Horticulture - Chambre d`Agriculture du Gard

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Horticulture - Chambre d`Agriculture du Gard
Fiche Technique
Production Développée en Languedoc-Roussillon
Autre Production
Septembre 2008
Horticulture
Rédigée par :
Hélène SUZOR
Chambre d’Agriculture de l’Hérault
Définition
L’horticulture
ornementale
regroupe
quatre branches d’activités spécialisées :
- Producteurs de fleurs et feuillages
coupés : production sous abris (tunnels
ou serres), souvent chauffés et parfois
éclairés, de fleurs coupées vendues en
l’état sous forme de bottes ou travaillées
en bouquetterie. Les cultures sont
annuelles ou pérennes, par exemple, les
rosiers peuvent rester entre 3 et 10 ans
en culture.
- Producteurs de plantes en pots et à
massifs :
production
de
plantes
ornementales ni ligneuses, ni vendues
coupées pour la bouquetterie. On parle
de plantes « molles » vendues avec leur
contenant, pot, godet ou barquette.
Cette branche regroupe aussi bien les
plantes d’intérieur (plantes vertes et
plantes
fleuries)
que
les
plantes
d’extérieur de petite taille. La culture se
fait sous serre verre, sous tunnels ou en
extérieur.
Pépiniéristes :
production
de
végétaux ligneux, c'est-à-dire de plantes
pérennes de type arbres et arbustes. Les
arbres et arbustes sont produits en
conteneurs en culture hors sol ou dans
des paniers en pleine terre. La
croissance des végétaux ligneux est très
longue, pour cette raison la surface de
production
d’une
pépinière
est
importante.
Producteurs
de
bulbes :
multiplication et grossissement de bulbes
et tubercules destinés à permettre des
cultures florales.
La production est très diversifiée : au
sein
d’une
même
entreprise,
les
références commerciales peuvent être
très nombreuses en terme de variétés,
formes, couleurs.
Une entreprise moyenne peut avoir
jusqu’à mille références commerciales.
Potentiel des marchés
Production
Principaux pays producteurs
Les seules données disponibles sont
anciennes
(1997).
Même
si
des
changements sont intervenus depuis,
cette
répartition
n’est
pas
fondamentalement modifiée.
Zone de
production
20 %
10 %
59.8 %
Valeurs de la
production
(% du total
mondial)
56 %
17.8 %
20.33 %
2.4 %
2.3 %
7.9 %
3.4 %
Surfaces en
% du total
mondial
Europe
Amérique du Nord
Asie-Pacifique
Moyen-Orient
et Afrique
Amérique Centrale
et du Sud
Source :
D’après AIPH, CFCE, 1997.
Si l’on détaille chacun des secteurs
d’activité de l’horticulture, la répartition
est différente.
Les pays d’Amérique Latine et d’Afrique et
Moyen-Orient
sont
devenus
des
fournisseurs
importants
de
fleurs
coupées, Kenya et Israël en tête, devant
Colombie et Equateur : ce sont des pays
pour la plupart avec de bas coûts de main
d’œuvre et dont le climat permet
d’éliminer les coûts de chauffage. Les
Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne »
1
Partie 2 : Fiche Horticulture
fleurs coupées, produits légers, sont
transportées par avion.
Pour les plantes en pots, seuls les
boutures et les jeunes plants sont cultivés
dans les pays d’Afrique, Amérique Latine
et Asie à faible coûts de production, les
plants étant ensuite « finis » en Europe.
Les végétaux d’extérieur, beaucoup plus
lourds et présentant des problèmes de
transport, souffrent assez peu de la
concurrence mondiale.
L’Union Européenne est la plus grande
zone de production et de consommation
dans le monde. Le secteur des plantes
ornementales représente 6% de la
production agricole de l’Union Européenne,
sur environ 160 000 ha. Au niveau
européen, c’est un secteur en expansion,
tant en volume qu’en valeur.
Les Pays-Bas sont le leader incontesté de
ce secteur, grâce à leur production :
technicité, logistique, rentabilisation des
serres en production d’électricité (cogénération), mais surtout grâce au
négoce. Ils jouent le rôle de plate-forme
pour l’approvisionnement du marché
européen.
Dans les pays nouvellement entrés dans
l’Union Européenne, seules la Pologne, la
Hongrie et la République Tchèque ont un
potentiel
de
production,
en
développement, notamment en plantes en
pots et pépinières.
