Book Reviews / Recensions
Transcription
Book Reviews / Recensions
Book Reviews / Recensions Le jugement, les valeurs et l’action Par Pierre Angers et Colette Bouchard Cap-Saint-Ignace: Bellarmin, 1990. 230 p. RECENSÉ PAR CLERMONT GAUTHIER ET CLÉMENCE MICHAUD, UNIVERSITÉ LAVAL L’ouvrage de Pierre Angers et Colette Bouchard se divise en quatre grandes parties qui sont abordées successivement: le jugement de réalité, le jugement de valeur, la décision en vue de l’action et, finalement, la responsabilité. Le jugement de réalité. Le déroulement de ce processus comporte trois phases qui représentent des fonctions distinctes dans l’acte de connaissance. Il y a d’abord les opérations de l’expérience qui recueillent et rassemblent les données de la réalité qui peuvent être des perceptions, des souvenirs, des images, des informations tirées des sources les plus diverses. Viennent ensuite les opérations de compréhension ou de conceptualisation qui amènent l’intelligence à chercher des rapports et des corrélations entre les données, à créer des concepts, à élaborer des hypothèses, à intégrer les éléments dans une vision d’ensemble. Finalement, le jugement opère et procède d’abord par la réflexion critique où l’individu évalue, pèse la valeur, établit l’objectivité et la validité des éléments de connaissance déjà réunis par l’expérience et la compréhension. Le jugement de valeur. Les valeurs correspondent à ce qui est jugé digne d’être estimé, recherché et concrétisé dans les actes (p. 82). Ce sont des qualités intellectuelles, morales, religieuses que nous désirons voir dans les réalisations personnelles et sociales (p. 82). Alors que les jugements de réalité affirment ou nient l’existence d’un fait (“L’esclavage des noirs était légal”), les jugements de valeur affirment ou nient que telle chose ou événement est un bien (“Je suis contre l’esclavage”). L’action. L’action ne comporte pas que des éléments comportementaux, elle se rattache au schème des opérations intentionnelles et se situe en continuité avec la compréhension et le jugement qui l’ont précédée. Plusieurs opérations conscientes relèvent de l’action: la délibération, la décision, l’exécution, la production, l’évaluation. La responsabilité. L’implication personnelle du sujet dans le processus de connaissance et d’action s’intensifie au fur et à mesure de la progression des opérations: rudimentaire au niveau de l’expérience, plus intense au niveau de la compréhension, devenant engagement au niveau du jugement et implication entière dans les actes au niveau de la décision. 174 REVUE CANADIENNE DE L’ÉDUCATION 18:2 (1993) BOOK REVIEWS / RECENSIONS 175 Les auteurs soutiennent que le déclin des sociétés est provoqué par la perte progressive du pouvoir créateur. Les individus et les groupes cessent d’être créateurs quand ils s’attachent de façon excessive à leurs intérêts, quand ils deviennent dominateurs, suffisants, vaniteux, quand ils ont soif d’argent, etc. Il y a toujours à la source du déclin social une violation des préceptes transcendantaux qui entraîne des déviations dans le fonctionnement des opérations. Au niveau de l’expérience, elles rendent les personnes inattentives aux besoins des autres, à leurs sentiments, à leurs aspirations. Il s’ensuit une insensibilité aux injustices sociales. Au niveau de la compréhension, cela se traduit par une inclination au refus de comprendre, par l’absence de critique personnelle, un enlisement dans la routine. Au niveau de la réflexion critique, les données incomplètes gauchissent les jugements. En outre, la déviation incline l’esprit à déformer l’échelle des valeurs, niant les valeurs les plus hautes de la dignité de la personne, du sens de l’existence. La solution: la puissance créatrice de l’amour, plus précisément l’amour religieux qui tend à écarter et dissoudre les déviations. Cet ouvrage est de qualité. La réflexion y est profonde, logique, précise. Les auteurs y ont mis temps, énergie, intelligence, cela paraît et les honore. Mais il y a, tout au long des pages qui se succèdent, quelque chose qui agace, un ton, des allusions, une façon d’argumenter, bref, une lourdeur qui écrase le lecteur. À première vue, nous pensions que cela était dû à la mécanique mise en place pour rendre compte des opérations du jugement qui est plutôt du genre grosse artillerie. Cependant, l’effet de lourdeur est ailleurs. En fait, cette dernière vient sans doute de ce que les auteurs veulent expliquer un processus inhérent à la vie, le jugement, tout en en faisant un processus qui nie la vie (au sens nietzschéen), c’est-à-dire qui a besoin d’une image de la vie désincarnée, idéalisée, religieuse, pour penser la vie. Le jugement dont ils parlent impose à la vie une transcendance, un sens, un bien ultime, une mission qu’elle n’a pas en