Agadez
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Aïr-Info Prix : 300 F CFA “Il ne peut y avoir de développement durable sans démocratie véritable” BIMENSUEL RÉGIONAL D’INFORMATIONS GÉNÉRALES N°66 DU 1 ER AU 15 DECEMBRE 2007- 6ÈME ANNÉE Sept civils assassinés par les forces de défense Photo: DR LE DRAME DE TIGUIDIT SOMMAIRE Anniversaire de la mort de Mano Dayak ET SI ALAMBO S’INSPIRAIT DE FEU MANO DAYAK ! Agadez UNE CITOYENNE FRANÇAISE DE 63 ANS DÉTENUE AU CAMP PÉNAL D’AGADEZ Dirkou UN MILITAIRE MIS AUX ARRÊTS POUR COMPLICITÉ AVEC LA RÉBELLION Agadez UNE FILLETTE DE CINQ ANS VIOLÉE, AVANT D’ÊTRE ASSASSINÉE Agadez Mano Dayak Aghali Alambo LE PRINTEMPS DES BRAQUEURS DES 4X4 À AGADEZ 2 Nattion BRÈVES LE PRINTEMPS DES BRAQUEURS DES 4X4 À A ADEZ M ême si l ’opinion officielle admet que l’insécurité a été résorbée au nord du Niger, il faut avouer que des actes de braquages, pillages et de vols de véhicules se font presque quotidiennement. Les bandits armés opèrent en toute quiétude, se moquant éperdûment des forces de l ’ordre.En témoigne ce qui était arrivé le mardi 28 Novembre 2007 lorsque trois () bandits interceptaient un camion qui revenait de Dirkou avec à son bord une trentaine de passagers. Selon nos sources, les bandits qui étaient montés à bord du camion ont pris le temps de ramasser tout ce qui leur semblait important. Ils ont dénombré ensuite parmi les passagers quatorze solides gaillards et leur ont intimé l ’ordre de transporter les marchandises volées. Le reste du groupe fut prié de quitter avec le camion ignorant le sort de quatorze passagers. Il a fallu le lendemain pour qu’ils regagnent la ville d ’Agadez à pieds. Outre ce cas, on dénombre des dizaines d ’autres, parfois à la périphérie même d ’Agadez. UNE FILLETTE DE CINQ ANS VIOLÉE AVANT D’ÊTRE ASSASSINÉE L e 19 Novembre 2007 des passants ont fait une macabre découverte.Une petite fille d ’à peine cinq (5)ans gisait morte au quartier Sabon Gari plus précisément sur une hauteur dénommée •Toudun Lashi.• Belle à couper le souffle ;innocente à fendre l’âme,F.a été envoyée à quelques mètres de chez elle prêter une fiche de télévision. C’est en ce moment qu’elle a fait la rencontre de son ou ses assassins. Ces odieux criminels l ’ont transporté dans un endroit calme et abusé d ’elle avant de la jeter à la périphérie de la ville.Comble d’ignominie,son ou ses violeurs la jetèrent et laissèrent son dessous à côté d’elle avant des ’enfuir. La police d ’Agadez fait des pieds et mains pour que lumière soit faite. UN MILITAIRE MIS AUX ARRÊTS À DIRKOU POUR COMPLICITE AVEC LE MNJ EST DÉPORTÉ À KOLLO U n militaire en poste à Dirkou a été mis aux arrêts pour complicité avec la rébellion.Après un séjour au bagne de Bilma, M.A a été transféré à Kollo en attendant que la justice militaire statue sur son cas.Outre cet agent,il faut rappeler que plusieurs porteurs de tenue sont arrêtés dans le cadre del ’insécurité et pour nombre d ’entre eux sur des simples allégations men songères.Souhaitons que la justice se penche rapi-dement sur les cas de ces nombreuses victimes tant civiles que militaires qui croupissent depuis des mois en prison. Aïr-Info N°68 du 1 er au 15 décembre 2007 Sept civils assassinés par LE DRAME DE TIGUIDIT Agadez le 10 Décembre 2007, la nouvelle était tombée tel un couperet sur les habitants d’Agadez ! « Sidi Gamar et Athoumane ne sont plus ! Leurs corps et ceux de leurs compagnons ont été retrouvés dans une fosse commune vers les falaises de Tiguidit ! Ils ont été froidement abattus par des militaires dit-on. » Stupeur et désarroi ! On dirait que toute la ville retenait son souffle pour ne pas y croire. Et pourtant ! Sidi Gamar et son frère Athoumane viennent d’être arrachés de l’amour des leurs mais aussi de l’estime des habitants de la région qu’ils ont toujours appuyés dans le besoin. Dans un laconique communiqué, le ministère de défense parle d’une regrettable méprise ; ce que dément catégoriquement la famille des disparus. Que s’était-il passé ? Comment expliquer un « tel accident malheureux » ? Chronique d’un drame dont outre les auteurs, seules les falaises grises de Tiguidit ont été témoins. Enquête réalisée par Khadidjatou Mohamed