terminus ﻤﺤﻁﹼﺔ ﺍﻟﻤﺼﻁﻠﺤﺎﺕ - CERTA - Université Saint

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terminus ﻤﺤﻁﹼﺔ ﺍﻟﻤﺼﻁﻠﺤﺎﺕ - CERTA - Université Saint
TERMINUS - ‫ﻣﺤﻄﺔ اﻟﻤﺼﻄﻠﺤﺎت‬
Juin 2005
TERMINUS
‫ﻤﺤﻁﹼﺔ ﺍﻟﻤﺼﻁﻠﺤﺎﺕ‬
Juin 2005
2005 ‫ﺤﺯﻴﺭﺍﻥ‬
Editorial
Les risques du métier ...
Ce septième numéro de Terminus est un numéro spécial à plus d’un titre.
Spécial d’abord, parce qu’il ne comporte pas les rubriques habituelles, mais il est
presque entièrement consacré à dresser un bilan du dernier projet réalisé,
CERTA en ligne. Spécial ensuite, parce que les étudiantes-chercheuses à l’ETIB,
et à juste titre, ont participé activement à son élaboration en l’enrichissant avec
leurs contributions originales. Spécial enfin, car il marque le début d’une
nouvelle étape dans les activités du CERTA.
Numéro 7
‫ﺍﻟﻌﺩﺩ ﺍﻟﺴﺎﺒﻊ‬
Nouveau-né dans
l’espace cybernétique
3
Néoscope: Le pourquoi
et le comment
4
Cyberterminologie
SOS Termes
5
Cependant, la spécificité de ce numéro va bien au-delà des considérations
purement académiques. En effet, Terminus 2005 est un reflet de l’actualité, et
qui dit actualité, dit nécessairement sujets tous azimuts touchant à tous les
domaines de la vie (technologie, sport, politique, économie, espace, etc.); de quoi
satisfaire la curiosité de tout le monde. Mais, tout n’est pas aussi rose qu’on ne le
pense.
Néoscope vu par les
chercheurs
6
L’actualité libanaise en
termes
7
Les formules pieuses
11
En effet, le premier problème qui se pose est celui du statut d’un
néologisme dans une actualité où l’urgence est le maître-mot. Cette urgence qui
accorde la priorité à l’information la plus récente, la plus insolite voire la plus
choquante et où les mots sont des outils mobilisés à cette fin. Dans ce contexte, il
est difficile de concilier entre les principes de la terminologie et la réalité telle
qu’elle se présente. Comment est-il possible de reconnaître à un mot son statut de
terme et pis encore de néologisme? Une adaptation aux circonstances s’impose:
sont désormais considérées des néologismes de sens ou de forme, les désignations
qui décrivent une nouvelle réalité, qui n’ont pas d’équivalent établi en français
ou en arabe, et/ou qui occupent le devant de la scène dans l’actualité
quotidienne. Autre problème, les données recueillies ne peuvent être que le reflet
du corpus utilisé (la presse locale et régionale). Par conséquent, le contenu est à
la merci des événements qui fixent les choix éditoriaux des médias. Il suffit
qu’un leader décède ou qu’une catastrophe naturelle ait lieu pour que toute la
presse se mobilise pour en assurer la couverture. Là, toute nouveauté devient
ponctuelle et éphémère. Qu’en est-il alors quand la scène politique locale devient
sous les feux des projecteurs? C’est à ce moment-là, précisément, que les
problèmes commencent, bien évidemment. Langue de bois ou pas, le discours
politique abonde en mots et expressions qui s’infiltrent doucement dans le
quotidien avec leurs connotations pernicieuses et incontrôlables. Tout est
Journal d’une stagiaire
à l’OACI
12
Numéro 7
De SPAM à Pourriel
Ingéniérie sociale
‫ﺴﺒﺎﻡ ﺃﻭ ﻗﹸﻤﺎﻟﺔ؟‬
14
15
Communiquez-vous par 16
SMS?
Le site en chiffres
17
Courrier des lecteurs
18
TERMINUS - ‫ﻣﺤﻄﺔ اﻟﻤﺼﻄﻠﺤﺎت‬
Juin 2005
désormais permis: les leaders, la presse et tout un chacun font preuve d’une créativité qui dépasse toute
imagination. Ainsi, par exemple, le tsunami, qui a frappé l’Asie et qui a occupé la une de l’actualité en
décembre 2004, ressurgit dans les médias libanais, non pas pour confirmer les prévisions qui annonçaient la
possibilité d’une vague sismique sur le littoral libanais, mais pour occuper le discours politique, faisant ainsi
l’objet de définitions aussi variées qu’insolites, à tel point que le tsunami devient, entre autres, une onde de
choc bénéfique (!). Face à une telle situation déroutante, la recherche se trouve dans une impasse: avaliser ces
« néologismes » encombrerait la base de données de désignations précaires dont seules certaines d’entre elles
pourraient réapparaître dans les manuels d’histoire. De plus, passer sous silence ce raz-de-marée linguistique
occulterait un phénomène qui mérite l’examen attentionné de chercheurs dont la mission principale est
d’observer les néologismes dans les médias. Une solution basée sur un compromis a permis d’apaiser la
frustration des chercheuses. Ainsi, une série de quatre articles, placée sous le thème de « l’actualité libanaise
en termes », a donné libre cours à leur verve: nos chercheuses ont alors répertorié dans un contexte mi-figue
mi-raisin, des mots de la langue courante chargés de sens concrets et abstraits.
A travers cette réalité vécue, il est possible de percevoir les
heurs et les malheurs d’un chercheur quand son objet d’étude porte sur
les mots; des mots qui échappent souvent à tout contrôle, à toute
systématisation et qui restent tributaires d’un usage créatif, subjectif
voire capricieux. De plus, l’extrême brièveté des délais accordés pour le
recensement des termes à traiter, la production des dossiers et la
consignation des fiches en ligne, exacerbe le sentiment de frustration et
conduit parfois au laisser-aller, au renoncement ou à l’improvisation.
Quant au décalage entre le contenu des ressources (souvent insuffisant
et de qualité parfois douteuse) et les besoins réels, il est un autre
obstacle à franchir dans la quête inlassable de l’information la plus sûre
et la plus fiable. Enfin, le produit final (à savoir la base de données) ne
répond pas toujours à toutes les attentes car les usagers y recherchent
souvent ce qui ne s’y trouve pas encore ou en contestent le contenu.
Quoiqu’il soit, il ne faut pas nier que la recherche terminologique peut
être aussi une source de plaisirs infinis pour le chercheur quand elle
aboutit aux résultats escomptés et surtout quand les données recueillies
répondent aux besoins et, partant, s’implantent dans l’usage.
« … les mots ne sont pas des
morceaux d’ADN. Si toute
l’information est présente dans les
gènes pour coder– et retracer l’évolution d’une espèce, ce n’est
pas le cas des mots, dont
l’évolution dépend de la
grammaire, de la morphologie, de
la syntaxe et du contexte
cu l tu r el , qu i in f l u enc ent
grandement leur résistance et leur
évolution. » Kevin TUITE,
professeur d’anthropologie à
l’université de Montréal et spécialiste
des langues caucasiennes.
FONTAINE, Laurent. « Parler
avant Babel », in Courrier
International, n° 731, 4-9 novembre
2004.
Lire ce numéro de Terminus c’est, d’une part, partager avec son équipe les moments de plaisir intense
vécus en interaction avec un monde en continuel effervescence: le monde des termes qui souvent naissent en
grande pompe pour se jeter ensuite dans le tourbillon d’un usage sans merci qui les reçoit ou les rejette. Le
chercheur, au vrai sens du terme, se sent responsable de « ses » termes: il les chouchoute, leur redonne un
nouvel éclat, jusqu’au jour où ils revendiquent leur indépendance et s’envolent de leurs propres ailes.
Lire ce numéro de Terminus c’est, d’autre part, vivre un changement important pour le CERTA. Un
changement attendu depuis longtemps et qui se réalise enfin. En effet, le train à bord duquel nous nous
sommes embarqués il y a neuf ans avait pour but de mettre sur les rails un centre qui mène des recherches
terminologiques. Ce train arrive cette année à son terminus pour se lancer sur les autoroutes de l’Internet, des
chemins qui peuvent nous mener aussi loin que nous emportent nos ambitions… à nos risques et périls.
Lina SADER FEGHALI
Chef de section - CERTA
Numéro 7
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TERMINUS - ‫ﻣﺤﻄﺔ اﻟﻤﺼﻄﻠﺤﺎت‬
Juin 2005
www.certa.usj.edu.lb : un nouveau-né dans l’espace cybernétique
Sans aucune hésitation,
le CERTA a répondu présent à
l’appel du directeur du Bureau
Moyen-Orient de l’AUF, M.
Michel BENNASAR, pour
mettre en place un projet
exécutable en l’espace de six mois
(juillet-décembre 2004). C’est
alors que le projet CERTA en
ligne a vu le jour dans le cadre
d’un contrat d’association JER
(JER 1015) conclu avec l’AUF.
A u p r o g r a mme: l a
création d’un site pour le CERTA
ayant pour principal objectif de
mieux faire connaître le CERTA
et de mettre en place une cellule
de veille terminologique qui a pour
tâches de:
•
repérer, consigner et diffuser
les néologismes parus dans la
presse ;
•
répertorier les sites à intérêt
terminologique ;
•
répondre à des consultations
terminologiques.
Ayant une partie
hébergée sur le serveur de l’USJ
et une autre sur le serveur de
l’AUF, la réalisation du site du
CERTA a été prise en charge par
les webmestres du Service des
publications et de la
communication de l’USJ et de
l’AUF qui ont assuré
respectivement la conception
générale du site et la base de
données (voir par ailleurs). Un
travail de parfaite coordination
qui a favorisé la concrétisation
des résultats escomptés dans les
délais impartis.
Résultat de l’opération:
le site www.certa.usj.edu.lb qui
propose trois services différents
(Néoscope, Cyberterminologie et
SOS-Termes) en plus du bulletin
Terminus dont les sept numéros
Numéro 7
sont téléchargeables en ligne en
version pdf.
Officiellement lancé le 27
janvier 2005, le site du CERTA
rejoint ainsi la grande famille de
l’Internet. Agé maintenant de
moins de cinq mois, il évolue
doucement dans un univers tout à
la fois accueillant et hostile.
Accueillant, car tout nouveau
venu a sa place dans un espace
sans limites et sans contraintes.
Hostile, car ce nouveau venu doit
s’imposer et essayer d’occuper les
premières places dans les
référencements.
Ce projet n’est pas le
résultat d’une décision prise à la
légère ou d’un désir d’être dans
l’air du temps. Il est né d’un
besoin: celui de mettre en place
une structure qui permette au
CERTA d’évoluer, d’assurer une
diffusion rapide de ses données et
de devenir, à long terme, une
référence accessible.
Nos cousins sur la Toile
Recherchez dans Google “CERTA” et vous
serez supris de remarquer que ce sigle sert à
désigner plusieurs organismes : Centre
d'Expertise gouvernemental de Réponse et
de Traitement des Attaques informatiquesCentre d’études et de recherche en
traductologie de l’Artois- Centre d'Etudes et
de Représentations du Théâtre Antique Centre de Ressources de Techniques
Avancées, etc.
Un grand merci au
Service des publications
et de la communication de
Impressions…
Michel BENNASAR - Directeur Bureau
Moyen-Orient - AUF.
Je tiens à vous féliciter pour la qualité
du travail réalisé et pour sa finalisation
dans les délais impartis.
Jarjoura HARDANE, Doyen de la
Faculté des Lettres et des Sciences
Humaines, USJ.
Sincères félicitations pour cette
initiative. Elle est susceptible de rendre
des services en ligne et de se
développer.
Jian YANG, Office Québécois de la
Langue Française, Montréal, Canada.
J'ai visité avec beaucoup d'intérêt
votre site. Je vous tire mon chapeau,
sans aucune exagération complaisante.
J'ai surtout aimé votre Néoscope qui
met l'accent sur le traitement des
termes de l'actualité. Des puristes
pourraient vous reprocher de faire des
choix peu rigoureux de «termes»; mais
des traducteurs et des utilisateurs du
grand public vont certainement vous
remercier de l'information utile et «just
in time» que vous offrez. Et dire que
vous avez mis tout cela en ligne en
l'espace de 6 mois! […]
En linguistique, un trait distinctif est
significatif parce qu'il représente un
c h oi x d u l oc u t e u r . D an s u n
supermarché, avec l'abondance des
biens, c'est le choix des consommateurs
qui est le jugement suprême quant à la
qualité d'une marchandise. A une
époque où l'abondance des
informations dépasse même celle des
biens matériels, le choix d'un lecteur
pour recevoir un petit bulletin du
CERTA, Terminus, à travers l'univers
cybernétique, cela doit être significatif
aussi, n'est-ce pas?
l'USJ et surtout à M.
Stéphane Bazan et Mlle
Aline Dagher pour la
réalisation du site.
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TERMINUS - ‫ﻣﺤﻄﺔ اﻟﻤﺼﻄﻠﺤﺎت‬
Juin 2005
Néoscope : Le pourquoi et le comment
Concevoir un site à
vocation terminologique implique
normalement la mise au point
d’un support qui a pour objectif
de diffuser des données
terminologiques.
Une décision s’imposait:
quel corpus choisir qui puisse être
susceptible de contenir des
notions et des termes non
répertoriés dans les autres
supports terminologiques
existants? Deux options étaient
envisageables: une terminologie
de pointe dans le domaine des
sciences et des technologies ou la
terminologie des médias riche en
néologismes de toutes sortes.
Plusieurs raisons ont fait pencher
la balance du côté des médias, à
savoir:
• Les délais très courts qui ne
permettaient pas la prévision
d’une étape de familiarisation
avec un domaine spécialisé.
• L’accessibilité des ressources et la
possibilité de les cerner en vue
d’un dépouillement efficace.
• La variété des notions qui ne se
limitent pas à un seul domaine.
Cependant, il y avait le
revers de la médaille: dans quelle
mesure un corpus médiatique
pouvait être considéré comme
fiable? Et, par conséquent, peuton qualifier de termes des
dénominations qui, parfois, ne
durent que le temps nécessaire
pour que l’encre sèche? Tant de
questions qui ont taraudé
l’équipe de chercheuses qui est
entrée de plein pied dans l’univers
des néologismes médiatiques où
l’éphémère, l’à-peu-près et le
sensationnel règnent.
Malgré tout cela, il fallait
passer à l’action. Ainsi, dès que le
Numéro 7
coup d’envoi du projet CERTA en
ligne a été donné, les périodiques
sont devenus pour l’équipe de
chercheuses leur pain quotidien.
Ces étudiantes en master à l’ETIB
- Peycente Dakdouki, Khawla
Hajjar, Dalia Hamdane, Maya
Mady, Rouba Romanos et Hourie
Tontian - ont constitué une cellule
de veille qui avait pour principale
tâche de traquer tout néologisme
paru dans la presse. La moisson
n’était pas toujours abondante
pour toutes et les listes
soigneusement établies se voyaient
réduites en peau de chagrin. Une
fois l’étape du choix franchie, des
fiches devaient être établies et
saisies dans la base de données
conçue par Mme Lina Sader
Feghali, chef du projet, et
développée avec le langage PHP
par Mlle Nathalie Bitar,
Webmestre de l’AUF- Bureau
Moyen-Orient. Néoscope, qui est
actuellement hébergé sur un
serveur Linux du Bureau MoyenOrient de l’AUF (www.lb.refer.org/
neoscope/projet.php), comporte
150 fiches environ qui font l’objet
d’une mise à jour périodique.
D’autres fiches sont ajoutées à
chaque fois qu’une nouvelle réalité
est repérée dans les différents
domaines (actualités politiques,
sociales, sportives, technologiques,
économiques, militaires,
informatiques, spatiales, etc.)
