Histoires pressées, Bernard Friot

Transcription

Histoires pressées, Bernard Friot
Marianne Cadin
B11
[email protected]
Présentation du 6 décembre 2006
Mme Verkindre
Evaluation sur le cycle 3
Histoires pressées, Bernard Friot
Rapide descriptif de l’œuvre et choix de l’édition
L’exemplaire que je possède est édité chez Milan poche junior dans la collection Eclats de rire.
L’ouvrage fait 110 pages et paraît plutôt fin avec une police confortable, en format poche avec une
couverture souple. C’est un recueil de 36 nouvelles sans lien direct entre elles, a priori. Il y a une
table des matières en fin d’ouvrage qui redonne le titre et la page de chaque nouvelle.
L’illustration sur la couverture est de Martin Jarrie. On peut voir sur cette illustration, entre
autre, un personnage au corps de femme et à la tête de tigre tenant une tasse fumante à la main.
C’est la seule illustration de l’ouvrage.
J’ai cherché à comparer cette édition à une autre et j’ai trouvé la première édition de 1988.
La police du texte est plus petite que pour l’édition de 2004. Le livre est toujours en format poche.
Les illustrations sont de Domnok. On voit sur la couverture un presse-agrume géant menacer des
personnages surréalistes… Chaque nouvelle a son illustration qui présente un évènement de l’histoire
ou un personnage, en posant un regard sur le sens du texte. Ces illustrations sont en noir et blanc et
sont souvent la juxtaposition d’un dessin de type B.D. avec une photo, une coupure de magazine ou
de presse. Les illustrations sont très présentes voire trop présentes et peuvent parfois être un frein à
l’imagination des lecteurs c’est pourquoi j’ai préféré la réédition de 2004. Dans cette édition,
l’illustration de Martin Jarrie nous emmène dans un univers ou la réalité vient se confronter de
différentes manières à l’imaginaire, l’ensemble de la composition est penchée comme si on pouvait à
tout moment basculer dans un tout autre univers. Je trouve que cela reflète bien le sentiment que
l’on peut avoir en lisant le livre de Bernard Friot.
1988
2004
Pourquoi j’ai choisi ce livre :
Cet ouvrage m’a accompagné pendant toute mon année de liste complémentaire remplaçante.
Il m’a permis de redécouvrir la littérature jeunesse et il a de nombreuses entrées possibles. On peut
l’étudier dans son intégralité, regrouper certaines nouvelles. On peut aussi aborder certaines
nouvelles pour introduire, conclure ou apporter un éclairage différent sur de nouveaux types d’écrits
que l’on voudrait travailler avec les élèves.
C’est pour ces raisons que j’ai changé une partie de la grille d’analyse, j’ai élaboré une autre grille
qui met en avant pour chaque nouvelle :
- la forme du texte
- les thèmes qu’elle aborde, les questions qu’elle pose
- sa complexité et donc son intérêt.
J’ai indiqué les livres de la liste à lire en réseau avec certaines nouvelles.
J’ai établie plusieurs regroupements d’histoires possibles permettant une étude mais vous
pouvez avec la grille faire vos propres groupes ou étudier une nouvelle seule ou encore l’intégralité
du livre.
Critères de complexité liés à la présentation du livre
Les critères
Analyse
Niveau de
complexité
Présentation matérielle
du livre
Livre de Poche de 108 pages police plutôt grande.
1
Organisation du livre
36 histoires indépendantes les unes des autres. Chaque
histoire a un titre et est répertoriée à la fin du livre dans une
table des matières. Les histoires font entre 1 et 3 pages.
1
Nature des illustrations
Il y a une illustration sur la couverture qui est signé Martin
Jarrie. C’est la seule du livre.
1
Histoires pressés est le premier livre d’une collection de 5
ouvrages : le 2ème : Nouvelles histoires pressées, le 3ème :
Encore des Histoires pressées, le 4ème:Pressé, pressé et le
5ème : Pressé, pas si pressé.
Appartenance à une
série, une collection,
œuvre sous forme
De recueil
Chaque volume est un recueil de nouvelles. Pour les quatre
3
premiers volumes, les histoires n’ont pas de lien. Dans le
5ème volume, les histoires se rattachent toutes à un même
personnage. L’idée que plusieurs petites histoires ne
présentant pas de lien, a priori, puissent être rattachées à
un auteur ou une série regroupant encore d’autres histoires,
peut être difficile à appréhender pour les lecteurs.
Critères de complexité liés à l’univers de référence de l’œuvre
Les critères
Analyse
Niveau de
complexité
Le genre littéraire des nouvelles est très
rarement abordé en classe et cela peut
représenter une difficulté pour les lecteurs.
