Les mots… ne tiendront pas en place : catalogage et partage d

Transcription

Les mots… ne tiendront pas en place : catalogage et partage d
Date: 02/06/2010
___________________________________________________________________
Les mots… ne tiendront pas en place : catalogage et partage d’images de
collections
James Shulman
President, ARTstor1
151 East 61st Street
New York, NY 10065
USA
USA
Meeting:
71. Art Libraries
_____________________________________________________________________________________
WORLD LIBRARY AND INFORMATION CONGRESS: 76TH IFLA GENERAL CONFERENCE AND ASSEMBLY
10-15 August 2010, Gothenburg, Sweden
http://www.ifla.org/en/ifla7
___________________________________________________________________________________
Extrait :
Les mots ont été accolés aux images figées depuis des centaines d’années pour
décrire le créateur de l’œuvre ou ce qu’il a représenté. Cet article examine les
manières dont ce procédé peut évoluer dans une ère où la dissémination de la
connaissance est beaucoup moins linéaire qu’elle ne l’a été au temps de l’imprimé.
Cet exposé analyse deux projets qu’ARTstor poursuit avec la communauté des
historiens de l’art. L’un d’eux prend les notes des utilisateurs concernant de 190 000
photographies de dessins de maîtres anciens qui ont besoin d’un catalogage
descriptif réactualisé. L’autre projet consiste à créer un registre des édifices à travers
l’utilisation d’une stratégie de référencement comme Wikipedia.
…Seulement par la forme, le motif,
Les mots ou la musique peuvent atteindre
La quiétude, comme un vase chinois immobile
Se meut perpétuellement au sein de son repos…
…Les mots s'efforcent,
Craquent et parfois se rompent, sous le fardeau,
Sous la tension, trébuchent, glissent, périssent
Pourrissent à force d'imprécision, ne veulent pas tenir en place,
Ne veulent pas demeurer tranquilles.
T.S. Eliot Burnt Norton V:140-142, 149ff
________________________________
1- Cet article s’appuie fortement sur les idées, la prose et les suggestions des collègues d’ARTstor d’hier et d’aujourd’hui : Carole
Ann Fabian, Christine Kuan, Max Marmor, Kathleen Schowalter, Gretchen Wagner, Dustin Wees, and Bill Ying.
1
Dans le poème Burnt Norton, T.S Eliot est tiraillé par la question de savoir si les mots
pourraient être dépendants des uns les autres pour communiquer le sens ou s’ils pourraient
saisir un moment de vision et ensuite mener logiquement cette vision aux autres. Tandis que,
comme un poète, il a cherché à choisir les mots qui pourraient saisir un sentiment, il a
néanmoins reconnu que chaque tentative d’avoir un mot réifiant un moment dépend d’une
constance de la signification pour laquelle il n’y a pas de garantie. Quelle que soit le sens que
le mot avait tenté de capturer, il bougerait « perpétuellement au sein de son repos ».
Les mots ont été accolés aux images figées depuis des centaines d’années pour
décrire le créateur de l’œuvre ou ce qu’il a représenté. Un tel catalogage descriptif permet non
seulement au media visuel (tel que les images) d’être découvert via une ressource
documentaire (soit un meuble de classement, soit une base de données), mais il communique
aussi l’information qui n’est pas intrinsèque à l’image (comme l‘artiste). Désormais cette
mission des mots - comme les mots poétiques d’Eliot - est conditionnelle, le produit d’un
moment de choix pour un étudiant ou un catalogueur agissant à un certain moment, dans un
contexte institutionnel ou personnel particulier, et travaillant selon un certain consensus à
propos de l’œuvre. Mais la connaissance sur l’œuvre peut changer : plusieurs œuvres une fois
étiquetées « Rembrandt » ne sont plus du tout considérées comme l’œuvre de l’artiste
désormais. Dans cet exposé, nous examinerons les manières dont le procédé pour accoler les
mots aux images (et les rendre ainsi visibles et significatives) peut évoluer dans une ère où la
dissémination de la connaissance est beaucoup moins linéaire qu’elle ne l’était au temps de
l’imprimerie.
Nous observerons la structure, les buts, et les méthodes des deux projets sur lesquels
ARTstor travaille avec la communauté des historiens de l’art 2. L’un de ses projets introduit les
utilisateurs comme constructeurs (plutôt que destinataire passif) d’une collection
extraordinaire d’images de dessins de maîtres anciens qui ont besoin de données mises à jour.
