Japon : Le lent retour à l`inflation
Transcription
Japon : Le lent retour à l`inflation
L’importance de la macroéconomie mondiale Japon : Le lent retour à l’inflation À ce jour, l’économie japonaise n’est pas parvenue à se remettre du recul amorcé il y a 25 ans. La situation a été nettement différente pour la Chine, qui a ravi au Japon le titre de deuxième économie mondiale en 2010 et de deuxième marché boursier en 2014. Le redressement de l’économie japonaise dépend des attentes de croissance soutenue et de hausse des salaires Les mesures d’assouplissement quantitatif au Japon au cours des années 2000 n’ont pas permis de relancer l’économie. Comme le secteur privé était réticent à emprunter, les liquidités supplémentaires n’ont pas entraîné de hausse significative de la masse monétaire ou des prêts bancaires. La dernière série de mesures d’assouplissement monétaire est plus énergique, suscitant une atténuation des attentes déflationnistes. L’affaiblissement considérable du yen et le rétrécissement de l’écart de production ont d’abord stimulé l’inflation, mais la baisse des prix du pétrole a fait en sorte que cette pression à la hausse s’est atténuée dernièrement. L’analyse des composantes de l’inflation permet de constater que les attentes relatives aux salaires et à l’inflation sont d’importants moteurs à long terme de l’inflation future. Bien que les prix du pétrole et la vigueur du yen aient une incidence, ils sont de nature plus cyclique. Dans le but d’arrimer les attentes d’inflation, la Banque du Japon demeure fermement engagée dans une politique d’assouplissement monétaire et elle compte sur la hausse des salaires pour atteindre sa cible d’inflation ambitieuse 50 % 40 Décennies perdues 30 20 10 0 1980 1984 1988 1992 1996 2000 2008 2004 2012 Capitalisation boursière du Japon (% du monde) PIB du Japon (% du monde) Sources : The Vanguard Group, Inc., d’après les données de Thomson Reuters Datastream et du Fonds monétaire international. La politique monétaire énergique vise à alimenter l’inflation Statistiques monétaires, croissance des salaires et IPC Indice : T1 1992 = 100 Après une forte appréciation des biens immobiliers et des cours boursiers à la fin des années 1980, les prix des actifs japonais se sont effondrés au début des années 1990. Deux décennies de marasme économique ont suivi, marquées par plusieurs récessions et, en 1999, par une déflation généralisée des prix à la consommation. Même si les décideurs ont tenté à l’aide de différents outils de relancer l’économie et le système bancaire languissants, leurs efforts se sont révélés vains. La part du Japon a diminué dans l’économie et le marché boursier à l’échelle mondiale Part du PIB mondial et de la capitalisation boursière mondiale depuis 1980 700 600 500 400 300 200 100 0 Assouplissement quantitatif de 2001 à 2006 Base monétaire Pourcentage sur 12 mois Le Japon a connu deux décennies de faible croissance et de piètres rendements boursiers Recherche Vanguard | Joseph Davis, Ph. D. | Avril 2015 5% 4 3 2 1 0 –1 –2 –3 –4 1992 1994 1996 1998 Salaires nominaux M2 2000 2002 Assouplissement quantitatif et qualitatif de 2013 à aujourd’hui Prêts bancaires 2004 2006 2008 2010 2012 2014 IPC de base excluant la TVA Remarques : L’IPC de base correspond à l’inflation excluant les aliments frais et l’énergie (pourcentage sur 12 mois); l’incidence de la hausse de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est également exclue. La croissance des salaires correspond à la croissance moyenne sur 12 mois de la rémunération totale en espèces. Sources : The Vanguard Group, Inc., d’après les données de CEIC. Réservé à l’usage des conseillers financiers et des investisseurs admissibles. Cette publication ne peut être diffusée au public. malgré le resserrement du marché de l’emploi La croissance des salaires est une énigme au Japon, car même si le marché de l’emploi est serré et le taux de chômage, en baisse, la croissance des salaires a été modeste. D’ailleurs, la récente hausse des salaires est surtout attribuable aux primes, qui sont perçues comme temporaires et peu susceptibles d’influencer les attentes d’inflation à long terme. D’un point de vue statistique, nous avons constaté qu’au cours des dernières années, la croissance des salaires au Japon a été beaucoup moins influencée par les variations du taux de chômage comparativement à la tendance de 1972 à 1997. Cette situation peut s’expliquer, notamment, par les difficultés d’ordre structurel qui ont freiné la croissance des salaires sur le marché de l’emploi. La courbe de Phillips s’est aplatie au cours des 15 dernières années au Japon Courbe de Phillips : De 1972 à 2014 Hausse des salaires en pourcentage, sur 12 mois La croissance des salaires a été faible, et ce, 40 % 35 30 25 20 15 10 5 0 –5 –10 