L’absence d’éléments tels qu’une trame
Distance par rapport aux
connaissances acquises
par le lecteur
scénaristique, des personnages récurrents, des
codes propres à un genre (conte, policier…)
3
peut poser problème aux lecteurs. Les textes de
Bernard Friot sont aussi courts qu’ils sont
efficaces, on est directement plongé dans un
univers nouveau à chaque histoire.
Les histoires de Bernard Friot présentent une
confrontation permanente entre les codes
admis, la réalité et le surréalisme, l’imaginaire,
le décalage. Il joue avec notre système de
Distance par rapport au
système de valeur du
lecteur
valeur, le titille pour mieux nous permettre de
réfléchir dessus et de prendre de la distance.
C’est souvent déstabilisant et certains lecteurs
peuvent ne pas apprécier du tout ce
basculement et se sentir trahis par l’auteur ou
insécurisés…
3
Les nouvelles font très souvent référence à
d’autres types d’écrits comme par exemple les
fables, les contes, le théâtre, le policier. Les
lecteurs peuvent rapidement dans bien des cas
comprendre la référence, l’emprunt ou la
citation que fait Bernard Friot. Si le lecteur
Référence à d’autres
oeuvres
manque de maîtrise du genre de référence ou a
3
des difficultés à prendre de la distance avec ce
modèle, cela peut le conduire à ne pas apprécier
ou comprendre la réflexion de l’auteur sur ce
genre littéraire ou l’humour avec lequel il
l’aborde.
Les nouvelles
Titres
Genre littéraire
Thèmes abordés
Complexité
Histoire
d’histoires
Narratif et conte
Le conte sa véracité, comment
comprendre et rentrer dans l’univers
d’un conte ? Les élèves aiment-ils les
contes ?
Va et vient entre deux
histoires, une histoire
dans l’histoire.
Silence
Narratif
(1ère personne)
L’école, l’autorité, le surréalisme.
Rapport entre réel et
imaginaire.
La télévision, la lecture
Quel rapport les élèves ont-ils avec la
télévision ?
Quel rapport les élèves ont-ils avec la
lecture ?
Le vocabulaire de l’alimentation, la
chaîne alimentaire, les jeux littéraires,
le surréalisme.
Rapports entre réel et
l’imaginaire, le rêve.
Langage très imagé.
Télévision
Narratif
(1 personne)
Histoire à
l’endroit
Jeux littéraires
Il ou elle
Narratif
Sous la forme d’un
exercice.
Le masculin et le féminin, la
présentation d’un exercice d’O.R.L.
Le lecteur ne sait pas
si le narrateur est un
garçon ou une fille.
Attendons la
suite
Narratif
(1ère personne)
avec des extraits
de conte
Comment se finissent les contes ?
Comment s’organise un conte ?
Perte de repère par
rapport au conte et
frontières entre réalité
et imaginaire.
Encore une
histoire
tragique
Narratif
L’ordre alphabétique, que diraient les
livres si ils pouvaient parler ?
Réseau : Dico Dingo de Pascal Garnier.
Objets qui s’animent,
définition de roman.
Image
Narratif
(1ère personne)
L’intime, le poétique
Le statut d’une image,
son respect.
ère
L’humour
La chose
Narratif
(1ère personne)
suspens
Vocabulaire de la peur. Comment crée
du suspens dans un texte.
La notion de point de
vue et le rapport entre
réel et imaginaire
Narratif
Le genre policier, le point de vue. Le
crime dans le crime.
Décalage avec le style
de référence.
Texte libre
Narratif, jeux
littéraires sur une
phrase répétée
Le journal intime, la liberté dans l’écrit.
Les jeux littéraires.
L’humour, le
surréalisme
L’évènement
Narratif
(1ère personne)
Rapport entre imagination et réel.
Qu’est ce que la normalité ?
L’humour dans le
décalage.
Mme Denis
n’aime pas
les histoires
Narratif
Les objets qui parlent, le rêve.
Confrontation entre
imaginaire et réalité
Torture sur
rendez-vous
Narratif subjectif
Vocabulaire de la peur, la peur du
dentiste, la vengeance.
Identification du
narrateur
Théâtre puis
narratif
Le théâtre, la mise en scène, les
relations avec les parents
Connaissance des
codes du théâtre
Texte narratif
en référence au
conte
Les personnages du conte, l’archétype
dans le conte, le cinéma.
L’humour, changement
constant des points de
repères distance à
l’archétype.
Conte moderne
(1ère personne)
Les contes nous entourent. Les indices,
les personnages récurrents du conte.
Décalage entre conte
et monde actuel,
humour.
Titres
Genre littéraire
Thèmes abordés
Complexité
Rencontre
Narratif
(1ère personne)
fantastique
La rencontre entre le fantastique et
notre quotidien, la notion d’évènement
de normalité
Le récit d’un
évènement sur un ton
inattendu, le décalage
et l’humour.
Recette de
cuisine
Narratif
Le fait divers, le changement de point
de vue lors d’un crime.