A. D irkou 9 Décembre 2007, il était quatre heures du matin lorsque quatre véhicules 4X4 quittent la compagnie militaire. A leur bord, sept personnes : El Sidi Ghamar Ibrahim ; Athoumane Sidighili respectivement promoteur de la société de production de l’eau minérale « Rharous » ; propriétaire de la station « la concorde » et le second, cofondateur du groupe « SOBONGO » et propriétaire de la boulangerie « MISRATA » ; un policier en poste à Dirkou permissionnaire ; un chef mécanicien ; son apprenti ; le cuisinier de Sidi Ghamar et enfin l’apprenti de Athoumane. Avant de quitter Dirkou, les commerçants ont insisté à ce que les militaires d’Agadez soient informés de leur déplacement. Ce qui fut fait jusqu’au moindre détail par les éléments du BIA de Dirkou. Dans le même élan, Elhadji Sidi Ghamar informe les membres de leur famille que si tout va bien, ils seront à Agadez vers 16 heures. Pour davantage de précaution, ils ont promis d’alerter leurs frères à chaque arrêt à partir de leur téléphone satellitaire. Ce qu’ils firent après les « dunes 400 » et à partir de l’endroit dénommé « Embouchure ». Vers midi, Sidi Ghamar appelle l’un de ses frères et l’informe qu’il y a un avion de marque ULM qui ne cesse de les survoler. « Soyez tranquilles ! C’est juste une mission de reconnaissance aérienne de l’armée ! Toutes les autorités militaires sont au courant de votre déplacement. Quelques minutes après, feu Sidi Ghamar rappelle les siens pour leur noter que l’avion insiste encore et il faut vraiment vérifier finit-il par lâcher avant de raccrocher. Peu de temps après, leur numéro fut impossible à joindre. La famille insista jusqu’à quatorze heures (14h) mais en vain. Une panne peut-être ? Possible ! Mais pourquoi ils n’ont pas appelé ? Leur appareil se seraitil déchargé ? Non, ils ont toujours un chargeur à bord de leur véhicule. On décide d’attendre bien que la peur tenaille le ventre et taraude l’esprit de la famille. Tout le monde pense à l’impensable mais refuse d’admettre q’une telle bêtise ait pu être commise. Agadez ! Il devait être 20 heures quand un membre de la famille aperçoit un convoi militaire qui revenait de mission. En regardant le défilé des 4X4 , Il reconnut le véhicule de leur frère Athoumane. Il informa d’une traite le reste de la famille qui tenta vainement de le vérifier. Mais aucune possibilité jusqu’au lendemain. Le matin du 10 Décembre 2007, un groupe de membres de la famille multiplie les contacts (Gouverneur, autorités militaires…). C’est à ce prix qu’ils sauront que les occupants ont été tués par inadvertance juste après un accrochage avec les rebelles du MNJ conduits par l’ex capitaine des FNIS Agahali Wartarène. On leur remit les véhicules de leurs proches sur le champ. Sur ces derniers aucun impact de balles ; aucune trace de collusion. Les esprits commençaient à s’échauffer et l’indignation de la famille à s’exacerber. Des frères des défunts réclamèrent leurs corps pour des obsèques dignes. Après quelques heures, le détachement militaire repartit vers l’endroit où ont été ensevelis les corps en compagnie de quelques membres de la famille. Ces derniers vont découvrir avec horreur des corps suppliciés ; torturés et criblés de balles. Sur des parties de leurs corps, comme l’attestent les photos en notre possession, des traces de brûlures de cigarettes et sur leurs mains des entailles laissées par des cordes. « Personne ne peut nous convaincre que nos frères et leurs compagnons ont été victimes d’une bavure fulmine M., frère d’une des victimes juste après leur enterrement. Qui croire ? Ces confidences des personnes proches des victimes qui ont vu leurs corps ou le communiqué du ministre de défense qui parle d’une regrettable bavure ? « Avant de les enterrer, nous avons demandé et obtenu une autopsie des Une citoyenne française de 63 ans détenue au camp pénal d’Agadez E lle s’appelle Josette P, elle a 63 ans et est citoyenne française présidente d’une association dénommée Dev-France qui appuie les initiatives locales à travers les dons et des micro-crédits à taux zéro. Cette femme est depuis deux semaines détenue au camp pénal pour dit-on escroquerie et usage de faux, ce qu’elle dément