Media Violence (Pediatrics, 2009) Tr.Fr. Bruno Harlé 2011

Transcription

Media Violence (Pediatrics, 2009) Tr.Fr. Bruno Harlé 2011
Recommandations AAP sur l’exposition des enfants à la violence dans les media, Pediatrics (2009) Tr. B.Harlé, 2011
Recommandations de
l’American Academy of Pediatrics
sur l’exposition des enfants à la violence dans les media
Ces recommandations sont parues dans
le numéro d’octobre 2009 de la revue
de l’Académie Américaine de Pédiatrie
(American Academy of Pediatrics, AAP)
Pediatrics 2009; 124; 1495
Traduction : Dr Bruno Harlé, Pédopsychiatre
Centre Hospitalier Le Vinatier, Bron
[email protected]
Note du traducteur: l’article qui suit fait la synthèse des nombreuses recherches sur les effets de
l’exposition à la violence des media sur le développement de l’enfant et de l’adolescent. Il contient
des recommandations de l’Académie Américaine de Pédiatrie à l’intention des pédiatres et
des parents. Le problème soulevé est très clairement celui d’un problème de santé publique,
même si les adeptes des positions relativistes voudraient le situer sur le terrain des valeurs
personnelles. Malheureusement, il n’aborde pas d’autres effets maintenant bien documentés
des écrans sur le développement de l’enfant, en particulier sur le développement du langage
et de l’attention, et ce, indépendamment de la question de la violence des contenus. Pour une
revue récente et complète, les personnes intéressées pourront se référer à l’ouvrage en français de
Michel Desmurget, TV Lobotomie aux éditions Max Milo (2011) qui nous paraît être la revue sur
le sujet la plus complète à l’heure actuelle en langue française.
Résumé
L’exposition à la violence dans les media, incluant la télévision, les films, la musique et les jeux
vidéo, fait courir un risque significatif à la santé des enfants et des adolescents. Les preuves
accumulées par une recherche abondante indiquent que la violence dans les media peut
contribuer aux comportements agressifs, à une désensibilisation à la violence, aux cauchemars et
à la peur d’être agressé. Les pédiatres devraient évaluer le niveau d’exposition de leurs patients et
prendre des mesures contre les risques pour la santé liés aux media. Les pédiatres et autres
professionnels de la santé peuvent défendre un environnement de media plus sûr pour les enfants
en encourageant l’éducation aux media, un usage proactif et plus réfléchi des media par les
enfants et leurs parents, une mise en image plus responsable de la violence de la part des
producteurs, et un usage plus efficace et plus utile des recommandations à l’usage des parents.
Les conseils délivrés lors des consultations ont fait la preuve de leur efficacité. Pediatrics 2009;
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Recommandations AAP sur l’exposition des enfants à la violence dans les media, Pediatrics (2009) Tr. B.Harlé, 2011
Avant-propos du traducteur: comme cela est souligné dans l’article il existe un système de
classification aux Etats-Unis différent pour chaque media. Pour une meilleure compréhension de
l’article, voici une traduction française des libellés des différentes catégories par medium:
➩ Pour les films en salle de cinéma, le système de la Motion Picture Association of America
(MPAA):
- G: General Audiences, All Ages Admitted: tout public.
- PG: Parental Guidance Suggested, Some Material May Not Be Suitable For Children.
Cette catégorie suggère que certains contenus peuvent être inappropriés pour les enfants.
- PG13: Parents Strongly Cautioned, Some Material May be Inappropriate for Children
under 13. Idem, ici les parents sont “fortement” mis en garde.
- R: Restricted, Under 17 Requires Accompagnying Parent or Guardian. Il est fortement
recommandé aux parents de voir le film avant d’autoriser éventuellement leurs enfants de moins
de 17 ans à le voir.
- NC17: No One 17 and Under Admitted. Bien qu’il ne s’agisse pas de films pornographiques,
ces films ne devraient pas être vus avant 17 ans.
➩ Pour la télévision:
-TV-Y: All children. Programmes appropriés pour tous groupes d’âge “incluant les enfants de 2
à 6 ans”.
-TV-Y7: Directed toward older children. “Programmes appropriés pour les enfants ayant
acquis la capacité de distinction entre faire semblant et la réalité”.
-TV-G: General audience. “Programmes spécialement conçu pour les enfants, la plupart des
parents les trouveraient appropriés pour des enfants sans supervision d’un adulte”.
