Bovins maigres et finis - Transfert de Technologie en Agriculture
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Bovins maigres et finis - Transfert de Technologie en Agriculture
Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc Par : CHAFAI Housni 2004 Sommaire Préambule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 Avant propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 Comment lire ce document ? ........................................................................................ 9 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 Première partie : Filière de viande bovine au Maroc : Caractéristiques de la production-consommation. . . . . . . . . . . . . . 13 Deuxième partie : Les différents maillons de la filière de viandes bovines. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 Troisième partie : Les filières viandes bovines (types d’animaux produits). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33 Quatrième partie : Commercialisation des animaux et viandes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47 Les achats et ventes dans les souks Cinquième partie : Qualités des produits. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53 Poids, état engraissement, conformation des carcasses et résultats d’enquêtes permanentes abattoirs Sixième partie : Analyse des différents segments de la filière. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71 Marché des animaux sur pieds et de la viande Septième partie : Libéralisation de la production et mise à niveau de la filière. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89 Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 3 Préambule Depuis très longtemps, la consommation des viandes au Maroc était exclusive m e nt constituée de viandes rouges provenant de l’ a b attage des bov i n s, ovins et caprins. Le département de l’Agriculture pour promouvoir les productions laitières et viandes blanches a mis en exécution des plans nationaux et à encourager les producteurs par des mesures de soutien et d’encadrement. Le secteur des viandes bovines n’a pas reçu l’intérêt qu’il mérite. Les conséquences se sont traduites par l’absence des races à viandes valorisant les ressources alimentaires et une insuffisance de la production des viandes rouges. Le poids carcasse est resté à un niveau très bas entraînant des niveaux de consommation inférieurs aux normes nutritionnelles. Ajoutons à cela, les sécheresses successives qui sévissent dans le pays et qui poussent les éleveurs à abandonner l’élevage extensif très a l é ato i re suite à l’appauvrissement des parcours pour se co nve rtir en engra i s s e u r s ignora nt les co ntra i ntes de la profession notamment l’absence de race à viande sans cité les prix exorbitants des aliments et la m é co n n a i s s a n ce des techniques liées à l’engraissement et à la commercialisation. pouvoirs publics d’une part et à organiser la profession sur le terrain. Cette filière des viandes rouges aux enjeux important et dramatiques doit faire face à tous les problèmes régissant la profession. L’occasion nous a été donnée dans le cadre de la coopération Franco-marocaine d’engager avec l’UGPVB, une étude portant sur l’observation de toutes les transactions et de s’intéresser aux différents maillons de la filière et aux i nte ra ctions ent re ces différents maillons. Cette étude menée par des cadres nationaux de terrain soutenus par l’UGPVB perm e t t ra à l’ANPVR de mettre à la disposition des responsables nationaux et des professionnelles, les éléments nécessaires pour le lancement de la filière viande bovine et d’éclairer les producteurs qui doivent faire face aux besoins du pays par une mise à niveau du secteur et participer ainsi à la politique nationale d’ouverture du marché et du libre échange. Cela ne doit pas nous faire perdre de vue l’augmentation des revenus des producteurs de viandes bovines et la satisfaction des consommateurs. L’ANPVR de création récente (1997) cherchait, en dépit de ses faibles moyens,à sensibiliser les Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 Le 1er Vice-président de l’ANPVR BOUBIA M.Z.A. 5 AVANT - PROPOS Le contexte et objectif de l’étude : Dans le cadre des accords de travail engagés entre l’Association Nationale des Producteurs de Viandes Bovine et l’Union des Groupements de Producteurs de Viande de Bretagne UGPVB, il a été proposé de faire un état des lieux sur le marché du maigre au Ma roc. Ce t te réflexion émane du co n s t at d’une difficulté de plus en plus grande pour les e n g raisseurs marocains à tro u ver des animaux possédant un potentiel de cro i s s a n ce et de d é ve l o p pe m e nt musculaire leur perm e t t a nt de répondre à leur débouchés. Au travers de l’étude sur le marché du maigre et du g ra s, l’ANPVR cherche à réunir les éleve u r s e n g raisseurs de jeunes bovins autour de leurs débouchés et de leurs contraintes de production (régime alimentaire et sensibilité vis-à-vis du marché des aliments, diversité du maigre et engraissé et ses conséquences sur les conduites, multiplication du nombre d’intermédiaires sur les marchés ....). Elle vise aussi à donner plus de connaissance sur cette filière afin de montrer ses atouts et ses contraintes et de proposer des ori e nt ations fo rtes pour co n f ro nte r l’engraissement et la filière viande marocaine. L’ANPVR exprime sa sincère gratitude à toutes les institutions et personnes qui ont facilité la présente étude et spécialement la Direction de l’Elevage, les DPA de Khémisset et de Fès, l’ORMVA de Doukkala, l’UGPVB (France). Nous sommes obligés envers les éleveurs, bouchers et chevillards qui ont répondu patiemment à nos questions au niveau des souks, des abattoirs visités (cf. liste ci-après). Déroulement de l’étude Cette étude est le fruit d’une enquête de 4 mois et une synthèse effectuée par une équipe de cadres m a rocains chargés de déve l o p pement des productions animales. Pour bien conduire l’étude, nous avons mené un atelier pour fixer les termes de référence avec les représentants des organismes intéressés suivants : ● ANPVR ; UGPVB ● La Direction de l’Elevage ; ● Les Directions Provinciales de l’Agriculture deKhémisset et Fès et l’ORMVA de Doukkala. Il a été mis d’accord de mener l’étude sous différents angles : une enquête sur les différents maillons de la filière sur le terrain dans 3 zones de productions. Pour l’appui méthodologique à l’étude, l’UGPVB a fait appel à M. P. SARZEAUD de l’Institut de l’Elevage Français. Des travaux complémentaires ont été réalisés visant à: ◗ d’une part à cerner les souks entant que lieux essentiels dans l’organisation de la filière en s’inspirant de l’approche méthodologique de l’étude réalisée par l’INRA (check gate). ◗ D’ a u t re part à re t ro u ver les différe nts ty pe s p roduits à partir des statistiques d’ a b at toirs nationaux. Dépouillement des enquête s, des abattoirs de Rabat,Tanger et Oujda sur 3 années permanente disponible au niveau de la Direction de l’Elevage. En fin, la démarche d’enquête sur le terrain ; L’ e n q u ê te sur le te rrain qui constitue l’ossat u re essentielle de l’ é t u d e, s’ a d resse aux différents maillons de la filière : des naisseurs aux chevillards, le point essentiel étant l’engraisseur. L’objectif est pour chaque niveau de repérer les types d’animaux produits et commercialisés. Les différentes étapes : Trois questionnaires constituent la trame essentielle du travail de l’ é q u i pe en charge des enquêtes Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 7 (définition commune à tous les différents maillons, des différents types de systèmes, des différents types de produits, des différents types de chevillards et de débouchés).Ces différe ntes typologies,pe rm e t t ra i e nt à l’ é q u i pe de faire une analyse commune de la production et de ces débouchés. Les questionnaires ont été testés en commun et corrigés en fonction des difficultés qui pourraient être rencontrées. Liste des personnes ayant participé à ce travail. ● - M. BOUBIA MZA. 1er Vice-président - M. LEBBIRI A. 2ème Vice-président - M. NAJEM BM. Président de l’ARPVR Ezzhiliga - M. CHAFAI H. Directeur - Mlle MAHFOUD S. Secrétaire Compte tenu du temps imparti et du nombre d’ e n q u ê te, t rois régions ont été particulière m e nt ciblées : Les Doukkala, Khémisset et Fès. L’ é c h a ntillonnage permettra d’être à la fo i s représentatif des différents intervenants de la filière et de fournir le plus d’éléments possible de réflexion. ● ● Les engraisseurs ont été choisis sur les listes des a s s oc i ations loca l e s. Ils sont représent at i fs des différents systèmes de production engraisseurs : petits spécialisés (<50 JB), moyens (50-250 JB), gros (>250 Jb par an), engraisseur occasionnel, lait+JB abatteurs ont été repérés sur les souks en n’oubliant pas les petits grossistes locaux. ANPVR UGPVB( France) - M. DAGORGNE P. Président secteur bovin - M. GILLIOT D. Animateur - M.BALLE G. Co n s u l t a nt spécialiste viandes bovines - M. SARZEAUD P. Co n s u l t a nt de l’Institut de l’Elevage ● de DIRECTION DE L’ELEVAGE ● Les - M. EL BADA D. Les naisseurs seront repérés directement par les enquêteurs selon leurs connaissances des systèmes naisseurs de leurs régions respectives. Chef de service de l’ Orient ation des Productions Animales - M. MDAFRI A. Chef de service de suivi et d’évaluation - Mme BENDARI S. Ing.au service de suivi et d’évaluation - Mme DANA A. Ing.au service de suivi et d’évaluation - M. SAHNOUN A. Chef service de l’alimentation de bétail ● ◗ les enquêtes ont eu lieu dans les éleva g e s naisseurs et engraisseurs, et chez les abatteurs. ◗ Le dépouillement avec des recomptages a été réalisé sur un tableur. L’ a n a l yse a été réalisée de façon tra n s versale et indifféremment des zones concernées, en 4 points : ◗ les systèmes naisseurs ; - Mme.TAGHZOUTE N. I n g.au service de l’alimentation de bétail ● DPA FES - M. NMAOUI C. Chef de service Productions Agricoles ◗ les chevillards ; - M. ABEKAL Chef du bureau Alimentation ◗ les différents types de produits - M. ADARDOUR M. Di re cteur de la Ch a m b re d’Agriculture de Fès ◗ les engraisseurs ; ◗ la synthèse : Elle est présentée sur les deux plans : les maillons de la filière (présentation, système, volumes produits et part dans la production, évolution de l’approvisionnement et des débouchés ...) et les types d’animaux (caractérisation en po i d s, â g e, sexe, régularité, ..., co n d u i te d’engraissement, débouchés, part de marché). ◗ Les résultats seront d’ordre qualitatif mais le travail complémentaire cité ci dessus permettra aux lecteurs de retrouver les différents types p roduits à partir des statistiques d’ a b at toirs nationaux et ainsi de caractériser les périodes d’abattages, la variabilité des poids, les races ... 8 ● DPA KHEMISSET - M. ZAFATY M. ● des Chef de bureau Alimentation ORMVA DOUKKALA - M. HAGOUCH M. Chef de service de l’Elevage - M. BERRADA Vét. au service de l’Elevage - M. HASSAR Ing. au service de l’Elevage Nous remercions la Direction de l’Elevage pour la contribution de ces cadres à l’étude, l’UGPVB pour son accompagnement de l’ANPVR le long de la durée du projet de coopération. Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 Comment lire ce document : Ce bref aperçu de la structure de ce document a pour but de guider le lecteur à travers ce dernier et faciliter son utilisation selon les intérêts spécifiques de chacun. La 1ère partie : rappel une int roduction à la situation passée et actuelle de la filière des viandes rouges au Maroc La 2ème partie : présente les différents maillons de la filière qui sont les systèmes de production (naisseurs, naisseurs -engraisseurs et engraisseurs et des intervenants d’aval : les chevillards) La 3ème partie : tra i te les différe nts ty pe s d’animaux produits et co m m e rcialisés par les différents maillons. La 4ème partie : englobe deux aspects à savoir : Une description des transactions des animaux sur pieds au niveau des souks. (intervenants et types d’animaux) Une analyse des relations des différents segments de la filière (Le marché des animaux sur pieds, le marché des viandes et la classification des tra n s a ctions commerciales). La 5ème partie : est relative à la qualité des produits par : une analyse des qualités des carcasses des différents types d’animaux abattus dans les abattoirs enquêtés par les chercheurs, compléter par des données de l’enquête permanente des abattoirs. L’ensemble des informations recueillies à partir de l’enquête terrain a été analysé intégralement en vue de tirer une image claire co n cernant la ca ra ctéri s ation des circuits de production et de commercialisation des animaux d’embouche la 6ème partie : analyse les différents segments de la filière en caractérisant l’infrastructure d’abattage, le marché des viandes et les taxes d’abattage. la 7ème partie : tra i te la libéralisation de la production via l’ i m p a ct des exo n é rations, l’opportunité d’importation de jeunes bovins pour l’engraissement et la mise à niveau nécessaire pour la filière. Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 9 INTRODUCTION La production de viande bovine connaît au Maroc une stagnation depuis une vingtaine d’années, représentant aujourd’hui moins de 45% de la production de viandes rouges et moins de 25% de la production de viande totale (rouges, blanches). Les niveaux de consommation des viandes bovines ont enregistré une diminution importante passant de 6-7 kg/ hab./an en 1990 à 4-5 kg/ hab./an actuellement. L’augmentation des effectifs du troupeau de base, selon une vision, é t a nt diffi c i l e m e nt envisageable compte tenu de la densité animale actuelle déjà élevée, ainsi l’augmentation de la production des viandes rouges ne pourrait être atteinte qu’en agissant sur l’amélioration de la productivité et par le choix de mise en place de nouveau système de production. Côté aval, les changements, même faibles, que connaît le marché de la viande bovine, suscitent beaucoup de réflexion sur les perspect i ve s d’avenir et les voies techniques d’adaptation de cette production afin qu’elle réponde aux besoins du marché. Cette étude se propose de faire un état des lieux sur le marché des bovins maigres et finis au Maroc, le point sur cette production, et de cerner les débouchés. Elle se veut être une référence technique par la masse de données recueillies, en vue de permettre à tous ceux qui interviennent dans la filière de trouver des données permettant de mieux agir sur des bases valides. Cette réflexion émane du constat d’une diffi cu l t é de plus en plus grande pour les engraisseurs à trouver des animaux p o s s é d a nt un potentiel de croissance et de développement musculaire leur permettant de répondre à leur débouchés. A travers de l’étude sur le marché du bovin maigre et fini, l’ANPVR cherche à réunir les é l eveurs engraisseurs autour de leurs débouchés et de leurs contraintes de production. Elle vise aussi à donner plus de connaissance sur cette filière afin de montrer ses atouts et ses contraintes en vue de permettre des choix corrects des orientations techniques et organisationnelles pour confronter l’engraissement et la filière viande marocaine. Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 11 Première partie Viande bovine au Maroc : Caractéristiques de la productionconsommation par El Bada D. PRESENTATION GENERALE DE LA FILIERE La production La production des viandes rouges est assurée à 91% par les espèces ovines, bovines et caprines (Bovin: 43%, ovin: 40% , caprin: 8%). Cette production est sujette à d’importantes fluctuations inter-annuelles, en relation avec la qualité des campagnes agricoles et intra-annuelles liées à l’existence d’une longue période de soudure. En ce qui concerne les caprins, relativement moins sensibles aux aléas climatiques, leur effectif est resté stable autour de 5 millions de tête durant la dernière décennie. Les vari ations sensibles ont été enregistrées lors des sécheresses des années 1992,1993 et 1995 où l’effectif a varié entre 4 et 4,4 millions de têtes. (graphe n° 1). Cette situation est due au fait, que l’essentiel de la prod u ction des viandes rouges prov i e nt des éleva g es extensifs, dont les besoins alimentaires sont couverts en majorité par les fourrages gratuits des parcours. L’analyse des effectifs des bovins, et ovins montre que leur évolution dépend étroitement des conditions climatiques de l’année. Les ovins qui comptaient 16,7 millions en 1975 sont passés à 10,2 millions durant la sécheresse des années 1981-82. Depuis, on assiste à une reconstitution du cheptel avec 17 millions en 1992 ;avant de redescendre à 15,7 millions en 1994, suite aux sécheresses des années 1992 et 1993. La bonne campagne agri cole de l’année 1994 a permis la reconstitution du cheptel qui a atteint 16,5 millions en 1995. Les sécheresses des années 1997 et 1999 n’ont pas affecté que partiellement l’effectif du cheptel qui est resté autour de 16,3 et 17,2 millions de tête entre 1996 et 2002. L’effectif bovin a subi la même tendance pendant cette période. En 1975 leur nombre qui était de 3,4 millions a connu une chute de 30% dura nt la sécheresse des années 1980; et suite aux conditions climatiques difficiles des années 1992 et 1993 et 1995, leur effectif a chuté à 2,4 millions en 1996. Ce potentiel est resté relativement stable autour de 2,6 millions de tête durant la période 1997-2002. Les systèmes de production de bovins à viande. Les principaux systèmes à viande sont : Le système à viande naisseur et naisseur engraisseur : caractérisé par la production de tauri l l o n s. La p rod u ction de lait est négligeable et est destinée aux veaux et à l’ a u toconsommation. Le cheptel exploité est essentiellement de type local (Oulmès, Brune de l’Atlas et apparentées...); mais on note l’introduction d’autres races à viande (Santa gertridus). Ce système est localisé notamment en zones agro-pastorales. Le système viande-engraisseur : Appart i e n n e nt à ce système les élevages qui ne prat i q u e nt que l’engraissement de bovins maigres achetés en dehors de l’exploitation (principalement des souks). Ce t te opération s’étale sur une péri ode de 3 à 5 mois durant laquelle les animaux reçoivent une ration riche en concent r é s. L’âge moyen à l’achat va rie ent re 14 et 18 mois. Les ateliers sont généralement situés à proximité des grands centres urbains et dans les régions connues Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 13 pour cette activité (Doukkala, Tadla, Haouz, Meknès, Fès....). Le système bovin mixte: C’est un système à double fin permettant à la fois la production du lait et de taurillons semi-finis ou prêts à l’ a b at t a g e. La coexistence des trois races bovines locale, croisé et pure est très fréquente dans ce sys t è m e. Il est ca ractérisé par la diversification des ressource s alimentaires (parcours, jachères, paille et chaume, sous produits de l’agro-industrie). Il concerne aussi 30 % des UGB et il se trouve localisé notamment dans les zones de l’agriculture pluviale et l’irrigué. Evolution de la production, du prix et de la commercialisation. La production est étroitement liée aux conditions climatiques, ce qui conditionne dire cte m e nt le niveau des prix et par conséquent celui de la consommation. Les principales caractéristiques peuvent se présenter comme suit: ● Une production saisonnière dont l’ovin joue un rôle déterminant aussi bien par la mise sur le marché que par le prix ; ● Le mode de conduite exte n s i f, dominant surtout pour l’ovin ; ● La conce nt ration des naissances ent re novembre et avril ; ● Le cycle de production court pour l’ovin et long pour le bovin. Comme il a été signalé précédemment, la production est étroitement liée aux conditions climatiques; ce qui s’est traduit par des fluctuations importantes (240.000 tonnes en 1992 et 370.000 to n n e s actuellement. Ces variations correspondent à des périodes de décapitalisation durant la sécheresse et de reconstitution du cheptel quand les conditions climatiques deviennent favorables.(graphe n° 3). Gl o b a l e m e nt et hormis les années de sécheresse, la p rod u ction a connu un accroissement lié en grande partie à l’ a m é l i o ration du poids moyen ca rca s s e dura nt la dern i è re décennie et qui est passé de 112 à 160 Kg pour les bovins et de 11 Kg à 14 Kg pour les ov i n s. L’analyse de l’évolution du prix n’est pas possible à faire au niveau national en raison de sa fixation dans la plupart des marchés. Cependant, pour apprécier ce t te évolution, il a été pris en co n s i d é ration le marché de Rabat qui semble le moins distordu et pour lequel des données sont disponibles.(graphe n° 4). Ces éléments font que la mise sur le marché des viandes est dictée par l’ovin (printemps et en été surtout en raison de la forte demande). Par ailleurs, le bovin offre une plus grande souplesse pour la mise sur le marché en raison de son cycle long; dés lors, l’offre est importante en automne et en hiver, alors que celle de la viande ovine l’est au printemps et en été (cf. graphe n°2). Globalement, le prix des viandes rouges est fonction de l’offre et de la demande. Le premier est déterminé par les conditions climatiques, le deuxième est lié au pouvoir d’achat des ménages. En effet, les élasticités des viandes bovines et ovines se présentent comme suit: 14 Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 - Elasticité prix: - Elasticité revenue: V. BOVINE -1,2 0,9 V.OVINE -1,9 1,1 Ces indicateurs mont re nt qu’il s’agit de prod u i t s d’aspiration de l’ensemble des ménages. Cette baisse de la consommation a été compensée par l’augmentation de celle de la viande blanche qui a même dépassé pour la 1ère fois celle des viandes rouges (8,3 et 8,1 kg/personne/an respectivement). (graphe n° 6). Par ailleurs, le prix relatif de la viande des différentes espèces est lié à la mise sur le marché des bovins, ovins et les viandes blanches. Ainsi les prix se caractérisent par: ◗ une plus grande amplitude de variation chez l’ovin et le poulet; ◗ une stabilité relative des prix des bovins; ◗ le prix du poulet suit la même variation que le prix des ovins; ce qui laisse entendre un effet de substitution entre les deux types de viandes. L’analyse de l’évolution des prix fait ressortir les éléments suivants: ◗ les prix de la viande bovine et ovine ont évolué d’une manière parallèle; ◗ le prix de l’ovin a connu une augmentation de 4% par an; ◗ le prix du bovin a connu une augmentation relativement plus importante de 5% par an.Il en est résulté que depuis 1993/1994, le prix de la viande ovine est resté en dessous de celui du bovin; ce qui est une première depuis les années 70.(graphe n° 5). Projection de la demande à l’horizon 2020. Pour évaluer l’effort que doit fournir la production nationale,il a été procédé à l’estimation de la demande à l’horizon 2020 pour les principaux produits d’élevage selon les 4 hypothèses et qui se présentent comme suit: Scénario SO : Demande tendancielle. Scénario S1 : Accroissement de 5,5% par an d u BIP avec évolution tendancielle des prix. Scénario S2 : Accroissement de 4% par an du BIP avec une baisse des prix de 5% entre l’an 2000 et 2010 et de 10% entre l’an 2010 et 2020. Scénario HN : n u t ritionnel qui prend en considération une ration équilibrée quantitat i ve m e nt et qualitativement à moindre coût. (cf. tableau n°1). Tableau n°1 : Estimation de la demande en viande Viandes rouges La consommation des viandes rouges a enregistré une diminution sensible durant les années 80 en passant de 13 kg à 10kg/personne/an actuellement. Le point le plus bas a été atteint en 1996 qui était une bonne campagne agricole ca ractérisée par la reconstitution du cheptel après les sécheresses de 1992-1993 et 1995 ; ce qui s’est traduit par des prix records jamais atteints (57 et 53 DH/kg carcasse pour la viande bovine et ovine respectivement). SO S1 S2 HN 371 492* 416 392 (mille tonnes) L’hypothèse re tenue est celle qui pe rmet une amélioration du niveau de consommation en protéine d’ o rigine animale à savoir l’hypothèse S1. Cette dernière situe la demande à 500.000 tonnes à l’horizon 2020; soit un accroissement moyen annuel de 2,5% par an. Il est à souligner que cette demande Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 15 ne pe rm e t t ra que de re t ro u ver le niveau de ABATTAGE ET COMMERCIALISATION. consommation atteint au début des années 90; soit Circuits de commercialisation du bétail vif, Infrastructure d’abattage fig n° 1 moins de 13 kg/ha/an. La commercialisation du bétail vif comporte en général l’achat des animaux aux s o u k s ou dire cte m e nt des fe rm e s. Ces opérat i o ns fo nt intervenir les acteurs suivants: le même animal,repris par plusieurs intermédiaires, fait le tour de plusieurs souks avant d’ ê t re abattu. ◗ Le producteur qui peut être naisseur ou engraisseur ou le plus souvent naisseur - engraisseur ; ◗ Le chevillard qui achète le bétail aux souks, soit pour l’abattre dire ctement et vendre les carcasses; ou bien procéder à sa finition avant abattage ; ◗ Le boucher qui s’ a p p rovisionne, soit directe m e nt du chevillard, ou bien achète des animaux aux souks pour les abattre lui même ; ◗ Le négociant ou marchand de bestiaux jouant le rôle d’ i nte rm é d i a i re ent re le prod u cteur et le chevillard, p rocédant à l’achat du bétail au souk pour le revendre le jour même, ou dans un autre souk lorsque les prix sont plus favorables. Parfois, 16 Il se dégage ainsi l’existence de trois principaux circuits de commercialisation: a. Ci rcuit long faisant inte rvenir le maximum d’ a g e nts économiques : p rod u cte u r intermédiaires-chevillard-boucher. Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 b. Circuit court où le boucher se présente au souk et achète l’animal pour l’abattre, le plus souvent le même jour. c. Ci rcuit inte rm é d i a i re, ou plusieurs fo n ctions sont assurées par un même agent : par exemple un chevillard pratiquant en même temps l’engraissement. fig. n° 2: Vente de gros Le circuit co u rt est pratiqué généra l e m e nt po u r l’ a p p rovisionnement des abat toirs ru ra u x ; tandis que les deux autres ty pes de circuits sont plus utilisés pour l’approvisionnement des abattoirs municipaux. Infrastructure d’abattage (cf. fig.n°2). Abattoirs municipaux Transport Concessionnares distributerus Distribution Boucher Urbains Consommateur Urbain - L’abattage se fait uniquement par les chevillards(grossistes) - Le bouchers’approvisionne au niveau des abattoirs (marché de gros) - Le transport à la boucherie est assuré par des concessionnaires distributeurs Abattoirs ruraux Abattage non contrôlé Boucher rureaux Consommateur rural Le boucher procéde lui même à l’abattage de ces animaux, il assure généralement le transport à sa boucherie lui même, Il n’existe pas de marché de gros dans ce système, Répartition des abattages centrés par circuit en 1994 Abattage municipaux Abattage ruraux Bovins 74% 24% Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 Ovins 64% 36% caprins 36% 64% 17 18 Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 Deuxième partie : Les maillons de la filière viandes bovines. par CHAFAI H. En vue de présenter une situation de notre appareil de production càd localiser les effectifs de notre cheptel bovin local et amélioré dans la production de viande bovine marocaine et analyser les différents maillons de la filière viandes bovines qui sont définies à la fois par les différents systèmes de production existant dans le pays. Il y’a les naisseurs, les naisseurs engra i s s e u r s, les engraisseurs et les intervenants en aval à savoir les chevillards et les bouchers et puis les consommateurs. Se sont là les principaux interve n a nts dans la filière qui remplissent les fonctions respectives de production, de transactions et de commercialisation. Les co n s o m m ateurs n’ o nt pas été pris en considération explicitement dans la présente étude. Pour cette étude, il convenait de bien définir les différents maillons de la filière et de bien définir les ty pes d’animaux produits et co m m e rc i a l i s é s. Ces deux aspects permettront de poser clairement la question du maigre: quel type de maigre pour quelle filière ? quelle régularité dans l’approvisionnement des engraisseurs face aux demandes du marché ? Quelle modalité d’approvisionnement (dire cte ou par l’intermédiaire des souks) face au besoin d’homogénéité des animaux finis ?... Les maillons de la filière. Ce sont à la fois les systèmes de production (naisseurs, naisseurs engraisseurs (lait+jeunes bovins) et engraisseurs) et les intervenants d’aval: les chevillards et les bouchers et au delà les consommateurs. Deux niveaux ont été enquêtés plus précisément: ◆ Les engraisseurs: parce qu’ils produisent les jeunes bovins (ils sont donc capables de dire quels sont les ty pes d’animaux prod u i t s : po i d s, s exe, âge, conformation...) et qu’ils sont interface entre le maigre et les débouchés. des engraisseurs et souvent associés à eux, ils permettront de situer la segmentation du marché et son évolution à terme. Leur attente envers la prod u ction (les engraisseurs) en te rme de ty pe d’animaux et de qualité d’ a p p rov i s i o n n e m e nt d o n n e ra des pistes de travail pour l’A.N.P.V.R. touchant à la fois à l’organisation des débouchés et à l’encadrement technique de la production. LE MAILLON DE DEPART : LES NAISSEURS ; Une multitude d’exploitations de petite dimension. Selon le Re ce n s e m e nt Général de l’ Ag riculture (RGA) de 1996, sur les 1.5 millions d’exploitations recensées, 1.1 millions pratiquent de l’élevage et on dénombrait 768.000 ex p l o i t ations déte n a nt 2.4 millions de têtes de bovins dont 1.2 millions de vaches adultes. Il s’agit donc d’une multitude d’exploitations de pe t i te dimension économique possédant moins de 2 vaches en moyenne. Durant les 3 dernières décennies, des changements réels sont intervenus dans la contribution respective des troupeaux allaitants et laitiers à notre production d’animaux d’embouche. Les naisseurs sont donc le premier maillon de la chaîne. Ils sont les premiers fo u rnisseurs du marché à bov i n s, re m p l i s s a nt la fonction de production, d’une part de jeunes bovins( veaux et broutards) destinés à l’engraissement par eux même ou des tiers et d’autre part, de vaches de réformes destinées à l’abattage. En co m p i l a nt les chiffres des différe ntes statistiques, on peut avancer à titre indicatif que : ● 30% ◆ Les chevillards: parce qu’ils constituent la première étape de la distribution de la viande et donneront leur approche de la demande marocaine. Proches Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 des exploitations possédant des bovins (soit 230.400 exploitations environ) sont dans les zones des périmètres irrigués et du bour favorable dite zones à vocation laitière ou elles exploitent des femelles reproductrices en laitières ou allaitantes dans des exploitations de taille moyenne de 4.2 19 vaches par exploitation, de races améliorées dans 60 % des cas et de races locales dans 40 % des cas. Ceci donne lieu annuellement naissance à 450.000 veaux et velles de races améliorées et 300.000 veaux et velles de ra ces loca l e s. Les tailles m oyennes des ex p l o i t ations théoriquement calculées seraient de 4 vaches en zones DPA et de 5 vaches en zones ORMVA. ● Les autres ex p l o i t ations à bovins (soit 537.600 ex p l o i t ations) ont des vaches co n d u i tes en allaitantes et sont dans les zones à vocation non laitière (bour défavorable) ou les troupeaux sont conduits en extensif, elles possèdent en moyenne une seule vache de race locale avec un troupeau de petits ruminants (ovins et/ou capri n s. Ce s systèmes produisent annuellement 150.000 veaux et velles de race locale. Le tableau n°2 ci-dessous donne selon ce s estimations les disponibilités annuelles en veaux et velles pour la production de la viande selon le type génétique par vocation de la zone. Tableau n° 2 : les disponibilités annuelles en veaux et velles pour la production de la viande selon le type génétique par vocation de la zone. Zones Zones vocation Types génétiques des veaux Effectifs approx.de veaux produits /an Veaux disponibles pour production de viande velles disponibles pour production de viande Race améliorée 450.000 225.000 140.000 laitière Race locale 300.000 150.000 90.000 Zones défavorables Race locale 150.000 75.000 43.000 900.000 450.000 273.000 Total Types de produits selon la vocation de la zone Les principales régions naisseurs aujourd’hui se distinguent entre les zones de production de veaux de souches améliorées et celles de production de veaux de race locale (tableau n°3). La localisation du cheptel amélioré est bien connue, elle s’accompagne d’une co n ce ntration qui s’ explique par les prog rammes d’ a m é l i o ration génétique ent re p ris depuis des décennies. La production de veaux et velles de race améliorée (Frisonne pie-noir PN et croisé PN x Local) est co n ce ntrée essentiellement dans les grands périmètres du Doukkala - Gharb - Haouz - Tadla et les Prov i n ces de Khemisset et Settat (64% de la production). Si on ajoute les zones du Loukkos et du Souss, on obtient les 3/4 veaux produits annuellement. Ai n s i , la prod u ction re s te localisée dans les zones des grands périmètres d’irrigation. Par contre les veaux de race locale, leur production est plus dispersée. On peut noter 6 grandes régions traditionnelles de naisseurs. Les prov i n ces de Kenitra- Sidi Kacem - Khemisset - Taza - Taounate et Safi. Ces régions représentent près du 1/3 des veaux et velles de race locale produits (environ 130.000 veaux par an). Si l’on ajoute les 5 autres régions de Ch e fchaouen, O u a rz a z ate, Ta ro u d a nt, Essaouira et Marrakech, on compte juste 55 % des veaux et velles produits annuellement. Tableau n° :3 Effectifs de vaches adultes par province et selon la race. (En 1.000 têtes) PROVINCES VACHES ADULTES PROVINCES VACHES ADULTES PROVINCES RACE LOCALE VACHES ADULTES RACE AMEL KENITRA+S.KACEM 132,4 KENITRA+SKACEM 70,6 EL JADIDA 115,4 EL JADIDA 115,6 KHEMISSET 43,6 KENITRA+S.KACEM 61,8 KHEMISSET 75,2 TAZA 38,2 EL KELAA 56,9 20 Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 EL KELAA 67.0 TAOUNATE 32,8 BENIMELLAL 39,5 MARRAKECH 55,1 SAFI 32,3 KHEMISSET 31,6 SETTAT 50,2 CHEFCHAOUEN 31.0 MARRAKECH 29,1 BENIMELLAL 47,6 OUARZAZATE 27,5 SETTAT 26,5 SAFI 42,8 TAROUDANT 27,4 LARACHE 19,5 TAROUDANT 42,7 ESSAOUIRA 26,2 TETOUAN 18,6 TAZA 42,2 MARRAKECH 26.0 TAROUDANT 15,3 LARACHE 41,6 SETTAT 23,7 NADOR 14,8 TETOUAN 38,9 LARACHE 22,1 OUJDA 13,9 CHEFCHAOUEN 34.0 CHICHAOUA 21,7 BENSLIMANE 13,7 TAOUNATE 33,1 TETOUAN AGADIR 12,3 OUARZAZATE 31,5 AZILAL 20,2 CASABLANCA 11,6 AUTRES 365,2 AUTRES 207,8 AUTRES 83,5 TOTAL 1215,1 TOTAL 651,1 TOTAL 564.0 Une offre dispersée mais moins étalée dans le temps. Fig. n° 4 :Importance et localisation des troupeaux de races améliorées et locales Le fait intéressant et bien connu du cheptel national réside dans l’importance du troupeau allaitant, or, ce dernier régresse continuellement avec les années en valeurs absolues et relatives. ● races améliorées ● races locales IL est constaté que la majorité des exploitations naisseurs sont de types allaitantes. Ces exploitations sont du système traditionnel extensif (pastoral et agropastoral) possédant généralement 1 à 2 vaches de race locale. On les trouve dans les zones plutôt bour défavorables (sud et est) avec une place importante des parcours dans le système alimentaire et des vêlages regroupés en l’hiver. Par ailleurs, malgré la progression du troupeau laitier depuis les années 70’s, les ex p l o i t ations dites laitières ou mixtes restent de taille modérée de 4 à 5 vaches de races améliorées. Ces vaches sont conduites en allaitantes sur parcours et chaumes, détenues par des petites exploitations familiales laitières. Il existe des ex p l o i t ations laitières spécialisées de taille relativement plus impo rt a nte, de plus de 10 vaches laitières de ra ces améliorées ou pures co n d u i tes sur des surf a ces fourra g è res faibles. Ce système ne re p r é s e nte qu’un nombre limité d’ exploitations spécialisées dans les zones les plus favorables (bo u r favo rable du nord ouest et les grands périmètres irrigués)(cf. fig.n°4). Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 21 En fait, ce sont plutôt les différe ntes co n d u i tes d’animaux au niveau des élevages naisseurs avec des vêlages qui s’ é t a l e nt de nove m b re à av ril et les besoins en trésore rie des petits exploitants, qui co n d u i s e nt à un échelonnement de mise sur le marché des différe ntes cat é g o ries de bovins sur l’année. Les animaux sont vendus pour faire face au remboursement des dettes (crédits) ou les frais de début de campagne céréalière ou tout simplement en vue de décongestionner le troupeau suivant la situation des pâturages. Des souches limitées dans le nombre et dans l’aptitude à l’embouche La qualité des veaux et velles est influencée, d’une part par la race du produit, et d’autre part, par le système d’élevage duquel est issu le veau ou la velle. En effet le système a une influence primordiale sur la qualité du produit du fait de l’impact de la phase lactée et post sevrage sur les aptitudes bouchères de l’animal. Des croissances trop ralenties, dues à un niveau d’alimentation insuffisant (phase d’ a l l a i te m e nt) ent ra î n e nt bien évidement des re t a rds dans la p roduction et par co n s é q u e nt inflencent les caractéristiques du maigre mis sur le marché. Exemple : un animal de type laitier (Frisonne) bien alimenté devrait peser 200 kg à 6 mois. Ce poids n’est atteint qu’à l’âge de 10 mois voire plus chez des veaux sous alimentés (GMQ < 500 g/j). Schématiquement, on rencontre 3 types génétiques avec des aptitudes bouchères très différentes sur le marché marocain : Le type loca l, est le produit de vache de la population locale composée d’un mélange de race oulmès, brune de l’atlas, caractérisé par une grande rusticité et une adaptation aux conditions climat i q u e s d’élevage du pays mais à faible prod u ctivité de viande. En plus la vache locale est une faible productrice de lait. Le type laitier «Pie-noir» qui prend une importance croissante avec le changement de structure génétique du cheptel depuis le plan laitier 75. Les ty pes laitiers évoluent vers une spécialisation laitière de plus en plus poussée (holsteinisation), généralement de qualité bouchère moyenne. Ils sont plus lourds à la naissance que les veaux ty pe local et leurs niveaux de croissance pe u vent dépasser les 1000 g/j . Et Les types croisés : Ils sont issus de croisement entre des taureaux laitiers de race frisonne et des vaches locales. On assiste depuis des décennies à un véritable croisement d’absorption des animaux locaux par la frisonne à différe nts degrés. Leurs aptitudes bouchères sont intermédiaires entre les deux types cités ci-dessus. Ce pe n d a nt, les produits de ra ce locale issus de vaches allaitantes des régions défavorisés seront très influencés par les conditions climatiques de l’année et la saison de naissance puisque les disponibilités en herbe pour la mère Affectent le développement des veaux pendant la phase lactée. Dans les zones plus favorables, ces mêmes produits peuvent être de qualité meilleure sauf si une partie du lait disponible pour le veau est soit autoconsommée par la famille soit ve n d u e. Par conséquent, les performances des veaux dépendent du nombre de vache dans l’exploitation. Il en résulte en générale, que les animaux locaux ont une qualité bouchère très limitées. (Les croissances (GMQ) ne dépassent guère les 800 g/j dans le meilleur des cas). Les produits croisés (Frison x Locale) sont souvent produits dans des zones plus favorables avec des degrés d’absorption plus ou moins important. Les mêmes facteurs cités ci-dessus peuvent influencer ce type de produits qui malgré les potentialités issues du cro i s e m e nt, il re s te un animal d’une qualité bouchère très moyenne avec ce pendant des potentialités de croissance supérieures à celles de la race locale. A ce niveau de croisement, on peut ava n cer que les conditions de la phase lactée peuvent conditionner beaucoup plus l’aptitude bouchère de l’animal que le potentiel génétique. 22 Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 Par ailleurs, les veaux et velles de race Frisonne, même s’ils possèdent un potentiel de croissance meilleur, leurs performances restent aussi tributaires du système d’élevage puisqu’on les trouve dans les élevages allaitants des zones bour mais également dans des zones plus favorables livrant le lait au centre de collecte. Quant aux animaux issus des élevages laitiers proprement dits, même de dimension plus au moins grande, on peut s’attendre à avoir des veaux en conditions très moyennes à bonnes. De grands efforts sont enco re à faire dans le domaine d’élevage des très jeunes bovins et des m a rges de progrès sont réalisables grâce à des conduites judicieuses des animaux et par le respect d’un certain nombre de règles essentielles telle que : Croissance dans le jeune age afin de permettre aux animaux d’acquérir un poids et un développement suffisant à 6 mois, et une croissance minimale durant les phases suivantes avant leur mise à l’engrais. Comment se comportent les naisseurs laitiers ? Faute de statistiques sur la répartition des élevages par taille de troupeau et sachant que la majorité des élevages laitiers naisseurs sont de petite taille, il serait intéressant d’examiner auprès des élevages laitiers leurs ca ractéristiques, co n d u i tes et leurs comportements vis à vis du marché des animaux. Le tableau n°4 ci-dessous donne quelques-unes des ces caractéristiques. Tableau n° 4: Caractérisation des exploitations naisseurs laitiers enquêtés (2003) Taille des Exploitations -10 vaches 10-20 vaches +20 vaches moyenne 7,4 13,6 32,8 18,9 11,9 35,3 34,0 27,5 Nbre bovins vendus/an 6,0 9,2 19,8 12,2 Nbre places engrais bovin 8,6 11,7 19,2 13,8 Main Œuvre 1,3 2,8 4,2 3,0 80,00 71,00 40,00 56,00 Naisseurs Laitiers Nbre de vaches Surface agricole (Ha) % MO familiale Les élevages naisseurs sont définis ici comme des exploitations possédant des vaches en nombre plus au moins importants et qui vendent la majorité des produits à des stades allant de veaux et velles sevrés ou non, à des taurillons et génisses maigres (non finis). En effet dans les zones naisseurs n’ayant pas de t radition de finition des animaux, les éleve u r s co m m e rc i a l i s e nt leurs animaux à finir aux zones d’engraissement. Cependant de nombreux éleveurs laitiers naisseurs gardent les produits pour les finir à l’exploitation. Les ca ractéristiques et les comportements co m m e rciaux des exploitations enquêtées sont décrits ci-après. Il s’agit d’exploitations dites laitières de différentes tailles : a - Les petites s o nt des ex p l o i t ations avec en moyenne 7 vaches, conduites par les membres de la famille sur 2 ha de fourrage.Du fait de la charge élevée, les éleveurs achètent plus de 25% de leur besoin en grossier et déco n g e s t i o n n e nt forcement leur atelier en mettant sur le marché annuellement les 5 à 6 produits tout en gardant une génisse pour le remplacement. b - Les moyennes et grandes exploitations ont une dizaine et une vingtaine de vaches adulte s, gérées par un ou deux membres de la famille aidée par 1 ou 2 salariés re s pe ct i ve m e nt . La charge animale moyenne est de 1.75 vaches/Ha fourrage produisant re s pectivement une douzaine et une vingtaine de produits males et femelles annuellement qu’elles mettent progressivement sur le marché. Il serait intéressant d’examiner les raisons qui conduisent à la vente des animaux et si la stratégie de vente des produits est conditionnée par l’âge de l’animal, les disponibilités aliment a i res ou les besoins en trésorier. L’âge et le poids à la vente peuvent être appréciés à partir de l’analyse du souk décrite dans la 4ème partie de ce document. Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 23 Tableau n°5 :Vente des produits des naisseurs laitiers Commercialisation/ taille Distance en km Moyenne des ventes/an %vente directe/éleveurs % vente souk direct % vente souk intermédiaire -10 vaches 10-20 vaches +20 vaches moyenne 5,4 20,0 46,7 33,3 5,4 9,3 19,6 54,0 26,4 7à10 19,8 16,7 51,2 32,2 12,2 18,6 50,4 31,0 L’ a n a l yse du tableau n°5 re l atif à la commercialisation des produits laisse penser que les ve ntes des produits de l’élevage se font à 3 occasions par an. A chaque période, les animaux sont vendus en lot de 2 à 4 selon la taille du troupeau. La commercialisation se fait au niveau des souks dans un rayon de moins de 10 km relativement élevé du transport de bétail. Quant aux grands éleveurs, ils s’y rendent avec des lots plus important aux souks les plus importants à 10 km et plus. Le choix du souk dépend en partie du nombre et de la catégorie des animaux à vendre ainsi que du niveau du prix attendu. La moitié des animaux est vendue à des éleveurs au souk, le tiers (1/3) à des intermédiaires. Cependant 17 à 20% des produits sont vendus directement à des élevages, il s’agit là probablement de la vente des velles et génisses destinées à l’élevage. LE MAILLON CENTRAL : ENGRAISSEURS ET NAISSEURS ENGRAISSSEURS En général, les éleveurs naisseurs ont tendance à vendre rapidement d’autant qu’ils sont petits, dès que l’ occasion se présente et les prix offerts correspo n d e nt au env i ron du prix souhaité. Ils ne cherchent pas à maximiser le prix et s’accommodent d’une éventuelle perte de profit. Les petits et moyens éleveurs vendent leurs animaux en petits lots aux souks les plus proches de leurs ex p l o i t ations (à 5 km) pour éviter le co û t 24 Pa rt a nt du fait que la majorité des éleva g e s naisseurs sont des pe t i tes et moye n n e s exploitations, et que la majorité des produits est issue des élevages conduits en allaitant (système basé sur le pâturage qui dev i e nt pauvre à l’ a rrivé de la saison sèche) et du fait du déséquilibre entre régions naisseurs excédentaires et régions déficitaires en animaux pour la prod u ction de viandes. Certaines zones sont devenues des régions de prod u ctions d’animaux à finir (maigres) et d’autres zones à fo rtes potentialités de prod u ction et de commercialisation, se sont spécialisées dans l’engraissement et la finition des animaux. Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 Le graphique n° 7 ci-dessus trace un bilan des potentiels de production consommation de chaque province.Il en découle des flux théoriques d’animaux des zones excédentaires vers des zones déficitaires représentés dans la carte suivante.(fig. n° 5). Figure N° 5 : Flux théoriques des animaux à viande D’autres éleveurs choisissent de développer des activités d’engraissement en achetant des animaux à finir et surtout des animaux maigres auprès des naisseurs : c’est ce qu’on appelle les ENGRAISSEURS. Dans les trois zones étudiées, il existe une t ra d i t i o n d’ e n g ra i s s e m e nt d’animaux dans une zo n e d’ é l evages naisseurs. Les éleveurs engraisseurs s’approvisionnent sur place ou à partir des zones réputées être productrice de maigres. La figure cidessous n° 7 montre la part des élevages fournissant du maigre au engra i s s e u r s. Les débouchés sont garantis dans la région et au niveau des centres urbains de grande consommation avoisinants. Les naisseurs - engraisseurs enquêtés sont de deux catégories : 1ère catégorie : les éleveurs laitiers de taille petite et moyenne avec respect i ve m e nt 10 à 12 Vaches laitières et qui engraissent les produits de l’exploitation sans faire appel à des achats extérieurs d’animaux. La vente des produits finis se fait exc l u s i ve m e nt aux souks (25 km) pour des intermédiaires collecteurs. Les animaux sont vendus en 1 à 2 /lots pour les petits alors les grands les vendent par lot de dizaines d’animaux. Ils détiennent des superficies agricoles de taille moyenne 20 à 60 ha. La main d’œuvre est familiale (2 à 3) et font appel à 1 ou 2 salariés selon la taille de l’ex p l o i t ation et des ateliers. Le ca n evas ci-dessous décrit les spécificités caractérisant les filières de viandes bovines au Maroc : Une partie des éleveurs finit les animaux qu’ils font naître et en achètent éventuellement d’autres en complément pour constituer un lot de jeunes bovins: c’est ce qu’on appelle les NAISSEURS ENGRAISSEURS. La 2ème catégorie : il s’agit d’éleveurs laitiers qui engraissent les produits nés à l’exploitation et complètent leur approvisionnement par le recours à des achats d’animaux d’embouche de l’ extérieur. Le nombre varie d’une dizaine d’animaux achetés directement au souk avoisinant (à 10 km) à quelques dizaines d’animaux recherchés aussi aux souks de la région (de 15 à 50 km). Les 4/5 des animaux sont acquis via des intermédiaires en petits lots de 2 animaux par achat. Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 25 La co n d u i te des animaux à l’ e n g rais diffère significat i ve m e nt puisque les petits ateliers ont tendance à garder les animaux à l’ e n g rais plus longtemps (8 à 10 mois) ils s’approvisionnent en animaux plus légers qui coûtent moins cher à la p i è ce. Qu a nt aux grands ateliers de naisseurs engraisseurs,ils achètent des animaux relativement plus lourds avec une durée d’engraissement de 6 mois à 8 mois. d’ e n g ra i s s e m e nt de dimensions moyennes à grandes,bien connus des services provinciaux d’élevage. LES ATELIERS D’ENGRAISSEMENT : Principal interface entre le maigre et les débouchés. Il s’ av è re que l’engra i s s e m e nt s’est développé à p a rtir d’un schéma hors sol. Les co n d i t i o n s é conomiques ont fait que l’ e s s e ntiel de l’alimentation est à base de concentré et de paille ou foin est acheté de l’ extérieur. Du fait que ce t te spéculation n’exige pas de cultiver des surfaces et n’entraîne pas l’éleveur dans l’acquisition de mat é ri e l et de dépenses impo rt a ntes en frais de culture et de réco l te,de plus le problème de logement des animaux et l’équipe m e nt des étables ne se pose que dés que l’ atelier at te i nt une certaine dimension. Ceci a pris un essor dans les régions traditionnellement d’engraissement et s’est développé dans toutes les régions autour des ce nt res urbains qui se développe nt et ou les te rrains agri coles sont relativement chers. Faute de statistique sur les ateliers d’engraissement spécialisés et leurs ca ra ctéristiques : tailles, l ocalisations, les volumes produits à l’échelle nat i o n a l e, on peut penser que l’ e s s e ntiel est constitué d’ateliers de 20 à 60 têtes de bovins vendus / an correspondant à des ateliers de 15 à 40 place s. Mais il co m p rend également des ate l i e r s Par ailleurs, la production bovine est présente dans des exploitations de taille très variables. Concernant l’ é c h a ntillon enquêté, il a été re tenu 4 gro u pes d’ateliers d’engraissement selon la taille des bovins vendus par an (pour les caractériser) : Moins de 40 têtes /an, entre 40 et 100 têtes/an, entre 100 et 300 têtes /an et + 300 t/an.(cf. tableau n°6). Par ailleurs, les ve ntes d’animaux se fo nt exclusivement au souk (30 à 50 km), à part égale, ent re les abat teurs et les inte rm é d i a i res (50/50). Cependant le recours aux inte rm é d i a i res devient plus important avec le nombre d’animaux vendus par an. Tableau n° 6 : caractéristiques des ateliers d’engraissement taille des ateliers Nbre Bovins Vendus/an surface utile (Ha) nbre ovin vendu/an nbre Vaches nbre places engrais bovin nbre places engrais ovin Main Oeuvre familiale Main Oeuvre salariée petits moyens grands 20 14,2 67 7,7 16 90 2,0 1,7 57 72,3 243 24,8 81 133 2,8 2,7 232 43,5 225 148 250 2,0 5,0 La taille moyenne des ateliers est d’une centaine de bovins vendus par an. Les petits ateliers d’engraissement : ateliers représentatifs. La majorité des ateliers d’engraissement sont de pe t i te taille d’une capacité de 20 places de bovin, souvent associé à un tro u peau de 75 ovins avec ou sans 1 à 2 vaches. Il s’agit d’ ex p l o i t ations de moins de 26 except.grands moyenne 875 215,0 520 500 300 2,0 18,0 108 49,0 174 14,5 86 145 2,2 3,9 10 ha basées sur de la main d’ oe u v re familiale (2 membres de la famille) et un salarié, soit 13 U G B / 1 Mo. L’essentiel du grossier (fourrage + paille) est produit dans l’exploitation sur des parcelles réservées à l’alimentation du bétail. La charge animale est généralement très élevée puisqu’elle est de 20 UGB/Ha “équivalent bo u r” destiné à l’alimentation. Ainsi il y’ a besoin d’ a c h e ter 20% des besoins en grossier Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 complémentaire de l’extérieur pour satisfaire les besoins de production. L’approvisionnement en animaux d’embouche de ces petits ateliers se fait à 90 % au niveau du souk le plus proche à raison de 1 à 2 animaux par souk transporté sur de petites camionnettes de location (pick-up). Les animaux sont acquis aussi bien auprès d’ é l eveurs naisseurs qui amènent les animaux maigres (40% des achats), qu’auprès des intermédiaires (50% des achats). (cf.Tableau n°7). Une fois engraissé, un animal sur trois est vendu directement aux abatteurs. Les autres produits sont vendus toujours au souk le plus proche (- 25 km) à raison de 1 à 2 produits par transaction, soit à un abatteur (44%) soit à un inte rmédiaire (23 %). Ateliers d’engraissement moyens : début de spécialisation. Les ateliers de taille moyenne disposent d’une cinquantaine de places et produisent environ 80 bovins par an. Le taux d’occupation est ainsi de 1,7. Très souvent on y trouve associé à un atelier d’ovin (160 ovins /an) en préparation pour l’Aid el kebir et généralement il n’y a pas de va c h e. Ces ate l i e r s s’ a p p u i e nt sur une main d’oeuvre salariale et familiale (50/50) à raison d’1 M.O. pour 16 UGB. Le souk hebdomadaire reste le lieu privilégié des achats qui se font en petits lots de 5 à 6 animaux en moyenne dans des marchés qui se situent entre 40 et 150 km. Les engraisseurs peuvent se déplacer aussi loin dans les zones de naisseurs connaissant des déficits pluviométriques ou à la recherche de types animaux. Les animaux sont souvent collectés par l’intermédiaire au niveau du souk qui les collecte de bonheur auprès des petits éleveurs naisseurs. Si pour les achats, les engraisseurs se déplacent à la recherche du maigre, pour les ventes, ils se font au niveau des souk proches desquels ils se sont installés au moins pour les zones enquêtées. Grands ateliers : une affaire de spécialisés. Il s’agit d’ ex p l o i t ations spécialisées dans l’engraissement (sans troupeau laitier, mais souvent associé à un atelier d’ovins de 225 têtes en moyenne). Souvent, il s’agit d’une activité transmise par héritage (de père en fils) comme des éleveurs à l’esprit d’ e nt reprise d’origine extéri e u re à l’agriculture. Les ateliers ont une capacité moyenne de 100 à 200 places / exploitation. Le nombre de bovins engraissés est de 200 à 250 par an (soit 230 têtes/an en moye n n e ) , fournissant des produits à cyc l e relativement court en moins de 6 mois (2.1 bandes /an en moyenne) Ces ateliers sont installés sur des surf a ce s relativement modestes (30 à 40 ha) avec recours à des achats d’aliments grossiers (achat de 45% besoins) et du concentré. La charge animale est t r è s é l evée de 7 UGB / ha “équivalent bour” réservé à l’alimentation. La charge animale dans ces ex p l o i t ations re s te élevée (4.7 UGB / ha équivalent bour de surface réservée à l’alimentation) et les engraisseurs font appel à des achats de l’extérieur pour couvrir 57% de leur besoin en grossier. Pour l’approvisionnement en animaux d’embouche, les engraisseurs s’informent sur la tendance du marché et les cours des produits qu’ils désirent acquérir et choisissent ainsi les souks selon ces opportunités. Ces systèmes spécialisés sont plus au moins i ntensifs. La main d’œuvre dans ces ex p l o i t at i o n s est schématiquement organisée en 1/3 familiale et 2/3 salariée. Le chef de l’exploitation gard a nt la responsabilité de la gestion mais aussi des achats et des ventes des animaux, est aidé d’un autre membre de la famille plus 5 salariés, soit 36 UGB / M.O. L’approvisionnement des grands ateliers se fait à partir des souks par exce l l e n ce, soit auprès des é l eveurs (40% des achat s ) , soit via les intermédiaires (60% des achats). Les grands engraisseurs prennent la peine de se déplacer à des souks (de 2 à 3 souks de la région) plus éloignés (24 Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 27 et 64 km de l’exploitation). Les achats se font par des lots de 6 à 7 bovins à la fois et sont tra n s portés sur des camions toutes les 2 à 3 semaines. Les tailles des lots achetés et vendus par semaine ou par mois d o i ve nt souvent correspondre en vue de garder un taux d’oc c u p ation des capacités d’ h é be rg e m e nt optimale.