Le récit… - Ozon Courir
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Le récit… - Ozon Courir
Triathlon longue distance (3,8 kms de natation ; 188 kms de vélo ; 42.195kms à pied), Embrun le 15/08/2014 Embrunman 2014 Beaucoup de personnes pensent que faire le triathlon d’Embrun est une folie, moi je pense que c’est une maladie ! En passant la ligne d’arrivée l’an dernier, je m’étais promis de ne jamais revenir et puis… , je pense avoir attrapé un virus, un truc qui fait que l’on se retrouve le 15 aout à 6 heure le matin devant une ligne de départ en combinaison néoprène avec un bonnet de bain sur la tête en se demandant ce que l’on fait ici, un truc bizarre quoi !! Nous arrivons le jeudi en début d’après-midi et nous allons récupérer le dossard qui se trouve dans le village avant de descendre sur la base de loisirs pour poser le vélo dans le parc à vélo. A 17 h00, nous assistons au traditionnel briefing, rien de nouveau par rapport à l’an dernier, l’eau est annoncée à 21° et le soleil est prévu même s’il doit faire un peu frais. Les arbitres nous rappellent le règlement et nous donnent les différentes barrières horaires à respecter pour ne pas être hors délai, le tout dans une ambiance très conviviale. Nous dinons dans le centre du village avec Nathalie et Philippe qui ont la gentillesse de venir me supporter, un grand merci à eux .Puis il est temps d’aller se coucher, le réveil est prévu à 4 h demain matin. 5h du mat, j’ai des frissons Quand le réveil sonne, je sais que la journée qui s’annonce va être longue et fatigante .J’avale mon petit déjeuner même si je n’ai pas trop faim, je me prépare en essayant de ne rien oublier. Je ne suis pas trop rassuré sur mon état de forme, des problèmes personnels ont perturbé ma préparation, les kilos superflus que je devais perdre sont restés à l’état de projet et pour finir j’ai trouvé le moyen de me faire une entorse à une cheville il y a quelques jours en promenant mon chien… Patricia me dépose au parc à vélo vers 5 heure et le thermomètre indique 6 degrés, une fois passé le sas de contrôle des arbitres, j’arrive à mon emplacement complètement gelé, il va falloir se déshabiller pour enfiler la combinaison qui est humide, là, ça va être du brutal !! Nous sommes à ¼ heure du départ et j’avoue que j’en mène pas large, je contrôle une dernière fois mon matériel pour ne rien oublier pour la partie vélo, je prends ma place dans la longue file d’attente pour accéder à la plage et j’essaie de me motiver en pensant aux nombreux sms d’encouragements qui me disait : courage et fait toi plaisir, j’ai vraiment du mal à trouver du courage et encore plus à trouver du plaisir ! Plus que quelques minutes avant le coup de feu, les filles sont déjà parties (elles partent 10 minutes avant les hommes), nous avançons tels des moutons jusqu’à la plage, le speaker nous fait taper dans nos mains pour se donner du courage, la sono est à fond, le public agglutiné derrière les barrières hurle, les dernières secondes sont interminables et puis la délivrance arrive, le top départ est enfin donné lâchant les 1300 triathlètes. La grande lessive Je marche lentement sur la plage en suivant la meute, l’eau est plutôt bonne au rapport de la température extérieure, impossible de nager sur les premiers mètres, chacun essaie de doubler l’autre, certains font la brasse, d’autres s’essaient au crawl, j’en ai même vu un en dos crawlé !!! Je suis pris dans une espèce de tourbillon dans le noir le plus complet, je prends des coups de pieds dans le visage (j’en donne aussi), j’ai vraiment du mal à me sortir de cette galère, j’essaie de repérer les bouées mais je ne les vois pas, je suis vraiment mal parti. Le premier ¼ heure va être compliqué à gérer, j’ai beaucoup de mal à me situer sur le parcours, j’attends avec impatience le levé du jour, se sera nettement plus facile pour se repérer .Apres ce 1 er tour très mouvementé, le jour se lève enfin et surtout chacun trouve sa place ce qui facilite le 2eme tour. Ca y est je vois la berge, les 3 800 mètres de natation se terminent. J’ai mis 1 h20 