L’autre entreprise créera un solide catalogage utilitaire pour l’architecture, le paysage et
l’environnement bâti à travers l’utilisation d’une stratégie semblable à Wikipédia. Enfin, nous
conclurons avec une exploration brève de la manière dont nous soutiendrons ces projets dans
l’écosystème évolutif de la recherche numérique.
2
2
ARTstor, une organisation à but non lucratif, a été fondée par The Andrew W.Mellon
Foundation, avec pour mission d’utiliser les technologies numériques pour améliorer la recherche,
l’enseignement, et l’apprentissage des arts et des domaines associés. A la date de Juin 2010, ARTstor
procure le logiciel, les services et 1,1 millions d’images provenant de 190 collections parmi les 1,250
institutions inscrites, et développe (en partenariat avec les collèges, les universités et les cercles de
recherche) un réseau de catalogage et un système de management d’image (appelé « Shared Shelf »).
2
Les origines : Le modèle linéaire pour attacher les mots aux images
Depuis des siècles, les images d’œuvres d’art ont été cataloguées, décrites soit par un
expert, un bibliothécaire, ou un conservateur de l’institution propriétaire ou par un chercheur
extérieur étudiant l’image. Parfois les collections d’images avaient leur propre vie comme
objet de catalogage, avec le catalogage réalisé par des équipes de spécialistes. Considérez, par
exemple, le catalogue en plusieurs volumes des gravures des maîtres anciens créé à l’origine
par Adam Von Bartsch et développé davantage au 20ème siècle en un catalogue illustré de 96
volumes sous la direction de Walter Strauss et impliquant des douzaines de spécialistes, ou le
Corpus Vasorum Antiquorum, créé à l’origine à l’Union Académique Internationale de France
en 1919 et finalement étendu pour inclure 100 000 vases situés dans 26 pays. Nous possédons
des photographies d’archives diverses créées par une organisation ou un particulier à l’œil
perspicace laissées à la charge d’une bibliothèque de recherche pour être préservées et à
disposition. La quantité de ces collections est innombrable - the Berenson Photo Archive, the
Foto Reali Archive (National Gallery of Art, Washington, DC), the Robert van Nice archive at
Dunbarton Oaks, the A. C. Cooper Archives (Frick Art Reference Library), et tant d’autres.
Pour ces collections, les techniques de bibliothéconomie étaient appliquées de
manières pratiques, cela signifiait, dans plusieurs cas, créer des aides à la recherche pour
organiser le matériel qui ne pourrait pas être immédiatement catalogué au niveau de l’article.
Cela signifiait apporter non seulement les outils de recherche pour se focaliser sur le
catalogage d’œuvres particulières mais aussi les outils de bibliothèque scientifique ; ainsi ces
œuvres pourraient être organisées en taxinomies et termes qui pourraient conduire vers des
listes contrôlées ou des bibliographies et ainsi ces œuvres ne disparaîtront pas dans l’océan du
bruit qui résulte du catalogage particulier. Tout ces efforts d’organisation, de préservation, et
d’accessibilité ont été portés par un effort minutieux, un investissement institutionnel et
personnel considérable, et une vision sur le long terme. Comme les autres projets légendaires
et intergénérationnels menés par le monde des bibliothèques, tel que le Middle English
Dictionnary qui a mis 75 ans pour être complété, ce type d’entreprise héroïque facilitait ce qui
peut être vu comme une progression linéaire d’un fond d‘approvisionnement. Le travail était
fait à un endroit (peut-être sur le site des œuvres) ou par une équipe d’experts limitée; leur
travail, dûment édité, était ensuite distribué aux chercheurs qui visiteraient la ressource éditée
ou s’abonneraient pour obtenir des copies de la ressource. Pour la plupart, les produits du
catalogage étaient des images qui trouvèrent leur place au sein de publication variées :
catalogue de collection, catalogue d’exposition, bulletins de recherche ou livres.
3
L’œuvre continuait à exister à un endroit, son image a peut-être été plus largement diffusée, et
l’interprétation de cette œuvre- les mots liés à l’image peuvent vivre n’importe où du musée
qui possédait l’œuvre à l’article imprimé ou au livre. Quelque part entre le management
d’archives et la publication, les produits ont dérivé de leur source visuelle matérielle primaire
émanant de l’extérieur vers leur propre source.