En terme de surface, l’Italie est le premier
pays producteur européen, avec un
nombre d’exploitations et des surfaces en
progression.
Production en France
Ce secteur représente :
1% du nombre total d’entreprises
agricoles,
6% de la valeur des livraisons des
produits végétaux,
14%
du
nombre
de
salariés
permanents de l’agriculture.
C’est un secteur de production intensive,
l’un des plus employeurs de main d’œuvre
en agriculture, sur de petites surfaces :
La
superficie
moyenne
des
exploitations agricoles spécialisées
est de 5 100 m2 en fleurs coupées
De 7 000 m2 en plantes à pots
Près de la moitié des pépiniéristes
ont une superficie inférieure à 1 ha.
Les horticulteurs ont en général plusieurs
types de production, alors que les producteurs de fleurs coupées sont spécialisés.
Le nombre d’exploitations horticoles et de
pépinières baisse de 3% par an et de 4%
pour les fleurs coupées. Par contre, on
observe un accroissement des surfaces, en
particulier sous serres, sauf pour les fleurs
et feuillages coupés.
L’abandon de la production ornementale
peut se faire au profit d’une activité
maraîchère ou de négoce : maintien des
installations, reconversion de l’activité.
La région Provence-Alpes-Côte d’Azur est
le premier bassin de production en fleurs
et feuillages coupés. Les Pays de la Loire
sont la première région productrice de
plantes en pots.
Région
% de la
Surfaces
Surfaces
valeur
Nb
serres et
plein air
globale de d’expl.
tunnels
(ha)
production
(ha)
Pays de la
Loire
PACA
RhôneAlpes
Centre
Bretagne
Aquitaine
Languedoc
Roussillon
18
3121
400
11 à 12
1247
1396
549
10
835
2075
185
7à8
7.2
6.1
387
336
469
1905
912
1388
147
196
119
3.6
271
625
77
Source : enquête AND-ONIFLHOR, 2004
En Languedoc-Roussillon
La répartition des entreprises horticoles
régionales par métier est la suivante :
Fleurs Coupées : 13%
Plantes en pots : 41%
Pépinières : 46%
Les producteurs de fleurs coupées sont
implantés
principalement
dans
les
Pyrénées-Orientales.
Aude
Gard
Hérault
Lozère
Pyrénées
Orientales
Nombre
d’entreprises
Surface
totale
(ha)
38
77
74
7
37.2
311.2
126.6
6.9
Dont
surface
serres et
abris (ha)
5.5
18.3
18
4.3
74
222
33.8
Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne »
2
Partie 2 : Fiche Horticulture
Evolution : Comme toutes les régions
françaises, la région a connu un
mouvement de concentration de la
production lié à la disparition de nombreux
petits producteurs et au développement
d’entreprises de dimension régionale ou
nationale. Les petites exploitations restent
cependant majoritaires.
Qualité de l’offre régionale
Il existe en région une spécificité
intéressante
sur
les
plantes
méditerranéennes.
Par ailleurs l’offre est souvent trop
« uniforme » :
seules
certaines
exploitations
offrent
réellement
une
gamme diversifiée et innovante.
L’offre est assez peu développée en
production de bulbes, or la demande tend
à augmenter, là aussi à condition d’offrir
une diversité suffisante.
Le créneau des murs et toitures
végétalisés (rôle thermique dans les
constructions) va connaître un essor
important. L’offre régionale actuelle est
très peu positionnée sur ce nouveau
marché qui intègre à la fois la production
et le paysagisme.
Production, à retenir...
Chiffres-clés pour la production du
Languedoc-Roussillon (réf.2004)
271 entreprises
702 ha dont 77 ha de serres et tunnels
C.A. issu des entreprises horticoles :
66 175 k€
Petites exploitations : 66% des
exploitations et 24% du chiffre
d’affaires
Chiffre d’affaires par département :
Leaders : Gard (20 865 k€), Hérault
(18 583 k€) et Pyrénées-Orientales (16
807 k€)
Secondaires : Aude (4 290 k€) et
Lozère (726 k€)
Aucun groupement de producteurs en
Languedoc-Roussillon
C’est un des freins importants au
développement de cette filière, qui peut
compromettre de nouvelles installations
alors même qu’il y a un potentiel de
développement pour cette filière.