Réseau : Journal d’un chat assassin
d’Anne Fine
Humour, différence de
point de vue
Compte
Narratif sur le
mode subjectif et
de la comptine
L’enfance, la relation avec les parents,
détourner une comptine.
Une comptine de
tristesse
Narratif
Le monde des légendes, des contes et
celui dans lequel on vit.
Humour, décalage
réalité/imaginaire
Narratif
Référence aux fables, le plus fort et le
plus faible
Changement de rôle et
de point de vue,
Humour
Cauchemar
Narratif
(1ère personne)
Le mensonge, la relation au livre, les
livres peuvent-ils faire peur ?
Comment ?
La stratégie mise en
place par le narrateur
Problème
Conte énoncé
comme un
problème
mathématique
L’école, le conte le détournement
Absurdité et humour
Un amoureux
trop curieux
Narratif
Le changement de point de vue, la
mort, la chute dans un texte
Le dénouement brutal
Conjugaison
Narratif
Exercices
Narratif
Chaussettes
Narratif
Histoires
policières
Scène
Les histoires
ne sont plus
ce qu’elles
étaient
Fer à
repasser
Nicolas et
Saint Nicolas
Escargot,
Tortue,
tortue et
escargot
L’école, la place des élèves dans la
classe
L’école et les parents, oseriez vous
faire pareil ? Pourriez vous trouver
d’autres exercices du même type?
L’école, les enseignants
La tristesse, la gravité
L’humour
Le rêve/ la réalité
La sorcière
amoureuse
Le conte
La chute dans un texte, les références
au conte
Ironie de la fin,
humour
Soupçon
Narratif,
(1ère personne)
Suspens
Comment créer du suspens dans un
texte ? La chute dans un texte
Réseau : Journal d’un chat assassin
d’Anne Fine
Le décalage, l’humour
Premier
amour
Journal intime
Comment reconnaît-on un extrait de
journal intime ? l’expression des
sentiments.
Réseau : Je t’écris, j’écris de Géva
Caban
La rapidité du
déroulement des jours
Les histoires
se terminent
toutes de la
même façon
Narratif
Référence aux fables
Réseau : Fables de Jean de La Fontaine
Distance à l’archétype
et connaissance de la
fable de référence
Une histoire
au menu
Texte narratif
découpé comme le
menu d’un repas
Comment rendre un repas plein de
rebondissement et d’action…Une
bataille de légumes
Découpage inhabituel
du texte et personnage
inattendu, décalage
imaginaire/ réel.
Prudence
Narratif
Les différentes catégories de livre, que
feraient les livres si ils étaient animés ?
Connaître le contenu
des différents genres
littéraires
Il y a des
histoires
partout
Narratif
(1 personne)
La fin des histoires, que feraient les
histoires si elles étaient vivantes ?
Analogie entre le récit
et la fin du livre qu’on
tient entre les mains
ère
L’intérêt pédagogique de ce livre
La forme du recueil
Le premier aspect du livre de Bernard Friot présentant un intérêt pédagogique est pour moi la forme
du recueil que les enfants peuvent ici appréhender et mieux comprendre. On peut leur lire plusieurs
nouvelles de manière indépendante et présenter le recueil ensuite, ou faire le lien avec d’autres
types de recueil, créer avec la classe un recueil de textes.
Le genre littéraire de la nouvelle
Le genre littéraire de la nouvelle présente également un intérêt pédagogique majeur. La construction
rapide et efficace des histoires pressées permet aux lecteurs de ne pas se sentir étouffés par un
texte qui leur semble interminable. Les histoires pressées ne doivent pas nécessairement être lues
de manière linéaire Les nouvelles leur paraissent plus accessibles tout en préservant le plaisir de
lecture puisque chaque histoire révèle une bizarrerie, un regard décalé ou une touche humoristique.
Le jeu sur les autres genres littéraires
Un autre intérêt pédagogique de cet ouvrage est le jeu avec les genres, les mots, les textes. Les
nouvelles font très souvent échos à d’autre genre littéraire comme le policier, le théâtre, le conte…
Ces références pourront donner envie au lecteur d’approfondir ses connaissances sur ce genre ou
d’analyser ce genre à travers le regard humoristique de Bernard Friot (à quoi reconnaît-on le conte,
comment se construit une œuvre théâtrale ?).
Histoires à décortiquer, analyser pour en écrire soit même…
Ces textes accessibles par la taille, au vocabulaire simple et avec un côté ludique sont des bases
intéressantes de travail en production d’écrits car on peut dans bien des cas analyser leurs
constructions pour comprendre pourquoi elles sont drôles, tristes, décalées… Un travail approfondi
sur le moment de la chute, du basculement entre le réel et l’imaginaire sera à mettre en place.
