Le cancer de la prostate, parlons-en
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Le cancer de la prostate, parlons-en
Le cancer de la prostate, parlons-en Le cancer de la prostate, parlons-en Je vais tout faire pour éviter d’aller chez le médecin – mais si c’est pour parler du cancer de la prostate, je n’hésiterais pas une seconde. Pourquoi jouer à la roulette avec un problème qui pourrait être vraiment grave? ~ Anthony Cette brochure contient des renseignements de base à propos du cancer de la prostate, le genre d’information dont tous les hommes ont besoin pour prendre d’importantes décisions quant à la santé de leur prostate. Éviter le sujet serait tellement plus facile! Et vous préféreriez sans doute consacrer votre temps à bien d’autres choses. Mais les faits sont là. Le cancer de la prostate est la forme de cancer la plus répandue chez les hommes au pays : un Canadien sur sept développera la maladie au cours de sa vie. Voilà pourquoi il est essentiel d’aborder la question du cancer de la prostate avec votre médecin, surtout à partir de la quarantaine. Cette brochure vous aidera à amorcer la conversation. Photos de couverture : © Getty Images Matériel autorisé à des fins d’illustration seulement; les personnes apparaissant sur les photos sont des modèles. La prostate et le cancer La prostate fait partie de l’appareil reproducteur masculin. Cette glande produit un liquide qui entre dans la composition du sperme. Elle aide également à contrôler l’écoulement de l’urine. La prostate, dont la forme ressemble à celle d’une châtaigne, est située juste sous la vessie, devant le rectum. Elle entoure l’urètre, un canal qui transporte l’urine et le sperme jusqu’au bout du pénis. La taille de la prostate varie d’un homme à l’autre. Avec l’âge, elle augmente souvent de volume et peut restreindre l’écoulement de l’urine. Le cancer de la prostate se développe lorsque des cellules cancéreuses se multiplient dans la prostate et forment une tumeur. Parfois la tumeur se développe rapidement et nécessite un traitement immédiat. D’autres fois, elle ne croît que lentement, sans causer de graves problèmes de santé. 1 Dépistage du cancer de la prostate Deux tests, souvent utilisés en combinaison, facilitent la détection précoce du cancer de la prostate. Le toucher rectal est un examen physique de la prostate. Le médecin insère délicatement un doigt ganté et lubrifié dans le rectum afin de palper la prostate. La plupart des cancers de la prostate se développent dans la partie la plus proche du rectum. Il est donc relativement facile pour le médecin de détecter une masse ou quoi que ce soit d’inhabituel. Le test de l’antigène prostatique spécifique (APS) est une analyse sanguine qui consiste à mesurer le taux d’une substance appelée « antigène prostatique spécifique », produite par la prostate. Une élévation du taux de cet antigène peut être le signe d’un trouble de la prostate, mais pas nécessairement d’un cancer. Le taux d’APS varie en fonction de l’âge et a tendance à augmenter chez les hommes de plus de 60 ans. Aucun taux en particulier ne permet de confirmer la présence d’un cancer de la prostate. Si une analyse révèle un taux d’APS plus élevé que la normale pour votre âge, votre médecin vous fera passer d’autres tests. Raisons pouvant expliquer un taux d’APS plus élevé que la normale Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine d’un taux d’APS supérieur à la normale pour votre âge, notamment : • une augmentation de la taille de la prostate (ou hyperplasie bénigne de la prostate, un problème courant mais non cancéreux qui provoque plusieurs symptômes similaires à ceux du cancer de la prostate); • une inflammation ou une infection de la prostate (prostatite); • un test médical effectué récemment sur la prostate (par exemple une biopsie ou une échographie); • une activité sexuelle récente; • la présence de cellules cancéreuses dans la prostate. Parlez à