Cinq mois après son
lancement, Néoscope est déjà un
témoin vivant d’une période riche
en événements qui a assisté à la
naissance de réalités aussi bien
banales qu’insolites et
spectaculaires. Des réalités qui
seraient à jamais jetées dans les
oubliettes, qui trouveront leur
place dans les manuels d’histoire
ou qui continuent de marquer
notre quotidien.
Un
grand
d’abord
merci
à
M.
tout
Michel
Bennasar, directeur
du
Bureau Moyen-Orient de
l’Agence Universitaire de
la Francophonie, pour son
soutien
et
encouragements.
ses
Un
grand merci ensuite à
Mlle Nayla Abou-Alwan,
reponsable
des
programmes, pour avoir
facilité le lancement du
projet. Un grand merci
enfin à Mlle
Nathalie
Bitar,
webmestre
de
l’AUF,
pour
les
tous
efforts consentis pour
développer, en un temps
record,
une
base
de
données conviviale.
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TERMINUS - ‫ﻣﺤﻄﺔ اﻟﻤﺼﻄﻠﺤﺎت‬
Juin 2005
Cyberterminologie
La Toile (à comprendre
l’Internet) recèle des trésors
inestimables pour les langagiers.
C’est pour cette raison, que le
bulletin Terminus, dès son
premier numéro, a consacré une
rubrique pour présenter et
décrire les sites découverts. Cette
rubrique n’a plus de raison
d’être avec le deuxième service
offert sur le site du CERTA, à
savoir Cyberterminologie. En
effet, cette section du site
propose désormais un répertoire
de sites à intérêt terminologique
constamment mis à jour et
répartis en plusieurs catégories:
• Base
de
données
terminologiques: c’est là que
l’utilisateur pourra retrouver
les principales bases de
données accessibles en ligne.
• Dictionnaires,
Glossaires et
Lexiques en ligne: Toutes les
sources lexicographiques sont
classées selon leur domaine de
spécialité (médecine,
économie et finances, sciences
humaines, informatique, etc.)
Une rubrique intéressante
dans cette catégorie est celle
appelée Liens utiles où ont été
répertoriés les sites qui
comportent un cocktail de
sites variés.
• Moteurs de recherche: Une
panoplie de moteurs de
recherche est proposée pour
permettre à l’utilisateur de
varier les moyens d’accès à
l’information en ligne.
• Revues
de Terminologie:
Plusieurs revues de traduction
et de terminologie proposent
des versions en ligne qui
présentent un intérêt
particulier pour le chercheur
qu’il soit étudiant ou
enseignant.
Numéro 7
• Associations, Organismes et
Bibliothèques: C’est ici que
l’utilisateur accède aux
principales associations qui
s’occupent surtout de
terminologie et de
normalisation. Il retrouve
aussi l’adresse des
bibliothèques qui ont
consacré une section de leur
site à la terminologie.
• Périodiques en ligne: Cette
catégorie donne accès à la
presse locale, régionale et
internationale dans sa
version électronique.
Cyberterminologie est un
répertoire appelé à s’enrichir et
à se diversifier. C’est ce que la
cellule de veille, mise en place
au CERTA, tente de faire en
«dépistant» toute ressource
susceptible de venir en aide à
ses utilisateurs en matière de
terminologie.
Cependant, et pour
respecter le principe qui dit
qu’il vaudrait mieux être plus
réceptif que sélectif,
Cyberterminologie laisse à
l’utilisateur le soin de juger de
la validité des sites proposés. Il
lui incombe alors de les
comparer, de les évaluer et de
les juger en fonction de ses
propres besoins.
SOS Termes
Le troisième service
proposé sur le site du CERTA a
été baptisé SOS-Termes. Comme
son nom l’indique, ce service a
pour tâche de venir en aide aux
utilisateurs qui désirent retrouver
l’équivalent d’un terme non
répertorié dans les ouvrages
lexicographiques. Autrement dit,
c’est un service de consultation
terminologique gratuit qui se
charge d’entreprendre une
recherche terminologique
ponctuelle. Un formulaire à
remplir en ligne permet à
l’utilisateur de formuler sa
demande. Pour mieux cerner la
question, il est nécessaire de
spécifier
le
domaine
d’appartenance du terme, la
langue dans laquelle l’équivalent
est recherché ainsi que toute
indication susceptible de faciliter
la recherche.
Il semble que les visiteurs
du site du CERTA n’ont pas été
tentés de recourir aux services de
SOS-Termes. Seules dix requêtes
ont été reçues dont deux ont
demandé des références
(lexiques, glossaires, textes
parallèles) dans un domaine de
spécialité bien spécifique.
Une précision pour
terminer: ce service n’a pas la
prétention de remplacer les
dictionnaires et l’usage, mais il a
pour seul objectif d’assurer une
«terminologie d’urgence», c’est-àdire de proposer des solutions aux
problèmes terminologiques qui se
posent quand une nouvelle réalité
voit le jour ou quand l’équivalent
existant est controversé.
5
TERMINUS - ‫ﻣﺤﻄﺔ اﻟﻤﺼﻄﻠﺤﺎت‬
Néoscope vu par les chercheurs
Mesdames et messieurs,
gagnez vos sièges et retenez votre
souffle car, dans un instant, on
fera le noir complet dans la salle,
le silence s’établira, les rideaux se
lèveront et vous découvrirez
Néoscope, la « scène » où défilent
les nombreux termes vedettes,
une scène prête à accueillir tous
ceux qui veulent découvrir le
monde des curieux néologismes
qui jalonnent les pages de
l’actualité.
Comme c’est le cas sur
une scène ordinaire, la scène des
vedettes terminologiques est
composée de la scène elle-même,
surélevée sur des tréteaux et
représentée par le site officiel de
Néoscope sur la Toile, de l’avantscène où chaque terme figure seul
avec sa définition et ses notes
linguistiques et, bien entendu, de
l’arrière-scène qui est derrière la
scène elle-même : c’est l’endroit
secret où les héros se cachent. Il
suffit de cliquer sur un autre
terme pour que le décor change
et pour que le public puisse le
découvrir. Enfin, les coulisses
cachées du regard des
spectateurs par le manteau
d’arlequin sont le lieu où les
chercheurs font la sélection des
néologismes, un genre de casting
qui permet de choisir le meilleur
acteur pour le meilleur rôle. C’est
un endroit interdit aux
spectateurs : pendant la
rep résen tati on , seul s l es
chercheurs y ont accès.
Vous avez découvert la
scène, mais qui sont donc les
acteurs ? Il y a tout d’abord les
acteurs qui font un casting, mais
ils n’arrivent pas à décrocher un
rôle. Ce sont des néologismes qui
parcourent les pages de
l’actualité sans tambours ni
trompettes. C’est le cas du terme
Numéro 7
Juin 2005
Néoscope : scène des « vedettes »
« Max le ver ». Quant aux
cascadeurs, on fait avant tout
appel à eux pour leurs
performances sportives dans une
scène dangereuse. C’est le cas des
termes jorkyball et sandboarding.
Il y a aussi les figurants : un
figurant c’est une figure
anonyme dans la foule, monsieur
tout-le-monde, comme les termes
assurance vieillesse, cédraie des
patriarches et décalogue qui ont
bien décroché des rôles sur la
scène politique locale, mais leur
charme reste pour autant
éphémère. N’oublions surtout
pas le second rôle qui est un
complément indispensable au
héros. Il n'a pas toutes ses
ressources, mais il peut souvent
accomplir de bien belles actions
de lui-même - jusqu'à parfois lui
voler la vedette... On trouve
dans cette catégorie les termes
toiture végétalisée, boîte noire,
PISCES et gilet intelligent.
Jusqu’à ce stade, les
chercheurs qui entament le
casting peuvent avoir l’embarras
du choix. Ils peuvent très bien
choisir tel néologisme et laisser
tomber tel autre. Ou même, un
certain « acteur » peut jouer un
rôle dans une pièce, mais son
image ne s’incruste pas dans la
mémoire du spectateur. Mais à
partir de ce moment, on passe au
sérieux, aux vedettes ! Il y a bien
sûr le Héros : le Grand Gentil,
mâchoire carrée, muscles d'acier,
sourire enjôleur et artillerie
lourde qui reste sur scène au
moins pendant la moitié de la
pièce. C’est le cas des termes zone
verte et triangle de la mort. Ce
sont des termes qui se sont
inscrits dans l’histoire. De tels
termes ne passent pas inaperçus.
La plupart des spectateurs qui
ont une idée de ce qui se passe
dans le monde en général, ou en
Irak en particulier, se sont
familiarisés avec des termes de ce
calibre et ils s’attendent à les
voir défiler sur des scènes comme
Néoscope. Puis vient le tour de la
Star qui, comme le Héros, occupe
la vedette de la scène, mais qui
n'en est pas à son coup d'essai. Le
terme Monsieur Euro fait partie
de cette catégorie et si vous avez
la patience de regarder notre
pièce en entier, vous allez être
surpris par les capacités de cette
« star » qui peut jouer deux rôles
sur une même scène !
Et enfin la Superstar, le
cran encore au-dessus, demi-dieu
de notre civilisation
terminologico-imaginative; il
pèse de tout son poids sur la
Toile et tend à accaparer toutes
les scènes... C’est le mur de
sécurité pour qui la salle va
c r ou l e r
sous
l e s
applaudissements. C’est un
néologisme tout particulier
ayant plus de cinq synonymes,
une étoile qui, à chaque fois,
revêt un nouveau costume
différent suivant la scène où il
interprète son rôle, un terme à
visages multiples qu’on vous
laisse le plaisir de découvrir
vous-mêmes.
Ainsi, chers mordus de
l’actualité internationale et
surtout régionale, vous êtes au
rendez-vous avec Néoscope pour
tomber sous le charme d’une
mu l ti tu d e d e « v ed ettes»
terminologiques. Vous n’avez
qu’à prendre des billets, réserver
vos places et vous connecter à la
Toile, et Néoscope se charge du
reste.
Hourie TONTIAN
Master en Traduction - Recherche
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TERMINUS - ‫ﻣﺤﻄﺔ اﻟﻤﺼﻄﻠﺤﺎت‬
Si le mot m’était conté...
D’abord, il y a ceux qui
croient à la force des mots. Alors ils
évitent de les mâcher. Mais on
trouve aussi les grands timides qui,
comme pour se nourrir de leur force,
les mangent. Les lâches, eux,
préfèrent, en attendant le mot
d'ordre, ruminer fastidieusement les
mortels « déjà dits ». Et puis il y a
ceux qui créent les mots. Bien
entendu, parce que le signifiant ne
vaut rien sans son signifié. Mais
aussi, mais surtout, parce que dans
ce monde, la poésie n’est l’apanage
de personne. Ce petit corps
intermédiaire entre une grande
planète et une petite étoile, quel
homme de lettres, quel poète aurait
songé à le baptiser naine brune? Eh
bien, un astronome l’a fait. Cet
astronome a dû tomber amoureux
de son étoile. Tout comme les
employés de Google qui ont trouvé
du mal à se contenter de l'adresse un
peu bateau de leur lieu de travail.
Alors, par reconnaissance, par
amour, ils lui ont donné un autre
nom, Googleplex.
Cependant, il faut dire que
la créativité n’est pas seulement
dans le mot. Elle est aussi dans le
concept. L'infidelity business, par
exemple. Qui est celui qui aurait cru
q ue l es ho mmes d ’a f fai res
investiraient un jour dans
l’infidélité conjugale ? Pas très
moral ? Certes. L’art ne prétend pas
nécessairement à la moralité. Il ne
demande pas la permission d'exister.
Il est. C’est comme ça, on n'y peut
rien.
C’est ainsi que graves ou
légers, sacrés ou profanes, les mots
sont là. Tous les jours, ils naissent et
ils meurent. Des fois ils ressuscitent.
Quand ils sont nouveaux, on les
appelle néologismes. Et qui dit
néologisme, dit actualité et, à plus
forte raison, dit presse; le bastion
incontournable de la nouveauté. Or
c’est justement dans la presse que
nous allons puiser nos petits trésors.
Tous les jours, nous faisons la chasse
à l’inédit. Parce que nous, nous
Numéro 7
Juin 2005
succombons à l’attrait du
nouveau. Le périmé, le ringard, le
vieillot ne nous intéresse pas.
D’ailleurs, vous ne le trouverez
jamais sur notre site. Sur notre
site, vous trouverez la révolution
orange, l’araignée d’eau, la biosentinelle, le ballon de Beyrouth,
mais vous risquez aussi,
malheureusement, de tomber sur
le carnage de Beslan, la bombe sale
ou l’assassinat vérifié…
Sans discrimination
aucune et dans un esprit
inégalable d’ouverture, nous les
accueillons. Sans oublier que des
fois ils nous arrivent mort-nés.
Mais à partir du moment où ils
valent le coup, nous les
parrainons. Nous les regardons
grandir jusqu'au jour où ils se font
une place au dictionnaire. C'est
alors que nous les quittons. Entretemps, d’autres arrivent. Et ainsi
va la vie.
En attendant, bien sûr,
que disparaissent un jour tous les
termes qui renvoient à la bêtise et
à la laideur des hommes.
Maya MADY
Master en Interprétation - Professionnel
La Genèse des mots
« L’Univers s’étageait à mes pieds
et toute chose humblement
sollicitait un nom, le lui donner
c’était à la fois la créer et la
prendre. »
En ces quelques termes,
Jean-Paul Sartre1 vient de définir
à sa manière le néologisme. De
nouvelles « choses » sont créées
tous les jours et de nouveaux
concepts naissent toutes les
minutes, mais ils n’existent
réellement qu’à partir de l’instant
où ils sont nommés et reconnus
par le monde. Les nommer,
comme le dit Sartre, c’est en
quelque sorte les concevoir et se
les approprier. Et c’est suite à leur
naissance que notre travail
débute; il consiste essentiellement
à éplucher quotidiennement les
journaux à la recherche de
nouveaux concepts, mais
surtout de nouveaux termes.
Une
molécule
quelconque mentionnée dans
un article passe inaperçue, mais
quand il s’agit de la PSCRantes qui permettra d’éviter
la transmission du virus du
sida, alors là tout le monde est
intéressé. Et quand le terme
phishing est cité dans un
journal, on pense directement à
une faute de frappe et c’est
donc, non sans surprise, qu’on
découvre que ce terme
représente plutôt un « nouveau
type d’escroquerie en ligne qui
consiste à demander par
courriel au destinataire
d’envoyer une somme créditée
sur son compte bancaire à une
personne quelconque » (soit le
«hameçonnage»). Et les
exemples sont encore
nombreux !
E t u d i e r
c e s
néologismes, retracer leurs
origines et remonter aux
circonstances de leur naissance,
c’est en quelque sorte les
accompagner et les aider à
tracer leur bonhomme de
chemin. Définir ces termes, les
traduire, essayer de leur donner
un nom et introduire les
concepts qu’ils représentent
dans une autre langue et une
autre culture, c’est en quelque
sorte contribuer à leur
conception et à leur renaissance
dans un autre « Univers ».
Alors que demander de plus,
sinon la réussite de ces termes
et leur perpétuité ?
Rouba ROMANOS
Master en Traduction - Recherche
_________________
1Jean-Paul
SARTRE, Les mots, Éditions
Gallimard, 2003, p.52.
7
TERMINUS - ‫ﻣﺤﻄﺔ اﻟﻤﺼﻄﻠﺤﺎت‬
Juin 2005
L’actualité libanaise en termes
The Day After Tomorrow…
Les dates, les manuels
d'Histoire en sont friands, et
pour cause; elles font l'Histoire.
