﺍﻹﻟﻜﺘﺭﻭﻨﻲ ﺃﻭ ﺍﻟﺭﺴﺎﺌل ﻟﻠﺤﺼـﻭل ﻫﺫﻩ ﺍﻟﺼﻔﺎﺕ ﻤﻭﻓﻘ ﹰﺎ ﻓﻠﻔﻅﺔ "ﻤﺘﻁﻔـل" ﻤـﻥ ﻏﻴﺭ ﺃﻥ ﻴﺩﻋﻭﻩ )ﺒﺤﺴﺏ ﻟﺴﺎﻥ ﺍﻟﻌﺭﺏ( .ﺃﻤّﺎ ﻥ ﺍﻟﻤﺄﺨﺫ ﻋﻠﻰ ) ﺒﺤﺴﺏ ﻟﺴﺎﻥ ﺍﻟﻌﺭﺏ( ﻭﻟﻜ ّ ﻫﺫﻩ ﺍﻟﻌﺒﺎﺭﺍﺕ ﺍﻟﺜﻼﺙ ﻫﻭ ﺃﻨﻬﺎ ﺘﻔﺘﻘﺭ ﺇﻟـﻰ ﻥ ﺍﻟﻠﻐﺔ ﺍﻹﻨﻜﻠﻴﺯﻴّـﺔ ﺍﻟﻁﻭﺍﻋﻴّﺔ .ﻓﻔﻲ ﺤﻴﻥ ﺃ ّ ﺘﻌﺒّﺭ ﻋﻥ ﺍﻟﻤﻔﻬﻭﻡ ﺒﻜﻠﻤﺔ ﻭﺍﺤﺩﺓ ﻗﺼـﻴـﺭﺓ ﻭﺴﻬﻠﺔ ﺍﻟﻨﻁﻕ ،ﻴﺘ ّﻡ ﺍﻟﺘﻌﺒﻴﺭ ﻋﻨﻪ ﻓﻲ ﺍﻟﻠﻐـﺔ ﺍﻗﺘﺭﺤﺘﻬﻤﺎ ﺠﺭﻴﺩﺓ ﺍﻟﺤﻴﺎﺓ 2ﻭﺍﻟﻭﺍﺭﺩﺘﻴْـﻥ ﻓﻲ ﺍﻟﻌﺩﻴﺩ ﻤﻥ ﺍﻟﻤﻭﺍﻗﻊ ﻋﻠﻰ ﺸـﺒـﻜـﺔ ﺍﻹﻨﺘﺭﻨﺕ ،ﻭﻋﺒﺎﺭﺓ " ﺭﺴﺎﺌل ﻻ ﻁـﺎﺌـل ﻤﻨﻬﺎ" ﺍﻟﺘﻲ ﺍﻗﺘﺭﺤﻬﺎ ﺘﻴﺴﻴﺭ ﻜﻴﻼﻨﻲ ﻓـﻲ ﻤﻌﺠﻤﻪ ﺒﻌﻨﻭﺍﻥ :ﻤﻌﺠﻡ ﺍﻟـﻜـﻴـﻼﻨـﻲ ﻟﻤﺼﻁﻠﺤﺎﺕ ﺍﻟﻜﻭﻤﺒﻴﻭﺘﺭ ﻭﺍﻹﻨﺘﺭﻨـﺕ ،3 ﻭﻁﺒﻌﹰﺎ ﻟﻔﻅﺔ " ﺴﺒﺎﻡ" ﺃﻭ " ﺍﻹﺴﺒـﺎﻡ" ﻤـﻊ ﻤﻥ ﺍﻟﻌﺒﺎﺭﺘﻴْﻥ ﺍﻷﺨﺭﻴﻴْﻥ ﻭﺃﻜﺜﺭ ﻏﻤﻭﻀـﹰﺎ ﻤﻨﻬﻤﺎ. " ﺍﻹﺴﺒﺎﻡ" ﻜﻤﻌﺎﺩل ل SPAMﻭﺘﹸﻅـﻬـﺭ ﺍﻟﻤﻌﺎﺩل ﻫﻭ ﺍﻷﻜﺜﺭ ﺘﻭﺍﺘﺭﹰﺍ .ﻓﻬﻭ ﻴﺘﻤـﻴّـﺯ ﺒﺎﻟﻁﻭﺍﻋﻴّﺔ ﻷﻨﻪ ﻴﺘﺄﻟﻑ ﻤﻥ ﻜﻠﻤﺔ ﻭﺍﺤـﺩﺓ ﺴﻬﻠﺔ ﺍﻟﻨﻁﻕ ﻭﺍﻻﺴﺘﻌﻤﺎل ﻭﻟﻜﻨﹼﻪ ﻴﻔﺘﻘﺭ ﺇﻟﻰ ﻴﺘﻤﻴّﺯ ﺒﻤﻼﺀﻤﺘﻪ ﺍﻟﻤﻔﻬﻭﻡ ﻓﻼ ﻴﻁﺭﺡ ﻤﺸﺎﻜل ﺍﺼﻁﻼﺤﻴّﺔ ﻜﺎﻻﺸﺘﺭﺍﻙ ﻭﻏﻴﺭﻩ ،ﻨﺎﻫﻴﻙ ﻋﻥ ﻥ ﺍﻟﺸﻲﺀ ﺃﻭ ﻤﺎ ﺒﻘﻲ ﻤﻨﻪ ﺃﻱ ﺃ ّ ﻴﺘﻤﺎﺸﻰ ﻭﻤﻌﻨﻰ ﺍﻟﻜﻠﻤﺔ .ﻭﻴﺘﻤﻴّﺯ ﻫﺫﺍ ﺍﻟﻤﻭﻟﹼﺩ ﺍﻟﺨﻁﺎﺏ .ﻜﻤﺎ ﺃﻨﻪ ﺃﻜﺜﺭ ﺍﻨﺘﻤﺎ ًﺀ ﺇﻟﻰ ﺍﻟﻠﻐـﺔ ﺍﻟﻌﺭﺒﻴّﺔ ﻤﻥ ﺍﻟﺩﺨﻴل "ﺴﺒﺎﻡ". ﻭﺒﻌﺩ ،ﺒﻨﺎ ًﺀ ﻋﻠﻰ ﻤﺎ ﺫﻜﺭ ﺃﻨﻔﺎﹰ ،ﻴﻌﺘﺒﺭ ﺍﻟﻤﻭﻟﹼﺩ " ﻗﹸﻤﺎﻟﺔ" ﺍﻟﻤﻌﺎﺩل ﺍﻷﻨﺴﺏ ﻟﻠﺩﻻﻟﺔ ﺍﻟﻠﻐﺔ ﺍﻟﻌﺭﺒﻴّﺔ ﻭﻗﺩ ﻴﺴﺘﻌﺼﻲ ﻋﻠﻰ ﺍﻟﻔـﻬـﻡ ﻷﻨﻪ ﻻ ﻴﻌﻜﺱ ﺍﻟﻤﻔﻬﻭﻡ ﺍﻟﺫﻱ ﻴـﺤـﻤﻠـﻪ. ﺒﻴﺴﺎﻨﺕ ﺩﻗﺩﻭﻗﻲ ﻤﺎﺴﺘﺭ ﻓﻲ ﺍﻟﺘﺭﺠﻤﺔ ___________ 1 Qu’est-ce que le SPAM?”, http:// www.arobase.org/spam/comprendreexplication.htm ﺒﺎﻹﻀﺎﻓﺔ ﺇﻟﻰ ﺫﻟﻙ ،ﻴﺘ ّﻡ ﻓﻲ ﺍﻹﻨﻜﻠﻴـﺯﻴّـﺔ ﺍﺴﺘﻌﻤﺎل SPAMﻜﻔﻌل ﻭﻟﻴﺱ ﻓﻘﻁ ﻜﺎﺴﻡ ﻭﻫﻭ ﻤﺎ ﻻ ﺘﺘﻴﺤﻪ ﺍﻟﻤﻌﺎﺩِﻻﺕ ﺍﻟﻌﺭﺒﻴّﺔ. ل ﺍﻟﺤل ﺍﻷﻤﺜل ﻴﻜﻤﻥ ﻓﻲ ﺍﻟﻠﺠﻭﺀ ﺇﻟـﻰ ﻭﻟﻌ ّ ﻼ ﺍﻟﺘﻌﺭﻴﻑ ﻤﻨﻌ ﹰﺎ ﻻﻟﺘﻘﺎﺀ ﺍﻟﺴﺎﻜﻨﻴْﻥ ﻭﺘﺴﻬﻴ ﹰ ﻼ ﺒﻨﺤﺕ ﻜﻠﻤﺔ ﻋﺭﺒﻴّـﺔ SPAMﻜﺎﻟﻘﻴﺎﻡ ﻤﺜ ﹰ ﻓﻲ ﺍﻟﻌﺒﺎﺭﺍﺕ ﺍﻟﺜﻼﺙ ﺍﻷﻭﻟﻰ ،ﺘ ّﻡ ﺇﺴﻨـﺎﺩ SPAMﻓﻲ ﺍﻹﻨﻜﻠﻴﺯﻴّﺔ .ﻭﻴﻤﻜﻥ ﺃﻥ ﻴﺤﺫﻭ ل ل ﻋﻠﻰ ﺍﻟﻤﻔﻬﻭﻡ ﺍﻟﺫﻱ ﺘﺩ ّ ﺘﺩ ّ ﻋـﻠـﻴـﻪ ﺍﻟﻤﺘﺭﺠﻡ ﺃﻭ ﻤﻭﻟﱢﺩ ﺍﻟﻤﺼﻁﻠﺤـﺎﺕ ﻋـﻠـﻰ ﺍﻟﺭﺴﺎﺌل ﺍﻹﻟﻜﺘﺭﻭﻨﻴّﺔ ﻏﻴﺭ ﺍﻟﻤﺭﻏﻭﺏ ﻓﻴﻬﺎ. ﺍﻟﺸﻔﺎﻓﻴّﺔ ﻓﻬﻭ ﻜﻤﺎ ﺫﻜﺭ ﺁﻨﻔﹰﺎ ﺩﺨﻴل ﻋـﻠـﻰ ﺇﻀﺎﻓﺔ ﺍﻟﻬﻤﺯﺓ ﺍﻟﻤﻜﺴﻭﺭﺓ ﺒـﻌـﺩ " ﺃل" 15 ﺇﻟﻰ ﺒﻌﺽ ﺍﻟﻭﻗﺕ ﻟﻴﺼﺒﺢ ﻤﺄﻟﻭﻓﹰﺎ ﻭﻟﻜـﻨﹼـﻪ ﺒﺎﻟﻁﻭﺍﻋﻴّﺔ ﻟﺴﻬﻭﻟﺔ ﻨﻁﻘﻪ ﻭﺍﺴﺘﻌﻤﺎﻟﻪ ﻓـﻲ ﻁﺭﻕ ﺘﻭﻟﻴﺩ ﺃﺨﺭﻯ ﻻﺒﺘﻜﺎﺭ ﻤـﻌـﺎﺩِل ل ﻟﻠﻨﻁﻕ. ﺒـ "ﻗﻤﺎﻤﺔ"( .ﻭﻴﺤﺘﺎﺝ ﻤﺼﻁﻠﺢ ﻤﻭﻟﱠﺩ ﻤﻤﺎﺜل ﻋﺒﺎﺭﺓ "ﺭﺴﺎﺌل ﻻ ﻁﺎﺌل ﻤﻨﻬﺎ" ﺃﻗل ﺸﻔﺎﻓﻴّـ ﹰﺔ ﻭﺠﺭﻯ ﻓﻲ ﺍﻟﻠﻐﺔ ﺍﻟﻌﺭﺒﻴّﺔ ﺘﻭﻟﻴﺩ ﻤﻌﺎﺩﻻﺕ ﺍﻹﻟﻜﺘﺭﻭﻨﻲ ﻏﻴﺭ ﺍﻟﻤﺭﻏﻭﺏ ﻓﻴﻪ" ﺍﻟﻠﺘﻴْـﻥ " ﻗﹸﻤﺎﻟﺔ" ) ﺍﻟﺘﻲ ﺘﻭﺤﻲ ﻤﻥ ﺍﻟﻨﺎﺤﻴﺔ ﺍﻟﺼﻭﺘﻴّـﺔ ﺍﻟـﻭﺯﻥ ﻥ ﻫﺫﺍ ﺍﻹﺤﺼﺎﺀﺍﺕ ﻋﻠﻰ ﺸﺒﻜﺔ ﺍﻹﻨﺘﺭﻨﺕ ﺃ ّ " ﺍﻟﺒﺭﻴﺩ ﺍﻹﻟﻜﺘﺭﻭﻨﻲ ﺍﻟﻤﺘﻁﻔل" ﻭ" ﺍﻟﺒﺭﻴـﺩ ﻭ"ﺭﺴﺎﻟﺔ" )ﺒﻐﺽ ﺍﻟﻨﻅﺭ ﻋﻥ ﻨـﻭﻋـﻬـﺎ ﻥ ﻼ ﻋﻥ ﺫﻟﻙ ﻓﺈ ّ ﺍﻟﻌﺭﺒﻴّﺔ ﺒﻌﺩّﺓ ﻜﻠﻤﺎﺕ .