-TV-PG: Parental Guidance suggested. Equivalent la catégorie PG du MPAA.
-TV-14: Parents Strongly Cautioned. Equivalent de la catégorie PG13, sans la nudité ou le
langage insultant.
-TV-MA: Mature audiences only. Equivalent de la catégorie R: les enfants de moins de 17 ans
ne devraient pas voir ces programmes sans supervision.
➩ Pour les jeux vidéo, le système ESRB (Entertainment System Rating Board):
-EC: Early Childhood. Appropriés à 3 ans et plus.
-E: Everyone. Appropriés à partir de 6 ans.
-E10+: Everyone 10+. Appropriés à partir de 10 ans.
-T: Teen. 13 ans et plus
-M: Mature. 17 ans et plus.
-AO: Adult Only. 18 ans et plus.
-RP: Rating Pending. La classification est en attente.
De plus, voici la correspondance entre les classes (Grades) américaines et françaises:
6-7 ans
7-8 ans
8-9 ans
9-10 ans
10-11 ans 11-12 ans
12-13 ans
13-14 ans
CP
CE1
CE2
CM1
CM2
6ème
5ème
4ème
1st Grade
2nd Grade
3rd Grade
4th Grade
5th Grade
6th Grade
7th Grade
8th Grade
14-15 ans
15-16 ans
16-17 ans
17-18 ans
2/15
3ème
2nde
1ère
Terminale
9th Grade
10th Grade
11th Grade
12th Grade
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la violence des media puisse augmenter les
comportements agressifs chez les enfants10.
Le poids des preuves scientifiques a été
convaincant pour les pédiatres, avec 98% de
ceux-ci qui affirment dans une étude leur
croyance que la violence des media augmente
l’agressivité des enfants 11 . Cependant,
l’industrie du divertissement, le public
américain, les politiciens et les parents
semblent tous avoir été réticents à accepter
ces résultats et à prendre des mesures. Le
débat devrait être terminé9,12.
Introduction
Bien que les tueries par arme à feu dans les
écoles autour du monde attirent maintenant
périodiquement l’attention des politiciens et
du plus large public sur l’influence de la
violence dans les media, la communauté
médicale s’est intéressée à ce problème depuis
les années 1950 1-3 . Les preuves sont
maintenant claires et convaincantes: la
violence dans les media est un des facteurs
causaux de la violence et des agressions dans
la vie réelle. Ainsi, les pédiatres et les parents
doivent passer à l’action4.
Exposition
Les enfants américains entre 8 et 18 ans
passent en moyenne 6 heures et 21 minutes
par jour à utiliser des media de divertissement
(télévision, vidéo commerciale ou enregistrée
par eux-même, films, jeux vidéo, imprimés,
radio, musique enregistrée, ordinateur et
internet)13. Les enfants entre 0 et 6 ans
passent en moyenne 2 heures par jour à
utiliser les media à écran (télévision, films,
ordinateurs)14,15. Les télévisions sont aussi
présentes de façon banale dans les chambres à
coucher, avec 19% des nourrissons, 29% des
2-3 ans, 43% des 4-6 ans et 68% des enfants
de 8 ans et plus qui ont un poste dans leur
chambre 13,15,16 . Les effets du poste de
télévision dans la chambre de l’enfant
commencent seulement à être étudiés, mais
les premiers résultats sont déjà alarmants. Les
enfants qui ont un poste dans leur chambre
augmentent leur consommation quotidienne
d’une heure par jour 13,17 . Leur risque
d’obésité augmente de 31%17, et leur risque
de consommation de tabac double18. De plus,
quand les enfants ont la télévision dans leur
chambre, les parents peuvent moins
facilement vérifier le contenu des programmes
regardés par leur enfant; les parents sont
moins capables d’avoir des règles claires pour
l’utilisation du media par l’enfant; les enfants
s’impliquent moins dans des activités
alternatives comme la lecture, les hobbies et
les jeux; les enfants ont de moins bons
résultats scolaires19,20.