En
Languedoc-Roussillon,
un
débouché majoritairement régional
Organisation commerciale
Au niveau européen, ce secteur ne
bénéficie pas d’organisation commune de
marché.
Certains pays tirent leur force d’une
excellente
organisation
commerciale :
Pays Bas, Danemark,…
Au niveau français, la filière horticole
connaît
une
offre
très
dispersée.
L’organisation économique (une vingtaine
de groupements de producteurs reconnus)
représente moins de 10% du marché. Or
actuellement en Europe et en France, 30%
des fleurs coupées et 60% des plantes en
pots sont vendues en grande distribution,
spécialisée ou non, et les entreprises
petites ou moyennes ont du mal à se
positionner sur ce marché en particulier du
fait de cette offre atomisée.
Le débouché régional (rayon de 200 km
autour de l’exploitation) domine, avec
plus de 70% du C.A. total de la filière
régionale, dont 36% de ventes locales
(particuliers et collectivités, rayon de 10
km).
Les expéditions, hors région, constituent
un débouché malgré tout significatif
(25% de la valeur globale des ventes),
mais limité à quelques structures
importantes.
Un positionnement principalement
tourné vers le détail et les circuits
traditionnels
Répartition en % du C.A. horticole
régional :
Marché du détail (vente directe aux
particuliers sur l’exploitation ou sur
les marchés de plein air) : 31%
Marché de la distribution jardin
traditionnelle
(jardineries,
libres
services agricoles, grossistes et
fleuristes) : 31%
Vente à d’autres producteurs (jeunes
plants, fruitiers, plants finis) : 20%
Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne »
3
Partie 2 : Fiche Horticulture
Distribution
spécialisée
(grandes
surfaces
alimentaires
et
de
bricolage) : moins de 6% (difficultés
à faire face aux critères de
référencements : volumes, prix,..).
Commercialisation auprès d’entrepreneurs du paysage et espaces
verts communaux : 12%
On assiste depuis quelques années à une
profonde mutation des circuits de mise
en marché, avec notamment une très
forte croissance de franchises de
jardineries,
LISA
(libres
services
agricoles) ou fleuristerie.
Essor
important
du
métier
d’entrepreneur du paysage, une
diversification
possible
des
exploitations horticoles
Beaucoup de producteurs d’horticulture
ornementale diversifient ainsi l’activité de
leur entreprise.
Promotion Régionale
Il n’existe jusqu’à présent aucune marque
commune régionale de valorisation de la
production. Chaque entreprise réalise son
propre marketing.
Prix
Contexte concurrentiel
Le marché des fleurs et plantes
d’ornement
est
très
ouvert
à
la
concurrence
intra-européenne,
plus
particulièrement à celle des Pays-Bas,
véritable
plate-forme
commerciale
(contribue à 88% des importations
françaises en valeur). La concurrence des
pays tiers se fait grâce aux bas coûts de
main d’œuvre et au climat qui permettent
d’éliminer les coûts de chauffage : or le
poste main d’œuvre compte pour 30 à
40% dans le prix de revient et l’énergie
représente 20 à 30%.
La France importe cinq fois plus (plus d’un
milliard
d'euros)
qu'elle
n'exporte
(180,4 millions d'€).
Répartition des importations en valeur
Fleurs coupées 40,5%
Végétaux d'intérieur 26%
Végétaux d'extérieur 22,7%
Parmi les points forts de la France à
l'exportation : les végétaux d'extérieur
représentent près de 129 millions d'€.
C’est en fleurs coupées, produits légers et
facilement
transportables,
que
la
concurrence est la plus forte, en Europe et
à l’international.
Les plantes en pots, produits plus lourds,
sont
soumis
à
une
concurrence
européenne : la filière française est en
crise depuis 4 ans, avec un déficit
commercial qui s’accentue.
Sur les créneaux de vente des producteurs
détaillants de la région LanguedocRoussillon, la concurrence espagnole et
italienne est très forte.
Ce contexte concurrentiel entraîne une
baisse des prix, qui conjuguée à la hausse
des
charges
(énergie
notamment)
augmente encore la difficulté à se
positionner en prix sur l’offre de la
distribution
moderne,
jardineries
en
particuliers.