(tableau n°7). De même, les vente s se fo nt au souk où les intermédiaires qui acquièrent 95% des produits. La taille des lots est en moyenne de 5 à 6 têtes.Les souks peuve nt se situer plus loin que ceux des achats (83 km) et les animaux sont acheminés sur des camions de 12 places spécialisés dans le transport d’animaux. Le transport se fait souvent en association avec un autre engraisseur. Pour cette catégorie d’engraisseur, on assiste à un étalement de la production de bovins de viande et d’approvisionnement en animaux le long de l’année. Par ce t te animation régulière aussi bien dans le temps que dans la qualité du marché, les e n g raisseurs arrivent à occuper une place importante sur le marché. En effet, dans les grands souks, le nombre d’intervenants est généralement élevé et à la concurrence entre les intermédiaires et les abatteurs-chevillards est très vive , la qualité des animaux et les prix y sont meilleurs. Généra l e m e nt, les engraisseurs à partir d’une certaine dimension s’approvisionnent régulièrement et donc se rendent aux souk aussi bien pour acheter des animaux à finir que pour vendre les produits finis. Il s’agit là d’une stratégie très connue de tous les pro fessionnels d’embouche et c’est la règle à adopter pour a b s o r ber les éventuelles fluctuations significatives des cours des animaux sur le marché. Ateliers exceptionnellement grands : rares mais ils existent. Ce sont des ateliers d’engraissement de grande t a i l l e spécialisés mais très peu nombreux, souvent ils sont associés à des ateliers d’engraissement d’ ov i n s également important. Ils sont implantés sur des superficies plus au moins importantes avec plus de 200 places bov i n e s. La charge animale est g é n é ra l e m e nt élevée (+ 5 UGB / ha réservé à l’ a l i m e nt ation ) impo s a nt des achats des 4/5 du besoin en grossier de l’extérieur. 28 La gestion est assurée par le propriétaire aidé par des membres de la famille, mais avec une main d’œuvre salariale importante (+ 90%) soit au total 28 UGB / M.O. Le rythme de production est de l’ordre de 1.8 bandes / an (rotation) . La fo rmule d’ a p p rov i s i o n n e nt en animaux d’embouche est caractérisée par une régularité et continuité et est concentrée sur 2 à 3 principaux souk choisis sur un rayon de 20 à 50 km. Vu le besoin hebdomadaire important en animaux à finir, la taille moyenne des lots achetés est de 10 à 20 têtes par semaine. Ce besoin ne peut être satisfait par un approvisionnement direct auprès des élevages naisseurs qui détiennent en g é n é rale de petit effe ctif. C’est donc au niveau du souk que c’est faisable et oû les intermédiaires jouent le rôle de collecteur et d’allottement pour le compte des ces grands engra i s s e u r s. Ils leur assurent 95% des achats d’animaux, alors que l’achat direct auprès d’éleveurs au souk ne représente que 5% des animaux maigres. (tableau n°7). Pour les mêmes raisons d’ e f fe ctif import a nt évoquées auparavant, la vente se fait au souk via des intermédiaires. En ce qui concerne la taille moyenne des lots à vendre, on peut constater le même ordre de grandeur que pour les animaux achetés (de 10 à 20 animaux par semaine) dans 1 à 2 principaux souk dans un rayon pouvant aller jusqu’à 70 km (souk des grands ce ntres urbains). L’inte rmédiaire joue toujours un rôle i m port a nt et constitue un acteur i n co nto u rn a b l e entre les abatteurs du souk ou vers d’autres souks par camion de 8 places. La plupart des éleveurs n’ o nt pas de parte n a i res co m m e rciaux constants, ils vendent aux plus offrants. Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 Tableau n°7 : Commercialisation des bovins selon la taille des ateliers d’engraissement - 40 t / an Achat d’animaux à finir Approv direct/ élevages (Nbre animx/an) Approv souk via éleveur direct (nbre/ animx/an) Approv souk via interméd (nbre/ animx/an) nbre souk visites/semaine distance en km nbre animx achetés sur souk /semaine nbre places /camion total achat(nbre animaux) % achat élevage direct %achat souk direct % achat souk-intermédiaires Vente produits finis vente direct/élevages (nbre animaux / an) vente souk via éleveur direct (nbre animaux / an vente souk via intermédiaires nbre animaux / an nbre animaux vendus au souk /semaine distance en km souk/élevage nbre places au camion total vente d’animaux %vente directe -élevages % vente souk direct % vente souk intermédiaires 40 à100 t/an 100 à 300t/an + 300 t /an - Moyenne - 1,4 33 109 50 40 49 131 950 109 1,8 23 à 37 1,4 20 à 70 2,3 24 à 64 2,0 17 à 45 1,7 21 à 54 1,5 2,7 6,3 14,0 3,5 3,7 17 5,8 50,2 43,9 3,5 63 13,9 86,1 20,0 240 40,0 60,0 8,0 1 000 5,0 95,0 5,9 116 2,5 32,8 64,7 6,8 7,5 200,0 39,3 8,5 37,5 8,5 53.9 1,6 8,1 26,9 3,5 36,5 3,0 68 8,3 86,7 25,0 50,0 LES ABATTEURS : INTERVENANTS D’AVAL A l’aval de la production, on se trouve en présence d’opérateurs sur des circuits co u rts et longs,d’un boucher en gros ou grossiste chevillard au boucher détaillant local. Les abatteurs chevillards ont principalement deux fo n ctions dans le système de commercialisation : le commerce de bétail en gros et l’abattage pour approvisionner les bouchers dans les grandes villes alors que dans les petites villes, ce sont les bouchers qui assurent l’abattage. Nous distinguons les bouchers locaux (BL) des grossistes locaux (GL) selon des critères relatifs au tonnage carcasse total. 22,4 500,0 83,8 5,8 15,0 6,1 83,3 12,3 210 5,6 94,4 70,0 8,0 700 28,6 71,4 41,1 5,7 120 12,4 75,4 Les bouchers locaux sont des personnes qui opèrent sur des circuits courts, possédant des petits moyens de transports des animaux (camionnettes de 2 à 3 p l a ces (pick-up). Leurs zones d’activité grav i te nt autour de deux abattoirs ruraux (tueries) au niveau du souk. Généra l e m e nt ils exe rce nt une act i v i t é complémentaire d’embouche d’une trentaine voire une quarantaine de places. Quant aux grossistes qui sont des abatteurs opérant l’abattage et la vente en gros ou en détail sur des circuits plus longs pour l’ a p p rov i s i o n n e m e nt des ce nt res urbain de co n s o m m ation en de viande bovine. Ils sont propriétaire de camion aménagé pour le tra n s po rt d’animaux (une quinzaine de places) opérant dans 1 à 2 abattoirs (rurales ou Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 29 municipales). A part l’abattage, il peut faire en plus du co m m e rce, de l’embouche dans de grands ateliers d’une capacité de 200 places et la vente de la viande dans leurs propres bo u c h e ries de distri b u t i o n . La fréquence des achats dépend particulièrement des capacités d’ é co u l e m e nt et de stockage des v i a n d e s. Les premiers to u rn e nt avec un effe ct i f m oyen annuel de 225 tête s. L’ a c h at se fait exclusivement au souk, soit l’équivalent de 4 têtes chaque semaine. Ils achètent les animaux au niveau de 3 à 4 souks visités par semaine qui se situent généralement dans un rayon de 10 à 70 km. Plus de la moitié des bovins est acquise via l’intermédiaire. Qu a nt aux plus gra n d s, leurs chiffres d’ a f f a i re s tournent autour d’un millier de têtes annuellement, soit l’équivalent d’une vingtaine à une trentaine de bovins par semaine. Si seulement 12% environ sont acquis dire cte m e nt des étables de fe rm e, les 3/4 des animaux achetés sont réalisés auprès des i ntermédiaires aux souk, co ntre seulement 15% achetés directement des éleveurs dans les 2 à 3 souk qu’ils fréquentent régulièrement chaque semaine dans un rayon de 50 à 150 km. à la recherche des effectifs, des ty pes d’animaux et des prix int é ressant s. Les grossistes eux, passent par les intermédiaires sur place au niveau du souk pour acquérir les 3/4 des animaux et le reste est acheté directement auprès des éleveurs au souk (15%) ou parfois directement des élevages (12%).(fig.n°8). La décision d’ a c h e ter des bovins est nat u re l l e m e nt influencée par l’ o f f redisponible et par les préfére n ces de la client è l e. De ce fait, les bouchers locaux affirment préférer s’approvisionner exclusivement du souk. Même s’ils préfèrent acheter directement des éleveurs au souk (43% des animaux), néanmoins ils achètent une partie considérable (57%) aux intermédiaires au souk pour diverses raisons : offres d’animaux homogènes, épargne de temps et parfois pour des raisons de facilités de paiement.(cf.fig.n°9). 30 Types animaux achetés par les abatteurs. Plus de la moitié (54 %) des femelles abattues sont des vaches de réformes âgées de plus de 5 ans, il s’agit de femelles réformées après 3 ou 4 lactations dans des étables laitières ou des troupeaux allaitants. Il est à noter que 15 % des femelles abattues sont de jeunes vaches ayant certainement vellé 1 ou 2 fois et reformées pour différentes causes, essentiellement sanitaires ou accidente l l e s. D’ailleurs, l’engraissement de vaches à réfo rmer dans des ateliers est une act i v i t é peu connue du fait de sa complexité par rapport aux autres ty pes de bov i n s, elles sont co n s i d é r é e s comme un sous produit du cheptel allaitant et laitier. Cependant le 1/3 des femelles abattues sont des génisses de moins de 2 ans (31% non négligeable). Il paraît donc qu’une fraction importante des veaux femelles n’est pas conservée pour le renouvellement et est destinée à produire des génisses de boucheries (finis ou non).(fig.n°10). De même pour les mâles abattus, plus de la moitié de cette catégorie (58%) sont des jeunes taurillons de moins de 18 mois d’age correspondant à un type de production intensif avec un raccourcissement de la durée de production et une vitesse de croissance plus importante que celle des animaux traditionnels qui sont plus âgés. Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 Ce t te dernière catégorie de jeunes bovins co rrespond à des animaux conduits en exte n s i ve, s’adaptant au mieux aux re s s o u rces disponibles du milieu, ayant subis des croissances discontinues,pour n’ ê t reabattus qu’à l’age de 24-36 mois, ce ty pe de bovin représente 31 % des mâles abattus( fig. N°11). SYSTÈME APPROVISIONNANT une diversification remarquable de la composition des vendeurs d’animaux d’embouche pour le compte des abatteurs. Cependant, les taureaux âgés de plus de 42 mois re p r é s e ntent 11 % des males abattus. Il s’ a g i t essentiellement des géniteurs réformés directement des élevages naisseurs de différents ty pes et généralement sans avoir subi aucune préparation pour la boucherie. Les préférences des abatteurs en types animaux sont distinctes. L’ a ctivité des gro s s i s tes s’appuie essent i e l l e m e nt sur les taurillons et les jeunes bovins ( 88 % des animaux abattus) alors que les femelles ne représentent que 8 % pour les génisses et 4 % pour les vaches réfo rm é e s. (cf.fig.n°12). Les taurillons qui sont les produits les plus recherchés sont d’origines différentes selon leurs poids.Les taurillons légers à moyens (moins de 400 kg PV) sont acquis auprès des éleveurs naisseurs engraisseurs ou des engraisseurs et en grande partie via des intermédiaires dans les souk. En revanche, les taurillons lourds (plus de 400 kg PV) proviennent des ateliers ou ils étaient engraissés d’une manière intensive à base d’orge à l’attache. Les figures n°14 et 15 ci-dessous indiquent les parts relatives des principaux systèmes d’élevage fournissant les animaux aux abatteurs. Pour les bouchers locaux, le taurillon occupe une place encore importante avec 42 % des animaux traités. Cependant la vache réformée et la génisse sont présentent à des proportions non négligeables soit 32 % et 26 % des animaux abattus.(fig.n°13). Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 31 Les résultats indiquent une diversification remarquable de la composition des vendeurs d’animaux d’embouche pour le compte des abatteurs. En premier lieu, on trouve les engraisseurs qui fournissent 70 % à 77 % des animaux, suivi des élevages mixtes (lait+viande) avec 12 % à 27 % des animaux. Des abattoirs municipaux aux tueries des souk ; la viande est écoulée dans différents circuits. 1/ les grands chevillards /bouchers travaillent en dehors des souks aussi bien pour l’abattage que pour la vente de la viande. En grande partie, la viande est vendue à la boucherie locale du village ou petit centre soit 86 % (Khemisset, Sidi Bennour ou banlieue de Fès) contre seulement 13 % vendue au niveau des boucheries de la région des grandes villes (Rabat, El Jadida ou Fès). La part de la restauration collective ne représente que moins de 2 % de la viande abattue (Fig. N°17). Si les grands abatteurs (chevillard s / Bouchers) abat tent les animaux essent i e l l e m e nt dans les abat to i r s municipaux, les bouchers locaux achètent sur le souk de bon matin du bétail qu’ils abattent aussi bien dans les tueries des souks (55 %) des animaux que dans des abattoirs municipaux (45 % des animaux). (Fig. N° 16). Qu a nt au boucher local, 70% de la viande est vendu à la boucherie locale du village et le petit cent re urbain contre 30% au niveau du souk. Ceci mont re que les abattages dépassent de loin les capacités d’absorption du souk le jour même du souk. (cf fig n°18) Après abattage au souk, la viande est vendue dans la boucherie du souk en partie le jour même (30 %) et l’autre partie est acheminée à la boucherie « boutique » permanente avec frigo du village ou du centre ville avec celle abattue aux abattoirs municipaux (70 %). Dans les banlieues du souk ( boutiques temporaires),la ca rcasse est vendue en tant que viande fraîche selon la coupe traditionnelle soit sous fo rme de viande hachée pour la restauration des clients du souk. 32 Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 Troisième partie : Les différentes filières viandes bovines par CHAFAI H. Au cours des dernières décennies, la production de viande rouge au Maroc s’est notablement modifiée dans sa répartition entre les différents types d’animaux et s’est diversifiée suite aux changements qu’a connus la struct u re génétique du cheptel bovin particulièrement depuis la mise en place du plan laitier en 1975.D’un côté, les éleveurs naisseurs disposaient en plus des races locales (Oulmès et Brune de l’Atlas...) des souches importées (Frisonne pie noire,Tarentaise,Montbéliard,Sa nta ...) et des produits de leurs croisements. De l’autre coté, les engraisseurs ont à leur disposition des produits de départ variés et des opportunités pour les produits finis suite à l’évolution que connaît le marché local. Par conséquent,l’éventail des productions envisageables est relativement ouvert, bien davantage que pour les autres prod u ctions animales puisque plusieurs types de bovins à viande peuvent être produits. Pour éclairer les choix actuels et futurs entre les différents types de production, nous décrirons ci-dessous les types d’animaux produits par les différents maillons de la filière de production de viande bovine au Maroc. Ainsi différe nts types d’animaux produits sont à d i s s ocier selon : TYPE D’ANIMAUX PRODUITS PAR LES NAISSEURS Les animaux vendus par les éleveurs naisseurs sont très diversifiés et hétérogènes : sexe, race, âge, poids et l’état d’engraissement qui dépend étroitement du niveau d’alimentation selon le système d’élevage. Ainsi on observe une diversification d’animaux à finir au niveau de l’exploitation “naisseur”d’ o rigine ou dans les ateliers auxquels ils seront transférés en vue d’une finition à l’auge. En effet, ces différentes catégories d’animaux sont reprises par des engraisseurs dans des ateliers spécialisés ou dans des élevages mixtes. (Lait + viande ou naisseurs avec achat) et sont soumis à un engraissement rapide souvent avec des rations plus ou moins riches en concentré. En général et selon la figure n°19 ci-dessous, 20% des animaux nés dans l’exploitation sont vendus à un stade très jeune juste après le sevrage au poids de 90 à 100 kg PV au souk au prix moyen de 3750 dh soit 37 à 40 dh/kg PV. Leurs poids de finition: compte tenu des conditions d’abattage et des délais d’ é coulement de la viande, le poids des carcasses finies semble cara ct é riser des filières particulières (150-200 kg cc pour des circuits co u rts et locaux, 300-350 kg c pour des circuits plus long pouvant passer par des abattoirs plus modernes et destinés à des débouchés à même de vendre sur des périodes plus longues). Age à la vente: à relier au poids de finition et au type de débouché. La race: parce qu’il caractérise fortement le système naisseur (donc les conditions d’élevage des veaux) et aussi les capacités potentielles de développement musculaire plus ou moins bien valorisés par les débouchés. Le sexe: parce que certaines filières temporaires co n ce rn a nt les génisses appara i s s e nt co m m e particulièrement spécifiques. Un animal sur 3 est vendu en tant que génisse d’élevage ou pour l’embouche à 6 mois d’âge ou 135 kg PV.Il paraît certain que l’éleveur aurait avantage à se débarrasser rapidement des génisses jeunes, trop légères ou de mauvaise qualité quand il peut les vendre à bon prix. Les animaux mâles sont vendus à différents stades en tant que taurillons maigres à 200-280 kg PV (35%) Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 33 ou semi- fini( TSF) plus lourd à 340 kg PV (16%), pour être soumis à un engraissement rapide dans des ateliers spécialisés. veau sevré et 26 à 27 dh/kg PV respectivement pour un taurillon maigre ou semi-fini.(fig.n°21). Des stratégies de ventes particulières chez les naisseurs. (fig.n°20). La commercialisation peut avoir lieu classiquement en veaux sevrés ou non mais également après une péri ode de cro i s s a n ce de quelques mois dans l’exploitation sur parcours et chaumes, que ce soit pour les jeunes bovins males ou pour les génisses. Pour des raisons probablement financière s, les éleveurs ont tendance à vendre leurs génisses très jeunes alors qu’ils vendent leurs taurillons à l’état maigre ou semi-fini. Le prix des animaux vendus par les naisseurs est très fluctuant et varie selon les années et la saison. En générale, elle oseille autour de 40 dh /kg PV pour un 34 Lorsque la campagne agri cole démarre bien de po i nt de vue pluviométri q u e, il en résulte une fo rte demande sur les jeunes bovins pour les mettre au pâturage, e n g e n d ra nt une hausse très sensible des cours des animaux d’embouche entra nt en concurrence avec les engraisseurs qui eux n’ a c h è te nt pas pour mettre à l’ h e r be mais en vue d’une finition à l’auge à base de co n ce ntrés coûteux et achetés à l’ extérieur. La figure n°22 ci-dessous tra ce l’évolution de 1995 à 2001 du prix réel du maigre acheté au niveau des souk par un grand engraisseur spécialisé qui s’ a p p rovisionnait régulière m e nt en pe s a nt les animaux à l’achat. Le prix moyen pour la péri ode était de 25.5 dh/ Kg PV et oscillait ent re 21 et 29 dh/ Kg. Cependant à partir de 2003, qui a été une année pluvieuse après des années sèches, le prix du maigre n’ a rr ê te pas d’ a u g m e nter suite à une rétention importante des animaux et les cours ont dépassé la barre des 32 dh/ kg PV. Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 En plus des animaux maigres,les élevages naisseurs sont les fo u rnisseurs de vaches de réfo rmes qui constituent toujours une part non négligeable de notre production de viande bovine, malgré la réduction du nombre de vaches.Ces dernières trouvent des débouchés à travers des circuits qui les utilisent largement. Les vaches de réformes proviennent des 665.000 de vaches locales et 550.000 de vaches améliorées qui constituent notre cheptel national. Ces vaches réfo rmées annuellement sont donc approximativement de 137.000 vaches pures et croisées soumises à un taux de réforme plus élevé que les troupeaux de race locale qui laissent autant de vaches de réformes par année. TYPE D’ANIMAUX PRODUITS PAR NAISSEURS ENGRAISSEURS : En premier lieu, pour les taurillons, on constate une tendance vers des animaux de type laitier qui de plus en plus semblent bien adaptés et valorisés dans le co ntexte local ou régional des exploitations étudiées. En effet, les animaux engraissés, toutes catégories confondues, sont fournis en grande partie par les petites exploitations laitières (58%). Alors que suivi les exploitations allaitantes ne fournissent à peine 29% des animaux à finir. Par ailleurs, les élevages mixtes, par définition, retiennent les animaux et donc ne participent qu’à hauteur de 8 % des animaux mis à la disposition des engraisseurs. En dernier, On trouve les élevages laitiers spécialisés qui ne fournissent que 5% des animaux pour les ateliers d’engraissements gardant le reste à l’engrais à coté des vaches.(cf.fig.n°24). Un fait majeur est que les taurillons intéressent en premier lieu les engraisseurs marocains car ils permettent de travailler sur des cycles court en systèmes inte n s i fs. L’engraissement de taurillon est venu le plus souvent confo rter l’intensification des prod u ctions de ruminants au niveau des exploitations. En effet, cette catégorie représente 84% des animaux mis dans les ateliers et c’est maintenant une production majeure qui se développe lentement et d’une manière continue. Quant aux taureaux, issus de maigres âgés ou géniteurs plus ou moins engraissés et les génisses aménagées vers des systèmes de prod u ction inte n s i ve se révèlent d’une pratique plus délicate et par conséquent ne représente nt chacun que 7% des animaux engraissés. Par ailleurs, il y a lieu de noter que les engraisseurs ne s’intéressent guère à la vache de réforme (cf.figure n°23). Ce t te stru ct u re d’ a p p rovisionnement conditionne fortement les types animaux (catégories, races, état des animaux..) du fait de la nat u re du sys t è m e d’élevage fournissant les animaux à engraisser et par co n s é q u e nt les qualités co m m e rciales et ty pe s d’animaux qui seront produits. Les taurillons engraissés sont à 97% issus des taurillons collectés maigres ou semi-finis et par conséquent n’ayant s é j o u rné qu’une péri ode plus au moins co u rte dans les ateliers d’engraissement.Seulement 3 % des taurillons sont nés dans l’exploitation naisseurs engraisseurs.(fig.n°25). Lieux d’achat et origines des animaux Les ateliers de production de jeunes bovins doivent s’approvisionner en jeunes animaux à engraisser,soucieux de dégager évidement les meilleures marges, il est intéressant de voir les choix qui sont les leurs et aussi ceux dictés par le marché pour leurs approvisionnements. Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 35 Par contre les génisses engraissées sont d’origines diverses mais toutefois, 53% et 20% des génisses sont respectivement achetées entant que génisses maigres ou semi-finies contre 27% que représentent celles nées dans l’exploitation de naissance. En effet lorsque l’ e f fectif du cheptel reproducteur se maintient à un niveau à peu près stable ou régresse, une fraction importante des veaux femelles n’est pas conservée pour le renouvellement et est destinée à produire des génisses de boucherie.(cf.fig.n°26). Il est vrai que la production intensive de jeunes bovins ( t a u rillons et à un degré moindre les génisses) permise par une maîtrise plus ou moins importante et l’utilisat i on de ration à base de concentré à haute concentration nutritive. Les taureaux engraissés sont : - soit des géniteurs réformés nés ou élevés dans l’exploitation dans 12% des cas, - soit acquis comme taurillons âgés semifinis des zones défavorables pour être finis à l’étable dans 88% des cas.(fig.n°27). La production de taurillons : relativement de mieux en mieux maîtrisée, a eu un développe m e nt continue mais reste très hétérogène. Nous distinguons 3 types de produits que nous appèlerons taurillons ‘’ léger’’, taurillon ‘’maigre’’ et taurillon ‘’lourd’’. 1. Le taurillon léger est un animal male maintenu entier, jeune et acheté souvent à un poids initial autour de 133 kg PV pour être engraissé rapidement et vendu à un poids vif d’environ 337 kg. Malgré le faible poids de carcasse de ce type de production, il représente tout de même le 1/3 des taurillons finis puisqu’il correspond au besoin du marché particulier qui n’est que celui des abattage au «souk » . 2. Le taurillon moyen correspond donc à un bovin male entier, acheté à un poids initial de 224 kg et engraissé pour être abattu au poids vif avoisinant les 420 kg.C’est le schéma le plus adopté en engraissement de taurillon puisqu’il ne représente pas moins des 2/3 des taurillons produits. 3. Le taurillon lourd est maintenu jusqu’ en PV au delà de 500 kg. Mais ce type de produit fournissant des carcasses lourdes ne représente que moins de 2 % de sa catégorie. Malgré que les taurillons légers et moyens sont très appréciés par les petits bouchers du fait des faibles volumes de leur vente, les poids de carcasse de ces animaux , vu leurs ages, reflètent une conduite semi intensive et on peut espérer des poids supérieurs avec un état plus apprécié. Analyse du type de produit chez les naisseursengraisseurs. L’analyse des différents types d’animaux co rrespondant aux diverses productions a permis de les identifier et de les caractériser : (cf.graphe n°8). 36 Toutefois, le développement de la production de taurillon intensive peut se heurter à des limites technique et économique (coût de prod u ction) ce qui redonne la place aux types de productions de viande bovine moins intensif utilisant les parcours et les chaumes de céréales moins coûteux. La rentabilité dépend de la structure des exploitations et du type du produit obtenu. La production de Taureaux :ce sont des animaux qui se caractérisent par un age à l’abattage globalement Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 de trois ans voire plus ,et finis à un poids relativement élevé (675 kg), il s’agit généralement de géniteurs de réforme ou taurillons légers de zones défavorables repris par des engraisseurs pour la finition avec des ca rcasses lourdes pour l’approvisionnement de marchés locaux. Les génisses, en général leur production est plus souvent réalisée dans des systèmes extensifs et semi intensifs. on distingue deux catégories : ◗ Les génisses légères qui sont finies à un poids faible de 250 kg PV (75% des cas) et qui n’ont pas fait l’objet de préparation poussée d’engraissement et ne prov i e n n e nt pas des ateliers d’ e m bouche spécialisés. Il est a souligner que l’activité d’engraissement au Maroc repose depuis son développement sur les concentrés. Les mélanges fermiers de concentré, qui était jadis composés essentiellement des sousproduits de l’agro-industrie subventionnés (son + p u l pe de be t te rave), sont actuellement plus diversifiés en utilisant différents aliments simples disponibles. Les mélanges les plus rencontrés, pour les jeunes bovins chez les éleveurs enquêtés comportent : ◗ 24 à 28% de céréales (orge) ◗ 40% des sous produits de l’agro-industrie (son de blé+pulpe sèche de be t te rave ) , ces deux groupes de produits constitue l’essentiel de la ressource énergétique ; ◗ Les génisses moye n n e s, re l at i ve m e nt plus âgées, lourdes et abattues à un poids vif de 330 kg. Dans tous les cas, ces dernières catégories (génisses + taureaux) ne sont pas conduits au départ pour atteindre leur potentiel mais pour valoriser au mieux des re s s o u rces fo u rra g è res disponibles dans leur système de conduite extensif. ◗ et des taux variables mais faibles d’aliments protéiques (féverole ou tourteaux de tournesol). Il y’a lieu de signaler que la majorité des engraisseurs considère la féverole comme l’aliment “miracle” pour la finition d’animaux d’embouche. El l e permet de réaliser des performances meilleures et donne une viande de bonne qualité malgré son coût excessif. Le tourteau de tournesol est de plus en plus utilisé suite à sa disponibilité et aux efforts de vulgarisation entrepris depuis quelques années, alors que le tourteau de soja est considéré comme cher et souvent méconnu des éleveurs. conduite des animaux à l’engrais hors sol. L’ a l i m e nt ation des animaux en finition dans les ateliers d’engraissement est basée tout d’abord sur l’aliment grossier (33% ration génisses 16 à 24% ration taurillons) riche en fibre, essentiellement de la paille et un degré moindre de foin d’avoine. Les quantités distribuées sont souvent très limitées de 1 à 2.5 kg/animal/jour en tant qu’aliment de lest. On note l’absence des cultures fourragères au niveau des ces exploitations d’engraissement. En effet, cette spéculation est souvent réalisée hors sol probablement à cause des coûts très élevés des terrains au alentour des villes ou cette production s’est déve l o p p é e depuis longtemps et du fait que cette production est moins dépendante des cultures fourragères. Néanmoins, les mélanges élaborés à la ferme ne respectent pas nécessairement au mieux les besoins nutritionnels des animaux ni le coût minimum. La ration est distribuée en quantité limitée en 1 ou 2 prises par jour et l’eau n’est pas servie ad libitum par manque d’aménagement adéquat du fait de l’adoption généralisée du système d’attache. Le recours aux aliments de provendes est très rares voire absent. Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 37 Les cycles d’engraissement sont de 4 mois pour les génisses légères et moyennes et de 6 mois pour les 3 catégories de taurillons. Aussi, l’engraisseur raisonne en durée du cycle d’engraissement plutôt que sur la base du poids initiale et finale recherchés. Si les poids calculés à partir des poids initiaux et finaux et sur la base des durées d’engraissement déclarées donnent de bonnes performances de croissance dans les ateliers d’embouche qui s’approche des 1000 g/j ; on peut penser que les performances de croissances réelles ne peuvent être que moyennes et tournent autour des 700-800 g/j . Ce constat est confirmé par les résultats d’ a n a l yse ex h a u s t i ve effe ctuée pour un atelier d’ e n g ra i s s e m e nt sur la base de données fiables co rrespo n d a nts à des mesures exactes. L’efficacité alimentaire qui avoisine 7 à 8.5 kg Ms /kg de gain est considérée comme faible et compromettant sensiblement la rentabilité de la spéculation. une durée de 223 jours(7.3 mois)(cf.graphe n°9). Il est à noter que la durée d’engraissement proprement dite à l’auge (à l’attache) n’est que de 4 à 5 mois puisque les animaux sont conduit en semi- intensif durant les 2 à 3 premiers mois au pâturage avec complémentation. Ainsi les perfo rm a n ces de cro i s s a n ce quotidienne sont calculées de l’ord re de 600 à 700 grammes et 950 à 1000 grammes respectivement pour les deux phases successives. Le schéma d’engraissement adopté dans un grand atelier est basé sur des broutards maigres de 200 kg poids vif (de 170 à 230 kg vif ) pour obtenir des animaux finis au poids moyens de 376 kg vif (de 325 à 430 kg vif ) ; soit un gain de 174 kg en moyenne sur L’intensification de la production de viande bovine devrait obligatoirement passer par un raccourcissement de la durée d’engraissement, ce qui nécessite des vitesses de croissance beaucoup plus importantes que celles réalisées dans le système d’engraissement actuel. Cela est faisable en utilisant des régimes en q u a ntités suffisantes et équilibrées en élément s nutritifs et adaptés au type d’animaux à produire. Si les jeunes bovins males, surtout de souche plus ou mois tard i ve, pe u ve nt être forcés pour des 38 croissances élevées ; ce n’en est pas de même pour les génisses pour lesquelles il est indiqué de veiller à distribuer des rations plus équilibrées, faute de quoi, cela conduit très vite à un état d’engraissement excessif. La vente des animaux à engraisser se fait à des âges, poids et stades très divers re f l é t a nt la dive r s i t é re l at i ve des ty pes d’animaux produits pour la viande.(fig. n°28 et graphe. n°10). Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 Par ailleurs,7% des animaux engraissés sont des génisses de races croisées (3/4) et de race locale (1/4). Une génisse sur 4 est née et finie à la ferme. Celles achetées puis engraissées sont pour plus de la moitié acquises jeunes et maigres, alors que 20% sont reprises au stade semi-fini avancé. En premier lieu, la majorité des animaux engraissés (84%) sont des taurillons et leurs poids moye n s varient de 380 à 400 kg.PV. Ils sont essentiellement de race croisée (Local x Frisonne laitière). En deuxième lieu ,seulement 7% des animaux engraissés sont des taureaux lourds d’un poids moyen avoisinant les 700 kg PV. Les animaux nés et élevés dans l’exploitation représentent 12% ; le reste (88%) est acheté au stade semi-fini et engraissé. Enfin la catégorie de vaches de réfo rmes ne représente qu’une partie minime ( 0.1% des animaux produits) . leur poids ne dépasse pas les 400 kg PV en moyenne, c’est-à-dire que les engraisseurs ne s’intéressent pas aux vaches de réformes . Des marges difficiles à apprécier : Dans les calculs de marges, difficiles à appréhender du fait qu’on se place dans un cadre d’une production discontinue, avec des achats de maigres et des vente s de produits finis tout au long de l’année d’une part,avec des fluctuations que connaissent les cours des animaux et des aliments concentrés d’autre part,fait que La rentabilité de l’engraissement dans ces schémas et structures souvent complexes ,inadéquates et parfois opaques,est difficile à apprécier et ne peut en tout cas être appréhendée à travers une approche simple et classique. Le tableau n°8 ci-dessous donne des indications relatives pour les différentes catégories des prix d’achat et de vente des animaux et le ra p po rt prix du maigre/prix du gras qui est favorable pour les génisses légères et les taurillons moyens comparés aux génisses moyennes et les taurillons légers. Tableau n°8 : Prix de vente, d’achat et marges des différentes catégories Génisse Génisse Taurillon Taurillon légère moyenne léger moyen Coûtd’achat(CA)dh/kg vif 29.0 30.0 30.4 29.7 Coût de vente(cv) dh/kg vif 27.6 23.5 22.6 24.6 Rapport CA/CV 1.05 1.27 1.34 1.20 Prix d’achat dh/tête 3167 4000 4225 6030 Prix de vente dh/tête 6767 7750 7370 10650 Marge brute dh/tête 1233 1250 1800 2100 Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 Taurillon lourd 30.0 15000 - 39 A titre indicatif le graphe n° 11 trace l’évolution du rapport maigre/gras. On constate que ce rapport qui devrait être supérieur à 1 a été depuis des années en dessous et donc favorable pour les engraisseurs. La marge brute relevée est de l’ordre de 1250 DH par génisse légère et moyenne et de 1800 à 2100 DH pour les taurillons légers et moyens respectivement. Les données ci-dessous donnent une estimation plus exacte au niveau d’un grand atelier donne une marge de 8 dh/tête par jour d’engraissement réalisé à partir des prix de ve nte de bovins gras (cf graphique n°12) et un ra p port maigre / g ras favorable. Ces chiffres semblent plus correctes et proches de la réalité. Le graphe n°13 trace l’évolution de la marge réalisée dans cet atelier en DH par tête par jour. Il est à signaler que concernant la marge, le calcul a été limité à une approche singulière à partir des données recueillies. ce montant il faut encore retrancher des charges non Comme on peut le co n s t ater dans la comparaison des marges déclarées pour chaque type de production. De l’atelier (marge, coût de production pour taurillon 40 comptabilisées par les éleveurs. Pour se prononcer sur ce point il faut prendre en compte toutes les données de l’exploitation ou de léger et moyen, génisse, vache et taureau). Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 TYPE D’ANIMAUX ACHETES PAR LES ABATTEURS : LES SOUHAITS DE L’AVAL ? Les débouchés pour les animaux finis sont variables. Comme ailleurs, la distribution et la consommation de viande de jeune bovin sont segmentées. Il faut par exemple, dissocier d’un côté, la viande abattue dans les tueries de souks et commercialisée en demi ou quart de carcasse dans les petites boucheries locales sans découpe spécifique et sur une courte période et de l’autre, la viande achetée par des grossistes approvisionnant les grandes villes et les villes touristiques demandant une déco u pe de viande “à la française”... Entre ces deux voies, il existe une large palette de débouchés, qu’il faut préciser et mettre en évidence car ces débouchés ne demandent pas les mêmes produits: Les premiers se satisfont de ca rcasses légère s, les seconds re c h e rc h e nt des carcasses plus développées et plus lourdes. C’est ce que nous essayons d’examiner et d’analyser dans cette partie de l’étude. les taurillons lourds (538 kg PV) représentent 51% des animaux abattus par les abatteurs contre 21 % pour les taurillons jeunes appelés couramment « veau » par les bouchers et les consommateurs. Leurs poids ne dépassent pas 190 kg PV. Les taurillons m oyens de 350 kg représente nt moins de 5% (fig.n°29, graphe.n°16 et tableau n°10). Quant aux femelles, il y’a d’abord les génisses légères (262 kg PV) et moyennes (475 kg PV),qui ne représentent que 8% et 3% respectivement du total des animaux abattus. Les vaches de réfo rmes maigres (263 kg PV) et moyennes(363 kg PV) représentent ensemble à peine 7% des animaux abattus. Les abatteurs cités à l’aval des filières des viandes fraîches sont des acteurs principaux de commercialisation des bovins viva nts. Nous ne cite rons pas les desiderata de l’aval, cela serait fastidieux, nous nous bornerons à présenter les souhaits exprimés par les acheteurs.En effet,les abatteurs(chevillards et bouchers) constituent la première étape de la distribution de viande, par leurs approvisionnements en différentes catégories d’animaux re f l è te la demande ou la disponibilité pour la production de viande. Il nous paraît être un co n s t at majeur que les abatteurs enquêtés dans les trois régions optent pour des carcasses d’abord de bovins males. En effet, Tableau n°10 : Poids à l’abattage des différents produits type animal jeune taurillon Génisse - 300kg Génisse + 300kg Taurillon - 400kg Taurillon + 400kg Vache - 350kg Vache + 350kg Poids final (en kg) 190 262 475 348 538 263 363 Lieux d’achats aussi divers que : Quant aux t a u rillons moyens de moins de 400 kg PV, Les taurillons lourds qui représentent plus de la moitié des achats sont re c h e rchés auprès des engraisseurs (+95% des taurillons) qui finissent relativement bien ces animaux. (fig.n°30). ils sont acquis directement auprès des engraisseurs (22%) et des éleveurs mixtes (14%) ; mais les 2/3 de ces taurillons sont achetés auprès des intermédiaires aux souks. Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 41 reste, soit 41% des jeunes femelles sont des produits issus de pe t i tes exploitations (lait + viande) qui mettent sur le marché des génisses non gardées pour le renouvellent qui proviennent souvent des systèmes traditionnels.(fig.n°32). Alors que 61% des vaches abattues sont des vaches de réforme qui proviennent des petites exploitations laitières, contre 25% issus des exploitations laitières spécialisées et 14% des exploitations mixtes (lait+ viandes). Ces données confirment bien qu’il n’y ait pas de vaches venant des ateliers d’engraissement.(fig.n°33). Les animaux ainsi achetés ont des origines inconnues et subissent des stress qui affe ctent la qualité de la viande, néanmoins la majorité des abat teurs achète nt les bovins au souk. Comme les éleveurs ve n d e nt souvent des petits lots hétérogènes, les abat teurs ou au moins les chevillards, ne trouvent pas la quantité et aussi la qualité recherchée, càd de jeunes bovins bien engraissés. Par conséquent, ils sont souvent obligés d’ a c h e ter même plus cher aux intermédiaires qui ne sont pas des parte n a i res co n s t a nts sauf dans des cas minimes. Certains chev i l l a rds préfère nt achete r directement à la fe rme parce qu’ils pe u vent trouver des animaux d’une qualité qui leur conviennent. Concernant les génisses et les vaches de réforme, on note que 59% des génisses sont issues des ateliers d’engraissement. Elles sont donc finies à l’auge. Le Lieux d’abattage et de commercialisation au souk ou ailleurs (tableau n°10 et graphe n°15). Les animaux achetés sont abattus soit dans l’abattoir du souk le jour même (tuerie) ou dans un abattoir municipal. Les taurillons sont abattus essentiellement dans des abattoirs municipaux (75 à 93%) pour l’approvisionnement des marchés du village par les taurillons légers. Les taurillons lourds sont pour approvisionner le marché local (55%), Les cent res urbains (22.5%) et les restaurants (20%). De plus les grands chevillards ont des contrats avec la restauration collective comme les universités, les hôpitaux ou des hôtels. De même 75% des génisses maigres sont abattues dans un abattoir municipal pour approvisionner les centres villes et les boucheries locales des petits centres, le reste (25%) est abattu dans une tuerie du souk ou la moitié est commercialisée au souk, l’autre moitié est destinée à la boucherie locale du village avoisinant. Cependant, pour les vaches de réformes, un schéma différent est observé : en effet, 2 vaches sur 3 sont abattues à l’abattoir pour l’approvisionnement du marché. Les vaches abattues au souk sont vendues à moitié au souk, l’autre moitié au village avoisinant. (cf.tab.n°11 et graphe n°17). 42 Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 Tableau n°11 : Lieux d’abattage des différentes catégories de bovins. type animal jeune taurillon Génisse -300kg Génisse +300kg Taurillon - 400kg Taurillon + 400kg Vache - 350kg Vache + 350kg poids vif final (en kg) % abatt. souk % abatt. municipaux %grands abattoirs 190 100 - 262 25,0 75 - 475 100 - 348 6,7 93,3 - 538 25,0 75 - 263 100 - 363 33,3 66,7 - bovins allant de la pe t i te génisse légère au t a u rillon lourd. Ainsi les taurillons jeunes et moyens et les jeunes vaches réformées sont écoulées essentiellement par la boucherie locale qui demande des pe t i te s carcasses. Alors que les taurillons lourds mais aussi des petites génisses sont commercialisées dans les grands centres. Le créneau de la re s t a u ration to u ristique est aliment é par les génisses et les taurillons lourd s. Selon les estimations, ce marché ne re p r é s e nte pas plus de 2% du marché de viande bov i n e. Différents types d’animaux pour différents débouchés: On devrait trouver, même si les déclarations ne le montrent pas, une partie des vaches écoulée dans la restauration collective. Il ex i s te des débouchés (marchés) bien ident i f i é s selon les ca ra ct é ristiques des ca rcasses des Tableau n° 12 : part des circuits de commercialisation des bovins. type animal poids vif final (en kg) % boucherie souk % boucherie locale % boucherie région et grande ville % chaîne restauration collective % restauration touristique jeune taurillon Génisse -300kg Génisse +300kg Taurillon - 400kg Taurillon + 400kg Vache - 350kg Vache + 350kg 190 100,0 - 262 12,5 62,5 25,0 475 50,0 - 348 100,0 - 538 55,0 22,5 263 100,0 - 363 16,7 83,3 - - - - - 2,5 - - - - 50,0 - 20,0 - - Ces chiffres témoignent de l’importance de la place de la boucherie locale dans le débouché des bovins marocains ou les carcasses sont livrées en quartiers et demi-carcasses. plus ou moins informés sur les prix Tous les abatteurs sont généralement bien informés sur les niveaux des prix pour les différe ntes catégories et types animaux. Souvent les prix de viande au détail (au niveau des bo u c h e ries) ori e nte nt Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 43 les abatteurs sur le prix d’achat de l’animal mais restent une orientation approximative car la valeur de l’animal n’est pas estimable avec exactitude. Au niveau du souk, il n’y a ni standardisation des catégories ou qualités ni bascule pour peser les animaux. Les prix de viandes fluctuent énormément, les prix tracés sur le graphe n°19 ci-dessous restent donc indicatifs sur les différences existantes entres les différentes catégories types d’animaux. Les prix moyens d’achat des animaux sur pieds par les abatteurs souvent exprimé en dh/kg carcasse varient peu entre les différentes classes de chaque catégori e, mais avec des écarts significat i fs par ra p po rt à la va c h e. Les éca rts de prix ent re les taurillons sont minces et la génisse est légèrement moins chère. Par co nt re, les cours des va c h e s reformées sont les moins élevés. fréquemment vendue pour être sacrifiées lors des cérémonies. La génisse est en quelque sorte le « parent pauvre » tout simplement parce qu’elle a des performances inférieures à celles des males et que les rapports de prix femelle/male ne viennent pas combler ce handicap. L’animal le moins quotté est la vache de réforme qui est souvent en mauvaise état corporel leur prix ne représentent que 73 % de celui du taurillon de base soit 35.9 dh/kg net. La figure N°35 ci-dessous démontre tout d’abord un élément très significatif l’importance de nos principaux types de production de viandes bovines actuelles. Avec plus de 70.500 t/an, la production de viande issue de bovins males occupe la première place soit 45% du volume total de nos productions de viande bovine. La production de viande de vache représente 22% des viandes bovines (35.338 Tonnes/an), ce qui peut être considéré co m m e très faible. La production de viande obtenue par l’abattage des génisses représente malheureusement le tiers du total de la spéculation bovine bouchère avec 51.617 Tonnes/an. Les taurillons sont les plus cotés à 48.8 à 49.5 dh/kg net suivi des génisses d’embouche à 47.9 dh/kg net (soit 97 %). Ces dernières sont souvent vendues et a b attues à un des stades très jeunes de leur croissance donnant lieu à une viande de qualité supérieure très appréciée des consommateurs et 44 Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 Tableau n°9: synthèse des données technico-économiques effectif prix achat moyen poids achat moyen poids vente moyen prix vente moyen prix revient brut(achat+alim) prix revient brut(achat+alim) durée engraissement gain quotidien moyen GMQ prix achat moy maigre prix vente moy fini rapport prix maigre/gras marge brute Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 1744 5151 202 376 10038 8233 8155 223 7,3 857 25,5 26,96 0,95 1804 8,10 10,3 têtes dh kg kg dh dh calculé dh estimé jours mois Gram./j dh/kg PV dh/kg PV dh/tête dh/t/jour dh/kgGain 45 Quatrième partie : Le circuit de commercialisation des animaux sur pieds : les achats et ventes dans les « souk » Par Chafai H. Pour les producteurs de bétail et les acheteurs locaux ou d’autres régions, le souk est l’endroit où ils pe u vent vendre et acheter leurs animaux. Les transactions sont de plusieurs types : des achats pour l’abattage, pour l’élevage ou l’engraissement. Nous retenons ces deux dernières catégories qui nous intéressent. Le souk est souvent situé à un endroit central dans la campagne et accessible pendant une journée aux h a b i t a nts de la région (commune) (1souk / commune rurale).Il en existe 850 marchés hebdomadaires au Maroc. Les intervenants dans les transactions du souk sont les éleveurs, les intermédiaires ainsi que les abatteurs qui fo nt le commerce de la viande en gros (chev i l l a rd) ou au détail (les bouchers). Le souk est l’endroit le plus important pour le commerce des bovins. La majorité des animaux d’embouche commercialisée au Ma roc transit par le marché (souk). Pour cette raison, les circuits vers et à partir du s o u k (entrée=origine et sortie=destination) sont traités d’une manière plus approfondie dans cette partie de l’étude. Check gâte souk est choisi comme instrument quantitatif de collecte des données c’est à dire le contrôle des vendeurs à l’entrée et des acheteurs à la sortie du souk. Il est très difficile de déterminer globalement les flux de bovins d’embouche. Pour cara ct é riser la dimension des circuits décrits précédemment (3° partie) . Les contrôles des entrées et des sorties au niveau des 3 principaux souks des 3 régions d’étude (souk tlat de Khemisset, souk had de Fès et souk de Sidi Bénnour) ont été réalisés pour co l l e cter des données concernant l’importance relative des différentes catégories, les systèmes d’origine et la destination des animaux. Ces données sont résumées dans le graphique n°55. animaux finis) est assurée par le producteur sous forme d’animaux sur pieds,principalement au niveau du souk hebdomadaire. Le souk constitue un maillon essentiel dans l’ o rg a n i s ation de la filière. En effe t, le souk est le lieu prépo n d é ra nt au flux des animaux des différentes catégories d’animaux entre les différents types de producteurs.Les intermédiaires contribuent à l’acheminement des animaux maigres des petits souks locaux aux grands souks régionaux. Les animaux dans le souk Le souk est le lieu où sont commercialisés aussi bien des bovins prêts à l’abattage tel que les taurillons finis, les taureaux, les vaches de réfo rme et les génisses d’embouche, que des animaux destinés à être repris par d’autres éleveurs tel que les veaux sevrés ou non, les animaux maigres (taurillons et génisses) à finir. Les taurillons gras destinés à l’abattage viennent en tête avec 40 % des entrées,suivi de taurillons maigres (8.7 %) et semi-finis (15.3 %).Les taureaux ne représentent que 2 %. Les femelles représentées par les génisses et les vaches de réfo rmes interviennent respective m e nt avec 12 % et 10 % des animaux commercialisés. En fin, on tro u ve aussi de très jeunes bovins, les veaux sevrés avec 9.2 % et les veaux non sevrés avec seulement 2.7 % ORIGINE DES ANIMAUX POUR ENGRAISSEMENT ET ABATTAGE. En général,la commercialisation de toutes les catégories d’animaux (achats d’animaux à finir et la vente des La figure n°36 ci-dessus montre la part relative des différentes catégories d’animaux entrant au souk. Il Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 47 est à souligner que les résultats représentent les observations de quelques jours sur les 3 souks enquêtés. Taurillons sortent principalement des ateliers d’engraissement. (33 %) ou des élevages laitiers (34 %).Il semble que po u r une raison ou une autre, ces éleveurs abandonnent l’engraissement des taurillons à mi-chemin.(cf.fig.n°39). Les taurillons finis représentent 40% des animaux d’embouche dans le souk et proviennent essentiellement des ateliers d’engraissement(ENG) (82% des taurillons finis) et à un degré moindre des petits ateliers d’engrais des élevages laitiers-engraisseurs (LAIT+ENG) (12% des taurillons) ; les autres systèmes ne représentent que moins de 3% chacun (cf. fig.n°37). Des génisses maigres à relativement lourdes. L’élevage des génisses est le plus souvent réalisée dans des systèmes de production peu intensive. Des génisses prévues initialement pour le renouvellement du troupeau mais qui sont réformées encours d’élevage le plus souvent pour des raisons de conformation ou de développement corporel insuffisant. Taurillons maigres et semi finis : origines disparates Les taurillons maigres et semi-finis qui sont la phase intermédiaire entre naisseurs et emboucheurs, transitant par les souks sont d’origines plus disparates.Les animaux issus des élevages naisseurs traditionnels(N.Tra d ) représentent respectivement 64 % et 33 % des taurillons maigres et semi-finis. Les taurillons maigres qui sont très recherchés sont fo u rnis essentiellement par les élevages ty pe s naisseurs tra d i t i o n n e l s. On effe t, ces derniers se débarrassent très souvent des animaux mâles plus au moins jeunes mais non finis. Ainsi 64 % des taurillons maigres sont issus des élevages naisseurs traditionnels alors que 24 % provenant des élevages laitiers (petits et spécialisés).(cf.fig.n°38). Ainsi une fraction des veaux femelles n’est pas conservée pour le renouvellement et est destinée à produire des génisses de boucherie plus ou moins finis dans des élevages ou des ateliers d’embouche. Les naisseurs traditionnels qui fournissent 32 % et 27 % respectivement des génisses maigres et lourdes sur le marché.Cependant,il faut noter aussi que les ateliers d’engraissement fournissent une part importante de génisses puisqu’ils fournissent 16 % et 416 % des maigres et relativement lourdes. Les taurillons semi-finis qui sont plus âgés et plus lourds, ils proviennent des élevages naisseurs traditionnels 48 Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 Par ailleurs, un 1/3 des génisses maigres est apporté par des intermédiaires.En fin,le reste est appo rté par les petits et moyens prod u cteurs laitiers (écart de sélection du renouvellement du troupeau) respectivement 16 % et 15 % des génisses lourdes. (cf.fig.n°40 et 41). Pas de créneau vaches de réforme. Les vaches de réforme constituent une part non négligeable de la production de viande bov i n e puisqu’elle est estimée à 22 % de la production de viande bovine nationale( cf. 3° partie). Les élevages naisseurs traditionnels fournissent aux souks l’essentiel des veaux 52 % et 41 % Veaux Non Sevrés et Veaux Sevrés re s pective m e nt . Il s’ a g i t essentiellement de souche locale ou cro i s é e abandonnée par des éleveurs travaillant dans des conditions souvent défavorables.(cf.fig.n°43 et 44). En deuxième lieu, on trouve des petits élevages laitiers (-5 VL) avec 36% des veaux.Vient en troisième lieu, les élevages laitiers moyens avec 15 %VS et 2 % VNS. L’essentielle des vaches (réfo rme) ent ra nt le souk est apporté à part presque égale par les éleve u r s naisseurs traditionnels (30 %) et les petits éleveurs (27 %) et les éleveurs laitiers moyens (30 % des Vaches). Le plus souvent, les vaches de réforme ne donnent lieu à aucune préparation pour la boucherie et sont abattues maigres et fournissent une faible quantité de viande d’une qualité médiocre. La plupart d’entre elles sont re fo rmées pour la vieillesse, la faible production, infécondité ou par suite d’accidents. Il y’a lieu de remarquer que seulement 11% des vaches réformées proviennent des ateliers d’engraissement. La question reste si elles ont été engraissées ou sans préparation (ont-elles été engraissées ?). Une telle opération n’est pas réalisable sur to u tes les vaches de réformes, elle nécessite une bonne connaissance des animaux et des problèmes posés par leur engraissement, qui est beaucoup plus complexe que celui des autres animaux.(fig.n°42). Les veaux sevrés (VS)ou non(VNS), quittent les élevages précocement. La technique de prod u ction de veaux de boucherie est très onéreuse et il n’y a pas de marché pour la viande de veau. Ainsi, les veaux sevrés ou non présents aux souk sont soit des veaux d’ é l evages destinés au renouvellement (essent i e l l e m e nt des femelles) ou d’élevage pour la production de viande (essentiellement des mâles) qui quittent leurs élevages d’origine. Il se dégage de ces chiffres que les veaux de races laitières (frisonne) ou croisés issus des élevages laitiers petits ou moyens représentent respectivement 36 % et 15 % des veaux sevrés. A noter également que 29 % des veaux non sevrés et 3 % des veaux sevrés passent entre les mains des intermédiaires. On peut imaginer les conditions de stress dans lesquelles les veaux sont mis, qui les perturbent assez grave m e nt, ce qui favorise la perte de po i d s, la multiplication des sources d’infection et la vulnérabilité des sujets les plus faibles (surtout les veaux non sevrés). Même les taureaux transitent par les ateliers pour être finis. Les taureaux sont des bovins mâles entiers qui se caractérisent par un âge supérieur à 3 ans voire plus. Il s’agit d’animaux ayant passé une grande partie de leur vie en production extensive traditionnelle selon lesquels les taureaux ont des niveaux de croissance faibles à modérés ou utilisés comme géniteur. C’est Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 49 le cas des taureaux vendus en souk par des petits éleveurs du système traditionnel (6 % des taureaux entrant le souk). Les taurillons maigres ou semi-finis sont essentiellement destinés à être engraissés. Les données recueillies montrent que 78 % et 51 % respectivement des animaux maigres et semi-finis sont acheminés vers des ateliers d’engraisseurs spécialisés.(cf.fig.n°47 et 48). Cependant, les 3/4 des taureaux dans le souk viennent des ateliers d’engraissement, il s’agit de taurillons semi-finis, repris par des engraisseurs pour les finir à l’auge.