En 1972, le US Surgeon General a publié un
rapport centré sur les effets sur la santé
publique de la violence dans les media qui
reposait sur un corpus de preuves de volume
croissant et unanime5. Dix ans plus tard, le
National Institute of Mental Health a publié une
revue exhaustive de la recherche sur la
violence des media et ses effets, qui soulignait
des préoccupations sur la santé psychologique
des enfants6. Au sommet de santé publique du
Congrès en juillet 2000, l’American Academy of
Pediatrics (AAP) a été rejointe par l’American
Medical Association, l’American Academy of Child
and Adolescent Psychiatry, et l’American
Psychological Association en publiant un
communiqué commun, sans précédent, sur
l’effet de la violence des divertissements sur
l’enfant7. De même en 2000, le Federal Bureau
of Investigation a publié un rapport sur les
massacres dans les écoles établissant la
violence dans les media comme facteur de
risque8. En 2003, un panel d’experts sur la
violence des media réunis par le National
Institute of Mental Health, à la requête du US
Surgeon General, a publié un rapport complet
sur les effets de la violence des media sur les
jeunes, qui décrivait la violence des media
comme un facteur causal de l’agressivité et de
la violence9. Plus récemment, en 2007, la
Federal Communication Commission (FCC) a
publié son rapport sur les programmes de
télévision violents et leurs effets sur les
enfants; elle a admis qu’il y a “de fortes
preuves” en faveur du fait que l’exposition à
Une large proportion de l’exposition des
enfants aux media inclut des actes de violence
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dont ils sont les témoins ou dont ils sont les
“auteurs virtuels” (sous la forme de jeux
vidéo). A l’âge de 18 ans, le jeune aura vu en
moyenne 200 000 actes de violence à la
télévision21 seulement. La National Television
Violence Study a évalué environ 10 000 heures
de programme diffusé de 1995 à 1997 et a
révélé que 61% de la programmation
contenait de la violence entre individus, dont
la majorité sous une forme divertissante ou
séduisante22. La quantité de violence était la
plus importante dans les programmes pour
enfants. Dans tous les dessins animés
produits aux Etats-Unis entre 1937 et 1999,
100% montraient des scène de violence, et la
quantité de violence avec intention de blesser
a augmenté avec les années23. Dans une étude
des meilleurs films PG-13 de 1999-2000, 90%
contiennent de la violence dont la moitié
d’effet létal24. On estime à 12% le nombre des
10-14 ans qui ont vu 40 des films les plus
violents de 200325. Plus de 80% de la violence
dépeinte dans les vidéo-clips actuels de
musique est perpétrée par un protagoniste
séduisant
à l’encontre d’un nombre
disproportionné de femmes et de noirs26. De
façon similaire, la musique des adolescents est
devenue plus violente, en particulier le
rap3,27,28. Et, comme les adolescents utilisent
de plus en plus internet, il y sont aussi
exposés à la violence; un sondage de plus de
1500 10-15 ans révèle que 38% ont été
exposés à des scènes violentes sur internet29.
Les jeux vidéo sont aussi saturés de violence,
incluant 90% des jeux dans la catégorie
“appropriée pour les enfants de plus de 10
ans” (catégories E+10 et T)30.
«Grade» 4 à 8 choisissent préférentiellement
des jeux qui donnent des points pour de la
violence par rapport à d’autres et 7 enfants
sur 10 des «Grades» 4 à 12 rapportent jouer à
des jeux de catégorie M (Mature), avec 78%
des garçons qui déclarent posséder de tels
jeux 33,34 . Sur 33 jeux populaires, 21%
montrent de la violence envers les femmes35.
En raison du temps élevé d’exposition, les
media ont un effet et un temps plus important
que les parents et les professeurs pour donner
forme aux attitudes des jeunes, les remplaçant
dans leur rôle d’éducateur, de modèle
identificatoire, et de source principale
d’information sur le monde et la façon de s’y
comporter36.
Après les tragiques tueries de Columbine High
School en 1999, la Federal Trade Commission
(FTC) a conduit une enquête pour savoir si
l’industrie du film, de la musique, et
l’industrie des jeux vidéo utilisait les contenus
violents dans ses publicités et son marketing
auprès des enfants et des adolescents. En
travaillant avec des documents produits par
l’industrie, la FTC a déterminé qu’en dépit du
fait que leur propre système de
recommandation stipulait que les jeux étaient
pour adultes, ces industries pratiquaient “un
marketing omniprésent et agressif de films
violents, musiques et jeux vidéos aux
enfants”, comme par exemple faire la
promotion de films classés R aux jeunes filles
des d’âge scolaire37.