soi. Le psychologue-thomiste qui juge noie la vie dans l’eau bénite. Tout se passe comme si pour lui le bien était quelque chose de clair, et le mal également. Pour parler comme Kundera, le héros qui juge est comme un haltérophile soulevant des poids métaphysiques. Lourdeur, donc. Mais si l’on imagine la vie autrement, si l’on savoure en elle la douce légèreté, l’absence de transcendance, la nature fortement problématique du bien et du mal, à ce moment-là on ne peut échapper à l’insoutenable possibilité d’être obligé de juger en l’absence de critère transcendant. Il y a également dans la thèse des auteurs un postulat (non exprimé, mais néanmoins présent) que l’individu est mauvais et que seul un bien transcendant peut le sortir du mal. D’ailleurs, selon eux ce n’est qu’à partir du bien que l’on peut créer des valeurs. Étrangement, le mal ne serait pas créateur. On retrouve là une thèse bien religieuse et arbitraire. Plus encore la thèse des auteurs illustre qu’il y a des bons et des mauvais porteurs de jugements, qu’il y a des opérations plus valables que d’autres: comprendre est plus valable que sentir, imaginer; se 176 BOOK REVIEWS / RECENSIONS dépasser est plus valable que jouir. Bien que les auteurs prétendent vouloir amener les lecteurs à leur propre sagesse et à leur propre connaissance, ils stipulent néanmoins qu’il y aurait une sagesse et une connaissance absolues. Ainsi, au lieu d’entraîner la compréhension des autres personnes et des autres cultures comme c’est leur projet, une telle attitude pourrait plutôt conduire à déterminer ce qui est bien et bon pour l’autre avec ce que cela implique de tragiques exemples dans l’histoire à titre de conséquence. La socialisation: construction des identités sociales et professionnelles Par Claude Dubar Paris: Armand Colin, 1991. 278 p. RECENSÉ PAR NICOLE LEMIEUX, UNIVERSITÉ LAVAL Dubar propose dans cet ouvrage une relecture des théories de la socialisation. Son objectif consiste à développer une théorie de la construction des identités qui résulte, selon l’auteur, des socialisations successives auxquelles l’individu est exposé. Si les sphères de l’identité humaine sont multiples, la dimension professionnelle de l’identité prend une importance particulière dans le contexte actuel de rareté de l’emploi. Parce qu’il subit les contrecoups des mutations économiques et des bouleversements technologiques, le travail est à l’origine de transformations identitaires continuelles où la formation joue un rôle central, tout au long des cycles de la vie active. C’est cette facette fugitive de l’identité qui intéresse plus particulièrement Dubar. L’ouvrage est divisé en trois parties. La première et plus importante est consacrée à la notion de socialisation et aux mécanismes par lesquels se construisent les identités. Elle débouche sur une théorie qui prend appui sur le principe psychanalytique de la dualité du Soi. Cette théorie définit le processus de construction des identités comme le produit de l’articulation entre deux transactions: les systèmes d’action qui produisent les identités virtuelles (identité pour autrui), en continuité ou en rupture avec les trajectoires individuelles, et la biographie sociale des individus, où se fabriquent des identités réelles (identité pour soi), elles-mêmes en concordance ou en discordance avec les identités héritées (socialisation primaire) ou visées (socialisation secondaire). Ce cadre théorique s’échafaude sur les fondements hérités des théoriciens de la socialisation, en particulier les travaux de Piaget (la notion d’équilibration), leurs prolongements sociologiques (l’analyse transactionnelle de Percheron) et leur jonction avec ceux de Durkheim (la sociologie de l’éducation), ceux de Parsons (le système LIGA), Merton (la socialisation anticipatrice), Bourdieu (la notion BOOK REVIEWS / RECENSIONS 177 d’habitus et la théorie des champs sociaux), Hegel (l’interaction sociale), Habermas (l’agir instrumental et communicationnel), Weber (la socialisation communautaire et sociétaire), Mead (le Soi, l’esprit et le monde social) et Berger et Luckman (la socialisation secondaire et sociétaire). Il s’agit en quelque sorte d’un abécédaire, un recueil complet des théories qui ont marqué le champ de la socialisation. Le lecteur novice y retrouvera l’essentiel pour son initiation au domaine alors que le lecteur avisé appréciera l’intégration que fait Dubar de cet ensemble dans le cadre de la théorie de l’identité qu’il propose. La deuxième partie du livre présente trois approches utilisées dans le champ de la socialisation professionnelle. On y retrouve en premier lieu l’approche de la sociologie des professions, développée aux États-Unis, que l’auteur situe d’abord au plan terminologique par rapport aux concepts de professions, d’occupations et