répercussions économiques du tremblement de terre au japon

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répercussions économiques du tremblement de terre au japon
Mars 2011
RÉPERCUSSIONS ÉCONOMIQUES DU TREMBLEMENT DE TERRE AU
JAPON
Le Japon est sous le choc, après le gigantesque tremblement de terre et le tsunami qui ont fait des
milliers de morts et des millions de sans-abris.
L’économie japonaise, qui occupe le troisième rang mondial derrière les États-Unis et la Chine, a été
durement touchée par la récession aux États-Unis. Les observateurs s’attendaient à un début de reprise
au Japon, mais aujourd’hui, il est très probable que la reprise se fera attendre.
Actions japonaises
En début de séance, les actions de l’indice japonais Nikkei ont plongé, inscrivant le pire rendement de la
Bourse de Tokyo en plus de deux ans, car les investisseurs essayaient d’évaluer les dommages causés
par le tremblement de terre. Les autres marchés de la planète, bien que touchés, ne se sont pas laissés
décontenancer par la catastrophe.
« Cette dévastation n’aurait pu survenir à un pire moment. Pour les actions japonaises, c’est une
véritable calamité, affirme Mark Lin, vice-président, Actions internationales pour Gestion globale d’actif
CIBC et gestionnaire du Fonds Asie-Pacifique CIBC. La capacité du gouvernement à stimuler l’économie
est limitée, en raison du niveau élevé de la dette publique, du déficit budgétaire et des taux d’intérêt
réels, qui sont déjà à zéro. De plus, la vigueur du yen nuit à la compétitivité des exportateurs. La
situation est négative pour tous les secteurs du marché japonais, sauf celui de la construction. »
De nombreuses entreprises nippones, notamment Fujitsu Toyota et Sony, ont été contraintes
d’interrompre leur production dans plusieurs de leurs usines, parfois dans toutes. Les secteurs de
l’industrie, de la fabrication et de la finance ont été parmi les premiers grands perdants du marché
boursier. En revanche, les actions des entreprises de construction ont grimpé en flèche, en prévision
des énormes travaux de reconstruction qui seront nécessaires dans les zones touchées par le
tremblement de terre.
Les portefeuilles internationaux de Gestion globale d’actifs CIBC sous-pondéraient déjà les actions
japonaises au profit des pays émergents d’Asie, car ces derniers affichent un meilleur potentiel de
croissance. Nous ne prévoyons pas de modifier la stratégie, sauf pour accroître certains placements
dans des entreprises japonaises qui présentent de solides paramètres fondamentaux, mais dont le titre
se négocie temporairement à un prix inférieur à sa valeur intrinsèque.
Marchés mondiaux
L’onde de choc a été ressentie au-delà des marchés asiatiques. Les actions des sociétés d’assurance,
souvent établies en Europe, se sont repliées, les investisseurs s’efforçant d’évaluer les conséquences
économiques des futures demandes d’indemnités dans les secteurs de l’assurance multirisque et de
l’assurance vie. Selon les estimations initiales, les bénéfices de 2011 des sociétés d’assurance liées au
marché japonais pourraient baisser de 25 %.
Gestion globale d’actifs CIBC inc.
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Plusieurs réacteurs nucléaires ayant été endommagés par le tremblement de terre, les craintes d’une
crise nucléaire se sont propagées et les actions liées à l’énergie nucléaire ont éprouvé des difficultés. Au
même moment, les actions liées aux énergies de substitution progressaient, les investisseurs craignant
que les incidents survenus au Japon ne compromettent le regain d’intérêt pour l’énergie nucléaire. À
Copenhague, le constructeur d’éoliennes Vestas Wind Systems a vu son action grimper.
La monnaie japonaise
Même avant la catastrophe, Gestion globale d’actifs CIBC était pessimiste à l’égard du yen et souspondérait cette monnaie dans ses mandats dotés d’une stratégie de gestion des devises. Le Japon étant
un pays exportateur, il a besoin d’une monnaie sous-évaluée pour stimuler ses exportations et
combattre les pressions déflationnistes persistantes. Rien ne laisse penser que la Banque du Japon
(BdJ) tentera de rajuster le yen ou que la demande des autres pays pour les produits japonais baissera
en raison du tremblement de terre.
« Nous nous attendions à ce que la BdJ accélère son programme d’assouplissement quantitatif et
achète davantage d’obligations gouvernementales, explique Luc de la Durantaye, premier viceprésident, Répartition de l’actif et gestion des devises au sein de Gestion globale d’actifs CIBC. Après le
tsunami, c’est exactement ce qu’elle a fait. »
La BdJ a immédiatement injecté 15 billions de yens (183 G$) dans le système financier, afin d’accroître
la liquidité. En une seule journée, elle a injecté 7 T¥, ce qui représente la plus forte somme de son
histoire, juste après le tremblement de terre. De plus, le comité de politique monétaire de la Banque a
décidé d’accroître de 5 T¥ son programme de rachat d’actifs, qui passe à 40 T¥. Par conséquent, le yen
a rapidement regagné le terrain perdu face au dollar et aux autres grandes monnaies.