catégoriquement arguant être la cible d’un complot ourdi par ses détracteur. Il faut rappeler que deux jours avant son arrestation, Mme Josette avait été brièvement interpellée par la gendarmerie pour collusion avec la rébellion du MNJ. 3 Nattion les forces de défense Photo: DR Photo: DR “ IL FAUT QUE JUSTICE SOIT FAITE ” DÉCLARE ABTA HAMIDINE EX-CHEF DU MJAN Macabre découverte à 35 km d’Agadez corps par un médecin légiste ! Nous avons les photos de ces corps avec nous ! C’est fort de cela que nous allons demander une enquête pour que justice soit faite » assure t-il ! La tragique disparition de ces deux arabes connus du gotha régional pour leur activité économique, a jeté l’émoi à Agadez et même au-delà. Elle met surtout à nu des crimes et des bavures qui ont cours au nord depuis le début de cette insécurité que rien ne justifiait. C’est le lieu de rappeler les crimes et blessures mortelles occasionnés d’un côté par les mines ; les attaques des convois civils sur les axes routiers par le MNJ et de l’autre côté par les assassinats et les arrestations des pauvres civils par les forces de défense. Comme nous l’avons toujours écrit et réécrit dans nos colonnes, il faut qu’il ait une vraie justice dans ce pays. Il faut, pour arrêter cette dérive, appliquer une vraie justice à tous. Dans le cadre principal de cette insécurité/rébellion, le Président de la République, en tant que premier magistrat de ce pays doit instruire la justice pour que tout contrevenant soit puni par la loi. Les éléments du MNJ qui ont volontairement mis cette région à feu doivent payer de leur crime. Il faut qu’ils soient jugés de tous ces morts tant civils que militaires. Il faut que justice soit faite pour le pauvre apprenti mort à 20 km d’Arlit après que leur camion ait sauté sur une mine du MNJ ; idem pour le chauffeur de la région de Maradi et le fonctionnaire de Tahoua. La justice doit être rendue à tous ces militaires morts sur le champ d’honneur au nom de la patrie. Même s’il y aura amnistie, certains crimes ne doivent pas être tolérés comme ceux des civils dont le seul tort est d’être sur le périmètre des conflits. A en croire Amnesty International, des forces militaires en ont été coupables ces mois-ci ! Alors il faut qu’ils soient aussi rattrapés, traduits et punis. C’est le cas de ceux qui ont assassiné les trois vieillards de Tizerzet ; les dix sept personnes de Tadara ; les deux personnes de Tourayyat ; les quatre de Tchintabizguine et les sept derniers de Tiguidit. C’est quand cette justice sera rendue que nous serons véritablement dans un état de droit. En apposant une telle empreinte à son règne, le président Tandja aura, après la chasse aux détourneurs des deniers publics, mis en orbite le Niger dans le rang des nations qui gagnent. Courage mon président ! DEUX HOMMES CAGOULÉS ONT FAILLI ARRACHER UN BÉBÉ À SA MÈRE EN PLEIN JOUR A gadez serait elledevenue le répaire des gangs sans foi ni loi ?La ville d ’Agadez serait elle devenue comme ces villes du Nigeria où la criminalité a atteint un seuil de non-retour ?Voilà des questions que ne cessent de poser les habitants de la cité de l ’Aïr.Le 25 novembre 2007,en plein jour,entre 8h et 9h,deux hommes en cagoules s ’en étaient pris à une jeune femme qui portait un bébé au dos.La scène aussi invraisemblable soit-elle s ’était passée au quartier dit “Flamme de la paix.” Après moult efforts,les deux hommes ont lâché prise à cause des cris de détresse de la femme en danger.Ils s ’étaient ensuite enfuis en brousse jurant d ’avoir failli à leur complot.Le 29 novembre 2007 c ’était un garçon d ’au moins dix ans que deux hommes,certainement les mêmes ont tenté de voler vers 21 heures cette fois ci à la place dite Dégui.Malgré une course poursuite,les voisins alertés par les cris de l ’enfant n ’ont pu hélas mettre la main sur eux. Que fait la police se demande-t-on à Agadez? Aïr Info : Que pensez vous de la tragique bavure militaire qui vient de se passer ? ABTA : (CHAHADA) Je présente tout d’abord mes condoléances les plus attristées aux familles des défunts et prie Dieu pour le repos de leur âme.Je vous dis sans ambages que ces crimes sont indignes de notre armée.Ceux qui les ont commis ne font