de métiers employés en français et en anglais. Si la tradition française a eu pour effet d’opposer “métiers” et “professions” (notamment en opposant le travail manuel et intellectuel), les deux concepts renvoient au même modèle d’organisation: la corporation, cette communauté dont les membres sont unis par des liens moraux, par un respect des règles prescrites et par des rites sociaux qui ont contribué à leur accorder une reconnaissance et une légitimité sociales. Dubar retrace les mécanismes de socialisation professionnelle, et donc de construction des identités, hérités de ce qui a également constitué une forme d’apprentissage (le compagnonnage), non seulement d’habiletés, mais également des valeurs morales et spirituelles de la confrérie. La seconde approche déborde le cadre plus étroit de l’analyse des professions pour tenter d’appréhender l’organisation et les relations professionnelles dans leur pouvoir structurant sur un marché du travail contingenté. L’auteur s’intéresse notamment aux formes de socialisation professionnelle et aux modèles d’identification qui en découlent (identification à un poste, un statut, une discipline, une entreprise). Son analyse s’articule autour des modes d’organisation du travail, de la stratification des qualifications qui résulte des rapports de pouvoir qui s’établissent entre elles (rapport au capital, rapport au savoir, etc.), de la codification des catégories d’emploi en fonction de modèles professionnels distincts et des relations professionnelles. La troisième approche reprend une analyse plus connue fondée sur l’hypothèse de la segmentation ou de la stratification du marché du travail (central/périphérique, interne/externe, primaire/secondaire}, sous l’angle des modes de socialisation et des espaces de mobilité professionnelle qui en découlent. À un marché du travail fermé correspondent des modes intégrés de socialisation professionnelle qui ont pour fonction explicite la régulation conjointe (employeurs/employés) d’un marché interne, tant au plan de son organisation que des filières de formation et d’accès à l’emploi, des cheminements de carrières des travailleurs, etc. À l’opposé, un marché du travail secondaire permet des formes multiples de socialisation professionnelle, variables selon les pays et les publics visés. La tendance 178 BOOK REVIEWS / RECENSIONS lourde observée dans ce domaine se manifeste dans les mécanismes de gestion sociale de l’accès à l’emploi et de prise en charge des exclus. Enfin, dans la troisième partie, Dubar aborde l’analyse de la construction identitaire à partir de données empiriques tirées de différentes recherches menées au cours des 25 dernières années. Les données ont été recueillies principalement au sein d’entreprises françaises touchées par des restructurations industrielles. L’auteur met en évidence quatre processus et types identitaires: une identité d’entreprise, qui résulte d’un processus de promotion interne, une identité de métier, qui se situe dans un processus de blocage où les progressions sont isolées, une identité de hors travail, qui découle d’un processus d’exclusion et, enfin, une identité de réseau, qui est la marque d’un processus de reconversion professionnelle. La typologie identitaire développée par Dubar comporte une limite attribuable aux données sur lesquelles elle s’appuie: les identités observées pourraient être qualifiées de conjoncturelles, sinon d’éphémères, dans la mesure où elles s’inscrivent dans un contexte de transitions et de reconversions professionnelles. Pour ne prendre qu’un exemple, ce que Dubar décrit comme étant une identité de métier, qui est le reflet d’un emploi en mutation, peut ne représenter qu’une étape dans la formation d’une identité qui reste encore à nommer. Une étude menée auprès de gens de métier oeuvrant dans des secteurs de l’activité économique ou des entreprises moins affectés par les technologies et les transformations économiques aurait-elle produit les mêmes résultats? En outre, les mutations identitaires dues aux reconversions professionnelles ne pourraient-elles pas déboucher, à plus long terme, sur l’émergence de nouveaux métiers et, par conséquent, sur le développement de nouvelles identités de métier, au sens plus traditionnel du terme? Toutefois, comme le souligne justement l’auteur, “l’identité professionnelle est devenue un objet important — mais toujours en construction et en débat — de la sociologie française actuelle.” Sur ce plan, l’ouvrage de Dubar apporte un éclairage précieux à ce champ de recherche en effervescence. Innovative Multicultural Teaching Edited by Vincent D’Oyley & Stan M. Shapson Toronto: Kagan and Woo, 1990. 