ﻓﻀ ﹰ ﺍﻟﺨﻠﻭﻱ ﺍﻷﻭّل ﻓﺒﺎﺘﺕ ﺍﻟﻠﻔﻅﺔ ﺘﺸـﻤـل ﻲ ﻋﺩﻴﺩﺓ ل SPAMﺃﺒﺭﺯﻫﺎ :ﻋﺒـﺎﺭﺘـ ْ ﻥ ﺍﻟـ SPAMﻏﻴﺭ ﻤﺭﻏﻭﺏ " ﻗﹸﻤﺎﻤﺔ" ) ﻷ ّ ل ﻋﻠﻰ ﻓﹸﻀﺎﻟﺔ ﺃﻨﻪ ﻋﻠﻰ ﻭﺯﻥ ﻓﹸﻌﺎﻟﺔ ﺍﻟﺫﻱ ﻴﺩ ّ ﻭﻴﺘ ّﻡ ﺃﻴﻀﹰﺎ ﺍﺴﺘﻌﻤﺎل ﺍﻟﺩﺨﻴل " ﺴـﺒـﺎﻡ" ﺃﻭ ﺍﻟﺭﺴﺎﺌل ﺍﻟﺨﻠﻭﻴّﺔ ﺃﻴﻀﹰﺎ. ﻼ .poubelle + courrielﻓﻴﻤﻜﻥ ﻤـﺜـ ﹰ 2 "ﺍﻟﺩﻭل ﺍﻟﻜﺒﺭﻯ ﻭﺍﻟﺸﺭﻜﺎﺕ ﺘﻜﺎﻓﺢ ﺍﻟﺒﺭﻴﺩ ﺍﻹﻟﻜﺘﺭﻭﻨﻲ ﺍﻟﻤﺘﻁﻔل" ،ﻓﻲ ﺠﺭﻴﺩﺓ ﺍﻟﺤﻴﺎﺓ ،ﺃﻴﻠﻭل "ﺴﺒﺘﻤﺒﺭ" .2004 3ﺍﻟﻜﻴﻼﻨﻲ ،ﺘﻴﺴﻴﺭ .ﻤﻌﺠـﻡ ﺍﻟـﻜـﻴـﻼﻨـﻲ ﻟﻤﺼﻁﻠﺤﺎﺕ ﺍﻟﻜﻭﻤﺒﻴﻭﺘﺭ ﻭﺍﻹﻨﺘﺭﻨﺕ ،ﻤﻜﺘـﺒـﺔ ﻟﺒﻨﺎﻥ ﻨﺎﺸﺭﻭﻥ ،ﺒﻴﺭﻭﺕ ،2004 ،ﺹ .869 ﺤـﺫﻭ Numéro 7 TERMINUS - ﻣﺤﻄﺔ اﻟﻤﺼﻄﻠﺤﺎت Juin 2005 Communiquez-vous par SMS? « ama Ri129 a chak1 ses pb raf :-(». Est-ce un code alphanumérique secret ou des hiéroglyphes version 21ème siècle? Ni l’un, ni l’autre, c’est le nouveau style SMS. A traduire par : «à mon avis, rien de neuf , à chacun ses problèmes, rien à faire. Décevant.» Moyen de prédilection des jeunes pour communiquer, le SMS est un langage phonétique dans lequel la seule règle en vigueur est justement l’absence de règles. Pour ses usagers, il présente de nombreux avantages. Tout d’abord, il est pratique car il permet de transmettre un message dans les limites de 130 à 160 caractères selon les opérateurs, sans se fatiguer le doigt. Ensuite, il est moins coûteux qu’un appel téléphonique et plus discret. Enfin et surtout, il est codé donc incompréhensible pour les non-initiés. Donc, il suffit de donner libre court à son esprit créatif pour décliner des variations à l’infini, en jouant avec les lettres et les idéogrammes, au risque de ne pas se faire comprendre par son interlocuteur. communication particulières, comme le style télégraphique qui fut réservé presque exclusivement aux télégrammes. En réalité, l’usage des SMS est sorti de son cadre habituel, à savoir permettre aux particuliers de dialoguer entre eux. Ainsi, de nombreuses applications et services sont désormais liés au SMS: forums de discussion, horoscope, météo, services bancaires, dépêches, votes, sondages, etc. Pire encore, il commence à apparaître