pas honneur à l ’armée républicaine.Ces assassints ne sont pas les premiers ; il y a eu ceux de Tourayait,ensuite de Tchintabizguine et aujourd ’hui ceux de Sidi Gamar et ses compagnons.Ces citoyens avaient tout au long de leur périple prié pour ne pas faire des mauvaises rencontres,c'est-à-dire celles des bandits armés mais voilà qu ’ils sont tués par ceux qui devaient être leurs protecteurs. Aïr Info : Dites nous Abta,vous qui avez vu les corps,comment ont-ils été tués ? ABTA : Absolument !J ’ai vu leurs dépouilles !Ces gens ont tous été fusillés à la poitrine !Ceux qui ont tiré sur eux les avaient en joue !La thèse d ’un incident est à écarter car leurs véhicules n ’ont pas été touchés. Il n ’y a aucune arme à feu ;même pas une lame sur eux! Pourquoi les tuer ?Ils ont été torturés avant d ’être abattus. Aïr Info : Que comptez vous faire maintenant ? ABTA : première mission d ’un militaire est de protéger les populations,n ’est ce pas ?Alors quand il commence à assassiner luimême ces populations,où est ce qu ’on ira ?Pour moi,nos militaires tels que nous les connaissons ne font pas des actes pareils. Descrimes similaires, je les entends seulement dans des pays comme le Burundi ou le Rwanda mais pas au Niger. Ces crimes ne doivent pas se répéter dans notre pays. Et pour cela,nous allons porter plainte partout où besoin sera. Il faut que justice soit faite. Aïr Info : Quel est votre dernier mot,Abta ? ABTA : Depuis cette sale affaire,tout celui que nous rencontrons nous dit que c ’est une bavure ;une regrettable bavure ! Alors,nous demandons que ces bavures s ’arrêtent,oui ! Qu’elles s’arrêtent. Et le président Tandja doit s’assumer pour ramener la paix. Réalisée par Moussa Inné Aïr-Info N°68 du 1 er au 15 décembre 2007 4 COUP DE ’ FO ORU UM APOSTROPHE CITOYENNE À COUP DE Monsieur le ministre de la justice, garde des sceaux GUEULE... Contre la cabale orchestree au journal l’Evénement D epu s des semaines, les journaux indépedants sont dans le collimateur des prédateurs de la liberté de la presse d’ici et d’ailleurs. C’est en particulier le journal de notre frère Moussa Aksar qui essuie des attaques insensées. Pourquoi les nigériens ne disent rien sur cette cabale ? L’événement est un journal qui fait notre fierté tant sa lutte est noble, alors de grâce qu’on le laisse faire son boulot. Monsieur, j’ai l’honneur de vous apostropher sur le sort de plusieurs de nos concitoyens détenus dans le cadre de l’insécurité au nord Niger. En effet, sous le fallacieux prétexte e la mise en garde décrétée sur la région d’Agadez, les forces de défense perquisitionnent des maisons arrêtent des gens sans mandats et les mets en garde à vue pendant des semaines sans que leur soit notifié leur droit à un avocat. Si ces derniers arrivent à être déférés, c’est pour être mis sous mandat dépôt au camp pénal ou à la compagnie militaire. Ces nigériens arrêtés attendent impatiemment que la justice pense à eux, surtout que pour nombre d’entre eux, leurs dossiers sont désespérément vides. Qu’en est-il de leur cas ? quand est ce que la justice va se pencher sur leurs dossiers ? Voilà des questions que se posent les familles de ces détenus. COEUR... Pour le nouvel Hôpital d’Agadez N Dans l’attente d’une suite dans le prochain numéro veuillez agréer monsieur le ministre l’expression de mon grand respect. otre région vient de se doter d’un hôpital de grand standing qui se démarque de tout autre construit dans ce pays. C’est un joyau que l’Etat et ses partenaires viennent de nous offrir. Alors nous disons bravo pour cet investissement dans notre région. Zakari Abdoulkarim Kader Paraiso Kader Paraiso Bilma : Des réfugiés dans leur propre commune E n 2006,la ville de Bilma fut victime d ’une grave inondation suite à des pluies diluviennes.Après la visite du ministre de l ’intérieur sur le terrain,la ville fut déclarée sinistrée à 100%par le conseil des ministres de la République du Niger. Les ressortissants du département,le gouvernement (contrairement à la crise alimentaire de 2005 où les populations ne reçurent que 10kg de riz par famille)et une partie de la communauté internationale réagirent promptement.Un comité de gestion de l ’aide reçue