Elles font la mémoire des
peuples, qui, un beau jour, se
disent, à contrecœur parfois,
"rien ne sera plus comme
avant". S'il est vrai que ce que
les journalistes s'empressent
d'appeler "date fatidique" ou
"tournant décisif" se concocte
souvent à petit feu dans des
cuisines qui ne sentent pas
toujours bon, il est tout aussi
vrai que la veille du Jour J ne
ressemble en rien, ou presque,
au lendemain du Jour J. Ce
n'est pas pour rien qu'on dit
"l'avant 11 septembre" et
"l'après 11 septembre".
"L'avant 11 mars" et "l'après 11
mars". Les fomentateurs le
savent-ils à l'avance? Peut-être
et peu importe.
Mais c'est fou comment
le hasard, lui, se prête au jeu,
comme pour mieux nous faire
des pieds de nez. C'est fou
comment un Libanais qui se
réveille un matin de 14 février1
avec un seul projet en tête,
acheter des roses rouges pour sa
bien-aimée, finit le soir en train
de déposer ces mêmes roses sur
la tombe de son ancien premier
ministre assassiné. C'est fou
comment le mot libanisation,
qui est passé par tous les sens
possibles et imaginables, a
finalement atterri au "droit des
Libanais à devenir maîtres de
leurs décisions". C'est fou
qu'après la libanisation de
l'Irak, on se mette à parler de
l'irakisation du Liban. C'est fou
comment le nom d'un hôtel,
d'un quartier ou d'une résidence
peut se transformer en de
véritables symboles politiques,
et que le drapeau libanais, qui
Numéro 7
a longtemps dû se contenter de
flotter sur les bâtiments
officiels, est devenu tout d'un
coup synonyme d'opposition.
C'est fou comment un chiffre,
million, mis à toutes les sauces
sur tous les talk-shows
télévisés, peut faire l'objet
d'une véritable foire
d'empoigne. C'est fou qu'après
la 1559 vienne la 1595, comme
dans une vraie séance de
numérologie.
Il est fort à parier que
parti le 13 février, un Libanais
rentré le 14 mars2, aurait eu
l'impression de débarquer sur
une autre étoile, un peu plus
scintillante, peut-être.
Maya MADY
Master en Interprétation - Professionnel
_______________________
1 C’est la date de l’assassinat de l’ancien
premier ministre libanais, Rafic Hariri.
2 C’est
la date où plus d’un million de
Libanais, toutes confessions confondues, se
sont rassemblés sur la Place des Martyrs,
rebaptisée Place de la Liberté.
Le cirque des mots
Tout commença avec la
résolution 1559 qui priait la Syrie de
plier bagages et de rentrer au
bercail… Seulement rien n’est si
simple, on marchande par-ci par- là et
les Libanais, fidèles à leur réputation,
ne tardent pas à se diviser entre pro1559 et anti-1559.
Jusqu’à présent rien de grave.
Seulement voilà, personne ne
soupçonnait le drame de la Saint
Valentin qui va ébranler tout ce petit
monde. L’assassinat de l’ex-premier
ministre va unir le pays comme il n’a
jamais été uni, mais va également le
diviser comme il n’a jamais été divisé.
L’opposition plurielle est scandalisée,
les réunions se succèdent au Bristol et
l’Intifada de l’indépendance est
lancée : le concept est emprunté aux
Palestiniens mais est vite transformé
en mouvement pacifiste; le Liban ne
sera donc pas palestinisé mais
ukrainisé….
En ce début du Printemps du
Liban, le Cèdre se révolte et la Place
des martyrs, devenue pour l’occasion
Place de la Liberté, est envahie par les
jeunes de l’opposition qui ont uni
jihad et croisade pour libérer le pays.
Cependant, c’était sans
compter les loyalistes qui ne vont pas
tarder à répliquer et leur mascarade
est tout autant réussie : réunions à
Aïn el Tiné, rassemblements à la Place
Ryad el Solh et que la plus grande
manifestation gagne ! Vous avez bien
dit 500000 ? Je dis un million et zoom
out ! A bon entendeur salut !
Le dialogue national n’est pas
prévu pour demain, ce qui n’empêche
pourtant pas les Libanais de célébrer
le « Jour de l’unité nationale » ! A ne
pas oublier entre les banderoles rouges
et blanches, vertes, bleues, jaunes et
oranges, la 3ème force (ou 3ème voie) qui
a du mal à se retrouver dans ce
cirque ! Et c’est donc au beau milieu
de ce capharnaüm que la résolution
8
TERMINUS - ‫ﻣﺤﻄﺔ اﻟﻤﺼﻄﻠﺤﺎت‬
Juin 2005
L’actualité libanaise en termes
Nos législatives 2005 en quelques mots
1595 voit le jour, au désespoir de
tous ces hommes politiques qui,
entre 1559 et 1595, ne savent
plus où donner de la tête !
Mais tout est bien qui
finit bien, après la chasse aux
bombes, le retrait final des
troupes syriennes et le Comité
d’enquête international qui arrive
prochainement à Beyrouth, tout
est rentré dans l’ordre (!). Les
pages du passé sont à jamais
closes mais les pages
tumultueuses du futur sont
ouvertes : les Libanais ne seront
donc pas tranquilles de sitôt. A
l’horizon, vers Rabieh, le temps
est à l’orage ; le nuage gris des
élections plane sur le pays et la
loi électorale (dite parfois de
bulldozer ou de rouleau
compresseur) risque de tout
chambouler !
Mesdames et Messieurs,
prenez donc vos places, (mais
surtout attachez vos ceintures) le
spectacle va commencer !
Rouba ROMANOS
Master en Traduction - Recherche
Que vous les boudiez, que
vous n'en ayez rien à faire ou que
vous soyez le premier à vous rendre
aux urnes, les législatives 2005 sont
là. Même si leur jargon n'est qu'un
déjeuner de soleil, dans le sens où il
risque de disparaître quelques heures
après le dépouillement des suffrages
et la publication des résultats, il
conviendrait de faire une place aux
quelques termes qui auront fait
l'actualité pendant une bonne
centaine de jours.
La loi de 1960, le projet de
loi Frangié et la proposition de loi
Harb renvoient tous à la même
réalité, à quelques nuances près.
Les trois textes adoptent la
circonscription resteinte ou le caza.
Une éventuelle loi
proportionnelle-mohafazat, qui n'a
pas encore vu le jour, adopterait
comme circonscription électorale
la mohafazat panachée d'un
scrutin proportionnel.
La loi de l'an 2000 a régi,
comme son nom l'indique, les
élections en 2000. C'est sur la base
de cette loi que se tiennent les
élections en juin 2005. Les
circonscriptions qu'elle prévoit
sont: Beyrouth I, Beyrouth II,
Beyrouth III, les circonscriptions I,
