Ecarts de salaire entre 2004 et 2007: principaux résultats de l

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Ecarts de salaire entre 2004 et 2007: principaux résultats de l
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Conférence de presse du 3 juin 2008, 10h00, hôtel Bern, Berne
Ecarts de salaire entre 2004 et 2007:
principaux résultats de l
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Les grandes banques possèdent un système de rémunération et de bonus très discutable sur le
plan économique, qui a conduit en 2007 à la crise du «subprime» et à l
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des grandes entreprises financières. La crise se reflète dans notre étude consacrée aux salaires
des grands patrons et à l
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eplus haut et le plus bas salaire versés par les 42 plus
grandes entreprises suisses du secteur privé. Mais sil
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constate que les bénéfices, les rémunérations des managers et les écarts salariaux atteignent à
nouveau des records. Les résultats les plus significatifs sont les suivants:
 Explosion des bénéfices:
Le bénéfice moyen par entreprise aat
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affaires par collaborateur/trice
progressait (au niveau mondial) de près de 4,4 %. Les bénéfices ont fondu dans le secteur
financier (UBS et CS surtout), alors que toutes les autres branches affichaient en 2007 de
nouveaux résultats record: les bénéfices ont ainsi augmenté de 100 % dansl
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43 % dans la chimie/pharma. Novartis et Nestlé ont dégagé des bénéfices supérieurs à
10 milliards, devant Roche, Zürich, CS, Swiss Re, Holcim et ABB.
 Augmentation quasiment systématique des gains des top managers
En 2007, le salaire moy
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and groupe a touché en 2007 140 000 francs
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année précédente. Quant aux bas salaires, ils ont augmenté de 2,7 %
seulement, malgré les accords relativement bons négociés dans le cadre des CCT.
 Des salaires faramineux malgré de piètres performances
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en dépit du sévère recul des bénéfices. Quant aux dirigeants de banque, ils figurent encore
parmi les mieux payés, malgré la crise du «subprime» et leurs piètres performances de
management. CS ouvre la marche, avec une rémunération moyenne supérieure à 14 millions
par membre du directoire. UBS se classe toujours troisième, avec un salaire de manager de
8,5 millions, derrière Roche. Labr
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managers de cette dernière société ont même vu leur rémunération croître de 30 % pour
dépasser celle des dirigeants de Nestlé.
Hans Baumann: Ecarts de salaire entre 2004 et 2007: principaux résultats de l
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 Creusement des écarts de salaire dans la plupart des entreprises
Les écarts de salaire (rapport entre les plus hauts et les plus bas salaires) se sont creusés dans
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principalement dans le secteur financier et la chimie. L’
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dans le secteur financier. Un grand banquier perçoit toujours un salaire 143 fois plus élevé que
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un écart salarial de 1:97. Laf
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est particulièrement ouverte dans les sociétés Implenia,
OC Oerlikon, Dätwyler, Von Roll et Sulzer, qui ont revu à la hausse le salaire de leur manager.
 Une tendance frappante au cours des trois dernières années
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s2004, les écarts de salaire se sont creusés dans toutes les
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pharmaceutique, la péjoration est de 1:63 à 1:68.
Durant les trois dernières années, les bénéfices des entreprises se sont accrus de 56 % au total
et les salaires des managers de 14,2 % (et même de plus de 20 % sans le secteur financier),
tandis que les bas salaires devaient se content
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sede6,6 %.
La redistribution du bas vers le haut pratiquée par les grandes entreprises au cours des dernières
années illustre une tendance de fond dans l
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e. Elle génère des inégalités croissantes et de
profondes injustices au sein de notre société. Cette tendance qui semble se poursuivre exige une
sérieuse correction.