La réévaluation de la monnaie est peut-être due au fait que l’on s’attend à un rapatriement massif de
capitaux. Après le tremblement de terre de Kobé en 1995, un rebond du yen avait permis une
remontée des obligations du gouvernement japonais. Si ce scénario se vérifie une fois encore, cela
pourrait compliquer la tâche des autorités japonaises, qui craignent de voir l’appréciation du yen
aggraver les problèmes de déflation dans lesquels le pays se débat depuis longtemps.
Par ailleurs, la BdJ a maintenu son taux directeur dans la fourchette comprise entre 0 % et 0,1 %,
conformément aux prévisions consensuelles d’avant le tremblement de terre et le tsunami de la
semaine dernière. Toutefois, l’assouplissement quantitatif est intervenu juste au moment où les autres
grandes banques centrales, notamment la BCE et la Banque d’Angleterre, semblent prêtes à relever les
taux.
« Nous nous attendions à voir le Japon sortir de cette période de faiblesse économique au cours du
printemps ou de l’été, explique M. de la Durantaye. Il semble aujourd’hui que ce sera plus tard.
Toutefois, l’ampleur de la catastrophe et ses conséquences économiques n’auront pas raison de
l’optimisme des investisseurs à l’égard des marchés mondiaux et de l’amélioration soutenue de la
reprise économique mondiale. »
Gestion globale d’actifs CIBC inc.
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Incidences au Canada
Alors que l’ampleur de la catastrophe sur le plan humain est difficile à imaginer pour nous, la situation
pourrait s’avérer avantageuse pour le Canada. La reconstruction fera grimper la demande de toutes
sortes de matières premières et, étant donné sa richesse en matériaux et ressources énergétiques, le
Canada deviendra un placement intéressant pour les investisseurs. Le Japon est déjà le troisième plus
gros consommateur mondial de produits de base, après la Chine et les États-Unis.
« En raison de la crise nucléaire au Japon, à la suite des explosions et de la surchauffe de plusieurs
réacteurs, les projets de développement de l’énergie nucléaire en Amérique du Nord seront remis en
question, estime Colum McKinley, premier vice-président, Actions canadiennes et gestionnaire des
portefeuilles d’actions valeur au sein de Gestion globale d’actif CIBC. De ce fait, le gaz naturel devient
plus intéressant à long terme, car c’est une source d’énergie sécuritaire, peu coûteuse et abondante ».
En revanche, les répercussions seront défavorables pour les producteurs d’uranium.
Les perturbations de l’économie nippone pourraient favoriser les échanges commerciaux. Alors qu’au
Japon, les constructeurs automobiles rééquiperont leurs usines, en Amérique du Nord, les usines de
production et les fabricants de pièces détachées du secteur auront peut-être une chance de rattraper
leur retard.
L’équipe des titres à revenu fixe de Gestion globale d’actifs CIBC surveille également les répercussions
de la tragédie. « La reprise économique mondiale étant exposée à plus de risques, cela influera sur les
taux d’intérêt au Canada, affirme Jeff Waldman, premier vice-président, Titres mondiaux à revenu fixe.
Dans son dernier communiqué, la Banque du Canada a indiqué qu’elle surveillait de près la reprise
économique mondiale afin de déterminer à quel moment elle devra relever les taux d’intérêt. Les
événements survenus au Japon pourraient influer sur cette décision ».
Lorsque le coût de la catastrophe sera connu, il se pourrait que les sociétés d’assurance commencent à
vendre leurs placements en actions et en obligations pour mobiliser des fonds, afin de couvrir les
demandes d’indemnité. Les grandes sociétés d’assurance canadiennes n’exercent pas dans le secteur
des biens et risques divers; toutefois, certaines d’entre elles sont exposées, en raison de contrats de
réassurance. Le rapatriement devrait être particulièrement important du côté des actions à dividende et
des obligations de sociétés à long terme, qui sont utilisées pour les besoins d’appariement actuariel.
Des études montrent qu’en général, les perturbations économiques dues aux catastrophes naturelles et
aux événements géopolitiques ne sont pas néfastes à long terme. Les tremblements de terre sont des
événements particuliers et l’ampleur des dommages (si ce n’est leur coût) est généralement connue
assez rapidement. À la suite d’un désastre naturel, des milliards de dollars sont dépensés pour le
nettoyage et la reconstruction. Par conséquent, il se pourrait que, ironiquement, cette catastrophe ait
des répercussions positives sur la croissance mondiale. Ce fut le cas lors de deux événements récents.
L’économie indonésienne a inscrit un taux de croissance légèrement plus élevé à la suite du tsunami de
2004 et, un an après le tremblement de terre, le Chili est plus fort sur le plan économique
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