(cf.fig.n°45). DESTINATION DES ANIMAUX POUR ENGRAISSEMENT, ABATTAGE ET PRIX. Les paragraphes ci-dessous décrivent la composition et l’importance relative des acheteurs pour chaque type d’animaux d’embouche sortant du souk. Catégorie du taurillon conditionne sa destination : Les taurillons lourds transitant par le souk sont pour être quasi-exclusivement abattus (à 97%) soit le jour même au souk soit acheté par des abatteurs pour les abattre ailleurs. Les carcasses sont le plus souvent expédiés vers les marchés de la région. Leurs prix de ve nte moyens enregistrés co rrespo n d e nt à des animaux d’un poids vif allant de 350 à 400 kg (cf.fig.n°46). En dehors des animaux qui sont re p ris par des intermédiaires pour les vendre dans d’autres souks (4 à 5% des taurillons), une partie est achetée par des éleveurs non spécialisés pour les finir ou pour les utiliser comme géniteurs. Il faut noter aussi que 40% des taurillons semi-finis non gras seront abattus à ce stade, probablement le jour même du souk et donc donneront des carcasses légère s, non gra s s e s, co rrespo n d a nt au marc h é particulier du souk qui demande de petites carcasses pouvant être vendues dans la journée du marché. Diverses destinations pour les génisses. Les génisses qui ent re nt dans le souk sont très variées, ont trois principales destinations. 2 génisses sur 3 sont reprises par des élevages pour élevage ou engraissement, puis 22% des génisses sont vendues pour des ateliers d’engraissement spécialisés et le reste soit 17% même maigres seront abattues. 3 % des taurillons vont transiter par un autre souk ou seront engraissés pour une période très courte ou même utiliser comme géniteurs dans des élevages traditionnels. 50 Par contre les 3/4 des génisses plus lourdes ou plus âgées seront abattues et seulement 17 % et 7 % seront respectivement achetées par des élevages ou des engraisseurs.(cf.fig.n°49 et 50). Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 Les veaux non sevrés ou sevrés. ● 2/3 sont re p ris dans des éleva g e s. Il s’ a g i t essentiellement des velles d’élevage à un pri x moyen de 3.000 dh. Les vaches de réforme vers les abattoirs. Malgré la diversité des origines des vaches de réfo rme entrant le souk, à leur sort i e, leur destination est quasiexclusive vers l’abattage (92 %). ◗ 27% à 29% des veaux essentiellement des veaux mâles prix 4.600 dh seront achetés par des engraisseurs et leur prix est supérieur autour de 3.800 dh. ● le reste des veaux,sortant des souk,vont être revendus dans le prochain souk , exceptionnellement plus chers que les veaux destinés à l’engraissement ) . (après arrêt de l’importation les génisses sont très demandées). ◗ il s’agit essentiellement des veaux mâles. ●5 Quelques vaches qui sont apparemment en bon état de produire sont reprises par des éleveurs (4 %) où vont transiter par un autre souk (4 %).(cf.fig.n°51). à 7 des veaux vont retraiter par un autre souk pour trouver preneur disposer à donner un prix supérieur.(cf.fig.53 et 54). taureaux abattus pour donner des carcasses lourdes. De même pour les taureaux, qu’ils soient des géniteurs refo rmés ou venant des ateliers d’engraissement, puis qu’ils sont en fin de carrière, leur destination évidente est exclusivement l’abattage pour donner des carcasses plus lourdes.(cf.fig.n°52). Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 51 PRIX DES ANIMAUX VIVANTS BASÉS SUR CELUI DES CARCASSES. Dans le système traditionnel que représente le souk, les prix de la viande se discutent au stade de l’animal vivant avant l’abattoir. En général, le prix de vente de l’animal engraissé est basé sur le prix de viande carcasse. Par exemple quand la viande carcasse est vendue à un prix donné, l’animal engraissé est vendu sur la base du même prix pour le poids carcasse de l’animal vivant. Le poids vif de l’animal est déterminé par peser à la ferme par le vendeur ou estimé à l’œil par le vendeur et l’acheteur chacun de son coté selon son expéri e n ce. Puis le poids de la ca rcasse est ca l c u l é en divisant le poids vif par 2. L’ a b at teur gagnera la différe n ce représentée par la valeur globale du cuir, tripes, têtes et pattes pour un boucher traditionnel et en plus, la valeur ajoutée engendrée par la vente des m o rceaux nobles suite à une déco u pe à l’ Européenne dans la boucherie moderne des grandes villes. En effet, si les « avants » sont bien valorisés en «tajine» et en «haché»,les «arrières» sont mieux valorisés en morceaux catégoriels payés 50 % plus chers. A titre d’indication , nous donnons dans le tableau cidessous n° 13, les prix moyens pratiqués et observés dans les souk pour les différe ntes catégories d’animaux. Tableau n° 13 : Prix de référence des différentes catégories de bovins Catégorie Origine/Destination DH/Tête Taurillon lourd Taurillon semi-fini Génisse lourde Génisse moyenne Génisse moyenne Vache réformée Taureau Veau en moyen Veau male Velle Veau sevré pour abattage pour engraissement pour abattage pour élevage pour engraissement o.diverses/p.abattage p.abattage p.élevage p.engraissement p.élevage p.engraissement 10.600 7.700-8.000 7.200 7.200 5.350 8.350 10.750 3800 4.600 3000 5.488 Les souks ne sont pas les seuls lieux de marché et d’échange. Base 100 taurl.lourd 100 75 68 68 50 79 102 36 44 28 52 passent pas seulement au souk mais quelquefois au niveau des élevages ou au niveau des lieux d’abattages. Pour avoir une vue d’ensemble, les chiffres décrits Les souks sont des lieux essentiels dans l’organisation précédemment sont présentés dans la figure n° 55 cide la filière.Les intermédiaires qui y travaillent contribuent dessous.La taille des différentes présentations représente au déplacement des animaux maigres des petits souks leur part relative au niveau horizontal pour les origines locaux aux souks régionaux. Là, les animaux maigres des animaux,les types d’animaux et leurs destinations.Les sont allotis et achetés par les engraisseurs et là aussi, traits reflètent l’existence de lien mais pour ne pas les chevillards, grossistes de la filière et les bouchers encombrer le graphique, les chiffres indiquant les locaux s’approv i s i o n n e nten animaux finis. Ceci étant, dimensions des liaisons sont déjà commentés dans les les relations entre engraisseurs et chevillards ne se paragraphes relatifs à chaque produit. Figure n° 55 : schéma général des circuits de commercialisation des animaux vivants 52 Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 Cinquième partie : Qualités des produits Par Chafai H. POIDS, ENGRAISSEMENT et CONFORMATION DES CARCASSES A L’ABATTAGE L’éventail de bovins produits est aujourd’hui très diversifié de par le sexe et l’âge des animaux abattus leur type génétique, offrant ainsi une large gamme de carcasses de poids e t de conformations variables. Cette diversité peut se présenter comme un atout au re g a rd des multiples débouchés existant sur le marché marocain : du rayon traditionnel au souk, à la coupe des bouchers modernes des grandes villes, en passant par les bouchers des villages et quartiers populaires des villes. Peu de travaux permette nt d’estimer l’âge des animaux à viande au moment de leur abattage. L’étude réalisée a po rté sur 490 têtes au niveau de trois abat toirs (Fès, Khémisset et Sidi bénnour) . Du fait que les pointeurs ne sont pas habitués à ce mode d’ é va l u ation de co n fo rmation et état d’engraissement des bovins, nous retiendrons ces valeurs avec une ce rtaine précaution mais l’approche relative comparative peut nous fournir des informations sur ces états. Ainsi, une note de conformation de 1 est donnée à une carcasse de conformation médiocre contre 5 pour celle bien conformée. De même pour la note d’état d’engraissement, la note 1 est attribuée à une carcasse très maigre, alors que pour une carcasse trop grasse, on affecte la note de 5. Autant de femelles que de mâles abattus Au niveau des abattoirs enquêtés pour la période de l’étude, les données enregistrées montrent qu’il y’a autant de femelles que de males abattus (fig.n° 56). Ce t te diversité a été observée au niveau des abat to i rs enquêtés oû les carcasses ont été examinées pour les différents paramètres qui les caractérisent (sexe, age et race) en vue d’avoir des appréciations plus exactes des qualités des animaux produits par les éleveurs . En générale et tout animal confondu, ces paramètres peuvent servir pour des études plus globales et approfondis. Pour plus de détails par catégorie animal , des valeurs détaillées sont rapportées dans le tableaux n° 14 et 16 ci-après. Afin d’évaluer l’état d’engraissement et de conformation des carcasses, des notes de 1à 5 ont été attribuées à chaque animal au niveau des abattoirs par les enquêteurs en s’inspirant de la grille de notation utilisée en europe. Les notes allouées sont ajustées pour tenir compte du contexte local. Aussi les notes affectées ne correspondent pas forcement à celles accordées ailleurs pour les mêmes types d’animaux. Ceci permet d’avoir une idée sur l’état des carcasses et de comparer d’une manière plus objective entre les catégories d’animaux rapportés à leurs âges et poids. L’étude met en évidence que les mâles sont abattus à l’âge moyen de 2 ans,correspondant à un poids carcasses de 164 kg avec une bonne conformation (note : 3.5) et un état d’engraissement convenable (note : 4.0). Par contre, Les femelles sont abattues à l’âge de 50 mois (+4 ans) (vaches réformées précocement) à un poids de ca rcasse de 140 kg (très faible) une conformation assez bonne (note : 2.6) et un état d’engraissement moyen (note : 3). Toutes fois la va riabilité sur ces critères est impo rt a nte. Certains animaux sont abattus à moins de 17 mois Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 53 alors que d’autres ne sont pas abattus avant 72 mois. Ces chiffres témoignent de la conduite différente selon les exploitations( systèmes d’élevage) et les régions . D’une part , l’age moyen élevé des bovins abattus tient au type d’élevage traditionnel avec une co n d u i te extensive. D’ a u t re part, les résultats se rapportant aux jeunes bovins concernent des des animaux bovins abattus précocement produits sur des cycles de production plus court d’une façon plus intensive à l’auge. Tableau n°14: Age, poids et états des différentes catégories de bovins abattus Catégorie- Sexe Femelles Génisses Jeunes vaches Vaches de reforme agées Males Jeunes taurillons Taurillons Taureaux Général Age (en mois) Poids( kg) Carcasse Note Conformation Note état engraissement 50,7 18,1 43,4 71,1 24,1 17,4 28,4 46,4 37,8 139 140 153 134 164 151 177 191 151 2,6 3,3 2,8 2,2 3,5 3,5 3,5 3,8 3,0 3,0 3,9 3,5 2,4 3,9 3,9 3,9 3,9 3,5 Femelles abattues dominées par les vaches de réforme... En générale la conformation observée sur les ca rcasses des femelles est en moyenne faible(note : 2.2 à 2.8) pour les vaches de réfo rmes mais relative m e nt bonne pour génisses(note : 3.3).(cf tableau n°14). Mâles abattus emportés par les taurillons ● 58 % des mâles sont abattus à un âge de moins de 18 mois à un poids de 150 kg carcasse ● 31 % des mâles sont abattus à 28 mois à un poids carcasse de 177 kg ● 11 % des mâles âgé de 46 mois (Taureau), ● 31 % des femelles sont abattues à un age moyen de 18 mois correspondant à des génisses non gestantes avec à un poids carcasse faible aussi de 140 kg. (cf fig n°57). avec un poids carcasse de 191 kg. .(fig. n°58 ) ● 15 % des femelles sont abattues à l’âge de 3 ans. Elles s’agit de vaches primipares reformées à un poids carcasse faible de 153 kg . ● 54 % des femelles abattues sont des va c h e s reformées à l’âge de 6 ans alors que le poids de réforme re s te très faible autours de 134 kg carcasse. (cf tableau n°14). Une femelle sur deux est croisée. Sur l’ensemble des femelles abattues observées au niveau des abattoirs enquêtés, 1 génisse sur 2 est de race croisée. ● 51 % des femelles abattues sont de race croisée. ● 24 % des femelles abattues de race locale. ● 25 % des femelles 54 abattues de race pure.(fig. n°59). Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 Par contre, 1/4 à 1/3 des mâles sont abattus à l’age de 24 à 29 mois correspondant à des Ta u rillons moye n s. Les poids des carcasses sont de 154, 185 et 203 kg respectivement pour les races locales, races croisées et races Pie Noire. Alors que 5 à 16% seulement des mâles sont des taureaux, élevés de façon plus extensive et abattus à un age de 42 à 48 mois. Les poids des carcasses sont de 170 et 246 kg respectivement pour les races locales et les races croisées. L’analyse par catégorie de femelle fait ressortir que : (cf. tab.n°16). ◗ 1/4 des femelles abattues sont des génisses abattues à 18 mois d’âge en moyenne donnant lieu à des poids de carcasse de 127, 136 et 162 kg carcasse respectivement pour les races Locales , Croisées et pures laitières. ◗ 10 à 13 % des femelles abattues sont des vaches primipares de race locale ou croisée. L’age moyen est de 41 à 46 mois (3 1/2 ans) avec des poids carcasse de 110, 156 et 166 kg respectivement pour la race locale, la race croisée et la race pure. ◗ Les vaches de réforme représentent 61%,59% et 46% des femelles abattues à un âge moyen de 6 ans po u r la race locale,la race croisée et la race pure respectivement avec des poids carcasse de 122, 137 et 143 kg . les mâles sont plutôt de race locale. (fig n°60). LES ÂGES ET POIDS À L’ABATTAGE VARIABLES Les différents types d’animaux produits au Maroc fournissent une large gamme de poids de carcasses. Ce t te va riabilité dépend surtout de l’age , la catégorie et le type génétique de l’animal. Au sein des différe nts ty pes de prod u ction de viande, les poids d’abattage varient largement. Les variations liées au sexe, l’age et la race, demeurent importantes et induisent des résultats très différents, ce qui conduit à un approvisionnement du marché en différents types de carcasses. Les graphes ci-dessous n°20 et 21 donnent les âges et les poids moyens à l’abattage des différentes catégories de bovin (mâles et femelles), mais il existe des variations importantes dans les ages à l’abattage et les poids de carcasses obtenus selon l’origine des animaux, issus soit des troupeaux de race laitière ou croisée, soit des troupeaux de la race locale. A l’opposé, 1 animal de sexe male sur 2 abattus au niveau des abattoirs enquêtes est de race locale alors que les males croisés ne représentent que 34% et les males laitiers 18% . La proportion des Taurillons légers abattus est de 56 à 59% des mâles. L’age moyen à l’abattage est de 18 mois avec un poids carcasse de 140, 160 et 168 kg respectivement pour les races locales, races croisées et races pures. Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 55 En général, il y a de grandes différences d’age à l’abattage entre les différents génotypes. En outre le poids des carcasses à l’abattage est supérieur pour la race pure laitière sur les croisées et sur la race locale. Dans le cas des femelles , on distingue 3 types d’animaux correspondant à 3 tranches d’ages d’abattage. Les femelles les plus jeunes sont des génisses abattues à un âge de 18 à 19 mois. Elles ont une croissance modérée estimée à 300-500 g/j, et sont ou non finies à l’auge à la dernière phase. Le poids à l’ a b attage est de 127, 136 et 162 kg carca s s e respectivement pour les races locales, croisées et laitières pures. Il se dégage de ces chiffres que la différence de poids carcasse entre les génisses de race locale et croisées n’excédent pas 10 kg. Techniquement, la production de génisse de qualité (lourde) passe par un poids impo rtant lors de leur mise à l’engrais et par une limitation de la production de gras au cours de la période de finition. Il est indiqué d’abattre les femelles plus tardivement (+ 24 mois) et en prolongeant la durée de finition pour gagner 50 à 75 kg de carcasse supplémentaire et en améliorant leur état d’engraissement et leur conformation (cf. chapitre suivant).Les génisses étant plus précoces que les males s’ a d a p te nttrès bien à ce ty pe de prod u ction co u rt puisqu’elle constitue facilement des tissus adipeux même avec des ca rcasses légères. En effet comparées aux males, les génisses sont légères à la naissance et se caractérisent par une vitesse de croissance moins élevée que celle des males et sont plus précoce. Par ailleurs, une partie des génisses est prévue initialement pour le renouvellement du troupeau et qui en fait les génisses sont réformées au cours de l’élevage , le plus souvent de conformation ou de développement corporelle insuffisants Les jeunes vaches sont abattues à l’âge de 41 à 46 mois. Il s’agit probablement de vaches primipares ou juste à leur deuxième vêlage. Elles sont reformées précoce m e nt et fo u rn i s s e nt des carcasses légèrement supérieures à celles des génisses soit 156 et 166 kg pour la race croisée et pure , voire inférieures à celle d’une génisse, c’est le cas des jeunes vaches locales (110 kg carcasse ) ... de 72 mois pour les vaches locales et croisées et à 67 mois pour les ra ces laitières pures . Ce qui est frappant, c’est que les vaches adultes sont réformées à des stades ou des états corporels donnant lieu à des poids de carcasses très faibles de 122 kg, 137 kg et 143 kg respectivement. Vue leurs âges, on peut penser que ces vaches sont réformées probablement beaucoup plus pour des raisons sanitaires majeures (autres que l’infertilité) ou de sous-alimentation affectant négativement leurs états corporels. Au niveau des éleveurs, une préparation correcte des vaches à la réfo rme pour la boucherie permet d’obtenir un supplément de poids de carcasse.( par exemple 25 à 35 kg ) s’accompagnant d’une meilleure finition et d’une assez bonne conformation, ce qui représente en total une plus value impo rt a nte.Toutes fois,une telle opération n’est pas réalisable sur toutes les vaches, elle nécessite de bonne connaissance des techniques d’engraissement des vaches. A partir de ces données, une compilation des chiffres relatifs au poids et l’age à l’abattage permet de dresser des courbes des croissances théoriques pour chaque catégorie. Ci après est celle correspondant aux femelles de race croisée abattues à Fès. Elle montre la différence significat i ve de mode de conduite suivis pour les différentes cat é g o ri e s existantes (graphe n° 22). La plupart d’ e ntre elles est réformée pour insuffisance de production laitière, pour infécondité ou pour des difficultés de traire ou de vêlage ou par suite d’accidents etc... Elles produisent généralement des carcasses certes légères, mais assez bonne pour la boucherie. Enfin, dans la catégorie des vaches adultes , elles sont réformées et abattues plus tardivement à l’âge 56 Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 Les différents types de production de viande bovine à partir de males sont multiples et sont présentés cidessous dans les graphes n°23 et 24.Cette différence s’explique par les types génétiques principalement exploités et par les niveaux d’ i nte n s i f i cation auxquels ils sont soumis dans les divers systèmes de prod u ct i o n. Pour les taurillons, l’âge à l’abattage moyen est de 27 à 30 mois donnant lieu à des carcasses de poids liés au type génétique ce qui reflète aussi bien l’effet race que le mode de conduite . Ainsi, le poids de ca rcasses passe de 154, 185 et 203 kg net respectivement pour le race locale, croisée et pure. Ces poids correspondent à des animaux élevés en système extensif et semi intensif puisque les gains moyens réalisés ne dépassent pas les 400 g/jour. 13 mois d’age pour se terminer à 17-18 mois d’age à l’abattage. Le poids à l’abattage varie et est lié à la souche génétique de 140 à 160 et 168 kg net respectivement pour la race locale , croisée et laitière. Cette dernière étant précoce et s’adapte très bien à ce type de production court puisqu’elle constitue facilement des tissus adipeux même avec des carcasses légères. On peut donc dégager le schéma de conduite et de production résumé dans le tableau n°15 ci-après. Tabl.n°15:Schéma de production de jeune taurillon Période/poids - 0 à 3 mois - 3 à 12 mois - 12 à 18 mois - période totale Poids à 12 mois( en kg) Poids à l’abattage (en kg) Gain de poids vifs (en g/j) 400 400 800 550 150 320 La co u r be de cro i s s a n ce de ce ty pe de jeune bovin abattu à l’age de 18 mois est illustrée dans le graphe n° 25. Parallèlement, pour des taurillons plus jeunes, la finition à l’auge d’environ 5 à 6 mois , est réalisée à partir d’animaux conduit jusqu’au là en extensif chez des naisseurs . Elle débute avec des animaux de 11 à Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 57 La conduite en extensif (pâturage + chaumes) des jeunes animaux néce s s i teen plus d’une veille au parasitisme, de distribuer un minimum de co m p l é m e nt ation énergétique au pâturage, en particulier quand celui ci est pauvre ou sec. Ceci permettra à ces animaux de continuer leur croissance en vue de les finir après dans des ateliers ou à la fin de la saison d’herbe suivante avant de les abattre. Tandis que pour les taureaux, l’animal est abattu à l’age moyen de 42 mois et un poids carcasse de 260 kg et un age supérieur de 46 à 48 mois pour la race locale ou améliorée respectivement à des poids de ca rcasse obtenus à partir de ces animaux significativement distincts soit de 170 kg et 246 kg . Ce type de production s’apparente fortement aux schémas extensifs traditionnels ou de géniteurs selon lesquels les animaux ont des niveaux de croissance très faibles, vo i re nuls, avec éve nt u e l l e m e nt une phase de finition à l’auge durant une courte période juste avant l’abattage. exclus les valeurs de la race locale qui paraissent surestimées, on peut ava n cer qu’en générale les animaux mâles de race pure dont le potentiel de croissance musculaire est relativement important, sont mieux conformés que ceux croisés (effet frisonne) . Par ailleurs, la différe n ce de co n fo rmation est significat i ve entre les taurillons et les taure a u x croisés qu’entre ces catégories de race pure. Alors que si l’état d’engraissement augmente avec l’âge pour les mâles de race croisée, ce critère évolue en sens inverse pour les bovins mâles de race laitière comme si les jeunes bovins de ra ce pure ont tendance à s’ e n g raisser ra p i d e m e nt suite à la conduite intensive à laquelle ils sont soumis. En effet, ils sont de race laitière très précoce par rapport aux animaux croisés moins précoces. En général,il est indiqué de procéder à une intensification de la production des jeunes bovins, ce qui permet à la fois un rajeunissement moyen de l’age à l’abattage mais aussi par un alourdissement des animaux à l’abattage. CONFORMATION ET ÉTAT D’ENGRAISSEMENT LAISSE À DÉSIRER ! Dans la production de bov i n , on observe des variations des caractéristiques de conformation des animaux et de l’état d’engraissement des carcasses lié au système de production, au sexe et au génotype des animaux. Enfin, les ca rcasses de jeunes bovins sont aussi conformées que celles des bovins plus âgés, ce qui reflète une co n d u i te intensive pour les jeunes taurillons de race pure laitière et croisée . Pour les femelles, en général, on note une supéri o rité de conformation des jeunes vaches et génisses de race améliorée par rapport aux femelles de race locale . Alors que les vaches de réformes âgées ont toutes une conformation médiocre quelque soit la race . Il en est de même pour les jeunes vaches de race locale,elles scorent des notes les plus basses pour la conformation et l’état d’engraissement.. Concernant la co n fo rmation des ca rca s s e s, la variabilité sur ce critère est importante et si on 58 les femelles de race améliorée sont abattues avec un état d’engraissement supérieur à celui des femelles de ra ce loca l e. Ce pendant, on notera un état d’engraissement excessif chez les génisses laitières de ra ce pure et satisfaisant des jeunes va c h e s réformées de race améliorées. Ce qui n’est pas le cas c h ez la jeune vache réfo rmée de race locale qui donne les carcasses les plus légères et les moins grasses. Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 Il est à noter que la co n n a i s s a n ce des états de conformation et d’engraissement des animaux produits et des différences observées entre catégories, permettra d’en tenir compte dans les pro positions d’amélioration des modes de conduite . Pour ces différents types de p rod u ct i o n , il est possible d’ a p po rter et d’adopter des modalités et des techniques de conduite permettant d’atteindre un poids de carcasse élevé et une bonne co n fo rmation tout en maîtri s a nt en partie l’ é t at d’engraissement à l’abattage. Concernant les états d’engraissement, ceux des bovins mâles sont affectés par l’âge des animaux et leur type génétique. Les bovins plus lourds et de race pure ont tendance à être plus gras.Les différences entre génotypes sont particulièrement marquées entre les ra ces améliorées et la race locale Dans les zones arides,il sera nécessaire d’avoir des régimes e s t i vaux pe rm e t t a nt des croissances modérées et une complémentation en hiver printemps sur parcours pour pallier aux faibles consommations (en quantité et qualité) engendrant souvent des croissances faibles. Le tableau ci-après n°16 retra ce les données générales sur l’age,le poids et les notes moyennes de conformation et états d’engraissement des différe ntes cat é g o ries de bovins abattues selon la classe d’age, le sexe et la ra ce. Tableau n°16 :Ag e s,poids , états d’ e n g ra i s s e m e nt et confo rm ation des différe nts bovins abat t u s Sex(M-F) Age Poids(kg) Note Note état (en mois) Carcasses conformation engraissement Femelle croisée -24mois 18 136 2,8 3,4 Femelle croisée 30-54mois 41 156 2,9 3,8 Femelle croisée +60mois 72 137 2,2 2,5 Femelle croisée 53 139 2,5 2,9 Femelle locale -24mois 18 127 3,4 3,8 Femelle locale 30-54m 43 110 2,0 2,2 Femelle locale +60m 72 122 2,1 2,4 Femelle locale 54 122 2,5 2,8 Femelle laitière -24mois 19 162 3,6 4,4 Femelle laitière 30-54m 46 166 3,1 3,6 Femelle laitière +60m 67 143 2,2 2,4 Femelle laitière 48 154 2,8 3,2 Femelle 51 139 2,6 3,0 Mâle croisé -18mois 17 160 2,9 3,3 Mâle croisé 24-36mois 27 185 2,9 3,6 Mâle croisé +42mois 48 246 3,4 3,6 Mâle croisé 23 174 2,9 3,4 Mâle local -18mois 18 140 3,8 4,2 Mâle local 24-36m 30 154 3,8 4,1 Mâle local +42m 46 170 3,8 3,9 Mâle local 26 148 3,8 4,1 Mâle laitier -18m 18 168 3,8 4,3 Mâle laitier 24-36m 29 203 4,1 4,2 Mâle laitier +42m 42 263 4,0 4,0 Mâle laitier 23 211 3,9 4,3 Mâle 24 163 3,5 3,9 Mâle et Femelle 38 151 3,1 3,5 Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 59 moyenne donnant des carcasses ne dépassant pas 152 à 166 kg net. DU BOUCHER AU GROSSISTE, LES CHOIX SONT DIFFÉRENTS. On peut identifier pour le bovin plusieurs types de d é bouchés en fo n ction des caractéristiques des animaux . Compte tenu des prix et des pouvoir d’achat des populations, le marché marocain est demandeur des produits de qualité moyenne voire même médiocre. Le marché pour la qualité reste très limité et se d é ve l o p pe lentement , ce qui n’ i n c i te pas les producteurs à investir dans la production d’animaux de haute valeur. Par ailleurs, il faut noter que la qualité est liée aussi au système de commercialisation, la découpe traditionnelle et le système de classification des carcasses qui jusqu’ici n’encourage pas et ne rémunère pas la qualité à sa juste valeur. Mais la cuisine marocaine axée sur le tajine, permet de bien valoriser les carcasses des différents types d’animaux, y compris les avants de carcasse( bas de gamme). En générale, On trouve d’un coté, les abatteurschevillards qui cherchent des carcasses lourdes (en moyenne = 300 kg net), bien conformée (note : 3.5) avec un assez bon état d’engraissement ( note :3.8).d’un autre coté ,on enregistre pour les bouchers locaux et les grossistes locaux ont une certaine préférence pour les carcasses de bovin plus légères (146 - 151 kg net) de conformation assez bonne(note : 2) et un état d’engraissement assez moyen(note : 3.2). L’ a n a l yse appro fondie des animaux abattus au n i veau des abattoirs enquêtés révèle que les chevillards cherchent systématiquement des poids de carcasses de bovins mâles relativement élevés autour de 333 kg net, présent a nt une bonne conformation et bien engraissés. Ces animaux qu’on peut considérer «haut de gamme» correspondent à des taurillons âgés d’ e nv i ron 28 mois et essentiellement de race croisée ou pure. Par co nt re, on note ra que pour les bouchers loca u x et gro s s i s tes locaux qui ve n d e nt sur les rayo n s t raditionnels des ca rcasses en quart i e r s, ils se contentent de carcasses d’animaux moyennement engraissés ( 3.2 - 3.4),même faiblement conformées mais plus légères pour permettre leur commercialisation dans un temps rapide en raison de l’ i n s u f f i s a n ce des conditions de froid pour le stockage et la conservat i o n . Ces opérateurs s’ o ri e ntent vers des taurillons croisée ( laitier x local) de 20 mois d’âge en 60 Une analyse a été faite pour les carcasses destinées à la Ville d’Agadir du fait qu’elle s’agit d’une grande ville à vocation touristique. Les abat teurs et/ou distributeurs de cette ville rencontrés au niveau des souk de doukkala, avec des camions frigorifiques des transport de viandes , s’approvisionnent en carcasses très lourdes (400 kg net), de très bonne conformation mais il se trouve qu’elles sont souvent aussi grasses . Il s’agit d’animaux très âgés de 4 ans d’age en moyenne. Quand aux bovins fe m e l l e s, les chevillards se positionnent sur des carcasse relativement lourdes (258 kg net), de bonne conformation (3). Les femelles recherchées sont couramment bien engraissée. Il s’agit surtout de jeunes vaches réformées âgées de 46 mois, de race croisée à 75%. Alors que, les Bouchers et grossistes locaux optent pour des vaches de réforme âgées de 44 à 52 mois (+ 4 ans), de races croisées (82 à 71% des animaux). Leurs états de co n fo rm ation est par conséquent faible à très faible malgré un état d’engraissement très moyen (3),donnant des carcasses très légères de 136 kg net . DÉBOUCHÉS TRADITIONNELLES ET MODERNES ! Dans le secteur traditionnel, l’artisan boucher a une approche pragmatique de la qualité de carcasse( type de produit animal) et le contrôle grâce à un savoir faire individuel. Les ty pes d’animaux abattus aux souk sont reproduits sur la figure ci dessous n° 61. Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 Les «tajines» qui proviennent de n’importe quel type d’animal et qui permettent encore longtemps une meilleure valorisation des carcasses dans les circuits traditionnelles. Ensuite, les «parties nobles» (filets, faux filets et steaks...) à valeurs ajoutée importante présentant des morceaux a de qualité et de tendreté chez les boucheries dites «mod e rnes avec découpe à l’européenne» .seul créneau permettant de valoriser une production de qualité. On trouve enfin des « hachés » et les préparations type «merguez» pour la valorisation des productions (vaches de reformes) et les parties de carcasse bas de gamme . Les villes préfèrent les taurillons locaux et les jeunes vaches croisées Les deux principaux ty pes de marchés pour les viande bovines que constituent la ville et le souk, expriment des besoins très distincts en quantité et aussi en qualité de viandes. Ils reflètent les besoins particuliers et spécifiques des populations cibles qui v i ve nt dans ces agglomérations et qui ont des niveaux et des habitudes de consommation très différentes. D’abord pour les besoins des villes, grandes comme Ca s a b l a n ca et ra b at ou moyenne comme Fés, Méknes, ou El jadida, on observe que les abattages opérés au niveau des abat toirs de ces régions, co n ce rnent aussi bien les femelles que les males(50/50).(cf. fig.n°62). Quand aux femelles, leurs ages sont compris entre 4 à 5 ans. Il s’agit donc de vaches reformées jeunes essentiellement de race croisée (50 % des vaches ) avec des carcasses très légères de 133 kg net, de conformation et état d’engraissement très moyens. Les vaches de races locales et laitières donnent des carcasses légèrement de poids différents respectivement de 120 kg et 144 kg net. Aux Souk : ce sont les taurillons et vaches primipares qui sont recherchés. Paradoxalement sur les souk ou les flux sont rapides, 70% des animaux abattus sont des taurillons de race croisée,de 21 mois d’age mais de carcasse relativement lourde (190 kg net), de conformation assez bonne et d’un état d’engraissement plus que moyen. Les femelles sont des vaches primipares de 3 ans d’âge, de race croisée, donnant des carcasses de 180 kg net, de co n fo rmation moyenne et un état d’engraissement moyen. Les vaches de race Pie Noire sont mois âgées de celles de Race Locale (-3 ans contre 4.5 ans), et plus lourdes (222 kg co nt re 180 kg ca rcasse), d’une confirmation et état d’engraissement moyens contre une confirmation médiocre et état d’engraissement moyen pour la Race Locale. Concernant les bovins mâles abat t u s, il s’ a g i t essentiellement de taurillons de 2 ans d’age environ ayant des carcasses de 156 kg net. Ce sont des animaux de bonne co n formation et un état d’engraissement relativement fort. Ils sont à 55% race locale, 30% de race Pie Noire et seulement 15% de race locale alors que la structure génétique du cheptel bovin est autrement. Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 61 Agadir opte pour des animaux relativement lourds et bien conformés. cf.fig. n°63. Pour le cas spécifique de la ville d’ Ag a d i r, ville touristique par excellence, les chevillards reposent sur un approvisionnent à partir de la région des Doukkala en bovins males (2/3) et femelles(1/3). Les Bovins males sont essentiellement des taurillons de 2 à 3 ans d’age en moyenne, de race croisée ou laitière livrant des carcasses lourdes de 300 à 333 kg net. De même , les femelles préférées sont de jeunes vaches primipares réformées dés l’age de 36 mois, de race laitière donnant lieu à des carcasses de 250 kg net,de bonne conformation et un état d’engraissement relativement fort. Les carcasses trop légères sont évitées afin d’ at teindre une épaisseur musculaire suffisante pour un certain nombre de muscles dont l’ a s pect visuel est déterminant au moment de la commercialisation en découpe tel que les filets faux filets. Fi g u re n°64 : SCHEMA GENERAL DU SYSTEME DE PRODUCTION ET DE COMMERCIALISATION DES BOVINS D’EMBOUCHE. La complexité du schéma général ( fig n°64) vient du fait que toutes les constellations de la filière y sont représentées, chacune ayant son importance relative horizontalement et ve rticalement. Néanmoins, on peut identifier à chaque niveau ; type d’élevage, lieu d’achat,type animal, abattage et consommation 62 Le graphique schématise les écoulements pri n c i p a u x des bovins d’embouche dans la région d’étude vers les différents stades de la filière.(% re l at i ve ) . Il représente les liens entre les acteurs principaux aux différents stades de production et de commerce des différents types d’animaux d’embouche. Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 Résultats d’ Enquêtes Permanentes Abattoirs (Bovin) par M. Mdafri A., Bendari S. et Dana A. L’ Enquête Permanente Abattoirs consiste à relever des données, chaque mois, à partir d’un échantillon représentatif dans les principaux abattoirs municipaux.Ces données concernent le sexe, l’âge, la race le poids des carcasses et la qualité des animaux abattus (bovins et ovins). Le présent travail est le résultat du dépouillement des données de l’Enquête Permanente Abattoirs au niveau des abattoirs de : ◗ Oujda : des années 1999 à 2002 ; ◗ Rabat : des années 1999 à 2002 ; ◗ Tanger : des années 1998 à 1999. Ce document renseigne sur les effectifs et les poids moyens de carcasse des bovins par sexe, par âge, par race et par année au niveau de ces abattoirs.De même,il retrace l’évolution mensuelle et annuelle de ces paramètres ainsi qu’une comparaison entre l’abattoir de Rabat et d’Oujda. ABATTOIR D’OUJDA (1999-2002) EFFECTIFS : Dans l’abattoir d’Oujda, les abattages ne concernent que la race croisée. La contribution des mâles abattus dans l’abattoir d’Oujda durant les quatre dernières années était comme suit: ◗ 69% en 1999 ; 61% en 2000; 60% en 2001 ; 54% en 2002. (cf. graphe n° 28) Constituant ainsi une moyenne de 60% des abattages mâles durant cette période. En terme d’âge, 88% des abattages totaux sont des jeunes «= 2D). REPARTITION DES EFFECTIFS PAR AGE FEMELLES : La répartition des abattages par âge au cours des quatre dernières années montre que prés de 68% des femelles abattues sont des dents de lait (DL). Cette distribution a augmenté de 62% en 1999 à 72% en 2002.On remarque que la part des femelles abattues ayant 6D a diminué de 14% à 6% respectivement en 1999 et 2002.Contrairement,le taux des femelles âgées (HA) a augmenté de 12% en 1999 à 18% en 2002. MALES : Les mâles abattus sont constitués uniquement des jeunes âges «=2D) dont les DL sont les plus importants (>=66%) . EVOLUTION MENSUELLE DES EFFECTIFS EN 2002. FEMELLES : La concentration des femelles abattues se situe entre les mois de juillet et décembre, soit 73% des abattages. On co n s t ate une dominance des abattages des femelles ayant des dents de lait (72%) suivi des femelles hors âge (18%) . MALES : Les abattages des mâles (DL) ont évolué en dents de scie au cours de l’année 2002. Ces abattages sont constitués essentiellement des jeunes âges. POIDS MOYENS DE CARCASSES : L’évolution des poids moyens de carcasses (PMC) était en moyenne de : ◗ 242 kg en 1999 ; 232 kg en 2000 ; 227 kg en 2001 ; 232 kg en 2002, soit, une moyenne de 233 kg pour les quatre années. (cf. graphe n° 29). La répartition des PMC par sexe montre que le poids moyen est de 255 kg et 197 kg respectivement pour les femelles et les mâles au cours de la même période. Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 63 REPARTITION DES PMC PAR AGE : La distribution des PMC moyens par âge pendant les années d’étude se présente comme suit: (cf. graphe n° 30). Pour les femelles : ● Dents de lait à Deux dents : 170 Kg ; 4 dents à huit dents : 325 Kg ;Hors âge : 255 Kg. Pour les mâles : baisses pe n d a nt les mois de juin, septe m b re et novembre . Pour les mâles, la courbe des PMC est constante à180 Kg en moyenne. Entre févier et juin, le PMC des femelles a accusé une diminution de l’ordre de 290 à 207 Kg soit une baisse de 28.6% ; suivi d’une stabilité aux alentours de 240 Kg. Le PMC moyen des mâles est resté stable au cours de cette année à 190 kg . Au cours du premier trimestre de l’année 2002, le PMC des femelles était de l’ordre de 300 Kg ; il a connu ensuite une diminution pour les autres mois se situant à 250 Kg en moyenne. ● < = 2D : 175 Kg ; 4D: 288 Kg ; Durant cette année, le PMC des mâles a connu une faible variation entre 160 et 180 Kg . EVOLUTION MENSUELLE DES PMC PAR AGE EN 2002 : Concernant les mâles, on note une stabilité des PMC se situant à 200Kg en moyenne; avec de légères hausses enregistrées en mars et septembre (280 kg en moyenne). L’évolution mensuelle des poids moyens carcasses par age se présente comme suit : ● Dents de lait : Globalement le PMC n’a pas connu de variations importantes, enregistrant en t:moyenne 155 Kg. On note une augmentation de 146 à 204 Kg soit 40% entre les mois de mars et de février. ● Six Dents : Le PMC des femelles de 6D était en moyenne de 318 Kg, ce poids a accusé une diminution de 348 en mars à 265 Kg en avril; soit une baisse de 24%. On re m a rque que pendant le premier trimestre le PMC était à son maximum, soit en moyenne 353 Kg. ● Hors âge : Le PMC s’est situé entre 240 et 280, avec une moyenne de 256 Kg. Ce poids n’a pas subi de vari ations impo rt a ntes au cours de l’année 2002. Au cours de l’année 2000, le PMC des femelles est resté relativement stable (255Kg) avec de faibles Le PMC des jeunes mâles (DL et 2D) est resté relativement stable au cours de l’année 2002, soit en EVOLUTION MENSUELLE DES PMC PAR ANNEE : L’ é volution mensuelle des PMC des femelles pendant l’année 1999 montre : ● une quasi-stabilité entre janvier et mai soit un PMC de l’ordre de 270Kg en moyenne; ● une diminution de 35% entre les mois de mai et de juin (263 à 170 Kg) ; ● une légère augment ation ent re juin et décembre. (cf. graphe n° 31) 64 Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 ◗ Six Dents: Le PMC a augmenté de 280 kg en 1999 à 318 kg en 2002, soit une hausse de 14% ; ◗ Huit Dents: Le PMC est resté relativement stable autour de 334 kg. ABATTOIR DE RABAT (de 1999-2002) EFFECTIFS: moyenne 150 et 190 Kg respectivement pour les DL et les 2D. (cf. graphe n°32). Au niveau de l’ a b at toir de Rabat, les abat t a g e s durant les quatre dernières années sont totalement de sexe mâle et de race croisée. En terme d’âge, en moyenne 79% de ces abattages sont des jeunes «= deux dents). EVOLUTION ANNUELLE DES PMC PAR SEXE : FEMELLES CROISEES : Au cours des quatre dernières années le PMC par âge a évolué comme suit: ◗ Dents de lait et 2D : Le PMC des jeunes femelles «= 2D) n’a pas connu de variations importantes, soit en moyenne 158 et 190 Kg respectivement pour les femelles DL et 2D. REPARTITION DES EFFECTIFS PAR AGE : Les mâles abattus sont constitués essentiellement des dents de lait représentant ainsi: 42% en 1999; 51 % en 2000 ; 51% en 2001 ; 57% en 2002. (cf. graphe n°33) ◗ Quatre Dents: Le PMC a augmenté de 280 kg en 1999 à 318 kg en 2002, soit une hausse de 14%. ◗ Six Dents: Le PMC est resté relativement stable autour de 334 kg . ◗ Huit De nts: Le PMC a enregistrée une augmentation de 18% entre 1999 (307 kg) et 2000 (361 kg), suivi d’une légère diminution de l’ordre de 8% en 2002 (331 kg). ◗ Hors âge: On n’a pas re l evé de va riations importantes pour le PMC des femelles âgées (HA) dont le poids était en moyenne de l’ordre de 59%. MALES CROISES: ◗ Dents de lait: Le PMC des mâles ayant des dents de lait a accusé une baisse progressive au cours des quatre dernières années, de 270 kg en 1999 à 151 kg en 2002,soit une diminution de Il % ◗ Deux Dents: Le PMC des mâles n’a pas subi de variations importantes; 4 ◗ Quatre Dents: Le PMC des mâles à quatre dents a varié entre l’année 1999 et 2002 en dents de scie (P34) .Le minimum des poids a été enregistré en 2000, soit 238 kg et le maximum en 2002, soit 377 kg; Suivi des mâles de deux dents avec un taux moyen de 29% pour les quatre années d’étude. EVOLUTION MENSUELLE DES EFFECTIFS EN 2002 : Les abattages ont évolué durant l’année 2002 comme suit: - Janvier juin: on note une diminution des mâles abattus de Il % à 6%. - Juillet novembre: le mois de juillet a enregistré la part la plus importante des abattages soit 14%, suivi d’une baisse progressive qui s’est stabilisée à Il % à partir du mois de septembre. POIDS MOYENS DE CARCASSES: L’évolution des poids moyens de carcasses (PMC) était en moyenne de : Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 65 305 kg en 1999; 303 kg en 2000 ; 297 kg en 2001 ; 306 kg en 2002. Soit, une moyenne de 303 kg durant les quatre années.( cf graphe n° 34). ● Une élévation du poids de 294 à 343, soit une hausse de 17% entre le mois de novembre et octobre. EVOLUTION MENSUELLE DES PMC PAR AGE EN 2002: L’évolution mensuelle des poids moyens carcasses par âge se présente comme suit: Dents de lait: REPARTITION DES PMC PAR AGE : La distribution des PMC moyens par âge au cours des années 1999 à 2002 est comme suit: Le PMC a connu plusieurs variations dont les plus importantes sont enregistrées ◗ entre les mois d’avril et de mai, avec une augmentation de 20% ; ◗ entre les mois d’août et d’octobre, avec une quasi-stabilité autour de 238 Kg en moyenne; ◗ entre les mois de novembre et d’octobre, avec une augmentation de 31 %. - Dents de lait: 245 Kg ; Deux dents: 281 Kg; Quatre dents: 328 Kg ; Six dents : 366 Kg. ( cf. graphe n°35). Deux dents: EVOLUTION MENSUELLE DES PMC PAR ANNEE : Le PMC des mâles de deux dents en 2002 a évolué en dents de scies; avec un minimum de 249 Kg enregistré en mai et un maximum de 301 Kg en avril. L’évolution mensuelle des PMC des mâles pendant l’année 1999, montre une faible variation qui se situe entre 282 et 317 Kg . Quatre dents: L’évolution mensuelle des PMC a marqué la même tendance enregistrée au niveau de l’année 1999, variant entre 274 et 329 Kg . Le PMC des mâles de quatre dents a suivi la même tendance que celle des mâles de deux dents; avec un minimum de 285 Kg (novembre) et un maximum de 354 Kg (janvier). La courbe du PMC montre une quasi-stabilité des poids au cours de l’année 2001, autour de 279 Kg . Six dents: Le PMC a connu de différentes variations au cours de l’année 2002 à savoir: ● Une diminution de 340 à 267 Kg, soit une baisse de 21 %, entre les mois de janvier et de mai; ● Une stabilité relative entre les mois de juin et d’octobre autour de 300 Kg en moyenne; 66 Les variations observées pour les mâles ayant six dents en 2002, se présentent comme suit: -Une chute de 30% entre les mois de mars et de mai; ◗ Une hausse de 26% entre les mois de mai et de juillet; ◗ Une quasi-stabilité au cours de la période de juillet octobre, avec un PMC moyen de 360 Kg. Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 Une augmentation importante de 294 à 343 Kg,soit une hausse de 39% entre les mois d’octobre et de novembre EVOLUTION ANNUELLE DES PMC : Le PMC au cours des années 1999-2002 a évolué comme suit: ◗ Dents de lait : on n’a pas relevé de variations importantes pour le PMC des mâles ayant des dents de lait, avec un poids moyen de 245Kg. ◗ Deux dents à quatre dents : on remarque une légère diminution de l’ordre de 4% et de 6 % respect i ve m e nt pour les mâles aya nt deux dents et quatre dents. ◗ Six Dents : Entre les années 1999 et 2001, le PMC est resté constant à 362 Kg, puis il a augmenté à 376 Kg en 2002. RACE PURE : La contribution des mâles de race pure est de 95% en moyenne au cours de la période 1998- 1999 . REPARTITION DES EFFECTIFS PAR AGE ET PAR RACE : RACE CROISEE : La répartition des abattages par âge est comme suit: ◗ Dents de lait et deux dents : les mâles abattus sont constitués de 60% en 1998 et de 83% ◗ en 1999. ◗ Quatre Dents : durant les deux années, 15% des abattages mâles sont des animaux ayant quatre dents. ◗ Six Dents : les mâles abattus ayant six dents co n s t i t u e nt 21% en 1998, alors qu’ils ne représentent que 3% en 1999. ABATTOIR DE TANGER 1998 EFFECTIFS : Dans l’abattoir de Tanger, les abattages sont constitués de trois races (pure, croisée et locale).En terme de sexe, les femelles abattues représentent en moyenne 93% pour toutes les races . Durant les années 1998 et 1999, la répartition des abattages par race est comme suit: ● Race pure: 88 % , Race croisée : 9 % , Race locale: 3 %. (cf. figure n° 65). RACE LOCALE : On assiste à une dominance des abattages des jeunes mâles « =2 dents), avec un taux de 80%. RACE PURE : Les abattages par âge se répartissent comme suit: ◗ Dents de lait à deux dents : durant les années 1998 et 1999,les abattages mâles sont composés de 79% des animaux de jeunes âges. ◗ Quat re Dents : Les abattages mâles représentent en moyenne 17% en 1998 et1999. POIDS MOYENS CARCASSES : RACE CROISEE : Le PMC des mâles croisés était de 267 kg pour l’année 1999 et 237 kg en 1999, soit une : moyenne de 255 kg pour les deux années. RACE LOCALE : Ces abattages sont constitués essent i e l l e m e nt des animaux de jeunes âges représentant un taux de 76%. Au cours de l’année 1998, on a enregistré un PMC moyen de 204 kg pour les mâles locaux . RACE CROISEE : RACE PURE : La part des mâles abattus dans l’abattoir de Tanger pendant les années 1998 et 1999 est de 82% et 70 % respectivement, soit 78% en moyenne . RACE LOCALE : Les mâles représentent 75% des abattages totaux durant l’année 1998. Pendant les deux années d’étude, le PMC était de 269 kg en 1998 et 283 kg en 1999, avec une moyenne de 276 kg. La répartition des PMC par sexe montre que le poids moyen est de 222 et 296 kg respectivement pour les femelles et mâles au cours de la même période . Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 67 REP ARTITION DES PMC PAR AGE ET PAR RACE : RACE PURE : RACE CROISEE : Pour les femelles : Au cours des années 1998 et 1999, les PMC moyens des mâles par âge sont comme suit: ◗ Dents de lait à deux dents : 223 Kg ; En 1998, on n’a pas relevé de variations importantes du PMC des femelles pures . ◗ Quatre à six dents ◗ Huit dents : 283Kg ; Pour les mâles : De même que les femelles, le PMC des mâles n’a pas connu de variations importantes . : 361 Kg. RACE LOCALE : RACE CROISEE : Le PMC des mâles locaux pendant l’année 1998 était en moyenne de 178 kg pour les jeunes animaux « =2 dents) et de 226 kg pour les mâles de quatre à six dents . Le PMC des Mâles a évolué au cours de l’année 1999 comme suit : ● Une augmentation de 201 à 287 kg, en mai, soit une hausse 43% ; ● Une diminution de 39% entre mai et juillet, suivi d’une hausse de 175 à 254 Kg entre juillet et août, soit 45% ; ● Une diminution de l’ordre de 12% ente septembre et novembre . RACE PURE : Pour les femelles : La répartition des PMC moyens des femelles par âge dans les années 1998-1999 se présente comme suit: ◗ Dents de lait à deux dents : 208 Kg ; ◗ Quatre dents : 233Kg ; ◗ Huit dents : 381 Kg. On n’a pas relevé de variations importantes pour le PMC des mâles pures en 1999 . Pour les mâles : Les mâles pures, au cours des années d’étude, ont des PMC moyens par âge de: ◗ Dents de lait à deux dents : 270 Kg ; ◗ Quatre à six dents ◗ Huit dents RACE PURE : : 312Kg ; COMPARAISON ENTRE L’ ABATTOIR D’OUJDA ET DE RABAT EN 2002: EFFECTIFS: Les abattages des mâles dans l’abattoir de Rabat constituent la totalité des abattages, alors qu’ils ne représentent que 54% dans l’abattoir d’Oujda. : 381 Kg. EVOLUTION MENSUELLE DES PMC PAR ANNEE ET PAR RACE : La répartition par âge pour les deux abattoirs est résumée dans le tableau n° 28 suivant: RACE CROISEE : L’évolution mensuelle des mâles pendant l’année 1998 montre: ● Une diminution du PMC de 305 à 203 kg, soit 33% entre les mois de février et mars, suivi d’une augmentation de 57% entre mars et avril. ● Une quasi-stabilité entre juillet et octobre avec un PMC de l’ordre de 250 Kg en moyenne. ● Une augmentation de 45% ent re les mois d’octobre et de novembre, puis une baisse de 30% entre novembre et décembre . RACE LOCALE : Globalement, on note une tendance à la baisse des PMC des mâles de 269 à 211 kg entre les mois de Février et d’octobre de l’année 1998 . 68 Tab n° 28 :Abattages par âge : Ages Dents de lait Deux dents Quatre dents Six dents OUJDA (%) RABAT (%) 76 23 1 - 57 25 10 8 Ce tableau illustre que les mâles abattus dans l’abattoir d’Oujda sont uniquement des jeunes animaux «= deux dents). Tandis que, dans l’abattoir de Rabat, on note l’existence de 18% des abattages des animaux ayant quatre à six dents. L’évolution mensuelle des abattages des mâles dans les deux abattoirs représente globalement la même Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 part d’effectif, exception faite pour les deux mois de mars et de juillet où on a relevé une importance des taux d’abattage au niveau de l’abattoir de Rabat par ra p port à celui d’Oujda. Les deux abat to i r s représentent un maximum de 13 % en mois de novembre à Oujda et en mois de Juillet à Rabat. Le minimum des abattages a été enregistré pendant les mois de mars (3%) et de juin (6%) respectivement pour les abattoirs d’Oujda et de Rabat. POIDS MOYENS DE CARCASSES : Le PMC moyen des mâles des mâles dans l’abattoir de Rabat (306 Kg) est supérieur à celui d’Oujda (187 Kg) de 40%. La répartition par âge pour les deux abattoirs est représentée dans le tableau N° 29 ci -dessous: Une co m p a raison ent re les PMC dans les deux abattoirs montre que les animaux abattus à Rabat Tab n° 29 :Répartition du PMC par âge : Ages Dents de lait Deux dents Quatre dents Six dents OUJDA Kg RABAT Kg 151 191 242 - 249 274 624 376 sont plus lourds qu ceux abattus à Oujda, pour toutes les catégories d’âge. La répartition mensuelle des PMC au cours de l’année 2002 montre que les poids évoluent en sens inverse dans les deux abattoirs. En effet lorsque le PMC augmente dans l’abattoir de Rabat, il diminue dans celui d’Oujda. Ci-dessous 4 graphes traçant les points moyens de carcasses dans les trois villes étudiées et son évolution mensuelle pour les bovins mâles à l’abattoir de Rabat. Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 69 Sixième partie : Analyse des différents segments de la filière Par El Bada D. ◗ Un questionnaire pour le marché des centres de co n s o m m ation moye n s : les abattoirs municipaux ; ◗ Un questionnaire spécifique aux abattoirs (tueries) ruraux. Les re l ations ent re les opérateurs des différe nts segments de la filière seront appréhendées à travers le marché des animaux sur pieds, le marché des viandes et la clarification des transactions commerciales. MARCHÉ DES ANIMAUX SUR PIEDS Selon une étude menée par la Direction de l’Elevage en 1993, 95% des tra n s a ctions sont réalisées au niveau du souk; et 5% se font à l’exploitation où la vente est faite au poids vif. Le marché du bétail se caractérise par: ● une grande spéculation animée par des intermédiaires, ● une vente à la pièce, l’absence d’infrastructure (couloir aménagé, manutention...). De l’analyse des circuits de commercialisation du bétail se dégage que le producteur/engraisseur qui commercialise ses animaux à la pièce se trouve face à 2 opérateurs: le chevillard/boucher et le marchand de bestiaux (intermédiaire). Ces derniers qui d i s po s e nt d’import a nts moyens financiers se t ro u vent dans une situation de fo rce où le producteur est pratiquement démuni de moyens de négociation, notamment durant la période d’offre importante. MARCHÉ DE LA VIANDE Afin d’apprécier l’état des lieux du secteur d’abattage au Maroc, une enquête a été réalisée au niveau de l’ensemble des structures d’abattage à l’échelle nationale. L’enquête a concerné 9 ORMVA et 36 DPA. Selon les caractéristiques du marché des viandes, 3 types de questionnaires ont été utilisés : ◗ Un questionnaire pour le marché de grands ce ntres de co n s o m m ation c’est ce qui est communément appelé “abattoirs communautaires”. L’import a n ce du détail du questionnaire va riait selon le type du marc h é . Ai n s i , pour les abat to i r s communautaires l’accent a été mis sur 3 volets : Le premier volet s’intéresse aux opérateurs (chevillards, bouchers) qui procèdent à l’abattage des animaux; l’objectif est de recensé leur nombre, l’importance de leurs opérations et la diversité de leurs activités. Ce volet s’intéresse également au marché de la viande dans le but de comprendre le fonctionnement des transactions: mode de paiement, transparence des opérations... Le deuxième et le troisième volet traitent des aspects économiques et sociaux : abattages, taxes, transport de viande, importance du co rps des métiers (abatteurs, aides...). En ce qui concerne les abattoirs municipaux, l’accent a été mis sur l’ a s pe ct technico-économique :abattage, taxes, main d’œuvre, importance des bouchers... Pour ce qui est des abattoirs ruraux l’enquête portait sur les abattages, les taxes, l’importance relative des souks hebdomadaires et des tueries quotidiennes. CARACTERISTIQUES DE L’INFRASTRUCTURE D’ABATTAGE INFRASTRUCTURE D’ABATTAGE. Atomisée pour le marché rural, dominé par quelques chevillards dans les abattoirs communautaires. L’infrastructure d’abattage a été subdivisée en trois grands groupes selon le type de marché:. ● Les abat toirs co m m u n a u t a i res qui approvisionnent Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 le marché des grands centres de consommation 71 s o nt au nombre de 8. Ils se ca ractérisent par l’importance du nombre des chevillards et des chevillards/bouchers (c’est à dire des chevillards qui exploitent en même temps des boucheries), soit 374 et 724 re s pectivement. Ces deux catégories d’abatteurs assurent 90% des abattages; les 10% sont réalisés par des bouchers au nombre de 356 qui abattent pour leur propre co m p te. L’ensemble de ses opérateurs assure l’approvisionnement de plus de 1000 bouchers. ● Les abattoirs ruraux (tueries) sont subdivisés en tueries hebd o m a d a i res au nombre de 506 qui approvisionnent le marché rural et 209 tueries quotidiennes localisées le long des principaux axes routiers pour l’approvisionnement des petits centres de consommation. Ces abattoirs assurent la fourniture en viande à 12520 bouchers. ACTIVITE DES ABATTOIRS Par ailleurs, les statistiques ont révélé que l’essentiel des abattages est co n ce ntré ent re les mains de certains opérateurs. Ainsi, 20% des chevillards, 7% des chevillards/bouchers et 9% des bouchers-abatteurs réalisent plus de 50% des abattages.