Le corpus photographique des dessins de la collection Gernsheim
Le corpus Gernsheim est une ressource extraordinaire pour la recherche
: des
archives photographiques produites par des professionnels, représentant environ 190 000
photographies de dessins de maîtres anciens européens provenant d’une centaine de
collections publiques ou privées européennes ou américaines. Constitué après le périple de 70
ans du photographe suisse Walter Gernsheim et de sa femme et collaboratrice, Jutta Lauke
Gernsheim, le corpus Gernsheim peut être consulté dans son intégralité seulement dans une
demi-douzaine d’institutions inscrites en Europe et aux Etats-Unis. Quand nous nous sommes
rencontrés pour la première fois en 2003, Madame Gernsheim (âgée de 82 ans) et sa fille
Karin venaient de passer deux semaines à Palerme pour une séance photo ; elles ont ensuite
photographié à Munich où elles avaient attendu 50 ans pour pouvoir le faire, car les
dynamiques intérieures au sein de l’institution avaient désormais tourné en sa faveur. Elles
parlaient avec empressement de projets pour photographier en Pologne, à Budapest, et au
musée de l’Hermitage.
Quand elles étaient sur une campagne, elles pouvaient travailler douze heures par jour,
prendre plusieurs clichés de chaque œuvre, et ensuite retourner à leur chambre d’hôtel près du
musée pour développer de suite le film dans une baignoire, car elles étaient ainsi capable de
revoir les photographies pendant que leur mémoire des œuvres était encore fraîche. C’est tout
simplement une ressource incroyable.
Les Gernsheim ont considéré que la nature et le but d’ARTstor étaient semblables au
propos original du Corpus : utiliser la meilleure technologie disponible pour promouvoir
l’accès aux outils nécessaires à la recherche non-lucrative. Tandis qu’elles se sentaient à l’aise
en nous confiant le corpus entier à numériser, elles sentaient aussi qu’ARTstor devait
travailler de près avec les musées participants en incorporant le corpus dans la bibliothèque
numérique.
4
Mais l’état actuel de la connaissance des œuvres photographiées n’est pas resté en
place ; les mots, compilés depuis 75 ans, ont besoin d’être mis à jour. Lors d’une conférence
de conservateurs de dessins en 2005, nous avions appris ce que nous savions déjà (à un
certain niveau) : les attributions de dessins qui ont été faites 75 ans plus tôt avaient souvent
été supplantées par une autre attribution ou nécessitaient (selon le conservateur) de nouveaux
travaux de recherche. Depuis que le modèle que le conservateur connaissait pour la diffusion
de ces images était la reproduction par la publication dans un journal ou un livre imprimé et
figé, la réticence de quelques-uns de ces conservateurs à être enthousiaste au sujet de la mise
à jour de ces images dans ARTstor était complètement compréhensible. Mais le vieux modèle
de publication imprimée dans un journal ou un livre n’était pas la seule manière pour ces
images d’être consultées ou examinées. Quand nous avions commencé à travailler pour la
première fois avec les archives photographiques au Frick et Getty Museums en 2001, nous
avons appris qu’ils avaient rajouté au catalogage des enregistrements Gernsheim (sur la base
des propres travaux de leur équipe ou de ceux des chercheurs de passage), mais ces ajouts
étaient enfermés à l’intérieur des barrières physiques d’une multitude de dossiers et des murs
institutionnels. Bien que les informations griffonnées sur une montagne de photographies
dans les archives photographiques étaient disponibles pour le prochain chercheur qui
regarderait cette image, et ainsi plus dialectique que la publication gelée dans cette brochure,
ces notes n’étaient pas diffusées entre les archives ou transmises à l’institution qui
s’intéressaient à l’œuvre originale. Les espaces étaient des espaces de travail où l’engagement
envers une image signifiait aussi un engagement au dialogue- avec le collègue d’aujourd’hui
et d’hier. Cet espèce de dialogue intergénérationnel prenait place dans un rythme très différent
du « temps réel ». Néanmoins, malgré quelques ressemblances familiales avec les mots-clés
taggés que les utilisateurs ajoutent aujourd’hui aux images dans Flickr ou Youtube, l’addition
des attributions conduite par l’équipe ou les chercheurs dans les bibliothèques s’appuie un peu
plus sur la volonté de conserver l’échelle de référence que le modèle de contribution libre
souvent employé sur le Web. La transformation du Web en Web 2.0 est venue-pour ARTstorau même moment où nous commencions à construire une masse critique des images et des
utilisateurs.
Sans ce travail, il aurait été présomptueux de méditer sur la question de savoir s’il y avait un
meilleur espace de travail pour enrichir et améliorer le Corpus Gernsheim daté et centralisé;
mais, aujourd’hui, nous croyons qu’il y en a un.