dans les copies des élèves qui le jugent plus simple que l’orthographe traditionnelle. Menace pour l’orthographe, stock de raccourcis pratiques ou orthographe alternative, le SMS est un phénomène socio-linguistique à ne pas négliger. En effet, même si son usage est réservé aux initiés, il risquerait, en réduisant les mots à leur plus simple expression écrite, de mettre en péril la communication en général et la pratique de l’écrit en particulier. Aborder un tel sujet dans une revue consacrée à la terminologie pourrait sembler mal placé. En effet, il le serait si l’usage du langage SMS se limitait à des situations de Le Centre de traitement automatique du Langage de l’Université Catholique de Louvain en Belgique a lancé le projet SMS pour la Science. Il a pour objectif de collecter un corpus de SMS en vue de constituer un dictionnaire qui sert de base au logiciel de traduction français-SMS (http://glossa.fltr.ucl.ac.be/~demo/index.php?service=1). Voici la traduction proposée de la fable de la Fontaine: «La Cigale et la Fourmi»: La sigal, ayan chanté t0u l'Eté, s' trouva fr depourvue kan la biz fu venu. pa 1 seul piti morco d' mouch ou 2 vermiceo. l ala crié famine che la Fourmi sa vwasin, La prian d l8 preté qlqs grin pour subsister jusk'à la saizon nouvel. ze vou paieré, l8 10-l, avt l'0ût, fwa d'animal, 1térè è prinsipal. La Fourmi né pe prêteuze; c' là son mwindr déf0t. "qu faizié-vou au tmp cho? 10-el @ sete emprunteuze. - nwi & jours à tou venant jeu chantés, n vo Dplaiz. - Vou chantié? j s8 f0rt zzz. Eh bi1! dansé meintenent." Faites don de vos SMS pour la science!!! [http://www.smspourlascience.be/] Numéro 7 Ne dites plus..., dites plutôt... Ne dites plus jamais blog! La Commission générale de terminologie et de néologie a publié au Journal officiel du 20 mai 2005 un avis établissant une liste de termes et d’expressions destinés à supplanter les anglicismes sur Internet. Ainsi, «bloc-notes», que l’on pourra accepter sous sa forme abrégée «bloc», désignera « un site sur la Toile, souvent p e r son n el , pré s en ta nt en o rd re chronologique de courts articles ou notes, généralement accompagnés de liens vers d’autres sites », soit un blog. D’autres expressions anglosaxonnes familières aux internautes ont désormais leur équivalent en français. La commission propose de traduire un «hoax» (une fausse information) par un «canular». Le «worm», ce logiciel malicieux qui se transmet par le Réseau et perturbe le fonctionnement des systèmes, devient logiquement un «ver». Quant au «splash screen», qui s’affiche à l’écran pendant le chargement d’un fichier, d’un programme ou d’un logiciel, il faudra dorénavant dire «fenêtre d’attente». Le Monde du 22 mai 2005. 16 TERMINUS - ﻣﺤﻄﺔ اﻟﻤﺼﻄﻠﺤﺎت Juin 2005 Le site en chiffres … L’importance de toute publication s’évalue normalement à partir du nombre de tirages effectués. Pour évaluer les performances d’un site, la tâche est plus compliquée. Il a ainsi fallu recourir aux rapports statistiques WebTrends relatifs aux activités enregistrées sur le site du CERTA, du 13 janvier 2005 au 31 mai 2005. C’est grâce à l’assistance de M. Stéphane Bazan, directeur de l’unité d’ingéniérie de l’enseignement à la Faculté des Sciences de l’Education de l’USJ, qu’il a été possible d’interpréter les résultats obtenus. Une interprétation aussi objective que possible « qui essaie de ne pas faire dire aux chiffres ce que l’on a envie de dire». Les données qui ont été prises en considération sont celles qui reflètent clairement l’activité du site et le profil des utilisateurs. Ainsi, le nombre moyen de sessions par jour (qui représente le nombre de personnes, extérieures physiquement aux murs de l'USJ, ou la même personne plusieurs fois, qui ont consulté le site en moyenne par jour) est de 30 sessions. Quant aux pages les plus populaires du site, ce sont les pages d e C yb ert e rm in ol o g i e ( p l u s précisément la catégorie des dictionnaires) et Néoscope qui sont en tête, sans pour autant qu’elles marginalisent les autres pages du site. Ces pages sont aussi les principales pages d’entrée des visiteurs du site et les principales pages à accès individuel (c’est-àdire celles auxquelles les visiteurs accèdent sans visiter d’autres pages du site); ce qui est une preuve du bon référencement du contenu du site par les moteurs de recherche. 