À la recherche des réfugiés
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À la recherche des réfugiés
À la recherche des réfugiés Les familles Lemairehonoraire d’unecommunedu Doubsrechercheles descendantsde53 réfugiésverdunois arrivéslàen1916… E Les principaux noms de famille verdunois apparaissant dans la population de Busy durant ces trois années sont : Panceler, Armion, Dorne, Auclair, Lepetitdidier, Jean, Colson, Michel, Hébette, Lefebvre, Hotion, Deschamps, Jeandin et Bonicho P our le 80e anniversaire de la bataille de Verdun, il avait écrit un article sur le sujet dans le bulletin municipal. Il avait même entrepris quelques démarches mais sans succès. À quelques semaines du 95e anniversaire de la Bataille, Gabriel May, maire honoraire de Busy (25), commune située à une encablure de Besançon et qui en fut le premier magistrat de 1974 à 1995, a repris son bâton de pèlerin. « Je suis né en 1930 et j’ai écouté cette histoire d’une oreille distraite », confie-til. Son père, né en 1903 et sa grand-mère en ont donc souvent parlé « avec beaucoup de sympathie ». 53 personnes soit 14 familles Gabriel May s’est intéressé à la question sur le tard lorsque les témoins directs avaient déjà disparu. Mais il a épluché les archives com- E Louis Bonicho, issu d’une famille qui avait tissé des liens assez étroits avec celle de l’ancien maire, est d’ailleurs décédé à 53 ans, le 6 novembre 1918 à Busy de la grippe espagnole qui tua trois personnes la même semaine dans le village. « Il doit reposer au cimetière communal près du carré des militaires », précise Gabriel May E En janvier 1919, c’est la famille Jeandin qui regagna la première la Cité de la Paix E Pour contacter Gabriel May : 03.81.57.32.78. K À l’instar de ces réfugiés meusiens, les Verdunois ont quitté la ville en février 1916. munales et est tombé sur « le journal de bord », d’une habitante de l’époque « qui notait tous les événements ». Et bien sûr, l’épisode des réfugiés de Verdun y figurait en bonne place, l’occasion de sortir cette mémoire de l’ombre. Concernant les réfugiés, il a pu retracer leur épopée : « Ils firent sept kilomètres à pied et encore d’autres pour arriver à la gare de Nixéville : certains furent embar- qués sur des wagons platesformes, la neige et la glace les gelaient et, à peine ravitaillés, ils débarquèrent dans le Doubs le 27 février, faisant peine à voir ». Pourquoi se sont-ils installés à Busy, nul de le sait, toujours est-il que 53 personnes soit 14 familles arrivèrent dans ce petit coin du Doubs. Un chiffre considérable comparé à une population de 283 habitants amputée d’une quarantaine de mobilisés. Photo DR « Les gens de la commune se sont bien dévoués », poursuit Gabriel May. Des meubles sont trouvés pour des logements « rustiques » et la vie s’est finalement organisée. Les enfants ont été scolarisés et « catéchisés avec soin », selon les notes du témoin qui précise qu’ils seront « confirmés à Grandfontaine par Mgr Altmeyer ». Enfin, certains réfugiés ont participé aux travaux des champs durant cette période. Ces Verdunois sont donc restés 3 ans à Busy, la première famille étant repartie en janvier 1919. « Et puis a passé le grand vent de l’oubli », souligne Gabriel May qui voudrait bien savoir quels souvenirs ces réfugiés avaient gardé de cette époque. Il espère que quelqu’un et pourquoi pas leurs descendants, pourront lui apporter une réponse. Frédéric PLANCARD