5
ARTstor projette de créer un espace de travail numérique et connecté qu’un modèle de
publication imprimée ne pourrait pas supporter, en apportant une valeur ajoutée et, par-dessus
tout, une solution réalisable qui tient compte des inquiétudes de conservation les plus
importantes au sujet du projet sans imposer des fardeaux insupportables sur ARTstor et la
communauté muséale. A cette fin 1) Nous encouragerons les utilisateurs d’ARTSstor à
reconnaître que les données fournie par le Corpus Gernsheim doivent être considérées de
manière plus provisoire que définitive ; 2 ) Nous assisterons les utilisateurs d’ARTstor en les
dirigeant vers une connaissance plus actuelle sur la collection de dessins représenté dans le
corpus, et 3 ) Nous créerons un espace de travail qui permet à l’utilisateur particulier et
identifié d’associer le catalogage, le commentaire, et les liens bibliographiques à une image
individuelle - les données seront alors disponibles pour la communauté et le conservateur
individuel de l’institution responsable des données autorisées concernant n’importe quelle
œuvre donnée.
En bref, voici les étapes pour englober le Corpus Gernsheim au sein d’un groupe de
travail où la référence compte toujours mais qui se développe à travers le temps et dans le
dialogue avec les autres passionnés.
Etape 1 : Rendre les données et images Gernsheim disponibles
Les données de base de l’ensemble des données du Corpus Gernsheim viennent des listes de
l’inventaire original fourni avec le Corpus pour une partie des inscrits. L’inventaire
Gernsheim n’est pas déchiffrable pour les lecteurs car il inclut des « codes » pour le support
qui ne peut pas être changé programmaticalement en mots Anglais, cela étant dû au fait que
les codes ont différentes significations au sein de la base de données Gernsheim (e.g
« W »indique à la fois la « craie blanche » et « l’aquarelle »). A cette fin ARTstor attribuera la
« base originale » au Corpus photographique de dessins Gernsheim 3 en : liant les noms des
créateurs au Getty Thesaurus Union List of Artist Names (ULAN); nettoyant la base dans le
domaine du créateur pour que les noms des chercheurs qui ont attribué les œuvres et les
autres prises de notes soient déplacées vers le dossier des notes dans la base de données
enregistrée ; en convertissant le matériel Gernsheim et les codes en mots anglais.
Etape 2 : Diriger les utilisateurs vers(ou leur procurer) plus de données actualisées
3
3
Chaque enregistrement inclus cet état : « données descriptive, et plus particulièrement les
attributions d’artiste, qui ont pu changer depuis que les données descriptives ont été collectées par le
Corpus Gernshein. Pour connaître l’état des lieux actuels de la recherche, les utilisateurs sont
encouragés à consulter les travaux de recherches, et plus particulièrement les publications et sites
internet des institutions propriétaires des œuvres en question. 6
6
Dans chaque enregistrement, nous inclurons une URL menant à l’institution
dépositaire de l’œuvre ; nous allons également chercher à faire participer les dépôts et offrir
d'incorporer les informations mises à jour fournies par le dépôt. Nous avons déjà fait cela avec
des images mises en ligne de la collection du British Museum.
Etape 3 : Permettre aux utilisateurs individuels de contribuer à la conversation autour
de l'œuvre
Chaque fichier d'image dans ARTstor est lié à un enregistrement de données qui
contient des catalogages descriptifs que nous avons reçu de la source, des données concernant
la taille et la source du dossier d'image, et l'espace nécessaire à l'utilisateur individuel pour
faire des notes (pour son usage personnel ou pour un groupe/classe d'utilisateurs pour leur
propre campus). Nous proposons de créer un nouvel onglet dans notre fenêtre métadonnées
appelée "Bibliography/Discussion" qui sera ouverte seulement à ceux qui sont enregistrés
comme "instructors". En entrant un nom ou affiliation, chacun sera autorisé à fournir des liens
et des commentaires qui seront ensuite associés à une image que les utilisateurs d'ARTstor et
toutes les institutions participantes pourront voir. Comme les liens et les commentaires sont
compilés, la "conversation" autour de l'œuvre pourrait devenir un vecteur significatif pour la
communauté des enseignants et des chercheurs 4. Comme les archives photographiques des
cents dernières années l'ont montré, l'image individuelle est le vecteur approprié pour cette
communauté de référencement. Du point de vue de la bibliothèque numérique ARTstor, nous
ne pourrons jamais espérer suggérer des liens bibliographiques de nous-mêmes (puisque
chaque tentative de faire ceci algorithmiquement ne donnerait que des informations trop
générales - i.e au niveau de l'artiste plus que l'œuvre spécifique au final) et cela, à terme, ne