ce qui est mon plus mauvais temps sur mes 3 participations, un peu déçu mais je suis frais comme un gardon !!!. Je coure jusqu’à mon emplacement, Patricia m’encourage au passage. J'enlève ma combinaison et je m’équipe pour ma longue journée de vélo .Il fait très froid , j’enfile mes vêtements, j’avoue ne pas avoir fait trop attention aux couleurs, le coupe-vent est jaune, les manchettes bleues, les gants rouges, et le maillot noir et rose, difficile de passer inaperçu !!.Ne rien oublier, tel est mon objectif du moment, j’ai le casque sur la tête, le dossard, les accessoires indispensables pour que les arbitres m’autorisent à partir .Ca y est, je saute sur mon vélo pour une petite balade de 188 kilomètres dans les montagnes des hautes alpes. Estelle est là aussi Les premiers hectomètres se font au milieu de la foule qui s’ouvre devant nous, les gens hurlent des encouragements, c’est vraiment impressionnant ! A la sortie d’un virage, Philippe et Nathalie sont déjà là pour m’encourager , je leur fais signe, puis un peu plus loin je reconnais une voix au milieu de ce tintamarre, c’est ma fille Estelle, qui me fait la surprise d’être là avec Romain et Marine, je sens l’émotion monter en moi, je suis vraiment content qu’ils soient là . Le parcours vélo est identique aux autres années, les premiers kilomètres nous mettent de suite dans l’ambiance, ça monte, ça monte! Le premier col franchit nous descendons sur Savignes le Lac et nous reprenons pour quelques kilomètres la grande route. Nous arrivons de nouveau sur Embrun ou la foule est de nouveau présente, tous mes supporters sont là, il est très difficile de rouler à plus de 2 cyclistes de front tellement la route est rendue étroite par la cohue. J’essaie de ne pas faire n’importe quoi, bien rester concentré, boire et manger régulièrement, bien tourner les jambes, ne pas faire d’erreur de braquets. L’approche de L’Izoard est très longue et le sommet se situe au 100ème kilomètre .Les kilomètres défilent assez rapidement jusqu’à Guillestre, c’est à partir de là que les choses sérieuses commencent. Je me prépare mentalement à affronter l’Izoard, je redoute surtout le passage Arvieux- Brunissard, juste avant de rentrer dans la forêt, les pentes moyennes sont supérieures à 10% avec des passages à 13%. Bon, ça ne se passe pas trop mal. Je prends mon rythme, je me fais doubler mais je gère cette montée tranquillement. Pedro et Isabelle me doublent en moto dans le col et bien sûr m’encouragent, un grand merci à eux aussi pour leur présence, ils ont fait la route de nuit la veille pour être là aujourd’hui. A quelques kilomètres du sommet Phil, Nathalie et Patricia me doublent en voiture, suivis de mes gamins, je ne suis pas trop dans le dur, on discute un peu et on se donne rendez-vous au sommet. Il est 12h05 quand j’arrive en haut, tout le monde est là, je prends la musette, il fait 5°, autant dire qu’il ne faut pas trainer au risque de prendre froid. Je me jette aussitôt dans la descente, je ne suis pas trop mauvais descendeur et la route est en bonne état et très large. Avoir des kilos en trop à quelques avantages, personne ne me double, je dépasse même pas mal de voiture et je me fais vraiment plaisir, mon compteur affichant une vitesse maxi de 78km/h. J’arrive dans Briançon, la température est nettement plus chaude, il reste une soixantaine de kms mais avec un fort vent de face. Je passe la cote des vigneaux sans problème puis la cote du Pallon arrive : ah le Pallon comme son nom l’indique c’est « pas long », c’est 2 kilomètres en ligne droite à flanc de montagne à 12 % de moyenne avec des passages à 16%, mais qu’est-ce que ça fait mal aux jambes !!. Sommet de l’Izoard Le retour sur Embrun est usant, je gravis sans trop de problème la côte du Chalvet tant redoutée par les triathlètes .Je pose mon vélo après 7H59 de vélo, fatigué mais relativement confiant. Il est 15h30, je suis sur ma chaise en train de me changer, je me prépare pour les 42,195kilomètres du marathon, je me dis que c’est à partir de maintenant qu’il va falloir être fort mentalement, essayer