600 copies pour le numéro 6, 400 pour le numéro 1, 277 pour le numéro 4, 265 pour le numéro 2, 263 pour le numéro 5 et 136 pour le numéro 3. Des chiffres qui indiquent une augmentation en flèche du nombre des lecteurs de ce bulletin qui ne dépassait pas dans sa version imprimée les 150. Petite ombre au tableau, le nombre réduit des formulaires utilisés: huit demandes pour SOSTermes seulement. Il est à noter que ces statistiques ne concernent que la partie du site hébergée sur le site de l’USJ. En ce qui concerne Néoscope, la base de données hébergée sur le site de l’AUF, un seul chiffre nous a été communiqué car l’installation d’un logiciel de statistiques a eu lieu en mai. En effet, le nombre de sessions dans Néoscope a atteint pour la première quinzaine du mois de mai 90 sessions. Ou tre ce s chiff res, souvent flatteurs, ces statistiques ont permis d’identifier l’itinéraire d’un visiteur et ses centres d’intérêt. Ainsi, il a été remarqué que le visiteur du site du CERTA préfère emprunter le chemin suivant: il accède au site via Néoscope, puis passe à Cyberterminologie, télécharge le dernier numéro de Terminus pour finir sa visite par la page consacrée à la présentation de l’historique et des objectifs du CERTA. Même si le parcours n’est pas toujours le même pour tous les utilisateurs en ce qui concerne la chronologie des étapes suivies, les étapes qui jalonnent le parcours de la majorité des visiteurs sont presque toujours les mêmes. Cependant, il est à noter que 281 sessions sur 1752 ont eu lieu seulement dans Cyberterminologie (Catégorie Dictionnaires); un indicateur probable du profil de l’habitué au site (un traducteur peut-être) qui a classé cette page dans ses favoris. Que déduire de cette avalanche de chiffres? Un seul constat : le site du CERTA se taille doucement une place dans l’univers cybernétique. Mais il ne faut pas pour autant s’endormir sur ses lauriers car les chiffres resteront là, aux aguets, pour tirer la sonnette d’alarme. En 5 mois... 30 sessions en moyenne par jour sur le site. 90 sessions pour la première quinzaine du mois de mai dans Néoscope. 