II et III du Liban-Sud, les
circonscriptions I, II, III et IV du
Mont Liban, les circonscriptions I,
II, III et IV de la Békaa et les
circonscriptions I et II du LibanNord.
L'article 68 de la loi
électorale est relatif à la publicité
électorale et stipule : " il est
interdit à tous les médias
audiovisuels ainsi qu’à la presse
écrite (...) de faire de la publicité
politique tout au long de la durée
de la campagne électorale (...) les
médias qui ne respectent pas cette
disposition sont passibles de
fermeture totale(...) ".
Numéro 7
La convocation du collège
électoral, appelé aussi corps
électoral se fait selon un décret
signé par le Président de la
République. En 2005, le décret
de convocation du corps électoral
porte le numéro 14377.
La mission de l'Union
européenne d'observation des
élections au Liban est une
mission indépendante composée
de 90 observateurs et
"indép endante des Etats
membres de l'Union européenne
et de la Commission
européenne". Son rôle est
"d ' éval u er l' en se mb le du
processus électoral, notamment
son cadre réglementaire, son
environnement politique, la
campagne, les préparatifs, le
scrutin en lui-même, le
dépouillement et la période des
élections1".
L'équipe électorale de l'ONU,
présidée par Carina Perelli, est
"présente lors de la tenue des
élections parlementaires, afin de
coordonner et d'appuyer les
observateurs internationaux
envoyés par d'autres pays et
organisation, et afin d'établir un
lien avec les autorités électorales
libanaises, les observateurs et les
groupes de suivi nationaux2".
S'il est vrai qu'un électorat
averti en vaut deux, il est triste de
noter que la loi ne prévoit pas de
bulletins qui comptent double!
Maya MADY
Master en Interprétation - Professionnel
1 «La première équipe d'observateurs
européens sera mardi au Liban», in
L'Orient le Jour, n° 11358, vendredi
6 mai 2005.
2«Liban
: l'équipe électorale de l'ONU
commence sa mission à Beyrouth», in
http://www.un.org/apps/newsFr/
s t o r y F . a s p ?
NewsID=10337&Cr=Liban&Cr1=M
oyen.
9
‫ﻣﺤﻄﺔ اﻟﻤﺼﻄﻠﺤﺎت ‪TERMINUS -‬‬
‫‪Juin 2005‬‬
‫ﺇﺭﻫﺎﺏ ﺍﻟﻜﻼﻡ‬
‫‪L’actualité libanaise en termes‬‬
‫ﺤﺭﺏ ﻋﺎﻟﻤﻴﺔ ﺃﻭﻟﻰ‪ . . . . . .‬ﻓﻲ ﺨﺒـﺎﻴـﺎ‬
‫ﻴﻭﻡ ﻴﺒﺸﺭ ﺒﺒﺩﺍﻴﺔ ﺃﺴﺒﻭﻉ ﻋﻤل ﻁﻭﻴل‪ ،‬ﺇﻟﻰ‬
‫" ﺍﻟﺯﻭﻡ ﺇﻥ" ﻭ" ﺍﻟﺯﻭﻡ ﺃﻭﺕ" ﺇﻻ ﻤﻔﻬﻭﻡ ﺘﻘﻨﻲ‬
‫ﺍﻟﻤﺎﻀﻲ‪.‬‬
‫ﻴﻭﻡ ﻟﻠﺤﺭﻴﺔ ﻭﺍﻟﺴﻴﺎﺩﺓ ﻭﺍﻻﺴﺘﻘﻼل‪ .‬ﻓﺈﺫﺍ ﺒـﻪ‬
‫ﺃﺠﻨﺒﻲ؟ ﻨﻌﻡ‪ .‬ﻫﻭ ﻜﺫﻟﻙ‪ .‬ﻭﻟﻜﻥ ﺘﻘﻨﻴﺔ ﻫـﺫﺍ‬
‫ﺤﺭﺏ ﻋﺎﻟﻤﻴﺔ ﺜﺎﻨﻴﺔ‪ . . . . . . .‬ﻓﻲ ﺼﻔﺤﺎﺕ‬
‫ﺍﻟﺘﺎﺭﻴﺦ‪.‬‬
‫ﻲ ﺍﻟﻨﺴﻴﺎﻥ‪.‬‬
‫ﺤﺭﺏ ﺒﺎﺭﺩﺓ‪......‬ﻓﻲ ﻁ ّ‬
‫ﻴﺘﺤﻭّل ﻤﻥ ﻴﻭﻡ ﺤ ّﺭ ﺇﻟﻰ ﻴﻭﻡ ﻤﻌﺘﻘل ﻭﺃﺴﻴﺭ‬
‫ﻓــﻲ‬
‫ﺜــﻼﺙ‬
‫ﻋــﺒــﺎﺭﺍﺕ‪:‬‬
‫ﺤﺭﻴﺔ‪ . . .‬ﺴﻴﺎﺩﺓ‪ . . .‬ﺍﺴﺘﻘﻼل‪ ،‬ﺃﻱ ﺒﻜل ﺒﺴﺎﻁﺔ‬
‫ﻜﺄﻨﻲ ﺒﻬﺎ ﺍﺨﺘﺭﺍﻉ ﺠﺩﻴـﺩ‬
‫ﻻ‬
‫ﻴـﺨـﺩﻡ‬
‫ﺍﻟﺘﻜﻨﻭﻟﻭﺠﻴﺎ ﺒل ﻴﺨﺩﻡ ﺍﻟﺴﻴﺎﺴﺔ ﻭﺍﻻﺠﺘﻤـﺎﻉ‬
‫ﺜـﻼﺙ‬
‫ﻭﺍﻟﺘﻌﺒﺌﺔ ﺍﻟﻨﻔﺴﻴﺔ ﺍﻟﻴﻭﻡ ﺃﻜﺜﺭ ﻤﻥ ﺃﻱ ﻴـﻭﻡ‬
‫ﺤﺭﺏ ﻋﺎﻟﻤﻴﺔ ﺭﺍﺒﻌﺔ ؟! ‪ . . . . . .‬ﻤﻔﻬـﻭﻡ‬
‫ﺠﺩﻴﺩ ﻤﻁﺭﻭﺡ‪.‬‬
‫ﺇﻟﻴﻬﺎ ﺒﺼﻠﺔ ﻓﻲ ﺍﻟﻤﻔﻬﻭﻡ ﺍﻟﻌﺎﺩﻱ ﻭﺍﻷﻜﺎﺩﻴﻤﻲ‬
‫ﻟﻠﻜﻼﻡ‪ :‬ﻤﻌﺎﺭﻀﺔ‪.‬‬
‫ﻤﻔﻬﻭﻤ ﹰﺎ ﺘﻘﻨﻴ ﹰﺎ ﺃﺠﻨﺒﻴﹰﺎ ﺇﻟﻰ ﻤﻔﻬﻭﻡ ﺴﻴـﺎﺴـﻲ‬
‫ﺤﺭﺏ ﻜﻼﻡ؟‪......‬ﺃﻟﻑ ﺍﺴـﺘـﻔـﻬـﺎﻡ‬
‫ﻭﺍﺴﺘﻔﻬﺎﻡ‪.‬‬
‫ﺃﻤﺎ ﻴﻭﻡ " ﺍﻟﺜﻼﺜﺎﺀ" ﻓﻤﺴﻜﻴﻥ ﻫﻭ ﺃﻴﻀﹰﺎ ﻷﻨـﻪ‬
‫ﻴﺘﻌﺩﺍﻩ ﻟﻴﺴﺘﻔ ّﺯ ﻗﺩﺭﺓ ﺍﻹﻨﺴﺎﻥ‪ ،‬ﻟﻴﺱ ﻋـﻠـﻰ‬
‫ﻋﺎﺩ ﹰﺓ ﻴﺄﺨﺫ ﺒﻴﺩ " ﺍﻻﺜﻨﻴﻥ" ﻭﻴﺤﻤل ﻤﻌﻪ ﻋﺏﺀ‬
‫ﺘﻌ ّﺩﺩﺕ ﺍﻟﺘﺼﻨﻴﻔﺎﺕ ﻭﺍﻟﻤﻔﻬﻭﻡ ﻭﺍﺤـﺩ‪:‬‬
‫ﺍﺴﺘﻜﻤﺎل ﺍﻷﺴﺒﻭﻉ‪ .‬ﻭﻟﻜﻥ ﻫﺎ ﻫﻭ ﻴﺘﺤـﻭّل‬
‫ﺤﺭﺏ ﻀﺩ ﺍﻹﺭﻫﺎﺏ‪......‬ﻴﺘﺒﻊ‪...‬‬
‫ل ﻤﺎﺩﻱ ﻭﻤﺩﻟﻭل ﻤﻌﻨﻭﻱ‪.‬‬
‫ﺍﻟﺤﺭﺏ‪ .‬ﺩﺍ ّ‬
‫ﻤﺎﺫﺍ ﻋﻥ ﺤﺭﺏ ﺍﻟﻜﻼﻡ ﻫﺫﻩ؟ ﺃﻫﻲ ﺤﺭﺏ‬
‫ﻤﻔﺭﺩﺍﺕ ﺃﻡ ﺤﺭﺏ ﻤﻔﺎﻫﻴﻡ ﺃﻡ‬
‫ﺴـﻼﺡ‬
‫ﺩﻤﺎﺭ ﺸﺎﻤل ﻟﻐﻭﻱ ﺠﺩﻴﺩ؟ ﺴﺅﺍل ﺒـﻼ‬
‫ﺠﻭﺍﺏ‪ .‬ﻫﻲ ﺤﺭﺏ ﻭﺤﺴﺏ‪ .‬ﻻ ﻴﻬﻡ ﻤﺎ‬
‫ﻻ ﺃﻡ ﺠـﻭﺍﺒـ ﹰﺎ‪.‬‬
‫ﻴﺘﺒﻌﻬﺎ ﺴﻭﺍﺀ ﺃﻜﺎﻥ ﺴﺅﺍ ﹰ‬
‫ﻓﺎﻟﺤﻘﻴﻘﺔ ﻭﺍﺤﺩﺓ‪ .‬ﺍﻨﻔﺠﺎﺭ ﻤﺼﻁﻠﺤـﺎﺕ‬
‫ﺘﺘﻁﺎﻴﺭ ﺸﻅﺎﻴﺎﻫﺎ ﻓﻲ ﻜل ﻨﻔﺱ ﺒﺸﺭﻴـﺔ‬
‫ﻭﺘـﺘﺒﻌﺜﺭ ﺃﻓﻜـﺎﺭﻫـﺎ‬
‫ﻭﺭﺅﻴـﺎﻫـﺎ‬
‫ﻭﺍﻤﺘﺼﺎﺼﻬﺎ ﻟﻤﺎﻫﻴﺔ ﺍﻟﻜﻼﻡ ﺒﻤﻔﻬﻭﻤـﻪ‬
‫ﺍﻟﻌﺎﺩﻱ‪ .‬ﻓﺈﺫﺍ ﻜﺎﻥ ﺍﻟﻘﻠﻡ ﻤﻥ ﺭﺼـﺎﺹ‪،‬‬
‫ﻻ‬
‫ﻏﺩﺍ ﺍﻟﻠﺴﺎﻥ ﺍﻟﺨﻁﺎﺒﻲ‪ -‬ﻭﻟﻭ ﺠﺎﺀ ﻤﺨﺘﺯ ﹰ‬
‫ﺒﻌﺒﺎﺭﺓ ﺃﻭ ﻋﺒﺎﺭﺘﻴﻥ ﺃﻭ ﺭﺒﻤﺎ ﺠﺭﻴﺩﺓ‪ ،‬ﻤﻥ‬
‫ﻴﺩﺭﻱ‪ -‬ﻤﻥ ﻗﻨﺎﺒل ﻭﻤﺘﻔﺠﺭﺍﺕ! ﻟﺴـﺎﻥ‬
‫ﺘـﻘﻨﻲ ﺒﺤﺕ! ﻟﺴﺎﻥ ﻴﺘﺤﺩﺙ "ﺒـﺎﻟـﺯﻭﻡ‬
‫ﺇﻥ" ﻭ" ﺍﻟﺯﻭﻡ ﺃﻭﺕ" ﻭﻴﻨﺘﻔﺽ ﺍﻨﺘﻔﺎﻀـﺔ‬
‫ﺍﻟﺤﺭﻴﺔ ﻭﺍﻟﺴﻴﺎﺩﺓ ﻭﺍﻻﺴﺘﻘﻼل‪ . .‬ﻟﻴﻐﻭﺹ‬
‫ﻓﻲ ﺩﻫﺎﻟﻴﺯ ﺃﻴﺎﻡ "ﺍﻻﺜﻨﻴﻥ" ﻭ"ﺍﻟﺜﻼﺜﺎﺀ"‪.‬‬
‫ﺃﺘﻭﻗﻌﺕ ﻴﻭﻤﹰﺎ ﺃﻥ ﺘﹸﺘﻬﻡ ﻷﻨـﻙ ﻤـﻊ‬
‫"ﺍﻻﺜﻨﻴﻥ" ﺃﻭ ﻷﻨﻙ ﻤﻊ "ﺍﻟﺜﻼﺜﺎﺀ"؟ ﻤﺴﻜﻴﻥ‬
‫ﻴﻭﻡ " ﺍﻻﺜﻨﻴﻥ" ﺍﻟﺫﻱ ﺘﺤﻭل ﻤﻥ ﻤﻭﻀـﻊ‬
‫‪10‬‬
‫ﺃﺴﻴﺭ ﻤﺩﻟﻭل ﻭﻟﻴﺩ ﺍﻟﻠﺤﻅﺔ‪ .‬ﺇﻨﻬﺎ‬
‫ﺍﻟﻤﻔﻬﻭﻡ ﻫﻲ ﺘﻘﻨﻴﺔ ﻓﻌّﺎﻟﺔ ﻓﻲ ﻫﺫﺍ ﺍﻟـﻘـﺭﻥ‬
‫ﻰ ﻭﺍﺤﺩﹰﺍ ﻻ ﻴـﻤـﺕ‬
‫ﻤﻔﺭﺩﺍﺕ ﺍﺨﺘﺯﻟﺕ ﻤﻌﻨ ً‬
‫ﺇﻟﻰ ﻨﻘﻴﺽ ﻴﻭﻡ "ﺍﻻﺜﻨﻴﻥ"‪ ،‬ﺇﻟﻰ ﻴﻭﻡ ﻤﻌﺘﻘـل‬
‫ﻭﺃﺴﻴﺭ ﻫﻭ ﺃﻴﻀ ﹰﺎ ﻓـﻲ ﻋـﺒـﺎﺭﺘـﻴـﻥ‪:‬‬
‫ﻭﻓﺎﺀ‪ . .‬ﺸﻜﺭ‪ .‬ﺇﻨﻬﻤﺎ ﻤﻔﺭﺩﺘﺎﻥ ﺍﺨﺘﺯﻟﺘﺎ ﻤﻌﻨﻰ‬
‫ﻭﺍﺤﺩﹰﺍ ﻻ ﻴﻤﺕ ﺇﻟﻴﻬﻤﺎ ﺒﺼﻠﺔ ﻓﻲ ﺍﻟﻤﻔﻬـﻭﻡ‬
‫ﺍﻟﻌﺎﺩﻱ ﻭﺍﻷﻜﺎﺩﻴﻤﻲ ﻟﻠﻜﻼﻡ‪ :‬ﻤﻭﺍﻻﺓ‪.‬‬
‫ﺃﺘﺨﻴﻠﺕ ﻴﻭﻤﹰﺎ ﺃﻥ ﻴﺼﺒﺢ ﻤﻌﻨﻰ ﻜﻠﻤﺔ ﻴـﻭﻡ‬
‫" ﺍﻻﺜـﻨﻴﻥ" ﻓﻲ ﺍﻟﻠﻐﺔ ﺍﻟﻌﺭﺒﻴﺔ ﺍﻟﺼﺤﻔـﻴـﺔ‬
‫ﻤﻌﺎﺭﻀﺔ ﻭﻤﻌﻨﻰ ﻴﻭﻡ " ﺍﻟﺜﻼﺜﺎﺀ" ﻤـﻭﺍﻻﺓ؟‬
‫ﻫﺫﺍ ﻫﻭ ﺤﺎل ﺍﻟﻠﺴﺎﻥ ﺍﻟﺨﻁﺎﺒﻲ ﺍﻟﻤﻌﺎﺼـﺭ‪.‬‬
‫ﻻ ﺘﺘﻌﺠّﺏ‪ .‬ﻤﺎ ﻤﻥ ﺩﺍﻓﻊ ﻴﺩﻋـﻭﻙ‬
‫ﺍﻟﺘﻌﺠﺏ ﺨﺎﺼ ﹰﺔ ﺇﺫﺍ ﻜﺎﻥ‬
‫ﺇﻟـﻰ‬
‫" ﺍﻟـﺯﻭﻡ‬
‫ﺇﻥ"‬
‫ﻭ" ﺍﻟﺯﻭﻡ ﺃﻭﺕ" ﻤﺘﻭﺍﻓﺭﹰﺍ ﻟـﺩﻴـﻙ ﻭﺃﻨـﺕ‬
‫ﺘﻘﺭﺃ‪. . . .‬ﺴﻭﺍﺀ ﻤﻊ ﻨﻅﺎﺭﺘﻴﻥ ﺃﻡ ﻤﻥ ﺩﻭﻨﻬﻤﺎ‪.‬‬
‫ﺇﻗﺭﺃ ﻤﺎ ﺘﺭﺍﻩ ﻤﻨﺎﺴﺒـﹰﺎ ﻟـﻙ‪ " ،‬ﺍﻹﻥ" ﺃﻭ‬
‫"ﺍﻷﻭﺕ"‪ .‬ﻨــﺤــﻥ‬
‫ﻓــﻲ‬
‫ﺒــﻠــ ٍﺩ‬
‫ﻲ‪...‬ﻤﺎﺭﺱ ﺤﻘﻙ‪...‬ﺘـﻅـﺎﻫـﺭ‬
‫ﺩﻴﻤﻭﻗﺭﺍﻁ ﱟ‬
‫ﺒﻤﻤﺎﺭﺴﺘﻪ‪ .‬ﺃﺤﺸﺩ ﺃﻜﺒﺭ ﻁﺎﻗﺔ ﻗﺭﺍﺀﺓ ﻟﺩﻴـﻙ‬
‫ﻭﺘﻅﺎﻫﺭ ﺒﻤﻤﺎﺭﺴﺘﻪ‪ .‬ﺇﺫﺍ ﺍﺘﹼﺒﻌﺕ ﺃﺴـﻠـﻭﺏ‬
‫" ﺍﻟﺯﻭﻡ ﺇﻥ" ‪ ،‬ﻴﻌﻨﻲ ﺃﻨﻙ ﻓﺸﻠﺕ ﻓﻲ ﺍﻟﺘﻅﺎﻫﺭ‬
‫ﺒﻤﻤﺎﺭﺴﺔ ﺤﻘﻙ‪ .‬ﻭﺇﺫﺍ ﻨﺠﺤﺕ ﻓﻲ " ﺍﻟـﺯﻭﻡ‬
‫ﺃﻭﺕ" ‪ ،‬ﻴﻌﻨﻲ ﺃﻨﻙ ﻓﺸﻠﺕ ﻓﻲ ﻋﺩﻡ ﻤﻤﺎﺭﺴﺔ‬
‫ﺤﻘﻙ ﻭﻟﻜﻥ ﻨﺠﺤﺕ ﻓﻲ ﺍﻟﺘﻅﺎﻫﺭ! ﻭﻤﺎ ﻫـﻭ‬
‫ﻤﻀﻰ‪ .‬ﺸﻜﺭﹰﺍ ﻟﻬﺫﺍ ﺍﻟﻘﺭﻥ ﺍﻟﺫﻱ ﻴـﺤـﻭّل‬
‫ﻭﺍﺠﺘﻤﺎﻋﻲ ﻭﻨﻔﺴﻲ ﻭﺼﺤﻔﻲ ﻋﺭﺒﻲ‪ .‬ﻻ ﺒل‬
‫ل ﻭﺍﻟﻤﺩﻟﻭل ﻤﻨﻪ ﻭﺤﺴﺏ‪ ،‬ﺒـل‬
‫ﺍﺴﺘﻴﻌﺎﺏ ﺍﻟﺩﺍ ّ‬
‫ﻋﻠﻰ ﺍﺴﺘﻨﺒﺎﻁ ﺍﻟﻤﻀﻤﺭ ﻭﺍﻟﻤﻀﻤﺭ ﻤـﻨـﻪ‪.‬‬
‫ﻓﻌﻠﻰ ﺍﻟﺼﻌﻴﺩ ﺍﻟﺘﻘﻨﻲ‪ ،‬ﻴﺜﹼﺒﺕ ﺍﻟﺩﺍل ﻭﺍﻟﻤﺩﻟﻭل‬
‫ﻤﻨﻪ ﻭﺠﻭﺩﻫﻤﺎ‪ .‬ﻓﻲ ﺤﻴﻥ ﻋﻠﻰ ﺍﻟﺼﻌـﻴـﺩ‬
‫ﺍﻟﺴﻴﺎﺴﻲ ﻭﺍﻻﺠﺘﻤﺎﻋﻲ ﻭﺍﻟﺼﺤﻔﻲ‪ ،‬ﻴﻐﻴـﺏ‬
‫ﺍﻟﺩﺍل ﻟﻴﺒﻘﻰ ﺍﻟﻤﺩﻟﻭل ﻤﻨﻪ ﺃﻭ ﺒـﺎﻷﺤـﺭﻯ‬
‫ل‬
‫ﺍﻟﻤﻀﻤﺭ ﻭﺍﻟﻤﻀﻤﺭ ﻤﻨﻪ‪ .‬ﻟﻤﺎﺫﺍ ﺍﺨﺘﻔﻰ ﺍﻟﺩﺍ ّ‬
‫ﻭﻤﻥ ﻗﺎﻡ ﺒﺈﺨﻔﺎﺌﻪ؟‪...‬ﻨﺭﻴﺩ ﺍﻟﺤﻘﻴﻘﺔ ﻷﺠـل‬
‫ﺍﻟﻤﻌﺎﺠﻡ ﺍﻟﻠﻐﻭﻴﺔ‪ .‬ﻓﻬﺫﻩ ﺍﻟﻤﻌﺎﺠﻡ ﺘﺘﻌـﺭّﺽ‬
‫ﻟﺤﻤﻠﺔ ﺇﺭﻫﺎﺒﻴﺔ ﻤﻥ ﺍﻟﻤﻌﺎﻨﻲ ﺍﻟﻤـﺠـﺎﺯﻴـﺔ‬
‫ﻭﺍﻟﺘﻠﻤﻴﺤﺎﺕ ﺍﻟﻤﻀﻤﺭﺓ ﺍﻟﺘﻲ ﺘﻁﻤﺱ ﺤﻘﻴﻘـﺔ‬
‫ﺍﻟﻤﻔﺭﺩﺓ ﻭﺘﺩﻓﻨﻬﺎ ﻓﻲ ﺴﺎﺤﺔ ﺍﻟﺸﻬﺩﺍﺀ‪ ،‬ﺸﻬﺩﺍﺀ‬
‫ﺍﻟﻜﻠﻤﺔ‪ ،‬ﻋﻔﻭﹰﺍ ﺴﺎﺤﺔ ﺍﻟﺤﺭﻴـﺔ‪ ،‬ﺤـﺭﻴـﺔ‬
‫ﺍﻟﻜﻠﻤﺔ‪ . . .‬ﺇﻗﺭﺃﻭﺍ ﺍﻟﻜﻠﻤﺔ‪. . .‬ﻭﻻ ﺘﺘﻌﺒﻭﺍ ﺃﻨﻔﺴﻜﻡ‬
‫ﻓﻲ ﺍﻟﺒﺤﺙ ﻋﻥ ﺍﻟﺤﻘﻴﻘﺔ‪ .‬ﺘﻭﺠّﻬﻭﺍ ﻤﺒﺎﺸـﺭ ﹰﺓ‬
‫ﺇﻟﻰ ﻤﻌﻨﺎﻫﺎ ﺍﻟﻤﺠﺎﺯﻱ‪ ،‬ﻫﺫﺍ ﺇﺫﺍ ﺍﺴﺘﻁﻌـﺘـﻡ‬
‫ﻰ ﻭﺍﺤﺩ‪.‬‬
‫ﺤﺼﺭﻫﺎ ﺒﻤﻌﻨ ً‬
‫ﻨﺭﻴﺩ ﺍﻟﺤﻘﻴﻘﺔ‪ . . .‬ﻷﺠل ﺍﻟﻤﻌﺎﺠﻡ ﺍﻟﻠﻐﻭﻴﺔ‪ ،‬ﻗﻠﺏ‬
‫ﺍﻟﻜﻼﻡ ﻭﻤﻼﺫﻩ‪ . . .‬ﻭﺒﻴﻥ ﻗﻠﺏ ﺍﻟﻜـﻼﻡ –ﺇﻥ‬
‫ﻭﺃﻭﺕ‪ -‬ﻭﻜﻼﻡ ﺍﻟﻘﻠﺏ‪ -‬ﺤﻘﻴﻘﺔ ﻭﺤﺭﻴﺔ‪-‬‬
‫ﻻ‬
‫ﻴﺒﺭﺯ ﻟﻸﺴﻑ ﺴﻭﻯ ﺇﺭﻫﺎﺏ ﺍﻟﻜﻼﻡ ﻟـﻴـﺱ‬
‫ﺒﻤﻌﻨﺎﻩ ﺍﻟﻤﺠﺎﺯﻱ ﺒل ﺍﻟﺤﻘﻴﻘﻲ!‬
‫ﺩﺍﻟﻴﺎ ﺤﻤﺩﺍﻥ‬
‫ﻤﺎﺴﺘﺭ ﻓﻲ ﺍﻟﺘﺭﺠﻤﺔ‬
‫‪Numéro 7‬‬
TERMINUS - ‫ﻣﺤﻄﺔ اﻟﻤﺼﻄﻠﺤﺎت‬
Juin 2005
Comment Traduire les Formules Pieuses?
