Ecarts de salaire entre 2004 et 2007: principaux résultats de l
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Ecarts de salaire entre 2004 et 2007: principaux résultats de l
Unia Zentralsekretariat Geschäftsleitung Weltpoststrasse 20 CH-3000 Bern 15 T +41 31 350 21 11 F +41 31 350 22 11 http://www.unia.ch Conférence de presse du 3 juin 2008, 10h00, hôtel Bern, Berne Ecarts de salaire entre 2004 et 2007: principaux résultats de l ’ ét uded’ Unia Hans Baumann, économi st ed’ Unia Les grandes banques possèdent un système de rémunération et de bonus très discutable sur le plan économique, qui a conduit en 2007 à la crise du «subprime» et à l ’ ef f ondr ementdes bénéfices des grandes entreprises financières. La crise se reflète dans notre étude consacrée aux salaires des grands patrons et à l ’ écar tent r el eplus haut et le plus bas salaire versés par les 42 plus grandes entreprises suisses du secteur privé. Mais sil ’ onf ai tabs t r ac t i ondusect eurf inancier, on constate que les bénéfices, les rémunérations des managers et les écarts salariaux atteignent à nouveau des records. Les résultats les plus significatifs sont les suivants: Explosion des bénéfices: Le bénéfice moyen par entreprise aat t ei ntunni v eaur ecor dl ’ ander ni er, avec 1,7 milliard. Les chi f f r esd’ af f ai r esontaugment éde10,4 %, t andi squel ec hi f f r ed’ affaires par collaborateur/trice progressait (au niveau mondial) de près de 4,4 %. Les bénéfices ont fondu dans le secteur financier (UBS et CS surtout), alors que toutes les autres branches affichaient en 2007 de nouveaux résultats record: les bénéfices ont ainsi augmenté de 100 % dansl ’ i ndust r i e des machines et des métaux ainsi que dans l ’ i ndust r i ehor l ogèr e,de66% dans la construction et de 43 % dans la chimie/pharma. Novartis et Nestlé ont dégagé des bénéfices supérieurs à 10 milliards, devant Roche, Zürich, CS, Swiss Re, Holcim et ABB. Augmentation quasiment systématique des gains des top managers En 2007, le salaire moy end’ unt opmanager se situait 9 % endessousdel av al eurdel ’ année précédente. En effet, certaines rémunérations du secteur financi eretdel ’ i ndust r i echi mi queont été revues à la baisse. Il avoisine néanmoins encore 2,8 millions de francs. Exception faite du secteur financi er ,unmembr edel adi r ec t i ond’ ungr and groupe a touché en 2007 140 000 francs ou 7 % depl usquel ’ année précédente. Quant aux bas salaires, ils ont augmenté de 2,7 % seulement, malgré les accords relativement bons négociés dans le cadre des CCT. Des salaires faramineux malgré de piètres performances Givaudan et Ascom sontdeuxex empl esd’ ent r epr i sesdontl esmanagers ont gagné davantage en dépit du sévère recul des bénéfices. Quant aux dirigeants de banque, ils figurent encore parmi les mieux payés, malgré la crise du «subprime» et leurs piètres performances de management. CS ouvre la marche, avec une rémunération moyenne supérieure à 14 millions par membre du directoire. UBS se classe toujours troisième, avec un salaire de manager de 8,5 millions, derrière Roche. Labr ancheent i èr er est eent êt eav ecunsal ai r emoy endel ’ or dr e de 7 millions,dev antl ’ i ndust r i ealimentaire, avec les groupes Nestlé et Lindt & Sprüngli. Les managers de cette dernière société ont même vu leur rémunération croître de 30 % pour dépasser celle des dirigeants de Nestlé. Hans Baumann: Ecarts de salaire entre 2004 et 2007: principaux résultats de l ’ ét uded’ Unia 2/2 Creusement des écarts de salaire dans la plupart des entreprises Les écarts de salaire (rapport entre les plus hauts et les plus bas salaires) se sont creusés dans deuxt i er sdesent r epr i ses,al or squ’ i l sdi mi nuai entl égèr ementdansl et i er sr es t ant , principalement dans le secteur financier et la chimie. L’ écar tr es t enéanmoins le plus marqué dans le secteur financier. Un grand banquier perçoit toujours un salaire 143 fois plus élevé que l ’ empl oy éel amoi nsbi enpay ée.Lesgr oupesal i ment ai r esar r i v entendeux i èmeposi t i on,av ec un écart salarial de 1:97. Laf our chet t es’ est particulièrement ouverte dans les sociétés Implenia, OC Oerlikon, Dätwyler, Von Roll et Sulzer, qui ont revu à la hausse le salaire de leur manager. Une tendance frappante au cours des trois dernières années Sil ’ onex ami nel ’ év ol ut i ondepui s2004, les écarts de salaire se sont creusés dans toutes les branches, àl ’ ex cept i ondu secteur financier. Le phénomène est le plus marqué pour les deux géants alimentaires, où l ’ écar testpas s éde1:69 à 1:97. Dansl ’ i ndust r i ec hi mique et pharmaceutique, la péjoration est de 1:63 à 1:68. Durant les trois dernières années, les bénéfices des entreprises se sont accrus de 56 % au total et les salaires des managers de 14,2 % (et même de plus de 20 % sans le secteur financier), tandis que les bas salaires devaient se content erd’ unehaus sede6,6 %. La redistribution du bas vers le haut pratiquée par les grandes entreprises au cours des dernières années illustre une tendance de fond dans l ’ économi e. Elle génère des inégalités croissantes et de profondes injustices au sein de notre société. Cette tendance qui semble se poursuivre exige une sérieuse correction.