serait pas très utile. Mais la discussion au niveau de l'œuvre, suivie par ceux qui sont fixés sur
cette œuvre particulière, pourrait- si suffisamment de chercheurs étaient engagés
via un réseau suffisamment large - procurer une version hautement évolutive de ce qui était
auparavant une activité contenue par la présence physique de la photographie imprimée 5. Un
4
4
Nous rechercherons aussi à rendre ces liens et ces commentaires complémentaires avec un
nouveau standard émergent développépar le projet « Open annotation ». Cette entreprise cherche à
faciliter l’émergence d’un centre Web et de Ressource avec un environnement où les annotations sont
interopérables qui autorise les annotations à effet de levier parmi les frontières des annotations des
clients, des serveurs, et le contenu des collections. En ayant les ajouts de liens des utilisateurs et les
commentaires à gérer d’une manière standard, nous pourrions avoir un confort certain que les
investissements des contributeurs individuels continueront à vivre comme des contenus migrants (à
l’intérieur et, potentiellement, à l’extérieur d’ARTstor)
5
5
Actuellement seulement six institutions ont complété l’ensemble des photographies
Gernsheim, limitant drastiquement la discussion possible des dessins au sein de la communauté de
recherche. Avec notre publication de la collection et les outils bibliography/discussion au sein de la
bibliothèque numérique ARTstor, nos 1,250 instituions inscrites auront accès immédiatement au corpus
7
conservateur peut choisir ou non de s'introduire dans les discussions qui se présentent autour
d'une œuvre que son institution détient. Dans une assemblée grandissante de communautés, la
participation de l'amateur passionné est bien accueillie par la communauté des professionnels
( et, bien sûr, depuis qu'ARTstor recherche seulement des institutions pédagogiques et
culturelles, les amateurs qui seraient impliqués seraient dirigés vers des professeurs et des
chercheurs des collèges et universités aussi compétents que ces conservateurs). Considérez,
par exemple, le "Center for Backyard Astrophysics, "Un réseau global de petits télescopes
dédiés à la photométrie des variables cataclysmiques"
Plus de la moitié de notre temps est actuellement dédié à l'étude des
"superhumps" - les variations de lumière aux périodes proches mais pas
exactement à la période ordinaire binaire (typiquement quelques heures). Les
superhumps sont... très difficiles à étudier pour les astronomes professionnels,
parce-qu'ils sont souvent éphémères, et parce-qu'ils ne sont pas très bien
restreint par les observations sur un temps court de référence. Les télescopes
Backyard résolvent ces deux problèmes. Nous trouvons qu'en amassant une
grande masse de données en une saison d'observation, spécialement avec les
télescopes robotiques et une gamme de longitudes terrestres, nous pouvons
construire un enregistrement d'observation d'une qualité bien meilleure. Et
nous le faisons6.
Si la communauté "Old Master Drawing" est capable de tirer parti des observations et des
propositions des chercheurs qu'ils connaissent (parmi les 1,250 inscrits sur ARTstor et les
centaines de dépôts de contributions Gernsheim), ils ouvrent clairement un large dialogue.
Tandis que l'attribution officielle continuera d'être la décision de l'institution qui détient
l'œuvre, il y aurait tellement de choses que nous pourrions faire pour renouveler la discussion
qui s'accumule autour de l'œuvre dans l'indexation. Nous pourrions continuer à identifier
(visuellement sur la page de résultats) les images que nous avions associés dans
"Bibliography/discussion" avec eux et/ou permettre aux utilisateurs de poser une préférence
au rang des résultats (ou les résultats filtrés) sur la base que les images ont un tel marquage
spécialisé. Si la section "Bibliography/Discussion" devient un format solide pour la
discussion, nous pourrions autoriser une fonction recherche avancée qui permettrait à
l'utilisateur de chercher des commentaires de personne spécifique ou des liens rattachés à une
période littéraire spécifique. Par exemple, un utilisateur pourrait porter un grand intérêt aux
commentaires faits par Keith Christenson ou Elizabeth Cropper ou Stefan Morret ou des
articles écrit pour The Journal of the Warburg and Courtauld Institutes. Tout ces
d’images complet et à la discussion scientifique (à hauteur de plus de 200 fois/20700%) Au même
moment, les dépôts des contributeurs Gernsheim auront accès à la collection numérique Gernsheim et à
la discussion sur les œuvres qui s’ensuit.
6
6
http://cbastro.org/background/history/
8
renforcements pourraient obscurcir la ligne directrice, si l'espace de travail méritait une place
pour la discussion animée et active ; mais si cela doit arriver nous aurons beaucoup d’espaces
pour adapter des innovations affinées par les communautés qui entourent Amazon, Netfix, EBay et Wikipedia.