fut créé et placé sous la responsabilité du préfet du département. Plus tard,le président de la République décida de reconstruire la ville.Pour ce faire,d ’importants moyens furent mobilisés,en termes d ’engins de génie civil (10000 litres)de gasoil (selon des sources dignes de foi)pour commencer. Dans une précipitation indescriptible et sans véritable étude ou concertation avec les populations,la vieille ville de Bilma, notée par le grand voyageur arabe Yaqubi,mort en 811, comme une étape importante sur la route de Kanem,fut rasée. Le relogement rapide promis aux populations se fait attendre, au point que ces populations se fait attendre,au point que ces populations sont amenées aujourd ’hui à regretter leurs ruines. A ce jour,aucune maison habitable n ’a été reconstruite.Une quarantaine « de boîtes d ’allumettes » attendent encore leur finition.Les hommes que le président de la République a chargé de conduire l ’opération se sont montré indignes de sa confiance,en la faisant échouer.Plus d ’une année après,les populations sont en partie dans des caves destinées à stoker Aïr-Info N°68 du 1 er au 15 décembre 2007 du sel ou dans des paillotes de fortune construites hors de la ville.En voyant leurs logis actuels,on ne peut s ’empêcher depenser à tous ces camps de réfugiés qu ’on voit au Congo,au Darfour.il est difficile d ’invoquer le manque de ressources, car celles utilisées n ’ont jamais été clairement justifiées devant la population.La taxe sur le transit de la cigarette qui est 300f par carton et qui est destinée aux communes de Dirkou et de Djado a été confisquée par la préfecture qui a nommé (illégalement ) un percepteur.Si on suppose que 1million de cartons on transité depuis cette pluie,les recettes auraient dû être de 300 millions de francs.Cette somme aurait largement permis de reloger de nombreuses familles.Mais qui a dit que la commission d ’enquête parlementaire dans le département de Bilma (la toute première dans l ’histoire du Niger)a servi à corriger le comportement des autorités. Quand on connaît la dureté du climat dans ce département,surtout courant décembre-janvier ,il est fort à craindre que des enfants et des vieilles personnes ne paient de leur vie,du fait de l ’insouciance,de la désinvolture de certaines autorités qui ont remplacé leur charge publique par leur ego.Il est souhaitable que le président de la République diligente une enquête pour cerner les contours de ce qui est perçu par les populations comme une trahison de sa volonté.Et surtout,il ne faudrait pas laisser le mécontentement gagner des esprits encore vierges.La périphérie de l ’empire souvent mal servi n ’a que trop en duré.Les organisations de défense de droits de l ’homme aussi se doivent de se pencher sur cette situation inédite. Modiou Koussolo Nécrologie C’est avec une profonde amerture que nous apprenons le décès du père de notre confrère Abdoulaye Harouna, directeur de Publication du journal Aïr actualité et correspondant de l’ANP à Agadez. En cette douloureuse circonstance, toute l’équipe du journal Aïr Info lui présente ses condoléances les plus attristées et prie pour le repos de l’âme du disparu. Amen! Bimensuel d’informations générales BP : 198 Agadez - Niger (227) 20 440 202 Cel : 96 97 15 27 E-mail : [email protected] Sites : tamtaminfo.com - agadez.org DIRECTEUR DE PUBLICATION Ibrahim Manzo Diallo Infographie & Régie NORD-EST NIGER.com 93 24 35 82 TIRAGE NIN / Agence d’Agadez BP 198 5 socciétté Anniversaire de la mort de Mano Dayak 1 5 Décembre 1995 (12) ans jour pour jour que Mano Dayak,figure de la résistance touareg trouvait la mort dans un tragique accident d’avion aux environs de Chiriet. Ce jour là,Mano partait pour la paix ;il disait avant d ’engouffrer dans la mortelle machine une phrase à ses compagnons d ’armes : « soyez patients !Cette fois je pense que c ’est la bonne ! » Les deux parties belligérantes acceptaient enfin de faire la paix après plusieurs années de guerre fratricide. Oui !Ce jour là Mano qui a toujours été homme de dialogue et de paix était confiant en prenant place à bord du CESNA !Hélas,il ne verra jamais la concrétisation de cette paix mais a laissé à tous ceux qui l ’ont côtoyé le