votre médecin Mon père est un de ces hommes toujours en forme, actifs et athlétiques qui ne consultent jamais le médecin. Une année, il s’est finalement décidé à faire un bilan de santé. On lui a fait passer des tests de dépistage du cancer de la prostate, et les résultats se sont avérés positifs. C’était une forme agressive de cancer, mais au moins la maladie a été diagnostiquée. Aujourd’hui, dix ans plus tard, il a totalement recouvré la santé. À 75 ans, il joue encore régulièrement au hockey! Je remercierai toujours le ciel qu’il ait consulté son médecin ce jour-là. ~ Gord Bien des hommes ne sont pas à l’aise de parler de leur prostate, même à un médecin. Si cela peut vous aider, dites-vous que pour un médecin, la prostate est une partie comme une autre du corps humain à traiter, au même titre qu’un genou ou un coude. 2 Le cancer de la prostate, parlons-en © Société canadienne du cancer, 2011 3 Le plus difficile est sans doute de briser la glace. Une fois la conversation amorcée, tout devient habituellement plus simple. Votre médecin est là pour vous aider et pour répondre à vos questions, que ce soit à propos du dépistage, des symptômes ou des facteurs de risque. Ensemble, vous pourrez discuter de ce qu’il est possible de faire dans votre situation personnelle. La pire chose à entendre, c’est : “Vous avez le cancer.” Et c’est ce que mon médecin m’a dit alors que j’avais 58 ans. Aujourd’hui, j’en ai 70, et grâce à l’hormonothérapie et à d’autres traitements, la maladie est tenue en échec. Si je n’avais pas passé de tests, mon cancer de la prostate aurait pu se propager et j’aurais peut-être eu besoin de traitements plus drastiques. ~ Dick Parlez du dépistage À l’approche de la cinquantaine, prenez le temps de parler du dépistage du cancer de la prostate avec votre médecin. Et ce, même si vous vous sentez en pleine forme et n’éprouvez aucun symptôme. Questions à poser à votre médecin Soyez conscient du fait que les résultats des tests peuvent porter à confusion. En effet, ils provoquent parfois de « fausses alertes » en suggérant la présence d’un cancer de la prostate alors qu’il n’en est rien. Il peut aussi arriver qu’ils ne dépistent pas un cancer existant. Et dans certains cas, les tests détectent un cancer qui se développe si lentement qu’il ne menace pas la santé. • Ces tests coûtent-ils quelque chose et si oui, combien? C’est pour toutes ces raisons que les experts ne s’entendent pas sur l’utilité du dépistage du cancer de la prostate chez les hommes qui ne présentent aucun symptôme. Certains médecins le recommandent, d’autres non. • Quel est mon risque de développer un cancer de la prostate? • Quels tests devrais-je passer, s’il y a lieu? • Quels sont les avantages et les inconvénients de ces tests? • Qu’arrive-t-il si mes résultats ne sont pas normaux? • À quelle fréquence devrais-je passer des tests? Questions à vous poser à vous-même • Qu’est-ce que je vais faire si les résultats de mes tests ne sont pas normaux? • Qu’est-ce que je vais faire si des tests plus poussés indiquent un cancer de la prostate au stade précoce? • Serais-je à l’aise de savoir que j’ai un cancer de la prostate mais qu’aucun traitement actif (chirurgie, médicaments ou radiothérapie) n’est nécessaire dans l’immédiat? La décision vous appartient. Discutez avec votre médecin des avantages et des inconvénients du dépistage. Vous serez alors en mesure de faire un choix éclairé, pour vous-même. 4 Le cancer de la prostate, parlons-en © Société canadienne du cancer, 2011 5 Parlez des symptômes Si vous éprouvez des symptômes, il est important d’en faire part sans délai à votre médecin. Signalez-lui tout symptôme parmi les suivants : • besoin fréquent d’uriner, en particulier la nuit; • besoin intense ou pressant d’uriner; • miction douloureuse; • difficulté à amorcer ou à stopper l’écoulement de l’urine; • incapacité à uriner; • faiblesse, diminution ou intermittence du jet