214 pages. REVIEWED BY JON YOUNG, UNIVERSITY OF MANITOBA Despite the considerable amount of material written around issues of multicultural education over the last two decades, there remains a very definite need for Canadian texts that can link theory to practice, lay out the assumptions (about BOOK REVIEWS / RECENSIONS 179 society, schools, curriculum, and teaching) that inform various quite different articulations of the concept, and at the same time take up their implications and application to school and classroom practice in different Canadian settings and across all areas of the curriculum. Innovative Multicultural Teaching, a collection of thirteen essays, edited by two of Canada’s senior scholars in the area, attempts to begin to meet this need. The book is divided, somewhat uneasily, into four sections: an “Introduction” that locates classroom teaching within the broader Canadian socio-political context; “Multiculturalism within Subject Domains,” including chapters on social studies, music, drama, and science; “Special Contexts for Multicultural Teaching,” including a discussion of tensions in reconciling the assumptions of multicultural education with Native self-determination and the distinct nature of Quebec society; and a final section entitled “Curriculum Building and Evaluation for Multiculturalism.” In the introductory chapter of the book, “Locating the Multicultural Classroom: Wrestling with the Impact of Public Policy,” D’Oyley and Stanley suggest that as teachers today are being asked to broaden their perspectives to more adequately meet the educational needs of all students, they find their work located in the middle of two contradictory trends in public policy: moves towards the opening up of public institutions to greater diversity, and concurrent trends towards separation. The authors’ response to this dilemma is very explicit and constitutes perhaps the major theme of the book: that innovative multicultural teaching requires that teachers participate in the reinvention of the classroom as a public space and “ensure that their classrooms are public spaces open to the participation of all people in Canada” (p. 17). This theme of the revitalization of public schooling by the reform of curriculum content and teaching strategies so that classrooms incorporate all Canadians equally runs through many chapters. In only a few are issues of power and control within the broader institutional structures of schooling explored to highlight both the complexities of the assumptions of this vision and the competing legitimacy of those who have seen in separation and self-determination an alternative pluralistic, just, and non-racist society. The inadequacy of versions of multicultural education narrowly focused on only a small part of the student population, life in schools, and the formal curriculum of the classroom — traditionally areas such as social studies or English-as-a-second-language programs — is taken up in the second section, which looks at multiculturalism within the specific subject domains of music, drama, and science as well as social studies. Haig-Brown’s chapter, “Science Teaching: Ethnicity and Gender Considerations,” provides an important critique of dominant views of science as narrowly Eurocentric and sexist, and discusses re-making science with reference to First Nations’ curriculum development initiatives in British Columbia. These chapters do not offer teachers specific, pre-packaged guidelines for “effective multicultural practice,” but rather focus 180 BOOK REVIEWS / RECENSIONS attention on substantial issues of culture — as distinct from surface aspects of cultural artifacts — and power, as well as on the potential for creating classroom practices enriched by the disruption of ethnocentrism and the incorporation of multicultural and cross-cultural perspectives into all aspects of classroom life. Questions of power become central in the third section. In “Is the Multicultural Classroom Compatible with Native Self-Determination?” Simms and Couchie argue that unless our understanding of multicultural education is broadened to include and encourage structural change, it will not speak to Native rights. They conclude: “The dilemma lies not so much in the incompatibility of the concepts of self-determination and multiculturalism but in the imbalance of the political and economic power within the multicultural society. As long as the prime objective of Native education is the recovery of Native power, or self-determination, the aims of the multicultural classroom are largely irrelevant” (pp. 140–141). Reviewing experiences in Regina, they suggest that efforts to encourage Native self-determination in education have generally met with resistance and racism from non-aboriginal populations. d’Anglejan and De Koninck, in their chapter “Educational Policy for a Culturally Plural Quebec,” examine the introduction