600 copies téléchargées du numéro 6 de Terminus. Autre chiffre très éloquent est le nombre de copies du bulletin Terminus en format pdf qui ont été téléchargées en ligne, à savoir Numéro 7 17 TERMINUS - ﻣﺤﻄﺔ اﻟﻤﺼﻄﻠﺤﺎت Juin 2005 Anniversaires CERTA L’ETIB a fêté le 15 avril 2005 son jubilé d’argent. Visitez notre site : Les activités du CERTA ont été lancées il y a 9 ans en 1996. www.certa.usj.edu.lb Terminus, publié depuis 1999, est à son 7ème numéro. Centre d'Etudes et de Recherches en Terminologie Arabe Ecole de Traducteurs et d’Interprètes de Beyrouth Université Saint-Joseph de Beyrouth Rue de Damas - Beyrouth Téléphone: 961 (1) 611 456 (ext.5618) Télécopie : 961 (1) 611 360 Courriel : [email protected] Rédaction : Lina S. FEGHALI Révision : Liliane KARAM Nadine RIACHI Courrier des lecteurs Monsieur José JAMHOURI - Exjournaliste à l’Orient-Le Jour et préfet des Terminales au Collège Notre-Dame de Jamhour : « Félicitations pour la rigueur et le professionnalisme qui caractérisent les articles de ce bulletin. Je profite de l'occasion pour donner mon humble avis concernant la francophonie, un terme qui, selon moi, devient bien plus synonyme de repli sur soi que d'ouverture culturelle. Sur un plan purement statistique, savez-vous que la population francophone ne représente plus que 2 à 2,5% de la population mondiale? Et dire que la France fut pendant des siècles le second empire colonial du monde après la GrandeBretagne! La langue française est en perte de vitesse, non seulement par rapport à l'anglais, mais par rapport à plusieurs autres langues, dont l'espagnol. Que restet-il de cette langue qui fut un "must" (mes plus plates excuses aux puristes francophones) pendant des siècles aussi bien dans les cercles littéraires