souvenir d ’un chef de guerre qui n ’a jamais voulu de la guerre, d ’un maquisard qui a toujours prôné les vertus du dialogue.Il nous souviendra que c ’est trois ans après le déclenchement de la rébellion armée que Mano Dayak a décidé de rallier le mouvement et ce avant des infructueuses tentatives de faire la paix. Quelle chancellerie Mano n’avait-il pas saisie pour arrêter cette guerre ? Quel contact n ’avait-il pas établi pour sauver le Niger d ’une guerre inutile ?Douze ans après cette disparition tragique la paix fait à nouveau naufrage au nord du Niger. Le même scénario d ’il ya dix sept ans (17)ans se répète au grand dam du Niger !Des nigériens se disant exclus du système ont pris les armes contre leur propre pays tuant et blessant au non d ’une prétendue conquête de la justice d ’autres nigériens ! Le même tableau macabre d’il y a dix sept (17) ans se déroule à nouveau. La zone septentrionale est fortement militarisée! Les forces de défense et de sécurité tentent de circonscrire la nuisance de l’ennemi ! Dans cette noble mission de la défense, des bavures sont commises sur des pauvres civils (fosses c o m m u n e s à Tchintabizguine,Tazirzeit, toureyet,…etc). Des familles se déplacent par centaines à Iférouane,Gougaram,Tchin toulous et bien d ’autres localités jouxtant les lieux des conflits.Des réalisations d ’intérêt général faites après la première rébellion sont abandonnées à elles mêmes. Des écoles sans élèves ;des puits pastoraux sans éleveurs et même des campements équipés des cases de santé sont vides. C ’est le (MNJ) mouvement des Nigériens pour la Justice de Agali Alambo qui fut à l’origine du climat actuel. Depuis sa naissance en févier 2007,la suspicion et la haine balisent le terrain à la violence.Le MNJ tue,l’armée aussi, seul dénominateur commun : des familles nigériennes vivent quotidiennement le deuil ! Toute volonté de paix est soumise à rude épreuve et se heurte à un problème de vocable : banditisme d’abord, ensuite trafiquants et enfin teroristes. En attendant que cette diatribe sénile,stérile et puérile prenne fin,des morts s ’ajoutent aux morts,des blessés s ’ajoutent à d ’autres blessés et des bavures à d ’autres bavures . Aghali Alambo, chef de cette rébellion nouvelle doit comprendre et arrêter cette dérive qui plonge aujourd’hui tout le Niger et particulièrement la région d’Agadez dans le chaos. Oui, en tant que fils de cette région, Aghali Alambo doit s ’inspirer de l’exemple de feu Mano Dayak ! Il doit œuvrer pour la paix en pensant aux pauvres populations de la région d’Agadez qui souffrent. Il doit se dire que la violence n’a jamais réglé un problème ; elle n ’a toujours enfanté que douleurs et deuils. Aussi pour le président Tandja Mamadou, Il doit se surpasser et accepter de faire la paix pour l ’intérêt du Niger mais aussi pour Photos : DR ET SI ALAMBO S’INSPIRAIT DE FEU MANO DAYAK ! Mano Dayak Aghali Alambo l’histoire.Un si bel engouement pour sortir le Niger des décombres de la pauvreté ne doit en aucun cas se heurter à une fermeté inutile qui ne fera que grandir la liste des victimes innocentes. Abdous-Salam Manzo Diallo Aïr-Info N°68 du 1 er au 15 décembre 2007 Economie 6 Utilisation des mines sur les axes routiers d’Agadez D écidément,l ’insécurité dans le septentrion nigérien prend de plus en plus d ’ampleur. Au cycle infernal et terrifiant d ’accidents dûs aux mines succède la découverte des fosses communes des corps criblés de balles dans l ’Aïr.Si au tout début de cette odieuse guerre,la responsabilité des poses de mines un peu partout dans la région se rejetait sur les deux camps en conflits,le temps qui passe met a nu des vérités hélas tristes !Pour certains observateurs c ’est depuis que le MNJ a mis en garde les populations civiles d’emprunter les axes routiers que des mines ont commencé à sauter sur les routes bitumées.« Ce sont eux qui les place et qui se défendent de l’avoir fait sur des ondes » remarquait I. Adamou,un transporteur immobilisé à Agadez depuis plusieurs jours.