Tout musulman sera
récompensé s'il prononce en toute
occasion certaines formules chaque
fois que Dieu (QSE), le prophète
Mahomet (BSDL) et d’autres sont
évoqués. Toutefois, tout
manquement ne sera pas
sanctionné. Les non-musulmans ne
sont pas tenus d’accomplir ce rite.
Quant aux musulmans qui ne
maîtrisent pas l'arabe, ils sont
autorisés à les prononcer dans leur
langue car il ne s'agit pas du Saint
Coran. Dieu (QSE) a mis l’accent
sur le caractère arabe de ce livre
saint dans la sourate d’AzZoukhrouf (l'ornement) au verset 3 :
{‫} ﺇﻧﺎ ﺟﻌﻠﻨﺎﻩ ﻗﺮﺁﻧﹰﺎ ﻋﺮﺑﻴﹰﺎ ﻟﻌﻠﻜﻢ ﺗﻌﻘﻠﻮﻥ‬
[Nous en avons fait un Coran arabe
afin que vous raisonniez ].
Dans le Noble Coran, la
formule ‫ ﺳــﺒﺤﺎﻧﻪ ﻭﺗﻌــﺎﱃ‬désigne à
plusieurs reprises Dieu (QSE). Le
premier verset de la sourate d'AnNahl (les Abeilles) le prouve:
‫} ﺃﺗﻰ ﺃﻣﺮ ﺍﷲ ﻓﻼ ﺗﺴﺘﻌﺠﻠﻮﻩ ﺳﺒﺤﺎﻧﻪ ﻭﺗﻌـﺎﱃ ﻋﻤـﺎ‬
{‫ﻳﺸﺮﻛﻮﻥ‬
En plus, le nom de Dieu (QSE) est
souvent suivi en arabe d’une de ces
formules:
.‫ ﺘﻌـﺎﻟﻰ‬،‫ ﺠل ﺠﻼﻟﻪ‬،‫ ﺴﺒﺤﺎﻨﻪ ﻭﺘﻌﺎﻟﻰ‬،‫ﻋﺯ ﻭﺠل‬
Plusieurs traductions françaises de
ces mêmes formules ont été
proposées dont “qu’il soit exalté”,
“qu’il soit béni”, “qu’il soit glorifié”
et “qu’il soit loué”. Cependant,
seulement la première formule a été
associée à cette abréviation: QSE.
Dieu (QSE) nous révèle
dans la sourate d'Al-'Ahzâb (les
Coalisés) au verset 56:
‫} ﺇﻥ ﺍﷲ ﻭﻣﻼﺋﻜﺘﻪ ﻳﺼﻠﻮﻥ ﻋﻠﻰ ﺍﻟﻨﱯ ﻳﺎ ﺃﻳﻬﺎ ﺍﻟﺬﻳﻦ ﺁﻣﻨﻮﺍ‬
{‫ﺻﻠﻮﺍ ﻋﻠﻴﻪ ﻭﺳﻠﻤﻮﺍ ﺗﺴﻠﻴﻤﹰﺎ‬
[Certes, Allah et Ses Anges prient
sur le Prophète; ô vous qui croyez
priez sur lui et adressez [lui] vos
salutations]. Dans le Hadith,
Mahomet a suggéré: "Qui prie pour
moi une seule fois, Dieu le bénira
dix fois". Il a affirmé aussi: "A
chaque fois qu'un musulman me
salue, Dieu me réssuscite pour lui
rendre le salut." Ainsi, le nom du
Numéro 7
prophète (BSDL) est souvent suivi
d’une formule pieuse. Pour cette
raison, quand Mouhamad Housayn
Haykl a publié son livre intitulé
« Al Nab i Mo uhamad » sans
l’associer à une formule pieuse, il a
créé une polémique. En effet, il
convient d’utiliser l'une de ces
formules:
،‫ ﺻﻠﻮﺍﺕ ﺍﷲ ﻭﺳـﻼﻣﻪ ﻋﻠﻴـﻪ‬،‫ﺻﻠﻰ ﺍﷲ ﻋﻠﻴﻪ ﻭﺳﻠﻢ‬
.‫ﺻﻠﻌﻢ‬
Les formules équivalentes
suivantes sont souvent utilisées en
français “que la bénédiction et le
salut de Dieu soient sur
lui” (BSDL), “que la paix et les
prières soient sur lui ” (PPSL).
D’autres telles “que Dieu prie sur
lui et le salue”, “que Dieu lui
accorde grâce et paix” et “que Dieu
l’élève davantage en garde” ne sont
pas abrégées.
D’autres formules telles
“que Dieu soit satisfait de lui”,
“que Dieu lui accorde le salut”,
“qu’Allah l’agrée” et “que Dieu lui
accorde sa satisfaction” sont
souvent associées au nom de l’imam
Ali (DAS). Toutefois, il est
préférable d’utiliser la dernière
formule parce qu’elle s’abrège en
DAS. A signaler aussi que cette
même formule est aussi associée
aux noms d’autres figures
musulmanes dont Omar Bin Al
Khattab, Osmane Bin Affane,
Hamza Bin Abdel Mouttalib, Abou
Hourayra et Aicha, la mère des
croyants. Parfois, cette abréviation
signifie (que Dieu leur accorde sa
satisfaction) si plusieurs
pe rs onnage s islamiques sont
mentionnés l’un après l’autre.
Enfin, les prophètes Moïse,
Noé et Zacharie, l’archange Gabriel
et les personnages bibliques Ismaël
et Abraham sont souvent cités avec
la formule suivante: que la paix soit
sur lui (PSL) qui est l’équivalent de
.(‫ﻋﻠﻴ ﻪ اﻟﺴ ﻼم)ع‬. Cette même formule
devient au besoin “que la paix soit
sur eux” (PSE). Il en est de même
pour la formule suivante "que la
malédiction de Dieu soit sur lui"
qui deviendrait "que la malédiction
de Dieu soit sur eux" si nécessaire.
Elle suit le nom des mauvais
djinns, des mécréants et des
diables y inclus Satan.
Par conséquent, il est
possible de rendre quelques
formules abrégées arabes telles
que ،‫ﻉ‬،‫ ﺹ‬،‫ ﺻـــــﻠﻌﻢ‬en d’autres
françaises telles “BSDL” et
“PSL” afin de ne pas répéter tout
au long d’un texte de longues
formules telles : que la
bénédiction et le salut de Dieu
(QSE) soient sur lui. Cependant,
il ne faut pas épeler les lettres de
ces abréviations, il faut plutôt
prononcer tous les mots de la
formule en arabe ou en français.
En plus, il est toujours préférable
d’écrire tous les mots de ces
formules même si c’est en
minuscules.
Rana AL CHARIF
Master en Traduction - Professionnel
‫ ﻣ ﺮﺁة اﻟﻤﺪیﻨ ﺔ‬.‫* أﺣﻤ ﺪ ﻣﺮﺱ ﻲ اﻟﺼﻔﺼ ﺎوي‬
.‫ ص‬2003،950،‫ ﻣﻜﺘﺒﺔ اﻟﺜﻘﺎﻓﺔ اﻟﺪیﻨﻴﺔ‬،‫اﻟﻤﻨﻮرة‬
‫ ﺣﺼ ﻦ اﻟﻤﺴ ﻠﻢ ﻣ ﻦ‬.‫*ﺱ ﻌﻴﺪ ﺏ ﻦ ﻋﻠ ﻲ اﻟﻘﺤﻄ ﺎﻥﻲ‬
،‫ ﻣﻜﺘﺒ ﺔ اﻟﻤﻠ ﻚ ﻓﻬ ﺪ اﻟﻮﻃﻨﻴ ﺔ‬،‫أذآﺎر اﻟﻜﺘﺎب واﻟﺴ ﻨﺔ‬
.1995،‫اﻟﺮیﺎض‬
*« Le Complexe du Roi Fahd pour
l'Impression du Noble Coran », in http://
www.qurancomplex.com
*«Islam», in http://www3.fsa.ulaval.ca/
personnel/vernag/vitrines/
vitrines_GIRH.98/Afghanistan/
islam.htm
*«Le Devoir de la Science», in http://
www.ajmm.free.fr/science.html
*MAATOUK, Khaled. Professeur du
Hadith, Université Islamique du Liban,
Abra, entretien du 17 avril 2005.
*AHYAF, Sinno. Directeur de l’Institut
de Lettres Orientales, Université SaintJoseph (USJ), Beyrouth, entretien du
19 avril 2005.
11
TERMINUS - ‫ﻣﺤﻄﺔ اﻟﻤﺼﻄﻠﺤﺎت‬
Juin 2005
Journal d’une stagiaire à l’OACI
L'Organisation de
l'Aviation
Civile
Internationale (OACI) a été
fondée suite à la
Convention relative à
l’aviation civile, connue
sous le nom de la
Convention de Chicago,
signée le 7 décembre 1944
par 52 États. En octobre
1947, l’organisation devient
officiellement
une
institution spécialisée des
Nations-Unis. Ses activités
sont principalement liées à
tout ce qui touche à la
protection et à la sûreté de
l’aviation, au transport
aérien, à la navigation
aérienne, etc. L’une des
sections les plus actives au
sein de l’organisation est
celle
des
services
linguistiques
et
publications qui gère la
traduction, l’interprétation
et la révision au quotidien.
Par ailleurs, l’OACI
compte six départements
linguistiques (anglais,
français, espagnol, russe,
arabe et chinois) et une
section de Terminologie,
R é f é r e n c e
e t
Documentation (TRD)
depuis près de cinquante
ans. Aujourd'hui, c'est cette
diversité linguistique et
Numéro 7
Comme la plupart des
écoles de traduction, l’Université
de Montréal exige de ses étudiants
en maîtrise d’effectuer un stage de
deux mois dans une institution
privée ou gouvernementale, soit
en terminologie, soit en traduction
anglais-français. La demande
d’application se fait généralement
en hiver et c’est à l’étudiant, en
coordination avec l’université, de
chercher son lieu de stage.
Évidemment, l’affaire prend
beaucoup de temps et il est
difficile de se trouver une bonne
institution qui possède une section
linguistique.
Arrivée à ce stade, il me
fallait, moi aussi, trouver un
stage intéressant, payant ou pas.
Heureusement, je possédais un
plus par rapport aux autres
étudiants : ma langue maternelle,
l’arabe. Un stage m’a donc été
proposé dans la section de la
Terminologie, des Références et
de la Documentation (TRD) à
l’Organisation de l’Aviation Civile
Internationale (OACI).
Mon travail consistait en
la mise à jour, la correction et la
révision de la base de données de
l’organisation. Bien sûr, les
responsabilités n’étaient pas très
importantes mais le travail qu’il y
avait à faire était énorme. De
plus, cette base de données allait
servir pour la publication d’un
glossaire multilingue destiné aux
spécialistes du domaine de
l’aviation civile. Le principal
problème dans de telles
organisations est le manque de
terminologues arabophones. En
effet, j’étais pratiquement la seule
qui maîtrisait l’arabe à la section
TRD. Cela veut aussi dire que
tous les termes qui existent dans
la base de données ont été saisis
par des terminologues soit
anglophones, soit francophones,
ou alors hispanophones. Vous
devez vous demander comment
des non-arabophones pouvaientils savoir quels termes choisir et
où… Je me suis posée la même
question ! Eh bien, la réponse est
simple : le terminologue met
devant lui deux manuels, l’un en
arabe et l’autre dans la langue
qu’il maîtrise, et retrouve les
termes voulus en suivant l’ordre
des mots dans le texte… la
méthode est pratique, mais le
résultat est une base de données
truffées d’erreurs !
Les types de textes traités
à l’OACI sont très techniques et
afin de pouvoir les traduire
correctement, le traducteur doit
avoir une connaissance minimale
dans le domaine de l’aviation
civile. Ce serait l’idéal bien sûr!
Mais la réalité est loin d’atteindre
cette utopie… Souvent, les
traducteurs se contentent de leur
maîtrise de la langue et oublient
de chercher plus loin que le terme
en question. En fait, je vais me
pencher sur les problèmes notés
dans la traduction arabe des
termes techniques anglais.
Nous savons que, parmi
les spécificités d’un terme, la
brièveté et la simplicité sont les
plus appréciées par les
professionnels de la langue.
Malheureusement, la traduction
vers l’arabe ne satisfait pas
souvent à cette condition et rend
le syntagme anglais simple par
un syntagme complexe, une
phrase presque. Autre problème,
relatif à celui-ci, est la difficulté
d’abréger les termes complexes en
arabe.
Exemple :
Terme en anglais : « ETOPS enr o u t e a l t e r n a t e » ( E TO PS :
extended range operations by twinengined aeroplanes)
12
TERMINUS - ‫ﻣﺤﻄﺔ اﻟﻤﺼﻄﻠﺤﺎت‬
Traduction française :
« aérodrome de dégagement en
route ETOPS »
En arabe :
‫ﻤﻁﺎﺭ ﺒﺩﻴل ﺃﺜﻨﺎﺀ ﻤﺭﺤﻠﺔ ﺍﻟﻁﺭﻴﻕ ﻟﻠﻌﻤﻠﻴﺎﺕ‬
‫ﺒﻌﻴﺩﺓ ﺍﻟﻤﺩﻯ ﺍﻟﺘﻲ ﺘﻘﻭﻡ ﺒﻬﺎ ﺍﻟـﻁـﺎﺌـﺭﺍﺕ‬
.‫ﺍﻟﻤﺯﻭّﺩﺓ ﺒﻤﺤﺭّﻜﻴﻥ ﺘﺭﺒﻴﻨﻴﻴﻥ‬
Il est évident que le terme
traduit est plus long et plus
explicite que l’original. De plus,
l’acronyme « ETOPS » n’a pas
été retrouvé en arabe mais a
regagné plutôt sa forme
complexe et longue.
Le deuxième problème
noté dans la version arabe est
peut-être moins fréquent mais
ses conséquences peuvent être
désastreuses. Comme déjà
mentionné, les traducteurs de
l’OACI
n’ont
pas
nécessairement eu une
formation ou un cours
d’initiation en aviation civile,
ce qui veut dire que la
compréhension d’une notion
pourrait constituer un obstacle
à la traduction en soi.