En moyenne au niveau national, le chiffre
d’affaires à la production stagne, voire
baisse, avec des performances variables
selon les régions.
Evolution de la consommation
Les achats de produits horticoles, orientés
principalement sur les fleurs coupées et
les plantes fleuries, représentent environ
0,5% de la consommation finale des
ménages, montant équivalent à celui des
articles de bijouterie-joaillerie.
Considérés comme non prioritaires et liés
aux changements de consommation sur le
marché du loisir (cadeaux,...), les achats
de fleurs et plantes fleuries sont
directement
sensibles
aux
prix
et
variations de revenus des consommateurs.
Cependant, le jardinage a de nouveau le
vent en poupe avec une image de santé,
de retour à la nature, d’appropriation de
son espace de vie….
Les collectivités locales restent des
consommateurs importants, avec un très
gros effort de fleurissement des villes et
villages depuis une quarantaine d’années.
On
peut
souvent
déplorer
une
inadéquation
entre
leur
demande
(recherche de diversité, notions de
Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne »
4
Partie 2 : Fiche Horticulture
préservation de l’environnement et gestion
de l’eau), véritable opportunité en
Languedoc-Roussillon, et l’offre de la
production régionale
La région détient un potentiel important de
développement
par
son
tourisme
(aménagement paysager collectif) et
l’arrivée massive de nouveaux arrivants
(aménagement de jardins particuliers).
Synthèse
La concurrence internationale et intraeuropéenne est forte, et l’offre trop
souvent uniforme ou mal adaptée aux
demandes. Cependant, il existe une offre
de
qualité
avec
une
spécificité
méditerranéenne intéressante.
En l’absence de structuration de l’offre
régionale, celle-ci atomisée ne peut
atteindre certains marchés. Par contre
les circuits de détails conviennent bien
aux petites structures.
Des opportunités se profilent liées à
l’arrivée massive de nouveaux habitants,
au
développement
de
nouveaux
créneaux ; opportunités qui risquent
d’être tempérées par la croissance du
coût de l’énergie et par la baisse du
pouvoir d’achat.
Impact environnemental
Impact des intrants
La production horticole est très exigeante
en qualité des produits : la plante entière,
feuillage et fleurs, doit être indemne de
tout défaut pour être commercialisable.
L’utilisation d’intrants, notamment de lutte
contre
maladies et ravageurs, est
indispensable. L’apport d’éléments nutritifs
(azote
et
autres)
l’est
également,
l’horticulture concernant souvent des
végétaux à croissance rapide, cultivés en
pots.
L’impact est variable entre les différents
secteurs
d’activité
horticole,
entre
végétaux cultivés en plein air et pleine
terre, végétaux en containers, pleine terre
sous-abris, hors sol sous-abris. Dès qu’il y
a apport fréquent de solutions nutritives,
l’impact sur l’environnement sera très lié à
la gestion technique des solutions
nutritives : pilotage précis des apports,
traitement ou recyclage des solutions…
En terme de produits phytosanitaires, le
nombre de produits homologués en
horticulture est restreint et en diminution.
Face à cette situation et à la nécessité
d’intégrer la prise en compte de
l’environnement, la P.B.I. (protection
biologique intégrée) est une solution, très
exigeante en technicité, et encore peu
développée dans notre région.
A noter que l’activité horticole génère des
déchets (plastiques, pots, substrats de
culture,…)
qu’il
convient
de
gérer
correctement. Les filières de reprise de ces
déchets sont coûteuses, sauf pour les
plastiques de couverture qui intéressent
les filières de recyclage.
Impact sur la ressource en eau
L’irrigation est indispensable pour tous les
secteurs
de
l’activité
d’horticulture
ornementale. Dans notre région, des
entreprises se sont spécialisées dans la
production de végétaux méditerranéens
peu exigeants en eau, la demande
augmente sur ce créneau.
Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne »
5
Partie 2 : Fiche Horticulture
Impact sur les paysages
Il n’est pas neutre : aires de stockage
bétonnées, bâtiments, serres ou abri.
L’intégration de l’entreprise dans le
paysage doit être bien réfléchie, et peut
être réalisée dans de bonnes conditions.
Impact sur la biodiversité
L’entreprise horticole va avoir un rôle
limité en terme de maintien et gestion de
milieux naturels présents sur l’exploitation,
les abords immédiats sont en général
artificialisés.