« Si tel est que le MNJ est soucieux de l ’avenir de cette région, il doit bannir l ’utilisation de ces mines !» conseille M.Moulaye,un commerçant qui voit son chiffre d ’affaires tomber drastiquement chaque jour que Dieu fait. A l ’allure où vont les choses, le trafic routier déjà perturbé par les actes de banditisme armé,risque de s’arrêter au détriment de l ’économie de la région. Les mines explosent partout créant du coup une psychose sur les routes.Tous les voyageurs fustigent la pose de ces mines et lèvent le regard vers Dieu et leurs élus !Pourquoi l ’Assemblée ne fait rien ? Pourquoi les élus au titre de la région ne disent rien ? Plusieurs mines ont sauté ces derniers temps.En témoigne celle du 17 Novembre 2007 qui à sauté avec un véhicule de l ’armée juste après le village de Tourayait.Six(6) Militaires ont été blessés alors qu ’ils revenaient de Dirkou.Le lendemain c'est àdire le 18 Novembre vers 10 heures du matin,un camion saute aussi sur une mine dissimulée dans un « nid de poule » et recouverte d’une vieille chambre à air.Pour davantage enlaidir le sombre tableau,une autre mine toujours placée sur l’asphalte menant aà Arlit,saute avec l ’arrière d’un bus de la SNTV à seulement vingt(20)Km d’Agadez.Le bilan est de cinq blessés dont trois avec des fractures ouvertes.Les engins de la mort vont continuer à semer le deuil. Un camion TLM en dépannage roule sur une mine à côté d ’Arlit et occasionne la mort d’un mécanicien le 05 Décembre dernier.Avec toutes ces explosions,le chaos s ’installe et ruine tout les efforts de développement de la région.Les populations d ’Agadez ont ras le bol de cette insécurité ! Elles l ’expriment à travers des marches et protestation tant à Agadez,Tchirozerine et Arlit.Le MNJ doit déposer les Photo : DR LA LOGIQUE DU CHAOS S’INSTALLE armes pour toutes ces familles au nom desquelles il prétend agir.Les populations d ’Agadez condamnent avec la dernière énergie l ’utilisation de la violence comme moyen de revendication.Disons tous ensemble non aux mines ;non à la violence et vivement la paix. Abdrahamane Bianou ANDDH et Alternative Espaces Citoyens DÉCLARATION SUR LA SITUATION DU CONFLIT AU NORD DU NIGER Le Bureau Exécutif National de l’Association Nigérienne pour la Défense des Droits de l’Homme (BEN/ANDDH) et le Bureau de Coordination de Alternative Espaces Citoyens, se sont réunis le vendredi 21 Décembre 2007, à l’effet d’examiner le développement de la situation de conflit dans le Nord du Niger, depuis la Journée de Réflexion organisée par les deux structures, le 11 Août 2007 et dont les recommandations ont été adressées aux autorités de la 5ème République. A cette occasion, les participants avaient formulé 13 recommandations spéciales et urgentes en vue d’un retour rapide à la paix par la voie de la négociation et épargner ainsi au Niger une remise en cause des acquis démocratiques. Depuis lors, nos deux organisations constatent que non seulement les autorités n’ont pas donné une suite satisfaisante auxdites recommandations, mais en plus, la situation ne fait que s’empirer chaque jour qui passe au regard de ses conséquences graves sur les libertés individuelles et collectives, sur la stabilité et la quiétude sociales. L’ANDDH et Alternatives Espaces Citoyens font les constatations suivantes issues de longues investigations: la poursuite de la mesure de mise garde et ses conséquences sur la vie socio-économique et les libertés individuelles et collectives dans toute la région d’Agadez. Depuis l’instauration de la mise en garde, et suite à un communiqué du Maire de la Commune Urbaine d’Agadez, la circulation des véhicules et des motos est interdite à partir de 22 heures, dans les quartiers périphériques, l’entrée et la sortie de la ville sont interdites à partir de 19 heures; toute sortie est soumise à l’autorisation de la gendarmerie ;la poursuite de l’arrestation des journalistes, à l’instar de celles orchestrées sur les personnes des deux journalistes de la Chaine de télévision Arte, après celles de Moussa Kaka et de Ibrahim Manzo toujours en détention, en violation des dispositions de la loi relative à la liberté de la presse. A ces arrestations s’ajoutent les restrictions faites à la liberté de presse à travers la suspension des débats en direct sur le conflit) ; le déplacement de populations rurales de l’Aïr vers les centres urbains, à l’instar de