Exemple :
Terme en anglais : « SSR response » (= the response of the
Secondary Search Radar)
Version française : « réponse
SSR »
Version arabe :
‫ﺍﻹﺠﺎﺒﺔ ﻋﻠﻰ ﺍﻟﺭﺍﺩﺍﺭ ﺍﻟﺒﺎﺤﺙ ﺍﻟﺜﺎﻨﻭﻱ‬
(= The response to the Secondary Search Radar)
La différence de sens
entre l’anglais et l’arabe est
claire et nécessite une réflexion
de la part du terminologue. En
anglais, il est très fréquent de
tomber sur des termes
complexes ne comportant
aucun article comme dans cet
exemple. Sauf que dans ce cas,
le traducteur n’a pas cherché à
bien comprendre la nuance du
terme et n’a pas recherché la
définition afin de s’assurer de
sa traduction. Le « SSR
Numéro 7
Juin 2005
response » est « une indication
visuelle dans une forme non
symbolique, sur un affichage
radar, de la réponse d’un
transporteur SSR à une
interrogation». C’est donc une
« réponse » provenant du radar
et non pas qu’il faut donner au
radar (comme ça a été traduit
en arabe). Cette erreur est
grave car elle pourrait
facilement confondre le sens du
terme.
Le troisième problème
le plus souvent rencontré
pendant que je révisais les
fiches terminologiques était
l’abondance des synonymes
pour un même terme en arabe.
Il n’y a rien de mal à avoir une
variété de termes pour désigner
une seule notion mais les choses
se compliquent si le synonyme
proposé n’est pas pertinent ou
si le terme en question est un
terme-clé dans le domaine de
l’aviation. Cette situation
prouve que les traducteurs
n’ont pas consulté les
propositions de traduction déjà
existantes avant de commencer
leur traduction, en plus du
manque de communication
entre eux.
Exemple :
Terme anglais : « independant
parallel departures »
Version française : « départs
parallèles indépendants »
Traduction arabe :
‫ﻋﻤﻠﻴﺎﺕ ﺍﻟﻤﻐﺎﺩﺭﺓ ﺍﻟﻤﺴﺘﻘﻠﹼﺔ ﺍﻟﻤﺘﻭﺍﺯﻴﺔ‬
Synonyme proposé en arabe :
‫ﻋﻤﻠﻴﺎﺕ ﺍﻟﻤﻐﺎﺩﺭﺓ ﺍﻟﻤﺘﻭﺍﺯﻴﺔ ﺍﻟﻤﺴﺘﻘﻠﹼﺔ‬
Malheureusement, le
stagiaire à l’OACI ne peut que
porter ces problèmes à
l’attention de son responsable.
Les responsabilités du stage en
terminologie se limitent à la
correction orthographique et au
re cu eil d e s e rr eu rs d e
traduction, comme celles citées
plus haut.
L’OACI, comme les
autres institutions spécialisées
de l’ONU, offrent très rarement
des stages temporaires aux
finissants et cela pause le
p ro b l è m e q u i e s t t r è s
d’actualité, celui de la relève.
En effet, la majorité des
employés de l’organisation
internationale approchent à
grands pas de l’âge de la
retraite et les jeunes diplômés
n’ont malheureusement pas la
chance d’entrer dans ce cercle
très fermé et bureaucratique.
J’ai d’ailleurs eu l’occasion de
voir, à plusieurs reprises, des
traducteurs de l’OACI dicter
leur texte à une sténo avant de
l’envoyer chez un sténodactylo
qui le recopie, à son tour, sur un
ordinateur. Il est désolant de
constater qu’à l’heure où les
étudiants en traduction ont
accès à des cours de plus en plus
avancés et portés sur la
technologie – qui devient une
nécessité au travail des
traducteurs – les grandes
organisations internationales
peinent toujours à assurer une
relève professionnelle.
Rania MASSOUD
Il est évident que le synonyme
ici n’est pas pertinent. Le
traducteur, face à ces deux
termes proposés, perdra peutêtre son temps à chercher la
différence entre les deux. Dans
ce cas-là, il paraît évident que
la personne qui a introduit le
synonyme n’a pas pensé à
vérifier si le terme a déjà été
traduit ou pas.
13
TERMINUS - ‫ﻣﺤﻄﺔ اﻟﻤﺼﻄﻠﺤﺎت‬
De SPAM à pourriel
«Le terme anglais SPAM a
pour origine la contraction de
Spiced ham (jambon épicé). Il
s’agit d’une marque américaine de
boites de charcuterie de médiocre
qualité, créée en 1937. Ce nom de
marque a fait l’objet d’un sketch
de la troupe des Monty Python
diffusé pour la première fois en
1970: ce sketch met en scène des
Vikings, attablés dans un café, qui
essaient de commander un petitdéjeuner dépourvu de SPAM, alors
que chaque plat proposé par la
carte en contient. Ce mot répété à
l’envi a fini par désigner les
messages publicitaires non
sollicités, en particulier dans le
contexte des messageries
électroniques. Plusieurs termes
français équivalents ont été
proposés. Le plus répandu d’entre
eux est pourriel, contraction de
poubelle et de courriel, qui a aussi
l’avantage de contenir le mot
pourri...»
David HECKERMAN, Joshua
GOODMAN
et
Robert
ROUNTHWAITE. «Halt e au
courriel publicitaire», in Pour la
Science, n°331, mai 2005, p.72.
Note : D’autres équivalents
français (essentiellement d'origine
québécoise) du spamming ou
spam sont courrier-rebut,
ou
polluriel. Quant aux individus ou
aux sociétés qui pratiquent le
spam, ce sont des spammeurs ou
des polluposteurs.
Consultez les fiches
Phishing et SPAM
dans Néoscope
Numéro 7
Juin 2005
Se faire arnaquer au nom de l’ingéniérie sociale
D’apparence innocent, le
terme ingéniérie sociale, dans le
domaine de l’informatique,
désign e une réali té bi en
pernicieuse. En anglais « social
engineering », ce terme désigne
une technique consistant à
obtenir quelque chose (un bien ou
une information) en exploitant la
confiance, mais parfois également
l'ignorance ou la crédulité de
tierces personnes.
L’ingéniérie sociale
représente l’un des principaux
risques sur Internet. Le piège
classique est de passer un faux
message de maintenance (par
téléphone ou courriel) en se
faisant passer pour un
administrateur ou un chargé de
clientèle et en demandant le mot
de passe de l'utilisateur. En
envoyant un tel message à tout
un groupe d'utilisateurs, on a de
grandes chances d'avoir des
réponses positives, ce qui dans le
cas de fonctionnement en réseau
(réseau ou liste de diffusion par
exemple) donne un point d'entrée.
Un autre aspect de l'ingéniérie
sociale peut être d'essayer de
deviner des mots de passe en
fonction du contexte : prénoms
des enfants, dates de naissance,
lectures, personnages historiques