1,0 % 2,0 3,0 4,0 5,0 6,0 % Taux de chômage De 1972 à 1997 De 1998 à 2014 Remarques : Les salaires correspondent au total de la rémunération en espèces nominale, incluant le salaire de base, les primes et la rémunération pour les heures supplémentaires. Sources : The Vanguard Group, Inc., d’après les données de CEI. La dualité du marché de l’emploi japonais est le facteur structurel qui explique la faible croissance des salaires La rigidité du marché de l’emploi au Japon, en particulier le modèle de « l’emploi à vie », a donné lieu à une longue période de hausse du nombre de travailleurs à temps partiel; depuis le milieu des années 1990, ils sont passés de 15 % à 30 % de l’ensemble des travailleurs. Cette tendance s’est accélérée depuis le lancement de la politique économique de Shinzo Abe à la fin de 2012. La sécurité d’emploi s’est nettement détériorée pour les travailleurs à temps partiel et ces derniers ont droit à une couverture d’assurance beaucoup moins grande de l’État. Mais surtout, les salaires des travailleurs à temps partiel étant inférieurs au quart du salaire que gagnent les travailleurs à temps plein, cette tendance à long terme de la composition de la population active exerce une pression à la baisse sur la croissance des salaires. Le Japon pourrait devoir lancer des réformes du marché de l’emploi pour contrer cette tendance. Car bien que de nouvelles mesures de relance soient probables, en cherchant à stimuler l’inflation et à obtenir une croissance durable simplement par ces mesures, la Banque du Japon risque de surcharger sa politique monétaire. La demande de travailleurs à faible revenu et à temps partiel est plus forte que la demande de travailleurs à temps pleinRatio du nombre d’emplois au nombre de demandeurs et taux de croissance des salaires 1,5 % 1,2 0,9 0,6 0,3 0 –0,3 Ratio emplois/ demandeurs Taux de croissance des salaires Taux de croissance des salaires Taux de croissance des salaires de base Inflation globale Temps plein Temps partiel Remarques : Les données correspondent à la moyenne pour 2014. La croissance des salaires de base équivaut au total de la rémunération en espèces, excluant les primes et la rémunération des heures supplémentaires. Sources : The Vanguard Group, Inc., à l’aide des données du ministère des Affaires intérieures et des Communications du Japon; et de CEIC. Réservé à l’usage des conseillers financiers et des investisseurs admissibles. Cette publication ne peut être diffusée au public. Renseignements importants Les opinions exprimées dans le présent article s’inspirent de l’évaluation faite par l’auteur à la date de la première publication (février 2015); elles peuvent changer sans préavis et peuvent ne pas représenter les points de vue ou les opinions de Placements Vanguard Canada Inc. Il se peut que l’auteur n’actualise pas ses analyses en fonction de nouveaux renseignements, d’un changement de circonstances, d’événements futurs ou d’autres facteurs. Les renseignements prospectifs que contient le présent document doivent être considérés comme de l’information générale sur les placements ou les marchés et nous ne pouvons garantir qu’un investisseur obtiendra des rendements semblables à ceux mentionnés ou prévus dans le présent document. Les renseignements, chiffres et graphiques ne sont fournis qu’à titre indicatif et peuvent être modifiés sans préavis. Bien que les renseignements aient été recueillis auprès de sources exclusives et non exclusives considérées comme étant fiables, The Vanguard Group Inc., ses filiales ou sociétés affiliées, ou toute autre personne (collectivement appelées la « Société Vanguard »), ne font aucune déclaration ni ne fournissent aucune garantie, explicite ou implicite, quant à leur exactitude, à leur intégralité, à leur fiabilité ou à leur caractère opportun. The Vanguard Group n’assume aucune responsabilité à l’égard des erreurs ou des omissions contenues dans le présent document et n’assume aucune responsabilité à l’égard de toute perte découlant de l’utilisation des renseignements contenus dans ce document ou du fait de s’y être fié. Connectez-vous à VanguardMC > vanguardcanada.ca Équipe mondiale d’économistes de Vanguard Joseph Davis, Ph. D., économiste en chef mondial Europe Peter Westaway, Ph. D., économiste en chef Biola Babawale Georgina Yarwood Asie-Pacifique Qian Wang, Ph. D., économiste principale Alexis Gray Amériques Roger A. Aliaga-Díaz, Ph. D., économiste principal Andrew J. Patterson, CFA Vytautas Maciulis, CFA Ravi Tolani Zoe B. Odenwalder Matthew C. Tufano CFA® est une marque appartenant au CFA Institute. Réservé à l’usage des conseillers financiers et des investisseurs admissibles. Cette publication ne peut être diffusée au public. © 2015 Placements Vanguard Canada Inc. Tous droits réservés. ISGGMMJPCF 052015