Par contre, l’activité horticole elle-même
joue un rôle très important dans le
maintien d’une grande diversité d’espèces
et de variétés cultivées.
Synthèse
Impact environnemental potentiellement
satisfaisant si les rejets de l’exploitation
sont correctement gérés.
Intégration paysagère possible.
Contraintes
techniques
agronomiques
et
Type de sols, Topographie et climat
Les exigences sont évidemment très
variables selon le secteur de l’activité
horticole concerné.
En hors sol et sous-abris, aucune exigence
particulière de sol ou climat, par contre
une topographie suffisamment plane pour
permettre l’implantation des abris et la
réalisation d’aire bétonnée.
Idem pour le plein air en containers, pas
d’exigence particulière de sol, pour le
climat se référer aux exigences propres
aux espèces concernées, qui de toutes
façons devront s’acclimater aux futures
conditions régionales de plantation.
En pleine terre sous-abris (plantations de
rosiers par exemple), se référer aux
exigences propres à chaque espèce pour le
sol, le climat étant lui contrôlé.
En pleine terre et plein air (pépinières), se
référer aux exigences de sol et de climat
de chaque espèce.
Implantation de la production
Pour l’horticulture, la construction des
aires bétonnées, la mise en place des
serres ou tunnels, de tout le matériel de
contrôle du climat, de l’irrigation et des
apports nutritifs, d’un forage et de
bâtiments d’exploitation le cas échéant,
sont le préalable indispensable avant la
mise en production.
Selon l’activité horticole choisie, l’entrée
en production peut être ensuite très
rapide, quelques semaines à quelques
mois après l’achat de jeunes plants. En
pépinières à l’opposé, on aura parfois
des plantes à cycle très long et un
entretien du stock durant 10 à 20 ans
avant la vente.
Conduite de la production
La production de plantes en pots se
déroule sur l’année entière, avec deux
grosses périodes : automne, avec un pic
de
production
pour
la
Toussaint
(chrysanthèmes, cyclamens,..) et surtout
printemps (notamment un pic pour la
fête des mères), sans oublier le marché
spécifique de Noël.
Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne »
6
Partie 2 : Fiche Horticulture
D’une manière générale, c’est un secteur
d’activité exigeant en technicité, la
plupart des espèces sont fragiles,
demandant un suivi très rapproché, lié
également à la conduite en pots (pas de
pouvoir « tampon » du milieu naturel
comme dans une conduite en pleine
terre).
Irrigation
Elle est indispensable, à des niveaux
variables
selon
les
cultures.
Les
techniques d’irrigation varient entre
sous-abris et plein air.
Contrainte de main-d’oeuvre
La demande en main-d’œuvre est
importante, beaucoup d’interventions
sont manuelles ou semi-manuelles. La
part d’emplois permanents est plus
importante que dans d’autres secteurs
agricoles.
Le coût de la main d’œuvre représente
30 à 40 % du prix de revient, en
moyenne dans la région 3,4 personnes
par exploitation.
On compte en moyenne, avec de forts
écarts
de
productivité
selon
les
exploitations et espèces produites (ref.
2004 :
1 ETP (équivalent temps plein) pour
1,5 ha de pépinières
1 ETP pour 1 700 m2 de surface
couverte en fleurs coupées
1 ETP pour 1 300 m2 de surface
couverte en plantes en pots
Les producteurs du Languedoc-Roussillon
ont de la difficulté à trouver de la main
d’œuvre.
Mécanisation
Indispensables : serres, abris, systèmes
plus ou moins sophistiqués de contrôle
du
climat,
équipement
d’aide
à
l’automatisation de certains ateliers
(rempotage, …)
Sensibilité au précédent vigne
En production de pleine terre, risque de
fatigue de sol : vérifier par analyse,
décompactage et apport de matière
organique, le cas échéant.
Dispositif réglementaire auquel la
production est soumise
Pas de dispositif réglementaire type OCM
pour ce secteur d’activité. Autres
dispositifs, communs à d’autres activités
agricoles : réglementation autour de
l’usage des produits phytosanitaires,
gestion des effluents de serres, …
Contrainte foncière
Tout dépend du secteur d’activité
horticole choisi.