(cf graphe n°40) ● Les abattoirs municipaux au nombre de 155, assurent l’approvisionnement des municipalités à travers 5235 bouchers qui effectuent l’abattage dans ces institutions pour leur propre compte et fo u rn i s s e nt également la viande à 961 autres bouchers. Ces deux catégories d’abattoirs se caractérisent par l’importance de la main d’œuvre (abatteurs, aides, tripier, Imam...) dont le nombre total s’élève à 5533; les _ exercent dans les abattoirs municipaux et le _ dans les abattoirs communautaires. (cf graphe n°41) Segmentation du marché Bovins - ovins - caprins L’abattage total pour l’année 2001 des principales espèces (bovine, ovine et caprine) s’élève à 214.000 tonnes dont 35% est destiné au marché des grandes villes, le re s te est réparti ent re le marché des municipalités et le marché rural, soit 35% et 30% re s pe ct i ve m e nt . L’ a n a l yse de la part de chaque espèce par type de marché fait ressortir les observations suivantes : . ◗ Pour les bovins, le marché communautaire vient en tête avec 40% suivi du marché des municipalités avec 34% et le marché rural avec 26%. ◗ En ce qui concerne les ovins, le marché des municipalités représente 36%, le re s te est réparti entre le marché communautaire et rural avec 30% et 34% respectivement. ◗ Pour ce qui est du caprin, le marché est réparti presque exclusivement à part égal entre le marché des municipalités et le marché ru ral (50% chacun). Par ailleurs, l’analyse de la part des espèces dans l’approvisionnement total des marchés, montre que le bovin représente 74% ; alors que l’ovin et le caprin i nterviennent à hauteur de 20% et 6% respectivement. Cependant, l’intégration des abattages à l’occasion de l’Aïd Al Adha fait que le bovin ne représente plus que 52% ; alors que l’ovin augmente sa part pour atteindre 43% et le caprin représente 5%. 72 Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 La co nt ribution de chaque espèce dans l’approvisionnement varie selon le type de marché comme suit : ◗ Marché communautaire : l’approvisionnement est assuré presque exclusivement par le bovin et l’ovin avec 83% et 17% respectivement. ◗ Marché des municipalités : les bovins représentent 71%, les ovins 21% et le caprin 8%. ◗ Marché rural : le bovin reste dominant avec 67%; alors que l’ovin et le caprin ne représentent que 23% et 10% respectivement.(cf graphe n°42) municipaux et ruraux et plus particulièrement dans les régions sud en raison des habitudes alimentaires des ménages. Les effectifs abattus ne dépassent pas 20.000 têtes pour un tonnage de l’ordre de 2.400 tonnes; ce qui ne représente que 1,1% de l’abattage des autres espèces. L’intégration des abattages ovin et caprin de l’Aïd Al Adha pour l’année 2001 dans l’approvisionnement total, montre que la segmentation du marché entre citadins et ruraux se caractérise comme suit : Abattage par opérateur (cf graphe n°45) ◗ Pour les viandes bovines les 3/4 sont consommés en milieu citadin et le 1/4 en milieu rural; ◗ Pour les viandes ovines, 64% revient aux citadins et 36% aux ruraux; ◗ Pour la viande caprine les ruraux viennent en tête avec 57%, les citadins consomment 43% des abattages. (cf graphe n°43) En ce qui concerne les Equins, leur abattage se limite uniquement dans les abattoirs communautaires et plus particulièrement à Ca s a b l a n ca qui assure l’essentiel de cette activité avec 94% des effectifs et 86% du tonnage réalisé. (cf graphe n°44) L’importance des activités d’abattage est appréciée par la quantité de viande commercialisée par jour et par type d’opérateur selon la nature du marché. L’estimation du tonnage réalisé par jour, montre que les abattoirs communautaires viennent en tête avec 224 tonnes, suivi des abattoirs municipaux avec 206 tonnes, puis les abattoirs ruraux avec 172 tonnes . Il se dégage de ces chiffres, que les quantités commercialisées par jour et par boucher se présente comme suit: 49kg pour le boucher des grands centres, 3 4 kg et 14 kg respective m e nt pour les bouchers des municipalités et ceux exerçant en milieu rural. Camelins et Equins L’ a b attage des camelins est destiné pre s q u e exclusive m e nt pour l’approvisionnement des marchés Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 73 Un autre indicateur exprimant la quantité de viande préparée par ouvrier et par jour montre que ce ratio est de 45kg dans les abattoirs communautaires et de 38kg dans les abattoirs municipaux. Bien qu’on ne dispose pas de série chronologique pour comparer ces indicateurs dans le temps, il se dégage de la relativité des données que les indicateurs sus-indiqués traduisent bien l’importance de l’activité des bouchers selon le type de marché. Il est à souligner que pour les abattoirs communautaires, l’activité des différentes catégories d’abatteurs a été appréciée par un ratio ex p rimé en kg ca rcasse commercialisé par jour. Ainsi, les chevillards viennent en tête avec 146 kg ; soit l’équivalent d’une carcasse bovine moyenne, suivi des chevillards-bouchers avec 72 kg, puis les bouchers-abatteurs avec 56 kg carcasse/jour. (cf fig 66) ● La possibilité de la fixation des prix dans l’ensemble des marchés en vertu de la loi n° 08-71 du 12/10/1972 (1). ● L’accès limité au service d’ a b attage aux seuls chevillards qui disposent d’un agrément. L’ensemble de ces distorsions fait qu’il n’existe pas de véritable marché ; ce qui pose le problème de régulation et de la co n c u rre n ce selon l’ o f f re, la demande et le rapport qualité/prix. Transactions commerciales biaisées par le système de financement Outre, les contraintes ci-dessus présentées, l’offre et la demande sont également biaisées par le mode de financement des transactions qui reste dominé par la vente à crédit. Les relations entre les intervenants dans ce segment sont dominées par le financement des transactions commerciales qui ont des incidences directes sur les rapports de force entre chevillards et bouchers, la fixation des prix et la valorisation de la qualité. En e f fe t, même dans les abat toirs où les prix sont négociés,le mode de paiement influe sur la transparence du marché et le rapport prix/qualité des tra n s a ctions. MARCHE DES VIANDES ET TRANSACTIONS COMMERCIALES Marché des viandes : un marché distordu Quand on parle de marché de la viande cela suppose qu’il y a des vendeurs et des acheteurs. Or cette s i t u ation n’ existe que dans les grands ce ntres d’abattage qui représentent 35% du volume total de viande commercialisé (40% du marché des bovins et 30% du marché des ovins). Cependant, l’analyse du fonctionnement de ces marchés montre plusieurs d i s torsions qui ent rave nt toute co n c u rre n ce et transparence dans les transactions. Cette situation s’explique par : ● Les périmètres de protections des abattoirs; ce qui empêche toute circulation de viandes entre les marchés. La facturation et le mode de paiement constituent de véritables entraves pour la tra n s p a re n ce des transactions co m m e rc i a l e s. Lorsque le boucher procède au règlement de ses achats le jour même, il se proc u re des viandes de meilleure qualité meilleure et à prix plus intéressant bas prix. Par contre, quand-il règle ses achats à crédit, il paye plus cher pour une marchandise de qualité moindre. L’enquête a révélé que 95% des transactions se font à crédit dont la durée varie de 1 à 4 semaines avec un différentiel de prix allant de 1,5 à 4 DH/kg carcasse selon les abattoirs. De même, il se dégage de ce mode de fonct i o n n e m e nt l’absence de tra n s p a re n ce du marché, qui dans la plupart des cas, reste dominé par quelques chev i l l a rds qui dispo s e nt d’une gra n d e assiette financière pour ve n d re à crédit. Ce t te (1) Les textes pris en application de cette loi classe en liste “A” “B” “C”, les marchandises, produits et services dont les prix peuvent être réglementés. Pour les viandes classés en liste “B” , le prix et la marge sont fixés par les gouverneurs des provinces et préfecture. Ce texte bien qu’il soit abrogé par la loi n° 06-99 sur la liberté des prix et de la concurrence, les pratiques de fixation des prix restent encore en vigueur dans certains marchés. 74 Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 pratique est généralisée dans une large mesure à l’ensemble des bouchers qui se trouvent lier à leurs créanciers, réduisant ainsi toute concurrence, ce qui se traduit par un marché biaisé, et en retour à amont de la filière où une grande partie des chevillards ne disposant pas de ressources financières suffisantes font appel aux intermédiaires collecteurs qui leur accordent des facilités de paiement. En effet, les éléments de l’enquête montrent que les re l ations bouchers/chevillards dans les marchés co m m u n a u t a i res se ca ra ct é ri s e nt par 2 positions extrêmes : ● une situation où 95% des bouchers s’approvisionnent chez les mêmes chevillards, c’est le cas de Me knès ; ●à l’autre extrémité ou trouve Fès où 100% des bouchers s’approvisionnent auprès de chevillards différents ; ● dans le reste des abat to i r s, l’ e s s e ntiel des transactions (85%) des bouchers sont réalisées avec des chevillards différents; 15% seulement des bouchers s’approv i s i o n n e nt toujours chez les mêmes chevillards. TAXES D’ABATTAGE : un système qui pénalise le producteur et le consommateur. (cf graphes 46 et 47) Des taxes nombreuses et variées Les taxes perçues aux abattoirs sont nombreux et varient d’un abattoir à l’autre. Elles sont subdivisées en deux catégories : a. Les taxes d’abattage, il s’agit de taxes liées à la prestation de service (1). Dans les abattoirs communautaires et municipaux, cette taxe englobe, la taxe d’abattage proprement dite, la taxe de stabulation, taxe sur les peaux et cuirs, taxe sur les tripes.... b. Les autres taxes ne corre s pondant pas aux prestations de service, il s’agit essentiellement de la t a xe de sauvegarde de cheptel et la taxe de bienfaisance(2). support financier pour la 2ème catégorie de taxes qui sont perçues pour le compte des tiers. La taxe de sauvegarde est perçue pour le compte du Ministère de l’Agriculture, et la taxe de bienfaisance pour le co m p te du Département chargé des oe u v res sociaux. Les taxes sont payées, soit à la carcasse entière, soit au kg carcasse, selon la nature de la taxe et le type d’abattoir. Afin d’homogénéiser le système de taxation et pour pouvoir faire des comparaisons, toutes les taxes ont été ramenées au kg carcasse. Système de taxation pénalisé l’ovin et le caprin ● Les taxes ne sont données qu’à titre indicatif en raison du manque de précisions sur le poids moyen carcasse, notamment dans les abattoirs ruraux en raison de l’absence de moyens de pesage des carcasses. ● Une L’abattoir en tant que passage obligé n’est qu’un co n s t at ation valable pour l’ensemble des abattoirs, c’est que les taxes payées pour l’ovin et le caprin sont plus élevées que celles payées pour (1) Les taxes sont fixées par arrêté municipale conformément aux textes régissant l’organisation communale et les finances des collectivités locales : ◗ dahir portant loi n° 1-76-584 du 5 chaoual 1356 (30 septembre 1976) relatif à l’organisation communale. ◗ dahir portant loi n° 1-76-584 du 5 choual 1356 (30 septembre 1976) relatif à l’organisation des finances des collectivités locales et de leurs groupements. (2) La taxe spéciale (sauvegarde du cheptel) est perçue conformément à l’article 26 de la loi de finance pour l’année 1995 n°42-94 (dahir n° 1-94-431 du 28 rajeb 1415; correspondant au 31/12/1994). Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 75 le bovin. ● Les taxes perçues pour le co m p te des tiers représentent une part importante du total des taxes payées. Cette part varie selon les abattoirs et les espèces concernées : ◗ dans les abattoirs communautaires, elle représente 35% et 44% pour les bovins et les ov i n s respectivement. ◗ dans les abat toirs municipaux, elle est plus importe et représente en moyenne 50% de la taxe totale payée pour l’ensemble des espèces abattues. ◗ dans les abat toirs ru raux, elle représente en moyenne 60% de la taxe totale payée toutes espèces confondues. dans les abattoirs municipaux et ruraux. Ce t te situation s’ explique par les différe ntes prestations de service accordées aux usagers. Ainsi, pour les bovins la moyenne de la taxe est de 0,84 DH/kg carcasse contre seulement 0,53 DH et 0,38 DH dans les abattoirs municipaux et ruraux. Pour les ovines,les taxes sont de 1,01 ;0,76 et 0,64 DH/kg carcasse respectivement dans les abattoirs communautaires, municipaux et ruraux. Il ressort de ces chiffres que la taxe d’abattage perçue aux niveaux des abattoirs communautaires est larg e m e nt plus élevée que celle perçue aux niveaux des abat toirs municipaux et les tueries rurales; ce qui n’encourage pas l’amélioration des conditions d’abattage (cf. tableau n°30 ci-dessous). Ai n s i , il est souve nt ra p po rté que l’ a b attage est très impo rt a nt autour des grands ce ntres de consommation avec transfert de la viande foraine vers ces derniers. Tableau n°30 : Rapport taxe d’abattage (en %) Bovins Ovins Caprins C/M 60 33 25 C/R 120 60 60 M/R 20 20 28 C. Taxe d’abattage aux abattoirs communautaires. M. Taxe d’abattage, aux abattoirs municipaux. R. Taxe d’abattage dans les tueries rurales. Système de taxation n’encourage pas l’amélioration des conditions d’abattage ● dans les abattoirs communautaires,pour toutes les espèces, les taxes payées sont plus élevées que 76 Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 Septième partie : La libéralisation de la production et mise à niveau de la filière ALIMENTATION DU CHEPTEL ET IMPACT DE LA LIBERALISA TION DES ECHANGES SUR LA PRODUCTION DES VIANDES ROUGES AU MAROC par SAHNOUN A .et TAGHZOUTE N. Dans tous les systèmes de production animales identifiés au Maroc, la conduite alimentaire constitue l’élément central auquel se rattachent tous les autres aspects de la conduite de l’élevage. Les bovins de race pure et en second lieu les bovins de ra ce croisée,bénéficient d’une grande diversité des re s s o u rces alimentaires, notamment les fourrages cultivés. Concernant l’élevage des petits ruminants, celui-ci est très largement lié aux ressources alimentaires pluviales provenant des parcours, des jachères et des sous- produits de la céréaliculture. La proportion re l at i ve de différe ntes cat é g o ries de re s s o u rces a l i m e nt a i res dans la co u ve rture des besoins du cheptel, varie en fonction du système de production, de la zone ago-éco l ogique considérée et des conditions climatiques qui régissent le dispo n i b l e fo u rrager saisonnière m e nt et d’une année à l’autre. L’alimentation du cheptel représente plus de 60 % des coûts de production des produits animaux. Elle constitue de ce fait le facteur le plus déterminant qui influence la rentabilité de toutes les productions animales. Par conséquent, toute amélioration des conditions d’alimentation du cheptel national aura des retombées positives sur la productivité et la rentabilité du secteur de l’élevage. Le présent chapitre présentera une synthèse des conditions de l’alimentation du cheptel national, les différentes ressources alimentaires du pays et en dernier lieu, il évaluera l’impact d’une libéralisation des échanges suite à l’ouverture des frontières, sur la production nationale des viandes rouges. Les besoins totaux du cheptel qui sont éstimés à 12 milliards d’UF. sont résumés dans le tableau n°31 cidessous. Tableau n°31: BESOINS ENERGETIQUES DU CHEPTEL NATIONAL (Effectifs : Mars-Avril 2001) Espèces Bovins de race améliorée Bovins de race locale Ovins Caprins Equins Camelins Total besoins Effectifs en 1000 têtes Besoins en UF/tête/an 1 230 1 410 17 170 5 130 1 546 170 26 656 Les apports fo u rragers néce s s a i res pour l’alimentation du cheptel et des volailles s’élèvent annuellement en moyenne à 12 milliards d’unités fourragères (1UF équivaut 1 kg d’orge de qualité moye n n e ) . Ce s apports sont constitués des parcours naturels : 30 %, des sous produits de cultures (pailles, ...) : 28 %, des 3 000 1 500 200 160 1 100 1 700 - Besoins totaux en 1000 UF 3 690 000 2 115 000 3 434 000 820 800 1 700 490 289 000 12 049 290 grains : 17 %, des sous produits de l’agro-industrie : 15%, et des culture fourragères : 10 %. Les importations en aliments de bétail représentent 5 à 10% des apports alimentaires totaux selon les résultats de la campagne agricole et concernent Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 77 principalement les grains (orge et maïs) et les sous p roduits de l’ a g ro-industrie (pulpe sèche de betterave, son et luzerne déshydratée).(cf tableau n°32). L’apport des différents postes du bilan fourrager varie considérablement en fonction des conditions climatiques de la campagne agricole. Tableau n°32: EVOLUTION DES IMPORTATIONS DES ALIMENTS DE BETAIL (en tonnes) ANNEE 1999 Tourteaux * tournesol * soja * coton * autres Pulpe sèche de betterave Son Maïs Orge Farine de poisson Luzerne déshydratée 3.000 76.800 0 48 273.100 73.000 760.000 747.700 2.200 60.500 NIVEAU DE PROTECTION DES ALIMENTS DE BETAIL AU MAROC Les aliments co n ce ntrés les plus utilisés dans l’alimentation des animaux destinés à l’engraissement au Maroc sont par ordre d’importance les céréales, leurs issus et les tourteaux dont principalement le tournesol. Dans la conjoncture de faible disponibilité en fourrages, la pulpe sèche de betterave est utilisée essentiellement comme aliment de lest. Par ailleurs, le système tarifaire, a ct u e l l e m e nt en vigueur, applique une protection à la majorité des m at i è res pre m i è res utilisées en aliment ation des animaux. 2000 2001 35.400 81.500 0 17 286.200 72.000 892.600 874.100 2.400 83.700 55.174 37.032 0 150 299.427 58.000 792.400 971.600 1.500 56.600 tari f a i re en tranches qui stabilise les prix à l’importation mais qui fait varier par conséquent, les niveaux de droits de douane dans une large fourchette selon les prix à l’importation (30% à 60%). Le tourteau de tournesol est également incorporé en alimentation des taurillons à hauteur de 10%. Cet aliment est soumis à un droit d’importation de 25%. Par ailleurs, il est à signaler que le Maroc connaît environ deux à trois années de sécheresse sur cinq. Les disponibilités aliment a i res locales pour le cheptel sont très aléatoires. Cette situation fait que le Maroc est devenu un impo rt ateur stru ct u rel des aliments de bétail. Ai n s i , et à l’exception du son, de la pulpe de be t te rave et de la luze rne déshyd ratée qui sont soumis au taux minimum de 2.5%, les principaux a l i m e nts de bétail sont soumis à des dro i t s d’ i m portation allant de 25 à plus de 53% non compris la TV A (cf. tableau n°33). Ainsi, et dans de telles conditions de dépendance de l’approvisionnement alimentaire du cheptel du marché extérieur, les droits d’importation constituent alors, un élément du prix de revient des viandes bovines. L’orge qui est l’aliment énergétique par excellence dans les formules pour engraissement (plus de 35% d’incorporation dans les formules) est soumis à un régime de tarification par tranche, correspondant à un droit de d’importation moyen pondéré allant de 23% à 30% selon le prix déclaré en douane. Compte tenu du rôle soc i o - é conomique prépondérant que joue la filière de production des viandes bovines dans le monde rural, la politique agricole actuelle devrait mettre l’ a c cent sur l’approvisionnement suffisant du marché en aliments de bétail à des prix accessibles. En ce qui concerne le maïs, cet aliment incorporé en moyenne à hauteur de 15% dans les rations pour bovins à l’engrais, est soumis également à un régime A cet effet, ce travail s’inscrit dans le cadre de l’étude de révision des droits d’importation sur tous les intrants utilisés dans l’alimentation animale. 78 Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 IMPACT DE LA REVISION AU TAUX MINIMUM DES DROITS D’IMPORTATION DES ALIMENTS DE BETAIL SUR LA FILIERE DE PRODUCTION DES VIANDES BOVINES Pour analyser l’opportunité de la révision des droits d’importation, deux volets ont été examinés à savoir : ● L’impact de la révision à la baisse des dro i t s d’importation sur les coûts des formules alimentaires et sur les taux d’ i n co rpo ration des différe nte s matières premières. La comparaison se fait avec la situation actuelle ou « situation standard ». ● L’impact de la révision à la baisse des dro i t s d’ i m po rtation sur les coûts de prod u ction des viandes bovines. Deux grands systèmes de prod u ction bovine de viande ont été retenus dans cette étude, il s’agit du système intensif et celui semi-intensif. Le système bovin intensif participe à hauteur de 10% dans la production de viande au niveau du marché marocain. Il correspond aux unités spécialisées en engraissement des bovins ainsi qu’aux éleva g e s laitiers qui ont en parallèle des ateliers d’engraissement. Il exploite dans sa grande majorité des animaux de race pure qui ont des poids de carcasse avoisinant 280 kg/animal. En outre, le système semi-intensif est le système qui produit les deux tiers de viande au niveau national avec 62% de la production to t a l e. Ce sys t è m e correspond aux animaux élevés dans le système mixte.Ces animaux sont de races pures,de races locales et croisées. La production par unité zootechnique dans ce système varie selon la race exploitée. Le système extensif dont les abattages sont commercialisés en grande majorité dans les souks ruraux ne sera pas concerné par la présente analyse d’impact étant donné qu’il est peu dépendant des changements du marc h é . En effe t, les troupeaux dans ce système sont alimentés principalement à partir des re s s o u rces prod u i tes au niveau de l’exploitation qui ne seront donc pas touchées par la co n c u rre n ce des importations. En effe t, son a l i m e nt ation est basée essentiellement sur les parcours et les produits de l’exploitation. C’est pourquoi, dans ce t te analyse, nous examinerons l’impact de la mesure de détaxation au niveau des seuls systèmes intensif et semi-intensif. Situations mises en comparaison : La révision à la baisse des droits d’ i m port at i o n considérée est l’application d’un droit minimum de 2.5% sur toutes les matières premières rentrant dans l’alimentation animale. Ainsi, les situations qui seront mises en comparaison sont : ◗ La situation actuelle (SA) :Cette situation correspond au niveau de tarification actuellement en vigueur pour toutes les matières premières, qui sera prise comme situation de comparaison. ◗ La situation 1 (S 1) : les matières premières seront ramenées à 2.5% de droits d’importation. La situation observée à court terme, serait une a m é l i o ration re l at i ve des perfo rmances des animaux à travers l’augmentation des niveaux de consommation des animaux. ◗ La situation 2 (S2) : A moyen et long terme, et grâce à l’exonération tarifaire, les éleveurs du système intensif vont améliorer davantage leur efficience à travers une rat i o n a l i s ation de l’aliment ation (re cours à l’alimentation équilibrée à moindre coût). Impact de la détaxation sur les coûts des formules alimentaires : Dans le système de production intensif : * Situation actuelle : Les formules actuellement utilisées en alimentation des animaux à l’engraissement, utilisent la paille comme principal apport de grossier. Le concentré est constitué principalement apporté sous fo rme d’ o rge (28%) et de pulpe sèche de betterave (20%) et accessoirement de son et de maïs qui sont consommé à part égale à hauteur de 12% chacun. L’apport protéique se fait principalement à travers l’incorporation du tourteau de tournesol (8%). Cette situation se traduit par un coût alimentaire des formules de l’ordre de 14.8 DH/Kg de gain de poids vif. * Situation S1 de détaxation avec amélioration des performances : Après détaxation, la formule alimentaire ne subirait pas de changement en terme de composition et de niveaux d’incorporation des différents ingrédients. Ce pendant, la quantité journalière distribuée à l’animal serait augmentée suite à la baisse des cours des matières premières. Ainsi, le coût alimentaire de la formule serait de 12.4 Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 79 DH/Kg de gain de poids vif; soit une baisse d’environ 16% par rapport à la situation actuelle. Impact de la détaxation sur le prix de revient des viandes bovines : * Situation S2 de détaxation avec utilisation de l’alimentation équilibrée à moindre coût : Le deuxième axe d’investigations est l’évaluation de l’impact de la détaxation sur les coûts de production des viandes bovines. A ce niveau, il y a lieu de rappeler que cette situation serait observée à moyen et long terme. Il s’agit du re cours des éleveurs aux rations équilibrées à moindre coût afin d’améliorer l’efficience de leurs élevages. Ainsi, les éleveurs se passeraient dans leurs formules de paille, de pulpe sèche de betterave et de son. Le principal de l’alimentation de leur cheptel serait du foin de bonne qualité à hauteur de 20%, du maïs à 32%, du sorgho à 20%, du tourteau de tournesol à 18% et de l’orge à 8%. La formule ainsi équilibrée coûterait 11.6 DH/Kg de gain de poids vif; soit une baisse du coût de l’alimentation d’environ 21.6% par Kg de gain de poids. Dans le système de production semi-intensif : * Situation actuelle : L’apport du fourrage grossier se fait principalement par de la paille à hauteur de 40%.En ce qui concerne les aliments concentrés, l’orge rentre à 28% dans les formules alimentaires suivi par la pulpe sèche de betterave à 15%. Le son, le caroube et la mélasse sont incorporés à des niveaux respectifs de 9, 6 et 6%. Le coût alimentaire dans ce système avoisine 17.5 DH/Kg de gain de poids vif. * Situation SI de détaxation avec amélioration des performances : Les formules alimentaires dans le système semi-intensif vont subir une amélioration de l’utilisation des ressources alimentaires en terme quantitatif; mais elles n’accéderaient pas au stade de l’optimisation à moindre coût. La paille rentrerait dans les formules à un niveau de 30%, suivie de l’orge à 25%. La pulpe sèche de betterave serait incorporée à 13% et le son à Il %. En qui concerne le maïs, le tourteau de tournesol et la mélasse, ces trois ingrédients seraient introduits à part égale dans les formules (7%). Cette co m position se tra d u i rait par un co û t alimentaire de la formule d’environ 16.1 DH/Kg de gain de poids vif. Comparé à la situation actuelle, L’amélioration du coût alimentaire serait d’environ 1.82 DH/Kg de gain de poids; soit une baisse de 7%. 80 Dans le système de production intensif : * Situation actuelle : Le prix de revient des viandes bovines dans ce système avoisine actuellement 22 DH/Kg de poids vif. * Situation SI de détaxation avec amélioration des pe rformances: L’amélioration des pe rformances qui serait enregistrée suite à la baisse des cours des matières premières, se traduirait par une diminution du coût de production des viandes bovines de 1.9 DH/Kg de poids vif; soit -8.5% par ra p port à la situation actuelle. * Situation S2 de détaxation avec utilisation de l’alimentation équilibrée à moindre coût : Dans ce t te situation, l’amélioration des performances serait d’autant plus perceptible que l’alimentation serait formulée de manière équilibrée et à moindre coût. De ce fait, le coût de production avoisinerait 19.8 DH/Kg de poids vif; soit un gain sur le coût de production de la viande bovine de 10%. Dans le système de production semi-intensif : * Situation actuelle : Le coût de production des viandes bovines dans ce système est de l’ordre de 24 DH/Kg vif. * Situation S 1 de détaxation avec amélioration des performances : La mesure de détaxation des matières premières permettrait au système semiintensif d’avoir des gains sur les coûts de production d’environ 1.8 DH/Kg vif (- 7.6%). L’ a m é l i o ration des coûts de production dans ce système serait lente en raison des niveaux techniques très bas des éleveurs. Le recours à une alimentation équilibrée dans ce système se fera à long terme puisque la mise à niveau de ces élevages ne peut se faire qu’à très longue échéance. Conclusion : L’adoption de la mesure d’exonération des matières premières rentrant dans l’alimentation animale aura à long terme un impact positif plus perceptible en système de production intensif. Ainsi, l’amélioration des pe rfo rm a n ces s’ a c co m p a g n e rait d’une baisse des coûts de production, allant jusqu’à 10%. Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 Les coûts de prod u ction au niveau du sys t è m e s e m i - i ntensif réagirait moins à la mesure de d é t a x ation en ce sens que le niveau de technicité de ses éleveurs est limité. De ce fait, les coûts de prod u ctions diminuera i e nt d’ e nv i ro n 7.6%. ● une troisième période allant de janvier à mai, se caractérisant par la mise des animaux sur jachère. TABLEAU n°33 : NIVEAU DE PROTECTION TARIFAIRE DES PRINCIPAUX ALIMENTS DE BETAIL DESIGNATION DES PRODUITS NOMENCLATURE Racines de manioc Drêches de brasserie Orge Maïs Sorgho à grains Luzerne déshydratée Mélasse Son PSB Tourteau de soja Tourteau de tournesol Tourteau de coton Tourteau de colza Préparations utilisés p/ l’alimentation (alim.comp-lactorempl.,prémix..) 