Les études ont révélé que les enfants et les
adolescents peuvent accéder et accèdent
facilement aux media violents qui sont
considérés comme inappropriés pour eux par
les systèmes de classification et les
parents13,38,39. Dans une étude des films des
catégories PG, PG-13 et R, la catégorie du
film ne prédisait même pas la fréquence de la
violence dans les différents films39. De
nombreux parents trouvent le système de
classification de l’industrie des media difficile
à utiliser40. Les classifications des films sont
utilisées par approximativement les trois
quarts des parents, mais la moitié seulement
de ceux-ci dit avoir déjà
utilisé les
L’exposition prolongée à ces contenus des
media entraîne une augmentation de
l’acceptation de la violence comme moyen
approprié de résoudre les problèmes et
d’atteindre ses objectifs 2,3,9 . Les media
américains, en particulier, ont tendance à
représenter des héros faisant usage de la
violence comme moyen justifié de résoudre les
conflits, prévalant sur tout autre24,31. La
télévision, les films et les vidéo-clips de
musique banalisent le port et l’usage d’armes
et les rendent séduisants comme source de
puissance personnelle22,32. Les enfants du
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classifications pour les jeux vidéo ou les
recommandations pour la musique pour
guider leurs choix41. De nombreux parents
trouvent les recommandations peu fiables et
trop laxistes, avec une réévaluation parentale
qui trouve que 50% des programmes classés
«TV-14» sont inappropriés pour leurs
adolescents42. Dans le même temps, la plupart
des parents ne savent pas que leur télévision
est équipée d’une Puce-V (V-Chip pour
“Viewer control”, contrôle du spectateur), et
seulement 20% des parents l’utilisent
effectivement40. Les jeux vidéo avec des
recommandations d’âge plus élevées
pourraient en fait attirer plus les enfants
jeunes (l’hypothèse du “fruit défendu”)43. Les
différentes classifications de media sont
déterminées par des comités sponsorisés par
l’industrie ou les artistes et les producteurs
eux-mêmes. Elles reposent sur l’âge, ce qui
suppose que tous les parents sont du même
avis que les cotateurs sur les contenus adaptés
à chaque tranche d’âge. De plus, différents
systèmes de cotation pour chaque medium
(télévision, films, musique et jeux vidéo)
rendent les classifications obscures parce
qu’elles ont peu de ressemblance ou de
relation les unes avec les autres. L’AAP offre
une brochure d’information que les pédiatres
peuvent offrir aux parents et aux enfants
pour les aider à utiliser les différents systèmes
de classification et les guider vers de meilleurs
choix de media44.
transversales et les études longitudinales,
autant chez les enfants que chez les
adolescents et les jeunes adultes9,45-47. Le
nouveau Center on Media and Child Health à
Harvard recense plus de 2000 rapports
d’études48. La force de l’association entre la
violence des media et les comportements
agressifs trouvée dans les méta-analyses9,49 est
plus forte que celle entre la prise de calcium
et la densité osseuse, entre l’ingestion de
plomb et le QI abaissé et le non-usage du
préservatif et le risque de contamination par
le VIH, et est pratiquement aussi forte que
l’association entre le tabagisme et le cancer du
poumon50, associations que les cliniciens
acceptent et sur lesquelles repose, sans autre
questionnement, une médecine de prévention.
Les enfants sont influencés par les media; ils
apprennent par l’observation, l’imitation et
l’adoption de comportements51. Plusieurs
mécanismes psychologiques et physiologiques
sous-tendent les effets de la violence des
media sur les attitudes agressives, les
croyances, les comportements et les émotions,
et ces processus sont bien compris2,3,9. De
plus, comme les enfants de moins de 8 ans ne
peuvent faire la différence entre l’imaginaire
et la réalité, ils peuvent être particulièrement
vulnérables à certains de ces mécanismes
d’apprentissage et, ainsi, peuvent être plus
influencés par la violence des media52,53.
Toutefois, même les adolescents plus âgés et
les jeunes adultes sont influencés de façon
négative par la consommation de media
violents, montrant que la capacité à
différencier réalité et imagination ne protège
pas des effets de la violence des media54,55.