Notre intérêt en incluant le corpus Gernshiem dans ARTstor a été piqué en 2001
quand nous avons vu un projet que la Frick Art Research Library était entrain de faire
construire, une base de données des œuvres des artistes italiens anonymes. Les personnes qui
travaillent sur cette base de données ont repris la mention « anonyme » qui était accolée à
chacune de ces œuvres. L'approche du réseau abordée ici pourrait un jour changer ces oeuvres
sans nom en des parties nommées de notre héritage culturel collectif. L'environnement
décentré du réseau peut nous autoriser à avoir ces conversations, et à procurer quelques
réponses représentatives.
Développer un registre pour l'environnement bâti
A côté de ce premier projet de placer l'ancien corpus photographique Gernsheim dans l'espace
de travail dans lequel les chercheurs peuvent contribuer aux mots qui enrichiront l'accès à (ou
le savoir de) une collection historique, une action séparée- le 'Built Work Registry'- permettra
aux individus identifiés de construire une ressource qui sera employée dans la création de
nouveaux enregistrements associés aux œuvres ou à l'architecture ou aux paysages. Le but de
ce projet sera que le savoir des œuvres maintes fois photographiées, telle que Fallingwater de
Frank Lloyd Wright, pourrait constituer les débuts d'un dossier de référence pour
l'environnement bâti. En réclamant un tel dossier, chaque entrée d'une nouvelle image de
catalogue pourrait se construire sur le catalogage précédent, faisant ainsi progresser
l'efficacité - et très important - la consistance.
Les œuvres bâties procurent un challenge particulier pour les catalogueurs des
matériaux visuels. Parce-qu'il n'y a pas à l'échelle communautaire une liste de noms des
œuvres bâties, mais plutôt des expériences en cours et improvisées dans des institutions
individuelles, fondées sur des standards particuliers, ou pas contrôlées du tout, le catalogage
peut être à la fois redondant et inconsistant, rendant le développement et la récupération des
enregistrements inefficace et parfois même inutilisable 7. Par exemple, Fallingwater de Wright
7
7
Comme le dernier compte-rendu d’un projet sponsorisé par The Andrew Mellon Foundation
qui cherchait à lier les enregistrements de nombreuses ressources visuelles de collections (The Union
Catalogue of Art Images ou UCAI) l’a noté :Les identificateurs d’un objet unique pourraient améliorer
de manière significative le développement et la récupération…Pour les œuvres d’art et les structures
architecturales, il n’y a pas d’équivalent à un ISBN ou ISSN…Les structures architecturales et les sites
n’ont pas un tel système d’identification. Une registre d’identification international et coordonné sur un
objet, peut-être inspiré par l’ISBN/ISSN, pourrait fournir une méthode efficace d’identification des
9
près de Mill Run, Pennsylvannie, est aussi connu comme Edgar J.Kaufmann Sr. Residence ou
simplement Kaufmann House - souvent confondue avec Kaufman Desert House, une
résidence dessinée par Richard Neutra à Palm Springs, Californie. S'ajoute à la difficulté de ce
défi le fait que les travaux de construction peuvent être complexes, de multiples parties des
bâtiments peuvent être sans créateurs ou dates fixes. Le BWR aidera à lever l'ambigüité d'un
bâtiment par rapport à un autre en procurant à la fois une palette de données préférées et en
autorisant des variantes.
La construction du BWR sera faite en collaboration, engageant les communautés
pédagogiques et culturelles nationales et internationales. La communauté a énormément
bénéficié des actions éditoriales des documents de référence des institutions comme la
Bibliothèque du Congrès ou le Getty Research Institute. Mais nous croyons plutôt que de
placer le poids éditorial entier sur un seul point de tension (comme le font ULAN et LCNAF),
nous devrions le déplacer au-delà en développant un modèle collectif de contribution et
d'édition. Comme le Report of the Library of Congress working group en the Future of
Bibliographic Control l'a noté:
Les nouveaux partenariats résulteront de la collaboration et de la coordination
parmi un large rayon de parties prenantes. Cela débouchera sur des rendements du
flux de travail et minimisera les redondances entre et parmi les entités qui créent et
utilisent à la fois les données de référence et bibliographiques...8
Bien que le programme lexical du Getty Research Institute a décrit un schéma pour un
document de référence de l‘œuvre, le Cultural Object Name Authority (CONA), il n'y a pas de
projet de communauté collective pour définir les politiques, les migrations, et pour partager
les infrastructures qui feront germer, qui s'appuieront sur, et éditeront un tel fichier.