de courir le plus longtemps possible, marcher dans les moments difficiles mais surtout ne jamais s’arrêter. Je suis plutôt en forme même si j’ai de grosses douleurs au niveau des fessiers. Les premiers kilomètres autour de la base de loisirs sont plats, je croise le futur vainqueur Marcel Zamora au 4ème kilomètre puis arrive la première difficulté, la montée dans le village. Je réduis la cadence mais je monte tranquillement, la traversée de la rue piétonne est exceptionnelle, un orchestre nous fait une haie d’honneur, les bars sont bondés et les consommateurs nous encouragent un verre à la main, c’est vraiment sympa. Je termine mon premier tour quand je revois mes supporters, je dois encore repasser devant la base de loisirs avant de revenir vers eux. Pedro le traducteur Je boucle les 21 premiers kilomètres en 2h06m, les jambes commencent à être dures, je repasse devant mes enfants juste avant de reprendre la côte qui monte dans le village pour la 2eme et dernière fois. Le passage dans la rue piétonne est identique, il y a toujours autant de spectateurs. Le panneautage indique que je suis au 28ème kilomètre lorsque j’aperçois Isabelle, Nathalie, Pedro et Philippe en tenue de motards avec les baskets aux pieds. Ils viennent faire quelques kilomètres avec moi. Philippe me raconte que Pedro arrive à discuter avec tous les triathlètes étrangers, en mélangeant plusieurs mots de langues différentes, c’est un peu le Nelson Monfort de l’équipe ! Un triathlète nous double, les filles m’expliquent qu’elles l’on vu, il y a quelques minutes en train de vomir, apparemment ça va mieux, l’intéressé confirme que oui ! Toutes ses petites histoires m’occupent un peu l’esprit même si je me rends bien compte que je suis en train de faiblir. Le 30ème kilomètre arrive et Patricia, Romain et Estelle prennent le relais, ils courent à mes côtés jusqu’au 35ème kilomètre, ça me fait un bien fou de les savoir avec moi. Ils restent 7 kilomètres à faire quand nous nous séparons, tous mes supporters vont se mettre vers la ligne d’arrivée, je les recroise au 38ème kilomètre et on se donne rendez-vous vers la moquette bleue. Les derniers kilomètres sont à la fois les plus durs et les plus beaux, j’entends au loin le speaker qui donne le nom de chaque triathlète franchissant la ligne d’arrivée, bientôt se sera mon tour. Ca y est, dernier virage avant la ligne d’arrivée sur la moquette bleue, il y a une foule impressionnante, Estelle, Romain et Patricia sont là, nous faisons les 200 derniers mètres ensemble, pour la première fois depuis le départ du marathon, je voudrais que ses derniers mètres durent une éternité !! Nous franchissons la ligne tous les quatre, nous posons pour la photo, mes amis sont dans les tribunes tous sourires, je regarde le chrono : 14h12 minutes, soit treize minutes de moins que l’an dernier. On me remet ma médaille et mon tee shirt de finisher, je suis très fatigué mais heureux comme un gosse. Je récupère mon vélo et tout mon matériel, je rejoins tout mon team qui en train de se restaurer, nous plaisantons sur la journée passée. Cette longue journée se finit par un retour sur Lyon dans la nuit. Mon aventure se termine, je finis 471ème au scratch sur les 1009 classés, les 250 autres ont soit abandonnés ou sont hors délai. Je voudrais sincèrement remercier mes motards, Isabelle, Nathalie, Philippe et Pedro pour l’aide apportée pendant cette journée, ils ont été formidables. Quant à mes gamins, Patricia et Marine, ils m’ont fait le plus beau des cadeaux en passant la journée avec moi. Voilà, mon petit récit s’achève, je termine cet Embrunman pour la 3eme fois consécutive avec toujours le même enthousiasme, cette année, je ne me suis pas promis de ne pas être au départ l’an prochain, on ne sait jamais avec les virus … Didier Finish Time 14:12:32 Overall : 471 / 1009 Gender : 457 / 970 Categ : 228 / 581 Swim 01:20:18 Overall : 836 Gender : 801 Categ : 446 Cycle 07:59:52 Overall : 491 Gender : 479 Categ : 238 Run 04:38:16 Overall : 463 Gender : 444 Categ : 226
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