Impact
La recherche a associé l’exposition à la
violence des media à une variété de problèmes
de santé physique et mentale chez les enfants
et les adolescents, incluant les comportements
agressifs et violents, le “bullying” (NdT:
brimades et/ou brutalités), la désensibilisation
à la violence, la peur, la dépression, les
cauchemars, et les troubles du sommeil. Des
associations fiables et significatives entre
l’exposition aux media et une augmentation
de l’agressivité et de la violence ont été
retrouvées dans les études américaines et en
comparant avec d’autres cultures, aussi bien
dans les études de terrain et les expériences
de laboratoire que dans les études
La recherche a indiqué que le contexte dans
lequel la violence des media est dépeinte et
consommée peut faire la différence entre
apprendre sur la violence et apprendre à être
violent3. Des pièces de théâtre comme
Macbeth et des films comme Il faut sauver le
soldat Ryan traitent la violence pour ce qu’elle
est: un comportement humain qui entraîne de
la souffrance, des pertes pour les victimes et
ceux qui la mettent en oeuvre. Dans ce
contexte, guidés par un adulte sur les coûts
réels et les conséquences de la violence, des
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agressive et pas l’inverse66-68. De nombreuses
études ont montré un effet puissant et
insidieux de la violence des media pour nous
désensibiliser à tout âge à la violence de la vie
réelle69-72.
adolescents spectateurs matures peuvent
apprendre les dangers et les maux entraînés
par la violence en en approchant ainsi les
conséquences. Malheureusement, la plus
grande part de la violence présente dans les
divertissements est utilisée pour susciter un
frisson viscéral immédiat, sans en décrire le
coût humain, et est consommée par les
enfants et les adolescents sans
l’accompagnement d’un adulte ou sans
discussion. De plus, même si des descriptions
réalistes des effets nocifs des conséquences de
la violence réduisent les réactions typiques à
court terme d’augmentation de l’agressivité, il
persiste un potentiel de désensibilisation aux
images violentes à long terme9,47,54. D’autres
études ont montré que plus la violence est
montrée de façon réaliste, plus grande est la
probabilité d’accroissement de la tolérance à
celle-ci et de son «apprentissage»3,56. Le fait
de titiller la violence dans des contextes
sexuels et comiques est particulièrement
dangereux parce qu’il associe des émotions
positives avec le fait de faire mal à autrui57,58.
Une étude de 32 000 adolescents dans 8 pays,
par exemple, a révélé l’association entre
consommation très importante de télévision et
“bullying”59.
Les media interactifs, comme les jeux vidéo et
internet, sont des formes de media
relativement jeunes avec un potentiel encore
plus important d’effets positifs et négatifs sur
la santé physique et psychique des enfants.
L’exposition à des scènes violentes en ligne a
été associée avec une augmentation des
comportements agressifs29. Les études de ces
media en rapide progression et toujours plus
sophistiqués ont indiqué que les effets de la
violence virtuelle initiée par l’enfant
pourraient être plus profonds encore que
ceux des media passifs comme la télévision.
Dans de nombreux jeux, l’enfant et
l’adolescent sont “immergés” dans le jeu et
utilisent un “joystick” (manette de jeux,
litt.:bâton de joie) qui augmente l’expérience
et les sentiments agressifs. Trois études
récentes comparent les effets de la violence
des media interactifs (jeux vidéo) et passifs
(télévision et films) sur l’agression et la
violence; dans les trois cas, l’effet de la
nouvelle violence des media interactive était
plus important54. Des études de corrélation et
expérimentales ont révélé que les jeux vidéo
violents conduisent à une augmentation des
comportements agressifs et des pensées
agressives et diminuent les comportements
pro-sociaux62,73-76. Des études longitudinales
récentes conçues pour isoler l’effet à long
terme des jeux vidéo violents sur des enfants
et adolescents américains et japonais d’âge
scolaire ont montré qu’en trois mois
seulement une exposition importante aux jeux
vidéo violents augmentait l’agressivité54,77.
D’autres études longitudinales récentes en
Allemagne et en Finlande ont montré des
effets similaires sur 2 ans78,79. D’un autre côté,
il existe aussi de bons arguments pour penser
que les jeux vidéo pro-sociaux peuvent
augmenter les attitudes et comportements
pro-sociaux80.