Commencer un travail sur un tel dossier sera un pas en avant très important pour une
entreprise qui vise en définitive à tracer une carte de l'environnement bâti. The Avery
Architecture and Fine Arts Library de l'Université Columbia et ARTstor seront les principaux
collaborateurs à l'initiative de ce projet. De plus, nous travaillons étroitement avec neuf autres
institutions et organisations partenaires (Colby College, Cornell University, Harvard
University, Middlebury College, New York University, the Society of Architectural
Historians, the University of Illinois à Urbana-Champaign, University of Miami, et Yale
University) sur un réseau de catalogage et une plateforme de management d'images (connue
objets (et, probablement, des œuvres). http://gort.ucsd.edu/ucai/doc/ucai2_final_report.pdf, pages 7-8.
8
8
http://www.loc.gov/bibliographic-future/news/lcwg-ontherecord-jan08-final.pdf, page 21.10
1
sous le nom de "Shared Shelf") et nous avons aussi listé un groupe de conseillers
internationaux et expérimentés9. Ce groupe apportera à la fois la prudence et le savoir aux
autres qui sont allés sur ce terrain avant nous et qui ont déjà accompli beaucoup.
Pour construire l'infrastructure permettant une telle entreprise, la tâche est
incroyablement compliquée. Par exemple, nous aurons besoin de règles concernant des objets
complexes (est-ce que chaque maison à Seaside est des œuvres séparées ou est-ce que Seaside
est l'œuvre, ou les deux ?) Concernant l'interface, comment peut-on valider une liste par noms
d'œuvres puisque la plupart des édifices n'ont pas de nom ? Inutile de le dire, les challenges
du logiciel (à la fois les problèmes de la base de données et les besoins de l'interface) sont
infiniment complexes - et fascinants.
Tandis que la première étape de la construction d'un tel registre développe un schéma
et une série de politiques, nous croyons aussi que le projet commencera à devenir
suffisamment réel pour avoir de l'importance si nous pouvons distribuer le dossier avec les
enregistrements ainsi les premiers utilisateurs peuvent voir sa potentielle utilité. Le dossier
distribué avec les listes des œuvres de la bibliothèque numérique ARTstor, d'Harvard et
Cornell devrait consister en un fichier de base considérable qui est construit à partir des
images des bibliothèques pour servir les besoins pédagogiques des utilisateurs. A partir d'une
telle liste, les politiques concernant les personnes habilitées à ajouter des nouveaux termes ou
des alternatives aux entrées existantes se présenteront rapidement à nous, et nous anticipons
une énorme montagne de travail (et une énorme opportunité) si nous sommes capable de
rassembler d'autres listes provenant d'autres pays et de construire des outils pour permettre
aux éditeurs (qu'ils soient de l'équipe ARTstor ou des membres de la communauté) de
fusionner les termes existant dans le Registre.
Comment nous allons soutenir ces projets
Exploiter le pouvoir des contributeurs et des éditeurs du Built Works Registry est
possible seulement s'il y a un logiciel environnemental qui permette à ceux qui veulent nous
aider de le faire. Permettre le partage des énormes collections d'image et créer un
9
9
Murtha Baca, Head, Digital Art History Access, Getty Research Institute; Barry Bergdoll, The Philip
Johnson Chief Curator ofArchitecture and Design, The Museum of Modern Art; Tom Bilson, Head of Digital
Media, The Courtauld Institute of Art;Jocelyn Gibbs, Associate director, Collection, Canadian Centre for
Architecture; Monika Hagedorn-Saupe, Deputy Director Institute for Museum Research, Berlin; Dianne Harris,
Associate Professor of Landscape Architecture, Architecture, Art History, and History, University of Illinois,
Urbana-Champaign, President, Society of Architectural Historians; Irena Murray, Sir Banister Fletcher Director,
British Architectural Library, Royal Institute of British Architects; Sam Quigley, Vice President for Collections
Management, Imaging & Information Technology, Art Institute of Chicago; James Quo-Ping Lin, Research
Director, Chief of Exhibition Service Division, National Palace Museum, Taipei, Taiwan; Gunther Waibel,
Program Officer, Office of OCLC Research; Ann Whiteside, Head, Rotch Library, Massachusetts Institute of
Technology; Hugh Wilburn, Director of the Frances Loeb Library; Assistant Dean for Information Services,
Harvard University Graduate School of Design.