07.14.10.00 23.03.30.00 10.03.00.19 10.05.90.00 10.07.00.90.00 12.14.10.00.00 17.03.10 et 17.03.90 23.02.30.00.90 23.0320.00 23.04.00.00 23.06.30.00 23.06.10.00 23.06.40.00 53,5 23.09.90 DI TVA 25 32,5 30 (a) 17.5 (b) 25 (c) 2,5 17,5 2,5 2,5 25 25 25 25 7 53,5 7 20 20* 20* 20* 0 20 0 0 7 7 7 7 7 (a) : Taux appliqué à la tranche de la valeur <=700DH/T, la tranche >700 DH/T est soumise à un DI=16%. (b) : Ce taux est appliqué à la valeur en douane lorsque la valeur déclarée <1464 DH/T, un droit additionnel de 57% est appliqué à la différence entre cette valeur et la valeur déclarée. (c) : Taux appliqué à la tranche de la valeur <= 800DHfT, la tranche >800 DH/T est soumise à un DI=16%. * : l’orge, le maïs et le sorgho utilisés directement par les éleveurs dans l’alimentation de leurs animaux sont soumis à une TVA de 20%. FORMULES ALIMENTAIRES POUR BOVINS D’ENGRAISSEMENT INTENSIF situation actuelle * GMQ (g/j) * Quantité d’aliment / jour (Kg) * coût alimentaire (OH/Kg de gain poids vif ) * poids moyen (Kg) : 900 8,5 14,8 280 type d’aliment Matières premières % d’incorp. prix DH/Kg concentré 80% son orge psb 12% 28% 20% 1 ,60 1,60 1,80 Grossier 20% tourteaux mais paille 8% 12% 20% 1,95 1,80 1.00 1,0 13,4 TOTAL Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 Coût alim DH/J coût alimentaire DH/Kg de gain 14,8 81 situation avec matières pre m i è res à 2,5% de DI * GMQ (g/j) 1000 * Quantité d’aliment / jour (Kg) 8,5 * cout alimentaire (OH/Kg de gain poids vif ) 12,4 * poids moyen carcasse (Kg) : type d’aliment 300 matières premières % d’incorp. Prix DH/Kg concentré 80% son orge psb tourteaux mais 12% 28% 16% 12% 12% 1.60 1 ,60 1,80 1,35 1,45 Grossier 20% paille 20% 1.00 TOTAL 1,0 Coût alim DH/J coût alimentaire DH/Kg de gain 12,4 12.4 Coût alim DH/J coût alimentaire DH/Kg de gain 11.6 11.6 situation à moindre coût * GMQ (g/j) 1000 * Quantité d’aliment / jour (Kg) 8,5 * cout alimentaire (OH/Kg de gain poids vif ) 11,6 * poids moyen carcasse (Kg) : 300 type d’aliment concentré 80% Grossier 20% TOTAL matières premières % d’incorp. Prix DH/Kg son orge psb tourteaux sorgho mais paille 0% 8% 0% 18% 20% 32% 20% 1,0 1 ,60 1,60 1,80 1,35 1.45 1,45 1.20 FORMULES ALIMENTAIRES POUR BOVINS D’ENGRAISSEMENT SEMI INTENSIF situation actuelle * GMQ (g/j) 800 * Quantité d’aliment / jour (Kg) 10,5 * cout alimentaire (DH/Kg de gain poids vif ) 17,5 * poids moyen carcasse (Kg) : 180 * poids vif (kg) 300 82 Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 type d’aliment matières premières % d’incorp. Prix DH/Kg concentré 60% son orge psb p.caroube mélasse 9% 24% 15% 6% 6% 1 ,60 1,60 1,80 1,20 1.00 Grossier 40% paille 40% 1.00 TOTAL 1,0 Coût alim DH/J coût alimentaire DH/Kg de gain 13,97 17,5 Coût alim DH/J coût alimentaire DH/Kg de gain 14.45 16.1 situation avec amélioration des performances * GMQ (g/j) 900 * Quantité d’aliment / jour (Kg) 10,5 * cout alimentaire (OH/Kg de gain poids vif ) 16,1 * poids moyen carcasse (Kg) : 200 * poids vif (kq) 333 type d’aliment concentré 60% Grossier 40% TOTAL matières premières % d’incorp. Prix DH/Kg son orge psb mais tourteaux mélasse 11% 25% 13% 7% 7% 7% 1.60 1.60 1.80 1.45 1.35 1.00 paille 30% 1.00 1.0 Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 83 OPPORTUNITE D’IMPORTATION DE JEUNES BOVINS POUR ENGRAISSEMENT. (par EL BADA D.). La production des viandes rouges est assurée essentiellement par les bovins et les ov i n s. Le s animaux maigres sont produits sur les parcours et dans les zones céréalières (jachère et sous produits de culture). Ai n s i , la disponibilité d’animaux est étroitement liée aux conditions climatiques. Par ailleurs, la filière des viandes rouges n’a pas bénéficié de mesures spécifiques de la part des pouvoirs publics, qui ont accordé la priorité à la filière lait. Cette dernière a toutefois stimulé la production des viandes rouges par la fo u rniture d’animaux maigres de race pure et croisée, qui malgré leur origine laitière, disposent de potentialités meilleures que celles de la race locale. La dépendance vis à vis de la filière lait,laquelle à son tour est étro i te m e nt liée à l’importation des génisses, s’est répe rcutée négat i ve m e nt sur le développe m e nt de la filière des viandes rouges, notamment depuis l’apparition de la BSE en Europe. Cette situation a été aggravée par les sécheresses r é c u rre ntes qu’a connu le pays dura nt les vingt dernières années, dont l’impact est beaucoup plus prononcé sur l’espèce bovine qui se caractérise par un long cycle de production, et dont la reconstitution nécessite une période pouvant aller jusqu’à 5 ans. L’ensemble de ces événements s’est traduit par un déficit en animaux maigres dont la demande s’ a c ce ntue avec une bonne campagne agrico l e, comme c’est le cas cette année. Outre, le déficit quantitatif, le développent de la filière connaît également des contraintes liées à la qualité des animaux et la constitution de lots h o m ogènes pour une meilleure gestion de la demande du marché. Par ailleurs, les différentes études ont montré que la viande bovine a une élasticité/prix propre de 1,19 de même que l’élasticité/revenu est positive, classant ce produit comme normal. Ainsi, toute augmentation de leur prix entraîne une réduction de la demande et par conséquent le niveau de consommation. L’analyse et la situation durant les vingt dernières années révèle une augmentation du prix à la 84 co n s o m m ation de la viande bovine qui depuis septembre 1993 a dépassé celui de la viande ovine. Cette tendance est maintenue jusqu’à aujourd’hui. La conséquence était la diminution du niveau de consommation de la viande bovine qui est passé de 6 à 7 kg/an/personne durant les années 80 à 4-5 kg/p/an act u e l l e m e nt ; alors que le niveau de consommation de la viande ovine n’a pas connu de variations significatives durant cette période. En pre n a nt en co n s i d é ration l’ensemble des éléments de cette analyse, il se dégage que pour maintenir l’équilibre entre l’offre et la demande à moyen et long te rm e, et assurer un niveau de co n s o m m ation à même de co nt ribuer à la couverture du déficit en protéines animales (1), la solution réside dans l’amélioration de l’efficience de ce t te filière qui doit passer néce s s a i re m e nt par l’amélioration de la productivité; ce qui suppose, la spécialisation des éleveurs en naisseurs et engraisseurs à travers l’organisation de la profession. Les nouvelles ori e ntations stratégiques de la politique du Département de l’Agriculture s’inscrivent dans le cadre de la globalisation.Cette dernière est caractérisée par le libre échange à travers le démantèlement tarifaire ; soit dans le cadre de l’OMC, soit dans le cadre des accords de libre échange avec l’U.E., les pays de la Ligue Arabe et bientôt avec les Etats-Unis. Le libre échange veut dire “f a i re face à la concurrence” des produits d’importation. Or, la seule alternative à terme pour continuer à produire, c’est d’être compétitif.La compétitivité passe nécessairement par une réduction des coûts des facteurs de production dont notamment celui du maigre. Si l’importation des génisses réalisées dans le cadre du plan laitier a été sans doute bénéfique au développe m e nt du secteur de la viande en lui fourn i s s a nt des jeunes animaux, notamment les mâles et les vaches de réforme, il n’en demeure pas moins que cette opération a montré ses limites et ne peut constituer une solution durable à la problématique du maigre de la filière. (1) Les protéines d’origine animale ne représentent que 13,65 g/hab/jour, soit 18% des protéines totales contre 30% recommandés par l’OMC. Les viandes rouges ne contribuent qu’à hauteur de 25% dans les apports en protéines animales. Le point faible actuel de la filière réside dans l’absence de professionnels et du savoir-faire dans le domaine de l’élevage des jeunes de la naissance au Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 stade broutard (150-170 kg) pe rmettant ainsi d’assurer l’ a p p rovisionnement les ateliers d’ e n g ra i s s e m e nt pour produire des animaux de qualité avec un poids de 400 à 450 kg et plus. Co m p te - tenu des conditions climatiques locales et des disponibilités des animaux sur le marc h é i nternational, l’importation ne peut être effectuée que dura nt la péri ode allant d’ av ril à juin. L’importation des taurillons prêt à l’abattage peut constituer une solution pour approvisionner le marché, mais ses effets sont limités dans le temps. Cette opération est beaucoup plus spéculative, sans e f fet d’entraînement sur le développement de l’activité d’embouche. En outre, elle est coûteuse sur le plan économique par une forte sortie de devises. ● Les La solution résiderait dans la mise en place d’un montage de développement de la filière basé sur un transfert de technologie dans le domaine de l’ é l evage des jeunes qui reste jusqu’à lors le point faible de nos éleveurs. La réalisation de cette opération peut se faire dans un cadre de partenariat entre opérateurs marocains et étrangers. Ces derniers apporteront en particulier leur savoir-faire et l’approvisionnement en jeunes animaux performants. Le montage de cette opération peut être conçu comme suit : ● l’importation des veaux de lait de moins de 4 semaines d’âge pour la création de grandes unités de 1000 têtes au moins. En effet, il s’agit de mettre en place des unités spécialisées disposant de toute l’infrastructure pour une conduite rationnelle et e f f i c i e nte et pre n a nt en co n s i d é ration toute l’économie d’échelle permise. Par ailleurs, l’import ation de ce t te catégorie d’animaux est très délicate à réaliser, et par conséquent, elle ne peut être réussie que par des professionnels ayant un savoir-faire et disposant d’expériences et des moyens appropriés à cet effet. animaux importés élevés jusqu’à l’âge de broutard (150-170 kg) peuvent être mis en vente pour les ateliers d’engraissement proprement dits qui procéderont à leur engraissement et à leur finition à des poids de 400-450 kg et plus. La conduite de l’opération en ateliers d’élevage de jeunes et ateliers d’engraissements est dictée par le souci de spécialisation et d’organisation du marché de la filière qui font actuellement défaut dans notre système de conduite. Ai n s i , le système de parte n a ri at sera d’un gra n d apport sur le plan du savoir-faire au niveau de la conduite des ateliers d’ é l evage des jeunes, technique peu maîtrisée par nos éleveurs; ce qui est un point fort de l’opération. Par ailleurs, l’approv i s i o n n e m e nt des ateliers d’engraissement en animaux de bonne qualité qui constitue un goulot d’étranglement connaîtra très certainement des améliorations notables par la mise en place de contrats commerciaux entre les ateliers d’élevage de jeunes et ceux d’engraissement ; ce qui constituera un catalyseur pour le développement de circuits similaires dans l’ensemble de la filière. L’autre avantage de l’opération réside dans l’économie de devise et la participation très importante des facteurs de productions d’origine locale dans la valeur ajoutée du produit fini. En outre, l’importation de jeunes veaux assurera la régulation du marché, l’indépendance de la filière des animaux issus de la filière laitière et réduira notamment le pression sur les femelles destinées à l’élevage laitier. Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 85 LA MISE A NIVEAU DE LA FILIERE. (PAR EL BADA D.) La politique de libéra l i s ation des échanges commerciaux à travers la création des zones de libre échange avec l’U.E, les Etats Arabes et les USA, doit être accompagnée la mise à niveau de l’ensemble de la filière ; qui doit être intégrée dans une vision globale du secteur agricole en général et celui des productions animales en particulier. Bien qu’il ne soit pas l’objet de cette étude, mais il sera développé quelques aspects è de la mise à niveau et qui concerne plus particulièrement l’infrastructure de commercialisation (marchés au bestiaux et les unités d’abattage) l’ o rganisation des éleveurs et l’organisation de l’information. Le système de commercialisation et d’abattage constitue l’un des principaux goulots d’étranglement de la filière des viandes rouges. En effet, quelque soit le progrès réalisé par l’ é l eveur au niveau de l’amélioration de la production, la valorisation de ses efforts se fait au niveau du système commercial. Contrairement au maillon de la production qui a enregistré des améliorations appréciables notamment pour la production ovine,le système de commercialisation n’a connu que de très faibles progrès aussi bien au niveau des souks qu’au niveau des abattoirs. Ainsi, une telle situation ne permet en aucun cas au producteur de tirer profit des efforts consentis au niveau de sa production. Partant de ces co n s i d é rations, l’ a m é l i o ration de l’efficience du système de co m m e rcialisation et d’abattage passe nécessairement par les actions à entreprendre aussi bien au niveau du marché de bétail qu’au niveau des infrastructures d’abattage et de commercialisation des viandes. Marché de bétail Le marché du vif constitue le premier niveau de valorisation des efforts des éleveurs. Cependant, le bon fonctionnement de ces marchés (efficacité et transparence) reste tributaire d’une série d’actions à entreprendre à savoir : ● Am é l i o rer les conditions des tra n s a ctions par l’aménagement et l’équipement des souks (quai de charg e m e nt/décharg e m e nt, bascules, eau d’abreuvement...), organisation de la circulation des animaux et des opérateurs. 86 ● Améliorer l’efficacité du marché, notamment par la co l l e cte et la diffusion des info rm ations pe rt i n e ntes (pri x - te n d a n ces du marché) aux prod u cteurs à travers leurs organisations professionnelles. Il est à souligner que les souks appartiennent aux collectivités locales qui en assurent directement ou indirectement la gestion. Cependant, ce qui préoccupe les gestionnaires de ces marchés se sont les recettes à travers les taxes payées par les éleveurs pour avoir accès à l’espace de vente des bestiaux au détriment de l’investissementdans ces infrastructure s. Cette situation ne connaîtra pas d’amélioration, si les pouvoirs publics n’interviennent pas pour mettre en place un programme d’aménagement des marchés aux bestiaux. Ce programme sera défini en commun accord avec les collectivités locales et les Organisations Professionnelles du secteur (ANPVR, ANOC, ANEB) dans le ca d re de partenari at . Le Département de l’Agriculture assurera les aspects re l at i fs aux études de la faisabilité des aménagements et l’encadrement des réalisations. Marché des viandes Les abattoirs constituent le maillon central dans le processus de déve l o p pement de la filière des +viandes ro u g e s. Ils interviennent après d’une longue période de conduite des élevages allant de la naissance des animaux à leur finition. La valorisation de ces efforts est conditionnée par la préparation des viandes dans de bonnes conditions hygiéniques et de salubrité d’une part et l’exploitation de l’infrastructure d’abattage dans des co n d i t i o n s économiques optimales, d’autre part. Par ailleurs, l’abattoir constitue dans notre système de commercialisation le marché des viandes et de leur valorisation à travers des prix. Si le système actuel de gestion des abattoirs se justifiait la formation y a quelques décennies, il ne l’est plus actuellement car l’initiative privée et la concurrence loyale doivent être la règle du jeu dans un marché de plus en plus ouvert sur l’extérieur. Par ailleurs, la multiplicité des intérêts souve nt diverg e nts entre les Co m m u n e s, le poids prépondérant de leur tutelle administrative et le rôle limité de la tutelle technique ont fait que plusieurs initiat i ves du Départe m e nt de l’ Ag ri c u l t u re sont restées sans suite (principalement le Schéma Directeur des Abattoirs de 1986). Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 Les abattoirs doivent remplir une double fonction : ● La première est relative à la garantie de la salubrité des viandes. ● La seconde est relative au rôle économique et commercial. Cependant, aucune de ces fonctions n’est accomplie dans les conditions requises en raison des co nt raintes techniques et éco n o m i q u e s précédemment soulignées. L’amélioration de l’efficacité de fonctionnement du marché des viandes rouges passe par l’amélioration des conditions de préparation des viandes et la rationalisation du réseau d’abattage. Une telle action n é ce s s i te l’élabo ration d’un nouveau Schéma Directeur des Abattoirs qui devrait être basé sur l’encouragement de l’investissement privé. C’est pourquoi, et compte-tenu des défis auxquels la filière des viandes rouges devrait faire face dans une approche avenir, un plan de mise à niveau doit être mis en œuvre et s’articulera autour des axes suivants : ◗ Soutenir les opérateurs privés pour investir dans les abattoirs, en supprimant le monopole de fait actuel des collectivités locales ; ◗ Mise à niveau progressive des unités d’abattage existantes pour se mettre aux normes minima garantissant la salubrité des viandes ; ◗ Inciter à la concurrence les unités d’abattage par la suppression des périmètres de protection ; ◗ Encourager l’installation d’unités de découpe pour une meilleure valorisation des carcasses. Ce plan devra être soutenu par l’Etat avec la mise en place de mesures d’encouragement à l’investissement. Organisation des éleveurs L’ i n c i t ation à l’org a n i s ation des éleveurs en groupements, associations est un passage obligé et un préalable pour créer les conditions indispensables pour la mise à niveau de la filière. Cependant,la création d’organisations professionnelles ne doit pas se limiter à une reconnaissance juridique, mais elle doit être accompagnée par la mise en p l a ce des structures d’enca d re m e nt adaptées et o p é rat i o n n e l l e s. Cela suppo s e, la mise à la disposition de la pro fession organisée de ca d re s compétents et en nombre suffisant dans un cadre contractuel, à travers lequel, elle s’engage à réaliser des opérations qui lui seront confiées. Ainsi, en aura transféré aux éleveurs, non seulement les opérations à prendre en charge, mais aussi les moyens humains nécessaires pour sa réussite. Ces organisations doivent être conçues dans une approche filière pour instaurer et consolider un partenari at basé sur des rapports co nt ra ctuels, négociés et équilibrés au sein d’une interprofession. L’insuffisance de l’ o rg a n i s ation pro fessionnelle et son intégration très limitée dans les circuits commerciaux, ainsi que l’absence d’un système de diffusion et de circulation d’informations pertinentes à isoler le segment de la production et créent un déséquilibre des rapports de négociation en faveur du segment de la commercialisation et de l’abattage (intermédiaires et chevillards). L’ensemble de ces contraintes crée des distorsions au niveau du marché et au niveau de l’équilibre global des rapports de force entre les segments où seuls quelques chevillards et bouchers tirent profit au détriment du producteur et du consommateur. Organisation du système d’information : Classification des transactions commerciales. La collecte, la diffusion et la gestion de l’information constituent l’élément clé pour suivre et évaluer les mesures pri s e s, et pour améliorer l’ e f f i c i e n ce du fonctionnement des marchés. Lors de la politique inte rventionniste de l’Administration, les informations sur un certain nombre d’indicateurs, étaient par la force des choses disponibles; c’est le cas des prix réglementés, les importations (à travers les licences),les inte rventions en matière d’encadrement sanitaire et d’amélioration génétique. Ma i s, les politiques d’ajuste m e nt ont eu pour conséquence une mod i f i cation profonde du système d’information: quant il y a transfert d’une action, il y a bien évidement transfert de la source d’information. Or, pour pouvoir suivre et évaluer, on ne doit pas se “désengager” de l’information. Aussi, le passage d’un Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 87 s ystème inte rve nt i o n n i s te à un système libéra l a-t-il crée des besoins nouveaux en info rm at i o n indispensables pour l’efficience du fonctionnement des marchés. A cet effe t, le marché et l’ ex p l o i t ation agri cole constituent la pierre angulaire du système d’information. Exploitations de référence L’ex p l o i t ation agricole en tant qu’unité de production en relation direct avec le marché est au ce ntre des effets du libre échange. Aussi est-il nécessaire d’assurer le suivi au niveau d’un nombre “d’exploitations de référe n ce” représent a nt les systèmes les plus répondus pour les productions des viandes rouges. Le suivi sera basé sur des enquêtes permanentes avec des passages réguliers, dont la fréquence et la péri ode sero nt déterminées par la nature des spéculations concernées. La mise en place d’un tel système permettra de suivre faire un suivi technicoéconomique sur la base d’indicateurs de prix, de productivité, de rentabilité..., et du degré d’adaptation des exploitants aux marchés. Aussi, ce type de suivi permettra t-il de dégager les avantages comparatifs de chaque système de production et par conséquent réori e nter les producteurs pour une allocation efficiente des ressources. Il est à signaler que la Di rection de l’ El evage a entrepris une étude pour la mise en place d’un réseau d’ex p l o i t ations de référe n ce dans les principaux systèmes de production du lait et viandes (bovine et ovine). Les exploitations retenues font l’objet d’ e n q u ê tes pe rm a n e ntes réalisées par les services extérieurs avec des passages réguliers. Il est suggéré d’associer l’ANPVR dans ce processus aussi bien au niveau du choix des ateliers à enquêter que la diffusion des résultats. Marchés de référence Le marché, lieu de commercialisation et de formation des prix est l’endroit privilégié pour le suivi des échanges commerciaux ent re opérateurs:prod u cteurs, intermédiaires et détaillant . Le système d’ i n formation des marchés contribuera à améliorer leur efficience par la diffusion d’indicateurs fiables et pertinents, disponibles en temps opportun et accessibles pour le maximum d’opérateurs. Aussi, le système permetil une meilleure connaissance du fonctionnement du 88 marché sur le plan de l’offre/demande, quantité, qualité, chaîne des prix et marges. Le choix des marchés qui feront l’objet du suivi doit être dicté par leur importance dans la filière, tout en prenant en considération l’aspect régional. Ainsi, il est proposé un suivi dans les souks ayant déjà ou auront par la suite l’objet d’aménagement dans le ca d re de co nt rat entre les collectivités loca l e s concernées et l’ANPVR. L’autre question que soulève le suivi, réside dans la précision de l’information, notamment des prix, qui reste liée au problème de la qualification et de la qualité des produits. En matière de classification des carcasses, le système actuel ne semble pas être adapté. Il s’agit de mettre en place un système fiable et cohérent traduisant l’apprécia1tion des opérateurs en critères aussi object i fs que possible pour mieux identifier, caractériser et cataloguer, le “p roduit” (animal, carcasse). L’ensemble de ces éléments de jugement doit être diffusé auprès des opérateurs pour s’en servir dans leurs transactions en vue d’une meilleure transparence des marchés. La mise en place d’un système répondant à l’intérêt de l’ensemble des opérateurs encoura g e ra la concurrence honnête basée sur la technicité et le professionnalisme et limitera l’impact de la spéculation sur le producteur. Un tel système peut ainsi promouvoir la dive r s i f i cation et le développement de marchés spécifiques pour des qualités de carcasses données. C’est donc un outil pour aider le développeur dans la planification et l’orient ation des actions à entreprendre dans le secteur. Mais un système de classification, aussi fiable soit-il,ne peut être opérationnel et efficace que dans la mesure ou les préférences du consommateur se répercutent équitablement sur le producteur à travers un marché organisé et transparent. Par ailleurs, des organisations professionnelles en tant que fournisseurs et utilisateurs de l’information doivent être associées à ce processus. Pour compléter le système,il est également nécessaire de développer des échanges d’informations avec nos principaux partenaires commerciaux (services gouvernementaux, organismes professionnels) sur l’évolution des cours mondiaux des produits d’ é l evage et les politiquesd’ i n c i t ation à l’ ex po rt at i o n. Bovins maigres et finis : Production et marché au Maroc - 2004 Conclusion Par CHAFAI H. L’état de co n n a i s s a n ce préliminaires sur la p roduction bovine au Ma roc et ses débouchés réalisé dans ce document permet de faire ressortir un certains nombres de points faibles de cette filière. En effet les faibles pe rfo rmances de production reflétées par les faibles poids de carcasses et les états de conformation et d’engraissement très moyens à faibles pour un nombre de catégories d’animaux d’une part et le choix réduit de type d’animaux d’autre part, engendrent une offre ambiguë face à une demande passive. d’embouche (catégorie et type racial, âge, poids et période d’abattage...) permettant de répondre aux besoins des distributeurs en terme de poids de carcasses, de conformation et état d’engraissement. Les viandes bovines semblent avoir comme atouts son gain d’image positive auprès des consommateurs lui permettant de se positionner malgré un prix en perpétuelle hausse. Cette dernière, intéressante pour les producteurs, risque de se retourner contre le développement de la filière et les premiers signes de ce constat commencent se manifester. Toutes fois le développement de la filière viande bovine passe par la résolution de freins majeurs aux yeux des producteurs : disposer de type d’animaux à aptitude bouchère plus performant et réduire les coût de production essentiellement les fra i s alimentaires. La diversité potentiel de type de carcasse que peut o f f rir le bovin pour de multiples créneaux de distribution qui peuvent se développer dans un futur immédiat à l’instar de ce qui s’est passé dans les pays industrialisés à forte population citadine. Pour accro î t re les volumes prod u i t s, il faut impérativement pour le bovin répondre au mieux au besoins des marchés qui réclameraient des carcasses plus lourdes, mieux conformées et en quantités i m po rt a ntes de façon régulière tout au long de l’ a n n é e, tout en permettant aux différents intervenants et en premier lieu les producteurs de rentabiliser leur activité. Dans les élevages, l’aptitude de la production bovine pour répondre aux demandes de marché (en quantité et qualité) est possible d’un point de vue te c h n i q u e. Cela passe par la mise en place de d i f f é re nts systèmes de production de bovins C’est dire aussi que des efforts import a nts de recherche, de mise au point, de développement, devront être entrepris pour contenir les coûts de production et trouver les économies disponibles. La technicité demandée aux éleveurs sera peut être différentes mais de plus en plus capitale pour dégager des marges positives pour la spéculation. Pour pouvoir satisfaire la filière en fournissant un produit en quantité et en qualité et être rentable pour l’éleveur, cette production doit être conduite avec des objectifs précis et raisonnables, sur des choix et des conduites raisonnées et économes. Ceci nécessite une réflexion profonde de tous les intervenants en vue d’amener les produc teurs de leur cote d’opter pour des schémas de production et de conduite plus appropriés permettent de valoriser au mieux les po tentialités offe rtes par l’environnement naturel et économique. Cela nécessite également une bonne maîtrise de la conduite et surtout de la finition pour améliorer les états de co n fo rmation et d’engraissement des animaux finis. Ceci est possible par la mise en place, par des structures d’élevages, d’une organisation, d’une planification, d’un encadrement technique de ce t te prod u ction et faire appel également à un partenariat étroit entre l’aval et l’amont. 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