En plus des modèles de comportements
violents qu’ils fournissent, les media de
divertissement exagèrent la prévalence de la
violence dans le monde, ils cultivent chez le
spectateur le syndrome du “monde mauvais”,
qui conduit à percevoir le monde comme un
endroit dangereux60-62. La peur d’être victime
de la violence est une forte motivation chez
certains jeunes gens pour porter une arme,
être plus agressif et pour “les avoir avant
qu’ils ne m’aient”61. Chez certains enfants,
l’exposition à la violence des media peut
conduite à l’anxiété, à la dépression, au
syndrome de stress post-traumatique56,63, aux
troubles du sommeil, aux cauchemars56,64 et
au retrait social65. Certains ont défendu le
recours à la violence des media comme un
exutoire afin de libérer leur l’hostilité dans la
sécurité d’un monde virtuel. Toutefois, la
recherche qui a testé cette “hypothèse
cathartique” a révélé qu’après avoir fait
l’expérience des media, les enfants et les
jeunes adultes se comportent de façon plus
Les enfants apprennent le mieux en observant
des comportement et en les expérimentant.
Les conséquences de leurs essais
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Recommandations AAP sur l’exposition des enfants à la violence dans les media, Pediatrics (2009) Tr. B.Harlé, 2011
comportementaux influent sur la répétition ou
non de ces comportements. Tous les media
violents peuvent enseigner des
comportements violents spécifiques, les
circonstances dans lesquelles de tels
comportements semblent appropriés et utiles
et les attitudes et croyances au sujet de ces
comportements. De cette façon, des scripts
comportementaux sont appris et stockés en
mémoire47. Les jeux vidéo fournissent un
environnement idéal dans lequel apprendre la
violence et utilisent de nombreuses stratégies
très efficaces pour l’apprentissage81. Ils
placent le joueur dans le rôle de l’agresseur et
le récompensent pour ses comportements
violents réussis. Plutôt que d’être simplement
observateur d’une interaction (comme dans le
cas de la violence télévisée), le jeu vidéo
permet au joueur de répéter un script
comportemental entier, de la provocation au
choix de répondre de façon violente ou à la
résolution du conflit54,62,82. Les enfants et les
adolescents veulent y jouer de façon répétée
et prolongée pour améliorer leur score et
avancer à des niveaux supérieurs. La
répétition accroît leur effet. De plus, certains
jeunes montrent des schémas pathologiques
de consommation des jeux vidéo, similaires à
des addictions, dans lesquels la consommation
de jeux perturbe un fonctionnement sain81,83.
Plusieurs études ont montré que l’exposition à
la violence des media diminue l’activité du
cortex préfrontal responsable du contrôle
exécutif sur les comportements impulsifs84.
feu, faisant de la violence par armes à feu une
cause majeure de décès pour les enfants et
adolescents86. Pour les jeunes hommes noirs,
l’homicide est la première cause de mort,
rendant compte d’environ 45% de tous les
décès. Le taux d’homicide pour les hommes
noirs est 2.7 à 15.8 fois supérieur à celui des
autres groupes ethniques/raciaux au même
âge87. Bien que les taux de crimes violents
aient diminué de 50% entre 1994 et 2004 pour
les sujets jeunes de 12 à 24 ans, ils restent
plus élevés à cet âge qu’à aucun autre87. De
plus, la proportion de jeunes admettant avoir
commis divers actes violents au cours des 12
mois précédents reste stable ou aurait même
augmenté au cours des dernières années88.
Dans le sondage National Youth Risk Behavior
Survey de 2007, 18% des étudiants des grades
9 à 12 rapportèrent avoir apporté une arme à
l’école dans le mois précédent le sondage, et
plus d’un tiers avait été impliqué dans un
combat physique au cours de l’année
précédente85. Environ 30% des enfants du
«Grade» 6 à 10 rapportent avoir été acteur ou
victime de “bullying”89. Une grande étude
récente des étudiants de la ville de New-York
City a trouvé qu’environ 10% des filles et 5%
des garçons rapportaient au cours de leur vie
au moins une expérience d’agression sexuelle,
et environ 10% des garçons et des filles
rapportaient une expérience de violence dans
les
rendez-vous amoureux dans l’année
précédente90. Bien que l’exposition à la
violence des media ne soit pas le seul facteur
contribuant à l’agressivité, aux
comportements antisociaux et à la violence
chez les enfants et les adolescents, il s’agit
d’un important facteur de risque de santé sur
lequel nous, comme pédiatres et comme
membres compatissants de la société, nous
pouvons intervenir. Des recherches ont
suggéré que des interventions du type de
celles discutées ci-dessous peuvent réduire la
consommation de violence dans les media et
ses effets sur les enfants et les
adolescents2,3,54,91,92.
Action de l’AAP
La violence interpersonnelle, pour les
victimes et les acteurs, est maintenant un
risque de santé publique de plus grande
prévalence que les maladies infectieuses, le
cancer ou les maladies congénitales pour les
enfants, les adolescents et les jeunes adultes.