Bernard Friot le dit lui-même ses histoires sont « à terminer, à raccommoder, à détruire en mille
morceaux ». Pourquoi ne pas relever le défi et prendre plaisir à jouer avec les mots comme lui le fait.
Derrière les Histoires pressées
Si le côté ludique apparaît dans ses nouvelles, Bernard Friot ne cache pas sa souffrance pendant
l’écriture et cet aspect pourra être abordé en classe après une analyse préalable pour mesurer la
construction rigoureuse de chaque nouvelle et le temps passé par l’auteur pour trouver le mot juste.
La lecture des Histoires pressés (préconisée en niveau 1 par les I.O.) est plutôt simple mais c’est
l’analyse de ces nouvelles qui donnera lieu à des questionnements, des débats sur le sujet de la
nouvelle, son interprétation, son écriture, les problèmes qu’elles soulèvent.
Exemple de regroupements de nouvelles
Les nouvelles qui parlent d’histoires : Histoire d’histoires, Histoire à l’endroit, Encore une histoire
tragique, Histoire policière, Mme Denis ne veut pas d’histoires, Les histoires ne sont plus ce qu’elles
étaient, Les histoires se terminent toujours de la même façon, Une histoire au menu, Il y a des
histoires partout.
Les nouvelles qui abordent le conte : Attendons la suite, Histoire d’histoires, Les histoires ne sont
plus ce qu’elles étaient, Fer à repasser, La sorcière amoureuse.
Les nouvelles qui abordent l’école : Silence, Il ou elle, Chaussettes, Conjugaison, Exercices,
Problème.
Réseaux à mettre en place
1. Par types d’écrits
La nouvelle
Il est possible d’établir un réseau sur les nouvelles en étudiant d’autres recueils de nouvelles.
-
Le fil à retordre de Claude Bourgeyx
-
Les nougats de Claude Gutman
Pour ces deux ouvrages, qui figurent dans la liste de référence, le titre d’une des nouvelles sert de
titre au livre. Le livre de Bourgeyx est dans la même veine que celui de Bernard Friot (humoristique,
décalé, critique, surréaliste, jouant avec les mots, les textes). Le livre de Gutman reste plus dans le
domaine de l’enfance et les nouvelles sont plus longues.
- La sorcières d’Avril et autres nouvelles, de Ray Bradbury. Cet ouvrage permet de travailler
sur une critique de notre monde par le biais de la science fiction.
D’autres écrits brefs : les fables
Il est intéressant de lire les Fables de La Fontaine ou d’Esope par exemple pour comprendre
certaines nouvelles de Bernard Friot, l’efficacité de ces types d’écrits et la notion de chute dans un
texte.
D’autres recueils de textes
Recueil de poésies notamment de Raymond Queneau : Raymond Queneau, un poète
Le texte de théâtre
Pour mettre en avant la référence au texte de théâtre, la lecture de Il faut tuer Sammy de Ahmed
Madani permet d’aborder les caractéristiques du genre (didascalie, style, présentation, acte…) mais
Cette pièce de théâtre peut aussi permettre de comprendre la tristesse d’un texte et le côté
surréaliste, voir absurde. Il existe une troupe de théâtre a mis en scène et joue certaine histoires
pressées.
Le journal intime et le style épistolaire
Je t’écris, j’écris de Géva Caban. Certaine nouvelles de Bernard Friot sont écrites sur le modèle du
journal intime et de la lettre. Le livre de Géva Caban est une suite de lettres qui, ne trouvant pas
leur destinataire, deviennent un journal intime. Le style épistolaire est à rapprocher de la nouvelle.
2. Le surréalisme
Les aventures d’Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll. Les jeux de paradoxe et la rencontre
incongrue de nombreux personnages, les objets qui s’animent… la manière de jouer avec les mots,
les références de l’enfance sont des liens à travailler avec les lecteurs lors de la lecture du livre de
Bernard Friot.
Le fil à retordre de Claude Bourgeyx.
3. Dans la même série et du même auteur
Les quatre autres volumes de nouvelles de Bernard Friot:
Nouvelles histoires pressées
Encore des Histoires pressées
Pressé, pressé
Pressé, pas si pressé
Egalement :
La princesse élastique
La lampe
4. Dans les autres arts
En Arts Plastiques, on pourra analyser, observer des œuvres de Magritte, De Chirico, Dali, Max Ernst,
Man Ray, Tanguy…
En poésie, on observera les liens qui existent entre les nouvelles de Bernard Friot et les poésies de
Queneau, Prévert, Desnos.
Au cinéma, les films d’animation Le roi et l’oiseau (1980) de Paul Grimault pour ses référence au
surréalisme et le rapport en réel et imaginaire et La véritable histoire du petit chaperon rouge (2005)
de Tony Leech, Todd et Cory Edwards qui offre une parodie du Petit Chaperon rouge très moderne...