celles d’Iférouane, obligées d’abandonner leur cadre d’existence naturel et tous les biens matériels qui constituaient leur seule moyens de subsistance, la fermeture des écoles et des centres de santé; les accrochages entre les forces de défense et de sécurité et les éléments de la rébellion, les attaques des convois et des villes ayant entraîné de nombreuses victimes militaires et civiles innocentes; la pose des mines anti chars autour d’Agadez et d’Iferouane ainsi que sur les principaux axes routiers (Arlit-Agadez-Tahoua, Arlit-Agadez-Zinder, Agadez-Bilma, Arlit-Iferouane) ainsi que dans les centres urbains tels que Dosso, Maradi et Tahoua, entrainant de nombreuses victimes militaires et civiles, endeuillant ainsi de nombreuses familles. Ces événements ont fini d’installer une psychose généralisée au sein de la population, toutes régions confondues; la suspension des activités des partenaires au développement dont, entre autres, Mercy Corp, DED, LUCOP, ACF, Africare, Médecins sans Frontières, du fait de l’insécurité généralisée et ou de l’attaque dont certains ont été l’objet; les exécutions extrajudiciai- Aïr-Info N°68 du 1 er au 15 décembre 2007 res, à l’instar de l’exécution de sept nigériens ( 6 civils et d’un agent de police) sur l’axe Dirkou Agadez le dimanche 09 Décembre 2007 dans l’après-midi, alors même que les victimes, avaient au préalable, en raison de la mesure de mise en garde, pris la précaution d’informer les autorités civiles et militaires de Dirkou et d’Agadez, sur leur itinéraire. Les noms des sept (7) victimes sont les suivants: Sidi Amar (42 ans) opérateur économique, Asman Si Ali, 38 ans, Habou Manzo (27 ans), Laoualy Abdou, 31 ans (mécanicien), Abdoulaye (mécanicien), Tete Ikhizi, Djibril Amini, (agent de police, Mle 62166, en service à Dirkou, bénéficiaire d’une permission exceptionnelle d’absence pour se rendre auprès de son père gravement malade à Azorori/ Madaoua), le ralentissement de la vie économique, les problèmes de ravitaillement des villes et villages situés sur le théâtre du conflit et l’enchérissement de toutes les denrées de première nécessité, entraînant de fait une insécurité alimentaire. Au regard de cette situation, le Bureau Exécutif National de l’ANDDH et le Bureau de Coordination de Alternative Espace Citoyen condamnent: les exécutions extra judiciaires, l’utilisation des mines anti chars; les arrestations des journalistes et les restrictions aux libertés d’opinion et d’expression ; les discours portant appels à la haine. L’ANDDH et Alternative Espaces Citoyens :réaffirment, comme par le passé, que seul le dialogue et la négociation peuvent permettre le retour à la paix et préserver le cadre démocratique dans lequel pour la première fois, depuis l’avènement de la démocratie multipartite, le pouvoir démocratiquement élu en 1999, pourrait achever son mandat constitutionnel; attirent l’attention des autorités, des forces politiques, des éléments du MNJ et des citoyens, sur le risque que la persistance du conflit débouche sur la remise en cause des acquis démocratiques et la souveraineté nationale ; invitent les belligérants, à savoir, le MNJ et les forces de défense et de sécurité à respecter les conventions de Genève, notamment la protection des personnes civiles dans les zones de conflit et les conventions prohibant l’usage des mines anti-personnelles et anti véhicules; attirent instamment l’attention des belligérants que tous les crimes de guerre ou les crimes contre l’humanité, sont passibles de poursuite même après les événements, devant les instances internationales ; rappellent à l’Etat, son devoir d’assurer la continuité des services sociaux de base (école santé, alimentation, eau, etc.) y compris dans les zones de conflit et que l’effort de guerre ne peut être un prétexte pour que l’Etat s’y dérobe, appellent enfin, le Gouvernement et le MNJ à observer un cessez-le-feu immédiat et sans condition comme première étape vers l’ouverture du dialogue et des négociations Fait à Niamey, le 21 Décembre 2007 Pour Alternative Espaces Citoyens Le Coordonnateur AT Moussa Tchagari Pour l’ANDDH Le Président Khalid Ikhiri
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