Un des secrets boursiers les mieux gardés

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Un des secrets boursiers les mieux gardés
DANS LE FEU
DE L’ACTION
56
5 m a i 2007
Investir
Un des secrets boursiers les mieux gardés
Le Groupe BMTC figure parmi la crème des entreprises au Canada
Au tour de Magellan de
prendre de l’altitude ?
EN BOURS E
(Tor., EME, 6,35 $)
Cours en $
7,0
[email protected]
Les chaînes Brault & Martineau et Ameublements Tanguay sont bien connues des Québécois, mais la société qui les exploite, le Groupe
BMTC (Tor., GBT.A, 20,50 $), est probablement
l’un des secrets les mieux gardés en bourse.
Peu d’investisseurs savent que BMTC figure
parmi la crème des entreprises au Canada, tant
pour sa performance financière que boursière.
On compte même sur les doigts d’une main les
analystes financiers qui ont suivi attentivement
cette société au cours des dernières années.
Mieux que 99 % des
entreprises canadiennes
Une étude réalisée avec l’aide de StockPointer,
un logiciel québécois d’analyse de titres boursiers nord-américains, révèle que le Groupe
BMTC a affiché un rendement moyen du capital
supérieur à 99 % des sociétés au pays au cours
des cinq dernières années.
Le rendement du capital investi constitue le
meilleur baromètre de la capacité des dirigeants
d’une entreprise à dégager un bénéfice à partir
du capital que leur ont confié actionnaires et
créanciers.
« BMTC est peu connue, mais elle constitue
une des meilleures entreprises au Québec », dit
François Rochon, président et gestionnaire de
portefeuilles de Giverny Capital.
B MTC DISTA NC E SE S RIVA LE S
Société et symbole
BMTC (GBT.A)
Leon’s (LNF)
Brick (BRK.U)1
Revenus
annuels
Rendement annuel
du titre depuis 5 ans
Rendement annuel
du dividende actuel
Croiss. annuelle composée
du dividende sur 4 ans
836 M$
591 M$
1 292 M$
37 %
22 %
0
1,15 %
2,74 %
12,4 %
62 %
11 %
n.d.
1 Puisqu’elle est une fiducie, Brick ne verse pas de dividende en soi, mais la plus grande partie de ses fonds autogénérés
SOURCE : STOCKPOINTER
TABLEAU : LES AFFAIRES
À son avis, le succès de BMTC est presque comparable à celui d’Alimentation Couche-Tard
(Tor., ATD.B, 23,80 $), mais il est moins connu
puisque l’entreprise œuvre dans un domaine
d’activité peu captivant et parce que ses dirigeants sont plus discrets.
BMTC n’affiche pourtant pas une croissance
exceptionnelle. Entre 2002 et 2006, ses revenus
ont progressé d’à peine 3 % par année. Par
contre, elle est très rentable.
Des rendements très
supérieurs à ses rivales
Selon StockPointer, BMTC a dégagé en 2006
un profit net d’exploitation après impôts de
46,37 M$ sur un capital de 157 M$. Ce résultat
▼
DANS LE FEU
DE L’ACTION
Yannick Clérouin
GILLES DELISLE
Après deux années de restructuration, le
fournisseur de pièces pour avions Magellan
Aerospace pourrait enfin profiter à son tour
du cycle haussier du secteur de l’aviation.
C’est ce qu’avance Richard Stoneman,
analyste de Dundee Valeurs mobilières.
Les contrats que Magellan a obtenus pour
fabriquer des pièces du nouveau Dreamliner de Boeing (illustré ci-haut), de l’A380
d’Airbus et du nouvel avion de chasse américain devraient faire bondir sa production
d’ici 2009.
M. Stoneman voit le titre s’apprécier de
20 % d’ici un an à 3,35 $.
Il accole toutefois l’étiquette « risque élevé » à sa recommandation d’achat parce
que la société doit refinancer une dette
convertible d’ici janvier 2008. ■
6,5
6,0
Brault & Martineau se lance dans une bataille
5,5
5,0
4,5
Yannick Clérouin
du 7 mai 2006 au 27 avril 2007
SOURCE : REUTERS
TABLEAU : LES AFFAIRES
De l’effervescence
chez Emergis
Le titre d’Emergis a bondi de 40 % en un
an, atteignant récemment un sommet de
7 $. Cette performance boursière a déteint
sur le ton du communiqué que la société
a publié à l’occasion du dévoilement de ses
résultats au premier trimestre.