11
environnement en ligne pour l'échange des idées des chercheurs et les solutions autour de ces
images implique une gamme de support organisationnel et une maintenance technique. Dans
son ouvrage, We-Think, Charles Leadbeater (un admirateur de la culture wiki) note que classer
la passion des gens n'est pas le seul élément requis pour déverrouiller l'énorme pouvoir du
travail collaboratif.
L'économie wiki n'a pas échappé au problème de l'enracinement qui entoure très tôt
les tentatives d'effort collaboratif. Les communautés, les cercles mutuels et les
travailleurs coopératifs ont souvent échoué parce qu’ils sont proches entre eux et ont
évité les décisions difficiles concernant la manière dont le travail devrait être organisé
et l'argent distribué10.
Le travail d'ARTstor pour numériser le corpus Gernsheim (et des douzaines d'autres
collections importantes) a été financé par la Fondation Andrew W. Mellon dans l'espoir que
les frais engagés pourrait déverrouiller de très important "retours" pour la recherche et la
communauté pédagogique. Le contenu d'ARTstor et son logiciel environnemental sont
soutenus par la participation financière d’institutions honoraires qui sont échelonnés pour
accommoder un ensemble d'institutions.
Tout de même, quelques éléments du système, tel que le Built Work Registry, doivent
être ouverts aux contributions de la communauté et aux appels de la communauté- et cela sans
aucun frais. Il serait stupide de mettre en place un accès payant pour le catalogueur volontaire,
l'éditeur, ou le chercheur qui souhaite ajouter ou améliorer un tel registre. ARTstor et les
utilisateurs du logiciel Shared Shelf contribueront à la maintenance de l'infrastructure
technique du Built Work Registry, mais nous aurons besoin d'être conscient de l'avertissement
de Leadbeater noté ci-dessus.Les premières impressions ne permettront pas à l'infrastructure
de garder le rythme avec les attentes des utilisateurs.
Le modèle de pérennité que cherchent les bénéficiaires d'un plan de paiement
approprié à leur capacité et à la valeur que leur organisation recevra n'est pas toujours
populaire quand nous préférerions tous que de tels services restent entièrement gratuits. Mais
avoir une telle mission à conduire et un modèle de soutien d'une communauté d'esprit
permettront le soutien de quelques biens publics (comme le Built Work Registry). Si
l'infrastructure possible est estimée et soutenue par la communauté qui se soucie du travail
fait, l'entreprise entière peut être moins dépendante de la bonne volonté des contributeurs, des
fondations ou des gouvernements, et le service est plus à même de continuer à exister.
0
10
Charles Leadbeater, We-Think; Mass Innovation, Not Mass Production. London: Profile
Books, 2008: p. 90.
1
***
Elargir les niveaux d'accès dans la construction d'une nouvelle connaissance est
l'élément commun à ces deux projets. Il y en aura certains qui voudront barrer la route aux
masses bruyantes et désordonnées. Et si les portails sont projetés largement, il pourrait bien y
avoir danger en s'invitant dans la "bande". La bande, dans ce cas, émerge parmi les personnes
qui se soucient passionnément de la différence entre la main de Bandinelli et celle de
Francesco Salviati, ou qui veulent rechercher la date de construction de la bibliothèque
Viipuri. Nous supposons que leurs contributions participeront de manière importante à notre
connaissance culturelle partagée. La peur d'Eliot - que les mots s'abîmeront à cause de
l’imprécision - n'a pas besoin d'être une source d'anxiété. Les personnes sérieuses auront
besoin d'être capable de choisir des mots nouveaux et différents pour décrire les images et le
réseau permettra à une assemblée de communauté d'experts d'apporter leur connaissance. La
référence doit être encore respectée, le consensus doit être encore gagné et rassemblé le plus
grand nombre, et la diffusion du commentaire n'a pas besoin de glisser dans la cacophonie des
chat rooms. A un moment, la référence a glissé seulement du stylo d'un chercheur solitaire à
un volume imprimé, avec des mots choisis figés à un moment donné (via la publication); dans
cette approche, la nature contingente des mots choisis pour décrire une image a été masquée
par la composition de l'apparence de la vérité permanente 11. Nous espérons que ces deux
expériences démontreront le potentiel de la connaissance partagée plutôt que l'ébranlement de
toutes les références. Le nouveau consensus de la communauté de chercheurs sera, bien sûr,
imparfait et provisoire : mais, au final, la nouvelle "édition" sera seulement à quelques pas de
là.
1
11
De la même manière, beaucoup de personnes se trompent souvent dans un tableur pour
« facts », et échouent à la question de la source ou de la validité de la donnée reportée ou bien même à
la question de savoir si la formule masquée à côté de « total » a ajouté une colonne correctement.
13
1