of “intercultural” education policies in Quebec. They believe intercultural education currently exists more in theory than in practice, and that public schools’ ability to implement pluralistic policies while promoting a non-negotiable primacy for French remains problematic. The final section includes a chapter by Werner, entitled “Editorial Assumptions in Multicultural Curriculum Materials,” that in many ways would have fit well in the introductory section. Werner recognizes that multicultural curriculum materials are generally produced through an editorial process within which the bases for selecting/developing material is often implicit and hidden; he argues that these assumptions have constantly to be clarified and their efficacy continually examined if we are to avoid unwarranted, unrealistic, and counterproductive efforts at improving multicultural education. This theme is briefly continued in the final chapter, “An Agenda for Evaluating Multicultural Teaching,” in which Shapson highlights the complexities of developing measures to evaluate the effectiveness of multicultural initiatives, while arguing the importance of undertaking such evaluations and offering some suggestions for doing so. The agenda Innovative Multicultural Teaching sets for itself is crucially important for Canadian teachers and those training to be teachers, and it is an agenda currently underdeveloped in the Canadian educational literature. In the end, however, the book is disappointing. The thirteen essays vary widely in quality and focus, as well as in their assumptions about the meanings of multicultural education embedded, often implicitly, within their analyses and prescriptions. Although several chapters are excellent, others contribute little to either the coherence or the quality of the book. As a result, the collection fails BOOK REVIEWS / RECENSIONS 181 to live up to the title’s promise of contributing significantly to a broadly based understanding of what might be required for good teaching in a Canadian context of diversity and commitment to equity in schools. Vygotsky and Education: Instructional Implications and Applications of Sociohistorical Psychology Edited by Luis C. Moll Cambridge: Cambridge University Press, 1990. xii + 439 pages. REVIEWED BY J.P. DAS, UNIVERSITY OF ALBERTA What charm can a man, born in Byelorussia dead some 55 years, have to inspire yet another book on his ideas, ideas well known in the United States since 1962, the date of publication in English of Vygotsky’s Thought and Language? What could have been left unspoken by the several excellent books and chapters on Vygotsky, such as by Wertsch (1985), Cole’s chapter in Wertsch, and Minick (1987), that would justify a book on Vygotsky and education of more than 400 pages? These were my thoughts as I started reading the collection of papers edited by Moll. It is true that Vygotsky’s lasting contribution to psychology was to improve education. It is also true that his initial interest in psychology was spawned by study of abnormal children including mentally retarded, blind, deaf, and behaviour-disordered children. Thus a book on Vygotsky that is focused on education can be justified. But does it offer new information? I think it does. This book differs in several ways from previous works on Vygotsky. The discussions of historical and theoretical issues in Part 1 most closely resemble writings on Vygotsky already in existence. Part 2 and Part 3, however, which include several chapters on educational implications and instructional applications, respectively, provide clear justification for publishing the book. Part 1 contains chapters on Vygotsky’s biography, by Blanck, an Argentinean, and a chapter on the historical context of Vygotsky’s work by two professors from Madrid. Also included is a chapter by Michael Cole on schooling, and another by Wertsch on a social-cultural approach to mind; these are useful for readers not acquainted with the writings of these famous exponents of Vygotsky. Part 1 further contains chapters on Vygotsky’s two major ideas: the origins of self-regulation and the zone of proximal development (ZPD). The latter is discussed with some empirical data. Part 2 is remarkable in that its authors are well known for their work outside the Vygotskian context and yet acknowledge the connection with, and sometimes their indebtedness to, Vygotsky’s ideas. For example, the chapter by Clay and 182 BOOK REVIEWS / RECENSIONS Cazden shows the connection between reading recovery, a vibrant and contemporary area of educational research, and Vygotsky’s notions of mediated learning and ZPD. In their chapter Goodman and Goodman discuss Vygotsky from a whole-language perspective, and place the whole-language movement in the context of Vygotsky. Readers