L’homicide, le suicide et le traumatisme sont
parmi les causes principales de mortalité dans
la population pédiatrique. En 2004, dans la
population des 5-24 ans85, des blessures nonintentionnelles ont coûté 17 741 vies, les
homicides en ont pris 5195 et les suicides
4506. De toutes les morts par homicide ou par
suicide, la moitié était liée à l’usage d’armes à
Recommandations
1. Les pédiatres doivent devenir conscients de
l’influence omniprésente sur la santé
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Recommandations AAP sur l’exposition des enfants à la violence dans les media, Pediatrics (2009) Tr. B.Harlé, 2011
physique et mentale des enfants et des
adolescents de la grande variété en
expansion des media de divertissement4,93.
Les conférences de formation des jeunes
médecins, visites hospitalières et cours de
formation médicale continue sont tous des
lieux importants qui devraient être utilisés
pour former les pédiatres aux effets des
media sur le développement des enfants et
des adolescents.
éviter les jeux vidéo violents (définis
comme les jeux qui comprennent des
violences intentionnelles faites à
autrui, en incluant les personnages
d’allure de dessin-animé ou nonréaliste aussi bien que les jeux réalistes
ou gore). Les conseils de consultation
pour limiter le temps d’exposition aux
écrans ont fait la preuve de leur
efficacité97. Par exemple, seulement
une minute ou deux de discussion sur
la violence des media et les armes à feu
pourrait conduire à une moindre
exposition à la violence pour 800 000
enfants par an97. Les parents ont aussi
besoin qu’on leur rappelle qu’ils ont
un rôle de modèle quant à leur propre
usage des media.
➡ Eviter les media à écran pour les
bébés et nourrissons de moins de 2
ans98. Il n’y a pas d’étude montrant
que l’exposition aux écrans contribue
de façon favorable au développement
du nourrisson99,100, et il y a maintenant
sept études qui ont documenté de
possibles retards de langage chez les
enfants de moins de 2 ans exposés à la
télévision ou aux vidéos100-108.
4. Les pédiatres et les autres professionnels de
santé devraient s’assurer que seuls des media
non-violents sont fournis dans les salles
d’attente des consultations et dans les lieux de
soins hospitaliers.
5. Au niveau local, les pédiatres devraient
encourager les parents, les écoles et la
communauté à éduquer les enfants aux media
comme moyen de les protéger contre les effets
délétères pour la santé de l’exposition aux
media93,109,110. La recherche a montré que
l’éducation aux media et l’usage raisonné de
ceux-ci peuvent réduire les comportements
violents chez les enfants9,92,111.
6. Au niveau des états et du pays, les
pédiatres devraient travailler avec l’AAP et
leurs représentants locaux de l’AAP à
collaborer avec les autres organisations de
santé, les éducateurs, le gouvernement et les
sources de financement pour la recherche
pour garder la violence des media dans les
préoccupations de la santé publique. La
question de la violence des media est souvent
présentée dans l’opinion publique comme
2. Les pédiatres devraient poser au moins
deux questions à chaque visite de routine
de leurs patients: (1) Quelle quantité
quotidienne de media de divertissement
l’enfant regarde-t-il? (2) Y-a-t-il une
télévision ou une connexion à internet dans
la chambre de l’enfant?4,93 Pour tous les
enfants, les alternatives saines comme le
sport, les jeux avec interactions et la
lecture devraient être suggérés. Quand un
usage massif de media est identifié, les
pédiatres devraient évaluer les
comportements agressifs, les peurs, les
troubles du sommeil et intervenir de façon
appropriée95,96.
3. Les pédiatres devraient encourager les
parents à adhérer aux recommandations
de l’AAP sur la consommation de
media11,95:
➡ Retirer télévisions, connexions à
internet et jeux vidéo des chambres
des enfants.
➡ Faire des choix de media éclairés et
les regarder avec les enfants. Le fait de
regarder ensemble devrait inclure le
fait de discuter l’aspect inapproprié
des solutions violentes adoptées
spécifiquement dans les programmes
télévisés, films ou jeux vidéo et aider
l’enfant à imaginer des alternatives
non-violentes. Les parents tendent à
limiter les contenus sexuels plus que
les contenus violents38, pourtant la
recherche montre que ces derniers
sont potentiellement plus
problématiques pour la santé2,3.