que dans les milieux diplomatiques? Peu de chose en vérité, et je me demande en fait ce que deviendrait le français sans les derniers des "mohicans", amoureux transis et nostalgiques de la langue de Verlaine, Rimbaud ou Villon ? Plus concrètement, que deviendrait la communauté francophone sans la contribution financière du Canada? Rania Massoud se moque gentiment de son peuple qui écorche le français avec des anglicismes, que je trouve par ailleurs bien sympathiques. Plus sympathique en tout cas que l'affreux verlan de la banlieue parisienne... Je trouve particulièrement intéressant son article car il pose le véritable problème de votre profession. Ce problème est évoqué d'ailleurs dans l’éditorial: "Il ne suffit plus qu'il (le traducteur) traduise le texte en veillant à Numéro 7 utiliser la terminologie appropriée, mais il est aussi appelé à faire preuve de créativité face à un néologisme". Que dire alors du français québécois? En guise de "néologisme", on est servi! Moralité: Pauvre de vous, mais, paradoxalement, quelle chance aussi! La traduction ne se limite plus désormais à une simple technique. Elle devient un art, un véritable défi pour votre imagination et votre sens créatif puisqu'elle a pour principale vocation le rapprochement des cultures. Bref, si le choc des cultures est l'affaire des politiques et des militaires, le dialogue des civilisations est votre spécialité! » Madame Jacqueline ABOU-CHAHLA— professeur de FLE - Montréal - Canada: Félicitations pour la rigueur et le professionnalisme avec lesquels Terminus est préparé. Cependant, j'ai été très étonnée des pages écrites par la traductrice venue faire ses preuves à l'Université de Montréal. […] Lorsqu'on se rend dans un pays dont la culture est rapprochée de la nôtre, et qu'on est traductrice de surcroît, on devrait d'abord observer les différences à titre empirique, avant d'y porter des jugements négatifs ou railleurs. Ceci contribuerait à parfaire son savoir, et, le cas échéant, à donner scientifiquement son opinion sur ce que l'on pense être