of the Canadian Journal of Education would find both these chapters, on reading recovery and on whole language, of great interest. Since whole-language theory has shifted from a concern with curriculum to philosophy (as seen in the writings of Goodman and Goodman), it is gratifying to see its philosophy acknowledged as having many similarities with Vygotsky’s views on the role of play, the method of teaching concepts, the value of social transactions, and ways of explaining children’s writing. For example, Goodman and Goodman appear to have found a resonance for their wholelanguage philosophy in one of Vygotsky’s core concepts: the importance of activity and learning through the process of doing. To paraphrase Vygotsky, “It is through labor that we learn. . . . And it is through collaboration with others that our cognitive development occurs” (Das & Conway, 1992, p. 112). This part of the book also contains a non-empirical chapter on schooling, and an empirical report on the development of scientific concepts. The central role of language in human learning, and, of course, the sociohistorical roots of all cognitive activities of children in and outside of school, are discussed in both chapters. Throughout Part 2 there appear paraphrases of one of Vygotsky’s famous quotations: “What children can do with the assistance of others might be in some sense even more indicative of their mental development that what they can do alone” (Vygotsky, 1978, p. 85). For example, consider the following quotation from Goodman and Goodman (disregarding the polemics): “When schools implement a whole language philosophy, teachers are initiators, kid watchers, liberators, and professional mediators who support the pupils through their zones of proximal development” (p. 248). The chapters in Part 3, on instructional applications, relate Vygotsky’s core notions to remedial instruction. There is a liberal use of heartwarming case histories of changes brought about in reading, writing, and general learning activities of both culturally disadvantaged children and children with learning difficulties. The seven chapters present mostly qualitative analyses of the context and the structure of instruction. To conclude, I consider the historical context of Vygotsky’s own research and writing, and also of this review itself. Vygotsky was born in 1886 and died in 1934, a few months before his forty-eighth birthday. Despite serious health problems, he wrote some 180 treatises. He suffered reversals of fortunes under Stalin, partly because of his belief that the individual’s mental growth can rise above environmental constraints, and partly because he studied consciousness. Torn between his interests in art, literature, and drama on the one hand, and psychology of BOOK REVIEWS / RECENSIONS 183 behaviour and cognition on the other, and drawn to medical studies from time to time, he seems to have had the free-ranging intellect and the extraordinary energy of truly great people. His association with two prominent psychologists, his younger colleagues, Leontiev and Luria, and an admiring group of disciples that included Zeigarnik and Zaporozhets, were critical to his popularity in contemporary Soviet as well as Euro-American psychology. From all accounts, Vygotsky was an affable genius. It appears that, along with Paget, he revolutionized the course of educational and developmental psychology. In 1975 I visited Luria in Moscow, and spent a few weeks at the Institute of Defectology of which Vygotsky was the founding director. Vygotsky’s influence on education as documented in the book are footprints on the sands of time, footprints that have appeared again because of the changing winds of our time. Vygotsky and Education is a timely publication that will be useful for academics, who may assign many chapters of the book for graduate and undergraduate courses, as well as for educational practitioners. REFERENCES Cole, M. (1985). The zone of proximal development: Where culture and cognition create each other. In J.V. Wertsch (Ed.), Culture, communication and cognition: Vygotskian perspectives (pp. 146– 161). Cambridge: Harvard University Press. Das, J.P., & Conway, R. (1992). Reflections on remediation and transfer: A Vygotskian perspective. In H.C. Haywood & D. Tsuriel (Eds.), Interactive assessment (pp. 94–114). New York: SpringerVerlag. Minick, N. (1987). Implications of Vygotsky’s theories for dynamic assessment. In C. Lidz (Ed.), Dynamic assessment (pp. 116–140). New York: Guilford Press. Vygotsky, L.S. (1978). Mind in society: The development of higher psychological processes. Cambridge: Harvard University Press. Wertsch, J.V. (Ed.). (1985). Culture, communication and cognition: Vygotskian perspectives. Cambridge: Harvard University Press.