Pour de la culture hors sol sous-abris,
pas de contrainte particulière, si ce n’est
la topographie régulière et l’accès à
l’eau. Une unité de 5 000 m2 peut déjà
constituer un parcellaire suffisant. A
noter qu’en moyenne nationale, près de
la moitié des producteurs de plantes en
pots qui ont des surfaces couvertes,
possèdent moins de 1 000 m2.
Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne »
7
Partie 2 : Fiche Horticulture
Risque
financier
et
intérêt
économique pour l’exploitant
Résultats économiques et facteurs de
risque
Le chiffre d’affaires horticole moyen par
entreprise s’élève à 227 000 € HT en
Languedoc-Roussillon. Les deux tiers des
producteurs de la région réalisent moins
de 150 000 € HT de chiffre d’affaires
(réf.2004).
La main d’œuvre et le chauffage sont des
postes très lourds.
L’augmentation du coût de l’énergie
joue, à la fois, sur le chauffage et le
transport, d’une part des intrants,
d’autre part des produits finis.
L’offre, très atomisée, a du mal à
s’adapter aux marchés en croissance,
type
grandes
surfaces,
jardinerie
« garden-center ».
Risque financier lié aux investissements
Investissements spécifiques lourds pour la
production sous abris :
Il existe des aides spécifiques à ce secteur
d’activité, de 15% des investissements
(jusqu’à
25%
selon
statut
jeune
agriculteur, adhésion à une Organisation
de Producteurs), pour la construction des
serres et l’achat du matériel, l’économie
d’énergie.
On observe en période de crise des
changements d’activité entre horticulture
et maraîchage, ce qui peut permettre de
maintenir
l’amortissement
des
investissements.
La production sous-abris est moins
soumise que d’autres secteurs à certains
aléas climatiques (gel, grêle, …), par
contre les entreprises horticoles, souvent
situées en zone de plaine et à proximité
de cours d’eau, souffrent parfois très
gravement des inondations. Le passage
à une culture sur table limite ce risque,
mais avec des coûts d’investissements
très élevés et au détriment de la surface
totale en production.
Besoins de trésorerie
Ils sont élevés pour la mise en place des
structures,
suivie
d’une
entrée
en
production potentiellement rapide.
Coûts indicatifs par m2 d’investissement en
serres équipées incluant terrassement,
chauffage, régulation climatique,… (pour
une surface de 5 000 m2) :
Type de
serres
Serre verre
Multichapelle
plastique
Plantes en
pots
122 à 167,7
Fleurs
coupées
76,2 à 106,7
76,2 à 106,7
53,4 à 61
Source Oniflhor-constructeurs 2004
Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne »
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Partie 2 : Fiche Horticulture
Personnes ressources
Chambres d’Agriculture :
Hélène SUZOR, infos générales - Audrey VIGOUREUX, dossiers de subvention - Mas
de Saporta CS 10010 34 875 Lattes Cedex
Damien GAUVRIT - 19 Av de Grande Bretagne – 66 025 Perpignan cedex
Organisation de producteurs :
Delphine VERNIER - animatrice régionale de la FNPHP LR
Bibliographie
Les perspectives économiques des secteurs de l’horticulture, avis et rapports du Conseil
Economique et Social, Edition des journaux officiels, 2006
L’horticulture ornementale en 2005, rapport VINIFLHOR
La production horticole ornementale en 2004, ONIFLHOR, d’après enquête nationale ANDONIFLHOR, 2004
Les filières de l’horticulture et de la pépinière en région Languedoc-Roussillon, synthèse de
l’étude réalisée par AND-ONIFLHOR, 2004
Plan Stratégique de la filière Horticulture Ornementale 2007-2013 présenté dans le cadre du
contrat de projet état - Région 2007-2013 – FNPHP LR – 2007-
Liens Internet :
VINIFLHOR (infos réglementaires et économiques) : http://www.viniflhor.fr
Association nationale des structures d’expérimentation et de démonstration en horticulture
(infos techniques) : http://www.astredhor.asso.fr
FNPHP
(Fédération
http://www.fnphp.com
Nationale
des
Lien horticole : http://www.hortilien.com
Producteurs
Horticoles
et
Pépiniéristes) :
Association Française pour la valorisation des produits et des métiers de l'horticulture et du
paysage : http://www.valhor.com
Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne »
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Partie 2 : Fiche Horticulture