urinaire; de n’avoir pas complètement vidé la vessie; Selon votre risque personnel, votre médecin pourrait vous recommander de passer des tests de dépistage plus tôt dans votre vie, par exemple dès l’âge de 40 ans. Âge Votre risque de cancer de la prostate augmente au fur et à mesure que vous avancez en âge. Antécédents familiaux Votre risque est plus élevé si un parent au premier degré (père, frère ou fils) a déjà été atteint de cancer de la prostate. Ce risque augmente si plus d’un parent a déjà eu la maladie et s’il a reçu un diagnostic à un jeune âge. • sensation • présence de sang dans l’urine ou le sperme; • éjaculation douloureuse. N’ignorez pas les symptômes Si vous avez des symptômes, plus tôt vous les signalerez à votre médecin, plus tôt vous pourrez passer des tests diagnostiques pour identifier et traiter le problème au besoin. N’oubliez pas que non seulement le cancer de la prostate, mais aussi d’autres problèmes de santé peuvent être à l’origine de vos symptômes. Parlez des facteurs de risque Il importe aussi de parler avec votre médecin des facteurs de risque. Il n’existe pas de cause unique au cancer de la prostate, mais certains facteurs augmentent le risque de développer la maladie. 6 Le cancer de la prostate, parlons-en Ascendance africaine Plusieurs études scientifiques ont confirmé que les hommes d’ascendance africaine courent un risque d’environ 60 % plus élevé de cancer de la prostate que les hommes de race blanche. On n’a toutefois pas encore réussi à expliquer clairement cet écart. La Société canadienne du cancer est là pour vous Nous n’avons présenté ici que les facteurs de risque du cancer de la prostate qui ont été confirmés par la recherche. Si vous ne pouvez malheureusement pas les modifier, le fait de les connaître peut par contre vous aider à prendre des décisions quant au dépistage de la maladie. Plusieurs études tentent actuellement de répondre à d’importantes questions sur les facteurs de risque confirmés ou possibles du cancer de la prostate et sur le dépistage de la maladie. Nous vous invitons à communiquer avec nous pour obtenir l’information la plus à jour. © Société canadienne du cancer, 2011 7 Pour en savoir plus Pour obtenir plus de renseignements sur le cancer de la prostate : • Appelez-nous sans frais du lundi au vendredi au 1 888 939-3333 (ATS : 1 866 786-3934). Des services d’interprètes sont offerts aux personnes s’exprimant dans d’autres langues que le français ou l’anglais. • Envoyez un courriel à [email protected]. • Visitez cancer.ca. • Contactez votre bureau local de la Société canadienne du cancer. Nos services sont gratuits et confidentiels. 8 Le cancer de la prostate, parlons-en Nous aimerions connaître votre opinion Envoyez-nous un courriel à [email protected] si vous avez des commentaires ou des suggestions pour nous aider à rendre cette brochure plus utile à tous nos lecteurs. Ce que nous faisons La Société canadienne du cancer lutte contre le cancer : • en faisant tout son possible pour prévenir le cancer; • en subventionnant la recherche pour déjouer le cancer; • en fournissant des outils aux Canadiens touchés par le cancer, en les informant et en leur apportant du soutien; • en revendiquant des politiques gouvernementales en matière de santé pour améliorer la santé des Canadiens; • en motivant les Canadiens à se joindre à ses efforts dans la lutte contre le cancer. Pour obtenir de l’information à jour sur le cancer, sur nos services ou pour faire un don, communiquez avec nous. Ces renseignements généraux, colligés par la Société canadienne du cancer, ne sauraient en aucun cas remplacer les conseils d’un professionnel de la santé. Le contenu de cette publication peut être copié ou reproduit sans permission; cependant, la mention suivante doit être utilisée : Le cancer de la prostate, parlons-en. Société canadienne du cancer, 2011. © Société canadienne du cancer 2011 | Imprimé en juillet 2015 | 311-383