peuvent être des candidats au
rang de mots de passe qu'on peut
deviner.
Trois pratiques entrent
dans le cadre de l’ingéniérie
sociale. La première est celle des
courriers électroniques qui
envahissent votre boite aux
lettres et annoncent que vous êtes
l'heureux gagnant du premier
prix d'une grande «loterie» d'une
valeur de plusieurs (centaines de)
milliers d'euros. Si vous êtes assez
dupes pour croire à cette
supercherie, les cybertruands
réussiront à vous extorquer des
milliers d’euros.
Deuxième pratique de
l’ingéniérie sociale, le scam
( ruse en anglais). C’est une
pratique frauduleuse d'origine
africaine, consistant à
extorquer des fonds à des
internautes en leur faisant
miroiter une somme d'argent
dont ils pourraient toucher un
pourcentage. L'arnaque du
scam est issue du Nigéria, ce
qui lui vaut également
l'appellation «419» en référence
à l'article du code pénal
nigérian réprimant ce type de
pratique.
Enfin, la troisième
pratique est le phishing
(contraction des mots anglais
« fishing », en français pêche,
et « phreaking », désignant le
piratage
de
lignes
téléphoniques). Traduit parfois
par hameçonnage, c’est une
technique frauduleuse utilisée
par les pirates informatiques
pour
récupérer
des
informations (généralement
bancaires) auprès d'internautes
et utiliser les
données
recueillies pour transférer
directement l’argent sur un
autre compte. Donc, méfiezvous, un clic de souris pourrait
vous jeter dans les filets d’un
ingénieur social !
1- «Ingéniérie sociale», in http://
oasis-c.net/ingenieriesociale.html.
2- «Scam», in http://
www.commentcamarche.net/
attaques/scam.php3
3- « Phishing », in CCM—
Encyclopédie informatique, in
http://
www.commentcamarche.net/
attaques/phishing.php3
14
‫ﻣﺤﻄﺔ اﻟﻤﺼﻄﻠﺤﺎت ‪TERMINUS -‬‬
‫‪Juin 2005‬‬
‫ﺳﺒﺎم أو ﻗـُﻤﺎﻟﺔ؟‬
‫ﺘﻨﺘﻤﻲ ﻟﻔﻅﺔ ‪ SPAM‬ﺍﻹﻨﻜﻠﻴﺯﻴّﺔ ﺇﻟـﻰ‬
‫ﺍﻟﺼﻔﺎﺕ ﺍﻟﺜﻼﺙ‪ ،‬ﻭﻫﻲ " ﺍﻟﻤﺘﻁﻔل" ﻭ" ﻏﻴـﺭ‬
‫ﺍﻟﻜﻨﺩﻴّﻴﻥ ﺍﻟﺫﻴﻥ ﺘﻭﺼّﻠﻭﺍ ﺇﻟﻰ ﻤﻌﺎﺩل ﻤُﻭﻓﱠـﻕ‬
‫ﻤﻴﺩﺍﻥ ﺍﻟﺤﺎﺴﻭﺏ ﻭﺍﻹﻨﺘﺭﻨﺕ ﻭﻴُﺸﺎﺭ ﺒﻬﺎ‬
‫ﺍﻟﻤﺭﻏﻭﺏ ﻓﻴﻪ" ﻭ" ﻻ ﻁﺎﺌل ﻤﻨﻬﺎ"‪ ،‬ﺇﻟﻰ ﻜﻠﻤﺔ‬
‫ﻲ‬
‫ﻤﻥ ﺨﻼل ﻨﺤﺕ ‪ pourriel‬ﻤﻥ ﻜﻠﻤـﺘـ ْ‬
‫ﺍﻟﻤﺭﻏﻭﺏ ﻓﻴﻬﺎ ﻭﺍﻟﺘﻲ ﺘﺘﺄﻟﻑ ﻋﻤﻭﻤ ﹰﺎ ﻤﻥ‬
‫ﻋﻠﻰ ﻤﻌﺎﺩل ل ‪ .SPAM‬ﻭﻴﻌﺘﺒﺭ ﺍﺨﺘﻴـﺎﺭ‬
‫ﻲ‬
‫ﺍﻻﻨﻁﻼﻕ ﻓﻲ ﺍﻟﻠﻐﺔ ﺍﻟﻌﺭﺒﻴّﺔ ﻤﻥ ﻜﻠﻤـﺘـ ْ‬
‫ﻭﺒﻜﻤﻴّﺎﺕ ﻀﺨﻤﺔ ﺇﻟﻰ ﺃﺸﺨﺎﺹ ﻴﺠﻬﻠﻬﻡ‬
‫ﻁﻔﻴﻠﻲ ﻭﻫﻭ ﺍﻟﺫﻱ ﻴﺩﺨل ﻋﻠﻰ ﺍﻟﻘﻭﻡ ﻤـﻥ‬
‫ﻓﻴﻪ ﻭﻫﻭ ﻤﺨﺼّﺹ ﺒﺎﻟﺘﺎﻟﻲ ﻟﻠﻘـﻤـﺎﻤـﺔ(‬
‫ﺍﻹﻟﻜﺘﺭﻭﻨﻲ ﺒﻁﺭﻴﻘﺔ ﻏﻴﺭ ﻗﺎﻨﻭﻨﻴّﺔ‪.‬‬
‫ﻟﻔﻅﺔ "ﻁﺎﺌل" ﻓﺄﺼﻠﻬﺎ ﺍﻟﻨﻔﻊ ﻭﺍﻟـﻔـﺎﺌـﺩﺓ‬
‫ﺇﻟﻜﺘﺭﻭﻨّﻴ ﹰﺔ ﻜﺎﻨﺕ ﺃﻡ ﺨﻠﻭﻴّﺔ( ﻓﻴﺘ ّﻡ ﻨﺤﺕ ﻟﻔﻅﺔ‬
‫ﺇﻟﻰ ﺍﻟﺭﺴﺎﺌل ﺍﻹﻟﻜﺘﺭﻭﻨـﻴّـﺔ ﻏـﻴـﺭ‬
‫ﺭﺴﺎﺌل ﺇﻋﻼﻨﻴﺔ ﻴﺘ ّﻡ ﺒﻌﺜﻬﺎ ﺒﺸﻜل ﻤﺘﻜﺭّﺭ‬
‫ﺍﻟﻤﺭﺴِل ﻭﺤﺼل ﻋﻠﻰ ﻋﻨﺎﻭﻴﻥ ﺒﺭﻴﺩﻫـﻡ‬
‫ﻼ ﺇﻟﻰ ﻨـﻭﻉ‬
‫ﻭﺘﺸﻴﺭ ﻟﻔﻅﺔ ‪ SPAM‬ﺃﺼ ﹰ‬
‫ﺭﺩﻱﺀ ﻤﻥ ﻤﻌﻠﺒﺎﺕ ﺍﻟﻠﺤﻭﻡ ﺍﻟﺘﻲ ﻜـﺎﻥ‬
‫ﺍﻷﻤﻴﺭﻜﻴّﻭﻥ ﻴﺴﺘﻬﻠﻜﻭﻨﻬﺎ ﺒﻜﻤﻴّﺎﺕ ﻜﺒﻴـﺭﺓ‬
‫ﻭﻋﻠﻰ ﻤﻀﺽ ﻓﻲ ﺨﻼل‬
‫ﺍﻟـﺤـﺭﺏ‬
‫ﺍﻟﻌﺎﻟﻤﻴّﺔ ﺍﻟﺜﺎﻨﻴﺔ ‪ .1‬ﻭﺘﺠﺩﺭ ﺍﻹﺸﺎﺭﺓ ﺇﻟـﻰ‬
‫ﻥ ﻟﻔﻅﺔ ‪ SPAM‬ﻟﻡ ﺘﻌُﺩ ﺘﻘﺘﺼﺭ ﺍﻟﻴﻭﻡ‬
‫ﺃّ‬
‫ﻋﻠﻰ ﻤﻴﺩﺍﻥ ﺍﻟﺤﺎﺴﻭﺏ ﻭﺍﻹﻨـﺘـﺭﻨـﺕ‬
‫ﻭﺒﺎﻟﺘﺎﻟﻲ ﻋﻠﻰ ﺍﻟﺭﺴﺎﺌل ﺍﻹﻟﻜﺘﺭﻭﻨﻴّﺔ ﻓﻘـﺩ‬
‫ﻅﻬﺭ ﻓﻲ ﺍﻟﻌﺎﻡ ‪ 2004‬ﺍل ‪SPAM‬‬
‫ﺍﻟﺒﺭﻴﺩ ﺍﻹﻟﻜﺘﺭﻭﻨﻲ ﺃﻭ ﺍﻟﺭﺴﺎﺌل ﻟﻠﺤﺼـﻭل‬
‫ﻫﺫﻩ ﺍﻟﺼﻔﺎﺕ ﻤﻭﻓﻘ ﹰﺎ ﻓﻠﻔﻅﺔ "ﻤﺘﻁﻔـل" ﻤـﻥ‬
‫ﻏﻴﺭ ﺃﻥ ﻴﺩﻋﻭﻩ )ﺒﺤﺴﺏ ﻟﺴﺎﻥ ﺍﻟﻌﺭﺏ(‪ .‬ﺃﻤّﺎ‬
‫ﻥ ﺍﻟﻤﺄﺨﺫ ﻋﻠﻰ‬
‫) ﺒﺤﺴﺏ ﻟﺴﺎﻥ ﺍﻟﻌﺭﺏ( ﻭﻟﻜ ّ‬
‫ﻫﺫﻩ ﺍﻟﻌﺒﺎﺭﺍﺕ ﺍﻟﺜﻼﺙ ﻫﻭ ﺃﻨﻬﺎ ﺘﻔﺘﻘﺭ ﺇﻟـﻰ‬
‫ﻥ ﺍﻟﻠﻐﺔ ﺍﻹﻨﻜﻠﻴﺯﻴّـﺔ‬
‫ﺍﻟﻁﻭﺍﻋﻴّﺔ‪ .‬ﻓﻔﻲ ﺤﻴﻥ ﺃ ّ‬
‫ﺘﻌﺒّﺭ ﻋﻥ ﺍﻟﻤﻔﻬﻭﻡ ﺒﻜﻠﻤﺔ ﻭﺍﺤﺩﺓ ﻗﺼـﻴـﺭﺓ‬
‫ﻭﺴﻬﻠﺔ ﺍﻟﻨﻁﻕ‪ ،‬ﻴﺘ ّﻡ ﺍﻟﺘﻌﺒﻴﺭ ﻋﻨﻪ ﻓﻲ ﺍﻟﻠﻐـﺔ‬
‫ﺍﻗﺘﺭﺤﺘﻬﻤﺎ ﺠﺭﻴﺩﺓ ﺍﻟﺤﻴﺎﺓ ‪ 2‬ﻭﺍﻟﻭﺍﺭﺩﺘﻴْـﻥ‬
‫ﻓﻲ ﺍﻟﻌﺩﻴﺩ ﻤﻥ ﺍﻟﻤﻭﺍﻗﻊ ﻋﻠﻰ ﺸـﺒـﻜـﺔ‬
‫ﺍﻹﻨﺘﺭﻨﺕ‪ ،‬ﻭﻋﺒﺎﺭﺓ " ﺭﺴﺎﺌل ﻻ ﻁـﺎﺌـل‬
‫ﻤﻨﻬﺎ" ﺍﻟﺘﻲ ﺍﻗﺘﺭﺤﻬﺎ ﺘﻴﺴﻴﺭ ﻜﻴﻼﻨﻲ ﻓـﻲ‬
‫ﻤﻌﺠﻤﻪ ﺒﻌﻨﻭﺍﻥ‪ :‬ﻤﻌﺠﻡ ﺍﻟـﻜـﻴـﻼﻨـﻲ‬
‫ﻟﻤﺼﻁﻠﺤﺎﺕ ﺍﻟﻜﻭﻤﺒﻴﻭﺘﺭ ﻭﺍﻹﻨﺘﺭﻨـﺕ ‪،3‬‬
‫ﻭﻁﺒﻌﹰﺎ ﻟﻔﻅﺔ " ﺴﺒﺎﻡ" ﺃﻭ " ﺍﻹﺴﺒـﺎﻡ" ﻤـﻊ‬
‫ﻤﻥ ﺍﻟﻌﺒﺎﺭﺘﻴْﻥ ﺍﻷﺨﺭﻴﻴْﻥ ﻭﺃﻜﺜﺭ ﻏﻤﻭﻀـﹰﺎ‬
‫ﻤﻨﻬﻤﺎ‪.‬‬
‫" ﺍﻹﺴﺒﺎﻡ" ﻜﻤﻌﺎﺩل ل ‪ SPAM‬ﻭﺘﹸﻅـﻬـﺭ‬
‫ﺍﻟﻤﻌﺎﺩل ﻫﻭ ﺍﻷﻜﺜﺭ ﺘﻭﺍﺘﺭﹰﺍ‪ .‬ﻓﻬﻭ ﻴﺘﻤـﻴّـﺯ‬
‫ﺒﺎﻟﻁﻭﺍﻋﻴّﺔ ﻷﻨﻪ ﻴﺘﺄﻟﻑ ﻤﻥ ﻜﻠﻤﺔ ﻭﺍﺤـﺩﺓ‬
‫ﺴﻬﻠﺔ ﺍﻟﻨﻁﻕ ﻭﺍﻻﺴﺘﻌﻤﺎل ﻭﻟﻜﻨﹼﻪ ﻴﻔﺘﻘﺭ ﺇﻟﻰ‬
‫ﻴﺘﻤﻴّﺯ ﺒﻤﻼﺀﻤﺘﻪ ﺍﻟﻤﻔﻬﻭﻡ ﻓﻼ ﻴﻁﺭﺡ ﻤﺸﺎﻜل‬
‫ﺍﺼﻁﻼﺤﻴّﺔ ﻜﺎﻻﺸﺘﺭﺍﻙ ﻭﻏﻴﺭﻩ‪ ،‬ﻨﺎﻫﻴﻙ ﻋﻥ‬
‫ﻥ‬
‫ﺍﻟﺸﻲﺀ ﺃﻭ ﻤﺎ ﺒﻘﻲ ﻤﻨﻪ ﺃﻱ ﺃ ّ‬
‫ﻴﺘﻤﺎﺸﻰ ﻭﻤﻌﻨﻰ ﺍﻟﻜﻠﻤﺔ‪ .‬ﻭﻴﺘﻤﻴّﺯ ﻫﺫﺍ ﺍﻟﻤﻭﻟﹼﺩ‬
‫ﺍﻟﺨﻁﺎﺏ‪ .‬ﻜﻤﺎ ﺃﻨﻪ ﺃﻜﺜﺭ ﺍﻨﺘﻤﺎ ًﺀ ﺇﻟﻰ ﺍﻟﻠﻐـﺔ‬
‫ﺍﻟﻌﺭﺒﻴّﺔ ﻤﻥ ﺍﻟﺩﺨﻴل "ﺴﺒﺎﻡ"‪.‬‬
‫ﻭﺒﻌﺩ‪ ،‬ﺒﻨﺎ ًﺀ ﻋﻠﻰ ﻤﺎ ﺫﻜﺭ ﺃﻨﻔﺎﹰ‪ ،‬ﻴﻌﺘﺒﺭ ﺍﻟﻤﻭﻟﹼﺩ‬
‫" ﻗﹸﻤﺎﻟﺔ" ﺍﻟﻤﻌﺎﺩل ﺍﻷﻨﺴﺏ ﻟﻠﺩﻻﻟﺔ‬
‫ﺍﻟﻠﻐﺔ ﺍﻟﻌﺭﺒﻴّﺔ ﻭﻗﺩ ﻴﺴﺘﻌﺼﻲ ﻋﻠﻰ ﺍﻟﻔـﻬـﻡ‬
‫ﻷﻨﻪ ﻻ ﻴﻌﻜﺱ ﺍﻟﻤﻔﻬﻭﻡ ﺍﻟﺫﻱ ﻴـﺤـﻤﻠـﻪ‪.‬‬
‫ﺒﻴﺴﺎﻨﺕ ﺩﻗﺩﻭﻗﻲ‬
‫ﻤﺎﺴﺘﺭ ﻓﻲ ﺍﻟﺘﺭﺠﻤﺔ‬
‫___________‬
‫‪1‬‬
‫‪Qu’est-ce que le SPAM?”, http://‬‬
‫‪www.arobase.org/spam/comprendre‬‬‫‪explication.htm‬‬
‫ﺒﺎﻹﻀﺎﻓﺔ ﺇﻟﻰ ﺫﻟﻙ‪ ،‬ﻴﺘ ّﻡ ﻓﻲ ﺍﻹﻨﻜﻠﻴـﺯﻴّـﺔ‬
‫ﺍﺴﺘﻌﻤﺎل ‪ SPAM‬ﻜﻔﻌل ﻭﻟﻴﺱ ﻓﻘﻁ ﻜﺎﺴﻡ‬
‫ﻭﻫﻭ ﻤﺎ ﻻ ﺘﺘﻴﺤﻪ ﺍﻟﻤﻌﺎﺩِﻻﺕ ﺍﻟﻌﺭﺒﻴّﺔ‪.‬‬
‫ل ﺍﻟﺤل ﺍﻷﻤﺜل ﻴﻜﻤﻥ ﻓﻲ ﺍﻟﻠﺠﻭﺀ ﺇﻟـﻰ‬
‫ﻭﻟﻌ ّ‬
‫ﻼ‬
‫ﺍﻟﺘﻌﺭﻴﻑ ﻤﻨﻌ ﹰﺎ ﻻﻟﺘﻘﺎﺀ ﺍﻟﺴﺎﻜﻨﻴْﻥ ﻭﺘﺴﻬﻴ ﹰ‬
‫ﻼ ﺒﻨﺤﺕ ﻜﻠﻤﺔ ﻋﺭﺒﻴّـﺔ‬
‫‪ SPAM‬ﻜﺎﻟﻘﻴﺎﻡ ﻤﺜ ﹰ‬
‫ﻓﻲ ﺍﻟﻌﺒﺎﺭﺍﺕ ﺍﻟﺜﻼﺙ ﺍﻷﻭﻟﻰ‪ ،‬ﺘ ّﻡ ﺇﺴﻨـﺎﺩ‬
‫‪ SPAM‬ﻓﻲ ﺍﻹﻨﻜﻠﻴﺯﻴّﺔ‪ .‬ﻭﻴﻤﻜﻥ ﺃﻥ ﻴﺤﺫﻭ‬
‫ل‬
‫ل ﻋﻠﻰ ﺍﻟﻤﻔﻬﻭﻡ ﺍﻟﺫﻱ ﺘﺩ ّ‬
‫ﺘﺩ ّ‬
‫ﻋـﻠـﻴـﻪ‬
‫ﺍﻟﻤﺘﺭﺠﻡ ﺃﻭ ﻤﻭﻟﱢﺩ ﺍﻟﻤﺼﻁﻠﺤـﺎﺕ‬
‫ﻋـﻠـﻰ‬
‫ﺍﻟﺭﺴﺎﺌل ﺍﻹﻟﻜﺘﺭﻭﻨﻴّﺔ ﻏﻴﺭ ﺍﻟﻤﺭﻏﻭﺏ ﻓﻴﻬﺎ‪.‬‬
‫ﺍﻟﺸﻔﺎﻓﻴّﺔ ﻓﻬﻭ ﻜﻤﺎ ﺫﻜﺭ ﺁﻨﻔﹰﺎ ﺩﺨﻴل ﻋـﻠـﻰ‬
‫ﺇﻀﺎﻓﺔ ﺍﻟﻬﻤﺯﺓ ﺍﻟﻤﻜﺴﻭﺭﺓ ﺒـﻌـﺩ " ﺃل"‬
‫‪15‬‬
‫ﺇﻟﻰ ﺒﻌﺽ ﺍﻟﻭﻗﺕ ﻟﻴﺼﺒﺢ ﻤﺄﻟﻭﻓﹰﺎ ﻭﻟﻜـﻨﹼـﻪ‬
‫ﺒﺎﻟﻁﻭﺍﻋﻴّﺔ ﻟﺴﻬﻭﻟﺔ ﻨﻁﻘﻪ ﻭﺍﺴﺘﻌﻤﺎﻟﻪ ﻓـﻲ‬
‫ﻁﺭﻕ ﺘﻭﻟﻴﺩ ﺃﺨﺭﻯ ﻻﺒﺘﻜﺎﺭ ﻤـﻌـﺎﺩِل ل‬
‫ﻟﻠﻨﻁﻕ‪.‬‬
‫ﺒـ "ﻗﻤﺎﻤﺔ"(‪ .‬ﻭﻴﺤﺘﺎﺝ ﻤﺼﻁﻠﺢ ﻤﻭﻟﱠﺩ ﻤﻤﺎﺜل‬
‫ﻋﺒﺎﺭﺓ "ﺭﺴﺎﺌل ﻻ ﻁﺎﺌل ﻤﻨﻬﺎ" ﺃﻗل ﺸﻔﺎﻓﻴّـ ﹰﺔ‬
‫ﻭﺠﺭﻯ ﻓﻲ ﺍﻟﻠﻐﺔ ﺍﻟﻌﺭﺒﻴّﺔ ﺘﻭﻟﻴﺩ ﻤﻌﺎﺩﻻﺕ‬
‫ﺍﻹﻟﻜﺘﺭﻭﻨﻲ ﻏﻴﺭ ﺍﻟﻤﺭﻏﻭﺏ ﻓﻴﻪ" ﺍﻟﻠﺘﻴْـﻥ‬
‫" ﻗﹸﻤﺎﻟﺔ" ) ﺍﻟﺘﻲ ﺘﻭﺤﻲ ﻤﻥ ﺍﻟﻨﺎﺤﻴﺔ ﺍﻟﺼﻭﺘﻴّـﺔ‬
‫ﺍﻟـﻭﺯﻥ‬
‫ﻥ ﻫﺫﺍ‬
‫ﺍﻹﺤﺼﺎﺀﺍﺕ ﻋﻠﻰ ﺸﺒﻜﺔ ﺍﻹﻨﺘﺭﻨﺕ ﺃ ّ‬
‫" ﺍﻟﺒﺭﻴﺩ ﺍﻹﻟﻜﺘﺭﻭﻨﻲ ﺍﻟﻤﺘﻁﻔل" ﻭ" ﺍﻟﺒﺭﻴـﺩ‬
‫ﻭ"ﺭﺴﺎﻟﺔ" )ﺒﻐﺽ ﺍﻟﻨﻅﺭ ﻋﻥ ﻨـﻭﻋـﻬـﺎ‬
‫ﻥ‬
‫ﻼ ﻋﻥ ﺫﻟﻙ ﻓﺈ ّ‬
‫ﺍﻟﻌﺭﺒﻴّﺔ ﺒﻌﺩّﺓ ﻜﻠﻤﺎﺕ‪ .‬ﻓﻀ ﹰ‬
‫ﺍﻟﺨﻠﻭﻱ ﺍﻷﻭّل ﻓﺒﺎﺘﺕ ﺍﻟﻠﻔﻅﺔ ﺘﺸـﻤـل‬
‫ﻲ‬
‫ﻋﺩﻴﺩﺓ ل ‪ SPAM‬ﺃﺒﺭﺯﻫﺎ‪ :‬ﻋﺒـﺎﺭﺘـ ْ‬
‫ﻥ ﺍﻟـ ‪ SPAM‬ﻏﻴﺭ ﻤﺭﻏﻭﺏ‬
‫" ﻗﹸﻤﺎﻤﺔ" ) ﻷ ّ‬
‫ل ﻋﻠﻰ ﻓﹸﻀﺎﻟﺔ‬
‫ﺃﻨﻪ ﻋﻠﻰ ﻭﺯﻥ ﻓﹸﻌﺎﻟﺔ ﺍﻟﺫﻱ ﻴﺩ ّ‬
‫ﻭﻴﺘ ّﻡ ﺃﻴﻀﹰﺎ ﺍﺴﺘﻌﻤﺎل ﺍﻟﺩﺨﻴل " ﺴـﺒـﺎﻡ" ﺃﻭ‬
‫ﺍﻟﺭﺴﺎﺌل ﺍﻟﺨﻠﻭﻴّﺔ ﺃﻴﻀﹰﺎ‪.‬‬
‫ﻼ‬
‫‪ .poubelle + courriel‬ﻓﻴﻤﻜﻥ ﻤـﺜـ ﹰ‬
‫‪2‬‬
‫"ﺍﻟﺩﻭل ﺍﻟﻜﺒﺭﻯ ﻭﺍﻟﺸﺭﻜﺎﺕ ﺘﻜﺎﻓﺢ ﺍﻟﺒﺭﻴﺩ‬
‫ﺍﻹﻟﻜﺘﺭﻭﻨﻲ ﺍﻟﻤﺘﻁﻔل"‪ ،‬ﻓﻲ ﺠﺭﻴﺩﺓ ﺍﻟﺤﻴﺎﺓ‪ ،‬ﺃﻴﻠﻭل‬
‫"ﺴﺒﺘﻤﺒﺭ" ‪.2004‬‬
‫‪3‬ﺍﻟﻜﻴﻼﻨﻲ‪ ،‬ﺘﻴﺴﻴﺭ‪ .‬ﻤﻌﺠـﻡ ﺍﻟـﻜـﻴـﻼﻨـﻲ‬
‫ﻟﻤﺼﻁﻠﺤﺎﺕ ﺍﻟﻜﻭﻤﺒﻴﻭﺘﺭ ﻭﺍﻹﻨﺘﺭﻨﺕ‪ ،‬ﻤﻜﺘـﺒـﺔ‬
‫ﻟﺒﻨﺎﻥ ﻨﺎﺸﺭﻭﻥ‪ ،‬ﺒﻴﺭﻭﺕ‪ ،2004 ،‬ﺹ ‪.869‬‬
‫ﺤـﺫﻭ‬
‫‪Numéro 7‬‬
TERMINUS - ‫ﻣﺤﻄﺔ اﻟﻤﺼﻄﻠﺤﺎت‬
Juin 2005
Communiquez-vous par SMS?