➡Limiter le temps d’exposition aux
écrans (incluant télévision, vidéo,
ordinateur et jeux vidéo) à 1 à 2
heures par jour, utilisant la Puce-V,
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Recommandations AAP sur l’exposition des enfants à la violence dans les media, Pediatrics (2009) Tr. B.Harlé, 2011
étant un problème de valeurs plutôt que pour
ce qu’il est vraiment: un sujet de santé
publique et de médecine de l’environnement.
Une étude récente a montré que deux tiers
des parents seraient en fait en faveur d’un
contrôle plus important des media par le
gouvernement pour ce qui concerne enfants
et adolescents40.
7. Les pédiatres devraient défendre des media
plus positifs pour les enfants. Les pédiatres
devraient soutenir et collaborer avec les
producteurs de media, appliquant notre
expertise de la santé de l’enfant et son
développement pour créer des media
respectant l’enfant et dignes de confiance.
causer de la douleur et de la
souffrance à autrui.
➡Le fait de jouer aux jeux vidéo
violents devrait être restreint aux aires
comportant des limites d’âge des salles
de jeu d’arcade; la distribution des
vidéos et jeux vidéo et la projection de
films devraient être limités aux
groupes d’âges appropriés.
8. Les pédiatres devraient défendre un
système de classification des media simplifié,
universel et reposant sur les contenus, pour
aider les parents à guider leur enfant dans le
choix de media sains. Le contenu devrait être
classé sur la base de recherches précisant
quels types de contenus sont probablement
nocifs pour les enfants, plutôt que simplement
sur ce que des adultes trouvent choquant. De
la même façon qu’il est important que les
parents sachent les ingrédients présents dans
la nourriture qu’ils donnent à leurs enfants, ils
devraient être complètement informés sur le
contenu des media que leurs enfants
utilisent4,30,112,113.
L’AAP fait les recommandations suivantes
pour l’industrie du divertissement:
➡Eviter de rendre séduisant le port
d’armes et la banalisation de la
violence comme moyen acceptable de
résoudre les conflits.
➡Eliminer l’usage de la violence dans
un contexte comique ou sexuel ou
dans tout autre situation dans laquelle
la violence est amusante, stimulante ou
banalisée.
➡Eliminer les descriptions gratuites
de violence interpersonnelle, de
langage et de situations haineux,
misogynes, racistes et homophobes, à
moins qu’il ne soit explicitement décrit
à quel point ces mots et ces actions
peuvent être destructeurs. Même dans
ces cas, la violence ne devrait pas faire
partie des media développés pour les
très jeunes enfants.
➡Si la violence est utilisée, elle devrait
l’être de façon raisonnée comme un
événement grave, montrant toujours la
douleur et la perte occasionnées chez
les victimes et les acteurs.
➡Le paroles des musiques devraient
être rendues facilement disponibles de
telle sorte que les parents puissent
décider s’ils en achètent
l’enregistrement.
➡Les jeux vidéo ne devraient pas
utiliser de cibles humaines ni vivantes,
ni attribuer de points pour le fait de
tuer, puisque cela entraîne l’enfant à
associer le plaisir et le succès au fait de
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Recommandations AAP sur l’exposition des enfants à la violence dans les media, Pediatrics (2009) Tr. B.Harlé, 2011
COMITE EXECUTIF DU CONSEIL
SUR LA COMMUNICATION ET LES
MEDIA DE l’AAP
2009 –2010
Gilbert L. Fuld, MD, Chairperson
Deborah Ann Mulligan,MD,Chairelect
Tanya Remer Altmann, MD
Ari Brown, MD
Dimitri A. Christakis, MD
Kathleen Clarke-Pearson, MD
Benard P. Dreyer, MD
Holly Lee Falik, MD
Kathleen G. Nelson, MD
Gwenn S.O’Keeffe,MD
*Victor C. Strasburger, MD
LIAISONS
Michael Brody, MD – American Academy of
Child and Adolescent Psychiatry
Brian Wilcox, PhD – American Psychological
Association
CONTRIBUTEURS
Craig A. Anderson
Douglas A. Gentile
Regina M. Milteer,
MD Donald L.
Shifrin, MD
PERSONNEL
Gina Ley Steiner
Veronica Laude Noland
ANCIEN MEMBRES DU
COMITE EXECUTIF
Regina M. Milteer, MD
Donald L. Shifrin, MD
*Auteur principal
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