Son président et chef de la direction François Côté y est cité ainsi : « Nous sommes
enchantés de l’effervescence que suscitent
nos activités et nos résultats financiers.
Nous continuons d’augmenter notre rentabilité, tout en investissant de façon considérable dans la technologie et en élargissant notre entonnoir de ventes... »
Les revenus d’Emergis ont progressé de
13 % pendant le trimestre alors que ses
bénéfices ont crû de 46 %. ■
[email protected]
Après avoir laissé la concurrence
s’installer sur son territoire, le
Groupe BMTC (Tor., GBT.A, 20,50 $)
passe à l’offensive.
Trois poids lourds du commerce
du meuble et de l’électronique
se sont tour à tour implantés au
Québec au cours des 36 derniers
mois.
The Brick a ouvert 12 magasins,
le chef de file du matelas Sleep
Country Canada a acheté DormezVous, et le numéro un américain de
l’électronique, Best Buy, a ouvert
huit grandes surfaces.
Durant cette période, BMTC
(Brault & Martineau) n’a pas dormi
sur ses lauriers, mais a peu développé son réseau. Elle a agrandi
son magasin de Sainte-Thérèse,
ouvert un nouveau point de vente
à Rimouski et un nouveau centre
de liquidation à Montréal.
BMTC est toutefois passée à
l’attaque récemment. Sans tambour ni trompette, elle a ouvert il
y a environ six mois le premier magasin de matelas Galerie du sommeil situé dans un bâtiment qui lui
est entièrement réservé, à SaintHyacinthe.
Une deuxième succursale a été
ouverte récemment à Saint-Jeansur-Richelieu; la prochaine sera
située à Granby.
Le groupe prévoit exploiter sept
Galerie du sommeil d’ici la fin de
l’année et étudiera la possibilité
d’implanter ce concept dans la
région de Québec.
Des débuts prometteurs
BMTC réalise déjà une bonne partie de ses recettes de la vente de
matelas dans ses magasins traditionnels Brault & Martineau et
Ameublements Tanguay, dit Daniel
Lavoie, analyste chez Montrusco
Bolton.
En ouvrant des boutiques consacrées au matelas, elle vise à servir
la clientèle des marchés régionaux
qui ne peut pas se déplacer vers
un de ses grands magasins, selon
M. Lavoie.
BMTC s’attaque directement au
créneau de Sleep Country, dont les
magasins sont situés généralement
dans de petits centres commerciaux ou sur des rues commerciales.
Le nouveau concept lancé par
BMTC produit des résultats prometteurs. « Lorsque nous avons
évalué cette formule, nos concurrents réalisaient des ventes de 1 M$
par magasin. Nous faisons déjà
beaucoup mieux que cela », affirme
Yves Des Groseillers, président et
chef de la direction du Groupe
BMTC.
Ces résultats découlent-ils de
l’effet de nouveauté ou sont-ils
attribuables à la notoriété de Brault
& Martineau ?
Voilà des questions auxquelles
tentera de répondre M. Des Groseillers après la première phase
d’expansion des boutiques Galerie
du sommeil. Il prendra un temps
d’arrêt après l’ouverture des sept
premières boutiques Galerie du
sommeil indépendantes pour évaluer le succès de cette initiative.
« Nous verrons si ces magasins
peuvent maintenir un volume de
ventes plus qu’intéressant et allons
rajuster notre tir en fonction de ce
que le marché peut absorber sans
nuire à nos magasins actuels », explique M. Des Groseillers, qui veut
avant tout s’assurer que les nouvelles boutiques ne cannibalisent pas
ses autres magasins.
Un créneau rentable
Il ne faut pas s’attendre à ce que
ces boutiques fassent bondir le
chiffre d’affaires du Groupe, qui a
atteint 835 M$ en 2006. Par contre,
elles devraient offrir une bonne
contribution aux profits de BMTC
puisque la vente de matelas
génère de bonnes marges bénéficiaires.
Quoique intéressante, cette offensive arrive tardivement puisque
Sleep Country a déjà ceinturé la
région métropolitaine de boutiques
Dormez-Vous. En un peu plus
d’un an, le nombre de boutiques
Dormez-Vous est passé de 5 à 22
dans l’agglomération de Montréal.