écarté de la norme. Prenons pour exemple le monde arabophone et considérons qu'un locuteur d'un de ces pays, un Jordanien, se présente dans un autre pays (l'Algérie) et se mette à critiquer la langue locale sous prétexte qu'ils ne parlent pas ou n'écrivent pas le «BON arabe», ignorant que les réalités ou les besoins varient d'une contrée à une autre, de sorte que le sens de certains termes peut s'écarter de celui généralement admis... Si l'exemple se propageait, dans ce cas, serait-ce possible que toute la nation américaine, soit 260 millions de personnes parlent le «MAUVAIS anglais» en comparaison avec le parler de la Grande Bretagne? ou que les Brésiliens utilisent le «MAUVAIS portugais»? ou en opposant l'Espagne au Vénézuela, que ceux-ci parleraient : «LE MAUVAIS espagnol»? Ici, on touche à l'aspect de la norme et, justement, je poserais la question suivante aux puristes: Quel serait donc le «Bon français»? Celui de Marseille (pourquoi pas?), celui de Lille? de Lyon? sûrement pas le parler de Paris qui, lui non plus, n'est qu'une sorte de dialecte avec de fréquents écarts à comparer à d'autres parlers de la francophonie… Pour terminer, tant qu'on n'aura pas accepté les variantes que peut revêtir une même langue vivante dans différents endroits du Globe, on n'aura rien compris aux variétés des parfums des fleurs, à leurs couleurs et à leurs nuances, ou au goût si différent du kibbé du Nord du Liban comparé à celui de Zahlé ou celui de Tyr... (Lequel serait le BON kibbé?) Veut-on prôner un «communisme» de la langue qui viserait à l'étouffer en la normalisant à l'excès pour finir par la tuer? Est-on si pressé de voir un «français correct» (= L'ÉCRIT ORALISÉ) trôner aux côtés du grec ancien ou du latin: inchangé, immuable, momifié et vraiment mort? C'est un stéréotype fatigant à la fin, et c'est incorrect de propager le cliché que les Québécois parlent mal le français. Je pense au contraire que c'est cette «bulle de France au Nord d'un Continent» (Yves Duteil) qui va refaire vivre le français à travers le monde. 18