« ama Ri129 a chak1 ses pb raf :-(».
Est-ce un code alphanumérique secret
ou des hiéroglyphes version 21ème siècle? Ni
l’un, ni l’autre, c’est le nouveau style SMS. A
traduire par : «à mon avis, rien de neuf , à
chacun ses problèmes, rien à faire. Décevant.»
Moyen de prédilection des jeunes pour
communiquer, le
SMS
est un langage
phonétique dans lequel la seule règle en vigueur
est justement l’absence de règles. Pour ses
usagers, il présente de nombreux avantages.
Tout d’abord, il est pratique car il permet de
transmettre un message dans les limites de 130
à 160 caractères selon les opérateurs, sans se
fatiguer le doigt. Ensuite, il est moins coûteux
qu’un appel téléphonique et plus discret. Enfin
et surtout, il est codé donc incompréhensible
pour les non-initiés. Donc, il suffit de donner
libre court à son esprit créatif pour décliner des
variations à l’infini, en jouant avec les lettres et
les idéogrammes, au risque de ne pas se faire
comprendre par son interlocuteur.
communication particulières, comme le style
télégraphique qui fut réservé presque exclusivement
aux télégrammes.
En réalité, l’usage des SMS est sorti de son
cadre habituel, à savoir permettre aux particuliers de
dialoguer entre eux. Ainsi, de nombreuses applications
et services sont désormais liés au SMS: forums de
discussion, horoscope, météo, services bancaires,
dépêches, votes, sondages, etc. Pire encore, il commence
à apparaître dans les copies des élèves qui le jugent plus
simple que l’orthographe traditionnelle.
Menace pour l’orthographe, stock de raccourcis
pratiques ou orthographe alternative, le SMS est un
phénomène socio-linguistique à ne pas négliger. En
effet, même si son usage est réservé aux initiés, il
risquerait, en réduisant les mots à leur plus simple
expression écrite, de mettre en péril la communication
en général et la pratique de l’écrit en particulier.
Aborder un tel sujet dans une revue
consacrée à la terminologie pourrait sembler
mal placé. En effet, il le serait si l’usage du
langage SMS se limitait à des situations de
Le Centre de traitement automatique du Langage de l’Université
Catholique de Louvain en Belgique a lancé le projet SMS pour la Science.
Il a pour objectif de collecter un corpus de SMS en vue de constituer un
dictionnaire qui sert de base au logiciel de traduction français-SMS
(http://glossa.fltr.ucl.ac.be/~demo/index.php?service=1). Voici la
traduction proposée de la fable de la Fontaine: «La Cigale et la Fourmi»:
La sigal, ayan chanté t0u l'Eté, s' trouva fr depourvue kan la biz
fu venu. pa 1 seul piti morco d' mouch ou 2 vermiceo. l ala crié
famine che la Fourmi sa vwasin, La prian d l8 preté qlqs grin pour
subsister jusk'à la saizon nouvel. ze vou paieré, l8 10-l, avt l'0ût,
fwa d'animal, 1térè è prinsipal. La Fourmi né pe prêteuze; c' là son
mwindr déf0t. "qu faizié-vou au tmp cho? 10-el @ sete
emprunteuze. - nwi & jours à tou venant jeu chantés, n vo Dplaiz.
- Vou chantié? j s8 f0rt zzz. Eh bi1! dansé meintenent."
Faites don de vos SMS pour la science!!!
[http://www.smspourlascience.be/]
Numéro 7
Ne dites plus..., dites plutôt...
Ne dites plus jamais blog! La
Commission générale de terminologie et de
néologie a publié au Journal officiel du 20
mai 2005 un avis établissant une liste de
termes et d’expressions destinés à
supplanter les anglicismes sur Internet.
Ainsi, «bloc-notes», que l’on pourra
accepter sous sa forme abrégée «bloc»,
désignera « un site sur la Toile, souvent
p e r son n el , pré s en ta nt en o rd re
chronologique de courts articles ou notes,
généralement accompagnés de liens vers
d’autres sites », soit un blog.
D’autres expressions
anglosaxonnes familières aux internautes ont
désormais leur équivalent en français. La
commission propose de traduire un «hoax»
(une fausse information) par un «canular».
Le «worm», ce logiciel malicieux qui se
transmet par le Réseau et perturbe le
fonctionnement des systèmes, devient
logiquement un «ver». Quant au «splash
screen», qui s’affiche à l’écran pendant le
chargement d’un fichier, d’un programme
ou d’un logiciel, il faudra dorénavant dire
«fenêtre d’attente». Le Monde du 22 mai 2005.
16
TERMINUS - ‫ﻣﺤﻄﺔ اﻟﻤﺼﻄﻠﺤﺎت‬
Juin 2005
Le site en chiffres …
L’importance de toute
publication s’évalue normalement
à partir du nombre de tirages
effectués. Pour évaluer les
performances d’un site, la tâche
est plus compliquée. Il a ainsi fallu
recourir aux rapports statistiques
WebTrends relatifs aux activités
enregistrées sur le site du CERTA,
du 13 janvier 2005 au 31 mai 2005.
C’est grâce à l’assistance
de M. Stéphane Bazan, directeur
de l’unité d’ingéniérie de
l’enseignement à la Faculté des
Sciences de l’Education de l’USJ,
qu’il a été possible d’interpréter les
résultats obtenus. Une
interprétation aussi objective que
possible « qui essaie de ne pas faire
dire aux chiffres ce que l’on a envie
de dire».
Les données qui ont été
prises en considération sont celles
qui reflètent clairement l’activité
du site et le profil des utilisateurs.
Ainsi, le nombre moyen de sessions
par jour (qui représente le nombre
de personnes, extérieures
physiquement aux murs de l'USJ,
ou la même personne plusieurs
fois, qui ont consulté le site en
moyenne par jour) est de 30
sessions. Quant aux pages les plus
populaires du site, ce sont les pages
d e C yb ert e rm in ol o g i e ( p l u s
précisément la catégorie des
dictionnaires) et Néoscope qui sont
en tête, sans pour autant qu’elles
marginalisent les autres pages du
site. Ces pages sont aussi les
principales pages d’entrée des
visiteurs du site et les principales
pages à accès individuel (c’est-àdire celles auxquelles les visiteurs
accèdent sans visiter d’autres
pages du site); ce qui est une
preuve du bon référencement du
contenu du site par les moteurs de
recherche.
600 copies pour le numéro 6, 400
pour le numéro 1, 277 pour le
numéro 4, 265 pour le numéro 2,
263 pour le numéro 5 et 136 pour
le numéro 3. Des chiffres qui
indiquent une augmentation en
flèche du nombre des lecteurs de
ce bulletin qui ne dépassait pas
dans sa version imprimée les 150.
Petite ombre au tableau, le
nombre réduit des formulaires
utilisés: huit demandes pour SOSTermes seulement.
Il est à noter que ces
statistiques ne concernent que la
partie du site hébergée sur le site
de l’USJ. En ce qui concerne
Néoscope, la base de données
hébergée sur le site de l’AUF, un
seul chiffre nous a été
communiqué car l’installation
d’un logiciel de statistiques a eu
lieu en mai. En effet, le nombre
de sessions dans Néoscope a
atteint pour la première
quinzaine du mois de mai 90
sessions.
Ou tre ce s chiff res,
souvent flatteurs, ces statistiques
ont permis d’identifier l’itinéraire
d’un visiteur et ses centres
d’intérêt. Ainsi, il a été remarqué
que le visiteur du site du CERTA
préfère emprunter le chemin
suivant: il accède au site via
Néoscope, puis passe à
Cyberterminologie, télécharge le
dernier numéro de Terminus pour
finir sa visite par la page
consacrée à la présentation de
l’historique et des objectifs du
CERTA. Même si le parcours
n’est pas toujours le même pour
tous les utilisateurs en ce qui
concerne la chronologie des
étapes suivies, les étapes qui
jalonnent le parcours de la
majorité des visiteurs sont
presque toujours les mêmes.
Cependant, il est à noter que 281
sessions sur 1752 ont eu lieu
seulement dans Cyberterminologie
(Catégorie Dictionnaires); un
indicateur probable du profil de
l’habitué au site (un traducteur
peut-être) qui a classé cette page
dans ses favoris.
Que déduire de cette
avalanche de chiffres? Un seul
constat : le site du CERTA se
taille doucement une place dans
l’univers cybernétique. Mais il ne
faut pas pour autant s’endormir
sur ses lauriers car les chiffres
resteront là, aux aguets, pour
tirer la sonnette d’alarme.
En 5 mois...
30 sessions en moyenne par
jour sur le site.
90 sessions pour la première
quinzaine du mois de mai dans
Néoscope.
600 copies téléchargées du
numéro 6 de Terminus.
Autre chiffre très éloquent
est le nombre de copies du bulletin
Terminus en format pdf qui ont
été téléchargées en ligne, à savoir
Numéro 7
17
TERMINUS - ‫ﻣﺤﻄﺔ اﻟﻤﺼﻄﻠﺤﺎت‬
Juin 2005
Anniversaires
CERTA
L’ETIB a fêté le 15 avril 2005 son jubilé d’argent.
Visitez notre site :
Les activités du CERTA ont été lancées il y a 9 ans en 1996.
www.certa.usj.edu.lb
Terminus, publié depuis 1999, est à son 7ème numéro.
Centre d'Etudes et de Recherches en Terminologie Arabe
Ecole de Traducteurs et d’Interprètes de Beyrouth
Université Saint-Joseph de Beyrouth
Rue de Damas - Beyrouth
Téléphone: 961 (1) 611 456 (ext.5618)
Télécopie : 961 (1) 611 360
Courriel : [email protected]
Rédaction : Lina S. FEGHALI
Révision : Liliane KARAM
Nadine RIACHI
Courrier des lecteurs
Monsieur José JAMHOURI - Exjournaliste à l’Orient-Le Jour et préfet des
Terminales au Collège Notre-Dame de
Jamhour : « Félicitations pour la rigueur
et le professionnalisme qui caractérisent les
articles de ce bulletin. Je profite de
l'occasion pour donner mon humble avis
concernant la francophonie, un terme qui,
selon moi, devient bien plus synonyme de
repli sur soi que d'ouverture culturelle. Sur
un plan purement statistique, savez-vous
que la population francophone ne
représente plus que 2 à 2,5% de la
population mondiale? Et dire que la
France fut pendant des siècles le second
empire colonial du monde après la GrandeBretagne! La langue française est en perte
de vitesse, non seulement par rapport à
l'anglais, mais par rapport à plusieurs
autres langues, dont l'espagnol. Que restet-il de cette langue qui fut un "must" (mes
plus plates excuses aux puristes
francophones) pendant des siècles aussi
bien dans les cercles littéraires que dans les
milieux diplomatiques? Peu de chose en
vérité, et je me demande en fait ce que
deviendrait le français sans les derniers des
"mohicans", amoureux transis et
nostalgiques de la langue de Verlaine,
Rimbaud ou Villon ? Plus concrètement,
que deviendrait la communauté
francophone sans la contribution
financière du Canada? Rania Massoud se
moque gentiment de son peuple qui
écorche le français avec des anglicismes,
que je trouve par
ailleurs bien
sympathiques. Plus sympathique en tout
cas que l'affreux verlan de la banlieue
parisienne... Je trouve particulièrement
intéressant son article car il pose le
véritable problème de votre profession. Ce
problème est
évoqué d'ailleurs dans
l’éditorial: "Il ne suffit plus qu'il (le
traducteur) traduise le texte en veillant à
Numéro 7
utiliser la terminologie appropriée, mais il
est aussi appelé à faire preuve de créativité
face à un néologisme". Que dire alors du
français québécois? En guise de
"néologisme", on est servi!
Moralité: Pauvre de vous, mais,
paradoxalement, quelle chance aussi! La
traduction ne se limite plus désormais à
une simple technique. Elle devient un art,
un véritable défi pour votre imagination et
votre sens créatif puisqu'elle a pour
principale vocation le rapprochement des
cultures. Bref, si le choc des cultures est
l'affaire des politiques et des militaires, le
dialogue des civilisations est votre
spécialité! »
Madame Jacqueline ABOU-CHAHLA—
professeur de FLE - Montréal - Canada:
Félicitations pour la rigueur et le
professionnalisme avec lesquels Terminus
est préparé. Cependant, j'ai été très
étonnée des pages écrites par la traductrice
venue faire ses preuves à l'Université de
Montréal. […] Lorsqu'on se rend dans un
pays dont la culture est rapprochée de la
nôtre, et qu'on est traductrice de surcroît,
on devrait d'abord observer les différences
à titre empirique, avant d'y porter des
jugements négatifs ou railleurs. Ceci
contribuerait à parfaire son savoir, et, le
cas échéant, à donner scientifiquement son
opinion sur ce que l'on pense être écarté de
la norme. Prenons pour exemple le monde
arabophone et considérons qu'un locuteur
d'un de ces pays, un Jordanien, se présente
dans un autre pays (l'Algérie) et se mette à
critiquer la langue locale sous prétexte
qu'ils ne parlent pas ou n'écrivent pas le
«BON arabe», ignorant que les réalités ou
les besoins varient d'une contrée à une
autre, de sorte que le sens de certains
termes peut s'écarter de celui généralement
admis... Si l'exemple se propageait, dans ce
cas, serait-ce possible que toute la nation
américaine, soit 260 millions de personnes
parlent le «MAUVAIS anglais» en
comparaison avec le parler de la Grande
Bretagne? ou que les Brésiliens utilisent le
«MAUVAIS portugais»? ou en opposant
l'Espagne au Vénézuela, que ceux-ci
parleraient : «LE MAUVAIS espagnol»?
Ici, on touche à l'aspect de la norme et,
justement, je poserais la question suivante
aux puristes: Quel serait donc le «Bon
français»? Celui de Marseille (pourquoi
pas?), celui de Lille? de Lyon? sûrement
pas le parler de Paris qui, lui non plus,
n'est qu'une sorte de dialecte avec de
fréquents écarts à comparer à d'autres
parlers de la francophonie…
Pour terminer, tant qu'on n'aura pas
accepté les variantes que peut revêtir une
même langue vivante dans différents
endroits du Globe, on n'aura rien
compris aux variétés des parfums des
fleurs, à leurs couleurs et à leurs nuances,
ou au goût si différent du kibbé du Nord
du Liban comparé à celui de Zahlé ou celui
de Tyr... (Lequel serait le BON kibbé?)
Veut-on prôner un «communisme» de la
langue qui viserait à l'étouffer en la
normalisant à l'excès pour finir par la
tuer? Est-on si pressé de voir un «français
correct» (= L'ÉCRIT ORALISÉ) trôner
aux côtés du grec ancien ou du latin:
inchangé, immuable, momifié et vraiment
mort? C'est un stéréotype fatigant à la fin,
et c'est incorrect de propager le cliché
que les Québécois parlent mal le français.
Je pense au contraire que c'est cette «bulle
de France au Nord d'un Continent» (Yves
Duteil) qui va refaire vivre le français à
travers le monde.
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